mercredi 30 septembre 2009

Le technicien Philippe Kuntuala parle de son réchaud à braises modernisé

Promotion des PME
Le technicien Philippe Kuntuala parle de son réchaud à braises modernisé
De plus en plus de Kinois au revenu moyen utilisent le réchaud à braises, une invention très récente des Congolais très inventifs. Face au récurent problème de courant électrique qui donne des maux de tête aux ménagères dans les quartiers de la capitale, en particulier, ce réchaud à braises, appelé communément « Mbabula ya piles à torche », reste, en ce moment, une solution appropriée au problème de délestage et d’interruptions intempestives de courant électrique. Mais ce réchaud présente bien des inconvénients qu’un Congolais a corrigés en modernisant le réchaud à braises. L’Observateur l’a rencontré à son domicile sis sur l’avenue Kingotolo n° 40 dans la commune de Kimbanseke.
Le réchaud à braises présente quelques inconvénients que Philippe Kuntuala, mécanicien de formation, a modernisé en simplifiant son utilisation. La modernisation a consisté à y incorporer le système d’allumage et d’extinction avec deux boutons. Le premier, comme celui d’un poste récepteur de radio, sert à augmenter ou à diminuer la ventilation, à son gré, mieux l’air, qui sert à entretenir le foyer, et le second, joue le rôle d’interrupteur. Pour l’embellir, le réchaud reçoit une couche de peinture. « L’idée m’est venue après avoir demandé un jour à l’un de mes amis fabricants de ces réchauds ce qu’il fallait faire pour augmenter ou diminuer la pression d’air. Pour l’ami, c’était difficile. Aussi lui avais-je dit que j’allais essayer et j’y suis parvenu », nous a déclaré Philippe Kuntuala, pendant qu’il s’affairait à travailler un réchaud. « J’appelle « réchaud à braises modernisé » le réchaud ainsi retravaillé.

Fonctionnement
Le réchaud à braises modernisé fonctionne au moyen d’un petit moteur électrique d’environ 5,5 à 6 volts qui fait tourner un petit ventilateur qui donne de l’air qui permet d’entretenir le feu des braises allumées. Le petit moteur et le ventilateur se trouvent dans une turbine. La turbine est reliée au foyer par un conduit d’air d’un diamètre d’environ une pile de radio. Le conduit d’air doit mesurer environ 15 centimètres. Le foyer, au-dessus duquel on place la marmite, est en forme d’entonnoir constitué de tôles. Il est doté d’un coffret de 3 piles qui alimentent le moteur qui fait tourner un petit ventilateur dont les palettes produisent un courant d’air qui souffle de la turbine au foyer à braises en passant par le conduit d’air.
Très ingénieux, Philippe Kuntuala a pu déceler les défaillances de fonctionnement du « Mbabula ya piles à torche ». Alimenté par plusieurs piles – parfois 6 piles -, ce réchaud consomme beaucoup d’énergie électrique, puisque non muni d’un système moderne pour augmenter ou diminuer la pression. L’ingénieux Philippe Kuntuala a placé entre la turbine et le coffret à piles, un boîtier composé d’un interrupteur et d’un autre bouton servant à augmenter ou diminuer la pression. Contrairement au système du réchaud non modernisé, qui demande de supprimer une ou deux piles ou d’ajouter une pile de mauvaise qualité, pour diminuer la pression. L’inconvénient de ce système, a déclaré Philippe Kuntuala, est que les piles neuves ou de bonne qualité perdent rapidement l’énergie.

