vendredi 30 mai 2014

Pourquoi tous les chemins mènent à Luanda en passant par Kinshasa ?



Est-ce un hasard ou une simple coïncidence ? 

Pourquoi tous les chemins mènent à Luanda en passant par Kinshasa ?

            En ce début du mois de mai, Luanda et Kinshasa étaient devenues des étapes indispensables  qu’ont empruntées deux grandes personnalités politiques qui se sont succédé d’une manière étonnante : le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le président tanzanien Jakaya Kikwete. A un rythme tel que les plus avisés des observateurs n’ont pas manqué de se demander si c’est une coïncidence ou un simple fait fortuit.
            Comme qui dirait, depuis un certain temps, tous les chemins mènent désormais à Luanda en passant par Kinshasa. C’est John Kerry, secrétaire d’Etat américain, qui a ouvert cet axe politico-diplomatique. Le patron de la diplomatie américaine est rentré dans son pays, en passant par la capitale angolaise après un séjour de deux jours dans la capitale congolaise où il s’est entretenu avec le président congolais, Joseph Kabila.  
            Il sera relayé, quelques jours plus tard, par le président tanzanien, Jakaya Kikwete, qui a emprunté le même itinéraire. D’où la lancinante question qui taraude les esprits : Qu’est-ce qui se trame dans les deux  capitales : congolaise et angolaise ? D’autant plus que la stature de ces deux personnalités n’est pas de moindre.
            Commençons par la République démocratique du Congo où, avant l’Angola, Josh Kerry a rencontré son président Joseph Kabila avec lequel il s’est entretenu sur plusieurs questions, notamment politiques. Les deux personnalités ont parlé d’élections pour lesquelles les Etats-Unis d’Amérique ont déboursé une bagatelle de 30 millions de dollars américains qu’ils souhaitent « libres, démocratiques et transparentes ». John Kerry a demandé à Kinshasa d’éviter toute perturbation du processus démocratique en tentant, notamment, d’apporter des modifications à la Constitution actuelle.
            En plus, depuis décembre dernier, la sécurité en RDC s’est stabilisée dans sa partie orientale, en dépit de quelques poches de résistance entretenues par d’autres groupes armés réfractaires à l’appel à la démobilisation que Kinshasa leur a lancé. Une stabilité sécuritaire à laquelle les Casques bleus de la Monusco – dont les Etats-Unis d’Amérique sont les grands contributeurs - ont grandement contribué. L’émissaire d’Obama avait donc tout intérêt à venir féliciter Joseph Kabila pour cette victoire et l’encourager, par conséquent, à conserver cet acquis chèrement obtenu.

Ascendance sur la région
            Quant au président angolais, José Eduardo dos Santos,  son pays ne cesse de prendre de l’ascendant sur la sous-région en assumant la présidence tournante de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, assumant et consolidant ainsi son leadership régional de manière évidente.
            Tout ce regain d’influence de Luanda peut donc s’expliquer à première vue par la présidence de la CIRGL qu’il assume actuellement. De ce point de vue, Luanda passe pour le centre des opérations pour toute initiative de stabilisation de la région des Grands Lacs.
            Fort de tous ces atouts, l’Angola, dont la grande influence dans la région n’est plus à démontrer, passe pour la clé de voûte de la stabilisation de la région. C’est à Luanda que John Kerry,  a bouclé son premier voyage en Afrique, après une escale de 48 heures à Kinshasa. Quelques jours plus tard, le président tanzanien, Jakaya Kikwete, a emprunté le même parcours. Il est allé, à l’instar de l’émissaire de Barack Obama, rencontrer le président angolais, José Eduardo dos Santos, après s’être entretenu à Kinshasa avec Joseph Kabila.
            Toutes ces visites effectuées l’une après l’autre dans un temps record est loin d’être une coïncidence de calendrier ou un simple fait du hasard, concluent bien des observateurs. Qui pensent qu’elles procèdent d’un schéma préalablement conçu à l’échelle internationale. Sans plus de précision.
            La seule précision est que, ajoutent-ils, la RDC de Joseph Kabila a été tour à tour au centre des entretiens, à Luanda, entre Dos Santos et John Kerry puis, entre Dos Santos et Jakaya Kikwete. Sur quoi ont porté ces entretiens ? Mystère. C’est la partie cachée de l’iceberg.

