vendredi 5 décembre 2014

Lancement de l’opération militaire contre les Maï-Maï à Moba

Province du Katanga
Lancement de l’opération militaire contre les Maï-Maï à Moba
            Une intervention militaire contre rebelles Maï-Maï vient d’être lancée dans le territoire de Moba province du Katanga. Le ministre provincial de l’Intérieur du Katanga, Juvénal Kitungwa, a annoncé cette nouvelle, mercredi 5 novembre, au terme d’une visite de deux jours effectuée dans cette partie du Katanga, en proie aux exactions des miliciens et aux conflits intercommunautaires.
            Le territoire de Moba connaît ces derniers jours une situation sécuritaire très tendue suite aux attaques à répétition des miliciens dans les différents villages de Moba, où un corps a été découvert dans la cité de Moba.
            Le ministre provincial de l’Intérieur a exprimé la détermination de son  gouvernement  à en finir avec les Maï-Maï dont les exactions à répétition ne cessent d’endeuiller de nombreuses familles  dans cette partie de la province.
            Juvénal Kitungwa a par ailleurs déclaré que le gouvernement provincial était déterminé à neutraliser les groupes armés qui écument les territoires de Moba, Pweto et Manono, où les populations fuient les exactions des Maï-Maï. En raison de sa situation sécuritaire très préoccupante,  cette partie est dénommée « Triangle de la mort ». .
            Juvénal Kitungwa, cité par Radio Okapi, a quitté Moba en laissant une note d’espoir auprès de la  population qui compte beaucoup sur la police, les FARDC et autres services de sécurité qui sont en alerte avec des instructions spécialisées.
            En août dernier, des combats ont opposé des FARDC et les Maï-Maï. Plusieurs Maï-Maï avaient été blessés au cours des accrochages qui avaient duré une semaine dans la localité d’Eva, en territoire de Moba  province du Katanga.
           
Des miliciens Bakata Katanga délogés.
            Entre temps, on apprend que les Forces armées de la RDC (FARDC) ont délogé les Maï-Maï Bakata Katanga de Musumari, à l’issue d’une offensive menée, mercredi 5 novembre dans la matinée, dans cette localité située à 40 km de Mitwaba-centre (Katanga). Au cours de ces accrochages, l’on rapporte que de nombreux assaillants ont été tués, tandis que quelques militaires congolais ont été blessés..
            L’armée congolaise a pu récupérer quatre AK 47 ainsi des flèches, après le retrait des assaillants à 7 km du village Musumari, où ils ont installé leur quartier général, selon le site web de radio Okapi. Aujourd’hui, le calme est revenu notamment dans les localités situées dans les environs du parc Upemba.
            Les miliciens, commandés par un certain chef rebelle Nsumpi, proche de Kyungu Mutanga alias Gédeon, ont dû décrocher deux heures après d’intenses combats.
            Cette offensive est une contre-attaque d’un assaut des Maï-Maï lancé mardi au poste de patrouille de gardes du parc Upemba, à Kipela  dans cette province.
            Plus de deux mille personnes avaient abandonné, depuis dimanche 2 novembre, leurs villages de Muvule, Kalenge et Mukana, situés à plus de 80 kilomètres de la cité de Mitwaba pour trouver refuge dans des villages voisins. Ces déplacements sont consécutifs à deux attaques dimanche et mardi des miliciens au village Muvule.
            Les miliciens Maï-Maï Bakata Katanga constituent une véritable gangrène qui fait de la  province du Katanga  l’une des plus instables de la RDC. Les miliciens Maï-Maï Bakata Katanga seraient manipulés, selon certaines sources, par certaines personnalités provinciales.

Kléber Kungu

I9 Congolais de la RDC expulsés de Belgique par avion militaire

Après le rejet de leurs demandes d’asile
I9 Congolais de la RDC expulsés de Belgique par avion militaire
            L’Office des étrangers belge a organisé l’expulsion de 19 ressortissants congolais de la République démocratique du Congo (RDC) mardi 4 novembre après-midi à Melsbroek en Belgique qui refusaient, semble-t-il, de quitter le territoire belge, alors que l’Etat belge avait rejeté leurs demandes d’asile.
            A en croire le site web de la consœur La Libre Belgique, les ressortissants congolais expulsés sont montés à bord d’un Airbus prêté par le ministère de la Défense belge pour rejoindre la République démocratique du Congo. La source qui cite la porte-parole de l’Office des étrangers, Dominique Ernould,  a ajouté que c’était la police fédérale qui s’est occupée d’accompagner ces expulsés dans leur pays.L’Office des étrangers dit ne pas connaître le coût de cette opération d’expulsion..
            Ce genre de vols, apprend-on, est assez courant, avec une moyenne de huit vols sur l’année 2013. Toutefois, la porte-parole du Collectif de résistance aux centres pour étrangers (CRACPE) France Arets n’est pas rassurée sur la sécurité dont les expulsés doivent avoir bénéficier durant le voyage.
            . "La sécurité n’est pas garantie lors de ces vols car aucun passager extérieur à l’expulsion n’est à bord. Les ressortissants peuvent donc subir des violences physiques et morale.", s’est –elle lamentée.
            De son côté, cependant, l’Office des étrangers est rassurant. Il a assuré avoir pris toutes les dispositions nécessaires à la sécurité des ressortissants congolais une fois arrivés au Congo. « Ils ont tous rejoint le Congo en toute légalité », a rassuré la porte-parole de l’Office des étrangers. » Des laissez-passer leur ont été accordés et un fonctionnaire de l’Office des étrangers se trouve sur place pour garantir un accueil optimal de la part des autorités congolaises », a-t-elle ajouté.
            L’an dernier, ajoute la source, 126 personnes ont été expulsées de Belgique, via un vol sécurisé, à destination de plusieurs pays, dont la RDC, la Guinée, le Sénégal et lAlbanie.

