mercredi 13 février 2013

Pourquoi les papes changent-ils de nom ?

Pourquoi les papes changent-ils de nom ? Pourquoi les papes changent-ils de nom lorsqu’ils sont élus à cette fonction ? Cette question, peu de personnes se la posent. Et pourtant, la réalité est que les papes changent de nom lorsqu’ils prennent fonction. Pour ne prendre que les deux derniers papes, Jean Paul II et Benoît XVI, le premier, un Polonais, se nommait Karol Józef Wojtyła, tandis que le second, un Allemand, s’appelait Joseph Ratzinger. Une tradition catholique veut qu’un nouveau pape prenne un nom de règne de son choix. Ce nom vient de son choix personnel, il n'est soumis à aucune autorité supérieure ou extérieure pour le conseiller ni même le valider. «De quel nom voulez-vous être appelé?» Solennelle et séculaire, cette question est posée par le cardinal doyen au pape nouvellement élu, immédiatement après avoir obtenu le consentement de son élection canonique. Dans la foulée, un procès-verbal de l'acceptation du nouveau pontife et du nom qu'il a pris est rédigé. Etant donné que le nom de règne d'un nouveau pape vient de son choix personnel, qu’il est «subjectif» et qu’il n'est soumis à aucune autorité supérieure ou extérieure pour le conseiller ni même le valider, il peut porter n’importe quel nom, Ubu XIII, Staline II ou Kevin XXIV, si l'on s'en tient au strict code canon qui ne fixe aucune règle sur ce point. Mais dans les faits, il existe des usages et une tradition laissée par ses prédécesseurs en adoptant un prénom déjà porté au moins une fois auxquels le nouveau pape se conforme. Celui d'un pape ou d'un saint, en général. Mais le souverain pontife peut aussi choisir de rendre hommage à une église où il a officié ou encore à un parent, selon Le Figaro. Mais il ne faut pas choisir un nom compliqué que les fidèles auront des difficultés à prononcer. Montrer l'importance de sa consécration Si les premiers cas de changement de nom ont eu lieu pour éviter de porter le nom de dieux ou d'empereurs païens -le premier cas attesté est celui de Mercurius, en 533, qui a pris le nom de Jean II; et Octavien, en 955, est devenu pape sous le nom de Jean XII- la nouvelle dénomination a surtout un sens symbolique. Avec cette nouvelle mission, l'élu n'est plus le même homme qu'avant. Ainsi doit-il changer de nom. Son nom doit donc changer pour donner une importance nouvelle à son avènement, même si celui-ci n'est pas un sacrement comme l'ordination d'un prêtre ou la consécration d'un évêque. Une symbolique en écho à l'Ancien testament comme au Nouveau, où les changements de nom sont des signes de conversion et d'élection par Dieu: Avram devient Abraham, Jacob devient Israël, Simon devient Pierre et Saul devient Paul. Pas de noms compliqués Depuis 996, apprend-on, seuls deux papes ont conservé leur prénom d'origine: Adrian Florensz Dedal est devenu Adrien VI en 1522 et Marcello Cervini est devenu Marcel II en 1555. Jean-Paul Ier, lui, avait innové en 1978 en empruntant pour la première fois un nom double, rendant hommage à Paul VI et Jean XXIII. Un autre fit son choix par abréviation de son nom de famille: le cardinal Piccolomini devint le pape Pie II en 1405. Certes Pie Ier avait existé mais son règne aussi lointain que court (15 ans, vers 140-155) n'avait laissé que trop peu de souvenir ou de gloire pour créer des inspirations. Souvent, les choix de nom se sont portés vers un prédécesseur à qui l'on a voulu exprimer sa gratitude ou son admiration. Une coutume si répandue qu'on l'a appelée «pietas», la piété en latin. Quant à Benoît XVI, il avait lui-même déclaré que son nom était une double référence à saint Benoît de Nursie et au pape Benoît XV, qui avait exhorté à la paix durant la Première Guerre mondiale. Parmi la liste de l'Annuario pontificio, qui recense 265 papes de Pierre à Benoît XVI, les noms «compliqués» ou à «consonnance singulière» sont rarement choisis «pour des raisons évidentes d'universalité», explique un prélat qui souligne l'importance d'«être lisible pour les gens du monde entier». La rumeur veut que Karol Wojtyła, futur Jean-Paul II, eût voulu choisir le nom de Stanislas Ier en souvenir du saint protecteur de la Pologne, mais que les cardinaux l'en dissuadèrent car ce nom était inédit et étranger aux traditions du nom de règne... Si toutefois le remplaçant de Benoît XVI choisissait un nom qui ne figure pas dans la liste historique, il devrait le faire suivre de la mention «Ier». La numérotation est apparue au 8ème siècle avec Grégoire III (731-741) pour simplifier le système trop confus des adjonctions de «junior» et «secundus junior», adopté au VIème siècle, qui ne suffisait plus à différencier le nombre croissant d'homonymes. Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire