jeudi 28 octobre 2010

L’Angola reprend l’expulsion des Congolais sur fond de viols

Après un temps court d’accalmie
L’Angola reprend l’expulsion des Congolais sur fond de viols
Après une période d’accalmie, relativement courte, les Angolais ont repris les expulsions de leur territoire des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC). Des sources humanitaires rapportent que près de 200 ressortissants congolais viennent d’être expulsés violemment et sans préavis de l’Angola ces derniers temps. Ces personnes, selon l’ONG internationale CISP, citée par le Bureau de Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), expulsées de l’Angola depuis le 16 octobre sont arrivées dans les localités de Tembo, Kasongo Lunda, Swana Mukanza, Kizamba et Kahemba, dans la province du Bandundu dans des conditions très déplorables. Ces expulsions se sont soldées par deux morts et de nombreux cas de viols. On rapporte même que les femmes ont été violées et les hommes sauvagement battus, après avoir passé plusieurs heures dans des cachots des puits creusés sous terre.
Depuis mai 2010, le nombre de personnes expulsées de l’Angola vers le Bandundu est estimé à 356 personnes dont 155 hommes, 136 femmes, 36 garçons et 29 filles, selon des sources locales. Ces expulsions qui se font par des petits groupes, ont souvent lieu en dehors des postes de contrôle de la police congolaise et s’accompagnent des abus des droits et de la dignité de la personne. On rapporte des cas de viol, d’attouchement sexuel, d’extorsion des biens, etc. Une petite assistance humanitaire est apportée aux personnes expulsées en terme de trousses de prise en charge après viol (PEP) par CISP ainsi que d’aliments et/ou moyens de transport par Caritas Popokabaka. Les humanitaires craignent l’accentuation du mouvement d’expulsions qui pourra résulter, comme l’année dernière, à des représailles contre les citoyens angolais vivant en RDC.

Plus de 400 000 expulsés en 6 ans
Les chiffres fournis par la presse internationale indiquent que plus de 400.000 migrants clandestins, de nationalité congolaise pour la plupart, ont été expulsés depuis 2004 des provinces minières de l'Angola pour lutter contre le trafic illégal de pierres précieuses extraites sur place. En représailles aux expulsions de ses ressortissants menées par Luanda -- dont 160.000 en 2009 --, la RDC avait commencé début octobre 2009 à expulser les Angolais installés sur son territoire -- souvent légalement -- lors de la guerre civile (1975-2002) avant que les présidents congolais Joseph Kabila et angolais Eduardo Dos Santos décident, mi-octobre de la même année, de suspendre ces mesures réciproques en créant une commission mixte pour statuer sur la question.
Avec ces expulsions des sujets congolais du territoire angolais de manière aussi violente que répétitive, certains analystes très avisés estiment que l’intégration africaine tant prônée par les Africains reste une chimère. Pour justifier la violence de ces expulsions, les Angolais n’hésitent pas de ranger ces Congolais dans le rang de "migrants clandestins" pour leur infliger des traitements pires que ceux que subissent les immigrants clandestins africains sur les côtes espagnoles.
Comme pour ainsi dire, un Congolais est pour l’Angola ce qu’est un Rom ou un Africain pour la France. Certes, l’on ne peut légitimement s’en prendre à José Eduardo Dos Santos d’exiger des papiers qui légalisent la présence des étrangers sur son sol. C’est d’ailleurs la pratique en vigueur dans tout Etat qui se veut moderne. Cela lui permet de prospecter, d’anticiper. Mais encore faut-il que les conditions à remplir pour l’obtention de ces papiers soient favorables. En d’autres termes, les conditions posées, comme si cela était sciemment fait, rendent inutiles les voies légales et favorisent par là même la clandestinité. Tout compte fait, ces expulsions de Congolais montrent deux défaillances notoires.
D’abord de la part de l’Etat congolais. Au fait, que manque-t-il à ce pays pour que ses ressortissants traversent ses frontières à la recherche de la pitance quotidienne au risque souvent de leur vie ? Le diamant, il y en a à gogo. Le coltan, l’or, la cassitérite, on en trouve à suffisance. Bref, tout ce que les milliers des jeunes congolais vont chercher loin de leur pays, ils peuvent les trouver chez eux. Il y en a presque à portée de main. Que toute la classe politique congolaise cesse donc d’en vouloir à Santos pour ne s’en prendre qu’à elle-même. La classe politique doit faire en sorte que les Congolais fuient de moins en moins leur pays. Mais cela doit nécessairement passer par des principes d’une bonne gouvernance, qui engendre un pays économiquement et socialement prospère et riche où il fait bon vivre. La nation angolaise, du fait qu’elle ait connu la guerre civile, est excusable. D’ailleurs, ses dirigeants ont su, malgré tout, bâtir une économie pour le moins prospère. Un exemple que la RDC devrait plutôt suivre.
Ensuite, ces expulsions montrent qu’une SADC (Communauté pour le développement de l’Afrique australe) et une CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) sont incapables de s’entendre sur les principes de l’intégration africaine. En tout cas, ces deux organisations donnent tort aux gradualistes, c’est-à-dire ceux qui pensent qu’il ne peut y avoir d’Union africaine sans des intégrations sous-régionales réussies. Ainsi, entre les discours porteurs d’espoir d’une Union africaine que l’on entend lors des sommets et les réalités sur le terrain, c’est un grand fossé à remplir.
Enfin, ces expulsions des Congolais d’Angola suscitent une inquiétude quant aux relations entre les deux Etats. L’on se souvient qu’en réaction aux traques de ses concitoyens en Angola, Kabila avait, en 2008, eu recours au principe de réciprocité pour faire partir des Angolais de la RDC. En tout état de cause, il est à souhaiter que les deux Etats favorisent l’intégration des peuples plutôt que de donner à voir au reste du monde des images qui n’honorent pas l’Afrique.
Kléber Kungu

La RDC parmi les pays gravement corrompus

Classée 164ème sur 178 selon Transparency International 2010
La RDC parmi les pays gravement corrompus
L’ONG Transparency International (TI) vient de rendre public son rapport 2010. Il est très accablant : près de 75% des 178 Etats évalués dans ce rapport sont gravement corrompus. En occupant la 164ème place sur 178, la République démocratique du Congo (RDC) est classée parmi les Etats les plus gravement corrompus. Un triste record, qu’elle partage avec d’autres pays de la planète. La Somalie est l'Etat le plus gangréné des 178 étudiés par l'organisation, avec une note de 1,1, précédée de l'Afghanistan et la Birmanie (1,4 pt). Tandis que des pays africains comme le Rwanda ont connu une belle progression. Le rapport indique que les Etats les plus "propres" sont le Danemark, la Nouvelle Zélande et Singapour avec 9,3 pt chacun. La corruption s'est affaiblie au Bhoutan, en Macédoine, en Jamaïque et au Koweit, mais s'est renforcée en Italie, en Grèce et aux USA, notamment.
Selon l’Indice de perception de la Corruption (IPC) 2010 de Transparency International dans un classement évaluant 178 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et classe politique, rendu public mardi 26 octobre à Berlin en Allemagne, près du trois-quarts des Etats sont gravement corrompus.
En publiant son rapport annuel, l'ONG Transparency International lance principalement une mise en garde aux gouvernements, estimant que la corruption pèse sur leurs efforts pour renflouer les marchés financiers, et lutter efficacement contre le réchauffement planétaire et la pauvreté. Car sur les 178 pays étudiés, près des trois quarts affichent un indice de perception de corruption inférieur à la moyenne. L'indice est établi grâce à des sondages réalisés auprès d'hommes d'affaires et de spécialistes. Il va de 10 pour un pays considéré comme "propre" à zéro pour un pays perçu comme gangrené par la corruption.
Dans un communiqué, la présidente de TI, Huguette Labelle, a fait un commentaire sévère. "Ces résultats montrent que des efforts bien plus importants sont requis pour renforcer la bonne gouvernance dans le monde", a-t-elle affirmé. "Accepter que la corruption perdure est inacceptable ; trop de personnes pauvres et vulnérables dans le monde continuent à souffrir de ces conséquences. Nous avons besoin de voir une mise en oeuvre plus importante des règles et lois existantes", a-t-elle ajouté.

Le Rwanda a progressé
Parmi les pays africains qui ont fourni plus d’efforts dans la réduction de la corruption, le rapport note le Botswana (33e), l'île Maurice (39e) et le Cap-Vert (45e) tirent leur épingle du jeu, arrivant en tête des pays africains perçus comme parmi les moins corrompus. Mais c'est surtout le Rwanda qui a réalisé une belle progression en passant de la 89e à la 66e place. Le Rwanda tient ces performances grâce à la mise en application scrupuleuse de la politique de « la tolérance zéro » contre la corruption.
Alors que son voisin le Rwanda a sensiblement marqué des points de manière positive, la République démocratique du Congo est ex-aequo avec la Guinée Conakry à la 164e place.... Ex-aequo également, la Guinée équatoriale et l'Angola se partagent le 168e rang. Ils sont suivis du Burundi (170) et du Tchad (171). Toujours selon Transparency international, certains pays, dont la Gambie, ont amélioré leur score depuis 2009 en passant de la 91e à la 106e place.
TI, fondée à Berlin en 1993 (son premier indice est sorti deux ans plus tard), a aujourd’hui un rayonnement international, possédant des sections autonomes dans 80 pays. En 2010, l’ONG a gagné le prix Big Impact, décerné par Third Sector, une des œuvres d’entraide les plus importantes en Angleterre.