Kléber Kungu

Procès Mam : adou Ndala : Un rebelle ADF accuse un colonel congolais d’avoir tué Ndala pour 27 000 USD

Procès Mamadou Ndala
Un rebelle ADF accuse un colonel congolais d’avoir tué Ndala pour 27 000 USD
            Le procès des assassins présumés du célèbre colonel Mamadou Ndala, ouvert le 1er octobre, poursuit son cours normal à Beni sur fond d’insécurité persistante. Après un répit de quelques jours, le procès  a repris lundi 3 novembre avec l’audition d’un témoin-clé, un ancien membre de la rébellion ougandaise des ADF-Nalu. Celui-ci a chargé un officier congolais, le colonel Birocho Nzanzu Kosi.  Il l’a accusé de lui avoir fourni à l’époque des uniformes des FARDC pour préparer une attaque. Sans préciser la nature de l’attaque.
             Parmi 13 prévenus présents à l’audience de ce jour-là, le rebelle ougandais que  cité par RFI a désigné cet officier des FARDC, membre de la Direction de contrôle des frontières, qu’il reconnaît n’avoir rencontré qu’une seule fois.
            L’ex-rebelle des ADF clou le colonel au pilori en le chargeant des accusations très compromettantes.  Il a dévoilé le plan machiavélique ayant conduit à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala. Selon lui, le colonel Birocho Nzanzu aurait permis d’organiser l’assassinat du colonel Mamadou Ndala en fournissant tous les détails de son itinéraire et son heure de départ. L’officier va rejeter toutes ces accusations, arguant ne pas connaître cet ancien rebelle ougandais dont le visage était camouflé et l’identité non révélée. Question de garder l’anonymat du témoin.

27 000 dollars pour assassiner le colonel Mamadou Ndala
            Au cours de l’audience du lundi 3 octobre, ce chef rebelle ougandais a dévoilé devant la cour opérationnelle militaire le plan meurtrier monté contre le colonel Mamadou. Il a accusé cet officier des FARDC d’avoir perçu 27 000 dollars américains des ADF pour éliminer Mamadou Ndala, ex-commandant du 42e bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide.
            De nouvelles révélations  faites  au cours de l’audience de lundi par un des  présumés chefs rebelles des ADF laissent croire qu’il y a eu des complicités au sein des FARDC dans l’assassinat du colonel Mamadou. Après les révélations de l’avocat de la République sur la complicité du Major Viviane  Masika; c’était  au tour lundi du lieutenant-colonel Nzanzu Birocho de se confronter  à cette réalité.
            Devant la Cour, l’officier rebelle ADF, a chargé ce haut officier FARDC d’avoir reçu, du haut commandement des rebelles ADF, une somme de 27 000 dollars américains, pour  planifier  un coup meurtrier contre les responsables de l’opération militaire « Sokola 1». Dans son témoignage, le rebelle ougandais a précisé que l’épouse du colonel Nzanzu collaborait aussi avec les rebelles dans des transactions commerciales et rapportait des informations cruciales sur les mouvements du colonel Mamadou.

 Implication de l’épouse du Birocho Nzazu
            Le 14 octobre, la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait déjà auditionné et confronté des prévenus et certains témoins sur  un présumé trafic frauduleux du carburant auquel seraient impliqués des officiers militaires au Nord-Kivu, dont le défunt colonel Mamadou Ndala, avant son assassinat..Par conséquent, la Cour en était arrivée à chercher à comprendre  s’il y avait un conflit entre ces  officiers militaires et Mamadou Ndala avant sa mort.
            Selon le rebelle ougandais, une récompense avait été promise au colonel Nzanzu après l’exécution de sa mission, sans avoir précisé ni la nature ni le montant de cette récompense. L’officier Nzanzu  a, quant à lui, clamé son innocence devant la cour, parlant d’un «pur montage» contre sa personne.
            Ce procès tant attendu a connu un coup fatal après la mort brusque le 2 octobre du témoin-clé à l’époque, Arsène Ndongala, chauffeur du colonel Mamadou Ndala, au lendemain de sa déposition. Il était décédé alors qu’il devait faire sa deuxième déposition. Selon l’officier du ministère public, le chauffeur du colonel Mamadou Ndala aurait expressément incendié la Jeep de Mamadou Ndala après son assassinat, en vue de dissimuler les traces et compromettre toute enquête. Voilà qui pourrait expliquer l’énigme inexpliquée de sa sortie intacte de cet assassinat.
            La comparution d’autres prévenus est prévue au cours de l’audience de mardi 4 novembre d’un procès qui est loin d’avoir livré ses secrets.
            Le procès des assassins présumés du colonel Mamadou Ndala permettra-t-il un jour d’élucider de nombreuses zones d’ombre, notamment les commanditaires de l’assassinat de celui que le Nord-Kivu a appelé avec raison le « héros de Goma ». Ya-t-il un lien entre cette affaire et l’insécurité grandissante qui prévaut dans le territoire de Beni et qui est à la base des massacres à répétition ayant fait un bilan macabre d’une centaine de personnes tuées à la machette, au marteau et à la hache ?

