mercredi 28 avril 2010

John Holmes à Kinshasa ce jeudi 29 avril

Coordonnateur des secours d’urgence de l’Onu
John Holmes à Kinshasa ce jeudi 29 avril
John Holmes, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations unies et Coordonnateur des secours d’urgence est en visite en République démocratique du Congo depuis ce jeudi 29 avril. Le Sud-Kivu, la province Orientale et l’Equateur sont inscrits dans l’agenda de la visite de M. Holmes qui va séjourner pendant 5 jours en RDC.
Le coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies entame une longue tournée en République démocratique du Congo. La tournée le conduira de Kinshasa, première étape, à Mwenga, à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, à Niangara, à Dungu, à Kisangani dans la province Orientale et à Dongo et à Mbandaka à l’Equateur, selon un communiqué de presse publié par le Bureau des nations unies pour les affaires humanitaires.
Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires effectue ce voyage en RDC pour discuter des questions humanitaires dans le pays avec le Gouvernement congolais et les acteurs de terrain, notamment les nombreuses ONG humanitaires qui y opèrent.
Il mettra au profit son voyage pour souligner l’importance de la question relative à la protection des civils et le besoin de renforcer la coordination pour l’efficacité des actions de l’assistance humanitaire dont le pays a besoin.
Trois provinces de la RDC sont ciblées dans la visite de John Holmes, à savoir le Sud-Kivu, la province Orientale et l’Equateur. Dans ces provinces, il plaidera en faveur de l’action humanitaire, de la protection des civils et de la sécurité des opérateurs humanitaires qui y oeuvrent et qui sont constamment victimes de l’insécurité grandissante due aux nombreux groupes armés.
Le Sud-Kivu est particulièrement marqué par des violences, des viols faits aux femmes. A Bukavu, il est prévu une rencontre avec la presse locale vendredi 30 avril à 18 heures, après celle avec les autorités étatiques et les membres de la communauté humanitaire.
John Holmes se rendra également à Niangara, à Dungu et à Kisangani, chef-lieu de la province Orientale où les rebelles de la LRA de l’Ougandais Joseph Kony ne cesse de se faire remarquer par des incursions aussi meurtrières que répétées dans des villages. Ce qui provoque un important déplacement de la population.
Quant à la province de l’Equateur, théâtre de violents affrontements entre des insurgés Enyele et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les casques bleus de la Monuc, où il visitera Dongo et Mbandaka, chef-lieu de la province, la situation humanitaire est plus que préoccupante avec des milliers des personnes déplacés en raison des combats.
De la part du coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies, les nombreuses populations en détresse de ces provinces attendent non seulement des tonnes de vivres, de discours d’apaisement du genre ‘’les auteurs de ces actes doivent être poursuivis’’, mais surtout des actes concrets pour que cessent ces violences qui n’en finissent point et que leurs auteurs répondent de leurs actes devant la justice internationale. L’assistance humanitaire, c’est bien, mais les populations désirent vivre paisiblement dans leurs milieux.
Kléber Kungu

La Sodema passe à la vitesse supérieure

11 000 cartes des membres imprimées, début d’implantation des sections…
La Sodema passe à la vitesse supérieure
Les membres du Comité de gestion de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema), à leur tête son président, Dieudonné Bifumanu Nsompi, passent à la vitesse supérieure dans la réalisation des activités de cette association sans but lucratif, une année après leur élection. Après quelques mois d’étude du terrain, le moment est venu de poser de grandes actions. Aujourd’hui, 11 000 cartes des membres viennent d’être imprimées et l’implantation de sections à travers les communes de Kinshasa et le Bas-Congo va bientôt commencer.
Rien ne va plus arrêter la machine de la Sodema dirigée par Dieudonné Bifumanu Nsompi. Après l’impression de 11 000 cartes des membres, le Comité de gestion de cette association s’affaire à débuter l’installation des sections dans les communes de Kinshasa et dans le Bas-Congo. Pour cela, des réunions se multiplient et se succèdent à un grand rythme. « Avec l’impression des cartes des membres, la Sodema prend une autre allure », a déclaré Dieudonné Bifumanu, le jour de la présentation de ces cartes aux membres du Comité de gestion.
Au cours de leurs réunions, les membres du Comité de gestion peaufinent des stratégies pour concrétiser la descente de la délégation de la Sodema dans le Bas-Congo pour implanter l’association à Kisantu, Mbanza-Ngungu, Kimpese, Songololo, N’kamba, Luozi, Matadi, Kinzao-Mvuete, Seke-Banza, Boma, Muanda.
En ce qui concerne l’implantation des sections dans les communes de Kinshasa, la commune de Kisenso ambitionne de porter le flambeau d’être la première où sera implantée une section de la Sodema. Les préparatifs vont bon train. Selon le président sectionnaire de la section Kisenso, Thomas Bundoki Wakanu, qui a rendu dernièrement visite au Comité de gestion en pleine réunion, l’installation de cette section doit faire tâche d’huile pour stimuler les autres sections à implanter ultérieurement.
Dans l’entre temps, plusieurs dossiers hantent l’esprit de la Sodema, notamment l’exhumation du dossier de l’électrification de N’kamba-Luozi, l’organisation des journées scientifiques sur le prophète Simon Kimbangu et le Mariage agricole. Pour cela, ils projettent d’arracher des audiences auprès des ministres de l’Energie Gilbert Tshiongo, de la Culture et des Arts et de l’Agriculture.
Il importe de rappeler qu’à l’époque du prédécesseur de Gilbert Tshiongo, une délégation de la Sodema avait été reçue en audience par Laurent Muzangisa au cours de laquelle les deux parties ont évoqué le dossier de l’électrification de N’kamba et de Luozi et que les pourparlers étaient avancés dans ce sens.
Au sujet de l’électrification de la cité de Luozi, la Sodema, par la voie de son président Dieudonné Bifumanu, se réjouit d’apprendre l’arrivée à Luozi du groupe électrogène de 480 KVA offert à cette cité par le gouvernement provincial du Bas-Congo. En même temps, elle remercie l’Exécutif provincial de son souci d’éclairer l’arrière-pays et réitère sa demande au gouvernement central de concrétiser son projet d’électrifier N’kamba et Luozi.
Kléber Kungu

L’Eglise kimbanguiste est une et indivisible »

Le rév. Elebe Kapalay l’a répété
« L’Eglise kimbanguiste est une et indivisible »
« L’Eglise kimbanguiste est une et indivisible. Elle n’est pas partie prenante avec les démêlés judiciaires ou policiers qui sont arrivés aux dissidents de Monkoto 87 regroupés en communauté autonome appelée ‘’Bana 26’’ et dont les actes posés n’engagent qu’eux-mêmes. Que ces démêlés ne soient pas prêtés à l’Eglise kimbanguiste. Que cela soit clair à tous. » Les révérends Elebe Kapalay, représentant légal 1er suppléant en charge du patrimoine, et Muya Mayoyi, directeur général de la Radio télévision kimbanguiste (Ratelki) ont fait cette mise au point, au cours d’une conférence de presse organisée vendredi 23 avril dans l’amphithéâtre du Centre kimbanguiste d’accueil et de conférences de Kinshasa (CKACK). Une mise au point appuyée par le témoignage d’Appo Salima, un des dissidents retournés au bercail, de la manière dont cette ‘’aventure qui n’a pas abouti à un résultat escompté’’ avait été montée, selon ses propres propos.
L’Eglise kimbanguiste, par le biais des révérends Elebe Kapalay et Blaise Muya Mayoyi, a organisé une conférence de presse pour faire une mise au point sur les démêlés judiciaires et/ou policiers que les ex-dissidents de Monkoto 87 ont eus dernièrement avec les agents de l’ordre en exécution des deux arrêtés n° 204 et 205/CAB/MIN/T2009 pris par le ministère de la Justice pour remettre l’Eglise kimbanguiste dans ses droits. Par cette mise au point, l’Eglise kimbanguiste voulait montrer à l’opinion nationale et internationale qu’elle n’était impliquée ni de près ni de loin dans ce qui était dernièrement arrivé aux ‘’Bana 26’’ lorsque l’Etat a exécuté les deux arrêtés ministériels. Ce qui a fait dire au révérend Elebe Kapalay que l’Eglise kimbanguiste est une et indivisible. « Il y a eu plus de 6 dissidences au sein de l’Eglise kimbanguiste et que ces dossiers sont déjà clos. L’Eglise kimbanguiste ne connaît pas de communautés à son sein. Les ex-dissidents existent pour eux-mêmes et ils n’ont rien à voir avec l’Eglise kimbanguiste qui a ses textes, ses principes, son organisation connus par l’Etat », a précisé le numéro un du patrimoine de cette Eglise forte de ‘’20 millions des fidèles disséminés dans plus de 38 pays’’ du monde.
En creusant un peu dans l’histoire de l’Eglise, le révérend Elebe Kapalay a voulu montrer le caractère légaliste de l’Eglise kimbanguiste, instauré par son fondateur. Avant de se lancer à prêcher la Bonne Nouvelle, celui-ci chercha à recevoir d’abord le quitus d’un chef médaillé, Mfumu Mfuti, avant d’informer également sa famille biologique de la mission reçue par le Seigneur. Cette démarche démontre que l’Eglise kimbanguiste est respectueuse de l’autorité établie et qu’elle est séparée de la famille. L’historique est allé du début du ministère à la reconnaissance officielle précédée de tolérance à la clandestinité des fidèles de Simon Kimbangu due à la répression de tous ses fidèles alors que lui était arrêté.
Le représentant légal, 1er suppléant en charge du patrimoine s’est appesanti sur l’évolution de l’Eglise en insistant sur le mode de désignation des chefs spirituels et représentants légaux de l’Eglise, du premier, son Eminence Diangienda Kuntima Joseph à l’actuel Simon Kimbangu Kiangani. Selon l’orateur, la tradition de l’Eglise veut ce soit aux membres effectifs que revient le pouvoir juridique et statutaire de le désigner avant de le présenter officiellement aux fidèles de l’Eglise à l’Etat.
Mais il a souligné que dans l’Eglise kimbanguiste c’est Dieu qui choisit le chef spirituel à travers la personne à qui il succédera. Toutefois, le chef spirituel n’est pas seulement choisi parce qu’il est de la famille biologique de Simon Kimbangu, mais il faut aussi présenter certains critères moraux dont l’intégrité morale. Bref, n’est pas chef spirituel quiconque le désire.

Six dissidences en un demi-siècle
Selon le rév. Elebe Kapalay, l’Eglise kimbanguiste n’est pas à sa première dissidence, bien qu’elle soit à sa dernière. Connaissant des cas de dissidences dues au mécontentement de certains fidèles dès l’aube de sa reconnaissance officielle par l’autorité coloniale, l’Eglise est à sa 6ème dissidence en un demi-siècle. Il s’agit de Yona Muanda qui va quitter l’Eglise pour créer le vicariat dans le Bas-Fleuve en 1963, de Mpadi Simon, l’un des collaborateurs du prophète Simon Kimbangu en 1921, qui a créé l’Eglise des Noirs en Afrique, de Kiamosi Simon qui, en 1964, créa l’Eglise de deux témoins, d’Emmanuel Bamba, qui a aussi créé une Eglise, de Kayuma Moïse qui, premier représentant de l’Eglise kimbanguiste à Mbuji-Mayi, va y renoncer pour devenir patriarche de l’Eglise Lumière devenue l’une des communautés de l’Eglise protestante. La dernière dissidence est celle des ‘’Bana 26’’.
L’intervention de Blaise Muya Mayoyi, directeur général de la Ratelki, a rappelé comment s’était passée l’Assemblée générale extraordinaire (AGE) d’octobre 2002 convoquée à Nkamba par Simon Kimbangu Kiangani devenu chef spirituel, comment le révérend Luntadila Ndala Za Fwa Lucien, alors secrétaire général de l’Eglise kimbanguiste, avait dérobé les résolutions de l’Assemblée pour les remettre nuitamment aux frères du chef spirituel retournés à Kinshasa, après avoir appris que le chef spirituel convoquait la tenue de l’AGE. Il a montré comment, lui, alors directeur national de communication, avait lu, sur les antennes de RTK, les résolutions, dont la 53è résolution le suspendait, après les avoir reçues quelques minutes seulement plus tôt.
« Une aventure qui n’a pas abouti à un résultat escompté »
« Nous avons tenté une aventure qui n’a pas abouti à un résultat escompté. Il est temps de revenir au bercail. Mais aujourd’hui, pour y retourner, c’est difficile. Nous regrettons notre geste ». Ces aveux sont sortis de la bouche d’Appo Salima, un des dissidents revenu au bercail le 5 décembre 2009, dans un témoignage qui a laissé l’amphithéâtre Mama Muilu tout pantois devant la crudité des vérités sur le déroulement du scénario ayant accouché aux ‘’Bana 26’’ dont le chef spirituel autoproclamé est Armand.
Tout était parti, selon Appo Salima, tout détendu, le 18 décembre 2002, lorsque les jeunes réunis au sein de l’Ujeuki(Union de la jeunesse kimbanguiste) qui venait d’être dissoute par l’AGE, étaient invités par les frères de Papa Simon Kimbangu, à une réunion qui devait se tenir au siège de la Caisse d’épargne kimbanguiste à Kintambo. Au cours de cette réunion, présidée par Alphonse Kisolokele, on remettra aux participants, des jeunes en majorité, des résolutions de l’AGE de Nkamba prises en catimini par le rév. Luntadila Ndala. Mot d’ordre : contester les résolutions et faire en sorte qu’elles ne soient pas acceptées par les fidèles kimbanguistes. Stratégies : écrire aux autorités politico administratives du pays, à commencer par le président de la République, et réaliser une émission télévisée à la RTK.
Entre temps, les jeunes avaient décidé de ne plus désormais se rendre au Centre d’accueil pour des activités religieuses et culturelles, avant le retour à Kinshasa des autorités ecclésiales, alors que les frères du chef spirituel, selon Appo Salima, étaient hésitants. C’est au 3è dimanche que les dissidents vont chercher à organiser des prières à Monkoto n°87, mais il fallait obtenir l’autorisation de M. Armand qui va céder finalement après avoir refusé, estimant que Monkoto n’était ni une paroisse ni une Eglise kimbanguiste, mais la résidence de son père. Lorsqu’on lui a demandé de lire les résolutions qu’il venait de leur apporter, le rév. Luntadila avait répondu d’auditionner simplement la cassette. Une échappatoire qui a poussé les dissidents de lui coller le surnom de Romario, en référence à l’un des meilleurs joueurs brésiliens de l’époque, pour dire qu’il savait esquiver les choses…
Pendant un mois, c’est Papa Mabandi qui signait tous les documents au nom de l’Ujeuki sous la bénédiction du bourgmestre de Ngir-Ngiri de l’époque, contre 5 dollars.

Et si les dissidents demandaient de rentrer
Qu’adviendrait si les dissidents demandaient de réintégrer le bercail ? Les portes de l’Eglise leur seraient grandement ouvertes à condition qu’ils se conforment à ses normes. « Chez nous le pardon est permanent, a annoncé le rév. Elebe Kapalay. Mais sachez que c’est l’Eglise de Jésus, ce n’est pas notre Eglise. Il faut prendre l’engagement de ne plus refaire ce que vous avez fait et qu’on sente la repentance »
Tout compte fait, à ce sujet, la position de l’Eglise se résume en 7 points : l’Eglise kimbanguiste est composée de fidèles qui adhèrent librement, sans contrainte aucune. Chacun est libre d’en sortir (art. 9 et 12, titre III des Statuts), quand on la quitte, on perd la qualité de fidèle kimbanguiste, si on exprime la volonté de redevenir kimbanguiste, on doit se soumettre à une procédure stricte de réintégration, non négociable, on réintègre l’Eglise kimbanguiste de manière individuelle et non collective, à la réintégration, on reste un simple chrétien, on ne revendique aucun titre et aucun grade. Toute personne qui désire réintégrer l’Eglise
Doit d’abord s’inscrire à la paroisse du lieu de sa résidence et recevoir la recommandation du représentant urbain ou provincial. Le dossier est transmis au représentant de la ville Sainte pour que celui-ci puisse programmer la cérémonie de réintégration, les dates pour les cérémonies de réintégration sont : tous les jours de la semaine pour les fidèles, les 6 avril, 8 juillet et 12 octobre de chaque année pour les descendants de papa Simon Kimbangu et les meneurs et une période d’observation de 12 ans est fixée pour apprécier les comportements de tout un chacun.
Les conditions de réintégration sont telles que la crainte est que ‘’Bana 26’’ ne puissent envisager de revenir sur les bons sentiments. Mais, de son côté, le chef spirituel Simon Kimbangu Kiangani ne cesse de prier pour que ses frères dissidents rentrent au bercail.
Kléber Kungu

