mercredi 27 mai 2009

Le Congo est un géant qui ne répond plus à sa taille“

La réforme des entreprises publiques
Jeanine Mabunda : “Le Congo est un géant qui ne répond plus à sa taille“
L’actualité de l’heure a fait déplacer Jeanine Mabunda, mardi 26 mai, de son cabinet pour le salon Lubumbashi du Grand Hôtel Kinshasa pour expliquer à la presse nationale et internationale la réforme des entreprises publiques menée par son gouvernement. « Dans un dialogue franc », la ministre du Portefeuille a fait un panorama sur ce qui est la réforme des entreprises publiques, d’actualité brûlante.
A leur création, les entreprises de l’Etat (53 entreprises publiques et 54 sociétés d’économie mixte) visaient aussi bien la production des biens et services pour la satisfaction des besoins de base des Congolais que leur contribution au financement du budget de l’Etat par des dividendes. Mais depuis une trentaine d’années, ces entreprises ne répondent plus à ce double objectif. Elles sont devenues plutôt une charge financière aussi bien pour l’Etat que pour les Congolais.
Conséquence : les services en eau, en électricité ou en transports rendus au peuple congolais par ces entreprises, sont de mauvaise qualité. Que dire, en effet, de toutes les réclamations des Congolais sur les coupures intempestives du courant, les délestages, la faiblesse et l’instabilité de la tension, le non-éclairage de beaucoup de quartiers des communes ? A-t-on oublié les difficultés que nous éprouvons pour nous approvisionner en eau, la qualité même de cette eau ? Que n’endurent pas comme soucis les nombreux opérateurs économiques et autres passagers desservis par les locomotives de la SNCC ! Que dire des services dont bénéficient les usagers de trains de l’Onatra ?

Sur 2 457 mégawatts installés, la RDC n’en utilise que 1 237
Alors que la puissance totale de l’énergie installée est de 2 457 mégawatts, la puissance en énergie électrique disponible à ce jour pour toute la RDC est de 1 237 mégawatts, ce qui donne un taux d’exploitation (utilisation) de 50 %. Et malgré l’abondance des ressources du pays en matière électrique, la RDC a un taux de desserte de l’électricité apportée à la population est de 4 %, alors que pour toute l’Afrique, le taux moyen est de 24 %. Ce déficit en énergie électrique a pour conséquence pour la RDC la perte de croissance et la perte de production et de productivité pour l’économie de 5%. Cette situation contribue donc à l’enracinement de la pauvreté.
A la Régideso, la situation est loin d’être reluisante. Le taux de desserte de la population en eau est de 22 %, alors que le pays est reconnu pour sa réserve d’eau la plus grande en Afrique. Sur 100 robinets installés en milieux urbains, 30 ne fonctionnent pas.
La situation du secteur des transports – ferroviaire et routier - lui aussi, est dramatique. Alors qu’il devait, dans un grand pays comme la RDC, favoriser et faciliter les échanges et améliorer la mobilité des biens et des personnes. Le secteur souffre du manque de wagons et de locomotives, et les délais d’attente sont très longs. Par ailleurs, on remarque les coûts élevés de prestation des rails, des ports et des aéroports et qui se répercutent sur les coûts de production.
C’est le cas par exemple de la Société nationale des chemins de fer (SNCC) qui est aujourd’hui l’ombre d’elle-même, empêtrée dans des difficultés techniques et financières. La conséquence est que certains miniers et industriels ne veulent plus utiliser les trains et cherchent des solutions intermédiaires. L’Onatra est également embourbé dans des difficultés. Ses prots sont devenus les plus chers au monde car, ayant des problèmes de dragage, des manutentions, des grues, il recourt aux services des intermédiaires. Ce qui fait monter les coûts.

Des solutions appropriées à des problèmes spécifiques
Face à ce tableau très sombre de ces secteurs, devenus un goulot d’étranglement, la République démocratique du Congo, ce pays potentiellement géant au cœur de l’Afrique est aujourd’hui loin de répondre à sa taille. Il faut l’aider et attirer les capitaux étrangers, les multinationales vers lui. Il faut des solutions appropriées pour des problèmes spécifiques. D’où la nécessité de réformer ses entreprises pour qu’une fois devenues compétitives, elle tire des dividendes pour disposer des moyens de sa politique. En refusant de garder le statu quo, le gouvernement a dû prendre le taureau par les cornes en initiant la réforme de ses entreprises.
Pour la ministre du Portefeuille, la réforme, « une suite de la vision économique de 2001 du chef de l’Etat avec notamment le code minier, le code des investissements » traduite dans un programme qui sont les 5 chantiers de la République. Elle vise entre autres objectifs la redynamisation de l’économie publique, l’amélioration de la qualité de services et l’allègement de la charge du trésor public. Depuis 2001, le gouvernement a décidé de « revoir, de repenser le rôle de l’Etat dans l’économie publique en parlant de la réforme du portefeuille de l’Etat ». Question de « redynamiser l’économie publique », d’insuffler « un élan nouveau en vue d’améliorer la production ». Une dynamique nouvelle pour améliorer la qualité des services à la population.
In fine, l’Etat a résolu d’abandonner son rôle de l’Etat commerçant aux privés pour demeurer dans le rôle de régulateur. D’où la nécessité du cadre juridique avec l’ordonnace-loi sur la transformation des entreprises publiques promulguée le 12 juillet 2008 par le chef de l’Etat Joseph Kabila, après son vote par le Parlement, les décrets promulgués le 24 avril 2009 par le Premier ministre Adolphe Muzito n’étant que l’application ou l’exécution de la loi de juillet 2008. Des lois adaptées aux réalités socio-économiques de la RDC.
20 entreprises publiques ont été transformées en sociétés commerciales, 20 entreprises publiques en établissements publics, quatre en services et 6 autres entreprises dissoutes. Comme dit plus haut, aux yeux de l’Etat, cinq secteurs sont prioritaires : les infrastructures, l’énergie, les mines, les finances (non bancaires), les télécommunications.
Contrairement à toutes les folles rumeurs sur le bradage dont on accuse le gouvernement sur les entreprises publiques, Jeanine Mabunda a été rassurante. « Le gouvernement et le parlement sont très prudents sur le patrimoine du pays. Il ne s’agit pas de tout vendre ni de tout changer en un jour »,
a-t-elle rassuré. Il n’est pas surtout question de licencier ou d’assainir qui que ce soit dans les entreprises publiques.

Des missions de stabilisation
Pour sauver ses entreprises qui présentaient l’urgence d’être sauvées, l’Etat a dû faire des missions de stabilisation avec des partenaires internationaux, dont les firmes Progosa, Vecturis…) avec des entreprises comme la RVA, l’Onatra et la SNCC. Le but de ces missions est d’arrêter l’hémorragie, la dégradation de la situation financière des entreprises publiques. La prudence est de mise chez l’Etat qui aurait dû ouvrir directement le capital de ces entreprises aux privés. « Parce qu’à notre arrivée au ministère, nous connaissions mal la plupart des entreprises car peu d’entre elles fournissaient des états financiers fiables », s’est expliquée Jeannine Mabunda. Aujourd’hui, les résultats de ces missions de stabilisation sont porteurs d’espoir car elles ont permis aux entreprises concernées d’améliorer leurs chiffres d’affaires, de payer régulièrement les salaires des agents et d’améliorer le taux de recouvrement de la créance.
La ministre du Portefeuille a toutefois reconnu la fragilité de la mission de stabilisation de la SNCC où le gouvernement consacre beaucoup d’attention et d’efforts pour la tirer de sa situation économique délétère.
Au bout du compte, en se lançant sur voie de la réforme, l’Etat propriétaire veut des entreprises redimensionnées, performantes, compétitives capables de rendre des services de qualité à la population et de se mesurer avec les entreprises d’autres pays.
Après avoir tout essayé durant 40 ans avec la zaïrianisation, le choix des mandataires, pourquoi ne pas essayer avec la réforme si le résultat pourrait s’avérait satisfaisant ? D’autant que cette réforme est participative avec les travailleurs et non contre eux ?
Pourquoi ne pas prendre le risque avec cette réforme, quoique, comme l’a reconnu Jeanine Mabunda, ne soit pas une recette miracle, si elle peut, en 2010, nous permettre de présenter des aéroports modernes, de l’eau de qualité, du courant électrique régulier, de bonnes routes aux Congolais comme réponse aux nombreuses promesses qu’on leur a faites ?
Jeannine Mabunda pourrait, alors, s’estimer heureuse devant les Congolaises et les Congolais en leur présentant ces réalisations. Avec elle, tout le gouvernement. Ce qui permettrait à ce géant qu’est le Congo de répondre à sa taille. Alors la réforme aura servi à beaucoup de choses.
Kléber Kungu

