jeudi 27 février 2014

Omar el-Bechir, toujours insaisissable. Pourquoi ?



Omar el-Bechir, toujours insaisissable. Pourquoi ?

            Depuis cinq ans, le président soudanais Omar el-Béchir reste insaisissable. Poursuivi pour sa responsabilité "en tant que coauteur ou auteur indirect" des crimes graves commis notamment au Darfour, dans l'ouest du Soudan, la Cour pénale internationale (CPI) a déjà émis deux mandats d'arrêts internationaux – en 2009 et en 2010 - contre celui qui continue à défier la communauté internationale. Ce qui ne l’empêche pas de circuler à travers le monde, principalement dans les pays africains, signataires ou non du Statut de Rome, fondateur de la CPI. Le président soudanais vient à nouveau de l’échapper belle lors du 17ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa) tenu à Kinshasa, du 26 au 27 février, où près de quatre-vingt-dix ONG avaient demandé quelques heures plus tôt au gouvernement congolais de livrer à la CPI Omar el-Béchir. Qui vient de rentrer dans son pays sans inquiétude.
            En dépit de toute la campagne menée par les ONG congolaises de droits de l’homme, appelant à l’arrestation du président soudanais et le rappel de la procureure Fatou Bensouda  lancé le 25 février, en demandant à la chambre de la Cour de rappeler à la RDC son "obligation permanente" de coopérer en vue de l'arrestation des personnes poursuivies par l'institution pénale internationale, Omar el-Béchir a pu passer sans inquiétude tout son séjour congolais, avant de rentrer dans son pays avec la même quiétude.

            En demandant à la RDC d’arrêter cet « oiseau « toujours  insaisissable, la CPI a cru que la demande était si simple et que les autorités congolaises allaient, par conséquent, exécuter immédiatement la demande de la CPI. D’autant plus que souvent classée parmi les "bons élèves" de la CPI, la RDC n’avait pas hésité d’arrêter en novembre 2013 Fidèle Babala, cadre du MLC pour l’extrader à la CPI. Un piège que Kinshasa a pu éviter.

            En se rendant en RDC, Omar el-Béchir n’était pas dupe. Il savait qu’il courait un danger de s’y rendre. Mais qu’au nom de la solidarité africaine, Kinshasa n’allait pas le livrer à la CPI. Celle-ci a certainement oublié que la RDC était tenue à respecter la position de l'Union africaine (UA) sur les mandats d'arrêt émis contre les chefs d'États en exercice. Son porte-parole, Lambert Mende, l’a souligné en admettant que c’était « une situation bien délicate » en demandant  aux ONG qui réclamaient l'arrestation d'Omar el-Béchir de "comprendre que la RDC a non seulement des obligations auprès de la CPI, mais également auprès du Comesa qui a invité le président soudanais dans la capitale congolaise".

Pas un refus « de coopérer avec la CPI",
            Tout en précisant plus loin que le geste du gouvernement congolais ne doit pas être considéré comme un refus « de coopérer avec la CPI", mais que la RDC s'aligne seulement derrière "une position claire de l'Union africaine par rapport aux mandats d'arrêts émis contre les chefs d'État en exercice".
            Ce n’est pas non plus la demande que les ONG ont adressée à la Monusco qui sera entendue.  Omar el-Béchir a eu la chance de bénéficier de la « largesse » des Casques bleus de la Monusco qui ont des dossiers plus préoccupants que l’arrestation du président soudanais.
            Pourquoi chercher à ouvrir un autre front d’insécurité dans son territoire qui en compte déjà plusieurs, en arrêtant un homme sur lequel la CPI ne parvient pas à mettre la main depuis plus de 5 ans ? En arrêtant Omar el-Béchir dans son territoire, la RDC aurait commis une grosse erreur pleine de conséquences sur le plan de relations bilatérales qu’elle n’allait pas arrêter de regretter.
            Ne pas arrêter Omar el-Béchir, c’est-à-dire accéder à la demande de la CPI, est moins dangereux pour les autorités congolaises qu’y accéder.
            Par conséquent, en laissant échapper cet oiseau traqué depuis cinq ans par la justice internationale sans pouvoir l’attraper, reste un geste empreint de moins de conséquences.
            A ce jour, Omar el-Béchir doit encore sa liberté aux autorités congolaises qu’il se doit de remercier, en attendant de tomber un jour dans les filets de la CPI. En fonction ou non.
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE / « …Je vous appel vons appariel se faire mais… »



« …Je vous appel vons appariel se faire mais… »

            « Je données 20$+9 000 FC ches votre amie de travail. Je vous appel vons appariel se faire mais… ». C’est l’essentiel du message qu’une étudiante m’a écrit sur un bout de papier de cahier après m’avoir manqué. à mon lieu de service.
            S’il arrivait de demander à la rédactrice de lire cette phrase truffée de fautes monstrueuses, voici ce qu’elle dirait pour les deux premiers mots : « J’ai donné ». Elle serait dans le bon !
            Au « chez » qu’elle a confondu avec « ches » on devoit préférer « à ». En dehors de tout cela, c’est la dernière partie de cette phrase qui est un véritable repaire de monstruosités. Si la fille a écrit « appel » pour « appelle », c’est que dans sa tête il n’y a que les « appels » que nous avons l’habitude de voir dans des cabines téléphoniques qui pullulent dans nos quartiers.
            « Vons appariel se faire mais » !  Après avoir usé d’armes de petit calibre dans la partie précédente, l’ « assassin » du français a fini par opté pour les armes lourdes pour en finir une fois pour toutes avec cette langue. Par quel miracle « Vos appareils, c’est fermé » doit devenir « Vons appariel se faire mais » ? Par le miracle exclusif du massacre à grande échelle de la langue française !
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « La vagence de Tshangu »