mardi 20 avril 2010

Dis-moi comment tu interroges, je te dirai les causes des 100%

Epreuve orale de français 2010
Dis-moi comment tu interroges, je te dirai les causes des 100%
Ce qui s’est passé lors de l’épreuve orale de français que plus de 440 000 candidats finalistes du secondaire ont passée les 14 et 15 avril à Kinshasa en particulier et sur l’ensemble de toute la République démocratique du Congo en général, dépasse tout entendement. J’ai eu de la peine à croire à ce qu’un des candidats, rencontré peu après l’épreuve, m’a raconté. Selon lui, à certains candidats, les examinateurs ont posé des questions aussi simples que fantaisistes, du genre ‘’ combien de bouton comporte votre chemise ?’’, ‘’Quel est nom de votre professeur de français ?’’, ‘’Combien de tresses porte votre tête ?’’
Lorsqu’on demande à un candidat finaliste le nombre de boutons que comporte sa chemise, qu’on me dise le rapport qu’il peut y avoir entre ce genre de question et l’épreuve orale de français. Que cherche-t-on alors en posant pareilles questions dans une épreuve orale de français ? Les raisons de cette manière de poser des questions dans une épreuve orale de français pour un examen d’Etat à l’issue duquel le candidat doit obtenir un diplôme d’Etat, sont simples : entre autres la lassitude des examinateurs. Avec le nombre élevé des candidats à interroger, il arrive que les examinateurs deviennent fatigués après avoir examiné un certain nombre de candidats. Conséquence : aux derniers candidats, on ne pose que quelques questions, voire une seule ou deux. Et quelles questions ! C’est du genre ‘’quel est le nom de votre professeur de français ?’’ A moins d’être trahi par la trouille, sinon, avec une telle question, ce sont des points gratuits qu’on offre au candidat.
Cependant, les tout premiers candidats jouent de la malchance. La mémoire encore fraîche, le moral encore en place, les examinateurs ont fait passer une vraie épreuve orale de français consistant à faire lire un texte à base duquel ils ont posé des questions. Ces candidats ont fait face à de véritables questions, non complaisantes.
Que conclure d’une telle façon d’interroger, à deux vitesses ? Les conséquences sont que les tout premiers candidats, qui jouent de la malchance, se trouvent désavantagés par rapport aux touts derniers, jouant de la chance, car aidés par la fatigue des examinateurs. Ceux-ci, parfois moins intelligents que les premiers, ont la chance d’engranger plus de points qu’eux. In fine, ils ont toutes les chances de décrocher des diplômes d’Etat avec de gros pourcentages !
Voilà l’une des raisons qui expliquent les scores que font certaines écoles – certains candidats - par rapport à d’autres. Ces scores ne veulent nécessairement dire que les premiers sont plus performants que les seconds. Plusieurs facteurs, comme ceux évoqués, peuvent aider à cette situation.
Dis-moi comment tu interroges, je te dirai les causes des 100% ou des néants ou des contre performances de certaines écoles. Cette situation provoque à chaque année la déperdition scolaire de certaines écoles au profit d’autres.
Le pays est descendu si bas dans le gouffre de la médiocrité de l’éducation – avec ses dirigeants – qu’aujourd’hui personne n’est capable de lever le doigt ou de se lever pour dire ‘’La récréation a tellement duré qu’elle doit prendre fin ». Tout le monde se complait à constater les dégâts. Qui, comme une maladie très dangereuse, ronge le corps insidieusement, malicieusement. Le corps, c’est la RDC, qui ne réagit pas et refuse de chercher une thérapie de choc…
André Mumpasi

dimanche 18 avril 2010

Xavier Mirindi Kiriza élu à la présidence de la Codele



Au cours d’une assemblée générale constitutive et élective
Xavier Mirindi Kiriza élu à la présidence de la Codele
Xavier Mirindi Kiriza a été élu président du comité directeur de la communauté organisée pour le développement de Ludaha et de ses environs (Codele, ASBL) à l’issue de l’Assemblée générale constitutive et élective de cette communauté organisée samedi 17 avril à la paroisse Notre Dame de Fatima.
Les membres ressortissants de la localité de Ludaha résidant à Kinshasa se sont réunis en assemblée générale au cours de laquelle ils ont adopté les statuts et le règlement intérieur de la Communauté organisée pour le développement de Ludaha et de ses environs (Codele). Ainsi venait de voir le jour cette association qui ambitionne d’assurer le développement de cette localité, l’une des plus vastes du Sud-Kivu.
A l’issue de cette assemblée générale, un comité directeur a été élu, à la tête duquel va présider, pour les deux ans à venir, Xavier Mirindi Kiriza, l’actuel secrétaire général au ministère de l’Intérieur et Sécurité. A l’issue de l’élection de son comité, le président Xavier Mirindi, entouré de ses collaborateurs, dont le penchant pour le travail bien fait est incontestable, s’est fait avare des déclarations qui caractérisent ce genre d’événement, tout en reconnaissant la délicatesse de la tâche. «Ce n’est pas le moment de vous dire ce que nous allons faire. Vous venez de nous confier une tâche très délicate, nous comptons sur votre appui », s’est-il exprimé, sous le coup de l’émotion, avec le même sourire qui ne le quitte jamais.
Considérée comme l’une des plus vastes localités du groupement de Cirunga, chefferie et territoire de Kabare au Sud-Kivu, Ludaha se trouve au centre du Bushi, à la croisée des chemins et routes menant au chef-lieu du territoire de Kabare à l’Ouest, aux groupements de Kamisimbi, Lurhala et Ikoma en territoire de Walungu à l’Est, au groupement de Bugobe au Nord-Est et au groupement de Mudusa au Sud.

« Jouer un rôle de premier plan »
« La position géographique de Ludaha et les relations historiques de bon voisinage entretenues par sa population avec ses voisins des collectivités de Kabare et de Ngweshe depuis plusieurs siècles offrent à Ludaha un atout majeur lui permettant de jouer un rôle de premier plan, s’agissant de son développement intégral et de celui des contrées environnantes », peut-on lire dans le préambule des statuts de la Codele.
« Jouer un rôle de premier plan, s’agissant de son développement intégral et de celui des contrées environnantes », voilà le défi auquel l’équipe Mirindi doit faire face durant son mandat. Un défi de taille d’autant que le Sud-Kivu est un paradis de problématiques plus urgentes les unes que les autres. Les conflits armés récurrents, l’insécurité, les violences sexuelles, la malnutrition, le phénomène enfants soldats, l’eau potable, l’éducation, la santé… que des défis et des pesanteurs sur le chemin de la Codele.
A l’équipe Mirindi, on ne demande pas des miracles ni l’impossible. L’essentiel est de montrer aux populations de ce coin qu’il y a des filles et des fils qui, pour des raisons économiques et des études, se trouvent loin d’elles – physiquement, mais près de leur cœur. En d’autres termes, les filles et les fils de Ludaha et de ses environs pensent quand même au coin d’où ils sont venus. Loin de se substituer aux autorités politico-administratives, la Codele est appelée à apporter sa pierre, si modeste soit-elle, à la construction de Ludaha, du Sud-Kivu en général.
Le comité directeur élu se présente comme suit : Xavier Mirindi Kiriza (président), Boniface Cizungu (vice-président chargé des mobilisations des ressources), le poste de vice-président chargé des projets (à pourvoir), Mme Stella Kashemwa (vice-présidente chargée du social), Emmanuel Cishamara (secrétaire exécutif), Eddy Nyamutiba Lungere (secrétaire exécutif adjoint), Mme Eulalie Bashige (trésorière), Makangara Justin (trésorier adjoint), Marume Godefroid et Eustache Bashige (chargés de mission), Christophe Kubiha Mushizi, Jean-Pierre Cirimwami, Emmanuel Mugaruka et Protais Nkunzi (conseillers). Barume Chrisotome et Patrice Kasigwa forment le collège des commissaires aux comptes.
Kléber Kungu

jeudi 15 avril 2010

Plus de 2 000 enfants soldats démobilisés à ce jour

Le Sud-Kivu ou le paradis des problématiques
Plus de 2 000 enfants soldats démobilisés à ce jour
(Un dossier de Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Bukavu)
Le Sud-Kivu a aussi ses enfants soldats démobilisés : plus de 2 000 vrais combattants venus de tous les groupes armés. Nous les avons rencontrés au CTO- BVES (Centre de transit et d’orientation pour enfants sortis de forces et groupes armés du Sud-Kivu – Bureau pour le volontariat des enfants et la société). C’est la problématique du recrutement des enfants dans des groupes armés qui date de 18 ans.
En 2001-2002, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) avait reconnu détenir plus de 2 000 enfants comme soldats dans ses rangs. Le phénomène était tel que l’Unicef devait sauver la jeunesse sud-kivutienne de l’emprise de cette problématique en implantant le CTO et le CTO-BVES a ouvert officiellement ses portes à Bukavu le 21 septembre 2002.
Le directeur de CTO-BVES nous a raconté la manière dont le recrutement des enfants était fait. « Après le recrutement, les enfants étaient déplacés plus loin de leurs milieux d’origine et leurs identités étaient changées. » Question de mieux brouiller les traces.
Au début, nous a-t-il raconté la réinsertion était difficile car les groupes armés considéraient les acteurs du CTO-BVES comme des espions.

Conséquence, le séjour des agences humanitaires en RDC n’est pas pour demain. Heureusement d’ailleurs. Cependant, les acteurs humanitaires ne sont éternellement en RDC pour assister les Congolais. Les Congolais doivent donc penser à assurer la relève. D’où la question de la transition. Mais cela n’est pas notre propos aujourd’hui.