lundi 25 mai 2009

A la veille du centenaire des Frères des écoles chrétiennes au Congo


A la veille du centenaire des Frères des écoles chrétiennes au Congo
Assanef/RDC entend redynamiser la jeunesse pour la relève
Les membres de l’Association des anciens élèves des frères des écoles chrétiennes (Assanef/RDC) entendent redynamiser la jeunesse pour assurer leur relève. « Assanef, spécial 15 mai 2009, redynamisons la jeunesse pour la relève », ainsi pouvait-on lire sur l’une des banderoles qui ont orné la salle du home Assanef à Lingwala, à l’occasion de la fête patronale de Saint Jean-Baptiste de la Salle, fondateur des Ecoles chrétiennes en République démocratique du Congo, - célébrée le 15 mai de chaque année - que les nombreux Frères des écoles chrétiennes en RDC ont célébré dimanche 24 mai.
Alors que l’œuvre missionnaire de l’évangélisation et de l’enseignement des écoles chrétiennes en RDC est centenaire, la famille lasallienne de la RDC s’est retrouvée au home Assanef pour témoigner le « renforcement de [leur] fraternité lasallienne tissée depuis les années de [leur] jeunesse scolaire (…) », a relevé Dieudonné Bifumanu Nsompi, 2ème vice-président du comité fédéral de l'Assanef district de la RDC, représentant le président Georges Makuta en déplacement.
Lasalliennes et Lasalliens ont répondu présent à la manifestation, question de témoigner leur gratitude « à l’endroit de [leurs] généreux éducateurs » pour l’épanouissement de « l’image de l’Assanef et de sa jeunesse […] ». Une occasion aussi pour eux de se mobiliser pour préparer le centenaire de l’arrivée des Frères des écoles chrétiennes au Congo, dont la ville de Boma dans le Bas-Congo, « point de départ de l’essaimage des Frères au Bas-Congo, à Kinshasa, à l’Equateur et au Katanga ».

Un essaimage bénéfique et prolifique
Depuis 1909, date de l’arrivée à Boma des premiers Frères des écoles chrétiennes, l’œuvre évangélisatrice et éducationnelle de Jean-Baptiste de la Salle s’est abondamment répandue à travers le territoire de la RDC. Ainsi de Boma, le « mouvement » lasallien, comme une bonne et bénie contagion, s’est répandu à Kinshasa (1910), Tumba (1921), Bamania (1929), Mbandaka (1930), Kangu (1934), Matadi (1938), Gombe-Matadi (1939), Konzo (1953), Kilwa (1956), Lubumbashi (1964), Gbadolité (1969), Mbanza-Ngungu (1972).
Un essaimage bénéfique et prolifique qui a permis au pays de se doter d’éléments de valeur parmi ses filles et fils qui se particularise dans la bonne gouvernance partout ils se sont retrouvés, dans les institutions ou dans les entreprises publiques du pays, à la satisfaction générale des Congolais.
Ces valeurs ou vertus héritées de leur formation, les membres de l’Assanef ne les ont jamais oubliées a point qu’aujourd’hui, tels des parchemins de très haut niveau, ils sont très fiers de les brandir à tout premier venu. « Comme ancien élève des écoles chrétiennes, je retiens l’éducation et l’instruction reçues. Les Frères nous ont appris l’humilité et le principe selon lequel il ne faut compter que sur Dieu et sur soi-même», reconnaît Gaby Nyampala Batuli, secrétaire académique de l’Université catholique de Kinshasa. « C’est aussi l’esprit de solidarité et d’entreprenariat », a-t-il ajouté, qui a animé et caractérisé ceux qui ont été formés dans les écoles chrétiennes et qui, venus de l’intérieur, ils se sont taillés une place dans la capitale. La plupart des enseignants étaient venus de l’intérieur, des écoles lasalliennes. « Dans la province de l’Equateur, c’est Bamania, école des moniteurs, qui avait formé l’élite de cette province », a-t-il déclaré.
« Ce qui me reste, c’est l’éducation reçue », a avoué, Matusadila Daniel, entrepreneur, un autre Lasallien, formé à Tumba, dans le Bas-Congo. Comme un trésor, il garde cette éducation très jalousement. « Je la garde jalousement. Les Frères m’ont appris le travail de l’excellence. Tout ce que je fais, je le fais avec excellence », a-t-il conclu. Dieudonné Bifumanu Nsompi, 2ème vice-président du comité fédéral de l’Assanef/RDC, cadre à la DGI, lui, garde des Frères, « la discipline et l’humilité ». Voilà pourquoi, a-t-il déduit, les Frères préféraient travailler avec la basse classe, ce qui montrait leur humilité.

Une flamme qui a perdu de son éclat
La plupart reconnaissent cependant que, 100 ans après, la flamme de cette formation reçue a perdu de son éclat à ce jour. Pour Gaby Nyampala Batuli, l’éclat de la flamme a été terni lorsque l’Etat avait nationalisé toutes les écoles, mais après leur rétrocession, il y a l’espoir de faire revivre cette flamme. Il regrette cependant qu’il n’ y ait plus de formation des frères et qu’il n’y ait des laïcs qui sont formés actuellement. Dieudonné Bifumanu reconnaît que la flamme continue de briller, mais pas avec la même intensité qu’auparavant. Il estime que, pour la rallumer, il faut redynamiser la jeunesse. Matusadila Daniel, relève, lui, aussi un relâchement, mais qui peut être récupéré.
Plusieurs personnalités politiques et militaires de ce pays sont passés par le moule des écoles chrétiennes, notamment le président Mobutu Sese Seko, le lieutenant-général Liwanga, Mokolo wa Mpombo, le général Mena, Léon Kengo wa Dongo, Me Lokwa, le ministre Endundo Bononge, Engulu Bangampongo.
Par le temps qui court avec ce métissage comportemental et éducationnel, il y a lieu de se demander ce qui reste de ces valeureux anciens élèves des écoles lasalliennes. Leur éducation et leur instruction sont-elles encore intactes ? Le temps n’est-il pas parvenu à éroder ce capital de vertus qui fait défaut dans un pays où trouver une personne vertueuse c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ?
Dans sa messe d’action de grâce, le père John Ngalamulume de la Congrégation des Missionnaires Amis du Christ a ainsi interpellé les Assanefiens. « Quelle est notre spécificité ? Quel est notre signe particulier, que faisons-nous de particulier par rapport aux autres ? Quelle est notre pierre que nous apportons à l’édification du pays ? Nous travaillons dans plusieurs secteurs, quelle marque laissons-nous aux autres ? » s’est-il interrogé, tout en se demandant si l’Assanef, qui est une association, est « une clique de mangeurs, de buveurs, des viveurs, de simples porteurs d’uniformes ».
Les Assanefiens ne sont ni l’un ni l’autre. Formés dans les écoles chrétiennes de Jean-Baptiste de la Salle, ces personnalités, qui ont fait et continuent de faire la fierté de la RDC, ne manquent jamais de se distinguer des autres compatriotes dans leur comportement, dans leur gestion de la chose publique. Mais combien sont-ils à qui est offerte l’opportunité de gérer la res publica pour que l’impact puisse se faire bien sentir ?
Kléber Kungu