« La vagence de Tshangu »

            Savez-vous la vengeance du district de la Tshangu ? Réjouissez-vous que je viens de la découvrir pour vous. Elle sera tout, sauf ce que vous pouvez imaginer. La « vagence » de Tshangu sera plutôt linguistique. Par conséquent, elle sera longue et populaire.
            Un Combi, aperçu sur le boulevard Lumumba, vers le quartier1 de la commune de Ndjili, trimbalait, comme un fardeau, ces écrits blancs sur sa vitre arrière.
            « La vagence de Tshangu », il a dit, ce rédacteur anonyme ? Oui, les habitants du district ont levé l’option de prendre leur « vagence » (sur quoi ?). Tiennent-ils à prendre leur « vagence » en massacrant le français ? Si c’est le cas, ils nous trouveront sur leur chemin. Car nous aussi nous allons prendre notre vraie vengeance sur cette fausse « vagence ».

Kléber Kungu


mercredi 26 février 2014

La Libérienne Leymah Gbowee appelle à cesser la «guerre contre le corps des femmes»

Violences faites à la femme congolaise

La Libérienne Leymah Gbowee appelle à cesser la «guerre contre le corps des femmes»

            La situation de la femme congolaise, précisément celle de la partie orientale, ne cesse de préoccuper la communauté internationale. De plus en plus, des voix, féminines notamment, s’élèvent pour condamner les violences faites à la femme congolaise. Les dernières en date sont celles de Nobel Women's Initiative, une ONG de femmes prix Nobel de la paix. La Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix, a ainsi appelé mardi 26 février, la RDC et la communauté internationale à faire des Congolaises des acteurs clés pour cesser la «guerre contre le corps des femmes».
            Selon un communiqué de cette ONG cité par l’Agence France presse (AFP), la RDC et la communauté internationale doivent «mettre les femmes au centre des efforts déployés pour la paix et pour mettre un terme à une violence sexuelle endémique».
            Les survivantes du viol «sont des pacificatrices, et elles ont besoin de soutien pour instaurer une paix durable dans ce pays. Elles nous ont dit: "Trop, c'est trop". La guerre menée contre le corps des femmes doit cesser», souligne la co-lauréate du prix Nobel 2011.
            Lorsqu’en 2010, l'ex-envoyée spéciale de l'Onu pour les violences faites aux femmes et aux enfants, Margot Wallström, avait qualifié la RDC de «capitale mondiale du viol», la remarque avait provoqué la colère de Kinshasa.
            Aujourd’hui, Leymah Gbowee a relativisé les choses. Ce qui ne change rien dans la situation de la femme congolaise victime de violence sexuelle. «Je vois surtout que c'est la capitale des femmes fortes et de la solidarité entre femmes. Nous sommes ici pour soutenir les femmes courageuses qui ont survécu au viol ou à d'autres formes de violence sexuelle», a réagi Leymah Gbowee.

Rencontre avec 350 femmes
            C’est depuis Bukavu que le prix Nobel de la paix s'exprimait au terme d’un périple qui l'a conduite à Kigali (Rwanda) et à Bunia dans la Province Orientale, pour une mission était organisée par la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit.
            Au Congo Kinshasa, la délégation de Nobel Women's Initiative a rencontré 350 femmes revendiquant notamment «la mise en œuvre complète du Plan d'action national sur la violence sexuelle et fondée sur le genre» et «des réparations» financières pour les rescapés des violences, indique le communiqué.
            La partie orientale de la RDC vit, depuis plusieurs années, une instabilité chronique en raison de l’activisme accru de nombreux groupes armés locaux et étrangers. Les violences sexuelles demeurent en tête de liste des exactions commises très souvent par les miliciens de ces groupes armés.
            C’est au mois de novembre dernier que s’est ouvert le procès de 39 militaires auteurs présumés de viol à Minova, au Sud-Kivu. En plus de ces accusations, ces militaires étaient accusés aussi de graves violations des droits de l’homme dont des pillages et des viols massifs commis en novembre 2012 dans l’est du pays.
            En novembre 2012, ont eu lieu des viols massifs des femmes sous la menace des armes. Les viols ont fait un tel écho que les autorités congolaises n’ont pas hésité à interpeller ces militaires accusés de viols.
            C’est en 2011 que Leymah Gbowee a été récompensée en 2011, avec la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf et la Yéménite Tawakkul Karman. Elle fut surnommée la «guerrière de la paix».
Kléber Kungu