Le Sud-Kivu ou le paradis des problématiques

Le Sud-Kivu ou le paradis des problématiques
Violences sexuelles, malnutrition, enfants soldats, réfugiés, choléra se côtoient au quotidien
(Un dossier de Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Bukavu)
La province du Sud-Kivu est le paradis des problématiques, plus urgentes les unes que les autres. Violences sexuelles, malnutrition, enfants soldats, réfugiés, choléra, catastrophes naturelles, éducation de base, insécurité, l’impunité se côtoient et se vivent au quotidien. « Paradis des problématiques », cette formulation paraît contradictoire, pourtant la réalité est celle-là : cruelle, inhumaine, invivable. Les agences humanitaires s’activent à donner des réponses à une population qui ne sait plus à quelle autorité se plaindre. L’Unicef, le PNUD, le Pam, l’OMS, Malteser International, le HCR se partagent la région, chacun dans son domaine d’intervention. Pour la joie des bénéficiaires. Peut-être est-ce pour cette raison que le Sud-Kivu reste encore un paradis des problématiques. Autrement, il serait un enfer !
Province des guerres et autres conflits armés qui n’en finissent pas, le Sud-Kivu est confronté à plusieurs difficultés ou défis à la fois que les acteurs humanitaires appellent « problématiques ». Des problématiques consécutives, pour la plupart, à la situation des guerres que connaît la province parmi les plus insécurisées en République démocratique du Congo. Des problématiques qui s’embrigadent les unes dans les autres, constituant ainsi un caractère inextricable éternel.
Qui parle du Sud-Kivu pense à la guerre, à l’insécurité. Qui parle de la guerre en RDC pense immanquablement aux violences et autres abus sexuels commis sur les femmes en général, aux enfants en particulier par des hommes en uniforme particulièrement. Les femmes violées, la province du Sud-Kivu en compte plusieurs centaines, plusieurs milliers. Il est difficile d’en connaître exactement leur nombre. La peur d’être discriminées par la communauté reste l’obstacle le plus évident qui empêche bien des femmes violées de se présenter. Celles qui l’ont fait ont peut-être pris le risque de se dévoiler.
Les femmes violées ? L’hôpital général de référence de Panzi en compte plusieurs et en a vu passer chez lui des centaines. Le Dr. Denis Mukwege Mukengere, médecin directeur de cet hôpital, nous a parlé de cela. A cause de ces femmes, l’hôpital de Panzi s’est fait une réputation internationale, devenant comme un site touristique. De triste mémoire ! Chaque personnalité ou autorité politique nationale ou internationale, émue et préoccupée par la question des violences faites aux femmes, qui passe à Bukavu, n’oublie pas d’inscrire la visite de l’hôpital de Panzi dans son agenda (cf. notre dernier reportage publié dans l’édition n° 3306 du 08 février).
Les pensionnaires de l’hôpital de Panzi ne représentent qu’un petit échantillon par rapport à l’ensemble des femmes victimes de cette cruauté humaine de ce XXIème siècle à travers toute cette province martyre. Nous en avons rencontré à Bukavu, excepté celles de l’hôpital de Panzi, au Centre de formation de l’ONG la Fondation Solidarité des Hommes (FSH) dirigée par Fernando Nkana wa Katamba et appuyée par l’Unicef. Ici, nous avons rencontré des filles violées et qui ont pu témoigner leur calvaire. Des enfants qui, avec l’appui des agences humanitaires comme l’Unicef, UNFPA, se voient réinsérés dans une société très inhumaine. Grâce à l’apprentissage de la coupe et couture, de la broderie, du tricotage, de la menuiserie et de la mécanique, leur avenir est moins sombre qu’avant. Dans le cadre des activités génératrices de revenus, la FSH a créé le restaurant Miss Malaïka en faveur des femmes victimes de violences sexuelles où elles apprennent l’art culinaire.
L’exploitation des enfants à des fins sexuelles, le proxénétisme se portent à merveille à Bukavu. Que dire d’un pasteur qui s’est illustré en violant 14 garçons en 2009 à Bukavu ?
Les femmes victimes de viols, il y en aussi à Nzibira, dans le groupement de Kaniola, fief d’intervention de l’ONG Malteser International avec ses appuis au Centre hospitalier de Nzibira. Grâce à l’aide et l’encadrement de cette ONg humanitaire, les femmes victimes de viols reprennent la vie, après avoir été abandonnées par leurs maris et leur famille.
Nous vous invitons à faire un tour à l’hôpital général de référence de Kaniola. Demandez au docteur Netho Kialondawa de vous montrer les images des femmes qu’il opère souffrant de prolapsys utérin, vous verrez à quel point les conséquences de viols sont néfastes sur le corps de la femme. Ce sont des femmes violées par des Interhamwe avec des armes qui arrivent en retard à l’hôpital après complication sanitaire. Des cas pareils, il y en a plusieurs dizaines, peut-être centaines dans la région, mais qui se cachent encore…
Nous avons également vu des femmes avec trouble psychiatrique dû au traumatisme subi à la suite de la perte des leurs. Que de conséquences dues aux violences faite à la femme !

Des campagnes de sensibilisation qui ne portent pas encore
En dépit de toutes les campagnes de sensibilisation menées sur le terrain contre les violences sexuelles faites aux femmes, le mal semble s’enraciner de plus en plus, encouragée par l’impunité. « Brisez le silence, prenez conscience et dites non aux violences sexuelles surtout celles commises aux jeunes filles sous toutes ses formes : le viol, l’attentat à la pudeur, l’excitation des mineurs à la débauche, le proxénétisme, la prostitution forcée, le harcèlement sexuel, l’esclavage sexuel, la grossesse forcée, la pornographie, le mariage forcé », ce genre de messages sont florès à Bukavu placardés sur des murs, mais le phénomène se porte toujours bien.
La malnutrition se fait aussi parler d’elle au Sud-Kivu. Les enfants en sont principalement victimes. Les malnutris, nous en avons vu à Walungu, dans le village et fief électoral de Vital Kamerhe. L’hôpital général de référence FSKi de Walungu nous a offert un échantillon intéressant. Des enfants aux visages joufflus, au regard hagard, mangeant avec beaucoup d’appétit de la pâte d’arachide spéciale- Plumpy nut, accompagnés par des mères qui donnent l’apparence d’avoir échappés à ce dont souffre leur progéniture. Une d’ailleurs se régalait de cette pâte sous nos yeux. C’est qu’au Sud-Kivu, l’alimentation constitue une autre problématique.

Facteurs de la malnutrition
Pourquoi cette malnutrition dans cette partie du pays ? Selon Dieudonné Cigaghira, inspecteur chef de zone de santé en matière nutritionnelle, il y a trois facteurs à la base de ce phénomène : le niveau socio-économique, la taille élevée des ménages ainsi que le niveau d’instruction très bas des parents. Un quatrième facteur relevé lors de notre séjour à Bukavu : les Sud-Kivutiens ne savent ni manger ni prépare à manger. Ils préfèrent des repas secs avec de la viande braisée, du poisson grillé… De la soupe, je n’en ai pas mangé ni vu. Pourquoi ne pas avoir des enfants malnutris avec cette culture et pourtant la région est quand même riche et ne manque pas, par conséquent, quoi mettre sous la dent.
Dans le Centre nutritionnel thérapeutique de cet hôpital, une vingtaine d’enfants malnutris de moins de 5 ans et parfois plus, luttent désespérément pour leur survie, aidés par le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Unicef, le Caritas. Alors que la gratuité de leurs soins constitue un grand manque à gagner pour l’hôpital qui ne réalise pas, par conséquent, de recettes. Une autre problématique qui vient allonger la liste – déjà longue – des défis à relever dans cette partie du pays.
(A suivre)


Conséquence, le séjour des agences humanitaires en RDC n’est pas pour demain. Heureusement d’ailleurs. Cependant, les acteurs humanitaires ne sont éternellement en RDC pour assister les Congolais. Les Congolais doivent donc penser à assurer la relève. D’où la question de la transition. Mais cela n’est pas notre propos aujourd’hui.

Les femmes victimes de violences sexuelles témoignent

Les femmes victimes de violences sexuelles témoignent

Lorsque l’on rencontre une femme victime de violences sexuelles, l’on est parfois incapable de réaliser le choc subi par elle, alors que l’auteur continue de courir, laissant derrière lui une vie brisée. Mais lorsqu’on écoute son témoignage, on est frappé par la cruauté des hommes qui se comportement exactement comme des animaux et l’impunité dont ils jouissent.
Face au drame vécu par les victimes, madame Jeanne Kungwa, qui a l’habitude de côtoyer régulièrement les femmes violées de Panzi pour leur apporter de l’aide, lance ce cri de cœur. « Ces femmes souffrent beaucoup. Elles souffrent tellement qu’elles sont en droit de souhaiter de mettre fin à leur vie. Je leur rends visite chaque dimanche pour leur apporter de l’aide, à l’occurrence du savon, du sucre, des habits). Je regrette souvent que leur aide soit souvent détournée », se plaint-elle ce cadre de la Snel/Bukavu.
Nous en avons rencontré plusieurs : des jeunes filles, des fillettes, des mamans. Du Centre de formation de la Fondation Solidarité Hommes à Bukavu en passant par le Centre hospitalier AEO/CNA de Nzibira, groupement de Kaniola, la zone de santé de Kaniola, à 62 km de Bukavu. La plupart ont tourné le dos à ce passé ignoble, abordant l’avenir avec optimiste.
La raison de cet optimisme est le travail de fourmi fourni sur le terrain par des humanitaires qui appuient financièrement et/ou matériellement ces êtres vulnérables. Des assistances qui leur permettent de croire encore à la vie. Ces humanitaires sont Malteser International, l’Unicef, le PAM

1.
K. L., 17 ans, hôpital de Panzi. Elle a raconté avoir été violée par un jeune homme qui lui a proposé de lui vendre des mangues mûres. Le jour venu, elle va se présenter chez le vendeur, employé chez Pharmakina. Contrairement à ce qui se passe, le vendeur lui exige de lui verser d’abord l’argent et, ce, dans la maison, la jeune fille va se plier aux exigences de l’homme pour ne pas perdre cette marchandise.
C’est une fois dans la maison que la fille sera violée par l’homme qui a pris la pris la précaution de fermer la maison. Elle sera prisonnière cet homme pendant un mois, du 5 décembre 2009 au 15 janvier 2010 en restant enfermée dans la maison chaque fois que le violeur se rendait au travail. Mais les parents de la fille parviendront à mettre la main sur le malfrat. Elle sera acheminée à l’hôpital de Panzi.

