vendredi 9 juillet 2010

RRMP ou la réponse urgente aux besoins des déplacés et retournés internes

Action humanitaire en RDC
RRMP ou la réponse urgente aux besoins des déplacés et retournés internes
La République démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays africains et du monde qui connaissent de nombreux mouvements de ses populations dus aux guerres et aux catastrophes naturelles. Pour cette raison, les ONG humanitaires ont estimé qu’aux grands maux qu’il fallait des grands remèdes, mais aussi des remèdes à administrer de manière urgente et rapide. Ainsi la raison d’être de la Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP). Ceux qui animent ce projet l’ont expliqué aux médias jeudi 8 juillet au cours d’un Café de presse organisé par le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
D’un pays comme la RDC, où tout semble être urgence, Max Hadorn, chef du Bureau Ocha/RDC, a estimé que « les besoins humanitaires en RDC sont tellement importants que les réponses ne sont pas suffisantes », d’où « le mécanisme de la RRMP, qui joue un rôle très important. » Les besoins humanitaires sont tels que les humanitaires ne peuvent répondre qu’aux besoins les plus urgents des populations dans les tous les premiers mois suivant la catastrophe. Malheureusement, les moyens étant limités, les humanitaires ne peuvent pas répondre à tous les besoins.

Outil d’intervention rapide
Frederic Sizaret, chef des urgences à l’Unicef, a brossé brièvement l’historique du mécanisme, issu de deux ancêtres, et qui remonte en 2004 où il n’existait pas de mécanismes pour répondre aux besoins des populations en déplacement. Trois ans plus tard, le mécanisme va se muer un Programme élargi pour des populations retournées, avant de devenir, deux ans plus tard, la RRMP, issue de la fusion des deux mécanismes précédents, après avoir constaté des problèmes dus à la complexité des zones mixtes où vivaient populations autochtones et retournés. La Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP), selon Frederic Sizaret, est un outil d’intervention rapide, qui ambitionne de préfinancer et de prépositionner les stocks en vue d’une intervention opportune.
Ne bénéfice de l’action humanitaire de la RRMP qui le veut. Ne sont secourues par ce mécanisme que les populations déplacées/retournées depuis moins de 3 mois ou accessibles depuis moins de 3 mois et dont le mouvement est le résultat d’un conflit armé, les populations d’accueil vivant dans les zones affectées par un mouvement de populations déplacées avec pour conséquence l’augmentation de leur degré de vulnérabilité ; les populations retournées depuis moins de 12 mois présentant de vulnérabilités aiguës liées aux conditions de leur retour et les populations affectées par des catastrophes naturelles de moyenne et grande ampleur telles que les inondations, les glissements de terrain et érosions majeures, tempêtes et ouragans majeurs. Magalie Salazar, coordonnatrice de RRMP, l’a abondamment expliqué, en ajoutant que tout déplacé interne que l’on puisse être, il faut être d’une vulnérabilité aiguë pour bénéficier de l’aide de RRMP.

2010 : plus de 1,7 million de personnes pour plus de 30 millions de dollars
Pour 2010, la RRMP envisage d’assister plus de 1,7 million de personnes, de manière cumulative, en eau et assainissement, en biens non alimentaires et en éducation pour une enveloppe évaluée à plus de 30 millions de dollars américains.
En biens non alimentaires, la RRMP envisage de distribuer environ 108 000 kits et 53 250 ménages grâce à l’approche foire. Ce qui donnera environ 844 000 bénéficiaires cette année.
Pour l’eau, l’hygiène et assainissement, 807 000 personnes seront bénéficiaires. Dans ce volet d’intervention, il y aura la construction des latrines familiales et de coins laverie, l’aménagement de puits, la construction de points de chloration et de potabilisation et la distribution de kits de choléra. Depuis le début de 2010, plus de 56 700 personnes ont bénéficié d’eau d’urgence et plus de 1 300 latrines ont été construites, selon une Note récapitulative sur la RRMP.
Depuis le début de 2010, dans le domaine de l’éducation, la RRMP a assuré la distribution de plus de 30 000 kits, des kits d’éducation à plus de 12 000 enfants, la formation de plus de 76 enseignants. Le projet compte poursuivre le soutien au secteur de l’éducation en cours de cette année, en assistant 9 600 élèves avec la construction des salles de classe d’urgence, 27 000 élèves avec des programmes de rattrapage scolaire et 13 000 avec du soutien scolaire.
Les deux Kivu et la Province Orientale bénéficient de l’action humanitaire de RRMP avec des partenaires comme Ocha, l’Unicef, AVSI, Danish Refugee Council (DRC), International Rescue Committee (IRC), Norwegian Refugee Council (NRC), Solidarités Internationales, Save The Children. Ses bailleurs de fonds sont Pooled Fund, l’Agence des Etats-Unis pour le développement (USAID), l’Agence canadienne pour le développement international (CIDA), le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (Echo), le Gouvernement de la Finlande et le Gouvernement du Japon.
Kléber Kungu