mardi 25 février 2014

Kinshasa sous un Imposant dispositif sécuritaire



Arrivée des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du Comesa

Kinshasa sous un Imposant dispositif sécuritaire

            Alors qu’arrivaient à Kinshasa les chefs d’Etat et de gouvernement des 19 pays membres du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (Comesa), pour le 17ème sommet, la capitale congolaise a déployé l’avant-midi du mardi 25 février un important dispositif sécuritaire avec une forte présence des policiers et des militaires de la garde républicaine pour assurer la sécurité de ses hôtes de marque. Les travaux du 17ème sommet du Comesa, prévus pour deux jours, débutent ce mercredi 26 février à la cité de l’Union africaine dans la commune de Ngaliema.
            C’est ce mercredi que commence le 17ème sommet du Comesa qui prendra deux jours jusqu’au 27 février. Pour assurer la sécurité des chefs d’Etat et de gouvernement des 19 pays membres du Marché commun de l’Afrique australe et orientale, Kinshasa a déployé un imposant déploiement d’éléments de la police nationale congolaise et de la garde républicaine sur certaines sur certaines artères principales de la capitale, entre l’aéroport international de N’djili et la cité de l’Union africaine.
            Sur les boulevards Lumumba et Triomphal, par exemple, les polices sont déployés de part et d’autre de la route pour assurer la sécurité des chefs d’Etat. Tous les véhicules qui empruntent ces voies ne sont pas autorisés de stationner, même pour transporter les passagers, surtout lorsqu’ils roulent entre l’aéroport international de N’djili et le centre-ville.
            Plusieurs chefs d’Etat ont déjà foulé le sol congolais, parmi lesquels les présidents ougandais Yoweri Musevenu Kaguta, zambien Michael Sata, djiboutien Ismail Omar Guelleh, zimbabwéen Robert Mugabe,  soudanais Omar el-Béchir…. Le Kenya est représenté par son vice-président, William Ruto.
            Les ordres du commandant de la police, cité par radiookapi.net, aux éléments déployés sur ces artères restent sans appel : «La circulation doit demeurer fluide», a déclaré un commandant de la police.
            Ce même dispositif est aussi observé à partir de l’avenue de Libération, ex-24 novembre, jusqu’à Kitambo Magasin en passant par le boulevard du 30 juin et l’avenue colonel Munjiba. Les cliniques mobiles sont aussi déployées à différents endroits de la ville.

Forte présence de la Garde républicaine
            On note également une forte présence des militaires de la Garde républicaine à partir de Kitambo Magasin. Aucun véhicule n’est autorisé d’emprunter les avenues du Tourisme et de la Montagne allant de l’IBTP au camp Tshiatshi. Ces deux sites sont situés de part et d’autre de la cité de l’Union africaine.
            Des chars de combats sont positionnés aux entrées de chacune de ces avenues. Ce qui a entraîné de grands embouteillages dans la partie ouest de la ville, au point d’amener des centaines des Kinois à marcher jusqu’au niveau de Kintambo Magasin.
            Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe est une organisation internationale à vocation régionale de l’Est africain dont l’objectif est de créer une union douanière entre ses vingt pays membres.
            Les participants au 17è sommet du Comesa qui se tient à Kinshasa, capitale de la RDC, vont réfléchir notamment sur la consolidation du commerce à travers le développement de petites et moyennes entreprises (PME).
            Fondé en décembre 1994  pour renforcer un accord de libre-échange en place depuis 1981Ce marché commun regroupait en 2006 une population totale de 340 millions d’habitants et a un produit intérieur brut total de 170 milliards de dollars américains.
            Le volume des transactions commerciales entre les pays membres et le reste du monde atteint annuellement 52 à 60 milliards de dollars américains entre 1997 et 2002.
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « Le bonneur pas - toujours chez le voisins »



« Le bonneur pas - toujours chez le voisins »

            Ils sont à peine visibles, car déteints par l’usure du temps, et sur la vitre de derrière d’un Combi, ces écrits dont la leçon est incompréhensible. « Le bonneur pas - toujours chez le voisins », ce bout de phrase  comporte plusieurs fautes.
            Si le rédacteur de cette leçon a cru que son « bonheur » – qu’il prend pour « bonneur » car croyant naïvement que ce mot vient du mot « bon », n’est pas toujours chez le voisin en plaçant un trait d’union de trop entre « pas » et « toujours » et en mettant inopportunément un « s » à « voisin » qui n’est pourtant qu’un seul, il doit revoir sa vision des choses. En effet, le « bonheur » peut aussi être chez le voisin, pendant que le « maleur », pardon « malheur » est de son côté !
Kléber Kungu

Le projet pont route rail Kinshasa et Brazzaville rebondit



Intégration multidimensionnelle pour la sous-région

Le projet pont route rail Kinshasa et Brazzaville rebondit

            Verra-t-il le jour ou non, le pont routier et ferroviaire entre Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus proches du monde ? La question a sa place d’autant plus que depuis que le projet est né, beaucoup de temps s’est écoulé sans que les choses évoluent véritablement. Kinshasa et l’Assemblée provinciale du Bas-Congo s’étaient opposé au projet. Aujourd’hui, le projet semble rebondir et on parle de son lancement en 2014. C’est que les réticences ont été aplanies. Les études de faisabilité, réalisées par le cabinet français Egis, devraient être rendues entre mars et juin prochains. Le pont, qui est un projet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, CEEAC. sera constitué d’une route pour automobile et de rail pour le chemin de fer Kinshasa Ilébo.

            Les deux capitales qui s’enorgueillissent d’être les plus rapprochées du monde, avec quatre kilomètres seulement les séparant, n’ont de proche que le nom. Car il n’existe aucune infrastructure de transport reliant les deux villes. En outre, pour passer d'une rive à l'autre, les marchandises et les personnes des deux villes empruntent des bateaux de fortune et la plus grande partie du commerce reste donc dans le secteur informel.