Kléber Kungu

Les 10 leçons du Burkina Faso

Les 10 leçons du Burkina Faso
            Ce qui s’est (se passe) au Burkina Faso, reconnu mondialement comme pays des hommes intègres interpelle plus d’un et donne en même temps matière à réflexion. Pris pour modèle régional dans ses médiations dans les règlements des crises dans les pays de la sous-région, l’ancien président burkinabè a, en peu de temps, tout perdu : crédibilité, aura, mais surtout le pouvoir qu’il ne voulait pas quitter. Une histoire malheureuse qui doit inspirer plusieurs présidents africains, car riche en leçons.
            La première leçon est que la voix du peuple est la voix de Dieu. Par conséquent, tout dirigeant qui veut que le peuple qui l’a installé au pouvoir entende sa voix, doit d’abord s’humilier en prêtant attention à la sienne. Blaise Compaoré qui a passé outre cette réalité s’en est pris à lui-même lorsque le pouvoir l’a quitté.
            Ce qui arrive aux autres peut aussi arriver à tout le monde. Le commun des mortels oublie souvent – et c’est la grande erreur que nous commettons – que ce qui arrive chez le voisin peut aussi arriver demain à quiconque, peu importe dans quelles circonstances. Croire que la mort, le malheur, la honte, les maladies, l’opprobre… ne peuvent subvenir qu’aux autres est une aberration. Que sommes-nous, tous puissants que nous puissions nous prévaloir, pour esquiver toutes les vicissitudes inhérentes à la nature humaine ? Voilà la deuxième leçon.
            Gardons-nous de croire que le pouvoir est fait pour nous et non pour les autres, ou non pour nous mais seulement pour les autres. M. Compaoré y a profondément cru. Le mode que les hommes politiques se sont créé pour se le passer est appelé « alternance » qui s’accommode par des moyens légaux et honnêtes. Et que, par conséquent, croire qu’accepter de quitter  le pouvoir, lorsqu’il est temps, est une faiblesse, est une grosse faiblesse. C’est plutôt le contraire qui est une faiblesse suicidaire qui conduit bien des dictateurs vers leur chute fatale, comme Blaise Compaoré.  Telle est la troisième leçon.
            La quatrième leçon veut que nous acceptions de recevoir des leçons autant que nous pouvons être disposés à en donner à ceux qui en ont besoin. Blaise Compaoré s’est révélé, ces dernières décennies, comme l’un des meilleurs médiateurs de la sous-région dans les nombreuses crises qui secouent les pays de ses pairs. Le Mali, la Côte d’Ivoire, au plus fort de leurs crises sociopolitiques, ont bénéficié de la sagesse de ce « donneur des leçons ». Mais son peuple a refusé de médiateur pour régler son différend avec lui. Triste sort !

« Il faut savoir quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne vous quitte »
            La cinquième leçon nous demande de savoir quitter le pouvoir avant que le pouvoir  ne nous quitte. Il faut savoir quitter les affaires avant qu’il ne soit trop tard. Sous d’autres cieux, un président qui quitte le pouvoir, quoi de plus naturel. Quitter le pouvoir doit être considéré comme un événement normal au même titre qu’accéder au pouvoir. Malheureusement, en Afrique, si accéder au pouvoir est un événement qu’on célèbre avec faste, le quitter est un moment souvent qui se passe dans un bain de sang…Blaise Compaoré nous a servi un exemple que nous devons vite oublier.
            Ils ne sont pas nombreux les chefs d’Etat africains dont les noms sont gravés dans la mémoire collective de leurs peuple après avoir cédé calmement le pouvoir à leurs successeurs de la même manière qu’eux l’ont reçu de leurs prédécesseurs. L’histoire retient les noms d’ anciens présidents sénégalais Sédar  Senghor, béninois Mathieu Kérékou, ghanéens Jerry Rawlings et John Akufuor,  sud-africain Nelson Mandela, etc..
            La chute malheureuse et sanglante des dirigeants africains est vite oubliée par les dirigeants africains :Mouammar Kadhafi de la Libye, Mamadou Tandja du Niger, Hissène Habré du Tchad, Samuel Doe et, Charles Taylor du Libéria, Mobutu Sesse Seko du Zaïre, François Bozizé de la Centrafrique, Hosni Moubarak et Mohamed Morsi d’Egypte, pour ne citer que ceux-là. Pourquoi ?
            Vouloir croire et faire croire qu’on veut rester au pouvoir parce qu’on est le seul à rendre son peuple heureux, qu’on a encore des chantiers à réaliser, n’est qu’un subterfuge cousu de fil blanc pour s’éterniser au pouvoir. Lorsque Blaise Compaoré l’a dit, voici la réplique de son peuple ; « Qu’est-ce qu’en 27 ans vous n’avez pas pu réaliser que vous comptez réaliser maintenant ? » Retenez cette sixième leçon.
            Ecoutez ce que dit la septième leçon : Lorsqu’un dirigeant n’entend plus que la voix de sa propre conscience, l’estimant la meilleure, lorsqu’il devient sourd aux appels de son peuple, aux grondements assourdissants de la rue, dites-vous que la descente aux enfers vient d’être amorcée. Blaise Compaoré est en train de regretter de n’avoir pris en compte la mise en garde de son collègue français, François Hollande, contre « les risques liés à un changement non consensuel de la Constitution » et d’avoir rejeté, semble-t-il, l’offre  française de le soutenir pour un éventuel poste au niveau international lorsque M. Hollande, dans cette même lettre datée du 7 octobre, écrivait : « Vous pourriez alors compter sur la France pour vous soutenir, si vous souhaitez mettre votre expérience et vos talents à la disposition de la communauté internationale. » A cette offre, Blaise Compaoré, aveuglé par la soif du pouvoir, aurait répondu qu’il était encore trop jeune pour s’intéresser à un poste international.
            Voilà comment il a évité une sortie honorable que lui a proposée son ami François Hollande qui avait vu le danger venir. Et pour n’avoir entendu que la voix égoïste de sa conscience, M. Compaoré est plus malheureux qu’il ne l’a prévu.