samedi 23 mai 2009

La Société civile congolaise veut se refonder

Préparatif de son 1er symposium national
La Société civile congolaise veut se refonder
La Société civile de la République démocratique du Congo travaille, depuis des lustres, en ordre dispersé, sans visibilité sur le terrain de ses actions. Elle a décidé de mettre fin à cette disparité des énergies. Elle entend désormais rester soudée, parler d’une seule voix pour devenir le porte-parole de la population auprès du gouvernement en vue de peser de son poids dans la prise des décisions de l’Etat en faveur de cette population. Aussi prépare-t-elle son premier symposium national de trois jours pour sa refondation, qui va s’ouvrir ce lundi 25 mai au Centre catholique Nganda, sous le patronage du gouvernement congolais. Un Comité préparatoire national est à pied d’œuvre pour concrétiser ce rêve.
Au cours d’une conférence de presse tenue samedi au siège de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), Chantal Kanyimbo, présidente de l’UPC, qui dirige le Comité préparatoire de ses assises, a révélé la détermination de la Société civile congolaise de réussir le défi de cette consultation nationale qui aura à « se pencher sur trois axes : l’évaluation de l’efficacité de l’aide au développement, la définition d’un cadre de concertation au sein de la Société civile et la définition d’un cadre de dialogue sur les politiques nationales de développement entre la Société civile et ses partenaires ».
Pour le Comité préparatoire national de ces assises, il est temps que la Société civile se mette ensemble pour sa visibilité, tout en reconnaissant le rôle majeur qu’elle a joué lors de la Conférence nationale souveraine et des concertations nationales politiques de Sun City. Elle doit s’impliquer étant donné que les élections locales et municipales s’annoncent, de même les élections de 2011.
Fini les dissensions au sein de la Société civile. « Le temps est venu de dialoguer, de redéfinir une nouvelle démarche », a déclaré Ferdinand Mafolo, le vice-président du Comité préparatoire. Pour M. Anna, l’un des membres du Comité préparatoire, « la Société civile doit désormais être plus cohérente. Elle doit s’organiser pour devenir une véritable interface entre la population et le gouvernement, un contre-pouvoir, l’objectif étant de rechercher le développement de la RDC. » C’est pourquoi, la Société civile ambitionne d’influencer désormais toutes les décisions du gouvernement pour le bonheur de la population.
Le pasteur Madifuka, l’un des membres du Comité préparatoire, a exprimé la détermination de la Société civile « à aider le gouvernement à construire de vrais programmes de développement ». Il a relevé le fait qu’il n’existe aucun porte-parole de la Société civile auprès du gouvernement. Et lors de la signature de différents contrats, l’absence de la Société civile se fait également sentir.
Le Comité préparatoire du 1er symposium national de la Société civile de la RDC estime que toutes les tendances, sensibilités et courants de la Société civile, y comprises les Eglises traditionnelles étant représentées dans ce Comité et ayant été contactées pour prendre en compte leurs desiderata, il n’ y a à craindre des contestations. Cependant, le pasteur Madifuka relativise. « Les conflits, s’ils sont bien gérés, sont porteurs de progrès ». Comme qui dirait, il y a toujours des contestations, il importe cependant de bien les gérer.
Les assises du 1er symposium de la Société civile congolaise, qui bénéficieront des appuis du PNUD, du Canada, de la Suède, du Japon, de la Belgique et de la Monuc, réuniront 165 participants qui viendront de l’ensemble du pays, avec les experts et les délégations du Bénin, du Mozambique, du Cameroun.
Mettre en place un cadre de concertation sur les politiques nationales de développement en RDC, voilà ce dont doit accoucher cette rencontre qui doit, entre autres, « dégager le consensus sur l’efficacité de l’aide, l’état des lieux de l’aide et comment l’améliorer suivant une approche participative », selon un communiqué de presse du Comité préparatoire, dont L’Observateur a obtenu une copie.
Kléber Kungu

jeudi 21 mai 2009

Les démons de la grève toujours présents dans les entreprises publiques
L'Intersyndicale demande le statu quo: reporter l'application de la réforme du portefeuille
L’intersyndicale des entreprises publiques demande au gouvernement Muzito de surseoir à l'application de la réforme des entreprises publiques, conformément aux 4 derniers décrets gouvernementaux publiés le 24 avril par le Premier ministre Adolphe Muzito. Cette demande n'est rien d'autre que le statuo quo que l'Intersyndicale tient à maintenir dans les entreprises publiques. Au regard de la phase dans laquelle la RDC se trouve à ce jour, la demande des syndicats paraît impossible et irréalisable. Les démons de la grève dans les entreprises publiques refusent donc de lâcher prise, malgré tous les signes d'apaisement de la situation observés et toute la lumière que la ministre du Portefeuille Jeanine Mabunda avait apportée dernièrement lors de l'entretien qu'elle avait eu mercredi 13 mai dans son cabinet de travail avec les membres de l'Intersyndicale des entreprises publiques, dont le syndicat de la SNCC.
Une semaine après, l'Intersyndicale des entreprises du portefeuille déterre la hache de guerre en demandant au Premier ministre de surseoir à l'application de ses 4 décrets portant sur la transformation des entreprises publiques soit en sociétés commerciales, soit en établissements publics ou en services publics, tandis que quatre autres seront dissoutes ou liquidées. Ils vont plus loin en menaçant de reprendre le chemin de la grève si leur revendication n'est pas exaucée. Une revendication qui, aujourd'hui, paraît impossible et irréalisable, au regard du niveau que le processus de la réforme des entreprises publiques vient d'atteindre. En effet, après son vote par le Parlement, la loi sur la réforme des entreprises publiques avait été promulguée par le président de la République Joseph Kabila le 7 juillet, avant que le Premier ministre Adolphe Muzito ne la concrétise par la publication le 24 avril 2009 de quatre décrets portant sur la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales, en établissements publics, en services publics ou pour être dissoutes ou liquidées tout simplement.
Avant leur promulgation, les lois ont été présentées et adoptées devant les deux chambres du parlement constituées des élus du peuple, donc de personnalités que les Congolais ont élues pour les représenter et parler en leur nom. Majorité et opposition ayant voté pour ces lois, les parlementaires étaient assurés que les intérêts de la République y étaient préservés.
Un long processus qui a pris autant de temps, d'énergie que d'argent au gouvernement dans son ensemble pour arriver au résultat actuel. Demander au gouvernement de revenir sur ce qu'il a déjà fait, quel gâchis!
Pour mieux comprendre l'importance de la réforme, posons-nous quelques questions aussi d'importance capitale. Lequel des Congolais est satisfait des services que la SNEL et la Regideso nous offrent à ce jour ? Qui est content de la manière qu'est organisé le transport des entreprises de transport de l'Etat? Est-il une personne qui se réjouit de la qualité des aéroports de la République démocratique du Congo? La réponse est sans équivoque: personne. Nous pouvons même aller plus loin dans le questionnement. Pourquoi il y a des grèves à répétition? Pourquoi les salaires des agents des entreprises publiques sont-ils payés en retard et parfois pas du tout? Parce que la gestion des entreprises publiques est loin d'être moderne.