            Le Nepad (Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), qui s’occupe du dossier, a chargé le président congolais Denis Sassou Nguesso est chargé de son suivi. Le coût total, apprend-on, s’élève à 400 millions d’euros.

            Le projet, plusieurs fois reporté, s’inscrit dans le cadre d’une politique d’intégration sous régionale. Plusieurs bailleurs de fonds à l’instar de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) ont déjà annoncé leur avis favorable à la réalisation de ce projet. Pour la phase d’étude du projet, la BAD a financé les travaux pour environ 6 millions de dollars.
            En décembre 2013, les autorités des deux pays ont pu se mettre d’accord sur le site où le Pont-route-rail sera érigé : le site de Maluku. A en croire les projections, les deux Congo implanteront des zones économiques spéciales (ZES)  sur les deux rives. Les deux Maluku constituent également des sites d’extension pour les capitales Kinshasa et Brazzaville ; ils demeurent donc un choix optimal pour le projet. Aussi la réalisation du projet permettra-t-elle de toucher à 3 piliers de cette démarche d’intégration sous-régionale. Premièrement, il renforcera la libre circulation des biens et des personnes entre les deux pays. Deuxièmement, il conduira à une réduction de délais d’attente lors de la traversée du fleuve, d’un pays à l’autre. Enfin, il améliorera la qualité des services de transport et réduira les coûts associés.

Réticences de Kinshasa et de l’Assemblée provinciale du Bas-Congo
            Au début, Kinshasa et l’Assemblée provinciale du Bas-Congo avait présenté beaucoup de réticences quant à la construction de ce pont. Ce qui explique en partie le retard qu’a pris le projet. le Le gouvernement congolais estimait que la construction de ce pont ne pouvait être possible qu’après des études de son impact sur les ports de Matadi et de Boma, dans la province du Bas-Congo,  craignant que le pont ne constitue un contrepoids contre les ports de Matadi et de Boma dans le Bas-Congo au profit du port en eau profonde de pointe noire. Ainsi le gouvernement congolais a donc conditionné son accord à la construction d’un port en eaux profondes à Banana dans le Bas-Congo.
            Selon les statistiques gouvernementales, les deux ports représentent 60% des recettes douanières de la RDC, très loin devant les postes douaniers de Kasumbalesa au Katanga et Kasindi et Bunagana au Nord Kivu. Des analystes  congolais avaient également présenté le manque à gagner pour la RDC, estimant que ce pont allait gêner par la suite des régies et entreprises comme l’Office de gestion et fret maritime (Ogefrem), l’Office congolais de contrôle (OCC), la Société congolaise des transports et des ports (SCTP) ex-Onatra et de nombreuses agences en douane. Ils avaient ajouté que l’activité économique de la province du Bas Congo risquait de connaître un fort ralentissement.
Selon les sources gouvernementales à Kinshasa, la réticence de la RDC repose sur le contre poids que pourrait subir les ports de Matadi et de Boma, au profit du port en eau profonde de pointe noire.
            La population du Bas Congo a toujours émis les mêmes réserves sur ce projet. Plusieurs délégations de cette province se sont rendues à Kinshasa pour présenter leur désaccord sur l’érection de ce pont. 

Avantages selon la BAD
Pour la BAD, la mise en œuvre rapide d’un pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville permettrait entre autres  :
« -de favoriser les échanges commerciaux entre les deux pays;
-d’améliorer la continuité du système de transport sur le corridor Cameroun-Gabon-Centrafrique-Congo - RDC, passant par le Tchad et la République centrafricaine;
-de renforcer le processus d'intégration régionale et d'échanges, notamment au sein des pays membres de la CEAAC et avec les pays de la SADC et, à terme, avec ceux du COMESA. »
La réalisation du projet aura comme principaux résultats :
« - la réduction des délais d'attente lors de la traversée du fleuve Congo ;
- le renforcement et l'accroissement de la libre circulation des personnes et des biens au sein de la CEEAC;
-l'élimination de la rupture de la chaîne de transport, pour les deux modes, routier et ferroviaire;
-l'amélioration de l'efficacité des services de transport et la réduction des coûts qui y sont associés. »
            Ce pont route-rail favorisera donc une révolution dans les échanges entre les deux pays dans la mesure où ses bénéfices seront énormes en termes d’intégration et de retombées économiques. Sans oublier le brassage culturel qu’il renforcera entre deux peuples qui ont presque les mêmes modes de vie et d’existence. Le Congo Kinshasa et le Congo Brazzaville pourront aisément échanger sur les plans économique, culturel et politique en vue de trouver ensemble des solutions à leurs problèmes communs.