« Le pouvoir est un élixir de jouvence »        
            Quelqu’un a dit ceci : « Le pouvoir est un élixir de jouvence. Bu à petites doses, il permet de surmonter le naufrage de la vieillesse, à tire-larigot, c’est la recette parfaite de la descente aux enfers ».Blaise Compaoré l’a appris à ses dépens. Il eût entendu gronder la rue ce jeudi 30 octobre et les semaines avant, qu’il aurait quitté le pouvoir la tête haute et servi en même temps un bon exemple à toute l’Afrique dont les dirigeants peinent à intérioriser cette belle culture démocratique qu’est l’alternance démocratique.
            Que des exemples nous ont montré que ce n’est pas tous ceux qui nous disent nous aimer qui sont nos amis ni nos fidèles. De cette réalité l’ex-président burkinabè a tiré la huitième leçon selon laquelle ce n’est pas tous ceux qui l’ont poussé à se maintenir au pouvoir qui ont été ses fidèles. Un bon nombre d’entre eux l’ont fait pour leurs propres intérêts égoïstes et non pour les intérêts du peuple au nom duquel ils ne cessent de parler.
            Qu’on nous cite des exemples de ces collaborateurs qui ont accepté de rester jusqu’au sacrifice suprême avec le « chef » en cas de coup d’Etat. L’exemple le plus frappant et le plus récent est celui de François Compaoré, frère du président démissionnaire, qui a été arrêté jeudi 30 octobre par des militaires alors qu’il tentait de quitter le pays, abandonnant donc son frère de président !
            En plus, ayant compris que le pouvoir leur échappait, des militaires burkinabè n’ont pas hésité de rallier le bon côté, c’est-à-dire les manifestants, en tournant casaque. Comme quoi – et c’est la neuvième leçon – en politique, il n’ya que les intérêts qui comptent.
            Aujourd’hui, peut-on savoir où sont passés tous les fidèles de Blaise Compaoré qui l’ont soutenu ou poussé dans ce projet funeste de la révision constitutionnelle en ce moment ?
            Blaise Compaoré a oublié une chose : lorsque les eaux de la vague populaire se soulèvent, personne n’est capable de les contenir. Elles emportent ceux qui tentent de leur résister. Par conséquent, vouloir opposer la résistance à son peuple n‘est qu’une entreprise suicidaire. En effet, il n’y a pas de pouvoir fort pour pouvoir résister infiniment à la volonté du peuple. Retenons cette dixième leçon.
            Burkina Faso sera-t-il la Tunisie du printemps noir ? Fera-t-il école dans une Afrique malade des tentatives de révision constitutionnelle ? Fera-t-il l’effet domino sur les dirigeants africains engagés sur la même voie que celle de Blaise Compaoré ?

Kléber Kungu

Kabila menace les ADF, les rebelles le défient

L’insécurité a la peau dure dans le territoire de Beni
Kabila menace les ADF, les rebelles le défient
            Au cours d’une adresse à la population de Beni, lors de son dernier séjour dans le territoire éponyme meurtri par une série de massacres d’une centaine de ses habitants, Joseph Kabila a menacé les rebelles ougandais des ADF/Nalu de les vaincre à tout prix. Les rebelles ont riposté en tuant une dizaine d’autres personnes quelques jours après le départ de Joseph Kabila. Un défi que les FARDC appuyées par la Monusco se doivent de relever coûte que coûte.
            Le président  Joseph Kabila s’adressait ainsi en swahili à la population de la ville de Beni peu avant son retour à Kisangani, Province Orientale, après avoir séjourné  à Beni pour compatir au malheur de la population endeuillée par des massacres à répétition attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF)
            "Les ADF doivent comprendre que nous allons les vaincre. Ceux qui pensent que nous devons négocier avec les ADF, qu'ils oublient, car la réponse est non. On ne peut pas négocier avec les terroristes", a-t-il menacé, la rage au cœur.
            Tout en réarmant le moral d’une population meurtrie par cette série de massacres très meurtriers, Joseph Kabila  a invité son interlocutrice à l’unité pour chasser hors du territoire national cet ennemi commun que sont ces rebelles ougandais.

Ne pas avoir peur
            "Nous ne devons pas avoir peur, nous devons rester soudés pour bouter hors du territoire congolais les ADF", a-t-il insisté.             "Nous ne devons pas tomber dans le piège de l'ennemi, qui consiste à stigmatiser les musulmans. L'islam n'est pour rien dans les barbaries qui se font chez nous, à Beni", a plaidé Joseph Kabila
            Le président Joseph Kabila, qui est arrivé mercredi 29 octobre à Beni, chef-lieu du territoire éponyme, situé dans la province du Nord-Kivu, s'exprimait pour la première fois depuis une série de massacres commis dans ce territoire meurtri par de nombreuses attaques attribuées aux présumés rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), actives dans une zone montagneuse de la région depuis 1995.
            Depuis janvier, les FARDC et la Monusco ont lancé plusieurs attaques contre ces rebelles. Des attaques qui les ont affaiblis, sans les avoir anéantis. Ainsi ont-ils repris leurs attaques aussitôt après le décès brutal, samedi 30 août, en Afrique du Sud, du général Jean-Lucien Bahuma, qui menait les opérations contre ces rebelles. Dans la foulée, Joseph Kabila a annoncé un changement de commandement des opérations de lutte contre les ADF, sans en dévoiler la teneur.
            L’adresse du chef de l’Etat est intervenue après avoir rencontré  différentes couches de la population du territoire de Beni.

14 autres personnes tuées
            Comme pour défier le président Kabila, qui séjournait encore à Beni, quatorze autres personnes venaient d’être massacrées  à la machette dans une attaque menée dans la nuit de mercredi 29 à jeudi 30 octobre dans la localité de Kampi ya Chui, territoire de Beni. Cette localité, une carrière minière, dans une zone reculée, se trouve au nord de la ville de Beni.
            Les 14 morts portaient ainsi à 100 le nombre de personnes tuées au cours du seul mois d’octobre dans cette partie de la RDC en proie à une forte insécurité.
            Alors qu’on croyait les rebelles menacés avoir eu peur, nous avons appris qu’une dizaine d’autres personnes venaient d’être tuées par des hommes armés  dans la nuit de samedi 1er novembre, dans la ville de Beni, quelques heures après le départ de Joseph Kabila de cette ville où il a séjourné pendant quatre jours. La société civile,elle, parle de 14 morts. Ce massacre est incontestablement un défi lancé aux FARDC par bandits armés.
             La nouvelle attaque meurtrière, apprend-on, est perpétrée aux environs de 19 heures locales lorsque les assaillants ont fait incursion dans la commune de Rwenzori. Selon la Société civile citée par le site web de la Radio Okapi, l’attaque a fait  14 morts dont deux militaires. .Au quartier Boikene, ces hommes armés ont tiré sur les habitants des cellules de Sobiede et Municipale avant de disparaître dans la brousse vers Kasinga à l’arrivée des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
            Ce nouveau massacre a poussé la population des quartiers Ngadi et Boikene à descendre  dimanche 2 novembre  matin dans la rue pour protester contre ces massacres à répétition.Pris de colère, les manifestants ont d’abord endommagé le monument du chef de l’Etat Joseph Kabila, situé dans le quartier Malepe, avant de se diriger ensuite vers la mairie de Beni où ils ont été dispersés par les policiers et les militaires.

Défi lancé aux FARDC et à la Monusco
            Perpétré  quelques heures après le départ du chef de l’Etat de la ville de Beni, où il a séjourné pendant quatre jours, ce nouveau massacre paraît comme un véritable défi lancé  à l’armée congolaise et à la Monusco et en même temps un affront au chef de l’Etat qui, dans son adresse à la population de Beni, a exprimé sa volonté de vaincre les rebelles ougandais des ADF.
            Au cours de son séjour à Beni,  Joseph Kabila s’était entretenu avec les forces sociales et politiques de cette ville pour mettre fin à l’insécurité qui prévaut depuis plus d’un mois dans ce territoire du Nord-Kivu où les présumés rebelles ougandais des ADF ont tué plus de 80 personnes en l’espace d’un mois. Les victimes sont pour la plupart des hommes, des femmes et des enfants tués essentiellement à l'arme blanche (machette, marteau, hache) et parfois décapités.
            Dans son adresse vendredi 31 octobre à la population de Beni, Joseph Kabila a souhaité voir la Monusco renforcer sa présence dans cette zone pour faire face aux problèmes d’insécurité. ..
            Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, a « accueilli favorablement » la demande du président Joseph Kabila de renforcer la présence des troupes de la Monusco dans le territoire de Béni et les environs (Nord-Kivu).
            Ainsi, dans un communiqué de presse publié vendredi 31 octobre, le patron de la Monusco a assuré que ces renforts «permettront aux FARDC de s’engager plus vigoureusement contre les rebelles de l’ADF».
            Depuis un mois, le territoire de Beni fait face à des attaques d’hommes armés dont des présumés rebelles ougandais des ADF, qui ont fait plus d’une centaine de personnes en l’espace d’un mois. Quatorze personnes ont été massacrées à Beni  pendant que le chef de l’Etat séjournait dans cette ville, après que neuf corps ont été découverts quelques jours avant.
            Alors que l’opération « Sokola » est appelée à être relancée et que la Monusco à renforcer sa présence dans ce territoire, voilà que des assaillants viennent à nouveau de lancer un défi aux FARDC et à la Monusco. Les deux forces doivent relever ce défi à la hauteur des pertes en vies humaines subies En outre, le problème de l’insécurité chronique due aux massacres à répétition dépasse le seul cadre des ripostes militaires. Il y a nécessité de voir plus clair s’il n’existe pas de complicités tant militaires que civiles qui facilitent cette insécurité.

Kléber Kungu

Sept personnes tuées dans une nouvelle attaque à Beni

L’insécurité persiste au Nord-Kivu
Sept personnes tuées dans une nouvelle attaque à Beni
            Sept personnes viennent d’être tuées pas des hommes armés  dans la nuit de samedi 1er novembre, dans la ville de Beni, quelques heures après le départ de Joseph Kabila de cette ville où il a séjourné pendant quatre jours. La société civile parle de 14 morts. Ce massacre est incontestablement un défi lancé aux FARDC par bandits armés.
             La nouvelle attaque meurtrière est perpétrée aux environs de 19 heures locales lorsque les assaillants ont fait incursion dans la commun de Rwenzori. Selon la Société civile, l’attaque a fait  14 morts dont deux militaires. .Au quartier Boikene, ces hommes armés ont tiré sur les habitants des cellules de Sobiede et Municipale avant de disparaître dans la brousse vers Kasinga à l’arrivée des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
            Ce nouveau massacre ont poussé la population des quartiers Ngadi et Boikene à descendre  dimanche 2 novembre  matin dans la rue pour protester contre ces massacres à répétition,
Pris de colère,, les manifestants ont d’abord endommagé le monument du chef de l’Etat Joseph Kabila, situé dans le quartier Malepe, avant de se diriger ensuite vers la mairie de Beni où ils ont été dispersés par les policiers et les militaires.

Défi lancé aux FARDC et à la Monusco
            Perpétré  quelques heures après le départ du chef de l’Etat de la ville de Beni, où il a séjourné pendant quatre jours, ce nouveau massacre paraît comme un véritable défi lancé  à l’armée congolaise et à la Monusco et en même temps un affront au chef de l’Etat qui, dans son adresse à la population de Beni, a exprimé sa volonté de vaincre les rebelles ougandais des ADF.
            Au cours de son séjour à Beni,  Joseph Kabila s’était entretenu avec les forces sociales et politiques de cette ville pour mettre fin à l’insécurité qui prévaut depuis plus d’un mois dans ce territoire du Nord-Kivu où les présumés rebelles ougandais des ADF ont tué plus de 80 personnes en l’espace d’un mois.
            Dans son adresse vendredi 31 octobre à la population de Beni, Joseph Kabila a souhaité voir la Monusco renforcer sa présence dans cette zone pour faire face aux problèmes d’insécurité. Le chef de l’Etat a également lancé une mise en garde contre les rebelles ougandais de l’ADF, accusés d’avoir perpétré cette série de massacré ayant fait périr environ quatre-vingts personnes en un mois.
            Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, a « accueilli favorablement » la demande du président Joseph Kabila de renforcer la présence des troupes de la Monusco dans le territoire de Béni et les environs (Nord-Kivu).
            Dans un communiqué de presse publié vendredi 31 octobre, le patron de la Monusco a assuré que ces renforts «permettront aux FARDC de s’engager plus vigoureusement contre les rebelles de l’ADF».
            Depuis un mois, le territoire de Beni fait face à des attaques d’hommes armés dont des présumés rebelles ougandais des ADF, qui ont fait plus d’une centaine de personnes en l’espace d’un mois. Quatorze personnes ont été massacrées à Beni  pendant que le chef de l’Etat séjournait dans cette ville, après que neuf corps ont été découverts quelques jours avant.
            Alors que l’opération « Sokola » est appelée à être relancée et que la Monusco à renforcer sa présence dans ce territoire, voilà que des assaillants viennent à nouveau de lancer un défi aux FARDC et à la Monusco. Les deux forces doivent relever ce défi à la hauteur des pertes en vies humaines subies En outre, le problème de l’insécurité chronique due aux massacres à répétition dépasse le seul cadre des ripostes militaires. Il y a nécessité de voir plus clair s’il n’existe pas de complicités tant militaires que civiles qui facilitent cette insécurité.

Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « Fusion de sang » ou « effusion de sang » ?

« Fusion de sang » ou « effusion de sang » ?
            « Le Kinois, pacifique, a horreur de la guerre, de la fusion du sang sur son sol. » Cette belle phrase révélatrice du comportement des habitants de la capitale de République démocratique du Congo, est de la plume d’un des chevaliers de la plume.
            Le confrère qui a cru faire œuvre utile en informant les lecteurs de son canard sur le comportement pacifique ( ?) des Kinois – cette déclaration ne relevant du reste que de lui seul – a confondu, malgré lui, deux mots en employant « fusion ». Le mot « fusion » désigne soit le fait de fusionner soit le fait de fondre. Il relève de plusieurs domaines : physique, métallurgie, physique nucléaire, traitement de données, économie et droit administratif, selon le site web de wikipedia.
            Tandis que « effusion », le mot à la place duquel le confrère a employé « fusion » peut signifier entre autres  manifestation de sentiments, épanchement, débordement,  action de faire couler, de répandre. De là on a entre autres des expressions comme effusion de sang, effusion du Saint esprit, effusion de joie, effusion de tendresse…Une effusion de joie due à la rédaction d’une belle chronique qui s’est vite transformée en une effusion de dépit.

Kléber Kungu

José Mambwini nommé directeur du Comité scientifique de l'UTEF

Naissance de l’Union des télévisions éducatives francophones
José Mambwini nommé directeur du Comité scientifique
            Trois chaînes de télévision à vocation éducative de trois pays francophones  viennent de s’unir pour accoucher de l’Union des télévisions éducatives francophones (Utef) dont le siège est basé à Dakar, capitale du Sénégal. . La présidence de l’Union revient au Sénégal, la direction exécutive à la France, tandis que la direction du comité scientifique à la République démocratique du Congo (RDC) avec la nomination de José Mambwini, P.D.-G. de la chaîne de télévision, GKV TV.
            Créée en 2014 à l’initiative de trois télévisions éducatives francophones (Télé-Ecole au Sénégal, GKV en République démocratique du Congo et Lyon Tv Cable/Cap Canal en France), l’Utef est gérée par un Comité directeur élu au cours de l’Assemblée générale tenue en octobre. Il est composé du président de l’Union,’Assane Mboup, de la directrice exécutive, Marine Elek, et du directeur du Comité scientifique, José Mambwini.
            C’est en fonction de leurs responsabilités au sein des chaînes de télévision qu’ils gèrent que ces personnalités ont été choisies pour  conduire la direction de cette jeune Union dont les ambitions sont à la mesure des enjeux et des défis de l’heure en matière de l’éducation de trois pays respectifs.
            Fondateur de télé-Ecole au Sénégal qui donne la part belle à la jeunesse sénégalaise puisque c’est elle qui est à la fois acteur et téléspectateur de cette télévision éducative unique, Assane Mboup a été porté à la présidence de l’Utef, .Il est  directeur général du cabinet de consultance Show Me et expert formateur en communication et management.
            Quant à la directrice exécutive de l’Utef, Marine Elek, assume les fonctions productrice audiovisuelle et dirige la chaîne de télévision éducative française, Cap Canal : elle a participé au premier sommet mondial des femmes francophones le 8 mars 2013 organisé à Paris en France et a travaillé avec l’ensemble de sa délégation sur l’élaboration d’un livre blanc intitulé « Un genre de printemps – 40 jeunes voix pour une francophonie au féminin », par lequel 15 recommandations pour une francophonie porteuse d’avenir ont été formalisées.

D’énormes efforts pour la visibilité de la RDC
            Quant au poste de directeur du Comité scientifique de l’Union, il a été confié au professeur José Mambwini Kivuila-Kiaku, président-directeur général de la télévision éducative GKV Network implantée dans la cité de Mbanza-Ngungu, située à 150 km à l’Est de Kinshasa, sur la route numéro un Kinshasa-Matadi. Il est enseignant chercheur à l’Université de Kinshasa. Il a été nommé à ce poste pour la validation scientifique des contenus dans le respect des valeurs prônées et portées par la Francophonie, gage de réussite des actions de l’Utef, selon des données glanées dans le site web de l’Union.
            Cet enseignant déploie d’énormes efforts à l’étranger pour vendre l’image de la RDC dans le domaine de l’éducation à travers des conférences, des séminaires et autres colloques.
            A ce jour, au regard de l’énorme étendue des enjeux et défis de l’éducation dans le monde, l’Utef vient à point nommé en s’imposant comme : une réponse concrète pour l’accès à l’éducation aux filles et aux jeunes.
            Elle ambitionne de proposer  une réponse concrète pour que l’accès à l’Education soit tangible et vérifiable par le biais de ses télévisions éducatives adhérentes. D’autant plus que l’Education est le socle du développement durable. "L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde", a révélé le sage Nelson Mandela d’heureuse et inoubliable mémoire.
            Aussi les télévisions membres de l’Utef vont-elles proposer des programmes éducatifs spécifiques aux attentes du 2ème Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) défini par l’Unesco qui est d’assurer l’école primaire pour tous : apprendre à lire, à écrire et à compter. Au-delà de l’instruction, les programmes audiovisuels des télévisions membres de l’Utef pourront également transmettre de la connaissance portant sur les autres OMD,,, à savoir par exemple la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la prévention contre les maladies comme le Sida ou le virus Ebola par des films qui pourraient être conçus en collaboration  avec d’autres ONG et dans le respect des cultures. Mais aussi des portraits de femmes qui œuvrent pour le développement, d’étudiants, pour continuer à montrer l’importance de l’éducation auprès des filles et des jeunes.