Unanimité: les entreprises publiques ont montré leur limite
A ce jour, les Congolais sont unanimes: les entreprises publiques ont montré leur limite et c'est pourquoi, il faut une nouvelle manière de les gérer. Donc, il faut réformer, il faut changer le mode gestion des entreprises de l'Etat pour qu'elles soient à même de fournir aux Congolais, bénéficiaires de leurs services, les meilleurs des services. Car, la réforme vise à fournir aux Congolaises et Congolais des services de qualité en changeant le mode de gestion des entreprises de l'Etat. Voilà la préoccupation majeure du gouvernement lorsqu'il a initié la réforme de ses entreprises.
En initiant la réforme de ses entreprises, l'Etat a tenu compte de la dimension sociale des agents et cadres des entreprises publiques. Les ordonnances et décrets sur la réforme qui abordent ces questions restent assez clairs à ce sujet. Par exemple, l'objectif poursuivi dans cette réforme est de créer un cadre institutionnel susceptible d'insuffler une dynamique nouvelle aux entreprises du portefeuille de l'Etat en vue d'améliorer leur potentiel de production et de rentabilité, de contribuer au renforcement de la compétitivité de ces entreprises et de l'ensemble de l'économie nationale.
Prise sous cet angle et considérant ces éléments, il n' y a pas de doute que cette réforme vise avant tout le bonheur et le bien-être des Congolais dans leur ensemble.
La préoccupation et le souci des syndicats est compréhensible, mais la crainte qu'ils (préoccupation et souci) soient exagérés. La situation des travailleurs des entreprises publique"s en général constitue la préoccupation du gouvernement, qui n'hésite pas à intervenir chaque fois que la situation l'exige. Partout où cela est exigé, le gouvernement s'y rend sans tergiverser. Des exemples sont légion. Le gouvernement est intervenu à la Minière des Bakwanga (Miba) dans le paiement d'une partie des salaires des agents et cadres alors que l'entreprise est à l'arrêt. La SNCC est l'une des entreprises publiques à avoir bénéficié de « largesses > du gouvernement en obtenant plusieurs fonds pour relancer ses activités et la levée de la grève.
Pourquoi le statu quo ?
Pourquoi les syndicats tiennent au statu quo. Pourquoi ils ne veulent pas entendre parler de la réforme? En dehors de tous les prétextes tissés de fil blanc, la véritable raison de l'agitation des syndicalistes des entreprises publiques est leur souci de maintenir leurs intérêts égoïstes au détriment de ceux de la communauté. Il faut souligner e la plupart de ces syndicalistes sont des membres des comités de gestion aujourd'hui dissous. On peut dès lors vite comprendre la motivation du combat que mènent nos syndicalistes contre la réforme des entreprises publiques. L'heure est au travail. Il revient à chaque mandataire public de mobiliser les travailleurs sur la seule voie du travail pour relever le fi de la relance des activités des entreprises. Les mandataires seront aussi jugés à leur capacité e manager leurs entreprises, de dialoguer avec leur personnel.
Que les syndicats, qui jouent bien leur rôle, ne soient, par contre, des agitateurs à la traîne de certaines personnes qui tirent les ficelles dans l'ombre pour le déclin des entreprises publiques.
Si les grèves aident les travailleurs à obtenir ce qu'ils revendiquent, elles aident
malheureusement les entreprises à perdre du terrain, surtout en cette période très critique et concurrentielle. La conséquence des grèves, c'est que les entreprises qui sont déjà en situation difficile perdent encore plus du terrain. Le port de Matadi est de plus en plus supplanté par ceux, de Pointe Noire au Congo Brazzaville et autres aussi parce que les nombreuses grèves des agents font fuir les clients.
Grèves contreproductives
Une conséquence grave dont tous les Congolais paieront le prix. Les grèves à répétition dans des entreprises sont contreproductives, particulièrement à la SN CC où elles font perdre la confiance des clients et ouvrent la porte à des opérateurs qui mettent des camions pour transporter des marchandises, grignotant sur les parts de marché de la SNCC. Sans oublier ceux des exploitants miniers qui envisagent d'acheter des locomotives et de proposer de louer les rails de la SNCC, faisant ainsi perdre à cette société son monopole d'hier.
Que certains syndicats ne se mettent pas en train de surfer sur les inquiétudes légitimes des travailleurs, en profitant du fait que l'information n'a pas encore assez suffisamment circulé, pour faire de la surenchère et tenter de bloquer le processus. Ils ont plutôt intérêt à aider leurs entreprises à ressusciter, à aller de l'avant s'ils s'inscrivent dans une vision progressiste plutôt qu'en prenant constamment des positions négatives.
En ce qui concerne le personnel et conformément au décret portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques, rien ne change. Tous les contrats de travail en cours de validité restent en vigueur. Il n' y a donc pas à craindre des licenciements massifs comme la rumeur le fait circuler parfois.
Il faut également faire une différence notable entre la transformation des entreprises publiques et le désengagement. La transformation est une obligation légale tandis que le désengagement ne l'est pas. Le désengagement est aussi progressif. Transformer une entreprise en société commerciale ne veut pas dire que le gouvernement doit s'en désengager forcément. Le désengagement est une stratégie de réforme qui peut s'appliquer dans certains cas ou non et de plusieurs manières possibles. Il ne faut donc pas faire une confusion entre les deux sujets.
Aujourd'hui, chercher à lutter en faveur du report de l'application des décrets gouvernementaux reste un combat d'arrière-garde et d'avance perdu. L'agitation de l'Intersyndicale est inopportune, l'heure étant au travail parce qu'il faut rapidement conclure cette phase pour aller de l'avant, la situation actuelle des entreprises publiques méritant qu’on les réforme.
Kléber Kungu

mardi 19 mai 2009

Ministère des PTT : 10 millions de FC disparus, 37 agents suspendus


Un gros dossier dont on ne parle pas
Ministère des PTT : 10 millions de FC disparus, 37 agents suspendus
Plusieurs millions de FC se sont volatilisés aux PTT et les agents cherchent à connaître la destination qu’a prise cette somme faramineuse. Où sont donc passés 10 millions de FC sur 34,200 millions de FC de dotation du mois de mars dont les agents des Services centraux du ministère des Postes, téléphones et télécommunications (PTT) bénéficient chaque mois ? Quel est le montant réel de bonus qu’ils ont réalisé au 3ème trimestre 2008, mais payé au mois d’avril 2009 et pourquoi la secrétaire générale a refusé d’afficher ce montant, selon l’exigence des agents des PTT ? C’est lorsque ceux-ci lui ont exigé de voir clair sur ces dossiers qu’elle est montée sur ses chevaux : en guise de réponse, trois membres du syndicat Prospérité ont été incarcérés illégalement pendant 5 jours (120 heures) à la Police centrale (en face de l’hôpital général de référence de Kinshasa) et sur base des images et son que quelques chaînes de télévision auraient vendus au secrétariat général des PTT, 37 agents écopent d’une suspension de trois mois avec privation des salaires. Un comportement aux antipodes avec la démocratie que nous ne cessons de clamer à tout bout de champ.
Voilà un dossier très brûlant mais dont la presse ne parle pas. Ce qui se passe au secrétariat général est si abracadabrant que l’on se demande comment un tel dossier est passé loin des caméras, des micros et des stylos des chevaliers de la plume, pourtant réputés si fouineurs ?
Tout remonte au 16 avril. Cette date, les agents des PTT, qui bénéficient mensuellement de 34,200 millions de FC de dotation ou code 0243, voient leur enveloppe de mars délester de … 10 millions de FC pour ne bénéficier que de 24, 200 millions de FC que les autorités des PTT prendront soin d’afficher. Question d’éviter que les agents ne manifestent. Question : où est passée alors cette grosse somme d’argent ? A la secrétaire générale, Isabelle Chyromod Kadumba Mujijima de répondre.
Comme l’appétit vient en mangeant, les autorités vont rééditer leur coup. Cette fois, avec le bonus dont elles vont refuser d’afficher le montant réalisé du 3ème trimestre 2008, mais payé en d’avril 2009. Face au refus des autorités des PTT d’afficher, les agents des PTT vont descendre dans la rue le 16 avril pour manifester pacifiquement en face du ministère des PTT, sur l’avenue de la Démocratie (ex-des Huileries), à en croire une source proche des PTT, pour pousser les autorités des PTT à accéder à leurs exigences. Sous les cris de ‘’Mbongo e e mbongo ! Mbongo ebima !’’ Peine perdue.