Description du pont

            L'ouvrage à réaliser comprendra les éléments essentiels suivants: 1) un pont route-rail destiné à assurer le passage dans des conditions optimales de sécurité et d'économie d'un trafic automobile et ferroviaire dont les caractéristiques seront déterminées par les études ;  2) une voirie d'accès sur chaque rive, destinée au raccordement de l'ouvrage au réseau routier et le raccordement ferroviaire, de chaque pays avec les dispositions adéquates;  3) des installations terminales dissociées (ou communes) en liaison avec le caractère spécifique de l'implantation de l'ouvrage en zone frontalière devant traiter des questions administratives, de police, douanes, etc.; en relation avec son mode de fonctionnement et d'exploitation (services, péage, zones spéciales).
Kléber Kungu






lundi 24 février 2014

Moustapha Soumaré condamne le climat délétère qui s’est installé à Masisi



Exactions commises à l’encontre des civils  dans le territoire de Masisi/Nord-Kivu

Moustapha Soumaré condamne le climat délétère qui s’est installé à Masisi

            Le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo, Moustapha Soumaré, a donné de la voix sur les exactions qui se sont produites à l’encontre des civils dans le territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu. Aussi a-t-il condamné « vigoureusement le climat délétère qui s’est installé depuis plusieurs semaines dans le territoire de Masisi » avec l’assassinat de 70 personnes, dans une déclaration rendue publique le 24 février et dont L’Observateur a obtenu copie.
            « Depuis plusieurs semaines, le Masisi est le théâtre de multiples exactions commises à l’encontre des civils. Des rapports alarmants font état d’assassinats - dont de nombreux sur une base ethnique - commis par des groupes armés dans la partie sud du territoire où près d’une quarantaine de personnes auraient été tuées et des villages incendiés. Au nord-ouest de Masisi centre, des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et des groupes armés ont été rapportés depuis le 15 janvier, poussant plusieurs milliers de civils à fuir leurs habitations et trouver refuge où ils peuvent. Des sites de personnes déplacées ont été pillés ;  plusieurs centres de santé ont également été ciblés, certains ont cessé temporairement toute activité suite au retrait du personnel médical.
            « Je condamne vigoureusement le climat délétère qui s’est installé depuis plusieurs semaines dans le territoire de Masisi où les pertes en vie humaines et autres atteintes à l’intégrité physiques des personnes et la destruction d’infrastructures civiles se multiplient. L’aide humanitaire distribuée par les Nations unies et les organisations non gouvernementales a même été pillée par endroit, constituant une grave atteinte à l'action humanitaire en RDC.
            Pour le Coordonnateur humanitaire en RDC, les exactions rappellent que le Nord-Kivu et les autres provinces reste fragile. « Ces derniers épisodes nous rappellent, une fois de plus, la fragilité du Nord-Kivu et des autres provinces de l’Est de la RDC où sévit une  crise humanitaire qui n’a  que trop duré. Les défis que rencontrent les travailleurs humanitaires demeurent encore nombreux et nous devons tous conjuguer nos efforts pour maintenir et renforcer notre action en faveur des plus vulnérables tout en travaillant pour une paix durable dans l’Est de la RDC ».
Kléber Kungu

Les quartiers Luebo et Biyela rongés par de géantes têtes d’érosions



Kimbanseke en danger

Les quartiers Luebo et Biyela rongés par de géantes têtes d’érosions

            Quelques quartiers de Kimbanseke, l’une des 24 communes de Kinshasa, sont en train de disparaître au vu et au su et de leurs habitants et de leurs autorités. Des grosses têtes d’érosion se mettent de ronger lentement mais sûrement, avec la complicité des pluies, les quartiers de Luebo et de Biyela. C’est un spectacle de fin du monde qui vous accueille lorsque vous arrivez dans ces quartiers.
            Kimbanseke, avec ses 30 quartiers, est une commune urbaine du sud-est de la ville de Kinshasa. Elle est autant la commune la plus peuplée de la capitale congolaise depuis les années 1980 qu’une des communes urbaines les plus vastes de la ville-province de Kinshasa avec près d'un million d'habitants.

            Avec l’apathie des autorités municipales, de grandes têtes d’érosions sont en train de faire disparaître de la carte géographique de la commune populeuse de Kimbanseke. La grande tête d’érosion va de l’école saint Louis jusqu’à la rivière Nsanga.
            Depuis quelque temps,  comme une maladie infectieuse, l’érosion emporte petit à petit des maisons. Ainsi, à ce jour, plusieurs maisons viennent de s’écrouler. Avant leur écroulement, les occupants prennent la précaution de les déguerpir.
            Le petit marché dénommé Maboso, très connu dans les milieux, est parmi les sites qui résistent aux ravages des érosions. Mais, il survient grâce à son caractère mobile. A ce jour, le wenze de Maboso vient d’être déplacé pour la troisième fois. Avec l’imminence de connaître un quatrième déplacement sous peu.

            Une quinzaine d’avenues sont les plus en danger. Il s’agit des avenues Mabaka, Lulendo, Kindi, Nela, Madibu, Kasaï, Ndongala, Tshika, Lufuankenda, Ngampika, Malonda, Kuilu, Meti et Kapinga.
            Comme une tentacule, la tête d’érosion vient de s’attaquer à un troisième quartier. C’est le quartier Mpanga.
            Quoique le mal soit déjà profond, on estime qu’il est temps d’intervenir en faveur de la population de ces quartiers en détresse.  Ces quartiers sont dans un tel isolement et enclavement que lorsqu’on fait un tour dans ce coin, on se croirait  en plein territoire rural. Et pourtant, on est en pleine capitale congolaise !
            Dans l’entre temps, les habitants de ces quartiers tentent de limiter les dégâts en plaçant quelques sacs de sable. Un coup d’épée dans l’eau car face à la force de l’érosion et même des eaux, les efforts des habitants demeurent improductifs.