Gendarme de la région
            L’Angola occupe, par conséquent, une place très stratégique en Afrique centrale. Sur les plans économique et militaire. Première puissance économique et militaire indéniable, l’Angola a tous les atouts pour jouer véritablement le rôle de gendarme dans la région. D’où, son influence grandissante dans tous les dossiers brûlants de la région, particulièrement ceux de la RDC, toujours en proie à une instabilité chronique dans sa partie orientale et avec laquelle Luanda partage plus de 2 000 km de frontières, en raison de la proximité des deux pays. Voilà qui peut expliquer le caractère de plus en plus incontournable de Luanda dans l’épineuse crise du Congo Kinshasa.
            Voilà qui peut expliquer que tous les chemins mènent désormais à Luanda en passant par Kinshasa et que devaient suivre John Kerry et Jakaya Kikwete pour un objectif précis.
            A tout prendre, les observateurs avisés pensent qu’il existe quelque chose qui se trame à Luanda, notamment en ce qui concerne la place de la RDC dans le nouveau puzzle qui se dessine dans la région. En effet, le passage quasi simultané de l’homme d’Etat américain et du président tanzanien dans les capitales congolaise et angolaise, ajoutent-ils, tient à un schéma bien précis, dont les contours ne devraient pas tarder à paraître au grand jour.
            Barack Obama avait-il un message à transmettre à Joseph Kabila et à José Eduardo dos Santos par l’entremise de Jakaya Kikwete ? s’interrogent-ils, perspicaces. Ou qu’il avait fait transmettre par son ministre des Affaires étrangères et sur lequel il devait insister en envoyant le Tanzanien Jakaya Kikwete ? ajoutent-ils.
            Un Jakaya Kikwete dont le rôle et l’aura politico-stratégique dans la région sont évidents. Pour rappel, au plus fort de la crise en RDC confrontée avec la rébellion de fabrication rwandaise, Jakaya Kikwete a pris position de manière responsable et d’un ton ferme en faveur de la RDC en demandant au Rwanda, réfractaire au dialogue avec les génocidaires présumés de 1994, notamment les rebelles des FDLR, de dialoguer avec eux. Et face à la désinvolture de Paul Kagamé, Jakaya Kikwete n’a pas manqué de brandir l’arme de la menace.
            En plus, la Tanzanie est l’un des pays contributeurs en contingents de la Brigade d’intervention rapide de l’Onu qui appuient militairement les FARDC dans leur traque des groupes armés dans l’Est de la RDC.
            Est-ce à dire que l’Angola commence à prendre la place qu’occupait jadis l’Afrique du Sud ? Quoiqu’il en soit, tout porte à croire qu’il existe quelque chose – sans nom – qui fait courir autant de dirigeants sur l’axe Kinshasa-Luanda et que Luanda est devenu un partenaire important dans la stabilisation de la région des Grands Lacs.
Kléber Kungu

Le Rév. Luntadila Ndala Za Fwa Lucien sera inhumé à Mbanza-Ngungu



L’Eglise kimbanguiste/aile Monkoto en deuil

Le Rév. Luntadila Ndala Za Fwa Lucien sera inhumé à Mbanza-Ngungu

            Décédé le 5 mai 2014 au Centre médical de Kinshasa (CMK) des suites d’une maladie, le Rév. Luntadila Ndala Za Fwa sera inhumé samedi 17 mai prochain à Mbanza-Ngungu, dans la province du Bas-Congo, à 150 km de Kinshasa.

            Une nouvelle qui

            La nouvelle du décès du révérend Luntadila Ndala Za Fwa Lucien a bouleversé l’Eglise kimbanguiste dans son ensemble et la communauté religieuse en général en République démocratique du Congo (RDC) et dans le monde. Elle a été ressentie comme une grande perte aussi bien par les fidèles kimbanguistes que par les Congolais, d’autant plus que le défunt a porté plusieurs casquettes : politique et religieuse.