Inconvénients du réchaud non modernisé
Pour arrêter le réchaud, il faut déconnecter (détacher) les fils électriques. Ce qui accélère ou facilite la détérioration rapide de l’état du réchaud. Autre défaut de la cuirasse constaté par le technicien Philippe Kuntuala, c’est la qualité des tôles du foyer à braises. Il suggère qu’il faut ni très dures ni très légères tôles. Raisons : une fois chauffée, la tôle très rigide transmet facilement la chaleur à la turbine. Ce qui endommage vite le moteur. Par contre, la tôle très légère s’abîme très vite avec l’action de la chaleur du feu. C’est pourquoi, il est préférable d’utiliser des tôles de 2 mm pour permettre un refroidissement rapide.
Ce mécanicien a révélé plusieurs autres défauts techniques qui attestent le génie de ce fils de pasteur. Et lorsque nous lui avons demandé comment il est parvenu à faire ce travail réservé techniquement aux électriciens, par exemple, lui étant mécanicien de formation, il nous a répondu sans ambages : « Bien que mécanicien de formation, je suis capable de me débrouiller parfaitement avec l’électricité car j’avais bénéficié d’une formation générale.»
Est-ce que le travail nourrit son homme ? Philippe Kuntuala regrette la faiblesse du pouvoir d’achat de ses clients potentiels. « Je regrette de ne pas avoir assez de clients à Kimbanseke [où il vit, NDLR] car le niveau de vie des habitants, mes potentiels clients est très bas. Toutefois, les gens sont très intéressés par mon réchaud », a déploré Philippe Kuntuala, qui est loin de baisser garde. « Avec mes propres moyens, je compte commencer à fabriquer moi-même des réchauds modernes moins chers », a-t-il annoncé.
La réalité est que c’est la volonté qui le pousse à annoncer cette bonne nouvelle de commencer à fabriquer ses propres réchauds. En effet, ce mécanicien, qui s’est converti en fonctionnaire, faute de mieux, n’a rien sauf son intelligence, son génie, son expertise technique comme matière première et financement de son projet. Il en appelle ainsi à la volonté des personnes généreuses et des autorités du pays pour lui permettre de concrétiser son projet.
A ce jour, le réchaud à braises modernisé ne fait pas encore l’objet de réclamations de la part des bénéficiaires. Philippe Kuntuala est fier de nous l’apprendre. Contrairement au réchaud à braises non modernisé qui fait l’objet de maintes réclamations et réparations. Aussi les bénéficiaires ne cessent-ils de se plaindre de leurs réchauds qui connaissent beaucoup de pannes.
Ceux qui ont déjà vu fonctionner le réchaud à braises modernisé ne jurent que par l’avoir à tout prix.
Ancien chauffeur du Pr Mbelolo ya Mpiku, ex. recteur de l’Ifasic, Philippe Kuntuala est marié et père de 4 enfants, dont une fille et 3 garçons.
Kléber Kungu

vendredi 4 septembre 2009

Incroyablement vrai
On a tout vu, sauf un receveur enseignant de français
Un receveur s’exprimant bien en français, on en voit de plus en plus, quoique rarement, à bord des bus qui sillonnent les artères de Kinshasa. Mais un receveur s’exprimant bien dans la langue de Voltaire et se donnant le culot de donner quelques rudiments de cours de phonétique à quelques passagers, on en rencontre très rarement. Et pourtant, j’en ai rencontré un. Christian, la vingtaine, a fait des humanités littéraires. Il n’hésite pas de dispenser, chemin faisant, quelques notions de phonétique. A la satisfaction des passagers de son bus. Dont particulièrement moi.
Nous sommes treize passagers à bord de taxi bus de marque Vanette desservant la ligne Victoire-Regideso. Aux conditions difficiles de transport de Kinshasa dont parle un des passagers qui s’engouffre difficilement, le receveur rétorque : « Entassez-vous comme des sardines ! », alors que le taxi-bus quitte le parking. Cette belle phrase bien prononcée tombe agréablement dans mon oreille très exercée et dans celle des autres passagers, dont le passager plaintif.
Celui-ci ne tarde pas d’attaquer. « Res [-prononcez ress, pour le diminutif de receveur-],
lance le passager, la cinquantaine, peut-on marier un Congolais à un Angolais ? » Le receveur, une tige d’allumette collée aux dents, se fait répéter la question. « Non ! » Répond-il. Car, les deux sont des hommes, précise le jeune garçon, tout souriant. La bataille m’intéressant, je m’y jette allégrement, sans me faire inviter. « Excepté toutes les autres considérations de la question, m’introduis-je, j’ai remarqué une faute. On marie une personne et on épouse une femme ou un homme ». Le questionneur acquiesce, appuyé par les autres passagers, dont deux femmes à ma droite.
Cela dit, le débat s’anime et devenant très intéressant pour ceux qu’il intéressant, tandis que d’autres passagers donnaient l’impression d’être dans un autre monde. Nous atteignons le boulevard Triomphal lorsque le receveur commence son cours de français, encouragé par les félicitations de ss passagers qui n’hésitent pas de trouver en lui un receveur d’une autre période. Et lorsqu’un des passagers lui demandent s’il a étudié, il répond, tout joyeux : « J’ai fait des études littéraires ». « Ta place n’est pas ici », lui fais-je comprendre. Les réactions éclatent. « Si, rétorquent les autres. Il ferait mieux de travailler au lieu de ne rien faire ». « C’est malgré lui qu’il exerce ce travail », répond ma voisine de droite.

