jeudi 28 février 2013

Sultani Makenga autoproclamé à Bunagana, Runiga s’installe à Kibumba

Le M23 émietté en deux ailes Sultani Makenga autoproclamé à Bunagana, Runiga s’installe à Kibumba *Une nouvelle structure du M23 aile Makenga voit le jour *Deux ailes M23 voient le jour avec deux quartiers généraux différents : Bunagana pour les pro Makenga et Kibumba pour les pro-Runiga Les choses évoluent très vite au sein du M23. Trop vite même. Il n’y a plus de doute : le M23 s’est désagrégé en deux ailes : aile Makenga et aile Runiga, chacun ayant son quartier général. Après le désaveu de Jean-Marie Runiga, il vient d’être destitué le mercredi 27 février par le Haut Commandement militaire du M23 qui a siégé à Bunagana. La décision portant le n°013/HCM/M23/2013 a été signée par Sultani Makenga. Le bishop Jean-Marie Runiga est accusé d’incapacité de leadership illustrée notamment par la : « malversation financière, les divisions des membres de la rébellion, la haine ethnique, l’escroquerie, le manque de professionnalisme et le manque d'éthique politique ». Le nouveau maître autoproclamé du M23, Sultani Makenga, passe à la grande vitesse en précisant ce qui l’a poussé à prendre cette décision. Selon lui, le M23 est mû par le souci : « d’assurer le bon fonctionnement du Mouvement et de le conduire réellement dans le processus de paix en ce moment où des signaux positifs sont émis par la communauté tant nationale qu’internationale pour garantir au conflit en République Démocratique du Congo une issue pacifique et durable », selon une dépêche de DRCNews. Au nombre des griefs dont il charge Jean-Marie Runiga, Sultani Makenga lui reproche l’hospitalité qu’il (Jean-Marie Runiga) a offerte de manière illégitime au général déchu Bosco Ntaganda au sein de l'espace politique du M23, lui permettant d'exercer une « influence négative sur les décisions du Mouvement au plus haut niveau ». Un ex-bras droit de Bosco Ntaganda, surnommé India Queen, figure parmi les officiers qui se sont alliés à Sultani Makenga. Cet officier est considéré comme celui qui avait conduit les différents fronts contre l’armée gouvernementale jusqu’à la chute de Goma en novembre dernier. Crainte d’un affrontement Pendant ce temps, les habitants de Rutshuru et de Kibumba vivent dans la peur d’un éventuel affrontement entre les armées des deux ailes du M23 qui se vouent une haine diabolique. Une psychose alimentée par plusieurs mouvements de troupes dans cette région avec une rébellion divisée sur la question de leadership, avec deux ailes, l’une soutenant Bosco Ntaganda et Ngaruye et l’autre Sultani Makenga, le nouveau président avec pour quartier général Bunagana. Ainsi, ajoute DRCNews, des colonnes des soldats auraient été interceptées faisant mouvement vers Bunagana où elles vont rejoindre Makenga, au détriment des positions initialement occupées le long de la route, non loin de Goma. Quant à lui, Jean-Marie Runiga aurait choisi d’installer ses pénates dans son nouveau quartier général dans les hauteurs de Kibumba. Sa nouvelle position présente deux avantages : aller au Rwanda en cas de menace grave ou alors sonner la menace contre Goma pour influencer une issue en sa faveur. Que va-t-il se passer entre les deux ailes armées ? Un affrontement armé ? Une réconciliation ? La seconde hypothèse est peu plausible. Un officier anonyme proche de Makenga a d’ailleurs déclaré à Drcnews jeudi, qu’ « en quelques jours, la situation sera sous contrôle et toutes les troupes répondront d’un seul commandement sous l’autorité du nouveau président du mouvement ». Le président déchu du M23, Jean-Marie Runiga, ne s’avoue pas encore vaincu. Il vient d’annoncer par conséquent avoir conservé ses attributions au sein du groupe et accuse Sultani Makenga de « trahison, d’être de mèche avec le gouvernement et de s’ingérer dans les affaires strictement politiques du mouvement». Des FDLR s’emparent de Rutshuru centre Alors que les deux ailes du M23 se livrent à une guerre d’accusations, on annonce que des éléments armés identifiés comme des FDLR se sont emparés jeudi 28 février de la cité de Rutshuru-centre. Armés de quelques kalachnikovs, ils n’ont fait aucune déclaration devant la population. Selon des habitants de Rutshuru, il s’agirait pour la plupart des jeunes autochtones ayant fui la cité pour se réorganiser en une force d’autodéfense dans la brousse dans l’objectif de ‘chasser les Rwandais’. Jusque tard dans la soirée de jeudi, ils n’avaient pas encore progressé vers Kiwanja (sur la route de Butembo), apprend-on. Comme l’on pouvait s’y attendre, on a déploré quelques cas de casses et de pillages dans l’après-midi de jeudi, dont un dépôt de boissons situé non loin de la station d’essence au centre de Rutshuru, à côté du rond-point de la place. Une situation qui n’a fait raviver la peur des habitants, craignant une reprise de la guerre qui risque de jeter à nouveau la population sur la rue. Interrogés sur l’entrée en scène supposée des éléments des FDLR, les militaires pro-Makenga ont répondu que leur intention pour l’instant n’était pas de reconquérir Rutshuru, leur préoccupation primordiale étant de maitriser d’abord les visées réelles des pro-Runiga qui se sont retranchés vers Kibumba. Au sujet de ce qui est arrivé au M23, certains analystes pensent que le Rwanda aurait organisé l’émiettement de cette rébellion. On parle d’un Kigali obligé maintenant de travailler dans la consolidation du nouveau leadership du M23, dont il peine de recoller les morceaux. Les autorités rwandaises, apprend-on, s’emploient à éviter tout retournement négatif de la situation, quelques jours après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. D’après certaines indiscrétions, ajoute la source, « Kigali serait lui-même partagé entre la protection des criminels de guerre recherchés par la justice internationale parmi lesquels Bosco Ntaganda et la promotion de la paix signée le 24 février dernier à Addis-Abeba pour la stabilisation de la RDC ». Au sein de l’armée rwandaise (RDF) régnerait une tendance au protectionnisme en faveur des Ntagandistes/Nkundistes tandis que Paul Kagame en aurait marre de la pression internationale de plus en plus tenace contre lui à tous les rendez-vous internationaux sur le dossier RDC. A ce jour, la structure politique actuelle du M23, aile Makenga, se présente de la manière suivante : 1. Président et Chef du Haut commandement militaire : Colonel Sultani Makenga 2. Secrétaire exécutif : M. François Rucogoza Tuyihimbaze 3. Département des affaires politiques et administration du territoire : M. Sendugu Museveni 4. Département des relations extérieures et de la coopération régionale : Me René Abandi Munyarugerero 5. Département des affaires sociales et humanitaire...s : Dr Alexis Kasanzu 6. Département des Finances, Budget et Ressources naturelles : M. Justin Gashema Kléber Kungu

Sultani Makenga désavoué et accusé de détournement de fonds

Embrouillamini au sein du M23 Sultani Makenga désavoué et accusé de détournement de fonds Plus rien ne va au sein des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Il semble que la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba soit un porte-malheur des hommes de Sultani Makenga. Au sein de cette rébellion, qui n’aura duré que moins d’une année – du moins dans sa forme actuelle datant d’avril 2012 – on enregistre désaveu sur désaveu. Après le désaveu du coordonnateur du M23, Jean-Marie Runiga par des hommes acquis aux humeurs de Sultani Makenga, c’est autour de Sultani Makenga d’être désavoué par des affidés au solde de Runiga. Dans une interview accordée à la radio Kivu1, dont L’Observateur a obtenu copie, le colonel Séraphin Mirindi réagit à la destitution de Jean-Marie Runiga en désavouant Sultani Makenga qu’il accuse de quatre griefs : détournement des fonds, ingérence dans l’organisation politique du M23, usurpation du pouvoir, politique discriminatoire. Il estime que « la décision de destitution du Président du M23 par le Général Sultani Makenda est une décision unilatérale » ne concernant que Makenga lui-même. Le colonel Séraphin Mirindi, porte-parole militaire de l’ex- CNDP de Nkunda, accuse Sultani Makenga d’ingérence dans l’organisation politique du M23 et d’usurpation du pouvoir. En outre, le général Sultani Makenga, pro Bosco Ntaganda, est accusé d’avoir détourné « beaucoup d’argent » de l’ « armée’ » du M23. « Nous avions voulu initier un audit afin qu’il s’en explique. Il a signé sur beaucoup de bons de sortie d’argent et nous voulions savoir l’utilité de tout ce montant car nos soldats meurent de faim », a précisé le colonel Séraphin Mirindi. Le troisième grief à charge de Sultani Makenga, c’est de mener une politique discriminatoire au détriment d’un groupe des troupes. « De trois il ne veut pas réunir toute l’armée du M23 autour de lui car il se contente seulement d’un groupe qui est sous son autorité » a ajouté Séraphin Mirindi. Les accusations contre Sultani Makenga sont loin de s’arrêter là. Les pro-Runiga l’accusent d’avoir été corrompu par le président Joseph Kabila « pour nous désorganiser et mettre fin au dialogue de Kampala que nous suivons bien. » Deux armées, deux porte-parole A ce jour, le climat qui prévaut au sein de la rébellion du M23 ne peut être qualifié autrement que propice à l’émiettement et à la mort de ce mouvement rebelle qui n’aura connu son heure de gloire que pendant quelques mois. Aujourd’hui, le M23 est bicéphale avec deux ailes, donc deux armées : l’une dirigée par Sultani Makenga et l’autre par Séraphin Mirindi ; deux porte-parole militaires : Vianey Kazarama pour l’aile Sultani Makenga, accusé d’indiscipline, et Séraphin Mirindi. Détournement de fonds, usurpation de pouvoir… Voilà qui caractérise la gestion en peu de temps des rebelles du M23 alors qu’ils ne sont pas encore aux affaires. Ce dont ils accusaient Kinshasa, à cor et à cri, et qui motivait leur prise des armes contre le pouvoir de Kinshasa, ils sont incapables de les éviter en nous montrant qu’ils allaient gérer autrement une fois aux affaires ! Comme quoi, les bons diseurs sont loin d’être les bons faiseurs. Bien des exemples au sein de la classe politique congolaise nous ont convaincu qu’il faut toujours nous méfier de ceux qui parlent beaucoup, c’est-à-dire ceux qui s’accrochent au principe : « ôte-toi que je m’y mette ». S’il est des gens – en grand nombre – qui aiment le pouvoir (une ambition du reste légitime), ils sont à compter sur les doigts de la main qui sont disposés à accepter des ordres des autres, supérieurs soient-ils. Par ailleurs, alors qu’ils se mettaient à trucider leurs « compatriotes » en réclamant à cor et à cri le dialogue auprès de Kinshasa, les rebelles du M23 viennent de prouver leur incapacité à se parler entre eux, même en nombre réduit. C’est le cas par exemple de Makenga et Runiga qui, depuis qu’ils vivent comme chien et chat, ont refusé de se parler ni de se regarder droit aux yeux alors que deux belles occasions s’étaient présentées à eux. Le second cas, c’est encore Sultani Makenga qui, à en croire notre source, a toujours refusé la concertation que les membres du Haut-Commandement militaire du M23 lui ont demandée. Que c’est difficile de réclamer à autrui ce que soi-même est incapable d’accepter de faire pour autrui ! Le colonel Mirindi accuse aujourd’hui Makenga d’affamer les militaires du M23. S’il peut reprendre la cassette audiovisuelle enregistrée le jour du meeting de ses hommes au stade de Goma alors que cette ville venait de tomber aux mains de sa rébellion, il pourra réécouter les monts et merveilles qu’ils avaient promis à la population gomatracienne, et particulièrement aux militaires et policiers qui avaient accepté de se rendre ! Sans être un prophète de malheur prédisant la mort politique de cette rébellion, notre perspicacité journalistique nous permet de croire quand même que ses jours sont comptés et que d’ici à quelques semaines, le tonitruant M23 qui a volé la vedette de l’actualité politique pendant plusieurs mois ne sera plus que l’ombre de lui-même. De ces rebelles, aux ambitions démesurées puisque soutenus par des pays que de nombreux rapports onusiens n’ont cessé de dénoncer, il ne restera que des stigmates rouges de sang de tous ces nombreux Congolais morts dans leur propre pays et pour leurs propres richesses. Des stigmates que ces historiens au quotidien que nous sommes n’arrêtent d’immortaliser dans leurs écrits. En attendant, de la radio Kivu1 nous apprenons que les jours à venir il prévu « une réunion extraordinaire entre politiciens et militaires du M23 afin de savoir quelle position prendre et suivre. » Quelle position prendre ? Est-ce la débandade ? Ou encore le maquis en attendant que d’autres soutiens se prononcent pour une autre aventure qui aura la chance de terminer aussi malheureusement que le M23 ? Une autre aventure sur fond de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui a pris l’engagement de braquer désormais ses bésicles jour et nuit pour débusquer tout rebelle et tout soutien. Dans toute cette aventure, où les acteurs continuent à peaufiner les dernières stratégies pour tenter de sortir la tête haute, il y a de grands perdants : Roger Lumbala, Antipas Mbusa Nyamuisi qui sont en train de regretter d’avoir opté pour cette piste pour avoir le pouvoir. Kléber Kungu