Le Cameroun très corrompu
Quant au Cameroun, perçu comme très corrompu, il occupe avec sept autres pays le 146e rang avec une note de 2,2 sur 10. Madagascar est parti de la 99e à la 123e place et le Niger (de 106e à 123e) sont également perçus comme plus corrompus que l'an dernier. En occupant la dernière place (178e place) du classement mondial, la Somalie est la lanterne rouge.
En Europe, la France, avec une note de 6,8, recule encore d’une place et passe au 25ème rang du classement mondial. Elle demeure ainsi derrière de nombreux Etats européens tels que la Suède, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
L’analyse de ce rapport fort révélateur montre que la corruption est loin d’être un virus qui ne gangrène que les pays du Sud. La gangrène très dévastatrice ronge aussi bien les pays du Sud que ceux du Nord, les pays tant les plus industrialisés que ceux en développement.
Bien des pays, comme la RDC, ont mis en œuvre une politique contre la corruption, appelée « Tolérance zéro ». La réussite de cette politique passe par son application rigoureuse, sans complaisance en punissant tous ceux qui, du simple citoyen aux autorités les plus haut placées du pays. Une application à deux vitesses de cette lutte contre la corruption renvoie loin sa réussite.
Malheureusement, les Congolais ne cessent de dénoncer l’impunité dont bénéficient ceux qu’ils appellent les ‘’Kuluna en cravate’’ en dépit de nombreux détournements dans lesquels ils sont impliqués, estimant que Tolérance zéro reste à ce jour un simple slogan, sans effet.
Bien des pays africains sont passés à la vitesse supérieure dans l’application de leur ‘’Tolérance zéro’’. C’est le cas, par exemple du Kenya où le maire de Nairobi, la capitale du Kenya, a été inculpé mardi 26 octobre pour corruption à propos de l'achat d'un terrain destiné à un cimetière, dont le prix (2,5 millions d'euros alors qu'il en valait 210 000 euros ) aurait été évalué plus de dix fois sa valeur. Ainsi Geoffrey Majiwa risque d'être suspendu de ses fonctions jusqu'à la fin de la procédure, ainsi que le prévoient la loi et la Constitution du Kenya à propos de tout responsable public inculpé pour corruption ou détournement de fonds. Une dizaine d'autres personnes sont déjà poursuivies dans cette affaire. Mais le maire de la capitale est le plus haut « gradé » d'entre eux.
Au Malawi, son ancien président, Bakili Muluzi, est poursuivi pour corruption. Les faits qui lui sont reprochés remontent au temps où il était président du Malawi, entre 1994 et 2004. Il devra notamment justifier comment des dons financiers destinés à son pays en provenance de Taiwan et de Libye, douze millions de dollars, se sont retrouvés sur ses comptes bancaires personnels. Cette affaire remonte à 2006. L'ancien président malawite avait été une première fois arrêté cette année-là, mais les accusations contre lui avaient été rapidement abandonnées.
Les poursuites à son encontre ont été réactivées début 2009, au moment où Bakili Muluzi prévoyait d’affronter son successeur Bingu Wa Mutharika, lors des élections générales du 19 mai de la même année. Si Bakili Muluzi est reconnu coupable de corruption, la perte de ses droits civiques pendant 7 ans figure parmi les peines encourues.
Que des Congolais, occupant de hautes fonctions, passent paisiblement leurs jours sans être inquiétés !
Kléber Kungu



1 Denmark 9.3
1 New Zealand 9.3
1 Singapore 9.3
4 Finland 9.2
4 Sweden 9.2
6 Canada 8.9
7 Netherlands 8.8
8 Australia 8.7
8 Switzerland 8.7
10 Norway 8.6
11 Iceland 8.5
11 Luxembourg 8.5
13 Hong Kong 8.4
14 Ireland 8.0
15 Austria 7.9
15 Germany 7.9
17 Barbados 7.8
17 Japan 7.8
19 Qatar 7.7
20 United Kingdom 7.6
21 Chile 7.2
22 Belgium 7.1
22 United States 7.1
24 Uruguay 6.9
25 France 6.8
26 Estonia 6.5
27 Slovenia 6.4
28 Cyprus 6.3
28 United Arab Emirates 6.3
30 Israel 6.1
30 Spain 6.1
32 Portugal 6.0
33 Botswana 5.8
33 Puerto Rico 5.8
33 Taiwan 5.8
36 Bhutan 5.7
37 Malta 5.6
38 Brunei 5.5
39 Korea (South) 5.4
39 Mauritius 5.4
41 Costa Rica 5.3
41 Oman 5.3
41 Poland 5.3
44 Dominica 5.2
45 Cape Verde 5.1
46 Lithuania 5.0
46 Macau 5.0
48 Bahrain 4.9
49 Seychelles 4.8
50 Hungary 4.7
50 Jordan 4.7
50 Saudi Arabia 4.7
53 Czech Republic 4.6
54 Kuwait 4.5
54 South Africa 4.5
56 Malaysia 4.4
56 Namibia 4.4
56 Turkey 4.4
59 Latvia 4.3
59 Slovakia 4.3
59 Tunisia 4.3
62 Croatia 4.1
62 FYR Macedonia 4.1
62 Ghana 4.1
62 Samoa 4.1
66 Rwanda 4.0
67 Italy 3.9
68 Georgia 3.8
69 Brazil 3.7
69 Cuba 3.7
69 Montenegro 3.7
69 Romania 3.7
73 Bulgaria 3.6
73 El Salvador 3.6
73 Panama 3.6
73 Trinidad and Tobago 3.6
73 Vanuatu 3.6
78 China 3.5
78 Colombia 3.5
78 Greece 3.5
78 Lesotho 3.5
78 Peru 3.5
78 Serbia 3.5
78 Thailand 3.5
85 Malawi 3.4
85 Morocco 3.4
87 Albania 3.3
87 India 3.3
87 Jamaica 3.3
87 Liberia 3.3
91 Bosnia and Herzegovina 3.2
91 Djibouti 3.2
91 Gambia 3.2
91 Guatemala 3.2
91 Kiribati 3.2
91 Sri Lanka 3.2
91 Swaziland 3.2
98 Burkina Faso 3.1
98 Egypt 3.1
98 Mexico 3.1
101 Dominican Republic 3.0
101 Sao Tome and Principe 3.0
101 Tonga 3.0
101 Zambia 3.0
105 Algeria 2.9
105 Argentina 2.9
105 Kazakhstan 2.9
105 Moldova 2.9
105 Senegal 2.9
110 Benin 2.8
110 Bolivia 2.8
110 Gabon 2.8
110 Indonesia 2.8
110 Kosovo 2.8
110 Solomon Islands 2.8
116 Ethiopia 2.7
116 Guyana 2.7
116 Mali 2.7
116 Mongolia 2.7
116 Mozambique 2.7
116 Tanzania 2.7
116 Vietnam 2.7
123 Armenia 2.6
123 Eritrea 2.6
123 Madagascar 2.6
123 Niger 2.6
127 Belarus 2.5
127 Ecuador 2.5
127 Lebanon 2.5
127 Nicaragua 2.5
127 Syria 2.5
127 Timor-Leste 2.5
127 Uganda 2.5
134 Azerbaijan 2.4
134 Bangladesh 2.4
134 Honduras 2.4
134 Nigeria 2.4
134 Philippines 2.4
134 Sierra Leone 2.4
134 Togo 2.4
134 Ukraine 2.4
134 Zimbabwe 2.4
143 Maldives 2.3
143 Mauritania 2.3
143 Pakistan 2.3
146 Cameroon 2.2
146 Côte d´Ivoire 2.2
146 Haiti 2.2
146 Iran 2.2
146 Libya 2.2
146 Nepal 2.2
146 Paraguay 2.2
146 Yemen 2.2
154 Cambodia 2.1
154 Central African Republic 2.1
154 Comoros 2.1
154 Congo-Brazzaville 2.1
154 Guinea-Bissau 2.1
154 Kenya 2.1
154 Laos 2.1
154 Papua New Guinea 2.1
154 Russia 2.1
154 Tajikistan 2.1
164 Democratic Republic of Congo 2.0
164 Guinea 2.0
164 Kyrgyzstan 2.0
164 Venezuela 2.0
168 Angola 1.9
168 Equatorial Guinea 1.9
170 Burundi 1.8
171 Chad 1.7
172 Sudan 1.6
172 Turkmenistan 1.6
172 Uzbekistan 1.6
175 Iraq 1.5
176 Afghanistan 1.4
176 Myanmar 1.4
178 Somalia 1.1

mercredi 27 octobre 2010

Agito Amela : « La Sonas satisfait ses abonnés »

Agito Amela : « La Sonas satisfait ses abonnés »
Lundi 25 octobre, la ministre du Portefeuille a rencontré dans son cabinet les responsables des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales. Au cours de cette rencontre, elle leur a rappelé leur devoir de terminer au plus tard novembre le dossier sur le processus de transformation des entreprises. Quelques responsables d’entreprises se sont exprimés sur la marche de leurs entreprises ainsi que sur le bien-fondé de la rencontre du jour. L’administrateur directeur général ad intérim de la Société nationale d’assurances (Sonas), Agito Amela Carole a parlé brièvement de son entreprise.
Agito Amela Carole a estimé que tout va bien en ce qui concerne le processus de transformation des entreprises publiques. Son entreprise, la Sonas est en train de travailler et que, jusque-là, tout va bien. Pour elle, le délai accordé aux entreprises publiques pour achever le dossier sur le processus de leur transformation sera respecté.
Quant à la santé financière de l’entreprise, comme société d’assurances, la Société nationale d’assurances, son objet principal est d’organiser des sinistres. C’est ce qu’elle fait de plus en plus, à la grande satisfaction de ses nombreux abonnés.
Elle s’est également exprimée sur la campagne que la Sonas a lancée sur l’assurance incendie. Bien que l’assurance, a-t-elle déclaré, ne soit pas dans la culture congolaise, la campagne sur l’incendie se passe bien et que le rôle de l’entreprise d’appliquer la loi en protégeant les assurés. « Nous sensibilisons davantage et nous persuadons le public afin qu’il vienne nombreux souscrire à l’assurance », a souligné le numéro un de la Sonas.
L’administrateur directeur financier de la Société nationale d’électricité (SNEL), Nicolas Muhiya Lumbu, a estimé que « la rencontre a été une très bonne opportunité pour Mme la ministre du Portefeuille de nous rappeler nos obligations en ce qui concerne le processus de transformation des entreprises en sociétés commerciales ». C’est un avenir radieux qu’il voit devant lui pour ces entreprises en mutation, tout en reconnaissant l’immensité du travail à réaliser sur le processus de transformation. « Pour ce qui concerne l’avenir, je crois que l’évolution est bonne. Il est vrai que travail est immense, parce qu’il fallait procéder à l’évaluation de tout le patrimoine de la Snel qui est très important. Au stade actuel, il y a le capital social minima qui a été fixé de commun accord avec le Copirep. Nous attendons la finalisation », a-t-il déclaré.
Quant à la Regideso, son administrateur directeur général, Mukala yi Mwema, a reconnu la nécessité du recadrage fait par la ministre du Portefeuille. « Je crois qu’il était nécessaire qu’on puisse faire le recadrage par rapport au processus de transformation des entreprises publiques, autant qu’il était nécessaire de faire un rappel de cela pour pouvoir galvaniser encore les énergies, les efforts pour réaliser ce travail », a-t-il fait remarquer.
Au cours de la rencontre que la ministre du Portefeuille, Jeannine Mabunda a eue avec les mandataires des entreprises publiques en train d’être transformées en sociétés commerciales, elle a rappelé plusieurs directives à observer, notamment la visibilité des actions de ces entreprises sur le terrain dans le cadre des 5 chantiers. Elle leur a rappelé qu’elles doivent initier des projets à impact visible et de nouer des partenariats secteur privé-public.
Kléber Kungu