Tout épatant et convaincant
L’enseignant de français va m’épater lorsqu’il lance, sûr de lui : « C‘est comme certaines personnes ne savent pas distinguer entre « aller à » et « partir pour ». J’ai failli l’embrasser ! Un receveur, de surcroît un jeune, un faire un tel cours de français, dans cette capitale où le gros des jeunes ne jure que par les insanités et obscénités des musiciens congolais ! Il va dégainer une autre cartouche, pas des moindres. « On devrait normalement prononcer « uit » et non « ouit » comme on le prononce généralement pour huit », dit-il. Le petit vient de me convaincre : il est passé entre de bonnes mains ! Il est aussi épatant que convaincant, ce receveur.
Le questionneur, qui tente de chercher des poux sur la tête propre du receveur, revient à la charge avec une autre question à son endroit. « Res, dit-il, citez-moi les jours de la semaine. » Comme, sentant un piège, le receveur hésite, avant de répondre : « lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. » Le questionneur précise sa question. « Tu peux commencer par dimanche ou un autre jour de la semaine », dit-il. Lorsqu’on dit ‘’le premier jour de la semaine’’, ajoute-t-il, c’est par rapport à quoi ? » Il lance une autre colle au petit. « Citez-moi 5 jours de la semaine sans les énumérer », dit-il. Le receveur est grogy. L’homme vient à sa rescousse. « Aujourd’hui, hier, avant-hier, demain et lendemain ». Il va appuyer sa réponse par quelques exemples : « on peut dire, je viendrai demain », je l’ai rencontré hier… » La réponse est loin de me convaincre. Toutefois, ma voisine de droite n’hésite pas de prendre quelques notes de toutes ses leçons.

Le questionneur ‘’faux-tête’’
« Res, dit-il l’homme, après avoir écrit ‘’IX’’ sur du papier qu’il tend au receveur, écris ‘’six’’ sans ratures ni surcharges ». Pendant que les passagers se moquent joyeusement de l’homme qui veut à tout prix coincer le receveur. Celui-ci lui remet le papier quelques secondes après, avec la meilleure réponse : ‘’SIX’’.
Avant de descendre, le questionneur lance la dernière cartouche. « Nebuchodonosor, roi de Babylone. Ecris cela en 4 mots ». Cette fois-ci le coup est fatal. Il donne la réponse lui-même. « Cela ». Ne se sentant pas vaincu, le receveur lance aussi sa cartouche mortelle, alors que le questionneur descend. « Où porte-t-on, un chapeau sur la tête ? ». On arrive à l’arrêt avant l’arrêt Rail sur l’avenue Des Huileries. Réponse : e.
En descendant, à la place d’argent, le questionneur exhibe sa carte, sous la désapprobation des passagers. « Non, papa, protestent-ils, donnez ne serait-ce que la moitié du billet pour encourager le receveur. » La seule réponse du questionneur ‘’faux-tête’’: « Lorsque j’en aurai. Pour le moment, je n’en ai pas ».
Lorsque je descends à l’arrêt Restaurant, le receveur me montre les signes distinctifs de son taxi bus : sur la pare-brise est écrit ceci ‘’L’élévation vient de Dieu’’. Comme pour me dire, il ne vaut jamais hésiter à prendre place à bord de ce bus entre plusieurs dans un arrêt. Avec un receveur aussi intellectuel, on est en bonne compagnie, loin de ceux, malheureusement plus nombreux, impolis, incultes, impudiques et…
Kléber kungu