Des arrestations pour une revendication pacifique
A cette requête des agents des PTT, la secrétaire générale va répondre en faisant appel à deux Jeeps pleines de policiers. Les policiers vont encadrer et escorter les manifestants jusqu’au siège où les agents seront contraints de toucher leur dû du bonus amputé de plusieurs centaines de milliers de FC par agent. C’est en cours de route, entre le siège du ministère des PTT et le siège que deux membres du syndicat Prospérité, Kadima Muzehu et Mokonzi Kumbanzi seront appréhendés par la police et gardés à vue pendant…deux jours.
Une fois au siège, le directeur de l’inspection des PTT Ikimba Bongelo Vincent va demander un autre renfort de deux autres Jeeps de policiers. Un troisième membre du syndicat Prospérité, Baudouin sera également arrêté puis relâché : son état de santé ayant beaucoup joué en sa faveur.
Le 17 avril, le président du syndicat Prospérité, Abedi Mwami Yafari, va se présenter à la Police centrale où étaient détenus les deux membres de ce syndicat pour se constituer prisonnier à leur place. Sur place, les deux membres ne seront pas relaxés, mais on lui exhibera la plainte déposée par la secrétaire générale des PTT avant d’être arrêté lui aussi. Une revendication pacifique qui aura pour conséquence des arrestations des manifestants.
C’est grâce à l’intervention de la Monuc, section droits de l’homme que les trois délégués syndicaux seront relâchés et transférés au Parquet de grande instance de la Gombe où ils vont écoper de trois jours d’incarcération. Ils seront relâchés par le Procureur Paul Masudi Bolia, qui, face à l’illégalité de leur incarcération va établir le 23 avril une ordonnance de mise en liberté provisoire RMP 63.772/PR.021/KKL. Mais avec l’obligation de se présenter au Parquet chaque mardi et chaque vendredi. Avec tout ce que cela implique comme frais et préjudice moral.
Ce qui se passe aux Services centraux du ministère des PTT mérite d’être clarifié pour assurer la paix sociale et la quiétude parmi les près de 400 agents qui y prestent et dont la contribution financière au Trésor public n’est pas négligeable. Le gouvernement, qui tire quand même quelques dividendes financiers pour réaliser les moyens de sa politique est appelé à s’impliquer dans la résolution des conflits qui y couvent entre la secrétaire générale aux PTT, Isabelle Chyromod Kadumba Mujijima et les agents et cadres des Services centraux. L’implication de Louise Munga, ministre des PTT, est plus que salutaire. L’implication de deux dames dans ce dossier financièrement opaque mérite d’être dénoncée comme les femmes ont courageusement dénoncé, au cours de leur mois, les violences que les hommes leur font.

Rétrocession, dotation et bonus : pomme de discorde
A en croire notre source bien informée, la ministre Louise Munga, de qui devrait venir le salut des agents et cadres des PTT est loin de jouer un franc jeu, car elle-même impliquée dans une mauvaise gestion des primes dont bénéficient les agents et cadres des Services généraux. Ceux-ci bénéficient en effet de trois primes : la rétrocession, la dotation et le bonus.
Les agents et cadres du secrétariat général bénéficient d’une prime équivalent à 5% des réalisations totales faites par eux pendant un mois. C’est la rétrocession pour laquelle le ministère de tutelle doit bénéficier de 20% de ces 5%, selon la Note circulaire du ministre du Budget n°002/CAB/MIN/BUDGET/ 2008 du 15 janvier 2008, et non de 30%, comme il s’entête de le faire.
Les agents et cadres des Services centraux constitués de 5 directions – direction des services généraux (DSG), direction de l’inspection (DI), direction de réglementation postale (DRP), direction d’affaires internationales (DAI), direction de réglementation des télécommunications (DRT) et direction de planification (DPN) – bénéficient également de la dotation ou code 0243, une prime qui leur est versée le 5 de chaque mois et qui équivaut à 34, 200 millions de FC. Ici, la ministre des PTT y prélève aussi 30 %. Alors qu’elle versée en dollars, la dotation est distribuée aux bénéficiaires en FC au taux de 460 FC pour un dollar, renseigne la source. Question : dans la poche de qui tombe l’excédent ? Malgré cela, ajoute la source, les agents ne bénéficient que du 1/3 du montant, les 2/3 atterrissant au ministère, alors que la dotation est une prime destinée essentiellement au secrétariat général et non au ministère. Donc, conclut notre source, c’est illégalement que le ministère des PTT en bénéficie, car la réglementation en vigueur ne le lui autorise pas.
Le bonus ou plus value est la 3ème prime dont les agents et cadres des PTT bénéficient trimestriellement. Cette prime représente l’excédent du montant exigé par le gouvernement. Ici aussi et toujours, le ministère bénéficie illégalement de 30%.
En un mot, le ministère des PTT n’a droit qu’à 20% pour chaque prime de rétrocession et de bonus et non de 30%. Donc, la rétrocession, la dotation et le bonus sont la pomme de discorde où les Romains s’empoignent et à la base du malaise au sein du secrétariat général aux PTT. Les trois primes sont gérées de manière opaque.
Les agents et cadres des Services centraux ne demandent rien d’autre que la gestion orthodoxe de leurs trois primes. Alors qu’ils ne revendiquent que leurs droits, pourquoi le secrétariat général doit leur répondre par la suspension de 3 mois avec privation de salaires de 37 agents ? De quoi se reproche-t-il ? Ils ne demandent que l’annulation pure et simple de la suspension de 37 agents par le secrétariat général des PTT. Aussi ont-ils adressé une lettre – dont L’Observateur a obtenu une copie - au ministère de la Fonction publique le 28 avril lui demandant d’annuler cette suspension, en informant la très haute hiérarchie du pays (16 ampliateurs).
Le dossier du ministère des PTT mérite l’implication personnelle du Premier ministre, qui a reçu aussi une copie de la lettre, pour éviter le pire.
Kléber Kungu

vendredi 15 mai 2009

RDC : un sous-sol très riche, mais un sol très pauvre !