Fédérer les télévisions éducatives francophones
            L’Utef ambitionne d’être une plateforme internationale qui fédère les télévisions éducatives francophones pour la promotion de l’éducation pour tous et pour toutes par l’échange solidaire, le partage et la transmission d’informations et de savoirs en tant que relai de communication pour les différents acteurs évoluant dans l ‘éducation, peut-on lire dans le site web de l’Union des télévisions francophones.
            Selon une source proche de l’Union, il est prévu que l’Utef soit présente à la XVe session de la Francophonie qui se tiendra à la fin de novembre à Dakar. GKV TV sera y présentée par son chef de station et directeur des programmes, Augustin Diambu Mansita.
.           A considérer ce que la plupart des télévisions de nos pays nous offrent en matière d’éducation – faut-il encore voir s’il y a des programmes éducatifs dans nos télévisions – l’avènement de l’Utef doit être encouragé et salué. Aux initiateurs, coup de chapeau.

Kléber Kungu

Kabila promet à la population de Beni de vaincre les ADF

Alors que 14 personnes autres venaient d’être massacrées
Kabila  promet à la population de Beni de vaincre les ADF
            Lors de son dernier séjour dans le territoire de Beni qui se relevait à peine d’une série de massacres de plusieurs dizaines de ses habitants, Joseph Kabila a promis à la population de vaincre les rebelles ougandais des ADF-Nalu accusés d’avoir perpétré ces tueries.
            Le président  Joseph Kabila s’adressait ainsi en swahili à la population de la ville de Beni peu avant son retour dans la capitale congolaise après avoir séjourné à Beni pour compatir au malheur de la population endeuillée par des massacres à répétition attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF)
            "Les ADF doivent comprendre que nous allons les vaincre. Ceux qui pensent que nous devons négocier avec les ADF, qu'ils oublient, car la réponse est non. On ne peut pas négocier avec les terroristes", a-t-il martelé.
            Tout en réarmant le moral d’une population meurtrie par cette série de massacres très meurtriers,Joseph Kabila  a invité son interlocutrice à l’unité pour chasser hors du territoire national cet ennemi commun que sont ces rebelles ougandais.
            "Nous ne devons pas avoir peur, nous devons rester soudés pour bouter hors du territoire congolais les ADF", a-t-il insisté.
            "Nous ne devons pas tomber dans le piège de l'ennemi, qui consiste à stigmatiser les musulmans. L'islam n'est pour rien dans les barbaries qui se font chez nous, à Beni", a plaidé Joseph Kabila
            Le président Joseph Kabila, qui est arrivé mercredi 29 octobre à Beni, chef-lieu du territoire éponyme, situé dans la province du Nord-Kivu, s'exprimait pour la première fois depuis une série de massacres commis dans ce territoire meurtri par de nombreuses attaques attribuées aux présumés rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), actives dans une zone montagneuse de la région depuis 1995.
            Les rebelles des ADF, opposés au au président ougandais Yoweri Museveni et composés de musulmans,  ont commis, dans cette partie du territoire congolais, de graves exactions contre les populations civiles, à savoir, meurtres, enrôlement d'enfants, pillages, prises d’otages. Ils sont accusés également de se livrer à des trafics lucratifs, notamment de bois.
            Depuis janvier, les FARDC et la Monusco ont lancé plusieurs attaques contre ces rebelles. Des attaques qui les ont affaiblis, sans les avoir anéantis. Ainsi ont-ils repris leurs attaques aussitôt après le décès brutal, samedi 30 août, en Afrique du Sud, du général Jean-Lucien Bahuma, qui menait les opérations contre ces rebelles
            Dans la foulée, Joseph Kabila a annoncé un changement de commandement des opérations de lutte contre les ADF, sans en dévoiler la teneur.
            L’adresse du chef de l’Etat est intervenue après avoir rencontré  différentes couches de la population du territoire de Beni.

14 autres personnes tuées
            Comme pour défier le président Kabila, qui séjournait encore à Beni, une ONG locale a annoncé le massacre de quatorze personnes dans une attaque menée dans la nuit de mercredi à jeudi dans le territoire de Beni.
            Les 14 morts portaient ainsi à 100 le nombre de personnes tuées au cours du seul mois d’octobre dans cette partie de la RDC en proie à une forte insécurité.
            On rapporte qu’après une "incursion des ADF dans la localité de Kampi ya Chui,14 personnes ont été massacrées à la machette. Cette localité, une carrière minière, dans une zone reculée, se trouve à 70 kilomètres au nord de la ville de Beni, chef-lieu du territoire
            Une trentaine de personnes avaient été tuées dans la nuit du 15 au 16 octobre à Beni, une vingtaine d'autres à Eringeti (à une cinquantaine de kilomètres plus au nord) dans la nuit du 17 au 18 octobre, et neuf à Oicha (entre Eringeti et Beni) dans la nuit du 8 au 9 octobre.
            Les victimes sont pour la plupart des hommes, des femmes et des enfants tués essentiellement à l'arme blanche (machette, marteau, hache) et parfois décapités.
            La situation sécuritaire du territoire de Beni mérite une attention particulière des autorités pour que cessent les attaques meurtrières contre les civils. C’est ce que demande en priorité sa population qui ne sait plus à quelles forces de l’ordre se confier, telles les attaques se produisent à un rythme infernal.