mercredi 27 février 2013

Francophonie :« Amener ou emmener » ?

« Amener ou emmener » ? « Amener ou emmener » ? Il arrive à bien des compatriotes d’avoir des maux de tête lorsqu’il faut choisir entre les deux verbes. La difficulté est telle que certains arrivent à prendre l’un pour l’autre et vice-versa. Et pourtant, les deux verbes sont différents et font référence à deux mouvements inverses. « Amener » suppose que l’on considère le mouvement en tant qu’il aboutit à l’endroit considéré. Exemple : Docteur, je vous amène mon épouse malade. « Emmener » suppose, par contre, que l’on considère le mouvement en tant qu’il éloigne de l’endroit considéré du lieu où l’on se place en esprit. Exemple : Je dois emmener mes enfants à l’école. Kléber Kungu

Des dizaines de milliers d’enfants affectés par la rougeole

Province Orientale et Equateur Des dizaines de milliers d’enfants affectés par la rougeole L’épidémie de rougeole continue de faire des ravages en République démocratique du Congo (RDC), particulièrement en Province Orientale et en Equateur où des dizaines de milliers d’enfants sont affectés par cette épidémie. Depuis mars 2012, l’organisation a déjà pris en charge plus de 18 500 malades et vacciné plus de 440 000 enfants. Médecins Sans Frontières (MSF) a déjà tiré la sonnette d’alarme depuis décembre dernier sur cette maladie très meurtrière qui a la particularité de s’attaquer aux enfants. MSF avait lancé une alerte sur la situation et le manque de moyens mis à la disposition du personnel de santé national pour faire face à l’urgence due à cette épidémie. Malheureusement, deux mois plus tard, la situation n’a pas évolué positivement, à en croire un communiqué de presse de MSF dont L’Observateur a obtenu copie. Face aux carences du système de santé, Médecins Sans Frontières (MSF) tente de faire face à cette épidémie. Depuis mars 2012, l’organisation a déjà pris en charge plus de 18 500 malades et vacciné plus de 440 000 enfants. Des efforts qui semblent ne pas endiguer l’épidémie dans cette partie du pays qui compte en plusieurs dizaines les enfants qui succombent. « On voit de nombreuses petites tombes récentes le long des routes », témoigne Nathalie Gielen, responsable d’une équipe de MSF, de retour de la zone de santé de Djolu dans la province de l’Equateur. « Dans un village, nous avons compté 35 décès. Un père nous a expliqué qu’il avait perdu sept enfants en trois semaines. De village en village, on n’entend qu’un seul mot : rougeole. Les gens sont effrayés et désespérés. Ils demandent de l’aide. » « Des centaines de milliers d’enfants non vaccinés » La rougeole est loin d’être une maladie difficile à éradiquer. Appuyé par des partenaires étrangers, le gouvernement congolais déploie des efforts inlassables pour tenter d’éradiquer cette épidémie en procédant à la vaccination régulière des enfants. « Cette situation est le dernier développement d’une épidémie continue qui touche l’ensemble du pays depuis 2010 et qui est particulièrement meurtrière chez les enfants de moins de cinq ans», déplore Amaury Grégoire, chef de mission adjoint de MSF. « Il est inacceptable que l’on puisse encore mourir de la rougeole au 21ème siècle. Il existe un vaccin très efficace et bon marché, qui protège de la rougeole après une dose unique. Pourtant, dans des pays comme la RDC, des centaines de milliers d’enfants n’ont jamais été vaccinés et continuent de mourir d’une maladie dont il est si facile de se prémunir.» Le système sanitaire congolais, précise le document, éprouve d’énormes difficultés de fonctionnement. Plusieurs facteurs sont à la base de cette situation. Il est dépassé par l’ampleur des besoins. Lorsqu’elles fonctionnent, les structures de santé font régulièrement face à des ruptures de stocks de médicaments. Elles sont aussi confrontées à d’importants déficits en ressources humaines qualifiées. Leur accès et leur approvisionnement sont rendus extrêmement difficiles par l’absence de routes praticables. Dans les zones les plus éloignées, la chaîne de froid, essentielle pour garantir l’efficacité de vaccins, est souvent rompue à cause du manque de matériel ou d’électricité. Dans la zone de santé de Yahuma en province Orientale, où MSF a vacciné 76 000 enfants, le centre de santé ne disposait que de deux réfrigérateurs et d’une moto en panne pour desservir un territoire aussi grand que la moitié de la Suisse. Cette situation rend l’accès aux soins de la population, dont la majorité vit dans des villages reculés et sous le seuil de pauvreté, d’autant plus difficile que la gratuité des soins n’est pas toujours assurée, malgré l’épidémie déclarée. Des centres de santé vides ou d’accès difficile La source parle du calvaire que subissent plusieurs parents qui sont obligés à franchir à pied et parfois pour plusieurs jours pour conduire leurs enfants atteints de rougeole dans des centres de santé situés à plusieurs dizaines de kilomètres de leur localité. Si ces hôpitaux sont d’accès difficile, il arrive aussi que bon nombre d’entre ces centres de santé manquent de médicaments nécessaires pour soigner les malades et que parfois des enfants malades meurent en route. Dans cette vaste région forestière, les populations doivent souvent marcher plusieurs jours avant d’accéder aux soins. C’est souvent en dernier recours, après avoir essayé la médecine traditionnelle, qu’elles décident de se rendre dans un centre de santé public, si elles en ont les moyens financiers. « Les parents arrivent lorsque l’enfant a déjà développé des complications médicales, telles les infections respiratoires aiguës ou la malnutrition », indique le Dr Jehu, responsable de l’équipe de MSF à l’hôpital de Buta. « Certains ont également le paludisme. On soigne un grand nombre d’enfants qui souffrent de plusieurs complications médicales à la fois. Beaucoup meurent dans leur village, car les structures de santé sont incapables d’assurer une prise en charge adéquate.» Vacciner et prendre en charge les malades Face à cette urgence sanitaire très préoccupante, l’ONG MSF continue d’alerter les autorités sanitaires, car l’épidémie est loin d’être jugulée. L’organisation étend son intervention en poursuivant la vaccination et la prise en charge des patients, y compris ceux nécessitant des soins intensifs dans des structures hospitalières. Elle mène plusieurs activités pour parer au plus pressé : appui aux structures de santé, formation du personnel local, sensibilisation des populations sur la gratuité des soins et transfert des malades les plus sévères. «Le traitement des enfants atteints de complications médicales liées à la rougeole est très compliqué, même dans une unité de soins intensifs bien équipée. Mais aucun enfant ne devrait arriver à l’hôpital à cause de la rougeole, car cette maladie devrait être facile à prévenir », conclut le Dr Mathieu Bichet, responsable adjoint des programmes d’urgence de MSF. La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse. Elle est une infection virale éruptive aiguë. Elle atteint essentiellement les enfants à partir de l’âge de 5-6 mois. Elle peut engendrer des complications médicales graves et la mortalité peut atteindre jusqu’à 25% des cas. La vaccination contre la rougeole, recommandée pour les enfants autour d'un an, vise surtout à éviter les complications de l'infection, comme les encéphalites, qui peuvent avoir des séquelles importantes voire létales. Kléber Kungu

La société civile congolaise propose : 45 jours pour 1 000 délégués

Dialogue national La société civile congolaise propose : 45 jours pour 1 000 délégués La tenue de ce que certains appellent dialogue national, d’autres concertations nationales se concrétise chaque jour qui passe. Alors que des concertations se tiennent quotidiennement, la Société civile de la République démocratique du Congo, dans toutes ses diversités et tendances, c’est-à-dire plateformes, associations, ONG, réseaux, syndicats et médias plaide pour un dialogue à organisé en RDC, pendant 45 jours et pour 1 000 délégués. En plus, elle souhaite que des groupes politico-militaires prennent également part à ces concertations nationales. La société civile congolaise a transmis, à qui de droit, mardi 26 février, toutes ces propositions contenues dans son cahier des charges de 3 pages. Pour la société civile congolaise, ces concertations nationales doivent être inclusives qui comprendront toutes les sensibilités sociopolitiques, à savoir les acteurs de la majorité, de l’opposition, des forces vives, de la diaspora et les groupes politico-militaires. « Le dialogue devrait s’organiser au pays pendant 45 jours ouvrables sous la facilitation d’un bureau impartial », a déclaré Kasusula Cathy, porte-parole de la composante société civile, citée par DRCNews. Quant aux thèmes, la composante a proposé que soient traitées au cours de ce dialogue aussi bien des questions relatives au renforcement de la gouvernance démocratique, la menace de balkanisation de la RDC que les questions sécuritaires, politiques et sociales. Kléber Kungu