Humeur maussade
RDC : un sous-sol très riche, mais un sol très pauvre !
La RDC a un sous-sol riche pour un sol pauvre ! Le paradoxe est total dans cette réalité qu’un esprit très fécond et inventif m’a révélée un jour. Pour le commun des mortels, lorsqu’on parle du sol, il s’agit de tout ce que l’on peut trouver sur le sol, excepté les hommes. Et pourtant, c’est de ceux-ci qu’il s’agit lorsqu’on évoque cette réalité.
C’est parce que la République démocratique du Congo (RDC) dispose d’un sol pauvre qu’il doit se trouver dans l’état actuel, bien qu’ayant un sous-sol riche, voire scandaleusement ou potentiellement très riche. L’expression est si abondamment utilisée qu’elle est devenue consacrée. La pauvreté du sol congolais, ce sont ses hommes. Ce sont ses femmes et ses hommes si exceptionnellement bardés de diplômes qu’ils sont incapables – du moins à ce jour – de relever le défi du développement de leur beau et cher pays – l’expression est également consacrée.
Près de cinquante ans après l’indépendance de leur pays, toutes les recettes, tous les miracles, toutes les potions magiques ont été essayés dans leur laboratoire pour tenter d’apporter le bonheur à leurs compatriotes, l’échec est toujours présent. Tous les forums, tous les sommets, tous les dialogues, tous les monologues ont été réunis, la solution aux problèmes congolais reste introuvable. Toutes les formules de gestion ont été appliquées dans ce pays aux dimensions continentales – une autre expression honteusement consacrée - par une armée d’experts internationaux – c’est à la RDC qu’a été expérimentée, pour la toute première fois au monde, la fameuse formule 1 + 4 – le bout du tunnel est toujours infiniment inaccessible. Toutes sortes de gouvernements – d’union nationale, d’unité nationale, de consensus – ont vu le jour sans que le visage des millions de Congolais ne devienne radieux. On a dû, la mort dans l’âme, passer une des transitions les plus longues du monde sans qu’au bout du compte le bonheur soit au rendez-vous. L’expertise de tous ses enfants – hommes et femmes – mise à contribution à maintes reprises, au fil de gouvernements, n’a pas encore permis à sa population de manger trois fois par jour.
L’intervention du spirituel a été également expérimentée pour exorciser ce pays que d’aucuns estiment être envoûté. Que d’Eglises, que de sectes, que de groupes de prière pullulent dans nos quartiers, communes, villes et villages ! Que d’évangélistes, que de prédicateurs, que de pasteurs, que de prophètes et prophétesses, que de bishops, trishops, quadrishops…tentent d’exorciser ce pays et ses habitants, dans des temples, dans des véhicules, trains, avions ( ?), peine perdue ! Que de conventions, croisades, conférences, campagnes… de miracles n’a-t-on pas vues organiser !
De combien d’argent ce pays n’a pas bénéficié de tous ces robinets indéfiniment et inlassablement pourvoyeurs de fonds appelés communément bailleurs de fonds pour le développer !
Bref, que les Congolais n’ont pas essayé pour développer leur cher et beau pays ! Presque tout, mais le bonheur, le bien-être, la joie refusent d’élire domicile en RDC que les plus humoristes n’hésitent pas d’appeler R Décès en raison du concours d’évènements plus malheureux les uns que les autres.
Finalement, après avoir tout essayé ou presque, les Congolais sont en train d’expérimenter une dernière recette reconnue par la communauté internationale comme la seule porteuse de développement : les élections. Mais le constat général est unanime : après élections égale avant élections. Trois ans après la tenue des premières élections libres, démocratiques et transparentes – l’expression est aussi consacrée -, alors que le tunnel du mandat de cinq ans est déjà visible, le Congolais n’a pas encore trouvé son compte. Pendant cette période, que de gouvernements ont défilé avec deux Premiers ministres déjà ! Et les oiseaux de mauvais ou bon augure – c’est selon – annoncent déjà un remaniement ministériel – le énième. En trois ans déjà, la chambre basse vient de connaître deux bureaux !
Et lorsque le chef de l’Etat déclare, dans un quotidien américain, qu’il n’a pas 15 collaborateurs compétents sur lesquels s’appuyer, vous croyez vraiment que la RDC dispose d’un sol aussi riche que l’exige son sous-sol ?
Toute cette démarche ou marche dialectique assez longue dans laquelle je viens de vous engager veut montrer que la RDC souffre cruellement de ses hommes incapables de la sortir de son sous-développement. Toute richesse qu’elle puisse avoir ne vaut rien si toute cette armée d’intellectuels dont elle peut se targuer d’avoir reste incapable de la (richesse) traduire en joie pour le peuple congolais qui se contente d’expédients.
S’il m’était donné de choisir entre avoir un pays avec un sous-sol très riche avec un sol très pauvre et un sous-sol très pauvre avec un sol très riche, je choisirais la seconde possibilité. Bien des pays au monde le sont, mais sont plus développés que la RDC. C’est là tout le paradoxe !
Kléber Kungu

lundi 11 mai 2009

Mende, c’est aux autorités elles-mêmes de prendre position

Interdiction de chanter les autorités politiques
Mende, c’est aux autorités elles-mêmes de prendre position
C’est avec beaucoup d’attention que j’ai suivi, comme d’autres compatriotes, la décision prise par le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, par une circulaire n°003/MIN.COMM.& MED/2009 du 25 avril, interdisant aux directeurs généraux des stations de radiodiffusion et de télévision de la RDC de diffuser des chansons et spectacles à caractère commercial citant abusivement les noms des autorités publiques. Je salue avec enthousiasme cette décision, quoique tardive, le phénomène ayant déjà fait des ravages importants en s’ancrant profondément dans les habitudes des Congolais.
Auparavant étaient les dédicaces, que leurs auteurs – les musiciens-ont vite fait d’appeler «mabanga» adressées aux personnalités non officielles. Et la personnalité civile la plus dédicacée reste incontestablement à ce jour l’homme d’affaires congolais Didi Kinuani. Pour ajouter l’inutile au désagréable, les faiseurs de chansons congolais lui ont collé plusieurs pseudonymes, plus flatteurs les uns que les autres, c’est-à-dire des sobriquets qui n’ont rien à voir avec la réalité sur le personnage truandé, sinon pour lui escroquer proprement le contenu de sa bourse dont on dit être infiniment garni. « Le sauveur de l’humanité » reste le plus célèbre de ces pseudonymes. Aujourd’hui, le phénomène s’est bien enraciné au point où tous les faiseurs de chansons en RDC ne jurent que par le nom de Didi Kinuani pour espérer bénéficier de son salut financier.
Par effet d’entraînement et de contagion, le phénomène mabanga a traversé le monde musical pour envahir celui du théâtre. Et l’appétit venant en mangeant, les musiciens congolais, très féconds dans les recherches les plus lucratives, sont allés explorer un autre champ plus lucratif : celui des politiciens.
Timidement au début – question de tâter le « champ » – les musiciens « dédicaceurs » se sont mis à fond plus tard, après s’être rendus à l’évidence que les dédicacés avaient mordus à l’hameçon. Depuis, les « mabanga » se sont mis à « frapper » tout homme politique, du député provincial au national, du gouverneur de la ville de Kinshasa surnommé « Le Haut sommet » au président de la République surnommé « Le Raïs » en passant le député national, les ministres provincial et national. Y compris les ADG et autres PDG des entreprises publiques. Les « jeteurs de mabanga » n’ont pas craint de « caillasser » même les hommes en uniforme, des moins gradés aux plus gradés. Aussi a-t-on entendu chanter les Raïs Joseph Kabila, Olive Lembe, André Kimbuta, Godard Motemona, Patcho Panda, Francis Kalombo, Vital Kamerhe, Boshab, Bongeli, Olivier Kamitatu, Antoine Ghonda, Mbusa Nyamuisi, Adam Bombole, She Okitundu, Denis Kalume, Henri Mova Sakani, Colette Tshomba, Mashako Mamba, Adolphe Muzito, colonel Kasongo, colonel Raus, Kudura Kasongo…
Le phénomène commençait à prendre une telle ampleur que certains faiseurs de chansons se sont permis de dédicacer des chansons entières …au couple présidentiel. Et comme si le champ national devenait très aride, certains ont traversé les frontières nationales. Ainsi le Bissau-guinéen Theodoro Obiang Nguema, le Gabonais Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou Nguesso ont vu (entendu) leurs noms cités dans des chansons.
Le phénomène est vieux de plusieurs années et personne parmi les dédicacés du monde politique n’a levé un seul instant le doigt pour fustiger cet état de choses. Ni à l’Assemblée nationale, ni au Sénat ni au Conseil de ministres. Alors que l’opinion nationale, offusquée, ne cessait de fustiger le mutisme des concernés face à ce phénomène dégradant pour la classe politique congolaise.
Dans quel autre pays du monde, même en Afrique, voit-on des autorités politiques chanter ou leurs noms citer par des musiciens ? Pourquoi la RDC cherche-t-elle à devenir un pays atypique, ainsi que ces dirigeants ? Pourquoi doit-on marcher à contre-courant des autres nations ?
Pour l’opinion nationale, le mutisme des dédicacés est justifié par le fait que ceux-ci n’ont jamais oublié de rendre l’ascenseur aux « dédicaceurs » en fermant les yeux et les oreilles sur les obscénités que ceux-ci ne cessent de déverser sur le marché du disque. Si vous me demandez pourquoi les autorités publiques congolaises acceptent-elles d’être chantées ou citées dans les chansons, du reste, farcies d’obscénités, je n’hésiterai pas de vous réponde ceci : qui refuse les honneurs et la gloire ? Je connais un animateur de la télé qui, à force d’être cité dans les chansons des musiciens et d’animer des « choses » musicales, est devenu si important – à ses yeux- et si arrogant qu’il se met à chercher noise ou à se battre avec n’importe qui. Oh ! la gloriole, quand tu nous tiens !
Questions : quelle mouche a piqué les hommes politiques pour qu’aujourd’hui, par la voix de Lambert Mende, une décision tombe, interdisant les musiciens de citer les noms des autorités congolaises dans leurs chansons ? Peut-on croire que Mende a exprimé le vœu de toutes les autorités congolaises ?
Que cette décision soit la propre initiative de Lambert Mende ou d’une institution entière, je crains qu’elle n’ait aucun impact. Je m’appuie sur d’autres décisions antérieures prises par les mêmes autorités qui sont malheureusement restées lettre morte. Et tant qu’une telle décision ne reflète pas un engagement collectif des autorités politiques, il y a fort à parier que le phénomène a encore de longs jours devant lui. Pour le bonheur des profiteurs des dédicaces. Pour le discrédit et déshonneur des autorités politiques congolaises et de la population congolaise entière.
Kléber Kungu