Kléber Kungu

Compaoré, le président qui a voulu contenir la vague populair

Burkina-Faso 
Compaoré, le président qui a voulu contenir la vague populaire
            Assemblée nationale saccagée et incendiée, radio télévision nationale brûlée…La situation politique au Burkina Faso a basculé dans le chaos. Dans quelques heures, les choses ont basculé pour le camp de la majorité.  La majorité est loin d’être cette majorité politique qui semble représenter le peuple, grande majorité, en parlant à son nom. Pris en otage par une majorité parlementaire et une classe dirigeante prête à mourir pour le pouvoir et à rester éternellement au pouvoir, Blaise Compaoré s’est entêté à demeurer au pouvoir. Quitte à réviser coûte que coûte la Constitution. En dépit de la contestation populaire.
            Au commencement était la volonté de rester au pouvoir par tous les moyens, la révision constitutionnelle étant le raccourci, la voie la plus facile. Un mode opératoire en vogue dans une Afrique forte des hommes forts au détriment des institutions fortes. Lorsque le pouvoir a annoncé son intention de se maintenir au pouvoir par des moyens antidémocratiques, l’opposition lui a répondu par des manifestations qui disaient tout.
            Malheureusement, ivre du pouvoir,, la Majorité présidentielle en a fait de sa tête, multipliant des stratégies pour arriver à ses fins funestes et égoïstes. L’opposition a continué à lui répliquer que la voie qu’elle venait de suivre était suicidaire pour elle et dangereuse en même temps pour elle et pour toute la nation qui courait le risque de voler en éclats. Peine perdue : Blaise Compaoré et ses affidés se passaient des avertissements de l’opposition.
            Le danger pour le pays des hommes intègres, c’était que les deux parties, le pouvoir et l’opposition, donnait l’impression que chacune avait raison et que le peuple était de son côté. Donc, on était dans la bonne voie, la voie du peuple au nom duquel chacun parlait.
            Le jour J – jeudi 30 octobre – déterminé à montrer qu’il avait raison de rester au pouvoir en tripatouillant la Constitution et que le peuple se trouvait de son côté, les députés de la Majorité au pouvoir ont pris rendez-vous au Parlement pour faire passer à l’examen du projet de révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré. Celui-ci a encore besoin de quelques années au pouvoir, en dépit des 27 autres années qu’il venait de passer au pouvoir depuis 1987.
            Pour éviter les heurts avec les manifestants, les députés de la majorité au pouvoir ont passé la nuit dans un hôtel mitoyen au Parlement et dont l’accès donne directement par une porte dérobée. L’avant-midi de ce jeudi fatidique, tout portait à croire que les choses allaient se passer sans heurts. D’autant plus qu’un groupe de députés de l’opposition venait de faire allégeance au pouvoir 72 heures plus tôt
            Et brusquement tout va basculer en faveur de la véritable majorité, le peuple. Plusieurs centaines de manifestants vont prendre d’assaut le Parlement, l’incendié après l’avoir saccagé de fond en comble. La radio télévision nationale burkinabè va subir le même sort. Ainsi que le siège du parti au pouvoir Aussitôt, le gouvernement va suspendre le projet de loi visant à modifier la Constitution.
            Tout basculer en défaveur de la vraie minorité qui se croyait majoritaire. L’un des frères du président Compaoré sera arrêté à l’aéroport alors qu’il tentait de s’enfuir. Lui-même par qui le malheur du Burkina Faso est arrivé va quitter précipitamment le palais présidentiel.
            Voilà comment  en un jour le pouvoir a tenté d’échapper au contrôle d’un assoiffé du pouvoir qui n’a pas su le quitter. Fragilisé par la contestation populaire, Blaise Compaoré va tenter de récupérer la situation en dissolvant le Parlement, en décrétant l’état de siège et en appelant l’opposition au dialogue. En retard. Un retard qui montre la grande faiblesse de cette classe de dirigeants africains qui n’entendent que le discours bruyamment colérique de la rue.
            Blaise Compaoré qui a voulu contenir la vague populaire en a eu pour son compte. La plupart de tous ses collaborateurs lèche-bottes qui l’ont poussé sur cette voie suicidaire ont eu leurs domiciles saccagés. C’est le prix à payer pour une lutte sans issue.

Kléber Kungu

Affaire Mamadou Ndala : Le major Paul Kimararungu écope d’une peine à perpétuité

Affaire Mamadou Ndala
Le major Paul Kimararungu écope d’une peine à perpétuité
            Le major Paul Kimararungu  vient d’être puni d’une peine à perpétuité par la Cour opérationnelle militaire du Nord-Kivu, siégeant en chambre foraine à Beni dans l’affaire Mamadou Ndala, à l’audience de mercredi 29 octobre. L’officier est poursuivi pour abandon de poste le jour de l’embuscade qui a coûté la vie, le 2 janvier dernier, au colonel Mamadou Ndala.
            Le major Paul  Kimararungu, officier   du 1è secteur des FARDC à Beni a été chef de poste des positions des FARDC sur l’axe Mbau-Kamango au moment de l’assassinat de Ndala.
            Aussitôt le verdict prononcé, l’officier militaire a été dépouillé de ses galons du major devant une foule immense qui assistait à l’audience de ce jour.
            L’avocat de la République, général Timothée Mokutu,  a précisé  que  la Cour a fondé la conviction de  sa décision par le fait que ce soldat était absent de son poste le jour  de l’embuscade  dans le secteur de Ngadi, où le colonel Mamadou avait été tué.
            La même  source citée par le site radiookapi.net, a  affirmé qu’après l’attaque du véhicule du colonel Mamadou,  le major Paul Kimararungu  était resté injoignable presque toute la journée (tous ses appareils de communication sont restés fermés). Pourtant ce sont ses troupes basées au  PK 4, non loin du lieu de l’attentat, qui devraient couvrir la zone  pour retrouver les traces des assaillants.
            Le major Paul Kimarangu est également condamné au  paiement  d’une amende d’un million de francs congolais (1 080 dollars américains) au profit du trésor public.
            Cette peine à l’encontre de cet officier est la première condamnation dans ce procès. Elle a été motivée par les  faits  graves mis à charge de cet officier notamment l’abandon de poste, dans une zone opérationnelle.
            Elle intervient alors que le président Joseph Kabila séjourne à Beni,depuis mercredi 29 octobre courant, plus d’une semaine après la série d’attaques meurtrières perpétrées par des rebelles ougandais des ADF-Nalu.
Kléber KAungu