2.
C.B. est une jeune fille de 17 ans qui est devenue grosse après avoir été violée à deux reprises par un homme qui lui a promis de la prendre en mariage comme seconde épouse. Elle va errer dans la rue après avoir été chassée de la maison par son oncle, qui va refuser de la reprendre chez lui malgré ses sollicitations.
Après avoir été récupérée par un chef de quartier l’ayant vue pleurer, elle sera placée dans un centre de transit pendant 2 mois pour une cure de changement des mentalités.
Aujourd’hui, elle porte une grosse de 5 mois. Elle a été récupérée au Centre de formation de
la Fondation Solidarité pour les Hommes (FSH) où elle apprend le tricotage. Il est fort regrettable qu’elle n’a plus aucun contact avec ses parents biologiques.
Ce qui ne l’empêche pas d’être optimiste sur son avenir car sa formation, estime-t-elle, va l’aider dans sa vie future.

3.
M. H., qui habite la commune de Kadutu, a aujourd’hui 15 ans. Elle apprend à tricoter au Centre de formation de la FSH. Victimes, sa sœur aînée et elle, de la méchanceté de sa mère, elle a passé deux jours affamée. Ce qui va la pousser à se réfugier chez sa grand-mère. Malheureusement, celle-ci va l’utiliser pour des fins commercialiser en vendant pendant deux mois ses charmes aux hommes.
Elle va fuir de sa grand-mère avant d’être récupérée par la police. Aujourd’hui, encadrée par le Centre de formation de la FSH, elle s’y sent comme le poisson dans l’eau. Sa sœur aînée a été engrossée.

4.
Agée de 19 ans, D.B., habitant le quartier Panzi, dans la commune Ibanda, avait été violée par un garçon en 2007 en quittant l’école. Après le viol, elle n’a pas porté plainte à la police. Aujourd’hui, le violeur est invisible. C’est en retard qu’elle en informera ses parents. Mais leur recherche n’aboutira à aucun résultat. Elle a attrapé une grossesse par ce viol et porte un bébé qui n’est pas en bonne santé.
Encadrée à ce jour par le Centre de formation de la FSH, elle s’estime heureuse car elle apprend beaucoup de choses qu’elle maîtrise bien.

5.
M. M., 28 ans, est une très jolie femme de la localité de Nzibira, dans le groupement de Kaniola. Après avoir été violée par quatre hommes armés, son mari l’a abandonnée avec deux enfants. Son martyre se passe en 2009, lorsqu’une nuit, en ouvrant pour quelqu’un qui frappait à la porte, elle va se retrouver devant deux hommes armés qui font irruption dans la maison. Après avoir copieusement tabassé le mari, les violeurs se sont mis à violer la femme. C’était à deux heures du matin. Le couple va se retrouver complètement évanoui.
C’est grâce au groupe de femmes chargées d’identifier les victimes de viol qu’elle va atteindre le Centre hospitalier où elle a bénéficié gratuitement de soins. Elle est tombée enceinte à la suite de ce viol. Elle a accouché après des menaces d’avortement et elle porte aujourd’hui un bébé de 4 mois.

6.
M.A., 50 ans, a huit enfants. Son calvaire se passe en août 2009, lorsque, accompagnée par son mari au champ, deux militaires apparaissent. Ils vont la violer alors que son mari va prendre la poudre d’escampette. Depuis, il est porté disparu.
Aujourd’hui, elle mène une vie très difficile en vendant ses services dans des travaux champêtres. A cause du traumatisme subi par le viol, elle devenue hypertendue.

Plus de 3 000 violées de l’hôpital de Panzi

Plus de 3 000 violées de l’hôpital de Panzi
(De Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Bukavu)
Pour la personne qui débarque pour la première fois à l’hôpital général de Panzi, à Bukavu, la première chose qui la frappe, c’est le calme et le silence qui y règnent. Comparables à un monastère ou à un Centre de recherche nucléaire. Ni l’un ni l’autre. Mais le refuge des femmes victimes de la cruauté bestiale, de la bestialité, de la barbarie, de l’animalité de l’homme. A en croire ce score : 3 330 femmes victimes des violences sexuelles y sont passées en 2009 ! Leur péché, c’est de n’avoir pas choisi de naître ailleurs que dans le Sud-Kivu. Leur crime, c’est de n’avoir pas choisi d’être créées hommes. Leur malheur, c’est de n’avoir pas opté pour une autre nationalité. Rejetées pour la plupart par leurs maris et/ou leurs familles, elles n’ont plus de famille que la communauté internationale qui essaie de crier et de lancer le SOS à leur place, de relayer leurs messages. Des cris, des SOS et des messages relayés par celui qui les côtoie régulièrement en vivant leur calvaire : le Dr. Denis Mukwege Mukengere, médecin directeur de cette institution hospitalière. Plus de 3000 victimes violées en une année ! La réputation des Congolais en matière de violences sexuelles est incontestable. Le cri de cœur du Dr. Denis Mukwege est une bruyante interpellation aux hommes congolais pour que cesse cette barbarie d’une autre époque.
Passer à Bukavu et ne pas visiter l’endroit où sont soignées les femmes victimes des violences et abus sexuels équivaut à se trouver à un endroit où gémit un malheureux sans lui rendre visite, ne serait-ce que pour lui témoigner de la compassion. La visite de plusieurs hautes personnalités du monde politique à l’hôpital de Panzi, à l’occurence Hillary Clinton, la très puissante ministre américaine des Affaires étrangères, atteste de l’importance que revêt la problématique des violences sexuelles au Sud-Kivu.
Nous y avons passé et avons entendu crier le numéro de l’hôpital de Panzi. C’est en homme révolté, dépité par le comportement bestial de ces pairs que le Dr Denis Mukwege reçoit la délégation des journalistes de Kinshasa. Il ne va pas de main morte pour fustiger le comportement barbare des hommes. « Les hommes considèrent le viol comme des rapports sexuels normaux. Alors que il constitue une marque que les femmes portent durant toute leur vie. Violer, explique-t-il, ce n’est pas coucher avec une femme. C’est plutôt l’agresser dans sa partie la plus intime ».

« Hommes congolais, réveillez-vous ! »
Les violences sexuels et autres abus faits aux femmes sont un phénomène qui fait la particularité des Congolais et autres violeurs en matière de cruauté en ce XXIème siècle. On en parle, les femmes, précisément les Congolaises organisent de plus en plus des manifestations contre ce comportement, elles dénoncent ce fléau sans qu’il ne cesse ou décroisse. La communauté internationale unit sa voix à celles des Congolais pour dénoncer cette bestialité, sans beaucoup de résultats. Peut-être ne fait-on pas beaucoup de bruit ! Ce qui est loin d’être vrai car pour ce gynécologue et obstétricien de réputation internationale, « la communauté internationale a suffisamment dit, fait », estimant même que « c’est l’extérieur qui en parle beaucoup ».
C’est pour il estime que la solution doit provenir des Congolais eux-mêmes. « Nous les hommes du Congo nous avons le devoir de mettre fin à ce phénomène qui détruit le Congo », rappelle le Dr. Denis Mukwege. « Hommes congolais, réveillez-vous. C’est toute une nation qui se tue [car] on ne peut faire une nation sans femmes », plaide-t-il, la rage au cœur, dénonçant un « phénomène qui ne s’est jamais passé ailleurs ».
Les manifestations appuyées par le port de pagnes et autres tee-shirts et polos dénonçant ce phénomène ne suffisent pas du tout. Il faut « une volonté politique ». Ce qui manque peut-être jusque-là. « Il faut donc prendre une option pour arrêter ce triste phénomène, qui est une véritable arme de guerre », propose-t-il.
La question que l’on doit se poser est celle de savoir l’objectif que les auteurs de ce crime veulent atteindre. Le médecin-directeur de l’hôpital général de référence de Panzi pense qu’en violant les violeurs ont « une volonté de détruire, même à petit feu en le faisant collectivement. » Que peuvent signifier les IST et le VIH/Sida transmis leur du viol ? N’est-ce pas que détruire insidieusement toute une population en « détruisant le sexe qui est la porte d’entrée de la vie » ? N’est-ce pas que les violeurs mettent les machines en marche pour « s’attaquer à la démographie » ? Quelle différence peut-il y avoir entre ces actes et « tirer sur une population » ? C’est la même chose, car les deux voies produisent in fine les mêmes effets.

« Le viol est une arme biologique, une arme de destruction massive »
Le Dr. Denis Mukwege ne qualifie pas autrement le viol qu’une arme biologique ou de destruction massive. Puisque les guerres provoquent le déplacement massif de la population vers la ville de Bukavu, les conséquences économiques sont évidentes. « On tue, on brûle des maisons, des champs, des marchés », la conséquence étant de « neutraliser l’économie du pays », d’affamer la population, donc de le tuer à petit feu.
Quant aux conséquences sociales, il appert que le viol des femmes conduit à « la destruction de la société, de l’identité collective, la perte de l’identité communautaire. » Les femmes ainsi violées subissent une telle discrimination sociale que la communauté les rejette. Ainsi « les hommes et les enfants ne veulent plus vivre avec une femme violée. » En bref, le Dr. Denis Mukwege conclut que « la désorganisation économique, sociale, démographique due à la guerre a « le même résultat qu’une guerre chimique.»
Le phénomène a tant duré, a provoqué tant de victimes, la RDC s’est illustrée négativement pas ce phénomène si bien que le Dr. Mukwege Mukengere pense que les hommes doivent faire quelque chose pour que cesse cette barbarie. Car 3 330 femmes violées sont loin de représenter un échantillon important de l’ensemble des femmes violées dans toute la province. La peur de stigmatisation, de discrimination, la honte de se faire marginaliser par la société fait qu’une grande partie de femmes victimes des violences sexuelles continuent à se cacher. Que dire des femmes qui sont violées à plusieurs reprises ?