            Le révérend Luntadila Ndala Za Fwa Lucien, décédé à l’âge de 80 ans, a été une grande personnalité politique congolaise après avoir été député national et sénateur sous la Ière République, député national et membre du Comité central du MPR/parti Etat sous la IIème République, avant d’être également député pendant la transition 1+4. 

            L’homme qui vient de quitter la terre des hommes a occupé d’importantes fonctions dans son Eglise. Il a été conseiller international, secrétaire général et président du Collège national.
Kléber Kungu
 

Le pasteur Mukungubila mis aux arrêts en Afrique du Sud



Présumé instigateur des attaques de décembre à Kinshasa



Le pasteur Mukungubila mis aux arrêts en Afrique du Sud

            Fini la cavale du pasteur Joseph Mukungubila Mutombo, présumé instigateur des événements sanglants et meurtriers de décembre 2013 à Kinshasa et dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC). Il  vient d’être mis aux arrêts jeudi 15 mai chez lui à Mondeor, banlieue sud de Johannesburg, où il s’est retiré avec sa famille après les incidents meurtriers de Kinshasa.
            Le 30 décembre 2013, les habitants de Kinshasa et plusieurs autres villes de la RDC se sont réveillés sous les attaques armées menées par des adeptes de l’Eglise du pasteur Paul Joseph Mukungubila. Plusieurs sites à Kinshasa, notamment la RTNC, le camp militaire Tshatshi et l’aéroport international de Ndjili avaient été les cibles des insurgés. Ces attaques avaient été vite maîtrisées par las éléments de la Police nationale congolaise (PNC) et des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
            Joseph Mukungubila et quelques membres de sa famille se sont volatilisés dans la nature de l’Afrique du Sud où il est demandeur d’asile, à en croire la Radio Okapi dans son site web. Qui cite son avocat sud-africain, Ashraf Essop,   qui a déclaré que son client a « été arrêté chez lui à Mondeor, une banlieue sud de Johannesburg, où il vit avec sa famille. » L’avocat a déclaré ignorer pour quels motifs M. Mukungubila a été arrêté. C’est cet avocat que le pasteur Joseph Mukungubila a sollicité pour pour déposer sa demande d’asile en Afrique du Sud à son arrivée dans ce pays en janvier.

Présumé instigateur
            Joseph Mukungubila est accusé par le gouvernement d’être le présumé instigateur de la brève prise d’otage opérée en direct à la télévision nationale le 30 décembre 2013. Plusieurs individus ayant participé à cette prise d’otage sont morts à la suite de l’attaque armée opérée par les forces de l’ordre pour reprendre le contrôle de ce média.
            Le même jour, d’autres assaillants qui revendiquaient leur appartenance à l’Eglise de Paul Mukungubila avaient attaqué presque simultanément l’aéroport de Kindu, ville située dans l’est de la RDC, alors qu’à Kinshasa l’aéroport et l’état-major de l’armée étaient également pris d’assaut par les adeptes de M. Mukungubila. A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, les forces de l’ordre avaient bombardé la résidence de Paul Mukungubila au quartier Kabulameshi. Plusieurs dizaines de personnes avaient trouvé la mort.
            Au sujet des circonstances de l’arrestation de Joseph Mukungubila, ajoute la source, c’est l’épouse de l’instigateur présumé des attaques du 30 décembre qui a prévenu l’avocat, expliquant que « les policiers sont arrivés vers 06h00 du matin (04h00 GMT) et ont escaladé la clôture de sécurité » avant de l’arrêter sans « présenter de mandat d’arrêt », selon Refugee SA, une association de défense des réfugiés en Afrique du Sud.
            Les policiers qui, selon l’avocat de Joseph Mukungubila, étaient en grand nombre et lourdement armés, ont indiqué agir sur mandat d’Interpol en vue d’une extradition vers la RDC.
            Après son arrestation, le pasteur Mukungubila a été présenté devant le tribunal d'instance de Johannesburg pour une audience, avant d’être remis en liberté sous caution.