Le courant électrique et l’eau de la Régideso inexistants !
            Les menaces des érosions sont telles qu’il suffit que le ciel s’obscurcisse pour que les habitants de ces quartiers se mettent à prier pour qu’il ne pleuve pas. Car il suffit qu’il pleut pour voir une partie de terre emportée par les eaux de pluie avec grand risque que les habitations soient également emportées.
            Comme si cela ne suffisait pas, le malheur des habitants de ce coin n’est pas seulement ce danger dû aux érosions. Le courant électrique dans ce coin est inexistant. C’est à peine que ses habitants commencent à apercevoir quelques poteaux de courant électrique, mais dont l’installation reste encore sélective à ce jour.

            Toute personne qui accepte d’habiter les quartiers Luebo et Biyela doit préalablement accepter de vivre comme au village : puisque l’eau de la Regideso est encore inexistante, on doit accepter de se déplacer régulièrement sur de longues distances, muni de récipients, pour chercher de l’eau.  
            Il est temps de faire quelque chose maintenant qu’il est encore possible de porter secours à une population en détresse.
            Depuis la date de sa création le 30 mars 1968 et la fixation de ses limites le 23 janvier 1969, la commune de Kimbanseke vient d’être dirigée par 11 bourgmestres.
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : Produits « allimentaires », « allimentairs » ou « alimentaires » ?



Produits « allimentaires », « allimentairs » ou « alimentaires » ?

            Qu’écrire : produits « allimentaires », « allimentairs » ou « alimentaires » ? La question est en tout cas fort débattu dans la plupart des communes de Kinshasa, principalement à Ndjili et Kimbanseke où j’ai rencontré deux orthographes différentes du mot « alimentaire ».
            A Kimbanseke, un ami, qui tient une boutique en face de celle dont vous avez lz privilège de contempler cette photo, me fait un jour cette confidence, quand, l’air très fouineur et observateur, je lui fait remarquer que le mot « alimentaires » est mal orthographié. « Mon cher ami, j’ai fait la même remarque à ce garçon qui, malheureusement, s’est entêté dans son erreur, arguant qu’il en a vu pareil écrit sur la boutique de Héritier. C’est de cette façon qu’on écrit ce mot ». Le garçon croit fermement que c’est de cette façon que s’orthographie ce mot, d’autant plus que chez Héritier dont la devanture de la boutique porte le même « allimentaires » les clients abondent.

            Et dans mes recherches quotidiennes, j’ai trouvé une autre forme d’ « alimentaires » dans mon quartier : « allimentairs ».
            Les deux vrais faux « alimentaires » sont étonnamment écrits à la peinture rouge ! Si la jeunesse doit se mettre à imiter l’orthographe des mots parce qu’écrits par un autre qui vend bien dans sa boutique, il y a lieu de s’arrêter un moment pour réfléchir sur la conduite à adopter pour la suite.
Kléber Kungu

Malumalu a expliqué la feuille de route du cycle électoral 2013-2016



Le président de la Céni face aux associations des jeunes

Malumalu a expliqué la feuille de route du cycle électoral 2013-2016

            Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’abbé Apollinaire Malumalu, a expliqué la feuille de route du cycle électoral 2013-2016l en République démocratique du Congo (RDC), le samedi 22 février, à la Maison des élections située au deuxième niveau de l’immeuble ex. Kin-Mazière, à la jeunesse kinoise représentée par quelques associations. Question de fournir à la jeunesse des informations et des outils nécessaires pour lui permettre d’aborder les élections à venir avec succès et en connaissance de cause.
            Au cours d’une matinée d’informations organisée par la Céni dans un forum intitulé Jeunes et élections, l’abbé Malumalu, en compagnie des membres du Bureau de la Céni, a échangé avec près de deux cents responsables représentant des réseaux, des associations, des synergies, et des regroupements d’organisation des jeunes ( toutes tendances confondues). Les priorités électorales actuelles de la Céni  formulées sous forme des défis et contraintes tant politiques, juridiques, financières que communicationnelles ont constitué le principal sujet.

             Le président de la Céni a rappelé toutes les activités déjà réalisées par son institution depuisla Céni depuis sa mise en place en juin 2013.

Feuille de route du cycle électoral 2013-2016
            En présentant la feuille de route du cycle électoral 2013-2016, le président de la Céni, l’abbé Apollinaire Muholongu Malumalu, a confirmé que les élections demeurent un impératif à réaliser coûte que coûte, pour permettre aux Congolais, à la jeunesse en particulier de rectifier les arriérés électoraux déjà accumulés en 2006 et en 2011.
            A ce sujet, il y a les élections municipales, urbaines et locales, précisément des conseillers municipaux et des conseillers de secteur/chefferie (pour les scrutins directs). Quant aux scrutins indirects, il y a les élections des conseillers urbains, des bourgmestres et bourgmestres adjoints, des maires et des maires adjoints.