Sodema : le Comité sectionnaire de Mont-Ngafula installé

Dimanche 24 octobre
Sodema : le Comité sectionnaire de Mont-Ngafula installé
La Comité sectionnaire de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) de la commune de Mont-Ngafula, l’une des plus grandes des 24 communes de Kinshasa, vient d’être installé dimanche 24 octobre au n° 16 de l’avenue Route de Matadi au quartier Sans Fil. L’acte officiel d’installation a été posé par le président du Comité de gestion de la Sodema, Dieudonné Bifumanu Nsompi par la remise d’un parapluie. La section de Mont-Ngafula est la 2ème à être installée en l’espace de 5 mois après celle de Kisenso le 13 juin 2010.
« Je vous remets ce parapluie pour vous permettre de bien protéger vos poussins ». C’est en cees termes que le président Dieudonné Bifumanu s’est adressé au président du Comité sectionnaire de la Sodema Mont-Ngafula, Benoît Mbupa. Celui-ci venait de déclarer auparavant qu’il est « celui qui, comme la poule, accepté d’être foudroyé pour protéger ses poussins ».
« Protéger les poussins », c’est-à-dire tous les Manianga, sous sa responsabilité, reste un défi que le président de la section Mont-Ngafula tient à relever. Voilà pourquoi, dans son mot de circonstance, il a, séance tenante, remis au président national de la Sodema, un document contenant quelques projets de sa section. C’est qu’il a estimé que le moment n’était plus aux discours creux, mais farci de promesses. « Protéger les poussins » implique entre autres assurer leurs arrières. Comment alors les assurer si on ne se lance pas dans des projets de développement, cheval de bataille du Comité de gestion de la Sodema.
Se voulant rassembleur et visionnaire, Benoît Mbupa a demandé à tous les Manianga de s’unir et de pratiquer la politique de récupération des fils égarés et d’éviter de parler du mal des autres. Il a eu une pensée pieuse aux grandes figures des Dix secteurs, ancêtre de la Sodema et pour lesquelles une minute a été observée.
Union, unité, amour mutuel, lutte contre la pauvreté, développement, sont entre autres les maîtres mots qui ont retenti dans les différentes adresses de ceux qui ont eu à exprimer leur vision de la Sodema. Le président du Collège des sages, Jean Hekamanu Mundele, a exhorté ses pairs à préserver jalousement la Sodema pour s’attendre, en retour, au bonheur (eux et leurs enfants), et en vue d’éviter d’être d’éternels porteurs de mallettes des autres. Il a estimé que si Dieu est placé devant toutes choses, la Sodema durera longtemps. En effet, a-t-il conclu, si l’Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent le font en vain. Il a invité tous les Manianga à être fiers d’être tels en les appelant à l’unité, à l’amour et à répondre toujours massivement aux réunions de leur association. Il a également souligné le caractère apolitique de la Sodema, une ASBL. Ce qui n’empêche pas ses membres de briguer des postes à tous les niveaux lors des élections à venir.

Les 3 virages du pays
Pour le président de la Sodema, l’histoire de la RDC a connu 3 grands virages, les 2 premiers chacun avec 4 décennies chacun. Le premier virage, qui part de 1885, va aboutir en 1921, avec l’avènement du prophète Simon Kimbangu. Le deuxième, en 1960, vit le pays accéder à la souveraineté internationale en 1960. L’orateur a souligné le rôle capital joué par les Manianga au cours de 2 virages. Quant au 3ème virage, il s’agit du développement dont le pays a grandement besoin et le président Joseph Kabila parle constamment. La RDC doit mener une lutte sans merci contre la pauvreté. Quel rôle les Manianga doivent jouer dans cette lutte ? S’est-il interrogé.
Voilà qui constitue la préoccupation majeure de la Sodema traduite par une stratégie mise en œuvre dans 2 projets phare : le ‘’Mariage agricole’’ et l’’’Opération arbres fruitiers’’ que le président du Comité de gestion avait développés en début de 2009 au cours d’une conférence de presse organisée à Notre dame de Fatima. Il a souligné l’importance de ces projets dans le développement du pays, du Manianga en particulier et que grâce à eux, la Sodema peut s’estimer heureuse d’ouvrir certaines portes.
Il a échu au conseiller administratif Lunsevila Miyenikini de présenter brièvement la Sodema, de l’historique à ses organes en passant par ses objectifs et ses différents membres, l’élection du président du Comité de gestion et des autres membres. Pour lui, la vie ou la mort de cette ASBL est entre les mains des Manianga.
Des personnalités comme Nestor Diambwana, ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo, le professeur Dianzungu dia Biniakunu et Pierre Kilubukila, un opérateur de développement résidant à Paris ont rehaussé de leur présence l’installation des membres du Comité sectionnaire de Mont-Ngafula. Ils ont exprimé leur joie de se retrouver parmi les leurs. Si le premier s’est réjoui de l’élargissement de l’espace manianga, le deuxième a invité les Manianga à développer le Manianga et le pays.
Benoît Mbupa (président), Wuludianga Modeste (1er vice-président), Basilua Jonathan (2ème vice-président), Luvangadio Jean (3ème vice-président), Diela Lukabu (1er secrétaire), M. Nkebasani (2ème secrétaire), M. Mbombo (1ère trésorière), Mme Ntangu (2ème trésorière), Luyindiladio Bruno (1er conseiller principal), Mpasi Marcel (2ème conseiller principal), M. Diluvengi (3ème conseiller principal), Donatien Minuku (Conseil des sages), Makamba Edouard (Mobilisation & Relations publiques) constituent le Comité sectionnaire de Mont-Ngafula.
Les membres du Comité de gestion de la Sodema, y compris ceux des sections, notamment ceux déjà installés (Kisenso et Mont-Ngafula) ont beaucoup de défis à relever. Les chants exécutés par le groupe folklorique Ndara ont renfermé bien des messages adressés au président national de la Sodema, l’invitant de s’occuper des enfants pour qu’en retour ils prennent soin de lui. « Bifumanu, tunga bana, bana bakubomba » ou « Tomisa bana, bana bakutomisa ».
Kléber Kungu

Jeannine Mabunda rappelle les mandataires publics à l’ordre

Processus de transformation des entreprises publiques
Jeannine Mabunda rappelle les mandataires publics à l’ordre
Le processus de transformation des entreprises publiques doit prendre fin au plus tard le 31 octobre et qu’il n’y aura pas de prolongation du Premier ministre, Adolphe Muzito. Le temps qui reste est un temps court et stratégique. En plus, face à la non-visibilité des actions des entreprises publiques, les mandataires publics sont désormais appelés à communiquer et vulgariser sur leurs actions aussi bien à Kinshasa qu’en provinces et à faire du partenariat secteur privé-public leur préoccupation majeure. C’est le rappel d’ordre fait par la ministre du Portefeuille, Jeannine Mabunda aux mandataires des entreprises publiques devant être transformées en sociétés commerciales. C’était lundi 25 octobre dans la salle de réunions pimpant neuf de ce ministère.
Avec un ton ferme, clair et sans évoque, la ministre Jeannine Mabunda a rappelé aux mandataires des entreprises publiques devant se transformer en sociétés commerciales qu’ils n’ont plus que quelques jours pour finaliser les dossiers de leurs entreprises, avant de les déposer au Gouvernement.
Jeannine Mabunda a rappelé le sens de la promulgation par le chef de l’Etat Joseph Kabila des quatre lois sur la réforme du Portefeuille de l’Etat. Il ambitionnait ainsi « de restructurer, de moderniser et de rendre désormais nos entreprises performantes et capables de fournir des services et biens publics de qualité à la population ». En décidant de faire de ses entreprises publiques des sociétés commerciales, le propriétaire entendait s’offrir des moyens de sa politique. Considérées comme « le socle du portefeuille, elles ont été appelées à être compétitives et rentables » pour « contribuer significativement tant à la croissance économique qu’à l’amélioration du budget de l’Etat. »
Les mandataires doivent faire la course à la montre : d’ici le 31 décembre 2010, ils n’ont plus que deux mois, mais en réalité, 35 jours seulement leur restent pour que le dossier soit finalisé. Ce qui fait dire à la patronne du Portefeuille que « le temps qui nous reste est un temps court et stratégique » D’autant que cela a été souligné avec clarté, lors de l’adresse du Premier ministre au Parlement à la session plénière de présentation du projet du budget 2011, lundi 18 octobre, que « le processus de transformation des entreprises publiques sera bouclé avant la fin de » 2010.