Kinshasa attend l'extradition
            Alors Kinshasa attend l’extradition de Joseph Mukungubila Mutombo, celui-ci a de nouveau rendez-vous avec le juge le 15 juillet. Le prophète Mukungubila une fois extradé, les zones d’ombre qui assombrissent encore cette affaire pourraient être éclairées Selon Lambert Mendé, le porte-parole du gouvernement, il ne fait aucun doute que Joseph Mukungubila est impliqué dans l'affaire :
            Douze autres dont six de ses huit femmes seraient toujours en détention depuis le début de l’année à Lusaka où ils s'étaient enfuis. En effet, entrés illégalement en Zambie après les événements du 30 décembre,  12 proches du prophète Paul Joseph Mukungubila, dont six de ses huit épouses, sont aux arrêts à Lusaka depuis le 14 janvier dernier.
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « Marche Academia. Fêtons la à pied »




« Marche Academia. Fêtons la à pied »

            « Marche Academia. Fêtons la à pied ». Cette phrase s’est trouvée, il y a quelques jours, dans une banderole déployée haut, à côté de L’Observateur, au croisement des avenues ex-TSF et colonel Ebeya. C’est la seconde partie qui m’intéresse, car contenant une faute grave. Laquelle ?
            Il s’agit de la place du pronom personnel et de ce qui l’accompagne dans son emplacement. Si, dans la forme ordinaire, le pronom personnel se place devant le verbe conjugué (Nous la fêtons), il se place après le verbe quand le verbe auquel il se rapporte est à l’impératif. Deux cas se présentent : à l’impératif non négatif et à l’impératif négatif.
            À l'impératif non négatif, les pronoms suivent le verbe. Ils y sont rattachés par un trait d’union. « Fêtons-la ». S'il y a plusieurs pronoms, le pronom complément d’objet direct (COD) suit immédiatement le verbe, les autres pronoms se placent après, Ce garçon m’a piqué ce téléphone. Arrachez-le-lui vite.  Sauf si le COD est « en », qui occupe toujours la deuxième place. Donnez-m'en (et non donne-moi-z-en).
            Si le verbe est à l'impératif négatif (avec ne… pas), les pronoms retrouvent leur place devant le verbe. Les stagiaires veulent nous voir. Ne les recevons pas aujourd'hui.
            Il existe d’autres particularités sur l’emploi des pronoms personnels avec l’impératif…
Kléber Kungu

Après les expulsés du Congo Brazzaville, Préparons-nous à accueillir les refoulés d’Angola



Après les expulsés du Congo Brazzaville

Préparons-nous à accueillir les refoulés d’Angola

            Après le feuilleton de Brazzaville, qui est loin d’avoir dit son dernier mot, les expulsions se poursuivant encore, l’attention des Congolais, à leur tête leurs dirigeants, doit désormais se tourner vers l’Angola qui a déjà prévenu, pardon, qui a déjà commencé à refouler les Congolais de son territoire. Plus de 200 d’entre eux sont arrivés à Dilolo, à 600 km de Lubumbashi, dans la province du Katanga. Voilà qui doit nous pousser à nous préparer à les accueillir, comme nous le faisons déjà avec les refoulés du Congo Brazzaville.

            Les signes indiens continuent de poursuivre le Congo Kinshasa. En effet, alors que les expulsions des compatriotes congolais du territoire de la République du Congo se poursuivent sans désemparer, Luanda a déjà commencé à refouler tous les Congolais vivant en territoire angolais. Les provinces frontalières à l’Angola ont, par conséquent, commencé à accueillir certains d’entre eux depuis quelques jours.

            C’est le cas de la cité de Muanda au Bas-Congo et de Dilolo au Katanga. Dans cette dernière localité, plus de 200 ressortissants congolais y sont arrivés et se plaignent de mener des conditions de vie précaires. Ils y sont accueillis, certains par des familles locales, d’autres, plus malchanceux, passent la nuit à la belle étoile.

 

Les premiers refoulés se plaignent d’avoir tout laissé

            Les conditions de leur refoulement ne sont pas très différentes de celles subies par les compatriotes refoulés du Congo Brazzaville. Certains se plaignent d’avoir perdu leurs habits, leurs biens, leurs meubles, leurs maisons. Bref, ils ont tout laissé en Angola.

            Ces premiers refoulés d’Angola constituent un échantillon de ce qui nous attend sous peu, alors que nous avons déjà des migraines avec la gestion des expulsés du Congo Brazzaville. Les autorités angolaises avaient déjà prévenu leurs homologues congolaises qu’elles étaient en pleine opération de recensement de la population et des habitations qui avait commencé depuis vendredi 16 mai et qu’il allait se poursuivre jusqu’au 31 mai.