Nouvelles plaques d’immatriculation : plus que 25 jours seulement !

Direction générale des impôts
Nouvelles plaques d’immatriculation : plus que 25 jours seulement !
Les propriétaires de véhicules n’ont plus que…25 jours pour obtenir les nouvelles plaques d’immatriculation à la Direction véhicules de la Direction générale des impôts (DGI). Où, à ce jour, les choses se passent contrairement aux attentes des bénéficiaires : le désordre y est tel que qu’il faut disposer de ces choses essentielles pour s’en sortir sans beaucoup de casse : la chance, la patience, mais surtout une poche garnie.
Selon une source proche du ministère des Finances, les acquéreurs de nouvelles plaques d’immatriculation de véhicules et autres motocycles n’ont plus que 25 jours pour obtenir les nouvelles plaques d’immatriculation. En effet, un décret du ministre des Finances est sur le point d’être promulgué sous peu, portant fixation des prix d’ acquisition des plaques d’immatriculation et des imprimés inhérents. Ce document précise, à son article 4, que « sont retirées de la circulation au 15 avril 2010 toutes les plaques d’immatriculation relevant de la compétence de Direction générale des impôts ne répondant pas aux spécifications du décret n° 08/15 du 28 juin 2008.
Tout demandeur de plaques d’immatriculation n’a plus que 25 jours pour se mettre en ordre. La manière dont les choses se passent aujourd’hui à la Direction véhicules de la Direction générale des impôts fait croire que tous ceux des propriétaires des véhicules qui courent encore derrière l’obtention des plaques d’immatriculation et des imprimés inhérents n’ont aucune chance de les obtenir dans 25 jours.
Un désordre incompréhensible a élu domicile à la Direction véhicules où les contribuables éprouvent beaucoup de difficultés pour obtenir les nouvelles plaques d’immatriculation et les imprimés inhérents. Le prix officiel d’acquisition de la paire de plaques d’immatriculation des véhicules , y compris la vignette et les vis de sécurité, fixé à l’équivalent en francs congolais de 80 dollars américains est loin d’être respecté.
Aussi, pour obtenir ces objets très facilement et le même jour, le demandeur est obligé de débourser, en plus de 80 dollars, de 40 à 50 dollars de pourboire, nous a confié l’un des demandeurs qui a requis l’anonymat. A la Direction véhicules de la DGI, l’activité est très florissante, si bien que les journaliers qui y prestent ont abandonné leur travail quotidien pour s’adonner à la magouille de la vente des plaques d’immatriculation. Question de gagner beaucoup plus d’argent que d’habitude.
Comme d’habitude, pratiquement comme cela s’est passé – ou se passe - à l’acquisition du passeport, les intermédiaires sont très actifs. L’opération de la vente des plaques d’immatriculation et les imprimés inhérents est une opportunité pour l’Etat de renflouer ses caisses pour avoir les moyens de sa politique. Mais, incapable de mettre de l’ordre dans cette opération, que de l’argent qui tarde à tomber dans l’escarcelle de Trésor public.
Le désordre, c’est aussi cette situation d’impayement dans laquelle les agents de fisc de la Direction véhicules sont soumis. Comment des pères et des responsables de famille peuvent-ils rester loin de la magouille lorsque leur employeur s’arrange pour les y contraindre ?
Faudra-t-il, pour y arriver, faire appel à l’expertise des expatriés ? Sinon, pourquoi, depuis le début de la vente de ces objets, l’Etat est incapable de mettre de l’ordre, qui faciliterait l’acquisition des plaques d’immatriculation et des imprimés inhérents ? Et qu’y a-t-il de plus compliqué pour mettre de l’ordre à la Direction véhicules? Peut-on vraiment admettre que des gens arrivent à attendre plusieurs semaines, voire un mois ou à abandonner, faute d’avoir longtemps attendu, pour obtenir ces objets ?
Il revient au directeur général des impôts de sortir de sa torpeur en mettant de l’ordre dans ce service capable de mobiliser beaucoup d’argent dont le gouvernement congolais a besoin. En guise de rappel ou d’information, il importe de retenir que « les prix d’acquisition des imprimés relatifs à l’immatriculation, en ce qui concerne les véhicules, sont fixés comme suit : certificat d’immatriculation (carte rose) : équivalent en francs congolais de 15 USD, lettre de demande de duplicata de plaques : équivalent en FC de 5 USD, lettre de demande de duplicata de la carte rose : équivalent en FC de 5 USD, déclaration d’immatriculation de véhicule : équivalent en FC de 5 USD » (article 2 de l’arrêté ministériel n° 014/CAB/MIN/FINANCES/2010 du 10 mars 2010, portant fixation des prix d’acquisition des plaques d’immatriculation et des imprimés inhérents).
Quant aux « prix d’acquisition des plaques d’immatriculation des motos, y compris les vis de sécurité, et des imprimés inhérents, ils sont déterminés comme suit : plaque : équivalent en FC de 20 USD ; certificat d’immatriculation : équivalent en FC de 5 USD ; déclaration d’immatriculation de motocycle : équivalent en FC de 5 USD ; lettre de demande de duplicata de la plaque : équivalent en FC de 5 USD » (article 3).
Faites les comptes en ne prenant en compte qu’une moyenne de 1 million de véhicules et de 300 000 motos – en pleine expansion ces derniers temps. Vous arriverez à la conclusion que l’Etat congolais veut une chose et son contraire à la fois : alors qu’elle ne cesse de crier que ses caisses sonnent creux, il s’arrange pour que l’argent tarde à renflouer ses caisses. C’est tout à fait paradoxal.
Kléber Kungu

Bukavu, la poussiéreuse et la boueuse

Bukavu, la poussiéreuse et la boueuse
(Un reportage de Kléber Kungu)
Lorsqu’on arrive à Bukavu pour la première fois, la ville vous paraît sans vie. Bukavu vit : le jour comme la nuit. Ses habitants n’ont pas assez de problèmes de trouver quoi manger : de la viande fraîche en passant par du poisson frais, des légumes, des pommes de terre, de la tomate, du lait frais, des patates douces, des bananes, du fromage… Il y en a à gogo. Et le très prisé poisson de mer des Kinois ? Ici, il est presque inexistant. Les ‘’Bukavutiens’’ n’ont pas honte de le signifier aux ‘’faméliques’’ Kinois que nous sommes.
La vie de Bukavu, c’est également la circulation qui est très intense : des voitures, des bus de marque Hiace, mais surtout des motos. Les carrefours sont très animés aux heures de pointe. Bukavu et sa périphérie sont abondamment motorisées. Mais, fait rare : Bukavu n’a pas (encore) de couleur propre à ses taxis et bus de transport en commun qui roulent dans une ville jaunie par la poussière. C’est comme à Kinshasa : les motos transportent deux à trois passagers, mais contrairement à Kinshasa, ils sont généralement casqués.
En quittant Kinshasa lundi 1er février, ma mémoire résonnait encore des propos de mon éditeur, Mankenda Voka. En plein marbre dimanche 31 janvier, il m’a fait cette recommandation : « A Bukavu, il fait très froid. N’oubliez pas votre pardessus. Vous pouvez porter une chemise banche pendant toute une journée sans que son col ne soit sali ». Il a tout simplement oublié que le très mortel phénomène de réchauffement climatique n’épargne pas Bukavu dont les habitants se plaignent des conséquences des effets de serre, dont notamment des fortes chaleurs. Que nous Kinois, récemment débarqués dans cette ville, après avoir passé un dimanche très caniculaire, n’avons pas remarqué. Il m’arrivait de dormir sous la couverture, sans que je ne suffoque de chaleur !
Bukavu, c’est deux extrêmes : lorsqu’il ne pleut pas pendant plusieurs jours ou pendant la saison sèche, la poussière est telle que tout Bukavu et ses environs sont sales, tout poussiéreux : habitants, véhicules, motos, toits des maisons portent cet habit sale. Les pluies, quant à elles, sont porteuses de boue, une boue collante, si collante que les meilleures chaussures made in Italy ne sauraient y faire face.
Lorsque vous débarquez à Bukavu la nuit, à bord d’un avion, les yeux bandés et qu’on vous demande dans quelle ville vous vous trouvez, la probabilité est grande que vous répondiez : « Matadi ». Bukavu, c’est un peu comme Matadi. Il est construit sur un relief montagneux, au bord des eaux : le lac Kivu. Bukavu n’a rien à envier à Kinshasa : ses altères sont défoncées. Leur réhabilitation n’est pas pour demain.