Les entreprises publiques appelées à communiquer
Jeannine Mabunda a également attiré l’attention des mandataires publics sur le fait que l’opinion nationale déplore que leurs entreprises ne communiquent pas, c’est-à-dire qu’elle « ne perçoit plus les réalisations en terme de progrès » de leurs entreprises. La ministre du Portefeuille a déploré le fait qu’en dépit du rappel fait à ce sujet, lorsqu’il a été instruit aux mandataires publics « de communiquer et vulgariser sur leurs réalisations tant à Kinshasa qu’en provinces » les choses n’ont pas évolué positivement, excepté « quelques cas notables ». Voici pourquoi il a demandé à l’Anep d’organiser, d’ici au 30 novembre, une collecte d’information par entreprise et par provinces avec photos à l’appui.
Cette démarche, selon Jeannine Mabunda, vise à traduire par les faits visibles, l’exécution par les mandataires de la politique de 5 chantiers et de réforme avec résultats, qui est la politique du gouvernement. Il s’agit de démontrer au Gouvernement les réalisations à impact visible des entreprises publiques dans le secteur. Aussi les mandataires publics ont été invités à « poursuivre la réalisation de quelques projets à impact visible… » Il est attendu d’eux « des projets qui changent l’image de marque des entreprises, ceux qui répondent aux besoins réels de la population ou de la clientèle ».
Pour la ministre du Portefeuille, ce n’est pas des échanges de lettres entre les directions générales et les syndicats des entreprises publiques, les administrations qui va changer le Congo. « ce qui va faire avancer le Congo, a-t-elle annoncé, c’est notre capacité ensemble à continuer sur le chemin des projets à impact visible ». Les efforts réalisés à ce sujet sont tels qu’il faut « renforcer, consolider la démarche, puisqu’il faut tenir compte des délais qui nous sont assignés par le Gouvernement. Dans le secteur de transport notamment, parce qu’il a fait l’objet de longs débats, de longs échanges entre le vice-Premier ministre en charge des questions économiques et les membres du Gouvernement, le secteur de transport est attendu fermement au titre de projet à impact visible. »

Insistance sur le partenariat privé-public
Jeannine Mabunda a insisté sur l’importance du partenariat secteur privé-public. Elle a rappelé que « par une note, le gouvernement a donné une instruction pour que nous puissions aller vers un partenariat secteur privé-public. Cela concerne l’Onatra, la RVA, la SNCC (mais celle-ci a trouvé un financement de la Banque mondiale). « Il fait que vos entreprises s’impliquent », a-t-elle insisté, les invitant à devenir des créateurs des projets à impact visible, d’autant que l’appréciation des équipes de gestion dépendra largement de leur capacité à réaliser la mutation en sociétés commerciales au 30 novembre.
Elle a relevé le fait que depuis quelques décennies, la RDC enregistre un faible taux d’absorption de crédits disponibles auprès des bailleurs. Cela est dû au fait que ces projets à financer manquent presque des études de préfaisabilité. Ce qui fait que bien des projets exécutés sont tous conçus à l’extérieur des entreprises.
La patronne des entreprises publiques a invité ses interlocuteurs d’être comptables des affaires publiques pour une gestion rationnelle, prudente. « Cette responsabilité, vous devez l’apprendre dans un sens proactif en vous rendant dignes de la nouvelle liberté que le Gouvernement vous a donnée. La prudence implique aussi que les actes que vous posez soient des actes compatibles avec votre fonctionnement interne et vos règlements. »
Dans le débat qui s’est ensuivi, quelques mandataires publics ont exprimé les difficultés qu’ils éprouvent dans la gestion courante des affaires. Il s’agit des mandataires de l’Onatra, de la Compagnie maritime du Congo (CMDC), la RVA, la Cadeco, Lacs, Le responsable de l’Anep a déploré les saisies que les régies financières opèrent sur les comptes bancaires de certaines entreprises publiques, estimant que la manière dont ces saisies sont en train d’être faites donne l’impression qu’on souhaite la disparition des entreprises. Il a également déploré l’image qu’une certaine presse fait des entreprises, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes.
A ce sujet, la ministre du Portefeuille a demandé aux mandataires d’être courageux si la presse se met à les vilipender. En effet, victime elle-même de cette campagne, elle a déclaré que si elle devait prendre en compte constamment tout ce que la presse rapporte, elle ne travaillerait plus.
L’ADG a.i. de l’Onatra, quant à lui, s’en est pris à la manière dont la justice congolaise est rendue. Il s’est appuyé sur le tristement célèbre dossier du site SOCOPAO où, après la démolition par l’Hôtel de ville des maisons construites anarchiques dans la concession de l’Onatra, un groupe de 20 personnes dont les maisons étaient démolies s’étaient liguées pour porter plainte contre l’entreprise. Aussi a-t-il demandé à la ministre du Portefeuille de s’impliquer pour aider l’Onatra à avoir gain de cause dans cette affaire.
Le Dircaba du Premier ministre, M. Mukoko a insisté sur le fait que le Premier ministre n’entend pas proroger le délai du processus de transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales car, a-t-il annoncé, le pays veut basculer vers l’Ohada. Et pour la CMDC, il a souhaité plutôt un plan global qu’une restructuration de l’entreprise, au lieu de se limiter à l’acquisition de bateaux.
C’est par une note d’exhortation que Jeannine Mabunda a clos la partie du débat sur le dossier du partenariat secteur privé-public. Elle a invité ses interlocuteurs à s’y impliquer. « Il faut donc y aller car si vous ne le faites pas, on va le faire à votre place et contre vous. Il faut faire preuve d’audace et de volontarisme, car vous donnez l’impression de ne pas vouloir faire ce partenariat et pourtant vous voyagez pour prendre des contacts sur le partenariat, mais ça ne bouge pas. Le gouvernement veut voir que vous êtes capables de nouer des partenariats car vous êtes des Congolais ».
Kléber Kungu

samedi 23 octobre 2010



Après Kisenso
La Sodema implante sa section/Mont-Ngafula ce dimanche
C’est ce dimanche 24 octobre que la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) va installer les membres du Comité sectionnaire de Mont-Ngafula. Une grande fête qui a mobilisé tous les Manianga de Kinshasa, particulièrement ceux de la commune de Mont-Ngafula qui ont fait en grand les choses pour la réussite de cette cérémonie, la deuxième après celle de la commune de Kisenso il y a quelques mois. La cérémonie a été annoncée quelques jours plus tôt par des banderoles qui surplombent les artères de Kinshasa. Auparavant, plusieurs réunions du Comité de gestion de la Sodema, présidé par Dieudonné Bifumanu Nsompi, ont été tenues pour préparer la cérémonie.
Tous les Manianga habitant la commune de Mont-Ngafula se sont donné un grand rendez-vous au n° 16 de la Route de Matadi, au quartier Sans Fil, en se mobilisant comme un seul homme pour la réussite de la cérémonie d’installation des membres du Comité sectionnaire de leur commune.
Pour le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu Nsompi, joint au téléphone, l’installation du Comité sectionnaire de Mont-Ngafula constitue « une étape très importante car c’est à ce moment que l’on va confirmer notre présence à Kinshasa [la présence de la Sodema, NDLR]. Avec Mont-Ngafula, nous allons pouvoir pousser les autres communes à installer leurs sections ». Comme un enjeu, la section de « Mont-Ngafula constitue la confirmation de Sodema », a déclaré Dieudonné Bifumanu.
Après l’installation du Comité sectionnaire de Kisenso, la vague d’installation des sections dans d’autres communes de Kinshasa n’a fait que commencer. Comme si Kisenso a constitué un effet d’entraînement pour le reste d’autres communes. Ainsi, si tout va bien, le 7 novembre, c’est au tour de la section de Barumbu d’être installée. Celle-ci sera suivie notamment des sections de Ngiri-Ngiri où, selon le président national de la Sodema, « les choses évoluent à grand pas », de Lemba « qui s’organise déjà », de Kimbanseke.

A quand le Bas-Congo ?
L’installation des comités sectionnaires est en passe de connaître sa vitesse de croisière. Le président Dieudonné Bifumanu annonce les couleurs. « Après l’installation de 5 sections à Kinshasa, c’est le tour du Bas-Congo. Il est possible d’alterner avec l’installation des sections dans la ville de Kinshasa. L’installation de la section de Matadi peut même intervenir après l’installation du Comité sectionnaire de N’djili », a-t-il fait savoir.
En effet, des nouvelles qui nous parviennent de l’intérieur du Bas-Congo atteint par les échos de la Sodema sont telles que la Sodema y est attendue avec beaucoup d’impatience. A ce jour, les dirigeants de la Sodema ont du pain sur la planche. Car de partout, à Kinshasa comme dans la ville de Kinshasa, l’afflux des demandes d’installation des sections commencent déjà à déjouer les pronostics.
Les choses se passent de manière que rien n’est laissé et rien n’est fait au hasard. En prévision de l’installation des sections, 11 000 cartes de membre ont déjà été imprimées et sont déjà disponibles depuis plusieurs mois.
La Sodema, une association sans but lucratif et apolitique. Elle est composée de toute personne originaire de l’espace manianga. Cet espace est composé de tous les dix secteurs du territoire de Luozi (Balari, De la Kenge, Kimbanza, Kimumba, Kinkenge, Kivunda, Mbanza-Mona, Mbanza-Ngoyo et Mongo-Luala ; de trois secteurs du territoire de Mbanza-Ngungu (Ntimansi, Gombe-Matadi et Lunzadi ; du secteur de Wombo du territoire de Songololo et de deux secteurs d’Isangila et de Sumbi du territoire de Seke-Banza.
Les 15 membres du Comité de gestion, dont le mandat court jusqu’en 2012, (le président, le 1er vice-président, le 2ème vice-président, le 3ème vice-président, secrétaire général, le secrétaire général adjoint, le trésorier général, le secrétaire général adjoint, le chargé des relations publiques, le conseiller administratif, le conseiller juridique, le conseiller socio-culturel, le conseiller technique et le conseiller économique, ont été élus respectivement le 13 juillet 2008 (le président) et le 12 octobre 2008 (les autres membres).
Ses membres sont de 5 ordres : les membres de droit, les membres effectifs, les membres associés, les membres sympathisants et les membres d’honneur. Ses organes sont l’Assemblée générale, le Comité de gestion, le Collège des sages et le Collège des commissaires aux comptes.
Kléber Kungu

vendredi 22 octobre 2010

La Sodema implante sa section/Mont-Ngafula ce dimanche

Après Kisenso
La Sodema implante sa section/Mont-Ngafula ce dimanche
C’est ce dimanche 24 octobre que la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) va installer les membres du Comité sectionnaire de Mont-Ngafula. Une grande fête qui a mobilisé tous les Manianga de Kinshasa, particulièrement ceux de la commune de Mont-Ngafula qui ont fait en grand les choses pour la réussite de cette cérémonie, la deuxième après celle de la commune de Kisenso il y a quelques mois. La cérémonie a été annoncée quelques jours plus tôt par des banderoles qui surplombent les artères de Kinshasa. Auparavant, plusieurs réunions du Comité de gestion de la Sodema, présidé par Dieudonné Bifumanu Nsompi, ont été tenues pour préparer la cérémonie.
Tous les Manianga habitant la commune de Mont-Ngafula se sont donné un grand rendez-vous au n° 16 de la Route de Matadi, au quartier Sans Fil, en se mobilisant comme un seul homme pour la réussite de la cérémonie d’installation des membres du Comité sectionnaire de leur commune.
Pour le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu Nsompi, joint au téléphone, l’installation du Comité sectionnaire de Mont-Ngafula constitue « une étape très importante car c’est à ce moment que l’on va confirmer notre présence à Kinshasa [la présence de la Sodema, NDLR]. Avec Mont-Ngafula, nous allons pouvoir pousser les autres communes à installer leurs sections ». Comme un enjeu, la section de « Mont-Ngafula constitue la confirmation de Sodema », a déclaré Dieudonné Bifumanu.
Après l’installation du Comité sectionnaire de Kisenso, la vague d’installation des sections dans d’autres communes de Kinshasa n’a fait que commencer. Comme si Kisenso a constitué un effet d’entraînement pour le reste d’autres communes. Ainsi, si tout va bien, le 7 novembre, c’est au tour de la section de Barumbu d’être installée. Celle-ci sera suivie notamment des sections de Ngiri-Ngiri où, selon le président national de la Sodema, « les choses évoluent à grand pas », de Lemba « qui s’organise déjà », de Kimbanseke.