            A l’instar du général Ndenguet de Brazzaville, en Angola, c’est le commandant provincial en second de la police nationale angolaise, Joaquim Manuel Pereira qui se charge de l’opération de refoulement des Congolais sous couvert du recensement de la population et des habitations et de la mission de protéger les recenseurs et des receveurs de cette opération.

 

Combien de Congolais vivent en Angola ?

            Si la communauté congolaise à Brazzaville est estimée à quelque 400 000 âmes et que plus de 120 000 compatriotes ont été déjà expulsés de l’ensemble du territoire national congolais, l’opinion nationale se demande de combien de personnes est constitué l’ensemble de la communauté congolaise en Angola.

            Quatre mille cinq cent quatre-vingt-six Congolais expulsés d’Angola étaient enregistrés au poste frontalier de Yema, en territoire de Moanda (Bas-Congo) depuis le début de l’année 2014, selon des sources sécuritaires dans cette province citées par  Radio Okapi dans son site web. D’après un rapport des services de sécurité du Bas-Congo, ils étaient 1 110 au mois d’avril, 783 en mars, 1 106 en février et 1 587 en janvier.  La source ajoute que le nombre d’expulsions record avait été atteint en mai 2013 lorsque 52 231 Congolais avaient été expulsés en trois semaines de l’Angola, via le poste frontalier de Kamonia, dans le Kasaï Occidental.

Crainte d’augmentation de la population

            Si les autorités de Luanda vont appliquer la même rigueur, les mêmes méthodes que leurs homologues de Brazzaville, il ya à craindre que les villages, les centres, les cités et les villes de la RDC vont connaître une augmentation sensible de leurs populations. Par conséquent, nous devons nous préparer à faire face à ces problèmes supplémentaires.

            Dans tous les cas, de quelle que manière que puissent se dérouler les expulsions en Angola- les Angolais nous ayant déjà montré, par le passé, de quel bois ils se chauffent en cette matière-nous devons avoir à l’esprit que nos soucis actuels iront croissant.

            C’est pourquoi, mettons-nous à nous préparer à accueillir nos compatriotes. Qu’ils trouvent comme refuge la capitale ou les villages, centres et villes du Bas-Congo, du Katanga, du Bandundu, du Kasaï oriental et du Kasaï Occidental, attendons-nous à une situation humanitaire avec toutes ses corollaires de famine, des maladies, de criminalité, de vols et autres problèmes qui accompagnent ce genre de déplacement.

 

Hospitalité oui, mais…

            Préparons-nous donc à y apporter des solutions appropriées. Nous plaindre comme quoi nous sommes victimes des signes indiens qui ne veulent plus nous relâcher ne servirait à rien, sinon à préparer le lit à des situations plus dramatiques. Ce qui n’est pas du tout intéressant ni profitable pour un pays qui vient de sortir d’une longue guerre contre la rébellion pro rwandaise dans sa partie orientale, qui fait encore face à plusieurs groupes armés dont un grand nombre restent réfractaires à la reddition.

            Que tous ces cas de refoulement de nos compatriotes par nos voisins nous servent de leçon pour que notre territoire, comme c’est le cas pour l’instant, ne serve pas de refuge à des étrangers qui ne s’inquiètent pas, même sans titres de séjour. L’hospitalité, oui, mais conditionnée à l’obtention de tout papier donnant droit à y vivre légalement.

Kléber Kungu

Que ramène Joseph Kabila de Paris ?



Arrivé la veille en France

Que ramène Joseph Kabila de Paris ?