Attentat contre le Dr Denis Mukwege : des présumés auteurs arrêtés

Bukavu Attentat contre le Dr Denis Mukwege : des présumés auteurs arrêtés Cinq hommes et trois femmes constituent le groupe de huit présumés auteurs de l’attentat contre le docteur Denis Mukwege en octobre 2012 à Bukavu. Ces voleurs à main armée ont été arrêtés et présentés au public et à la presse locale par la Police nationale congolaise (PNC), lundi 25 février à Bukavu. D’autres malfaiteurs ont été également présentés à cette occasion. Selon l’inspecteur provincial de la police au Sud-Kivu, le général Gaston Luzembo, cité par radiookapi.net, certains de ces malfaiteurs n’ont pas hésité à passer aux aveux. Le général Gaston Luzembo a expliqué que la police a clos le dossier en menant l’enquête à l’issue de laquelle elle est arrivée à arrêter les présumés auteurs. Il revient au ministère public au parquet de grande instance du Sud-Kivu à la disposition duquel elle a mis les incriminés arrêtés, en établissant un procès-verbal. La police a pu saisir sur ces malfrats des objets volés qu’elle a promis de remettre à leurs propriétaires, à condition que ceux-ci viennent les réclamer avec des preuves à l’appui. Au cas contraire, tous ces objets saisis seront transférés au parquet. Le 26 octobre dernier, le Dr Denis Mukwege, qui rentrait chez lui, avait échappé belle à un attentat. Cinq personnes armées et en civil s’étaient sont introduites chez lui. Alors que les malfrats braquaient le médecin, un de ses gardes avait surgi et crié. Il fut abattu par les hommes armés. Le Dr Mukwege avait par conséquent échappé de justesse à l'assassinat, car il avait pu prendre la fuite au moment où les assaillants tiraient sur l'individu qui était intervenu en criant. Le médecin était en compagnie de deux de ses filles et d’une de leurs camarades quand les tirs avaient eu lieu. Les bandits armés avaient fui à bord du véhicule du Dr Mukwege, qu'ils ont rapidement abandonné, avant de détourner un autre véhicule. Après le départ des assaillants, le médecin devait se révéler indemne, mais très choqué par la mort de sa sentinelle, qui travaillait chez lui depuis trente ans. A l’époque, aucun vol n’avait été relevé dans la maison et le médecin et sa famille étaient convaincus qu’il s’agissait bien d’une tentative d’assassinat. Traumatisé moralement, le Dr Mukwege se rendit par la suite en Belgique, après avoir transité par le Burundi. Mais après trois mois, il décida de regagner Bukavu, en janvier dernier, répondant ainsi aux nombreux appels aussi bien de ses nombreuses patientes que du peuple congolais tout entier. A son retour, il fut personnellement accueilli par le gouverneur du Sud Kivu, Marcellin Cishambo, qui assura sa protection. Depuis son retour, le médecin chef de Panzi réside dans une aile de l’hôpital, estimant que c’est là, au milieu de ses patientes et des membres de son personnel, qu’il jouira de la meilleure des protections. Kléber Kungu

Francophonie : « Sans plainiant »

« Sans plainiant » « Sans plainiant ». Mon regard autant fouineur qu’observateur tombe un lundi 25 février 2013 sur ces écrits en blanc qui barrent le pare-brise d’un taxi-bus 207 circulant sur le boulevard du 30 juin. Oh ! Mon Dieu, c’est encore quoi ça ? m’écrié-je intérieurement. « Sans plainiant » que j’ai vu, c’est « sans plaignant » en réalité. Ah, si le rédacteur de ces mots pouvait savoir qu’il se trompait largement s’il croyait qu’il n’y avait pas de plaignant. En effet, comment ne pas me plaindre devant des massacres à grande échelle de ce genre de la langue de Voltaire ? Kléber Kungu

lundi 25 février 2013

Francophonie : Les Congolais et les traits d’union

Les Congolais et les traits d’union Quand je sillonne les rues de Kinshasa, à pied ou à bord d’un véhicule, mon attention fouineuse et observatrice dirige mon regard sur les nombreux écriteaux qui ornent la capitale congolaise. Je suis frappé par le nombre élevé des mots liés entre eux – à tort – par des traits d’union de trop. Conclusion : les Congolais raffolent de traits d’union ! Vous trouverez par exemple : « dépôt-ciment », « vente vivres-frais ». Même sur un véhicule de salubrité de l’Hôtel de ville de Kinshasa, j’ai découvert ceci : « Ramassage-public » ! Pouah ! Je fais la même constatation avec les étudiants que mon journal L’Observateur reçoit comme stagiaires. Ils ont un goût prononcé pour l’usage des traits d’union dans leurs noms ! Vous pouvez trouver ceci : Prixilla-Lutala-Mumbia. Donc le prénom, le nom et le post nom intimement liés par des traits d’union ! Repouah ! Par contre, il y a des réclames pour lesquelles je déplore l’absence coupable de traits d’union. « Faisons nous la vie avec m-pesa » de Vodacom, « Le business a beaucoup changé. Découvrez le dans Forbes Afrique », sur l’immeuble Nogueira sur le boulevard du 30 juin. Les deux réclames pèchent par l’absence d’un trait d’union entre « Faisons » et « nous », et entre « Découvrez » et « le ». Kléber Kungu

Le M23 implose : Runiga désavoué, les rebelles se mutinent

Nord-Kivu Le M23 implose : Runiga désavoué, les rebelles se mutinent Bilan : 10 morts (8 civils et 2 militaires) La rébellion n’arrive pas seulement en RDC, mieux la mutinerie n’affecte pas que les FARDC. Le M23 vient d’apprendre à ses dépens cette réalité dimanche 24 février 2013 à 19h 5 (heure locale), lorsqu’un groupe de militaires commandés par le colonel Sultani Makenga, recherché par la justice internationale, a tenté de désarmer le président du Mouvement du 23 mars 2009 (M23), le pasteur Jean-Marie Runiga à sa résidence de Bunagana, sans y parvenir. C’est un autre groupe dirigé discrètement par le général déchu Bosco Ntaganda, un autre officier rebelle recherché par la Cour pénale internationale et qui téléguiderait une faction de cette même rébellion, sous le commandement du colonel Baudouin Ngaruye (lui aussi cité dans les rapports internationaux pour crimes de guerre dans l’est de la RDC, qui aurait réussi à extirper Runiga de la menace de Makenga. Des sources sur place à Bunagana, localité située à la frontière avec la ville ougandaise de Kisoro, rapportent que cet incident a poussé les habitants à prendre fuite vers l’Ouganda voisin craignant pour leur sécurité. Les mêmes sources indiquent que Jean-Marie Runiga aurait été retiré de Bunagana pour s’installer à Rutshuru-centre, chef-lieu du territoire de même nom, située à environ 80 kilomètres de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Une journaliste parmi les victimes « Des coups de feu ont été entendus dans la nuit de dimanche à lundi », confirment des sources anonymes proches de la société civile de Rutshuru. Ces affrontements entre les deux tendances de la rébellion ont causé la mort de 10 personnes, parmi lesquelles 8 civils et 2 militaires. Au nombre des civils tués figurent une femme journaliste Tatiana Kahashi, travaillant pour la radio locale La Colombe, elle collaborait également avec une chaine de télévision locale. Les deux factions du M23 se disputeraient le leadership du mouvement au regard de l’évolution politique enregistrée avec la signature dimanche à Addis-Abeba de l’Accord-cadre sur la paix, la sécurité et le développement de la République démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs. D’après certaines indiscrétions, le camp de Runiga s’opposerait farouchement à toute intégration au sein des institutions nationales alors que le groupe de Makenga aurait reçu l’ordre d’obéir au schéma d’Addis-Abeba. Lundi matin, la situation est restée tendue dans la zone faisant craindre des nouveaux risques d’affrontement entre les mêmes rebelles. Le Rwanda et l’Ouganda, accusés d’apporter du soutien multiforme à la rébellion du M23, se seraient impliqués afin de départager les deux tendances jusqu’ici, sans résultat palpable. Cette situation vient nettement fragiliser une rébellion plusieurs fois accusée de nombreuses exactions sur les populations civiles dans cette région. D’après le rapport du groupe d’experts de l’Onu, la guerre causée par le M23 avec le soutien du Rwanda, de l’Ouganda et des lobbies internationaux a déjà fait environ 6 millions de victimes. La mutinerie des rebelles du M23 vient d’ouvrir une nouvelle ère au sein d’une rébellion qui est en train de compter ses jours. D’autant plus qu’elle intervient alors qu’au même moment 11 chefs d’Etats de la CIRGL venaient de signer dimanche 24 février l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui remettait en quelque sorte les pendules à l’heure dans les relations bilatérales entre les Etats signataires de ce document. Marquant par conséquent une étape cruciale devant régir ces Etats dont les relations ont toujours été tumultueuses depuis des décennies. Kléber Kungu