un receveur enseignant de français


Incroyablement vrai
On a tout vu, sauf un receveur enseignant de français
Un receveur s’exprimant bien en français, on en voit de plus en plus, quoique rarement, à bord des bus qui sillonnent les artères de Kinshasa. Mais un receveur s’exprimant bien dans la langue de Voltaire et se donnant le culot de donner quelques rudiments de cours de phonétique à quelques passagers, on en rencontre très rarement. Et pourtant, j’en ai rencontré un. Christian, la vingtaine, a fait des humanités littéraires. Il n’hésite pas de dispenser, chemin faisant, quelques notions de phonétique. A la satisfaction des passagers de son bus. Dont particulièrement moi.
Nous sommes treize passagers à bord de taxi bus de marque Vanette desservant la ligne Victoire-Regideso. Aux conditions difficiles de transport de Kinshasa dont parle un des passagers qui s’engouffre difficilement, le receveur rétorque : « Entassez-vous comme des sardines ! », alors que le taxi-bus quitte le parking. Cette belle phrase bien prononcée tombe agréablement dans mon oreille très exercée et dans celle des autres passagers, dont le passager plaintif.
Celui-ci ne tarde pas d’attaquer. « Res [-prononcez ress, pour le diminutif de receveur-],
lance le passager, la cinquantaine, peut-on marier un Congolais à un Angolais ? » Le receveur, une tige d’allumette collée aux dents, se fait répéter la question. « Non ! » Répond-il. Car, les deux sont des hommes, précise le jeune garçon, tout souriant. La bataille m’intéressant, je m’y jette allégrement, sans me faire inviter. « Excepté toutes les autres considérations de la question, m’introduis-je, j’ai remarqué une faute. On marie une personne et on épouse une femme ou un homme ». Le questionneur acquiesce, appuyé par les autres passagers, dont deux femmes à ma droite.
Cela dit, le débat s’anime et devenant très intéressant pour ceux qu’il intéressant, tandis que d’autres passagers donnaient l’impression d’être dans un autre monde. Nous atteignons le boulevard Triomphal lorsque le receveur commence son cours de français, encouragé par les félicitations de ss passagers qui n’hésitent pas de trouver en lui un receveur d’une autre période. Et lorsqu’un des passagers lui demandent s’il a étudié, il répond, tout joyeux : « J’ai fait des études littéraires ». « Ta place n’est pas ici », lui fais-je comprendre. Les réactions éclatent. « Si, rétorquent les autres. Il ferait mieux de travailler au lieu de ne rien faire ». « C’est malgré lui qu’il exerce ce travail », répond ma voisine de droite.

Tout épatant et convaincant
L’enseignant de français va m’épater lorsqu’il lance, sûr de lui : « C‘est comme certaines personnes ne savent pas distinguer entre « aller à » et « partir pour ». J’ai failli l’embrasser ! Un receveur, de surcroît un jeune, un faire un tel cours de français, dans cette capitale où le gros des jeunes ne jure que par les insanités et obscénités des musiciens congolais ! Il va dégainer une autre cartouche, pas des moindres. « On devrait normalement prononcer « uit » et non « ouit » comme on le prononce généralement pour huit », dit-il. Le petit vient de me convaincre : il est passé entre de bonnes mains ! Il est aussi épatant que convaincant, ce receveur.
Le questionneur, qui tente de chercher des poux sur la tête propre du receveur, revient à la charge avec une autre question à son endroit. « Res, dit-il, citez-moi les jours de la semaine. » Comme, sentant un piège, le receveur hésite, avant de répondre : « lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. » Le questionneur précise sa question. « Tu peux commencer par dimanche ou un autre jour de la semaine », dit-il. Lorsqu’on dit ‘’le premier jour de la semaine’’, ajoute-t-il, c’est par rapport à quoi ? » Il lance une autre colle au petit. « Citez-moi 5 jours de la semaine sans les énumérer », dit-il. Le receveur est grogy. L’homme vient à sa rescousse. « Aujourd’hui, hier, avant-hier, demain et lendemain ». Il va appuyer sa réponse par quelques exemples : « on peut dire, je viendrai demain », je l’ai rencontré hier… » La réponse est loin de me convaincre. Toutefois, ma voisine de droite n’hésite pas de prendre quelques notes de toutes ses leçons.