            Arrivé la veille à Paris, le président congolais, Joseph Kabila, a rencontre mercredi 21 mai à l'Élysée son homologue français, François Hollande. Les deux chefs d’Etat ont parlé de la crise centrafricaine et de la coopération bilatérale et multilatérale. Mais il y a plus que cela.
            Arrivé sous bonne escorte de la Garde présidentielle (GR) sur rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, mardi 20 mai, le président congolais a passé la nuit à l’hôtel Bristol où des dispositions ont été prises pour que le séjour de Joseph Kabila et sa suite ne connaisse pas d’incidents majeurs dans une ville où grouille des « combattants » qui n’ont pas manqué de proférer des menaces.
            Au de là tout, de retour à Kinshasa, Joseph Kabila, invité par François Hollande, celui-là même qui avait tenu des propos peu amènes contre le pouvoir de Kinshasa à la veille du XIVe Sommet de la Francophonie en octobre 2012, rentre, auréolé d’une autre aura d’un partenaire qui vient de s’entretenir d’égal à égal.
            En l’invitant à Paris, le président français a reconnu en son homologue congolais un chef d’Etat à la tête d’un pays lourd de son poids géostratégique et de son rôle principal en Afrique centrale. C’est un partenaire de François Hollande qui a discuté avec lui des questions politiques, économiques et sécuritaires aussi bien de la RDC que de la sous région des Grands Lacs. La position géostratégique de son pays dans cette sous-région, son caractère de victime de la guerre qui l’a déchiré des décennies durant avec le cortège des conséquences (plusieurs millions de morts, des  centaines de milliers de déplacés…), la longue expérience acquise dans les conflits récurrents auxquels le pays n’a cessé de faire face, font de Joseph Kabila un partenaire de premier plan et incontournable.

Invitation aux investisseurs français
            Sur le plan économique, Joseph Kabila a mis à profit son séjour français en invitant les opérateurs français, qui se sont raréfiés sur le marché congolais, à venir investir en RDC. Ce n’est pas les opportunités qui font défaut. Pour cela, peu avant de se rendre à l’Elysée pour un entretien avec son homologue français, Joseph Kabila a reçu tour à tour des représentants du monde des affaires de l'Hexagone (GDF Suez, Société générale, groupe Bolloré…).
            Les travaux de construction du port en eaux profonde intéressent beaucoup le groupe Bolloré, alors de nombreux gisements de pétrole au Congo Kinshasa cherchent encore preneurs. Quoique des investisseurs chinois envahissent déjà le marché congolais, il y en a de la place pour tout le monde.
            Le voyage éclair du président congolais aura donc été très bénéfique pour la RDC dont le président a fait entendre la voix, à la communauté internationale, par la France interposée.
            Les deux hommes d’Etat ont dont fait le point des relations bilatérales entre la RDC et la France, et multilatérales. Selon le communiqué de la Présidence de la République de France rendu public à l’issue de la visite de travail du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, par le Service de Presse de l'Elysée et dont L’Observateur a obtenu copie, François Hollande a « rappelé (…) son attachement à l'intangibilité des frontières de la RDC, tout en se réjouissant « des progrès obtenus dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans l'Est de la RDC. »

Mobilisation des deux pays pour la Centrafrique
            S’agissant du dossier sur la crise centrafricaine, les deux chefs de l’Etat « ont réaffirmé leur mobilisation pour la République centrafricaine, où des contingents des deux pays sont déployés ». Ils ont également exprimé « leur volonté que l'opération de maintien de la paix des Nations Unies, qui sera déployée à partir du 15 septembre, dispose d'un mandat solide et soit articulée autour de la mission africaine aujourd'hui présente. »
            " Au plan bilatéral, les deux Chefs d'Etat ont insisté sur la nécessité de développer et de diversifier les échanges économiques et humains entre les deux pays, dans des secteurs tels que les transports, les infrastructures ou encore la gestion durable des ressources naturelles. Ils se sont réjouis des relations de coopération entre les deux pays, notamment dans les secteurs de l'éducation primaire, de la formation professionnelle, de l'accès à l'eau et de la gouvernance financière du pays », ajoute le communiqué.
            " Enfin, le Chef de l'Etat a rappelé l'attachement de la France à la protection des libertés politiques, à la lutte contre les violences sexuelles, à la stabilité des institutions et à la défense des droits humains en RDC, conformément aux différentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies".