jeudi 7 mai 2009

La BIC entend aborder 2009 avec confiance



Petit déjeuner de presse de jeudi 7 mai
La BIC entend aborder 2009 avec confiance


jeudi 7 mai 2009
C’est avec beaucoup de confiance que la Banque internationale de crédit, BIC, entend aborder l’année de 2009, en dépit de l’impact négatif de la crise financière internationale qui n’épargne aucun secteur de la vie. « On espère aborder l’année 2009 avec confiance. Mais elle sera difficile avec la crise financière internationale », a reconnu le directeur administrateur de la BIC. Pour y arriver, ses dirigeants promettent de mettre en place une nouvelle politique caractérisée par son repositionnement avec un nouveau logo qui signifie la continuité de son envol et le renouvellement de l’équipe des agents et cadres. Sans renier le passé, la BIC a pris un nouveau départ.
Engagée à soutenir et à accompagner la croissance des acteurs économiques, la nouvelle politique de la BIC privilégie l’extension de son réseau d’agences à travers tout le territoire de la RDC. Déjà forte de 30 agences bancaires dans le pays (4 à l’Ouest, 5 à l’Est, une à Lubumbashi et une vingtaine d’agences Western Union. Elle promet de nouvelles agences dans la partie orientale du pays et à Kinshasa et de transformer certaines de ces agences Western Union en agences bancaires BIC.
Avec son slogan « La BIC vous accompagne », la BIC envisage également de mettre, au cours de cette année, de nouveaux produits plus accessibles et attrayants et une nouvelle politique tarifaire s’adressant à différents types d’acteurs économiques (les grandes entreprises, les personnes privées disposant d’un patrimoine, les petites et moyennes entreprises (PME), les particuliers et les ONG.
Situation financière reluisante
Selon le Directeur administrateur de la BIC, 2008 a été une année bonne pour la banque qui a réalisé un profit net de 4,700 millions de dollars américains avec un bilan de 135 millions de dollars. La Banque emploie 380 agents.
En dépit de la crise financière internationale qui affecte tous les secteurs de la vie, la BIC note quelques signes positifs qui encouragent, notamment la RDC ne va pas connaître la récession avec un taux de croissance en 2009 de 4,4% contre 8% pour 2009, des signes de reprise des activités économiques au Katanga, les banques congolaises ne sont pas exposées, le potentiel bancaire en RDC est important avec plus de 60 millions d’habitants et 250 000 comptes bancaires.
Sur les 250 000 comptes bancaires que compte le pays, la BIC en compte 2 000. Elle s’emploie à devenir l’une des premières banques du pays en s’approchant davantage de ses clients avec sa nouvelle politique tarifaire et en investissant sur les ressources humaines par la formation des agents pour améliorer la qualité de services à rendre.
Kléber Kungu

Des journalistes congolais face aux défis de l’Internet et des NTIC


Centre culturel américain
Des journalistes congolais face aux défis de l’Internet et des NTIC

Jeudi 7 mai 2009
Une douzaine de journalistes congolais de la presse écrite ont échangé avec William Strassberger, du Bureau Afrique du Département d’Etat américain, sur les défis que présentent actuellement l’Internet et les Nouvelles technologies de l’information (NTIC) à la presse écrite. La maîtrise, l’appropriation dans leur utilisation régulière des sites Facebook, Yo Tube, MySpace sont autant de défis auxquels le journaliste congolais de la presse écrite doit faire face actuellement.
William Strassberger a expliqué aux journalistes congolais réunis mercredi 6 mai au Centre culturel américain le danger que court la presse écrite face à la montée de l’Internet et des Nouvelles technologies de l’information. De plus en plus, aujourd’hui, les personnes recourent à l’Internet et aux Nouvelles technologies de l’information pour s’informer, causant un préjudice sérieux au journal papier. A ce jour, Facebook, Yo Tube, MySpace, ainsi que les blogs, devenus des médias sociaux, connaissent un développement exponentiel, au oint où la presse traditionnelle n’a plus de choix que de les exploiter.
A ce jour, l’Internet a un impact à long terme sur les médias traditionnels. Et selon les statistiques de 2008, 54 millions d’Africains sur les 14% de la population mondiale que représentent les Africains) ont accès à l’Internet, contre 85% de la population mondiale. Et 1,5 milliard de personnes, excepté l’Afrique, utilisent l’Internet. Il n’ y a que 5% de la population africaine qui a accès à l’Internet contre 26% pour le reste du monde. Mais, depuis 2000, le continent noir continent connaît une croissance remarquable – 1000%- en ce qui concerne l’utilisation de l’internet.
Le défi à relever, a souligné l’homme d’Etat américain, est tel que les journalistes doivent désormais savoir satisfaire l’audience, du reste active, de leurs lecteurs, pour ne pas à les voir se détourner pour d’autres médias. Le modèle de l’avenir est d’attirer l’audience vers soi, au lieu de l’imposer.
En passant, l’orateur a souligné l’importance actuelle de Facebook devenu l’interface la plus utilisée aujourd’hui de par le monde. « Je vous encourage à utiliser ces médias pour assurer la promotion de vos articles. Ce qui pourra permettre de partager de partager vos articles avec le monde », a appelé William Strassberger.
Pour souligner la fracture numérique existant, d’un côté entre l’Afrique et le reste du monde, entre la RDC et l’Afrique de l’autre, l’orateur du jour a livré quelques statistiques mondiales sur l’utilisation de l’internet. En Afrique, parmi les pays les plus connectés, il y a l’Egypte (19%), le Nigeria (18%) et le Maroc (12%). Quant à la RDC, les statistiques de décembre 2000 révélaient que 500 personnes étaient connectées à l’Internet et qu’aujourd’hui ce chiffre est passé à 230 400 utilisateurs de l’Internet. Cette croissance, révèlent les statistiques, est la plus élevée en Afrique, soit 46 000% de connectivité. On pense qu’avec la création croissante des cybercafés, cette croissante a la chance d’augmenter.
Auparavant, dans un échange franc, les participants se sont exprimés sur la manière dont la presse congolaise se réalise en réaction de l’expérience américaine dans ce domaine, précisément sur la structuration du journal, sa distribution, la protection du journaliste, la protection de la (des) source(s) par le journaliste, la liberté de la presse.
Et au sujet de ce dernier point, le journaliste américain est protégé par la Constitution. Le président américain, Thomas Jefferson avait déclaré qu’il préférait avoir une presse sans gouvernement qu’un gouvernement sans presse. Mais cela ne veut pas dire que la liberté de la presse aux Etats-Unis est absolue, a précisé William Strassberger.
Kléber Kungu

mercredi 6 mai 2009

A. Muzito et J. Mabunda ont clarifié les mesures avec les mandataires



Transformation des entreprises publiques
A. Muzito et J. Mabunda ont clarifié les mesures avec les mandataires