A quand le Bas-Congo ?
L’installation des comités sectionnaires est en passe de connaître sa vitesse de croisière. Le président Dieudonné Bifumanu annonce les couleurs. « Après l’installation de 5 sections à Kinshasa, c’est le tour du Bas-Congo. Il est possible d’alterner avec l’installation des sections dans la ville de Kinshasa. L’installation de la section de Matadi peut même intervenir après l’installation du Comité sectionnaire de N’djili », a-t-il fait savoir.
En effet, des nouvelles qui nous parviennent de l’intérieur du Bas-Congo atteint par les échos de la Sodema sont telles que la Sodema y est attendue avec beaucoup d’impatience. A ce jour, les dirigeants de la Sodema ont du pain sur la planche. Car de partout, à Kinshasa comme dans la ville de Kinshasa, l’afflux des demandes d’installation des sections commencent déjà à déjouer les pronostics.
Les choses se passent de manière que rien n’est laissé et rien n’est fait au hasard. En prévision de l’installation des sections, 11 000 cartes de membre ont déjà été imprimées et sont déjà disponibles depuis plusieurs mois.
La Sodema, une association sans but lucratif et apolitique. Elle est composée de toute personne originaire de l’espace manianga. Cet espace est composé de tous les dix secteurs du territoire de Luozi (Balari, De la Kenge, Kimbanza, Kimumba, Kinkenge, Kivunda, Mbanza-Mona, Mbanza-Ngoyo et Mongo-Luala ; de trois secteurs du territoire de Mbanza-Ngungu (Ntimansi, Gombe-Matadi et Lunzadi ; du secteur de Wombo du territoire de Songololo et de deux secteurs d’Isangila et de Sumbi du territoire de Seke-Banza.
Les 15 membres du Comité de gestion, dont le mandat court jusqu’en 2012, (le président, le 1er vice-président, le 2ème vice-président, le 3ème vice-président, secrétaire général, le secrétaire général adjoint, le trésorier général, le secrétaire général adjoint, le chargé des relations publiques, le conseiller administratif, le conseiller juridique, le conseiller socio-culturel, le conseiller technique et le conseiller économique, ont été élus respectivement le 13 juillet 2008 (le président) et le 12 octobre 2008 (les autres membres).
Ses membres sont de 5 ordres : les membres de droit, les membres effectifs, les membres associés, les membres sympathisants et les membres d’honneur. Ses organes sont l’Assemblée générale, le Comité de gestion, le Collège des sages et le Collège des commissaires aux comptes.
Kléber Kungu

mercredi 20 octobre 2010

33 mineurs : des invitations qui n’en finissent pas

Chili
33 mineurs : des invitations qui n’en finissent pas
Les invitations ne cessent d’affluer vers les 33 mineurs chiliens sauvés mercredi 12 octobre après plus de deux mois passés à 700 mètres sous terre dans le désert de l'Atacama. Après la Grèce, c’est au tour de la Jamaïque d’offrir des vacances de rêve à ceux qui sont devenus des stars planétaires. La Jamaïque a offert samedi 16 octobre des vacances gratuites sur ses plages de rêve aux 33 mineurs chiliens. La proposition émane du ministre du Tourisme, Edmund Bartlett, et d'un riche homme d'affaires local, Gordon «Butch» Stewart, qui possède une chaîne d'hôtels à la Jamaïque et dans les Caraïbes, Sandals Resorts.
Les invitations jamaïcaines concernent également les épouses et les sauveteurs des 33 mineurs. Le ministre a précisé que l'offre s'étendait aux épouses des 33 mineurs de la mine de San José ainsi qu'aux sauveteurs qui ont permis leur remontée sains et saufs. «Il est tout à fait normal que la Jamaïque tende une main fraternelle à nos frères et soeurs d'Amérique du Sud qui ont enduré une telle épreuve et en sont sortis victorieux contre tous les pronostics», a commenté l'homme d'affaires.
D’autres invitations sont venues enrichir la collection des invitations des mineurs. Lors de la visite d'État du week-end dernier du Président chilien Sebastian Pinera au Royaume-Uni, les 33 mineurs chiliens ont bénéficié d’une autre invitation : celle collective de l’équipe de Manchester United et Vina Concha y Toro remise par Sir Alex Ferguson, le président du club de football de Manchester United, et Rafael Guilisasti, vice-président de Vina Concha y Toro, le plus important producteur de vin au Chili et nouveau sponsor de l'équipe de football la plus célèbre d'Angleterre.
Après une présentation officielle par Sir Alex d'un maillot de l'équipe dédicacé, M. Guilisasti a félicité le Président chilien pour son engagement sans faille en faveur de cette opération de sauvetage et a rendu hommage au niveau de professionnalisme dont ont fait preuve les sauveteurs. Manchester United et Vina Concha y Toro ont ensuite remis une invitation conjointe aux 33 mineurs chiliens pour se rendre à Manchester en 2011 assister à un match de Premier League au légendaire Old Trafford.
" Nous sommes heureux de distinguer le peuple chilien, en la personne de notre Président ", a affirmé M. Guilisasti " et souhaitons exprimer l'admiration de notre société pour le travail remarquable effectué durant cette opération de sauvetage. De l'héroïsme et de la force de caractère affichés par ces mineurs à la gestion et à logistique mise en place par les techniciens de très haut niveau qui ont travaillé pour parvenir à cette issue heureuse, tout cela est un exemple des valeurs d'engagement, d'esprit d'équipe et de leadership en lesquelles nous croyons fortement et que nous partageons à Vina Concha y Toro.
Sachant que nombre de ces 33 mineurs sont de grands amateurs de football, l'invitation à assister à un match de niveau international à Old Trafford sera, nous l'espérons, particulièrement appréciée. " Sir Alex Ferguson a ajouté : " Le miracle de San Jose est l'une des histoires les plus remarquables que j'ai jamais entendue. Le courage, la bravoure et l'endurance de ces mineurs et de l'équipe de sauvetage sont exemplaires. C'est un privilège que de pouvoir leur remettre une invitation à Old Trafford. "
Manchester United, club le plus riche du monde, tient également à son image de marque. Le club mancunien ne pouvait donc pas passer à côté de l'aventure extraordinaire des 33 mineurs chiliens de San José, sauvés après plus de deux mois passés sous terre. Et ce d'autant plus qu'un ancien joueur pro figurait au rang de ces "treinta y tres", le désormais célèbre Franklin Lobos. Pour saluer le courage de ces héros modernes - et se faire un joli coup de pub aussi -, United a donc décidé de leur offrir un déplacement à Old Trafford, "le théâtre des rêves".
Au début du mois, c'est le Real Madrid, autre club au rayonnement mondial, qui avait envoyé au Chili des maillots dédicacés par les stars de l'équipe avec le numéro 33 dans le dos. Son rival barcelonais n'a pas été en reste et son nouvel avant-centre, David Villa, lui-même fils de mineur, a fait parvenir deux maillots dédicacés en début du mois. L’un portait l’inscription "courage les mineurs !", l’autre le n°7, celui qu'a porté Lebos au cours de sa carrière.
"Enfant, j'ai vécu autour de la mine. C'est toujours la même chose. Espérons que cette situation permette d'améliorer les infrastructures et que cela ne se reproduise pas", a expliqué Villa. En France, c'est le RC Lens, évidemment proche du milieu minier, qui a fait parvenir un maillot dédicacé. Moins médiatique mais certainement plus symbolique que les invitations promises par United...
Désormais, l’épopée des invitations en faveur de ceux qui sont devenus des héros nationaux du Chili n’a fait que s’ouvrir.
Kléber Kungu

L’inégalité des sexes contribue à l’insécurité alimentaire

Agriculture, eau, hygiène et assainissement, éducation
L’inégalité des sexes contribue à l’insécurité alimentaire
En dépit de leur rôle central dans l’alimentation, les femmes n’ont pas les mêmes opportunités économiques et sociales. Aussi faut-il renforcer l’efficacité de l’aide en sécurité alimentaire par la prise en compte de l’égalité des sexes. La constatation est faite par un collectif d’ONG humanitaires internationales (FAO, ACF Usa, Unicef) au cours d’un café de presse organisé dernièrement à Kinshasa par le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Pour ces ONG, l’inégalité des sexes constituent, donc, un facteur qui contribue à l’insécurité alimentaire.
La FAO, le Pam et 11 ONG nationales et internationales (ACF Usa, Afedem, Approna, Caritas, CRS, Diobass, Heal Africa, NRC, VSF, Women for Women, World Vision), membres du cluster sécurité alimentaire du Nord-Kivu mènent, depuis avril 2010, une enquête participative avec les communautés pour comprendre les rôles et les besoins spécifiques des paysannes et des paysans.
Les résultats de cette analyse réalisée sur 138 groupes de discussion séparés animés avec 355 femmes et 295 hommes, et portant sur les questions suivantes : quelle est la division des tâches ? Qui utilise, qui décide et qui possède les ressources et bénéfices essentiels à la sécurité alimentaire du ménage ? montrent que les femmes sont loin d’être les plus bien loties.
Six points ont été pris en compte : la terre, les ressources, la finance, le temps, la formation et la décision. Pour le premier point, le résultat est tel que ‘’si la terre est cultivée par les deux conjoints, les hommes en ont la possession systématique et exclusive. Il en est de même pour la maison.’’ Quant à l’utilisation des ressources, il est constaté que les femmes n’utilisent et ne contrôlent que des biens de peu de valeur. « L’utilisation et le contrôle par les femmes des ressources du foyer est d’autant plus faible que le bien a de la valeur… Ainsi, le vélo, la machette, la radio, le téléphone sont avant tout utilisés par les hommes et exclusivement possédés par eux. Les femmes sont propriétaires d’objets de valeur moindre, en lien avec leurs responsabilités domestiques. Plus la valeur du bétail est importante, plus il appartient à l’époux […} Le petit élevage, assuré par les femmes, est davantage la possession du mari », note le document résumant les résultats de l’analyse, dont L’Observateur a obtenu copie.
L’inégalité en défaveur des femmes dans le secteur de la finance est patente. Le document souligne l’inégalité qui existe dans l’accès aux bénéfices de la production agricole. Si l’argent et l’épargne sont accessibles au couple, mais avec avantage marqué pour l’époux, ils restent du contrôle exclusif du mari. Le document note que les femmes ont des difficultés d’accéder au crédit.