Quid de la candidature de Kabila en 2016 ?
            Quant à la candidature ou non de Joseph Kabila à la présidentielle 2016, question qui fâche, rien n’a été entre les deux hommes d’Etat, du moins, qui nous soit communiqué, Toutefois, dans l'entourage du président congolais, on ne voudrait pas  voir la France emprunter la même voie que Washington qui a demandé à Joseph Kabila de ne pas se représenter en 2016 et de respecter la Constitution.
Kléber Kungu

Manianga, électrifie-toi, les autorités t’électrifieront !



Manianga, électrifie-toi, les autorités t’électrifieront !

            Aide-toi, le ciel t’aidera, lit-on dans la Bible. Une sagesse que les plus courageux des peuples de ce monde, de la République démocratique du Congo (RDC) en particulier n’hésitent pas d’appliquer pour apporter une solution urgente ou intermédiaire à une situation sociale ou économique à laquelle ils sont confrontés. C’est le cas des Manianga dans leur ensemble – pour le moment 16 secteurs des 4 territoires du Bas-Congo regroupés dans l’ASBL Sodema (Solidarité pour le développement du Manianga). S’il est des réclamations que ces peuples formulent depuis des décennies, l’électrification de leur espace occupe une place de choix, à côté des routes.
            Depuis des années, le territoire de Luozi, avec ses de 6 784 km2 de superficie et ses dix secteurs, comme tête de ce train composé de 4 territoires (Luozi, Seke-Banza, Mbanza-Ngungu et Songololo) pour 16 secteurs (Balari, De la Kende, Kimbanza, Kimumba, Kinkenge, Kivunda, Mbanza-Mona, Mbanza-Mwembe, Mbanza-Ngoyo et Mongo-Luala pour le premier ; Isangila et Nsumbi pour le deuxième ; Ntimansi, Ngombe-Matadi et Lunzadi pour le troisième, et Wombo pour le quatrième), a toujours réclamé auprès du pouvoir sa part de gâteau du secteur électrique. Et l’espace ne s’arrête pas de s’élargir avec d’autres secteurs qui se réclament du peuple manianga.

Les Eglises dans le combat
            Plusieurs démarches avaient été déjà entreprises, tant par des Eglises que par des privés. La Communauté évangélique du Congo (CEC) dont le siège social est Luozi et l’Eglise kimbanguiste sont déjà avancées dans leurs démarches. Mais la première reste la pionnière dans ce combat pour l’obtention du courant électrique. En effet, c’est au milieu des années 1990 qu’elle avait entamé des démarches qui étaient en train d’aboutir avant d’être étouffées par l’arrivée au pouvoir de l’AFDL (Alliance des forces démocratique pour la libération du Congo) le 17 mai 1997.
            Le dossier de la CEC avait l’avantage et le mérite de contenir tous les éléments nécessaires : des propositions sur le site d’où pourrait partir le courant électrique selon le coût aux potentialités économiques et industrielles de l’espace bénéficiaires. L’étude était menée une équipe composée par la Coordination des projets de cette Eglise et les techniciens de la SNEL (Société nationale d’électricité).
            Quant à l’Eglise kimbanguiste, son entrée dans la lutte, qui date de quelques années, reste motivée par l’expansion de la cité de Nkamba qui ne cesse d’attirer plusieurs centaines de pèlerins chaque jour au gré des célébrations des fêtes de cette Eglise le long de l’année. La construction de plusieurs cités aussi cossues que modernes autour de Nkamba surnommée par les fidèles kimbanguistes « Nouvelle Jérusalem » demeure un atout à brandir pour obtenir l’électrification de Nkamba.
            Et pour faire front commun avec la CEC, le projet kimbanguiste englobe l’électrification de Nkamba et cette de Luozi.