Didier Reynders satisfait de l'accord de paix pour la RDC

Ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders satisfait de l'accord de paix pour la RDC La signature de l’accord de paix à Addis-Abeba pour la restauration de la paix en RDC a suscité plusieurs réactions positives. C’est le cas de celle du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) qui s'est félicité dimanche de la signature à Addis Abeba de l'accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la Région. Dans un communiqué publié dimanche, le chef de la diplomatie belge juge que "cet accord constitue une excellente base de travail pour relancer les efforts communs de la RDC, de la Région et de la Communauté internationale envers une solution durable à la crise dans l'Est congolais". M. Reynders a également tenu à saluer le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon pour "son implication personnelle" dans ce dossier. Il espère que celui-ci procédera rapidement à la nomination d'un envoyé spécial "qui pourra assurer le suivi de la mise en œuvre des éléments contenus dans cet accord", selon ce communiqué Le ministre y ajoute que la Belgique est prête a soutenir ces efforts, "notamment à travers une participation et contribution actives aux mécanismes de suivi". Il rejoint ainsi les félicitations exprimées par la Haute Représentante pour l'Union européenne Cathy Ashton et le commissaire européen Andris Piebalgs. La Haute représentante pour l’Union européenne, Catherine Ashton, et le commissaire au développement, Andris Piebalgs, ont réservé un bon accueil à l'adoption à Addis Abeba d'un cadre « de paix, de sécurité et de coopération pour la République démocratique du Congo et de la région ». Ils louent le secrétaire général de l'Onu pour sa forte direction et les chefs de la région pour avoir choisi le dialogue et la coopération comme base pour relever les nombreux défis auxquels la région fait face. "Nous saluons l'accord-cadre signé aujourd'hui aussi bien l’envoi prochain d'un envoyé des Nations unies. Nous soutenons aussi une Monusco forte. Ce sont des étapes importantes afin de trouver les solutions viables et politiques pour les problèmes structurels aux niveaux local et régional. En adoptant l'accord, les chefs d’Etat de la RDC et de la région s’engagent à respecter des principes importants liés aux relations de bon voisinage et à prendre la mesure concrète locale qui est nécessaire. Dans ce contexte, nous saluons aussi la contribution fournie par la médiation régionale entre le gouvernement de la RDC et le M23, menée par l'Ouganda. L'UE demande aux parties de négocier de bonne foi et prévenir la reprise d'hostilités dans l'est de la RDC. L'UE a été un partenaire fort de la région depuis de nombreuses années. Elle s’engage à soutenir l'exécution de l'accord-cadre avec tous les pays concernés et pour encourager la coopération régionale. Nous croyons que c'est une occasion pour un nouveau début pour la région et ses peuples qui ont souffert trop. Nous faisons appel à tous les chefs d’Etat à un engagement fort et véritable pour mettre en application. L'UE se dit prête à prendre part ". Aussitôt l’accord de paix signé, la réaction des États-Unis n’a pas également tardé. L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, Susan Rice, a appelé les pays voisins de la RDC à cesser de soutenir les groupes rebelles dans le pays. Lire cet Accord-cadre dans son intégralité. Kléber Kungu ACCORD-CADRE POUR LA PAIX, LA SECURITE ET LA COOPERATION POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LA REGION 1. D’importants progrès ont été enregistrés en République démocratique du Congo pendant la décennie écoulée. Les processus de paix national et régional initiés alors ont établi la base d’une paix et d’une stabilité relatives dans de grandes parties du pays. De même, le gouvernement de la République démocratique du Congo a entamé, avec l’appui des partenaires, un certain nombre de réformes pour préparer le terrain à la reprise économique et la démocratisation du pays. 2. Cependant, l’est de la République démocratique du Congo continue de subir des cycles de conflit récurrents et des violences persistantes de la part de groupes armés tant nationaux qu’étrangers. 3. Les conséquences de cette violence ont été plus que dévastatrices. Des actes de violence sexuelle et de graves violations des droits de l’homme sont utilisés régulièrement et quasi-quotidiennement comme des armes de guerre. Le nombre de personnes déplacées figure parmi les plus élevés au monde et tourne de façon persistante autour de deux millions de personnes. La mise en œuvre du programme national de reconstruction, de réforme du secteur de la sécurité et d’éradication de la pauvreté est constamment interrompue. 4. Malgré ces défis, la crise récente offre la possibilité de s’atteler aux causes profondes du conflit et de mettre un terme aux cycles de violence récurrents. Il est de plus en plus reconnu que la voie actuelle n’est pas viable. Partant d’une cessation des hostilités, des actions concrètes sont requises de la part du gouvernement de la République démocratique du Congo, avec le soutien des partenaires; des Etats de la région; et de la communauté internationale en soutien aux efforts déjà en cours de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe. 5. Les principes énoncés à chacun de ces niveaux constitueront des engagements pris dans les domaines suivants: Pour le gouvernement de la République démocratique du Congo: Un engagement renouvelé à:  Continuer et approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier en ce qui concerne l’armée et la police;  Consolider l’autorité de l’Etat, en particulier à l’est de la République démocratique du Congo, y compris en empêchant les groupes armés de déstabiliser les pays voisins;  Effectuer des progrès en ce qui concerne la décentralisation;  Promouvoir le développement économique, y compris au sujet de l’expansion des infrastructures et de la fourniture de services sociaux de base;  Promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat, y compris la réforme des finances; et  Promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation. Dans ce contexte, la région est définie par les pays signataires de cet accord. Pour la région: Un engagement renouvelé à:  Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins;  Ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés;  Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins;  Renforcer la coopération régionale, y compris à travers l’approfondissement de l’intégration économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles;  Respecter les préoccupations et intérêts légitimes des Etats voisins, en particulier au sujet des questions de sécurité;  Ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations Unies; et  Faciliter l’administration de la justice, grâce à la coopération judiciaire dans la région. Pour la communauté internationale:  Le Conseil de sécurité resterait saisi de l’importance d’un soutien à la stabilité à long terme de la République démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs;  Un engagement renouvelé des partenaires bilatéraux à demeurer mobilisés dans leur soutien à la République démocratique du Congo et la région, y compris avec les moyens appropriés pour assurer la durabilité de ces actions sur le long terme; et d’appuyer la mise en œuvre des protocoles et des projets prioritaires du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs;  Un engagement renouvelé à travailler à la revitalisation de la CEPGL et à soutenir la mise en œuvre de son objectif de développement économique et d’intégration régionale;  Une revue stratégique de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) afin de renforcer son appui au gouvernement pour faire face aux enjeux d’ordre sécuritaire et favoriser l’expansion de l’autorité de l’Etat;  La nomination d’un Envoyé spécial des Nations Unies pour soutenir les efforts pour trouver des solutions durables avec un plan à plusieurs volets qui permettra la convergence de toutes les initiatives en cours. Mécanisme de suivi 6. La République démocratique du Congo, les pays limitrophes, les partenaires régionaux et la communauté internationale travailleront de façon synchronisée afin de promouvoir ces principes. 7. Un mécanisme de suivi régional impliquant les dirigeants des pays de la région, notamment de la République démocratique du Congo, de la République d’Afrique du Sud, de la République d’Angola, de la République du Burundi, de la République centrafricaine, de la République du Congo, de la République de l’Ouganda, de la République du Rwanda, de la République du Soudan du Sud, de la République unie de Tanzanie et de la République de Zambie, jouissant des bons offices du Secrétaire général des Nations Unies, de la Présidente de la Commission de l’Union africaine, du Président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et du Président de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, en qualité de garants du présent accord, sera établi et se réunira régulièrement pour passer en revue les progrès dans la mise en œuvre des engagements régionaux ci-dessus, dans le respect de la souveraineté des Etats concernés. 8. Ce mécanisme 11+4 est en soutien aux efforts régionaux en cours et sera par conséquent soutenu par et étroitement lié à l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté pour le développement de l'Afrique australe, ainsi qu’à d’autres partenaires internationaux, y compris l’Union européenne, la Belgique, les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni. Un plan détaillé pour la mise en œuvre de l’accord sera développé conjointement, y compris l’établissement de critères et mesures de suivi appropriées. 9. Le Président de la République démocratique du Congo mettra en place, au sein du gouvernement, un mécanisme national de suivi en vue d’accompagner et de superviser la mise en œuvre des engagements pris au niveau national pour les réformes susmentionnées. Les Nations Unies, l’Union africaine, la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement et d’autres partenaires bilatéraux ou multilatéraux qui seront convenus apporteront leur soutien à ce mécanisme. 10. Le mécanisme de suivi national fonctionnera dans le respect total de la souveraineté de la République démocratique du Congo. 11. En République démocratique du Congo, la MONUSCO fera partie de la solution, et continuera à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. Fait à ADDIS ABEBA, le 24 Février 2013 S.E. M. Joseph Kabila Kabange Président de la République démocratique Congo S.E. M. François Bozizé Président de la République centrafricaine S.E. M. José Eduardo dos Santos Président de la République de l’Angola S.E. M. Pierre Nkurunziza Président de la République du Burundi S.E. M. Denis Sassou Nguesso Président de la République du Congo S.E. M. Paul Kagame Président de la République du Rwanda S.E. M. Jacob Zuma Président de la République d’Afrique du Sud S.E. M. Salva Kiir Mayardit Président de la République du Soudan du Sud S.E. M. Yoweri Kaguta Museveni Président de la République de l’Ouganda S.E. M. Michael Chilufya Sata Président de la République de Zambie S.E. M. Jakaya Mrisho Kikwete Président de la République unie de Tanzanie S.E. M. BAN Ki-moon Secrétaire général des Nations Unies Témoin S.E. Dr. Nkosazana Dlamini Zuma Présidente de la Commission de l’Union africaine Témoin S.E. M. Armando Emílio Guebuza Président de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe Témoin S.E. M. Yoweri Kaguta Museveni Président de la Conférence Internationale des Grands Lacs Témoin

dimanche 24 février 2013

Après celles du consistoire de Biyela à Kimbanseke Les femmes du consistoire de Bandalungwa CEC à l’école des droits Après celles du consistoire de Biyela dans la commune de Kimbanseke, une quarantaine de femmes des 7 paroisses du consistoire de Bandalungwa (Bandalungwa, Ngiri-Ngiri, Mikasi, Yolo, Bumbu, Lingwala et Nkamba) de la 23ème Communauté évangélique du Congo (CEC) ont été sensibilisées sur leurs droits au cours d’une causerie-débat organisée à la paroisse CEC Ngiri-Ngiri dans la commune du même nom et animée par le secrétaire exécutif de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la création de la même Eglise, Norbert Lunsevila Mayenikini. Me Mulang Sanza, qui devait la co animer avec lui, s’est absenté, car victime d’un accident de circulation. Le pasteur Kavenafuluku, responsable de la paroisse CEC Ngiri-Ngiri, a exhorté les participantes à persévérer dans la foi dans les nombreux combats dans lesquels elles sont engagées pour obtenir la victoire. Les crises multiformes, les maladies, l’ignorance, l’apprentissage des droits… sont autant de combats que les femmes doivent particulièrement mener avec le concours de Dieu pour la victoire finale de nos familles, de notre Eglise, de notre pays, a exhorté le serviteur de Dieu qui a fondé son enseignement sur les onze premiers versets du chapitre 10 du livre de Josué. Par une méthode pédagogique de participation, dans une langue accessible à toutes : le lingala, Norbert Lunsevila a sensibilisé les femmes sur leurs droits qu’elles sont appelées à défendre, puisque reconnus dans la Loi fondamentale du pays et dans d’autres documents comme le Code de la famille et autres lois du pays. Plusieurs illustrations bien conçues et très explicites ont appuyées ces enseignements. Ces droits sont regroupés en trois catégories : droits civiques, droits politiques, droits économiques et droits sociaux et culturels, et chacune des catégories comportant plusieurs autres droits. Faudra-t-il imposer un mari à sa fille ? Faudra-t-il choisir ou imposer un mari à sa fille ? Est-ce qu’une femme n’a pas droit de prendre la parole dans une assemblée pour exprimer librement ses pensées ou idées ? La belle famille d’une femme mariée a droit de faire n’importe quoi chez son frère sans que la belle-sœur ne revendique ses droits légitimes de femme mariée et patronne de la famille ? Voilà autant de questions liées aux droits civiques sur lesquelles les participantes, très intéressées, se sont penchées pour décortiquer les droits au choix libre au mariage, le droit à la liberté d’expression, le droit à l’inviolabilité du domicile, le droit au respect de la vie privée, le droit à vivre dans la dignité, le droit à la santé, le droit alimentaire. Une femme n’a-t-elle pas droit de voter ou de se faire élire ? N’a-t-elle pas droit de faire la politique ? Ses seules occupations sont-elles ménagères ? La femme n’a-t-elle pas droit d’accéder à l’information ? N’a-t-elle pas droit de savoir comment est gérée sa paroisse, comment est dirigé son quartier, sa commune, son district, sa province, son pays ? Il lui est refusé le droit d’adhérer à un parti politique ? Doit-on imposer à la femme une religion ? Des droits politiques… Avec l’illustration représentant une politicienne parlant au micro, les femmes du consistoire de Bandalungwa ont appris que c’est anticonstitutionnel que d’imposer toutes ces choses à une femme. D’autant plus que, comme l’homme, elle a droit au vote ou à être élue, à l’information, à adhérer à un parti politique, à une religion, à l’égalité des chances, qui sont entre autres les droits politiques. La femme bénéficie également de droits économiques qui lui reconnaissent d’autres droits comme le droit à l’initiative privée, le droit au travail, le droit à la dignité et à la considération, le droit à la rémunération équitable, le droit au repos et aux loisirs, le droit à un environnement sain. Tous ces droits ont été illustrés par un dessin montrant une femme assise, en grossesse avec plusieurs charges dont les travaux champêtres, les charges ménagères, le travail du bureau, le petit commerce… … aux droits sociaux et culturels Avec un autre dessin illustrant une femme préparant de la nourriture, un homme éduquant des enfants et un malade entouré d’infirmiers, les femmes ont appris qu’il leur est reconnu les droits sociaux et culturels, dont le droit à l’éducation qui doit lutter contre l’analphabétisme. Une autre illustrant a montré les stéréotypes qui ont inculqué dans les esprits des gens que le garçon est plus important que la fille et que, parce que la seconde est considérée plus faible que le premier, on lui réservé naturellement les travaux les plus légers. Alors que tous les hommes (hommes et femmes) sont égaux : le dessin montrant un groupe de femmes et d’hommes en train de pousser un camion sur lequel sont monté un drapelet portant les écrits « équité, égalité et parité » et une Constitution à la cabine, illustre bien ces trois mots. Ainsi d’autres illustrations ont montré cette égalité entre les sexes, notamment un homme et une femme dans une balance à poids équilibré. Voilà qui montre que l’homme et la femme sont égaux en droits et qu’il appartient à la femme de défendre ses droits. La sensibilisation sur les droits de la femme est adressée particulièrement à ce sexe étant donné l’importance de son rôle en famille. Les participantes ont souhaité que la même causerie-débat soit organisée aussi en faveur de la jeunesse. Kléber Kungu