mercredi 7 juillet 2010

Seul le Chef spirituel a qualité d'engager l'Eglise

A propos d'une demande de révision du procès de Simon Kimbangu
Seul le Chef spirituel a qualité d'engager l'Eglise
Est-il vrai qu'une demande a été introduite à Bruxelles pour exiger la révision du procès de papa Simon Kimbangu introduite auprès de la Cour de cassation à Bruxelles avant le 30 juin 2010 ? Réponse : oui. Par qui cette demande a été faite ? Réponse : par 19 (dix-neuf) des petits-fils biologiques du prophète aidé par l'avocat Pierre Chomé, fils de Jules Chomé. Cette demande a-t-elle eu l'aval du chef spirituel de l'Eglise kimbanguiste ? Réponse : Non. C'est pour donner un éclairage, mieux la version officielle de l'Eglise kimbanguiste sur entre autres cette demande qu'elles ont qualifiée de fantaisiste que ces autorités - de l'Eglise kimbanguiste - ont organisé une conférence de presse dans l'amphithéâtre du Centre d'accueil et de conférence kimbanguiste lundi 5 juillet. C'est le quotidien belge Le Soir qui avait fait écho de cette affaire dans son numéro 146 du 25 juin.
Quatre autorités de l'Eglise kimbanguiste ont donné la vraie version de l'Eglise sur la demande, qu'elles ont qualifiée de fallacieuse et de fantaisiste, que 19 des petits-fils du prophète Simon Kimbangu, fondateur de cette Eglise avaient introduite à la Cour de cassation de Bruxelles en Belgique pour obtenir la révision du procès faite contre Simon Kimbangu par les colonisateurs belges. Les révérends Elebe Kapalay, en charge du patrimoine de l'Eglise et représentant légal 1er suppléant, José Matondo Biyeye, conseiller administratif et financier au cabinet du chef spirituel, Blaise Muya, directeur de la chaîne de télévision kimbanguiste Ratelki et monsieur Nsimba Bilukidi, conseiller également au cabinet du chef spirituel, ont donné la version officielle de l'Eglise sur cette affaire pour le moins abracadabrante.
Pour l'Eglise kimbanguiste, dont les autorités ont réitéré son caractère d'unité et d'indivisibilité, " il est hors de question d'accepter des initiatives à l'emporte-pièce par lesquelles des petits-fils confondent l'Eglise à la famille ", d'autant plus que " la mission et l'œuvre de papa Simon Kimbangu n'émanent pas de la famille et il n'est pas venu sur cette terre des hommes pour sa seule famille ".