Bukavu by night
La nuit, Bukavu porte une autre robe : festive, d’ambiance. Nous la découvrons mardi 2 février. A l’invitation des amis, nous nous retrouvons dans un des coins à recommander aux ‘’On ne vit qu’une fois’’ : Parc des princes, construit pratiquement au bord du lac Kivu. L’ambiance et le décor y sont très féeriques. Tout Bukavu festif y prend rendez-vous chaque nuit pour se dépoussiérer : nationaux et expatriés, tous sexes confondus. La lumière est telle que tout ce qui est sale ou laid devient propre et beau.
Très taquins, nos amis nous lancent :’’ Restez dans votre Kinshasa où l’on ne consomme pour viande que des chinchards. Nous, ici, c’est du bœuf frais’’, se vantent-ils. ‘’Avez-vous un truc pareil à Kin ? [Allusion faite au ‘’Parc des princes’’] Il est de loin plus chic que votre Chez Ntemba. Remarquez qu’il est bâti sur le lac », ajoutent-ils.
Quelques instants après, le courant électrique est coupé. Nous profitons pour leur répliquer : ‘’Voyez, c’est comme à Kinshasa, il y a délestage’’. Ils attaquent en plaisantant : ‘’ C’est parce qu’il y a quelques Kinois dans la boîte ». Un générateur électrique prend immédiatement la relève aussitôt après la coupure.
C’est dans cette boîte, me raconte mon confrère Freddy Mata de Top Congo, qu’un Chinois, ivre, s’est permis de déchirer des billets de FC au vu et au su des Congolais. Non content de la facture qu’il devait payer pour sa consommation, ce Chinois, accompagné de deux autres, s’est permis de déchirer les billets de FC que le barman lui a remis. Avant de s’évanouir dans la nuit de Bukavu, alors qu’est arrivé un groupe d’agents de l’ordre qui s’est lancé aussitôt à ses trousses, après avoir été informé de l’incident.
Bukavu est l’une des villes les plus chères de la RDC. Il faut être bien friqué pour faire face à la vie des restaurants où, pour bien manger, il faut débourser au moins 10 dollars par repas. Le restaurant Mama Kindja est l’un des coins les plus fréquentés de Bukavu. Si vous êtes friands de la soupe, Bukavu n’est pas la ville la plus indiquée. Lorsque vous demandez de la viande, on vous en sert grillée, non préparée. C’est comme si les Bukavutiens aiment manger sec. « Les habitants de Bukavu ne savent ni manger ni préparer », conclut Mathy Musau, journaliste de Forum des As, l’un des membres de notre délégation.
Bukavu a ses traditions. Chaque 1er mercredi du mois, toutes les femmes enceintes de Bukavu se font bénir à l’église. Le 3 février, j’ai vu sortir une marée féminine du Cathédrale Notre Dame de la Paix, chacune femme, en plus de la grossesse, portait un bidon d’eau : le spectacle était beau à voir. « Oh ! je suis satisfait de la performance des Bukavutiens ! », me suis-je extasié intérieurement, fasciné par ce beau spectacle.

Pas de vendeurs d’eau ambulants
S’il y a, comme à Kinshasa, des vendeurs ambulants d’arachides, je n’ai pas remarqué aucun vendeur d’eau, pure soit-elle, aucun cireur. Tandis que « bana vernis », nous en avons vu un, au point de nous demander s’il y en a vraiment.
A Bukavu, certains magasins, notamment des super marchés affichent les prix des biens avec le FF (1franc fiscal équivalant à 1 dollar). Ce qui n’enlève rien à la dollarisation de l’économie sud-kivutienne. Les billets verts circulent joyeusement à Bukavu. Où, d’ailleurs, les magasins, les hôtels et autres auberges n’acceptent pas le dollar des séries allant de 1996 jusqu’aux années inférieures. Ne sont acceptés que les billets des séries à partir de 1997.
Des constructions poussent à Bukavu. Je crains que les normes urbanistiques et sismiques pour une ville déjà secouée par un séisme ne soient pas respectées. A la place d’échafaudages forts en bois, les Bukavutiens utilisent ceux en sticks.
Des Bukavutiens, des Sud-Kivutiens cohabitent joyeusement avec les Rwandais, au point que des jeunes Bukavutiennes imitent la coiffure des Rwandaises en se rasant très court. Une Bukavutienne à qui j’ai posée la question de savoir pourquoi les Bukavutiennes adorent cette coiffure, m’a répondu qu’elles imitent la coiffure des Rwandaises.
Comme à Kinshasa, chaque samedi, des salles de fête ne désemplissent pas : des cérémonies de mariage y sont beaucoup célébrées. Mais selon une habitante de Bukavu, les jeunes Bukavutiennes mariées sont si infidèles qu’elles ne passent que quelques semaines de fidélité avec leurs maris avant de reprendre le chemin de leurs anciens copains. Ainsi, a-t-on appris, à Bukavu, les mariages se font et se défont au même rythme…
Lundi 8 février, vers 9 heures, lorsque je quitte Bukavu, à bord du Boeing 747-400 de Georgian Airlines, je jette un dernier coup d’œil à une ville que je n’ai pas fini de découvrir. Et à la prochaine occasion…

La Sodema entend créer la « kimbangulogie »

Journées scientifiques sur Simon Kimbangu
La Sodema entend créer la « kimbangulogie »
Organiser très prochainement les journées scientifiques sur le prophète Simon Kimbangu, tel est le défi que la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) dirigée par Dieudonné Bifumanu Nsompi. Ces journées scientifiques vont permettre la mise sur pied des connaissances devant constituer « la Kimbangulogie ».
Les préparatifs relatifs à l’organisation de ces journées vont bon train et le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu Nsompi, tient à relever le défi de la réussite de ces journées qui entendent contribuer à enrichir davantage les connaissances sur ce personnage important qu’était le prophète Simon Kimbangu.
En organisant ces journées, dont la date reste à préciser, les organisateurs entendent poursuivre les objectifs suivants : rassembler toutes les connaissances sur Simon Kimbangu, afin de constituer le socle de la nouvelle discipline scientifique intitulée : « la kimbangulogie »; rapprocher toutes les Eglises qui fondent leur foi sur le prophète Simon Kimbangu.
Le travail qui sera abattu durant ces journées devra prendre en compte certaines préoccupations, « en y apportant toutes les preuves scientifiquement irréfutables », peut-on lire dans la Note interne émise par la présidence de la Sodema et dont L’Observateur a obtenu une copie. Au nombre de ces préoccupations, certaines interrogations auxquelles il faudra apporter des réponses, notamment les actes posés et les paroles prononcées par Simon Kimbangu durant toute sa vie, les actes subis par Simon Kimbangu et les propos prononcés contre lui durant toute sa vie, l’appréciation que l’humanité peut apporter sur ce personnage, notamment dans les domaines historique, sociologique, politique, théologique, philosophique, juridique, médical ; les points de vue d’autres Eglises notamment catholique, protestante et islamique, sur le prophète et ceux officiels des gouvernements de la République démocratique du Congo (RDC) et de la Belgique.
Pour mieux faire les choses, un Comité d’organisation vient d’être créé, comprenant un Bureau, une Commission scientifique, une Commission logistique, un secrétariat technique et une intendance. Le Bureau sera présidé par le Pr Wamba dia Wamba et secondé par les professeurs Komanda Aloni (1er vice-président), Kinkela Savi (2ème vice-président), Mbelolo ya Mpiku (rapporteur général), Mvuezolo Mikembi (rapporteur général adjoint), et messieurs Ndangi Ndangani (trésorier) et
Ngwala Ray Mbumba (trésorier adjoint).
Tandis que la commission scientifique sera présidée par le Pr Kimpianga Mahaniah. Il sera secondé par le Pr Noki Vesituluta (vice-président) et plusieurs autres professeurs comme membres, notamment Sabakinu, Nkebolo Malafu, Zana André, Mvudi Séraphin, Lema Kusa…
C’est le professeur Lukubika Bazin qui sera à la tête de la commission logistique, secondé par M. Nkuvu a Mbinda Danny (vice-président).