L’accord de paix signé, les signataires mis devant leurs responsabilités

Signature de l’accord-cadre sur la crise en RDC à Addis-Abeba L’accord de paix signé, les signataires mis devant leurs responsabilités Onze pays africains ont cette fois-ci signé dimanche 24 février l’’accord de paix sur la République démocratique du Congo (RDC) au siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, en présence du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et de la présidente de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Un accord qui devrait permettre la restauration de la paix dans la partie Est de la RDC, en proie à des conflits armés à répétition. Les signataires mis devant leurs responsabilités. Cet accord devrait non seulement statuer sur la nature et le commandement de la force internationale neutre à déployer à la frontière entre la RDC et le Rwanda, mais aussi obliger les pays de la région des Grands Lacs à respecter la souveraineté de leurs voisins. Un défi difficile à relever compte tenu des enjeux géostratégiques et économiques que représente le Congo Kinshasa avec ses nombreuses richesses, particulièrement minières. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, présent à la cérémonie de signature, a salué cet accord tout en soulignant qu’il ne s’agit que du début d’une approche globale qui nécessitera un engagement soutenu de la part des pays de la région, pour apaiser cette zone riche en ressources minières et mise à mal par de nombreuses rébellions. Les présidents de la RDC, Joseph Kabila, d’Afrique du Sud, Jacob Zuma, du Mozambique, Armando Emílio Guebuza, du Rwanda, Paul Kagamé, du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso et de Tanzanie, Jakaya Mrisho Kikwete, ont fait le déplacement à Addis Abeba en vue de signer cet accord. Des représentants d’Ouganda, d’Angola, du Burundi, de Centrafrique et de Zambie étaient également présents. A la cérémonie de la signature de l’accord-cadre de paix en RDC. Selon le programme communiqué par le service de protocole de l’UA, la réunion avait débuté par le mot de bienvenue de la présidente de l’Union africaine, suivi de celui du président de la conférence des chefs d’Etat. Le secrétaire général des Nations unies avait ensuite prononcé l’allocution d’ouverture. Il a été suivi des chefs d’Etat des pays signataires, puis des témoins désignés pour cet évènement. La signature, proprement dite de l’accord de paix, est intervenue par la suite. Elle aurait dû intervenir à la fin du mois de janvier, toujours à Addis Abeba, en marge du sommet de l’Union africaine (UA), mais elle avait été renvoyée à une date ultérieure. Eri Kaneko, porte-parole du secrétaire général de l’Onu, qui avait annoncé cette décision, n’avait pas expliqué les raisons de cette annulation, évoquant tout simplement «un sujet complexe». Le document encourage une série de réformes Interdiction de soutenir les rebelles de l'extérieur L'accord de paix interdit également aux pays extérieurs de soutenir les mouvements rebelles et encourage une série de réformes en vue de restaurer un Etat de droit dans une région où les institutions gouvernementales sont particulièrement faibles. Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés en particulier de soutenir le mieux armé de ces mouvements rebelles, le M23, qui avait brièvement conquis Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu en novembre 2012. Les deux pays démentent une telle implication en RDC. Enfin l'accord demande "la nomination d'un envoyé spécial des Nations unies". « Écrire une page plus glorieuse que celle des deux dernières décennies » Le président de la RDC, Joseph Kabila a émis l'espoir que le document contribue à mettre fin à « la situation déplorable » dans l'Est de son pays. Il a appelé dans son discours à écrire « une page plus glorieuse que celle des deux dernières décennies, marquées par une guerre récurrente, des violations massives des droits de l'homme et le mépris de la vie humaine ». Le président rwandais Paul Kagame a pour sa part estimé que"rien ne peut davantage bénéficier au Rwanda qu'une avancée réelle vers la paix régionale et la stabilité". Il a en même temps appelé "à s'attaquer avec sincérité aux réels problèmes de droit, de justice et de développement et à trouver de vraies solutions pour les gens qui attendent de nous un rôle dirigeant", dans une allusion au traitement réservé dans cette région à la minorité tutsie. « Le début d’une approche globale » Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, présent à la cérémonie de signature, a salué cet accord tout en soulignant « qu'il ne s'agit que du début d'une approche globale qui nécessitera un engagement soutenu » de la part des pays de la région pour apaiser cette zone riche en ressources minières et mise à mal par de nombreuses rébellions. Force internationale neutre L'accord appelle à "une révision de la mission de l'Onu en RDC", qui pourrait permettre la création d'une brigade d'intervention spécifiquement chargée de neutraliser les mouvements rebelles en grand nombre dans des provinces orientales de ce pays . Forte de 2 500 hommes, cette brigade serait notamment dotée d'un mandat beaucoup plus robuste. L’Onu avait souhaité que la force internationale neutre soit intégrée à la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), contrairement à l’option de certains pays de l’Union africaine, comme l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique. Ces Etats membres de la SADC, qui se sont engagés à fournir des effectifs de la nouvelle brigade, estiment, de leur coté, que cette force devrait être placée sous un commandement autonome. La force internationale neutre, composée de quatre mille soldats, est appelée à démanteler les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC, notamment les rebellions des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et du M23. Son déploiement entre la RDC et le Rwanda avait été proposé lors du sommet interministériel des Etats de la CIRGL, en mi-juillet 2012 à Addis-Abeba. Fin octobre, les ministres de Défense de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient adopté, à Goma, le plan d’opérationnalisation de la force, bien que son financement et la date effective de son déploiement n’aient toujours pas été définis. La Monusco est une des plus importantes au monde, avec 17 000 soldats, mais de l’avis général elle a échoué à ramener la paix dans le pays. Son commandement fait valoir que son mandat ne l'autorisait pas à engager le combat contre les rébellions qui ensanglantent l'Est. Soutenus de nombreux appels de l’opinion nationale et internationale au changement de son mandat, les pays africains, notamment ceux de la région des Grands Lacs, discutent depuis plusieurs mois d'une "force neutre" chargée de combattre ces rebellions, et ils se sont récemment ralliés à l'idée de fusionner une telle force avec l'actuelle mission de l'Onu. Les signataires devant leurs responsabilités L’accord de paix en RDC signé, le plus dur reste à faire aussi bien pour les signataires, les observateurs que l’Onu, pour sa double casquette de signataire du texte et de garant de sa bonne application. Pour les uns et les autres, il reste un long chemin à parcourir. Tous sont mis devant leurs engagements et leurs responsabilités. Lorsqu’on consulte l’Histoire, elle nous rappelle que de nombreux accords bilatéraux et multilatéraux ont déjà été signés ces dernières années, sans permettre de ramener une paix durable dans cette zone qui suscite les convoitises en raison des richesses minières qu'elle recèle. Leur non-application par les signataires reste l’une des causes principales de cette situation d’insécurité qui a élu domicile dans cette partie du continent africain en général, du territoire congolais en particulier. Les sceptiques ont-ils raison de croire que cet accord, le énième parmi de nombreux antérieurement signés, est venu allonger la liste de ces accords qui ne sont bons que pour les tiroirs ? Faudra-t-il croire que le double casquette de l’Onu –signataire et garant de l’accord de paix – est une garantie suffisante pour faire appliquer l’accord pour une paix durable tant attendue par de nombreux Congolais de l’Est qui regrettent d’être nés dans cette partie du territoire national ? En attendant, l’accord de paix d’Addis-Abeba ambitionne de permettre autant la restauration de la paix dans la partie Est de la RDC en y mettant fin à toutes ces guerres récurrentes qui ensanglantent la RDC, que la création d'une brigade d'intervention spécifiquement chargée de neutraliser les nombreux groupes armés pullulant dans l’Est de la RDC, dont les tristement célèbres M23 et FDLR. De gros défis pas faciles à relever. Kléber Kungu

Dix-huit missions diplomatiques congolaises bientôt fermées

Assainissement dans la diplomatie congolaise Dix-huit missions diplomatiques congolaises bientôt fermées La diplomatique en RDC présente un tableau sombre. Le Congo Kinshasa qui comptait 64 représentations diplomatiques, dont 60 ambassades et 4 consulats, en 2010, compte actuellement plus de 534 diplomates à l’étranger, un important patrimoine immobilier en état de délabrement total, près de 515 familles des diplomates à rapatrier et 214 nouveaux diplomates à affecter, 36 nouveaux ambassadeurs à nommer et 3 consuls généraux et une somme importante d’arriérés due aux loyers, salaires, etc. Dix-huit missions diplomatiques congolaises seront bientôt fermées. En février 2011, trois diplomates congolais avaient démissionné de leurs postes à l’ambassade de la RDC à Londres et demandé l’asile politique au Royaume uni, dénonçant un climat de terreur au Congo-Kinshasa. En mai 2011, un diplomate congolais en Argentine, sommé de libéré son domicile, avait dénoncé l’irrégularité des salaires et la quasi inexistence des frais de fonctionnement dans les ambassades de la RDC. Le même mois, l’ambassade de la RDC à Séoul, en Corée du Sud, a été contrainte de libérer les locaux qu’elle occupait à cause du non-paiement des arriérés de loyer. Un mois plus tôt, l’ambassade de la RDC en Suède s’était retrouvée dans la rue pour la même raison. Ce tableau très sombre montre d’énormes difficultés qu’éprouve la diplomatie congolaise. Le personnel des ambassades de la RDC à travers le monde cumule de nombreux mois de travail sans toucher leurs salaires, les bâtiments qui abritent les chancelleries congolaises sont vétustes et là où le pays ne dispose pas propriété immobilière, le paiement du loyer pose problèmes. Les autorités congolaises se sont engagées à prendre le taureau par les cornes pour éviter que de telles situations honteuses continuent à coller à la peau d’un pays qui mérite mieux que cela. Le ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Raymond Tshibanda, qui a reconnu la précarité des conditions dans lesquelles travaillent les ambassades, a promis que le gouvernement s’attèlerait à les résoudre. Pléthore dans les ambassades « Il y a pléthore dans les ambassades. Nous avons des arriérés de loyer, des salaires. Nous sommes confrontés au problème du délabrement du patrimoine immobilier de la République à travers le monde. Que cette année soit l’année de la réhabilitation de la diplomatie congolaise et donc de l’assainissement de nos ambassades à travers le monde. Le coût est important et il ne sera pas possible de le rencontrer sur un exercice budgétaire. Le plus important est que nous commencions et nous sommes convaincus que petit à petit nous allons régler le problème. En le laissant sans nous en occuper, nous ne faisons que l’aggraver », a déclaré le ministre Tshibanda. Des conférences diplomatiques tenues par le passé à Kinshasa ont identifié ces problèmes et proposé des solutions. Mais la situation sur le terrain reste inchangée. Sans doute la situation de guerre d’agression que connaît la RDC a-t-elle poussé ses autorités à faire l’état des lieux rigoureux sur le secteur diplomatique pour écarter les goulots d’étranglement qui empêchent un fonctionnement optimal de la diplomatie congolaise. Priorité aux 5 pays membres du Conseil de sécurité Parmi les solutions, le Gouvernement a décidé de fermer bon nombre de missions diplomatiques pour donner priorité à celles des cinq pays membres du Conseil de sécurité (Paris, Washington, Londres, Moscou et Pékin). A cette liste, il faut ajouter Genève, Addis-Abeba (siège de l’Union africaine) et New York qui (siège des Nations Unies), ainsi que Pretoria. Le gouvernement congolais a institué une commission composée de trois ministères, dont le ministère des Affaires étrangères et des Finances, pour proposer des mesures censées changer l’image de la diplomatie congolaise à l’étranger, endéans deux semaines, à dater de jeudi 21 février dernier. En outre, il est également prévu la mise à la retraite des diplomates ainsi que leur transfèrement au pays. C’est dans cette perspective qu’il est prévu un rajeunissement du personnel diplomatique, pour leur permettre d’être efficace. Dans le même élan, il sera procédé incessamment à la réhabilitation des chancelleries ainsi que des résidences des diplomates, pour leur donner un goût de modernité. Tout ceci est possible, surtout avec les crédits qui ont été alloués à cet effet dans le budget 2013. Face à cette situation, c’est une thérapeutique de choc qu’il est temps d’administrer à la diplomatie congolaise. La guerre d’agression de la RDC par le Rwanda et d’autres problèmes qui fragilisent ce grand pays qui peine à se relever ont mis à nu la faiblesse de sa diplomatie. Kléber Kungu