            Pour des élections provinciales et sénatoriales, les arriérés électoraux sont constitués par les élections des députés provinciaux (scrutins directs), des sénateurs, et gouverneurs et vice gouverneurs (scrutins indirects).
            Le président de la Céni a sensibilisé les jeunes sur leur rôle et leurs responsabilités dans la tenue des élections, tout en invitant les différentes parties prenantes à prendre leurs responsabilités en mains. « Nous allons tout droit vers les élections, préparez-vous, a-t-il déclaré. Tous pour des élections crédibles, transparentes, apaisées par la promotion des valeurs qui s’imposent à toutes les parties prenantes ».
            Pour l’abbé Malumalu, il faut commencer par organiser les élections municipales, urbaines et locales.
            Au sujet de ces élections, il a présenté deux hypothèses. La première est celle d’organiser les élections municipales et locales au suffrage universel direct en 2015. Il s’agira d’élire au suffrage universel indirect des députés provinciaux, des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs, des conseillers urbains, des chefs de secteur et des bourgmestres par les conseillers des communes, des chefferies et des secteurs.
            Tandis que les élections des maires et maires adjoints des villes devront été faites par les conseillers urbains. Quant aux députés nationaux et au président de la République, ils seront élus au suffrage universel direct en 2016.
            Quant à la seconde hypothèse, elle prévoit des élections municipales et locales au suffrage universel direct et que les conseillers communaux, des chefferies et des secteurs élisent des conseillers urbains, des chefs de secteur et des bourgmestres en 2015. Et que les maires et les maires adjoints soient élus par des conseillers urbains. Tandis que les députés provinciaux, les députés nationaux et le président de la République seront élus en 2016 au suffrage universel direct, et que les sénateurs et les gouverneurs et vice-gouverneurs le seront au suffrage universel indirect en 2017.

Importance des élections municipales et locales
            Pour la Céni, quatre points importants sont en faveur de l’organisation des élections municipales et locales :  faire justice aux électeurs qui n’ont jamais choisi leurs dirigeants de proximité dans une perspective de démocratie et gouvernance locales ; mettre fin à deux arriérés électoraux (2006 et 2011), accélérer le processus de décentralisation, engagement fort du gouvernement congolais dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba signé par 11 pays en février 2013 à Addis-Abeba ; contribuer à la stabilité du pays et à la consolidation de la paix et mettre fin au dysfonctionnement institutionnel et à la crise de légitimité dans les entités territoriales locales et urbaines de base.
            Voilà ce qui a poussé la Céni à décider d’organiser des élections municipales, urbaines et locales en 2015.
            Les défis du processus électoral sont énormes. Par exemple, le nombre des entités territoriales décentralisées ont sensiblement augmenté avec le décret de juin 2013 du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires sociales qui a créé plusieurs ETD (de 77, le nombre de communes est passé à 601, et le groupement à 6 674, pour un total de 7 275 circonscriptions électorales, autant de bulletins de vote).
            L’abbé Malumalu a apaisé les esprits de ses interlocuteurs sur la très délicate question de révision constitutionnelle. Elle ne veut pas dire l’amendement de l’article 220 dont la révision est tant redoutée par les uns et les autres. Certains articles, notamment 187, 5, 218, méritent bien d’être révisés d’autant plus qu’ils parlent du mode de scrutin. Or, si on veut pas d’un mode de scrutin à un autre, on sera bien obligé de les modifier.

La Feuille de route n’est pas le calendrier électoral
            Il a souligné le fait qu’une feuille de route n’est pas à confondre avec un calendrier électoral. La première ne devient la seconde que lorsque le budget des élections est voté.
            Les jeunes ont été si bien informé qu’ils ont pris l’engagement ferme de faire parvenir à la Céni et en toute responsabilité, endéans une semaine, leurs réactions aussi bien sur le cadre organisationnel du cadre de concertation avec les jeunes que sur la feuille de route du cycle électoral 2013-2016.
            Parmi les principales questions soulevées par les jeunes, on note la sécurisation du processus électoral à travers le pays et dans les milieux universitaires, la mise en œuvre de la parité, la transmission rapide et sécurisée des données électorales et l’intégrité électorale, les contentieux électoraux et la justice électorale, le serveur central, la délivrance des duplicatas aux électeurs ayant perdu leurs cartes d’électeur, les mécanismes adéquats en vue d’assurer la présence des témoins dans les Bureaux de vote et de dépouillement pendant les scrutins, la sensibilisation des populations et la communication de la CéniI avec les partis politiques et la population, la nécessité pour la démocratie en RDC d’épuiser les arriérés électoraux.
Kléber Kungu

Le naufrage d’une baleinière fait 8 morts à Mabra



Bandundu

Le naufrage d’une baleinière fait 8 morts à Mabra

            Huit personnes ont péri dans un naufrage de la baleinière «Glorifie ton Seigneur 2» survenu, dans la nuit de vendredi 21 à samedi 22 février, sur la rivière Nsuni à la hauteur de la localité Mabra, située à 20 km de Mushie-centre dans la province du Bandundu. Cet accident mortel, dont on ignore encore les causes, est le énième qui survient régulièrement sur les cours d’eaux de la République démocratique du Congo (RDC).
            Selon radiookapi.net qui cite le député élu du territoire de Mushie, Didace Pembe Bokiaga, les riverains auraient déjà repêché huit corps de la rivière. La source a affirmé que quelques rescapés dont le nombre n’est pas connu ont été sortis de la rivière.
            La baleinière a quitté Mushie vendredi 21 février vers 10 heures du matin en faisant une escale à la localité de Ladi qu’elle a quittée vers 19 heures en prenant le risque de naviguer nuitamment. Ce qui devait arriver arriva : elle a chaviré.
            Le député qui a déclaré ignorer encore les causes de ce naufrage, a invité le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba, à mettre plus de rigueur et d’ordre dans le processus d’octroi de permis aux baleinières.
            La surcharge, la vétusté de ces embarcations sont souvent les principales causes de la plupart des accidents qui sont déjà survenus en RDC.
            En mars dernier, le ministre des Transports et voie de communication, Justin Kalumba, avait indiqué que près de 100 personnes en moyenne meurent chaque mois sur les voies navigables de la République démocratique du Congo. Tout en ajoutant qu’entre 2008 et 2011, 4 477 personnes sont mortes dans 153 cas de naufrages survenus sur les fleuves et les lacs de la RDC.
            Pour mettre fin à ces catastrophes, Justin Kalumba avait promis de fermer tous les ports fluviaux qui ne respectent pas les normes.
            Comme d’habitude, la plupart des mesures que le gouvernement congolais prend dans certains secteurs n’ont jamais été suivis d’effets. Ce qui permet aux personnes et entreprises frappées par ces mesures de s’entêter à les passer outre.
Kléber Kungu