Le questionneur ‘’faux-tête’’
« Res, dit-il l’homme, après avoir écrit ‘’IX’’ sur du papier qu’il tend au receveur, écris ‘’six’’ sans ratures ni surcharges ». Pendant que les passagers se moquent joyeusement de l’homme qui veut à tout prix coincer le receveur. Celui-ci lui remet le papier quelques secondes après, avec la meilleure réponse : ‘’SIX’’.
Avant de descendre, le questionneur lance la dernière cartouche. « Nebuchodonosor, roi de Babylone. Ecris cela en 4 mots ». Cette fois-ci le coup est fatal. Il donne la réponse lui-même. « Cela ». Ne se sentant pas vaincu, le receveur lance aussi sa cartouche mortelle, alors que le questionneur descend. « Où porte-t-on, un chapeau sur la tête ? ». On arrive à l’arrêt avant l’arrêt Rail sur l’avenue Des Huileries. Réponse : e.
En descendant, à la place d’argent, le questionneur exhibe sa carte, sous la désapprobation des passagers. « Non, papa, protestent-ils, donnez ne serait-ce que la moitié du billet pour encourager le receveur. » La seule réponse du questionneur ‘’faux-tête’’: « Lorsque j’en aurai. Pour le moment, je n’en ai pas ».
Lorsque je descends à l’arrêt Restaurant, le receveur me montre les signes distinctifs de son taxi bus : sur la pare-brise est écrit ceci ‘’L’élévation vient de Dieu’’. Comme pour me dire, il ne vaut jamais hésiter à prendre place à bord de ce bus entre plusieurs dans un arrêt. Avec un receveur aussi intellectuel, on est en bonne compagnie, loin de ceux, malheureusement plus nombreux, impolis, incultes, impudiques et…
Kléber kungu