Francophonie: "…achette deja vos biais... l'ancien barre, densing"

"…achette deja vos biais... l'ancien barre, densing" « …achette deja vos biais car les places sont limite. Lasoiree aura lieu dans l'ancien barre, densing club LA FORMULE. truve les biais a la RTS(station LEGUMA). Pour plus d'information contact le club culturel ». Ce bout de phrase, dont j’ai dû débarrasser une bonne partie, m’a été envoyé par un correspondant –que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam – parmi les millions qui peuplent les toiles. Je vous invite à le (ce bout de phrase) lire calmement pour que vous puissiez découvrir aussi, comme moi, ce qu’il renferme comme monstruosités. Excepté les erreurs d’inattention (un accent manquant sur un mot, un mot collé à l’autre…) qui arrivent souvent dans les textes électroniques de ce genre, mais qui ne nous empêchent pas d’être rigoureux et très regardants dans notre travail, le bout de phrase comporte cependant quelques monstruosités : « achette vos biais… car…sont limitées », « ancien barre, densing club… », « truve les biais… », « …plus d’information contact le club… ». Voici ce que mon correspondant a voulu écrire : « achetez déjà vos billets car…sont limitées », « ancien bar dancing-club… », « trouvez les billets… », « …plus d’information, contactez le club… ». Kléber Kungu

jeudi 21 février 2013

Francophonie : « L’équipe burkinabeuse… »

« L’équipe burkinabeuse… » « L’équipe burkinabeuse… » Ce bout de phrase puant est tombé dans les oreilles très attentives d’un de mes confrères, puisque couvrant le secteur sportif. Il a été lâché par un ancien grand joueur congolais commentant la finale entre le Nigeria et le Burkina Faso sur la RTNC. Et dire que « burkinabeuse » est l’adjectif féminin de Burkina Faso, je préfère ne plus être ressortissant d’un pays francophone ! Kléber Kungu

Les syndicats Apukin et CPUC devant la justice

Affaire distribution «véhicules des professeurs» Les syndicats Apukin et CPUC devant la justice Les syndicats du Conseil des professeurs d’université du Congo (CPUC) et de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) se trouvent devant la justice depuis mercredi 20 février. La pomme de discorde : l’affaire achat de véhicules de professeurs. Le parquet de Kinshasa Matete a entendu tour à tour, mercredi 20 février, les représentants du Conseil des professeurs d’université du Congo (CPUC) et l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) dans l’affaire qui les oppose sur l’achat des véhicules des professeurs. Le CPUC accuse l’Apukin de tentative de détournement de près de 150 véhicules revenant à ses membres. Une accusation rejetée par le président de l’Apukin, apprend-on de Radio Okapi. Lors de l’audience de mercredi, le président de l’Apukin, professeur Kitombole, s’est défendu en affirmant devant l’officier du ministère public que tous les professeurs ayant réuni les critères ont avaient bel et bien reçu leurs véhicules. Il a expliqué que ceux qui revendiquent actuellement n’étaient pas encore professeurs au moment où le contrat d’achat des voitures a été signé avec le concessionnaire ATC (Auto transport company) ; donc ne peuvent pas se prévaloir d’un quelconque droit de réclamer ces véhicules, puisque non bénéficiaires. Il a indiqué qu’au départ de l’opération, l’Apukin et le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) ne connaissaient pas le nombre exact des professeurs en RDC. Mais l’Apukin l’estimait à 1 250. «Pourquoi alors avoir commandé 1 400 véhicules au lieu de 1 250, si les doctorants, (ceux qui attendaient d’être nommés professeurs), n’étaient pas concernés ?», s’interroge, David Lubo, le porte-parole de nouveaux professeurs qui revendiquent aussi ces véhicules. D’après lui, le surplus de 150 véhicules doit revenir de droit aux nouveaux professeurs, selon la lettre du président de l’Apukin lui-même adressée au ministre de l’ESU le 17 avril 2011. Le professeur David Lubo dit ne pas comprendre pourquoi l’Apukin ne veut plus octroyer ces véhicules aux destinataires, alors que ces nouveaux professeurs ont aussi contribué à leur achat. 136 véhicules saisis par le Parquet général de la République Après audition de deux parties, ajoute la source, l’affaire a été prise en délibérée. En attendant, 136 de ces véhicules litigieux sont déjà saisis par le parquet général de la République. Une centaine de professeurs d’université qui disent avoir été lésés par l’Apukin dans la distribution de ces véhicules, ont annoncé vendredi 1er février la création d’un nouveau syndicat, le CPUC. Ces enseignants du degré supérieur ont affirmé avoir victimes de discrimination et de mépris de la part de l’Apukin. Ces professeurs accusent l’Apukin de ne défendre que les intérêts des professeurs de la seule Université de Kinshasa. La distribution de ces véhicules avait déjà soulevé une vive controverse en avril 2011, l’Apukin ayant dénoncé des «manœuvres amorcées par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire pour s’arroger le droit d’assurer la distribution des véhicules commandés». A l’époque, le professeur Charles Mbadu, rapporteur de l’Apukin, avait souligné que le contrat d’achat à crédit de ces véhicules liait directement l’Apukin au concessionnaire. Et d’après lui, seule l’Apukin était habilitée à dresser la liste des professeurs bénéficiaires. Kléber Kungu

mercredi 20 février 2013

Laurent Gbagbo sollicite sa libération, décision le 28 mars

Cour pénale internationale (CPI) Laurent Gbagbo sollicite sa libération, décision le 28 mars Sera-t-il jugé ou pas ? Laurent Gbagbo le saura dans une dizaine de jours que prendra l'audience de confirmation des charges pesant contre lui qui s'est ouverte à La Haye, mardi 19 février. En attendant, l’ancien président ivoirien, incarcéré depuis 14 mois, a sollicité sa libération. La CPI lui répondra le 28 mars prochain. L’ouverture de l’audience de confirmation des charges de Laurent Gbagbo, à La Haye, le 19 février a été marqué par des échanges houleux. Les avocats de Laurent Gbagbo ont demandé aux juges de prononcer l’irrecevabilité de l’affaire, de suspendre définitivement les procédures engagées contre leur client et d’ordonner sa mise en liberté immédiate. Une décision sera rendue le 28 mars prochain. C’est la juge principale Silvia Fernandez de Gurmendi qui a ouvert l’audience à 14h30. Laurent Gbagbo, qui avait invoqué des problèmes de santé depuis son incarcération, est apparu mardi en bonne forme. L'audience devrait se conclure le 28 février. Les juges auront ensuite deux mois pour statuer. C’est vêtu d'un costume bleu nuit, d'une chemise ciel et d'une cravate rayée et en bonne forme que l'ancien président, assis derrière ses défenseurs, est apparu. Après plus de quatorze mois d’incarcération dans sa cellule de Scheveningen, Gbagbo semble avoir repris du poil de la bête. Il affichait une mine réjouie et a salué les journalistes et ses nombreux amis venus assister à sa comparution. Les horaires sont aménagés avec des pauses toutes les heures pour lui permettre de suivre les débats dans les meilleures conditions. Après des rappels préliminaires sur la tenue des débats qui vont durer une dizaine de jours, la juge principale de la chambre préliminaire a demandé au greffier de rappeler les charges. À 67 ans, l’ancien dirigeant est soupçonné d'être « co-auteur indirect » de plusieurs crimes contre l'humanité, à savoir : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011. Des crimes qui auraient provoqué, selon l’accusation, des centaines de morts et qui découleraient du refus Gbagbo de reconnaître la victoire électorale, le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, aujourd’hui au pouvoir, apprend-on de Jeune Afrique. L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo saura bientôt s'il sera jugé pour des crimes contre l'humanité commis après l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont entamé mardi l'examen des preuves rassemblées par le bureau du procureur, la Gambienne Fatou Bensouda, pour savoir si ces éléments sont suffisamment solides pour permettre ultérieurement la tenue d'un procès. Laurent Gbagbo, 67 ans, arrêté le 11 avril 2011 dans son bunker d'Abidjan après avoir refusé de céder la place à son rival Alassane Ouattara, élu à la présidentielle du 28 novembre, avait été transféré à La Haye le 29 novembre 2011. Il est le premier chef d'État remis à la CPI en tant que telle - le Libérien Charles Taylor et le Serbe Slobodan Milosevic avaient été traduits devant des tribunaux ad hoc. L'ex-président est soupçonné de quatre chefs de crimes contre l'humanité (meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains). Quatre événements particulièrement sanglants ont été retenus par l'accusation: la répression d'une manifestation de femmes à Abobo, le bombardement du marché de ce quartier de la capitale ivoirienne, les violences contre des manifestants devant le siège de la télévision et le massacre de Yopougon qui avait fait des centaines de morts, le 12 avril 2011. Les moyens limités de la CPI Selon l'accusation, ces attaques ont été commises dans le cadre d'un «plan» mis en œuvre par les forces pro-Gbagbo, elles revêtaient un «caractère généralisé et systématique» et étaient dirigées «contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques». Pour les observateurs, si la comparution de Laurent Gbagbo, constitue un succès pour la justice internationale, beaucoup reste à faire pour incriminer les responsables de violences commises de part et d'autre qui ont fait quelque 3 000 morts en quatre mois en Côte d’Ivoire. «On assiste pour l'instant à une justice des vainqueurs. La CPI n'a pas émis de mandats dans le camp Ouattara et cela permet aux autorités ivoiriennes de justifier l'absence de poursuites au niveau national», dénonce Géraldine Mattioli, chargée de la justice internationale à Human Rights Watch (HRW). En Côte d'Ivoire, où l'audience était très attendue, 150 mises en accusation ont visé les partisans de Laurent Gbagbo, aucune ceux d'Alassane Ouattara. Du côté de la CPI, on invoque des moyens limités et on rétorque que des enquêtes ont été ouvertes qui pourraient mener à des mandats d'arrêt, y compris dans le camp Ouattara. Sous le coup d'un tel mandat, Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien président, n'a toujours pas été transférée à La Haye. Pour la CPI, l'enjeu d'un éventuel procès Gbagbo est considérable. L'acquittement, en décembre dernier, d'un ex-milicien congolais accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité avait été perçu comme un revers pour le CPI. « M. Gbagbo est accusé en tant que coauteur indirect, des crimes contre l’humanité suivants ou, subsidiairement, d’avoir contribué à la commission de ces crimes, soit : le meurtre d’au moins 166 personnes, le viol d’au moins 34 femmes et jeunes filles et le fait d’avoir infligé à 94 personnes au moins des atteintes graves à l’intégrité physique et de grandes souffrances ou, à titre subsidiaire, d’avoir attenté à leur vie. En outre, M. Gbagbo doit répondre du crime contre l’humanité de persécution pour des motifs d’ordre politique, national, ethnique et religieux à l’encontre d’au moins 294 victimes ». Si la défense a marqué des points à l’audience d’ouverture, l’accusation devrait prendre sa revanche les jours à venir. Ils devraient être à l’avantage du procureur Bensouda qui a présenté sommairement toutes les charges à retenir, selon elle, contre Laurent Gbagbo à la fin de l’audience du jour. Et qui doit les développer dans les prochains jours. Propos liminaires de Fatou Bensouda, procureur de la CPI « En décembre 2010, au travers d’élections pacifiques, le peuple ivoirien avait l’occasion de se rassembler et de choisir la personnalité qu’il voulait voir à la tête du pays. Mais il a été privé de cette possibilité par, entre autres, M. Gbagbo, qui a eu recours à la violence contre des civils pour rester au pouvoir… Nous sommes là pour envoyer un message fort à ceux qui prévoient, essaient d’accéder au pouvoir ou de s’y maintenir en ayant recours à la violence et à la brutalité : ils devront dorénavant répondre de leurs actes. » (...) « M. Gbagbo a mobilisé les forces qui lui étaient subordonnées et leur a ordonné de mettre en œuvre la politique visant à le maintenir au pouvoir par la force. Concrètement, il a ordonné de faire cesser les manifestations et a fait déployer des militaires lourdement armés, qui ont eu recours à la force létale contre des manifestants non armés dans la rue. » (...) Kléber Kungu