Les femmes travaillent 17 heures/jour, les hommes 7heures
La répartition du temps du couple est faite inégalement. Le document fait observer que « les hommes effectuent les travaux physiques (souvent sur une période délimitée), tandis que les femmes assurent les tâches répétitives et gourmandes en temps [...] Les femmes, principales productrices agricoles et chargées des tâches domestiques, travaillent en moyenne 17 heures par jour contre 7 heures pour les hommes. » Par voie de conséquence, les hommes, qui travaillent peu, se reposent durant beaucoup de temps, tandis que les femmes ont peu de temps de repos, étant donné qu’elles travaillent beaucoup. « Notre grand loisir, c’est le sommeil », avait déclaré une femme, selon Delphine Brun, conseillère GenCap pour l’égalité des sexes dans l’aide humanitaire.
Quant à la formation, les hommes accèdent à la formation de façon privilégiée et ils ont la primauté de la décision à prendre sur la formation des membres de la famille. En plus, c’est le mari qui décide prioritairement sur ce qui doit être « produit, vendu ou consommé ». Et ce sont les hommes qui accèdent exclusivement aux réunions publiques et « prennent seuls les décisions qui concernent la communauté ».
Aussi, face à ces inégalités criantes à l’égard des femmes, les ONG humanitaires plaident en faveur d’une prise en compte des besoins différenciés des hommes et des femmes pour rendre l’aide humanitaire efficace et équitable.
Cela dit, lorsque les besoins et les priorités des deux sexes sont pris en compte, tout le monde y trouve son compte : acteurs humanitaires, la communauté. Les premiers gagnent en image qui reste positive, avec une réduction des impacts négatifs de leurs projets…
Abdou Dieng, coordonnateur ai de l’action humanitaire en RDC, a souligné le rôle que les médias, partenaires des ONG humanitaires pour relayer leur plaidoyer, sont appelés à jouer dans la sensibilisation sur les inégalités des sexes.
Kléber Kungu

J.-P. Bemba pourra être jugé par la CPI

Le dernier verrou ayant saut
J.-P. Bemba pourra être jugé par la CPI
Après maints reports, le procès de Jean-Pierre Bemba peut enfin avoir lieu. Après que les juges de la CPI ont rejeté l’exception d’irrecevabilité de la procédure, J.-P. Bemba peut maintenant être jugé par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en République centrafricaine. "La chambre d'appel confirme la décision contestée et rejette l'appel", a déclaré la présidente de la chambre d'appel, Anita Usacka.
L'ouverture du procès de Jean-Pierre Bemba, l'ancien vice-président de la République Démocratique du Congo (RDC), prévue le 27 avril, avait été reportée plusieurs fois, les juges estimant dans "l'intérêt de la justice" que l'exception d'irrecevabilité soit tranchée avant le début du procès.
C’est le 25 février que les avocats de Jean-Pierre Bemba avaient soulevé ce qu’ils appellent une « exception d’irrecevabilité de la procédure » contre leur client. Les avocats du chairman avaient soutenu que celui-ci avait bénéficié d'un non-lieu en Centrafrique en septembre 2004 et que, par conséquent, il ne pouvait pas être à nouveau poursuivi pour les mêmes faits : meurtres, viols et pillages commis fin 2002-début 2003 par les rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC), présents à l'époque à Bangui pour tenter de sauver le régime d’Ange-Félix Patassé.
La chambre de première instance chargée de juger le prévenu avait rejeté, le 24 juin, l'exception d'irrecevabilité soulevée par la défense qui avait alors interjeté appel.
Par cette démarche, la défense, qui conteste l’incompétence de la justice centrafricaine pour juger son client, cherchait des voies et moyens pour retirer le dossier de la CPI pour le remettre devant un tribunal centrafricain. Mais la justice de la RCA se serait déclarée incompétente. Maître Kilolo, l’un des avocats de Jean-Pierre Bemba, considère comme « une anomalie » le fait que le dossier de son client se trouve devant deux juridictions différentes. De son côté, la Chambre d’appel de la CPI à La Haye vient de décider que l’ancien vice-président du Congo-Kinshasa sera jugé pour crimes de guerre en Centrafrique. La défense demande que ce procès se tienne le plus rapidement possible.

Maints reports du procès
Après plusieurs reports, le procès de Jean-Pierre Bemba tarde à connaître un début, alors que le prévenu est détenu à la prison de la Haye depuis plus de deux ans. Alors que son ouverture était prévue le 27 avril de cette année, le début du procès avait été reporté, la première fois, au 5 juillet. Ce report a été justifié par l’exception d’irrecevabilité soulevée par la défense de M. Bemba. La Cour avait expliqué dans un communiqué que « l’examen de la requête de la défense, ainsi que les observations des autres parties et participants, devrait être soumis à un calendrier raisonnable et réaliste et que leur examen ne pourrait être achevé avant la date initialement prévue pour l’ouverture du procès ». « Elle a également considéré qu’il est dans l’intérêt de la justice de trancher l’exception d’irrecevabilité avant le début des débats au fond étant donné que la défense argumente que le procès ne devrait pas se tenir devant la Cour ».
Il sera ensuite reporté au 14 juillet. Cet énième report a été décidé «pour des raisons administratives, notamment la probable modification de la composition de la chambre, et afin de faciliter les préparations nécessaires au début du procès», avait indiqué la CPI. Il était prévu que des audiences se tiennent les 14 et 15 juillet pour «entendre les déclarations d’ouverture des parties et participants». Elles seront suspendues durant les vacances judiciaires et reprendront le 30 août.

Libération ‘’provisoire’’ de Bemba
Plus d’une année de détention après, la CPI avait ordonné la libération « provisoire » de Jean-Pierre Bemba le 14 août 2009, à condition que le détenu trouve un pays d’accueil. Elle avait néanmoins ordonné qu’il serait maintenu en détention à La Haye tant que la Cour n’aurait pas décidé quel Etat l’accueillerait. Aussi la Cour devait-elle encore décider, au plus tôt en septembre 2009, quel Etat l’accueillera dans l’attente de son procès. Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait immédiatement fait appel.
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a immédiatement fait appel de la décision, arguant que M. Bemba, accusé de meurtre, viol et pillage en République centrafricaine, de crimes de guerre et contre l’humanité, « qui est toujours physiquement détenu à La Haye, doit rester en prison ».
Pour cela, la CPI a convoqué six Etats proposés par M. Bemba : la Belgique, la France, le Portugal, l’Italie, l’Allemagne et l’Afrique du Sud - en audience du 7 au 14 septembre pour « discuter dans le détail » d’un éventuel séjour de l’accusé sur leur territoire.« A ce stade, les Etats ont par principe exprimé des objections et des inquiétudes », reconnaît la juge Ekaterina Trendafilova dans la décision rendue vendredi. Elle ajoute que la « mise en liberté provisoire » de l’accusé obéira à des « conditions » qui devront être déterminées durant ces audiences.
La juge a souligné que M. Bemba s’était « bien comporté » en détention, n’avait jamais tenté d’influencer la procédure et avait « donné sa parole qu’il ne prendrait pas la fuite » lors d’une audience le 29 juin. Le maintien en détention de M. Bemba « n’est pas nécessaire pour faire en sorte qu’il apparaisse au procès », dont la date n’a pas encore été fixée, a estimé la juge, selon laquelle il n’y a pas de risque qu’il fasse obstacle à l’enquête ou commette à nouveau des crimes.

Refus des pays d’accueil, malgré les 20 garanties de la défense
Pour faire accepter la demande de libération provisoire de son client, Me Aimé Kilolo, avait proposé vingt « garanties » à la Cour. L’accusé était ainsi prêt à pointer chaque jour à un commissariat, à être surveillé 24 heures sur 24 et offrait de « prendre à sa charge tous les frais » causés à l’Etat hôte. Malheureusement, cela n’a pas suffi pour pousser les pays proposés à l’accueil à accepter M. Bemba. La Belgique, notamment, s’était montrée peu désireuse de l’accueillir. Arguant que sa présence pourrait « poser des problèmes de sécurité publique », en raison de l’existence d’une importante communauté congolaise, notamment à Bruxelles, au sein de laquelle l’ex-vice-président ne « fait pas l’unanimité ».
La France avait également décliné l’offre, estimant qu’elle « n’était pas en mesure » de l’accueillir. Jean-Pierre Bemba possède des propriétés et des comptes bancaires en Belgique où ses enfants sont scolarisés et a des « liens sociaux importants » en France. Il en était de même pour l’Afrique du Sud qui n’avait « fait aucune offre pour recevoir Bemba ».
Jean-Pierre Bemba, 47 ans, est accusé de meurtres, viols et pillages commis entre octobre 2002 et mars 2003 par les hommes de sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), envoyés en Centrafrique pour soutenir le régime du président Ange-Félix Patassé qui avait maille à partir avec la rébellion de François Bozizé, l’actuel président de la Centrafrique. Il est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Ancien vice-président de la République et candidat malheureux de la présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba avait fui le pays en avril 2007 à la suite des affrontements post électoraux survenus entre ses hommes et la Garde républicaine en pleine capitale de la RDC. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI, le numéro un du MLC sera arrêté en mai 2008 à Bruxelles, avant d’être transféré à La Haye, siège de la CPI, où il est placé en détention début juillet 2008.