Ecrits abondants et pluriels
Avec l’organisation de ses journées scientifiques sur Simon Kimbangu, la Sodema entend donner un autre son de cloche – non kimbanguiste – sur la personne de Simon Kimbangu. Le professeur Biyoya l’avait bien dit : « l’Eglise kimbanguiste devrait être le patrimoine des Congolais, [y compris et surtout Simon Kimbangu, NDLR »]. La particularité de ces journées scientifiques, qui connaîtront les interventions des grandes personnalités du monde scientifique et politique, c’est de contribuer à faire connaître davantage Simon Kimbangu à la face du monde pour que les écrits sur ce personnage, dont le combat non violent avait sonné le glas de la colonisation des pays africains, soient aussi abondants que pluriels.
Depuis quelques années, des conférences et journées scientifiques sur celui qui, à l’époque coloniale, a osé tenir tête aux colons belges, ne cessent de se succéder les unes aux autres. Au premier plan, l’Eglise kimbanguiste elle-même, qui a accompli 50 ans depuis le 24 décembre 2009, après sa reconnaissance par le pouvoir colonial le 24 décembre 1959, se charge de faire découvrir son fondateur. En février 2006, elle avait organisé une conférence internationale sur Simon Kimbangu et du 17 au 19 décembre 2009, elle a récidivé en organisant une autre conférence sur son cinquantenaire. Peu médiatisé, cette conférence a été animée par d’éminents professeurs comme Ngoma Binda, Mwene Batende, Sabakinu, Ndaywel, Elikia Mbokolo, Botela et Philippe Biyoya qui ont évoqué l’homme sociologique, politique et historique qu’a été Simon Kimbangu.
Quoi de plus heureux si toutes ces conférences et journées scientifiques vont permettre d’enrichir la connaissance sur cet homme mythique en vue de la naissance entre autres d’une nouvelle discipline scientifique intitulée : « la kimbangulogie ».
Kléber Kungu

Jeannine Mabunda : « Nous refusons de faire le commerce des morts de Mbandaka »


Au cours de l’émission Question d’actualité sur la RTNC
Jeannine Mabunda : « Nous refusons de faire le commerce des morts de Mbandaka »
Les Enyele, insurrection ou rébellion ? Quelques personnalités originaires de la province de l’Equateur, notamment Jeannine Mabunda ministre du Portefeuille, Willy Bakonga, ex-ministre des Sports et Jeunesse, Wivine Moleka, députée et Olivier Engulu, tous cadres du PPRD, et Emile Bongeli, ex-vice-Premier ministre chargé de la Reconstruction, aussi cadre du PPRD, ont débattu, une heure durant, de cette question d’actualité sur le thème « La province de l’Equateur et la problématique Enyele » pour creuser en profondeur cette problématique qui a fait parler d’elle dramatiquement ces derniers temps. Enyele, est-ce une insurrection ou une rébellion en gestation alors que le problème est minimisé par le pouvoir ? Y a-t-il eu infiltration au sein de la population ? Y a-t-il des personnes identifiées derrière les Enyele ? Que penser du dialogue ou négociation préconisé avec les Enyele par la Monuc ? L’instabilité politique qui caractérise les institutions de l’Equateur n’a-t-elle pas favorisé la problématique Enyele ? Peut-on affirmer que la question des Enyele est définitivement réglée ? Des questions auxquelles ces personnalités ont répondu.
Willy Bakonga, comme un historien, fait l’entrée en matière en se livrant à une partie historique du conflit opposant deux tribus depuis une quarantaine d’années : les Lobala et les Boba. Les seconds, habitant Bomboma, vont s’installer au village Inyele des Lobala. Il va s’ensuivre que les Boba vont prendre les étangs piscicoles des Lobala. D’où la revendication de ceux-ci qui vont pourchasser les ‘’envahisseurs’’. Cependant, la cohabitation a toujours été pacifique entre les deux tribus.
Jeannine Mabunda estime que cette situation ne peut être qu’un prétexte de ceux qui pensent que pour accéder au pouvoir il faut recourir aux armes ou à d’autres voies que celles des urnes, alors que cette sorte d’accession au pouvoir n’a plus cours légal depuis 2006 avec les élections. La ministre du Portefeuille conclut que derrière tout cela, il y a une mise en scène de ceux qui veulent voir le pays reculer, freiner son rythme de développement et de reconstruction.

L’hôpital de Gemena dans un état très piteux
Est-ce que ce qui se passe à l’Equateur ne pourrait pas expliquer une sorte de revendication de la population de l’Equateur sur le fait que sa province n’est pas prise en compte dans le programme des 5 chantiers ? A cette question, Jeannine Mabunda répond que le pays se trouve dans une phase de stratégie de changement et de rupture avec le passé. Il faut reconnaître que l’Equateur est la plus province des provinces. Les secteurs comme l’éducation, la santé…ne trompent pas. Comme fille originaire de cette province, elle a été interpellée face à l’état piteux de l’hôpital de Gemena. Tout compte fait, « nous refusons de faire le commerce des morts de Mbandaka », a lancé Jeannine Mabunda, ajoutant que l’important est que la relance économique puisse continuer, répondant ainsi à la question de savoir si l’instabilité politique qui caractérise les institutions de l’Equateur n’a pas contribué à l’émergence de cette problématique.
Que dit la ministre sur l’idée éventuelle de la tenue d’une table ronde devant réunir les originaires de l’Equateur pour débattre des problèmes de la province ? Jeannine Mabunda refuse qu’on parle de sa province comme étant la seule ayant des problèmes. « Je ne veux pas qu’on présente l’Equateur comme une province en opposition avec le pouvoir. L’Equateur est une province joviale. Je regrette qu’on parle souvent des problèmes en RDC sous l’angle politique. Quand il y a un problème, chacun doit se parler. Nous voulons nous parler hors caméra. Sous le silence assourdissant des politiciens, nous avons entendu les réactions des associations apolitiques qui ont condamné l’attaque, la guerre et se sont prononcés pour le développement, la reconstruction. Les politiciens doivent écouter les revendications des populations du genre :’’ j’ai voté pour vous, mais qu’est-ce que vous faites pour moi ?’’ S’est-elle exprimée.
Quant au problème de l’organisation d’une table ronde des ressortissants de l’Equateur, Jeannine adhère à l’idée, à condition qu’autour d’elle on ne débat que des problèmes de développement et non sur la politique. Et pour mieux interpeller les autres politiciens originaires de l’Equateur, Jeannine Mabunda évoque les cris de cœur de la population lors de son dernier séjour à Mbandaka avec le Président Joseph Kabila. ’’Makambo ewuti koleka awa, tomoni ata député moko te. Boyebi biso kaka na ba élections ?’’[Des événements viennent de se produire ici, mais nous n’avons vu aucun député (pour prendre position). Vous ne nous reconnaissez que pour des élections (pour vous élire), NDLR?] Se sont interrogés les habitants de Mbandaka, s’adressant aux députés originaires de l’Equateur qui étaient restés presque sans réaction face aux événements de Mbandaka. Une question chargée d’une forte interpellation !
Sur cette question, M. Bongeli estime que cette crise est « une occasion pour les originaires de l’Equateur de se mettre ensemble. Le moment est fédérateur. Nous attendons que tous les leaders de l’Equateur se mettent ensemble pour dénoncer cette situation ».
Est-ce que la question des Enyele est définitivement réglée ? La réponse de Jeannine Mabunda est aussi sage que prudente. La réponse, selon elle, devait venir des spécialistes, comme le chef d’état-major des FARDC. Elle a déclaré toutefois qu’elle fait confiance à l’armée en restructuration. Cependant, pour elle, l’essentiel reste les réponses que l’on donne aux revendications des populations

Des personnes manipulatrices derrière les Enyele
Comment expliquer qu’après que le gouverneur de l’Equateur eut déclaré que les Enyele étaient maîtrisés, la ville de Mbandaka ait été attaquée quelques jours plus tard ? Emile Bongeli répond à cette question en affirmant qu’il y a l’implication des personnalités manipulatrices pour arriver à assoupir leurs visées politiques. Ce qui implique, selon lui, qu’il y a des militaires bien formés qui ont eu à former les enfants [ au maniement des armes de guerre]. La population, a-t-il prévenu, doit faire attention à ce genre de manipulation des individus qui utilisent la corde tribale. Toutefois, personne n’est arrivé à identifier avec précision ces personnes qui manipulent la population dans l’ombre, se limitant, par exemple à déclarer qu’il y a des commanditaires ou des personnes manipulatrices.
En citant quelques personnalités civiles et militaires qui sont ou étaient dans les institutions de la République, notamment Jeannine Mabunda, José Endundo, Willy Bakonga…, Emile Bongeli a voulu balayé tout prétexte que les Enyele et leurs commanditaires pourraient utiliser comme quoi les originaires de l’Equateur ne sont pas bien représentés dans les institutions.
Tout en reconnaissant les menaces que représentent les Enyele, les invités de l’émission Question d’actualité ont dit non à la guerre, à l’accession au pouvoir par les armes. Que ceux qui veulent y accéder, attendent les élections pour y parvenir par des voies légales – les élections. Quant à Olivier Engulu, il y a lieu de respecter les principes de la démocratie.

Négocier, oui, mais non par pour récompenser des assassins
Faudra-t-il négocier avec les Enyele, comme l’a suggéré la Monuc ? Tout en reconnaissant qu’on peut savoir quand commence une guerre, mais qu’on ignore quand elle peut terminer, Emile Bongeli est favorable pour les négociations qui sont, du reste, humaines, étant donné que l’on négocie tous les jours, mais il est opposé à toute négociation pour récompenser ceux qui ont causé mort d’hommes.
Comme quoi, l’époque du partage des postes politiques est révolue et que les élections restent, pour le moment, la seule voie pour accéder à un quelconque poste politique. Faudra-t-il insinuer que les membres du CNDP sont les derniers à avoir bénéficié des récompenses pour avoir pris des armes contre les Congolais ?
Si la volonté exprimée par les 4 ressortissants de l’Equateur de ne plus recourir aux armes pour accéder au pouvoir, de ne chercher que la paix, de ne penser que développement, reconstruction, relaie celle de toutes les filles et tous les fils de l’Equateur, il y a lieu de croire que la problématique Enyele est désormais au passé et que tous les Equatoriens, comme un seul homme, vont désormais se mettre à reconstruire leur province, parmi les plus pauvres de ce pays. Quel triste record pour une province qui ne manque pas de cadres !
Kléber Kungu