Des femmes du Consistoire de Biyela sensibilisées sur leurs droits

Grâce au BCPAD CEC Des femmes du Consistoire de Biyela sensibilisées sur leurs droits Plusieurs personnes ignorent leurs droits, particulièrement les femmes. Par conséquent, elles ne peuvent les revendiquer. C’est pour aider les femmes de 5 paroisses du Consistoire de la 23ème Communauté évangélique du Congo (CEC) à découvrir (connaître) leurs droits que Norbert Lunsevila Mayenikini du Bureau de la coordination des projets et d’appui aux actions de développement (BCPAD) et Edouard Batadi Basisua de la Commission Justice, paix et Sauvegarde de la création (CJPSC) de la CEC ont animé ce qu’ils ont a appelé une causerie-débat mercredi 20 février à la paroisse CEC Biyela. Le pasteur de cette paroisse, le Rév. Manianga Nzola, y a assisté avec beaucoup d’attention. Vingt femmes sur une cinquantaine attendues, fidèles de 2 paroisses (Biyela et Mango) sur les 5 invitées que compte le consistoire de Biyela (Biyela, Mango, Kingasani, Ntemo et Nsanga) ont échangé avec les animateurs sur les droits que la Constitution et autres arsenaux juridiques comme la Code de la famille reconnaissent aux femmes. Edouard Batadi Basisua a placé les participantes dans le bain de la matière avec la parole divine tirée du verset 12 des Psaumes 33. Ce texte montre la place de la loi, des droits et leur l’importance. Que doivent faire les femmes pour défendre leurs droits, en face des hommes qui oublient que les femmes ont aussi des droits à défendre. Et que le fait que le plus souvent ces droits sont bafoués constitue une source des conflits dans les foyers, aux quartiers, aux bureaux, dans la société. Edouard Batadi a sensibilisé les femmes sur les droits économiques. Pour mieux faire passer le message, l’animateur et les participantes ont utilisé la langue lingala. Tout au début, ils ont défini en termes plus simples le mot « droits », tout en en donnant quelques exemples. Et pour rendre la causerie-débat très attrayante et plus accessible à la cible, du reste très intéressée, Norbert Lunsevila a utilisé une méthode pédagogique très simple : des illustrations très expressives et significatives que les participants ont eu à commenter et à expliquer avec l’aide de l’animateur. La première illustration montrait une femme lestée d’une chaîne qu’elle traînait et à laquelle étaient attachées plusieurs préoccupations (religion, pauvreté, alphabétisme, stéréotypes & préjugés, us & coutumes). Des charges qui rendent la vie de la femme très difficile. Egalité entre l’homme et la femme Le droit de choisir avec liberté son mari, le droit de s’exprimer librement, le droit au respect de la vie privée, le droit à la santé, le droit à se vêtir, le droit à l’éducation, le droit alimentaire, le droit à la conscience, le droit politique, le droit à la pensée, le droit à la religion, le droit à l’information, le droit au vote, les droits économiques, le droit à l’initiative privée, le droit au travail, le droit à la rémunération, le droit au repos, le droit aux loisirs… Bref, les femmes ont appris ce que sont leurs droits civiques, politiques, culturels et économiques et comment elles doivent les reconnaître, les exercer pleinement, les défendre et les sauvegarder face aux hommes de plus en plus dictateurs, se montrant plus importants et même supérieurs aux femmes, alors que l’article 16 de la Constitution proclame l’égalité entre les deux sexes, en droits et en dignité. La deuxième illustration qui a appuyé la matière est celle représentant une femme parlant au micro, donc une femme politique entourée des hommes qui lui renient ce droit légitime, allant jusqu’à lui poser la question de savoir : depuis quand une femme exerçant la politique ? Alors que la Constitution reconnaît à la femme le droit d’élire et d’être élue pour participer à la gestion de la chose publique à tous les niveaux de responsabilités. Quant à la troisième illustration, les femmes du Consistoire de Biyela ont découvert une femme ayant plusieurs charges (vendre au marché, préparer à manger, balayer la maison, travailler aux champs, allaiter les enfants, travailler au bureau), à côté d’un mari presque libre et ne faisant rien, sinon manger… La quatrième illustration a présenté un homme et une femme escaladant un escalier au bout duquel se trouve une Constitution. L’homme - puisque sans charge - se trouve plus loin que la femme chargée d’une chaîne à laquelle sont attachées plusieurs charges, traîne encore au bas de l’escalier. L’égalité entre les deux sexes est illustrée dans le cinquième dessin qui représente la femme et l’homme dans une balance. Tandis que la 6ème illustration montre des personnes (femmes et hommes) assis au tour d’une table pour régler leur différend. Comme quoi, les problèmes doivent se régler en famille. Une septième illustration montrant un véhicule autour duquel se trouvent un groupe de personnes, femmes et hommes. Ce qui signifie le triomphe de la démocratie. Les femmes ont été encouragées à défendre leurs droits : dénoncer le harcèlement sexuel aux lieux de travail, s’informer sur ce qui se passe sur leur environnement, exiger un salaire égal à celui d’un homme ayant les mêmes compétences et le même diplôme qu’elle, l’annulation dans le Code de la famille de l’obligation faite jadis à la femme de présenter l’autorisation maritale pour se faire embaucher… Des matières si importantes que le pasteur de la paroisse Biyela, le Rév. Manianga Nzola a souhaité qu’une autre causerie-débat soit organisé pour atteindre un nombre plus important de femmes. Ainsi un autre rendez-vous est-il fixé au même endroit le 15 mars prochain. Kléber Kungu

mardi 19 février 2013

Francophonie : « Femme de Kinshasa, nous avons une bonne nouvelle a vous annoncée »

« Femme de Kinshasa, nous avons une bonne nouvelle a vous annoncée » « Femme de Kinshasa, nous avons une bonne nouvelle a vous annoncée ». Une banderole placardée sur le mur d’une maison de l’avenue du 24 novembre portait, il y a quelques semaines, cette information. « Eglise du Christ International de Kinshasa. Bienvenue à la Journée des femmes. Thème : Femme de Kinshasa, nous avons une bonne nouvelle a vous annoncée. Dans cette dernière phrase, la langue française est fort massacrée : « a vous annoncée ». Ce bout de phrase porte des coups de la machette Tramontina des massacreurs de la langue de Voltaire! Dommage ! Kléber Kungu

Denis Sassou Nguesso proposé comme facilitateur par le Renadhoc

Dialogue national Denis Sassou Nguesso proposé comme facilitateur par le Renadhoc La tenue mieux l’organisation du dialogue national proposé par le chef de l’Etat Joseph Kabila prend de plus en plus corps. A ce jour, l’attention de l’opinion nationale y est tournée et le sujet accapare l’actualité. Le débat est plus focalisé sur le médiateur de ce dialogue ainsi que le lieu sur lequel il doit se tenir. Plusieurs propositions sont faites à ce sujet. Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la RDC (Renadhoc) propose la médiation du président congolais, Denis Sassou Nguesso. Le Renadhoc est sorti de son silence pour parler du dialogue congolo-congolais. Ce réseau des ONG reste favorable à l’idée d’un dialogue national organisé « par une personnalité neutre qui encouragerait la participation de toutes les sensibilités politiques congolaises ». Pour son secrétaire exécutif, Fernandez Murhola, ce dialogue doit être organisé à Brazzaville sous la direction du président congolais Denis Sassou Nguesso. L’organisation d’un dialogue national a été annoncée par le chef de l’Etat de la RDC, Joseph Kabila, lors de son message de vœux à la nation « pour consolider la cohésion nationale ». Mais certains partis de l’opposition, comme l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, ont présenté leur position sur ces pourparlers entre Congolais. Ils ont annoncé leur refus de participer à ces assises. D’autres, comme le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, ont conditionné leur participation à l’implication d’un médiateur international. « Ça ne servira à rien de faire un dialogue où il n’y aura pas Tshisekedi, Kamerhe ou Monsengwo. Si nous allons aujourd’hui au dialogue, les trois premières forces de l’opposition ne participent pas, ça n’aura pas un impact », a déclaré Fernandez Murhola. Quant à la proposition du président du Congo Brazzaville comme médiateur, sa connaissance de la majorité des acteurs politiques de la RDC reste l’un de ses atouts. Selon lui, Denis Sassou Nguessou sera un bon facilitateur du fait « de sa maîtrise parfaite des tous les acteurs politiques de la RDC ». Par ailleurs, le Renadhoc, cité par radio okapi, plaide pour la mise en place, à l’issue du dialogue, d’un nouveau gouvernement composé « de meilleurs des Congolais ». Ce réseau d’ONG souhaite que le dialogue national se penche « sur toutes les questions de la vie nationale en évaluant le gouvernance globale du pays ». Interrogé le 14 février dernier sur la possibilité d’organiser un dialogue national à l’étranger, un cadre de la Majorité présidentielle, Jean-Marie Labila, a déclaré que le temps des conciliabules « pour se partager le pouvoir à partir de l’étranger, comme ce fut le cas à Sun City, est révolu ». Selon lui, « on ne peut pas denier au chef de l’Etat la qualité de convoquer ce dialogue ». «Le seul initiateur de ces concertations, c’est le président de la République qui leur donnera leur forme définitive », a affirmé, pour sa part, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. Si les Congolais restent partagés sur l’organisation d’un énième dialogue, la plupart sont opposés à l’idée de voir sa finalité le partage du pouvoir et le repositionnement de tous ces politiciens en quête de postes. Pourquoi doit-on organiser un dialogue national alors que le pays a fait quelques pas, même si en dents de scie, en matière de processus démocratique après l’organisation à deux reprises (2006 et 2011) des élections présidentielle et législatives ? se demandent certains Congolais. D’autant plus que ceux des Congolais, particulièrement les politiciens, qui réclament à cor et à cri ce dialogue ne rêvent que d’une chose : s’octroyer quelques postes au sein du gouvernement ! Déjà, si les choses commencent à se compliquer à ce stade en ce qui concerne le nom du médiateur ainsi que le lieu où doivent se tenir ces assises, les craintes sont grandes que l’ordre du jour, les participants deviennent encore tirer les choses en longueur. Une belle occasion pour les partis politiques de s’entretuer pour désigner les personnes devant les représenter. Avant même le coup d’envoi. En définitive, il reste que l’initiateur de ce dialogue en fixe le contenu. Kléber Kungu