Kléber Kungu

Kinshasa et Kigali unis face aux FDLR

A l’issue de deux jours de discussions
Kinshasa et Kigali unis face aux FDLR
Le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) veulent désormais unir leurs forces face aux indécrottables rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui ont la peau dure. Les ministres de la Défense des deux pays viennent d’achever une réunion de deux jours au cours de laquelle ils ont peaufiné des stratégies devant leur permettre de neutraliser les groupes rebelles armés qui écument la partie orientale de la RDC.
Le ministre congolais de la Défense, Charles Mwando Nsimba et son homologue rwandais James Kabarebe ont consacré deux jours à des discussions devant conduire leurs pays respectifs à mettre en place une stratégie de nature à venir à bout des rebelles rwandais qui terrorisent encore et toujours les populations de la partie orientale de la RDC.
Dans un communiqué commun, les ministres de la Défense des deux pays ont salué les avancées dans la neutralisation des groupes armés. Toutefois, le communiqué reste muet quant au bilan chiffré de ces opérations. Côté congolais, on persiste à nier une participation des troupes rwandaises aux opérations, mais on dit travailler de concert avec les Rwandais. Une prochaine rencontre est prévue à Kigali les 12 et 13 novembre.
Les rebelles des FDLR constituent pour la RDC et le Rwanda un ennemi commun. Après avoir trouvé des alliés, en l’occurrence les rebelles Maï-Maï de la région de Walikale au Nord-Kivu, les rebelles rwandais des FDLR continuent à montrer leur degré de nuisance parmi les populations de l’Est de la RDC. Ils sont particulièrement célèbres pour leurs violences à grande échelle caractérisées par des viols, des vols, des massacres, des tueries, des pillages.
Le ministre rwandais de la Défense James Kabarebe a quitté Kinshasa le 18 octobre 2010 après deux jours des discussions avec son homologue congolais Charles Mwando Nsimba. Parti de la RDC au lendemain de la guerre d’agression en août 1998 avec les autres militaires rwandais, c’est la première fois que James Kabarebe est revenu à Kinshasa où il était chef d’état-major de l’armée congolaise, sous Laurent Désiré Kabila entre 1997/1998. A l’époque, ils venaient de renverser ensemble le régime Mobutu. Ensuite, il avait repris le même poste mais dans l’armée rwandaise cette fois en guerre contre Kabila père, puis fils.
Les rebelles rwandais des FDLR étant devenus l’ennemi commun des deux pays, les enjeux sont tels que Kinshasa et Kigali s’unissent et se réconcilient pour traquer une fois pour toute cet ennemi commun qu’ils avaient commencé à traquer depuis janvier 2009. Aujourd’hui ministre de la Défense du Rwanda désormais réconcilié avec le Congo, est revenu pour parler de lutte contre un ennemi commun : les FDLR, Forces démocratiques de libération du Rwanda, -groupe issu des anciens génocidaires rwandais.

Arrestation de Callixte Mbarushimana
Le 11 octobre 2010, les rebelles des FDLR ont connu un sérieux revers avec l’arrestation à Paris de leur secrétaire exécutif, Callixte Mbarushimana. Il y vivait depuis des années et c’est à partir de là qu’il dirigeait ce groupe armé qui sème la terreur depuis au Kivu. L’arrestation de Callixte Mbarushimana était fort attendue depuis. Aujourd’hui, elle est une réalité, sur mandat de la CPI. Recherché pour crimes de guerre et contre l'humanité commis au Kivu, Callixte Mbarushimana sera ainsi le premier prisonnier non Congolais.
La nouvelle de l’arrestation de Callixte Mbarushimana, le chef présumé des FDLR, un groupe rebelle rwandais accusé de viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC) a été saluée joyeusement par plusieurs capitales du monde. Sous le mandat d’arrêt international de la CPI, Callixte Mbarushimana, sujet rwandais, 47 ans, dirigeant des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), est accusé par la Cour de La Haye d'être impliqué avec son groupe dans plus de 300 viols dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC.
La CPI avait émis un mandat d'arrêt à son encontre le 28 septembre. Il a été placé dans un centre de détention et devait être présenté à un magistrat français puis écroué dans la soirée. Il était prévu qu’il soit présenté au procureur général de Paris dans un délai de 5 jours après son arrestation avant que la cour d'appel statue ensuite sur sa remise au CPI.
Cette arrestation avait été précédée, à la mi-novembre 2009, de celle en Allemagne d’Ignace Murwanashyaka et de son adjoint, Straton Musoni, les "numéros un et deux" officiels des FDLR. C’est de là qu’ils diffusaient communiqués et instructions aux soldats de la terreur sur le terrain.
Kléber Kungu

lundi 18 octobre 2010

Kampala restitue la partie du territoire congolais

Après quelques mois d'occupation illégale
Kampala restitue la partie du territoire congolais
Les autorités ougandaises viennent de restituer à la République démocratique du Congo (RDC) la partie du territoire congolais situé en territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, qu’elles avaient annexée par erreur. Cette partie mesure environ vingt hectares que l’Ouganda avait annexés à partir de la rivière Lubiriya, qui constitue la frontière naturelle entre l’Ouganda et la RDC.
Selon l’administrateur du territoire de Beni, cité par Radiookapi.net, c’est mercredi 13 octobre que la restitution de cette partie du territoire congolais a été faite aux autorités congolaises locales, à une soixantaine de kilomètres à l’est de la Beni. Cette partie du sol congolais avait été annexée depuis deux mois par des Ougandais, après avoir dévié volontairement la rivière Lubiriya de son lit naturel, avant de s’installer à l’intérieur du territoire congolais où ils s’étaient mis à cultiver leurs champs sur quelques kilomètres carrés.
Il a suffi que les Congolais dénoncent cette occupation illégale d’une partie de leur territoire par les Ougandais, pour que s’engagent des pourparlers pendant une semaine entre les autorités administratives de Beni et leurs homologues ougandais du district ougandais de Kasese.
A l’issue de ces pourparlers, la partie ougandaise, coincée, n’a pas hésité à reconnaître son erreur, à en croire l’administrateur du territoire de Beni, Justin Mukanya.

De nombreux différends frontaliers RDC-Ouganda
Depuis plusieurs années, les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et son voisin ougandais ont toujours été en dents de scie : à la base, de nombreux différends frontaliers dus généralement à la convoitise par l’Ouganda des richesses du sol et du sous-sol de la RDC. En effet, les mines d'or de la RDC, le pétrole du lac Albert dans la zone frontalière avec l'Ouganda poussent Kampala à revendiquer le poste frontalier de la RDC. Ce qui crée ainsi un nouveau prétexte de conflit frontalier entre les deux pays.
Il y a trois ans, la construction par la RDC d’un poste de police avait assombri les relations de l'Ouganda et la RDC. Ce poste de police était construit dans un "no man's land" entre les deux pays, dans la région de Mahagi (RDC), une importante localité commerciale sur la route qui mène à l'Ituri et à ses mines d'or. L’ îlot sur le lac Albert, très riche en pétrole, dans la même région était la véritable cause du différend entre les deux voisins. Kampala reprochait à Kinshasa d'avoir établi un poste-frontière sur les rives du Lac Albert, ce qu'il revendiquait comme étant son territoire, sans attendre la publication d'une étude ougandaise sur la question frontalière entre les deux pays. Pour l’Ouganda, par son commissaire du district de Nebbi, Betty Adima, c’était "une agression" et "une provocation".
Les conflits frontaliers entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda sont en effet nombreux. Ils sont d'autant plus difficiles à résoudre que cette frontière était devenue illusoire durant l'occupation ougandaise, qui a duré presque dix ans, de 1996 à 2005.
Les autorités ougandaises avaient tenté en vain d'arrêter la construction de ce poste de Police, qu'ils considéraient comme étant sur leur territoire, mais les autorités congolaises ont décidé de passer outre. A l’époque, l'Agence congolaise de presse (ACP) avait estimé que la frontière avait bougé ces dernières années dans cette région, en fonction du bureau chargé de taxer les marchandises du côté congolais de la frontière, avait été déplacé à l'intérieur des terres congolaises.
Avec le temps, les autorités ougandaises, soucieuses de récolter également des taxes de leur côté, s'étaient rapprochées de ce bureau et c'est toute la frontière qui est ainsi remise en question.
Le district de Nebbi longe le bassin du lac Albert où, en septembre 2008, le groupe pétrolier canadien Heritage Oil avait affirmé avoir découvert une réserve d'un potentiel de production de plus de 14 000 barils de pétrole par jour. Selon Heritage Oil, il s'agissait de la plus grosse réserve pétrolière jamais découverte en Ouganda.
La tension entre l'Ouganda et la RDC était montée d'un cran début août 2007 lorsque Kampala a accusé l'armée congolaise d'avoir tué un ingénieur britannique travaillant pour Heritage sur la partie ougandaise du lac. Le poste-frontière établi par la RDC est situé à Goli qui, comme la plupart des localités longeant la frontière de la région du West Nile, fait l'objet d'un contentieux entre les deux pays.
L’Ouganda n’est pas le seul voisin de la RDC à lui créer des problèmes frontaliers. L’Angola avait également eu maille à partir avec la RDC en violant ses frontières à Kahemba.
Kléber Kungu

Révision du procès du prophète Simon Kimbangu

Révision du procès du prophète Simon Kimbangu
La Haute cour militaire rejette la délocalisation des audiences
Au cours d’une une audience publique à la Haute cour militaire (HCM) de la Gombe à Kinshasa tenue vendredi 15 octobre, l’Eglise kimbanguiste, représentée par 5 avocats, a demandé la délocalisation du procès de son fondateur, le prophète Simon Kimbangu, à Mbanza-Ngungu (ex-Thysville) où il avait été condamné à mort, ainsi que 14 de ses co-détenus à des peines diverses. Après avoir jugé recevable la demande révision dudit procès, la Haute cour militaire de la Gombe a rejeté la demande de sa délocalisation. En obtenant la révision de son procès, du reste jugé inique, l’Eglise kimbanguiste tient, par cette occasion, à réhabiliter celui que le Conseil de guerre avait condamné injustement.
Pour la partie requérante, représentée par 5 avocats (Me Ngundu, Me Nsakala, Me Mpuku, Me Kumbi et Me Jolie), la demande de délocaliser le procès à Mbanza-Ngungu est justifiée par le fait que Mbanza-Ngungu (ex-Thysville) est à la fois le lieu de la commission des faits infractionnels par leurs clients, de leur arrestation et de leur détention. Les avocats de la partie requérante ont justifié la demande de délocalisation par le fait que cela permettra aux millions de fidèles de l’Eglise de fêter avec faste la réhabilitation du fondateur de leur Eglise et de faciliter l’identification des membres de famille des 14 co-détenus de Simon Kimbangu. Les avocats de la partie requérante ont tenu à rappeler à la Haute cour militaire l’une des maximes qui lui est chère :’’ Témoin de l’infraction, témoin de la répression’’, en la complétant avec une 3ème partie, ‘’témoin de la réhabilitation’’. Pour eux, la population, qui avait vécu ces trois étapes, puissent vivre cette réhabilitation. Voilà pourquoi, ont-ils conclu, la HCM doit permettre la délocalisation du procès à Mbanza-Ngungu. ‘’Il faudra que les descendants des co-détenus puissent voir la décharge sur ceux’’, a renchéri l’un des avocats.