Mort-Mort : joueurs, dirigeants, entraîneurs, arbitres…dans ses filets

Humeur très maussade
Mort-Mort : joueurs, dirigeants, entraîneurs, arbitres…dans ses filets
Quel est cet homme dont on ne cesse de dire qu’il a la mainmise sur tous les joueurs en vue de la D1 de Kinshasa ? Quels pouvoirs dispose un homme qui, selon les rumeurs, a dans ses filets dirigeants, entraîneurs de clubs, arbitres ? Cet homme s’appelle simplement Mort-Mort ou Mor-Mor. Moi, je préfère lui donner Mort-Mort pour la simple raison qu’il est l’une des personnes qui sont à la base de la mort, de la régression du football congolais ancré, dans ce XXIème siècle, dans des pratiques fétichistes éhontées.
Il y a des choses auxquelles on peut croire assez facilement, sans se poser beaucoup de questions. Mais, a contrario, il y en a qui vous frappe les nerfs, tellement elles vous paraissent invraisemblablement inadmissibles. De plus en plus, il se raconte à Kinshasa des histoires abracadabrantes sur un certain Mort-Mort (ou Mor-Mor) comme quoi il tiendrait entre ses mains expertes tout le football congolais, particulièrement kinois.
Après une petite éclipse, le phénomène Mort-Mort vient de refaire surface, de manière très bruyante, avec les rencontres de la Ligue nationale de football (Linafoot) qui se jouent dans le site de Kinshasa.
Samedi 25 juillet, l’AS V. Club affronte le DCMP au stade des Martyrs. L’AS V. Club marque la première avant d’être rejointe par le Daring Club Motema Pembe deux minutes plus tard. Score final 1-1. Mercredi 29 juillet, l’AS V. Club se mesure avec S.M. Sanga Balende. Les Véclubiens sont les premiers à ouvrir le score avant d’être rejoints quelque deux minutes plus tard par Sanga Balende. Blessés dans leur orgueil, les Véclubiens répliquent par le capitaine Lofo. Les deux équipes se séparent sur un score de 2-1.
Pour ceux qui croient aux pouvoirs maléfiques de Mort-Mort, cet homme est derrière ces scores. On dit de lui qu’il a entre ses mains le football et tous ceux qui y évoluent, directement ou indirectement. A tel point qu’il peut les manipuler comme bon lui semble.
On raconte que – même mon jeune enfant de 13 ans féru du football – qu’il n’existe aucun joueur – particulièrement les attaquants - en vue qui évolue en dehors de la « maison » de Mort-Mort. La rumeur veut que des plus récents aux anciens, des actifs aux inactifs, des morts aux vivants, aucun joueur, qui aspire à aller loin, ne puisse se passer des services maléfiques de Mort-Mort.
Pour la jeune génération, les Trésor Mputu, Alain Kaluyitukadioko, Lofo, Etshimi, Ndaya, Pele Pele, Dikasa ‘’Mausolée’’, Christian Mondonge, Tusilu alias Kaka (le bourreau de V. Club contre le DCMP avec deux buts), Salakiaku… la liste est footballistiquement longue, sont les produits de Mort-Mort. Les Mbala Biscotte, Yemueni… ont goûté aux délices du labo de Mort-Mort. Les professionnels n’échappent pas aux pouvoirs mystiques de Mort-Mort. Le plus cité parmi les fidèles de ce charlatan est sans doute Shabani Nonda. Même feu Mayele n’aurait pas récolté un tel succès sans la bénédiction de Mort-Mort. Dommage !
Pour mon jeune enfant, le but que Lofo avait marqué contre la Zambie lors du dernier Chan en Côte d’Ivoire, sortait du laboratoire de Mort-Mort. Aujourd’hui, Lofo est en méforme. La cause ? C’est bien entendu Mort-Mort. Selon les racontars, Lofo devait remettre au féticheur sa Jeep obtenue après le Chan. Pour ne l’avoir pas fait, son maître a bloqué ses buts en le rendant aveugle devant les buts adverses. Les mêmes racontars disent que tous les joueurs qui « prient » dans la « Maison » de Mort-Mort devraient lui remettre leurs Jeeps.
Bref, les attaquants des équipes de football de Kinshasa ne sont capables d’aucun exploit qui ne soit l’œuvre de Mort-Mort. Redommage !
Qui a oublié les images lointaine époque de la rencontre à Lubumbashi entre TP Mazembe et DC Motema Pembe, comptant pour la phase aller de la demi-finale de la Linafoot que la télévision Digital Congo nous a livrée dernièrement. Lors de cette rencontre, les joueurs,…et ma foi le coach et les dirigeants, y compris les journalistes qui ont accompagné l’équipe kinoise, l’un des grands clubs de la RDC sportive, se sont mis à grimper l’enclos du stade lushois pour y accéder. Le féticheur de cette équipe, qui ne peut être que le très célèbre Mort-Mort, dont on dit qu’il porte les couleurs vert blanc, aurait conseillé à l’équipe d’éviter d’accéder dans l’aire de jeu par la voie habituelle, truffée de fétiches. Vous rappelez-vous le score de ce match ? Le TP Mazembe a écrasé les fuyards de fétiche sur le score de…4 buts à zéro.
Objet de plusieurs versions sur sa personne, Mort-Mort est pour certains un grand féticheur qui, très riche aujourd’hui, vit en Europe et est toujours entre deux avions. Ceux qui l’auraient déjà vu disent de lui qu’il a un cou enfoui dans un lot de bijoux d’or. Pour d’autres, le mystérieux Mort-Mort ne serait qu’un « commissionnaire » qui gagnerait sa vie en faisant le pont entre le vrai féticheur et les équipes. Il vivrait donc des commissions qu’il tirerait de ses services fétichistes.
L’influence de cet homme sur le mental de ceux qui évoluent dans le football congolais, spécialement kinois est telle que, lors de grands duels entre Imana-V.Club, son ombre est toujours visiblement présente. Au point où tous les buts ou le score ne peuvent être sans sa bénédiction.
Question : Mort-Mort serait-il toujours derrière les succès et les performances du Tout-Puissant Mazembe ? Les Trésor Mputu, Alain Kaluyitukadioko et consorts seraient-ils les habitués du laboratoire de Mort-Mort ?
Moralité : quoique le sport congolais, spécialement le football, accuse actuellement de bonnes performances, il y a lieu de croire qu’il est loin de se défaire de ses pratiques fétichistes qui empêchent son décollage véritable. Surtout lorsqu’on dit que le stade des Martyrs est un véritable temple des fétiches où se croisent pasteurs, bishops, trishops, quadrishops – incapables de l’exorciser lors de leurs rencontres – et musiciens, qui y ajoutent du leur.
Kléber Kungu