L'administrateur du territoire de Lubero suspendu de ses fonctions

Pour avoir brillé dans l’abattage des arbres et la spoliation de la réserve de l’Etat. L'administrateur du territoire de Lubero suspendu de ses fonctions L’administrateur du territoire de Lubero, Dominique Bofondo Lofeko au Nord de la province du Nord Kivu, a été suspendu de ses fonctions par le Gouverneur de province Julien Paluku. Griefs à sa charge : abattage des arbres et spoliation de la réserve de l’Etat. Dans un arrêté provincial signé par le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, et rendu public lundi 18 février, l’administrateur du territoire de Lubero, Dominique Bofondo Lofeko, est coupable d’avoir brillé dans l’abattage systématique des arbres longeant les axes routiers dans ce territoire, sans tenir compte des procédures et de la technicité en la matière. Son implication avérée dans la spoliation de la réserve de Kalikuku en complicité avec les opérateurs économiques, et le boycott de toutes les instructions relatives à la protection de l’environnement exposant les routes d’intérêt national et provincial aux érosions, viennent de pousser le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, à prendre cette mesure pour sauver l’environnement dans cette partie de la province. Durant la suspension de l’administrateur du territoire de Lubero, précise l’arrêté de suspension, dont les effets entrent en vigueur depuis lundi 18 février, c’est l’administrateur assistant en charge des Finances, madame Kaswera Sikwaya qui va assumer son intérim. Kléber Kungu

lundi 18 février 2013

Charly Wenga Bulambo prend les commandes du Panu

Parti de l'alliance nationale pour l'unité Charly Wenga Bulambo prend les commandes du Panu Le député national Charly Wenga Bulambo a été élevé au rang de président national intérimaire du Parti de l'alliance nationale pour l'unité (Panu). Il a été présenté aux cadres et militants de ce parti politique au cours d’une cérémonie organisée par le Comité directeur national dimanche 17 février dans la salle Le Réseau dans la commune de Kasa-Vubu. La mission du président national a.i. est de redynamiser les activités du parti, convoquer le congrès qui élira le président national. Depuis le décès le 1er octobre 2009 à Paris de l’ancien président national du Panu et ministre de l'Economie nationale et du Commerce, André-Philippe Futa, le poste de présidence de ce parti est resté vacant. Il a plu au Bureau du Comité directeur national de le combler en y désignant un intérimaire conformément à la réunion extraordinaire du 8 février dernier du Comité directeur national dont le procès-verbal a été lu par le secrétaire général du Panu. Le 17 février 2013 restera une date inoubliable aussi bien dans les annales que dans la mémoire des militants du Panu. Mais surtout dans l’histoire de la vie politique de Charly Wenga, ainsi qu’il l’a reconnu dans son discours teinté d’émotion. Au cours duquel il a fait observer une minute de silence en mémoire de deux personnalités du parti disparus : André-Philippe Futa et Sylvain Joël Bifuila (dernier président national du Panu décédé le 25 janvier 2013). Dans son allocution articulée sur trois grands points : bref rappel de la philosophie politique du Panu, la situation actuelle du parti et la question de l’heure, Charly Wenga, dont le parti place l’homme au centre de toute la préoccupation de l’Etat, a déclaré que « la liberté des citoyens, l’égalité des chances entre homme et femme, la solidarité et l’amour de la patrie, la démocratie ainsi que la paix » sont des valeurs sur lesquelles la nation congolaise doit s’édifier. En outre, « la compétence, l’excellence, la responsabilité, le civisme et le militantisme patriotique » doivent aussi caractériser les membres du Panu. Mais en définitive, le principe selon lequel « l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut et au moment qu’il faut » doit guider ceux qu’il appelle « les architectes politiques de l’édifice congolais » dans les choix qu’ils sont appelés à opérer dans la désignation des personnes aux différents postes de responsabilités. Parlant de la situation actuelle du Panu, le nouveau président intérimaire a expliqué les circonstances de son choix comme numéro un du parti. Après la mort tragique du sénateur Sylvain Joël Bifuila, le dernier élu à assumer la présidence du parti, selon la décision du 18 décembre 2010 d’André Philippe Futa instituant « une présidence nationale intérimaire rotative de trois mois pour chaque élu national du parti », il a échu au Comité directeur national du Panu, dans sa réunion du 8 février 2013, de lui confier le flambeau de la direction du parti. Guerre d’agression Parlant de la situation de l’heure, le nouveau président du Panu a évoqué la guerre d’agression que, par voie des compatriotes aigris et égoïstes « certaines puissances étrangères » ont imposée à la RDC. Il a en outre salué le mot d’ordre du chef de l’Etat qui a « une mobilisation générale afin de se liguer contre l’ennemi commun extérieur pour qu’à l’intérieur le peuple congolais tout entier, comme un seul homme, réalise une cohésion nationale autour de la paix et de l’unité nationale afin que l’intégrité du pays soit maintenue de manière à ne pas permettre de laisser partir même un centimètre de son territoire. » L’un des partis membres de la Majorité présidentielle, le Panu, s’est dit prêt à apporter sa « contribution lors de la concertation nationale en vue de parvenir à la cohésion nationale. » Le clou de la cérémonie a été incontestablement la remise par le Cercle culturel Rega au nouveau président des deux cadeaux. D’abord, une statuette d’éléphant en bois à un seul ivoire, au cours d’une courte cérémonie pleine de signification ancestrale. Ce cadeau, selon les donateurs, symbolise un éléphant féroce et que les chasseurs qui osent l’attaquer, sans le connaître, finissent par mourir. Et cet éléphant, c’est Charly Wenga. Le deuxième cadeau était représenté par une bouture de manioc. Un homme, c’est une bouture de manioc. Elle germe partout où on la jette. Chaque animal se nourrit de la bouture du manioc soit au niveau des feuilles, soit au niveau des tubercules. Ainsi le président Charly Wenga est appelé à servir partout en RDC au même niveau. La remise de ces cadeaux a été précédée par la remise par le secrétaire général du parti des symboles nationaux constitués des statuts, du règlement intérieur, du projet de société, et d’autres symboles comme le drapeau national). Plusieurs personnalités ont rehaussé de leur présence cette cérémonie : les représentants des chefs coutumiers des provinces, de la Majorité présidentielle, certains députés nationaux…. Kléber Kungu

Francophonie: Album : « alboum ou albom » ?

Album : « alboum ou albom » ? De la bouche de bien des compatriotes nous entendons ceci : le dernier « alboum » de Werra est Satellite. D’autres, disent « albom ». Question : qui a raison ? Le premier groupe ou le second ? Réponse : le second. En effet, c’est le second groupe qui prononce bien le mot « album ». Plusieurs autres mots terminés par « um » se prononcent de la même manière : forum, quorum, imperium, curriculum (vitae), aquarium, sodium… Kléber Kungu

L'accord de paix en RDC sera signé le 24 février

Addis-Abeba (Ethiopie) L'accord de paix en RDC sera signé le 24 février Cette fois-ci sera peut-être la bonne. Si tout va bien, l’accord de paix sur le conflit en République démocratique du Congo (RDC) tant attendu par les Congolais devrait être signé le 24 février à Addis Abeba. L’annonce a été faite samedi 16 février par les Nations unies. Tout est fait pour que cela ait lieu, notamment des invitations à toutes les personnalités devant assister à cette grande manifestation. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a envoyé les invitations vendredi 15 février. Il a exprimé son intention de se rendre lui-même dans la capitale éthiopienne pour assister personnellement à la cérémonie de signature de cet accord de grande portée aussi bien pour la RDC que pour la communauté internationale. Le porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Martin Nesirky, a précisé les préparatifs de cette cérémonie. «Tous les présidents invités se sont engagés soit à être là, soit à envoyer un représentant habilité à signer (l'accord)», a ajouté le porte-parole. L’accord-cadre doit être signé par la RDC, le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, l'Angola, le Congo, l'Afrique du Sud et la Tanzanie et certains autres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), en présence du secrétaire général de l’Onu. Il prévoit notamment que les pays de la région respectent chacun la souveraineté de ses voisins. Il porte également sur la nature et le commandement de la force internationale neutre à déployer dans l’Est de la RDC. Ce texte, présenté le 28 janvier devait être signé, à Addis Abeba, en marge du sommet de l’Union africaine (UA). Mais, sa signature avait été renvoyée à une date ultérieure. Les huit dirigeants africains ne l'avaient pas signé. L'Onu avait indiqué alors qu'il s'agissait d'un problème de procédure et pas de divergences de fond sur le contenu de l'accord. Eri Kaneko, porte-parole du secrétaire général de l’Onu avait tout simplement précisé que «c’est un sujet complexe». Kagamé au Congo Le week-end du 16 au 17 février dernier, le président rwandais Paul Kagamé a fait un déplacement au Congo Brazzaville où, avec son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, a exprimé son souhait de contribuer au retour de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le texte publié à l'issue d'une visite de deux jours du chef de l'État rwandais, Denis Sassou Nguesso et Paul Kagamé ont « réaffirmé leur volonté de contribuer positivement au retour de la paix dans le Nord-Kivu et la région des Grands Lacs ». Force internationale neutre Cette unité d'intervention, composée de quelque 4 000 soldats, aura pour mission de combattre les nombreux groupes armés étrangers et locaux, le M23 et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) y compris, qui pullulent dans plusieurs provinces de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Province Orientale). Cette Force, qui doit être intégrée dans la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), ambitionne donc pouvoir barrer la route aux rebelles du M23 en les empêchant de gagner du terrain en les désarmant. Certains pays africains estiment que l’option d’intégrer la Force internationale neutre à la Monusco réduirait son autonomie. Ainsi l'Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique, qui fourniraient la majeure partie des effectifs de la nouvelle brigade, estiment que celle-ci devrait bénéficier de sa propre autonomie de commandement, dit-on de sources diplomatiques. Le déploiement d’une force internationale neutre entre la RDC et le Rwanda avait été proposé lors du sommet interministériel des Etats de la CIRGL, mi juillet 2012 à Addis-Abeba. Fin octobre, les ministres de Défense de la CIRGL avaient adopté, à Goma, le plan d’opérationnalisation de la force. Mais son financement et la date effective de son déploiement ne sont toujours pas définis. La création de cette nouvelle brigade doit encore être entérinée par le Conseil de sécurité de l'Onu. Celui-ci a d'ores et déjà autorisé le déploiement de drones de surveillance en RDC pour contrôler notamment les éventuels mouvements d'armes et de combattants aux frontières. Renforcement de la Monusco A plusieurs reprises, faute d’un mandat spécifique, les casques bleus de l’Onu, se sont révélés incapables d’user de la force, en dépit de tous les moyens et matériels dont ils disposent, notamment en novembre d'empêcher une offensive rebelle sur la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. L'accord-cadre régional, qui vise, selon l'Onu, à remédier aux causes profondes des violences récurrentes en RDC, prévoit notamment un renforcement des capacités de la Monusco et un engagement des États de la région à ne soutenir, financer ou abriter aucun groupe armé ou individu contribuant à déstabiliser l'est du pays. Les rebelles du M23 ont pris les armes au Nord-Kivu en mai dernier prétextant que le gouvernement congolais n’avait pas respecté l’application de l’accord de paix signé en mars 2009 avec l’ex-Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Il a ensuite menacé de marcher sur Kinshasa, de "libérer" toute la RDC et de renverser le chef de l'Etat. Le conflit a jeté sur la route environ un demi-million de personnes. Après avoir occupé Goma pendant une dizaine de jours, sous la pression de la communauté internationale, les rebelles du M23 ont accepté de libérer le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en obtenant en contre partie la tenue des pourparlers avec le gouvernement congolais qu’ils avaient toujours réclamé depuis. Entamées le 9 décembre dernier, les négociations que le gouvernement congolais tient avec les rebelles du M23, sous la facilitation ougandaise du ministre de la Défense, Dr Crispus Kiyonga, avancent lentement. Plus de 2 mois après, rien de significatif n’a été obtenu sinon l’adoption par les deux parties de l’évaluation de l’accord de paix de mars 2009. Ce qui a poussé plusieurs voix à demander aux négociateurs de mettre un terme à des pourparlers qui ont tendance à tirer à longueur et au, finish, à accoucher de rien de significatif. Kléber Kungu