Une réhabilitation non gagnée d’avance
Comme pour répondre à la partie requérante que la réhabilitation de Simon Kimbangu est loin d’être d’office gagnée, l’officier du ministère public, a rétorqué en ces termes : ‘’Le déplacement de Mbanza-Ngungu risque de violer l’article 250. Est-il acquis d’office que l’arrêt sur le banc réhabilitera Simon Kimbangu en se déplaçant à Mbanza-Ngungu ?’’ Avant de juger recevable la demande de délocaliser le procès, mais en la rejetant.
La partie requérante va revenir à la charge en prévalant la nécessité pour la HCM de se déplacer au lieu ou dans ses environs où il lui sera possible d’identifier les membres de famille des co-détenus du prophète Simon Kimbangu, estimant que la Cour ne va pas violer la réglementation en faisant le déplacement de Mbanza-Ngungu, car il permettra l’identification des détenus à travers les membres de leurs familles encore en vie ; ce qui est impossible à Kinshasa, en faisant valoir l’article 313 alinéa 1er du Code judiciaire militaire. Et la HCM de rétorquer en demandant si elle peut se déplacer seulement pour identifier les co-détenus. Ensuite, une fois sa réhabilitation obtenue, procès Il a été question de l’examen de la requête de l’auditeur général sur la révision du jugement du 3 octobre 1921 du Conseil de guerre de Thysville (aujourd’hui Mbanza-Ngungu). Celui-ci avait condamné le prophète Simon Kimbangu et consorts.
Dans le débat qui s’est ensuivi après la reprise de l’audience, la partie requérante a présenté des moyens de défense costauds pour faire infléchir la HCM, qui venait de rejeter sa demande de délocaliser le procès à Mbanza-Ngungu. Comme pour rafraîchir sa mémoire, les avocats ont rappelé l’histoire de l’arrestation, de l’incarcération et de la condamnation de Simon Kimbangu, sa mission évangélique caractérisée par des prophéties, des guérisons, qui n’avait rien avoir avec la subversion ou l’insurrection dont le Conseil de guerre l’avait accusé. Avant de montrer, plus loin, la contradiction qui avait existé dans la condamnation de Simon Kimbangu accusé d’organiser un mouvement insurrectionnel avant d’être blanchi par les mêmes accusateurs qui avaient estimé plus tard son mouvement n’était pas insurrectionnel et n’avait, par conséquent, aucune intention d’atteindre à la sûreté de l’Etat lorsque le 1er décembre 1960, ils vont reconnaître l’Eglise kimbanguiste. A cette reconnaissance devait s’ajouter, tout récemment, son élévation par le président Joseph Kabila, à titre posthume, au rang de héros national, au même titre que Patrice Eméry Lumumba et Mzee Laurent Désiré Kabila. ‘’Est-ce qu’un criminel peut être élevé au rang de héros national ?’’S’est interrogé l’un des avocats de la partie requérante.
Voilà pourquoi pour toutes ces raisons et d’autres, notamment sa lutte et ses prophéties en faveur des indépendances africaines, lui qui n’avait pour seul message que la paix en se proclamant envoyé spécial de Jésus Christ, l’Eglise kimbanguiste demande que sa mémoire soit réhabilitée. Pour la HCM, la partie requérante doit lui fournir, à défaut des originaux, des copies certifiées conformes à l’original des documents suivants : les arrêtés n° 427 du 16 novembre 1927, n° 211 de 1959 et n° 529 du 12 septembre 1945, le rapport du Procureur général, l’acte de reconnaissance de l’Eglise kimbanguiste par les colonisateurs le 1er décembre 1960, étant donné qu’ils constituent le fondement de sa requête.
L’Eglise kimbanguiste a introduit une demande de révision du procès du prophète Simon Kimbangu, fondateur de cette Eglise. Saisi de cette requête, le ministre de la Justice, Luzolo Bambi – qui a assisté à la première audience - par sa lettre du 18 septembre 2010, a enjoint à l’Auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) de procéder à la révision d’un procès jugé inique. En effet, par le jugement RP 7351 du 3 octobre 1921, le Conseil de guerre de Thysville (aujourd’hui Mbanza-Ngungu, NDLR), avait condamné le prophète Simon Kimbangu à 30 ans de prison et 14 de co-détenus à des peines diverses.
En attendant la prochaine audience prévue le 19 novembre courant, il est prévu la descente du conseiller rapporteur de la HCM à Mbanza-Ngungu pour des investigations sur l’identité des co-détenus.
Kléber Kungu

Portefeuille : une Commission d’enquête parlementaire ?

Assemblée nationale
Portefeuille : une Commission d’enquête parlementaire ?
Lorsqu’un député, pour avoir des éclaircissements sur une question donnée, interpelle un ministre par une question orale, la démarche est aussi constitutionnelle que légale. Mais lorsque cette même question orale se transforme en une Commission d’enquête parlementaire, voilà qui viole la Loi, précisément le Règlement intérieur qui régule l’Assemblée nationale. Alors que les articles 159 et 179 dudit règlement, les questions orales et écrites ne peuvent se muer qu’en interpellation et non en Commission d’enquête. La mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire étant conditionnée au respect d’une certaine procédure.
Ce qui se passe donc à l’Assemblée nationale sentirait la violation des lois, des mécanismes légaux que les députés nationaux ont eux-mêmes mis en place. Pourquoi cela ? Pourquoi les députés ont-ils décidé de faire de leur question orale une Commission d’enquête parlementaire sur le portefeuille de l’Etat? Les esprits avisés ne cessent de s’interroger, arrivant même à conclure à une erreur, d’autant que les députés, si regardants en matière de respect des lois, ne se rendraient pas pour peu responsable d’une telle violation.
Voici une grave irrégularité juridique. Le Règlement intérieur de la chambre basse, veut que la création d’une Commission d’enquête n’ait lieu que pendant la session parlementaire. Or, pour le cas d’espèce, cela s’est passé autrement, car la mise en place de la Commission d’enquête sur le Portefeuille a été créée alors que le Parlement était en vacances parlementaires. Question : à supposer que la création de la Commission d’enquête parlementaire soit légale, y avait-il urgence pour que cela se fasse pendant les vacances parlementaires ? A ce sujet, l’article 180 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule que les membres de la Commission d’enquête sont nommés par le Président de l’Assemblée nationale sur proposition des Groupes parlementaires et des non-inscrits. Or, il se fait que les membres de la Commission décriée ont été désignés par l’initiateur de la question orale, qui ne s’est pas soucié de consulter les membres des Groupes parlementaires.

Maintes violations des lois
La création de cette Commission est entourée de maintes violations des articles du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, notamment les articles 159 et 179. En effet, l’article 159 stipule que les questions orales et écrites ne peuvent se transformer qu’en interpellation et non en Commission d’enquête. D’où la question de savoir pourquoi la question orale adressée à la ministre du Portefeuille s’est muée en une commission d’enquête. Quant à l’article 179, il est prévu une procédure rigoureuse de mise en place d’une Commission d’enquête. Cependant, la proposition ou la demande de la création de cette commission doit être déposée au Bureau de l’Assemblée nationale. Celui-ci doit, à son tour, saisir la plénière qui vote la résolution pour créer cette Commission. La proposition ou la demande doit avoir la singularité de préciser les faits qui motivent la mise en place de l’enquête. Contre toute attente, la création de la Commission d’enquête sur le Portefeuille n’a pas suivi cette procédure. C’est dans ce vice de procédure qu’a été créée cette Commission.
La flagrance de la violation du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale par les députés eux-mêmes est telle qu’il est important de surseoir à la mise en place de cette Commission qui n’a de particularité que d’être née dans des conditions irrégulières.
Pourquoi les parlementaires, précisément les députés, à qui la Constitution du 18 février 2006 a conféré le pouvoir de légiférer en veillant au respect des textes qui régissent les institutions de la République, s’illustrent-ils dans la violation flagrante des lois ? Aujourd’hui, tous les spécialistes de droit ne trouvent aucun fondement légal, telle qu’elle est mise en place à l’Assemblée nationale, sur lequel va fonctionner la Commission d’enquête parlementaire sur le Portefeuille de l’Etat.
Lorsque les informations dont nous disposons renseignent que le même initiateur de la question orale, nostalgique d’une vieille pratique parlementaire, devrait s’activer pour, présider aux destinées de cette Commission d’enquête, voilà qui met à nu les véritables intentions de la création trouble de la Commission. D’ailleurs, l’article 182 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale s’oppose à ce que l’initiateur de la question orale devienne le président de la Commission d’enquête. L’homme qui devrait être à la tête de cette Commission rumine sans fin une revanche à prendre après avoir été mis à l’époque à l’écart d’une entreprise du Portefeuille, la Sonas.
Pourquoi les parlementaires, précisément les députés, à qui la Constitution du 18 février 2006 a conféré le pouvoir de légiférer en veillant au respect des textes qui régissent les institutions de la République, s’illustrent-ils dans la violation flagrante des lois ? Aujourd’hui, tous les spécialistes de droit ne trouvent aucun fondement légal, telle qu’elle est mise en place à l’Assemblée nationale, sur lequel va fonctionner la Commission d’enquête parlementaire sur le Portefeuille de l’Etat.
L’erreur étant humaine et qu’y persévérer étant diabolique, les députés feraient mieux de ne pas voir fonctionner une Commission aussi illégale qu’irrégulière. Le contraire les discréditerait, y compris la Chambre basse. Car l’opinion va regretter de voir violer les lois par ceux-là même qui ont la charge de les voter. L’Etat de droit que leurs discours prônent à longueur de plénière ne peut malheureusement pas fonctionner de cette manière.
Kléber Kungu