De la Fumée…
Pour les autorités de l'Eglise, le fait que Me Pierre Chomé " n'a pas reçu mandat de l'Eglise kimbanguiste ", le " chemin qu'on lui fait emprunter est parsemé d'embûches et sans issue ", et partant ceux qui lui ont confié ce dossier " tentent de le détourner de la voie de la raison, de l'ordre et de la légalité ". Cela dit, l'Eglise kimbanguiste estime que " les conditions requises que Maître Chomé pense pouvoir remplir pour engager la procédure auprès de la Cour de Bruxelles ressembleraient à de la fumée propre à incommoder inutilement les gens bien intentionnés, tant du côté de la RDC que de celui du Royaume de Belgique avec lequel l'Eglise kimbanguiste entretient d'excellentes relations. "
L'Eglise kimbanguiste reconnaît que le procès fait à Simon Kimbangu " était entaché de beaucoup d'erreurs, un procès expéditif orchestré par la troïka constitué par le pouvoir colonial, les commerçants et le clergé… ", mais cela ne peut la pousser à lui " faire commettre les mêmes erreurs ". Par exemple, l'Eglise a évoqué le cas des " membres de la famille de Jésus-Christ [qui] n'avaient jamais intenté contre le pouvoir romain un procès en réparation, car ils avaient eu la sagesse ou alors l'inspiration de considérer que leur illustre fils ne leur appartenait plus en propre [qui] était devenu un patrimoine universel. "
Le conseiller Nsimba Bilukidi a démontré comment le procès de Simon Kimbangu a été une parodie, notamment pour trois raisons : le prévenu n'avait pas d'avocat, le fait que le pouvoir colonial ait institué un tribunal militaire d'exception et l'antériorité des faits dont on l'accusait. Tout compte fait, la grande question est celle-ci : qui peut demander la révision du procès ? En droit international, si c'est la Belgique qui a la compétence de revoir sa décision, a-t-il déclaré, il revient à la RDC, en tant qu'acteur du droit international, de plaider les droits de Simon Kimbangu, l'un de ses citoyens. Dans ce cas, la RDC peut agir par des voies diplomatiques, la Cour internationale de justice ou par la Cour européenne de justice. Mais, des personnes physiques peuvent aussi intenter une action en justice : dans ce cas, c'est le chef spirituel Simon Kimbangu Kiangani qui en a qualité.
Est-ce que Simon Kimbangu doit être réhabilité ? C'est une autre question importante. A ce sujet, le chef spirituel de l'Eglise kimbanguiste a fait cette déclaration : " Nous ne demandons rien sur la révision du procès de Simon Kimbangu et qu'il n'est nullement question pour l'Eglise kimbanguiste d'intenter un procès ". Car tout se fait selon l'accomplissement des prophéties de Simon Kimbangu. Il revient à la seule Belgique de dire quelque chose pour montrer le caractère inique d'un procès fait à un homme, de surcroît envoyé de Jésus Christ, et à ses fidèles, qui n'avait fait que répandre l'évangile. Bref, si, aujourd'hui il doit y avoir une révision du procès, ce sera la volonté de Dieu, comme pour les autres événements qui ont déjà eu lieu.

Décoration de Simon Kimbangu
Au sujet de la décoration à titre posthume du prophète Simon Kimbangu et de son élevation au rang de héros national, la plus haute distinction en RDC, l'Eglise kimbanguiste a remercié le Chef de l'Etat Joseph Kabila qui, donc son discours du 30 juin, a souligné de manière solennelle le rôle majeur joué par Simon Kimbangu comme précurseur des indépendances des Etats africains en général et de la RDC en particulier. Donc, pour les 20 millions de kimbanguistes à travers le monde, le 1er juillet 2010 est un jour pas comme les autres.
En élevant Simon Kimbangu au rang de héros national, Joseph Kabila " a tout simplement essuyé les larmes multi-séculaires des Congolais et de tout un continent par ce discours ", souligne le discours du Chef spirituel et représentant légal prononcé à l'occasion de la décoration de Simon Kimbangu par le Chef de l'Etat Joseph Kabila, dont L'Observateur a obtenu une copie. Un événement attendu de longue date aussi bien par des kimbanguistes que par des Congolais.
Par ailleurs, les orateurs ont annoncé la création de la Fondation Simon Kimbangu, une ASBL caritative, ayant deux missions : primo, soutenir les démarches devant aboutir à régler tous les problèmes de conscience, d'éthique et de justice humaine relatifs à l'emprisonnement de Simon Kimbangu ; secundo, soutenir toutes les actions de développement de la vie de l'homme, de sa créativité, de son bien-être, de la défense de sa personne, de ses droits, de son environnement, etc.
La Fondation Simon Kimbangu axe ses activités sur plusieurs domaines subdivisés en 14 pôles, notamment le pôle des œuvres spirituelles et éthiques, de la coopération universitaire, du développement scientifique et technologique, d'économie mixte et du développement durable intégré, d'activités philanthropiques et humanitaires, de la défense de la nature et environnement, de la défense des droits humains…
La Fondation Simon Kimbangu, dont le siège social est à N'kamba Nouvelle Jérusalem, a vu le jour officiellement lundi 5 juillet 2010, après avoir été créée le 12 décembre 2009.

Kléber Kungu