jeudi 20 février 2014

481 000 femmes et 473 000 enfants de moins de 5 ans bénéficiaires des soins de santé améliorés



Nord Kivu, les Kasaï et Ituri en Province Orientale

481 000 femmes et 473 000 enfants de moins de 5 ans bénéficiaires des soins de santé améliorés


            481 000 femmes et 473 000 enfants de moins de 5 ans vont bénéficier de soins de santé améliorés grâce au partenariat entre le Gouvernement, l’Union européenne et l’Unicef.         C’est dans ce cadre que le ministère congolais de la Santé publique, la Délégation de l'Union européenne et l'Unicef, lancent un programme de 36 mois visant à réduire la mortalité maternelle et infanto-juvénile dans les provinces du Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Nord-Kivu et dans le district de l’Ituri en Province Orientale.
            Ce programme de 40 millions d'euros, financé par l'Union européenne, s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement de la RDC pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de la Promesse Renouvelée, une approche globale de santé lancée en 2013, visant à sauver 430 000 vies d’enfants de 0 à 5 ans et 7 900 vies de mères d’ici à fin 2015.
           
Des progrès enregistrés par la RDC
            Selon un communique de presse conjoint rendu public par la Délégation de l’Union européenne et l’Unicef, la RDC a enregistré certains progrès: de 2001 et 2010, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 213 à 146 pour mille naissances vivantes. Au niveau mondial, la RDC est, après l’Inde et le Nigeria, le troisième pays qui contribue le plus à la mortalité globale des enfants de moins de 5 ans. 1 enfant sur 6 meurt avant cet âge - environ 465 000 chaque année. La plupart de ces décès sont dus à des maladies évitables par des mesures simples et peu coûteuses, notamment le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et les infections respiratoires aiguës. En régression depuis 2001, la mortalité maternelle reste préoccupante en RDC.
            « La mise en œuvre de ce projet dans les provinces retenues pour en bénéficier, permettra à la RDC de faire des progrès significatifs dans l’amélioration de la santé maternelle et infanto-juvénile. », a expliqué le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi Mukwampa. « Dans mon pays, il est malheureusement constaté que les femmes et les enfants sont majoritairement comptés parmi ceux ayant un accès limité aux soins de santé sous des multiples raisons et ainsi chaque fois que des opportunités d’actions supplémentaires en faveur de cette frange de notre population nous sont offertes, le gouvernement de la République s’en félicite et le ministère de la Santé publique se dispose entièrement pour exécuter le paquet d’interventions déployées, en vue aussi de veiller à leur réussite et contribuer à l’atteinte des objectifs spécifiques visés ».

Réduire les décès maternels et la mortalité infanto-juvénile d’ici à 2015
            Jean Michel Dumond, chef de Délégation de l'Union européenne en RDC, note l'importance de cet appui aux OMD à travers l'Unicef pour couvrir des besoins en termes de traitement primaire pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes des 23 zones de santé ciblées. Jean Michel Dumond accentue l'importance des réformes institutionnelles visées par l'accord-cadre de paix d’Addis-Abeba, dont notamment la fourniture de services sociaux de base, et réitère l'appui sans faille de l'Union européenne au gouvernement de la RDC.
            « Notre engagement renouvelé dans le domaine de la santé pour l'avancement vers les OMD 4 et 5 en est un exemple dans un domaine absolument prioritaire », précise-t-il. Selon Jean Michel Dumond, le gouvernement de la RDC compte sur l'appui de l'Union européenne pour progresser et assurer « que toute femme ou enfant de la RDC, sans exception, bénéficie de l'accès aux services de santé et médicaments de qualité ».
            « Tous les enfants ont le droit de naitre, grandir et progresser en bonne santé », souligne Barbara Bentein, représentante de l’Unicef en RDC.
            La Délégation de l'Union européenne et l'Unicef sont mobilisés aux côtés du gouvernement congolais pour lutter contre la mortalité des enfants et des mères. Leurs efforts, combinés à ceux des autres partenaires au développement, devront permettre de réduire les décès maternels de 549 à 322 pour 100 000 naissances vivantes, et la mortalité infanto-juvénile de 146 à 60 pour 1.000 naissances d’ici 2015. Afin d'atteindre cet impact, le programme contribuera à améliorer la couverture et la qualité des services et soins liés à la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (SMNE) en faveur de 481 000 femmes en âge de procréer et 473 000 enfants de moins de 5 ans dans 23 zones de santé, tout en augmentant aussi leur accessibilité financière aux services et soins.
Kléber Kungu