Le Premier ministre Adolphe Muzito et la ministre du Portefeuille Jeanine Mabunda Lioko ont rencontré les mandataires publiques dont les entreprises ont été transformées soit en sociétés commerciales, soit en établissements publics, soit en services publics mardi 5 maià la Primature. Elles sont 20 entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, 20 en établissements publics, 5 en services publics et 4 dissoutes ou liquidées.
Près de 5 heures ont été consacrées par Adolphe Muzito et Jeanine Mabunda pour échanger avec les mandataires au sujet de l’exécution des mesures transitoires portant transformation de leurs entreprises. Le temps énorme consacré à cette réunion explique sans doute la délicatesse et l’importance du dossier qui fait couler beaucoup d’encre et de salive aussi bien dans les milieux de ces entreprises que dans l’opinion nationale.
Pendant 5 heures, Adolphe Muzito et Jeanine Mabunda se sont lancés longuement dans la clarification et l’explication des derniers décrets signés le Premier ministre le 24 avril, ainsi que l’a expliqué la ministre en charge des entreprises publiques. « C’était une réunion de clarification, d’explication et d’information sur la réforme des entreprises publiques avec les mandataires […] pour la bonne compréhension et une information», a-t-elle déclaré à la presse, « car, a-t-elle ajouté, il s’agit de mettre en œuvre les décrets signés par le Premier ministre ».
Pour mettre les points sur les i, Adolphe Muzito a expliqué longuement la motivation de ces décrets, qui ne sont en réalité que l’exécution de la loi sur la réforme des entreprises publiques signés en juillet 2008 par le chef de l’Etat Joseph Kabila. Pour Adolphe Muzito, quarante ans plus tard, les entreprises de l’Etat ont été plus une charge, un problème pour son propriétaire qu’une solution, car n’ayant pas été productives et, par conséquent, n’ayant pas satisfait les besoins de la population. Face à cette situation, l’Etat a pris le taureau par les cornes en initiant la réforme de ses entreprises pour les permettre d’être gérées par d’autres personnes que par lui-même l’Etat propriétaire.

Fin du monopole de l’Etat
Loin d’être une privatisation, a expliqué A. Muzito, les décrets signés le 24 avril traduisent la volonté de son gouvernement d’engager ses entreprises dans un processus d’intégration dans l’économie mondiale. La fin du monopole de l’Etat dans ces entreprises en vue de les ouvrir à la gestion par des privés, et la nécessité de créer plus de richesses pour la satisfaction des besoins de la population, voilà les deux idées maîtresses de cette réforme initiée par le gouvernement.
Avec cette réunion, le gouvernement appelle les mandataires des entreprises ainsi transformées à s’investir dans sa logique en vue de les rendre très compétitives et productrices. Obligé d’obtenir des résultats de croissance, le Premier ministre a demandé aux mandataires d’évaluer la situation financière globale de leurs entreprises respectives à brève échéance. Ce qui ouvrira aux entreprises transformées en sociétés commerciales, établissements publics ou services publics, la possibilité d’obtenir des appels d’offre et de régler les dettes entre elles (entreprises publiques transformées).
Aux mandataires actuels, le Premier ministre a demandé d’évaluer également les besoins d leurs entreprises en vue d’un éventuel redimensionnement.
La ministre du Portefeuille a abondé dans le même sens en reconnaissant la délicatesse de la réforme. Processus délicat et difficile, la réforme date de 2002. Voilà pourquoi elle a aussi appelé employeurs, syndicats à s’impliquer à la faire réussir sous la houlette du gouvernement.

Bonne initiative
Certains mandataires contactés ont réagi positivement à l’initiative gouvernementale. M. Tshikuya, ADG de l’INPP, a approuvé l’initiative prise par le Premier ministre de rencontrer les mandataires pour une réunion de clarification et d’explication. « Cela nous permet de nous approprier aussi l’initiative ».
La rencontre avec les mandataires ne suffit pas au Premier ministre et à la ministre du Portefeuille pour éclairer toutes les zones d’ombre qui planent encore sur les décrets du 24 avril. A ces deux personnalités en vue sur ce dossier combien délicat, il faut en plus une longue campagne de sensibilisation sur ces décrets pour montrer leur impact positif sur l’économie nationale, les modalités pratiques de cette transformation. Il faut fournir aussi bien aux travailleurs, agents et cadres des entreprises transformées qu’à la population beaucoup d’explications, entre autres qu’il faut une année de transition, le temps de permettre à ces entreprises d’élaborer des statuts qui feront désormais d’elles des entreprises commerciales, que les travailleurs de ces entreprises ne doivent pas craindre la perte de leurs avantages sociaux et qu’elles ne seront pas confondues à l’Administration publique. La poursuite de sa campagne entamée la semaine dernière dans des entreprises concernées est donc encouragée, comme il a promis de visiter la SNEL, l’Ofida, la Régideso, l’OCC et l’Okimo.
Tout compte fait, tout ce que le gouvernement n’avait pas pu expliquer abondamment ou pas du tout sur la réforme des entreprises publiques alors qu’elle se préparait, le moment est venu de le faire. Ne pas le faire donnera l’occasion à tous ceux qui ne comprennent rien de cela de mettre en branle toutes les batteries pour inventer des faussetés.
Kléber Kungu

Liste des entreprises publiques transformées
I) Liste des Entreprises publique transformées en sociétés commerciales

1. Secteur Mines

-Générales des Carrières et des Mines (GECAMINES)
-Société de Développement industriel et Minier au Congo (SODIMCO)
-Office des Mines d’Or de Kilo-Moto (OKIMO)
-Entreprise Minière de Kisenge Manganèse (EMK-Mn)

2. Secteur Energie

-Régie de Distribution d’Eau (REGIDESO)
-Société Nationale d’Electricité (SNEL)
-Congolaise des Hydrocarbures ( SOSIDER FRIDEX)

3. Secteur Industrie

-Société Sidérurgique de Maluku
-Société Africaine d’Explosifs

4. Secteur Transport
-Société Nationale de Chemins de Fer du Congo (SNCC)
-Office National des Transports (ONATRA)
-Régie des Voies Aériennes (RVA)
-Régie des Voies Maritimes (RVM)
-Lignes Aériennes Congolaises (LAC)
-Compagnie Maritime du Congo (CMDC)
-Chemins de Fer des Uélés (CFU)

5. Secteur des Télécommunications
-Office Congolais des Postes et Télécommunications (OCPT)

6. Secteur Financier
-Caisse d’Epargne du Congo (CADECO)
-Société Nationale d’Assurance (SONAS)

7. Secteur Service
-Hôtel Karavia (SONAS)

II) Liste des Entreprises publique transformées en établissements publics

1. Secteur Agriculture
-Office National du Café (ONC)

2. Secteur Energie
-Régie des Voies Fluviales (SODIMCO)
-Office de Gestion du Fret Maritime (OKIMO)
-City-Train (EMK-Mn)

3. Secteur de communication
-Agence Congolaise de Presse (ACP)
-Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC)

4. Secteur Financier
-Fonds de Promotion de l’industrie (FPI)
-Institut National de Sécurité Sociale (INSS)

5. Secteur des Constructions
-Offices des Routes (OR)
-Office des Voiries et drainage (OVD)

6. Secteur des Services
-Offices National du Tourisme (ONT)
-Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises du Congo (OVD)

7. Secteur du Commerce
-Foire International de Kinshasa (FIKIN)
-Office Congolais de Contrôle (OCC)

8. Secteur de la Recherche
-Institut National des Statistiques (INS)
-Institut National d’Etudes et Recherches Agronomiques (INERA)

9. Secteur de la Conservation de la Nature
-Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ( ICCN)
-Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo (IJZBC)
-Institut des Musées Nationaux du Congo (IMNC)

10. Secteur de la Formation
-Institut. National de Préparation Professionnelle ( INPP)

III) Liste des Entreprises publiques transformées en services publics

1. Secteur Agriculture
-Office National de Développement de l’Elevage (ONDE)

2. Secteur Mines
-Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances minérales Précieuses et Semi-précieuses (CEEC)

3. Secteur Financier
-Office de Gestion et de la Dette Publique (OGEDEP)
-Office des Douanes et Accises (OFIDA)

4. Secteur des services
-Régie National d’Approvisionnement et d’imprimerie (RENAPI)

IV) Liste des Entreprises publiques dissoutes et à liquider

1. Secteur Mines
-Cacaoyer du Bulu (Cacao)
-Palmeraie de GOSUMA (PALM ECO)
-Cotonnière du Congo (COTONCO)
-Complexe Sucrier de Lotokila (CSL)
-Caisse de stabilisation Cotonnière (CSCO)
-Régie de Distribution d’Eau

2. Secteur service
Office des Biens Mal Acquis (OBMA)