La grande offensive de la Sodema
            L’intérêt pour les Manianga d’avoir du courant électrique est si grand que des associations ne sont pas restées les bras croisés dans ce combat qui s’avère du reste de tout Manianga, associations ou non, Eglises, toutes confessions religieuses confondues, partis politiques toutes couleurs politiques confondues.
            C’est le cas de la Sodema sous la conduite de son président national Dieudonné Bifumanu Nsompi. Depuis son avènement en octobre 2008, le Comité de gestion de cette ASBL, est sur tous les fronts dans ce combat de l’électrification du Manianga. Quelques mois après son entrée en fonction, en janvier 2009, une délégation de la Sodema s’est fait recevoir chez l’ancien ministre de l’Energie. Une commission paritaire composée des membres de la Sodema et du ministère de l’Energie avait d’ailleurs était mise en place pour permettre le suivi du dossier. Malheureusement, en faveur d’un remaniement ministériel qui est intervenu par la suite, le ministère connut un changement à sa tête, en défaveur de la Sodema. Le principe de la continuité des affaires de l’Etat est loin d’être d’application en RDC !
            Les potentialités socio-économiques, le Manianga en a et en grand nombre. Il existe plusieurs hôpitaux et autres centres médicaux disséminés à travers l’espace manianga et qui ont grandement besoin du courant électrique pour faire fonctionner leurs instruments ou appareils électriques. Dans le secteur de l’enseignement, l’espace manianga regorge un très grand nombre d’écoles primaires, secondaires et même quelques instituts supérieurs et universités. Ces infrastructures scolaires et universitaires ont besoin entre autres du courant électrique pour le fonctionnement d’instruments de leurs laboratoires.
            A tout cela s’ajoute la richesse du sol et du sous-sol de l’espace manianga qui ne demande que du courant électrique pour servir à un plus grand nombre. Producteur de plusieurs fruits de toute sorte, notamment la mangue, le safou, l’avocat, le maracuja, le poilu, le mangoustan, l’ananas, la banane, l’orange, la mandarine, la goyave, le citron, le cœur de bœuf ; d’autres produits vivriers comme le manioc, l’arachide, le haricot, le gingembre, l’oignon, l’ail, le piment, l’igname, la patate douce, le tarot, la courge, et d’autres feuilles comme les feuilles de manioc, l’épinard, le Manianga est potentiellement bénéficiaire d’industries de transformation.

Des initiatives privées à l’avant-plan
            A ce sujet, des initiatives privées n’ont pas attendu l’électrification avant d’exploser. C’est le cas de Beni Food, une ASBL installée à Luozi, chef-lieu du territoire du même nom, à 350 Km de la ville de Kinshasa qui s’est spécialisée dans la nutrithérapie (traitement des maladies par des aliments). Sous la houlette du pharmacie Dapton Kieni kia Mpesa, son fondateur, Beni Food a réussi, en peu de temps d’existence, à mettre au point une dizaine d’alicaments) dont l’efficacité est si probante que leur inventeur attend d’obtenir auprès du ministère de la Santé publique l’autorisation de mise sur marché de trois de ses produits : Niabète, Niatension et Niarroïde.
                          « L’alimentation est le meilleur des médecins », « De tes aliments tu feras une médecine ». Dans son travail scientifique, Dapton Kieni kia Mpesa s’est inspiré de ces deux citations d’Hippocrate pour produire ces alicaments. Qui proposent aussi bien des aliments appropriés pour s’attaquer aux maladies très courantes en RDC qu’aux problèmes sexuels et même de rajeunissement.
            Le savant qui fonde ses travaux de recherche sur le principe selon lequel « le trésor le plus précieux que Dieu a donné à l’homme, c’est  la santé et que de tous les facteurs qui influent sur la santé, le facteur le plus déterminant c’est  l’alimentation » a pu produire Niabete (Niakisa diabete = soigner le diabète), Niaprostate (Niakisa prostate = soigner l’adénome de la prostate), Niameso (Niakisa Meso = soigner les yeux), Niarroïde (Niakisa hémorroïdes = Soigner les hémorroïdes), Adam Madia (Aliment pour la vitalité de l’homme), Eve Madia (Aliment pour la vitalité de la femme), Zinga Jeune (vivre jeune = retarder le vieillissement, vieillir en bonne santé), Bugastrite (Buka gastrite = soigner la gastrite), Niatension (Niakisa tension = soigner la tension), Bukatisme (= soigner le rhumatisme).
            Des exemples sont légion des initiatives locales qui se débrouillent merveilleusement bien sans courant électrique. Dans la commune de Luozi, on peut rencontrer, excepté plusieurs commerces, une fabrique de chaux artisanale d’une très bonne qualité, une grande scierie, des boulangeries artisanales, un laboratoire des médicaments dont le plus célèbre est Manadiar. Sans compter un grand nombre d’infrastructures scolaires, universitaires, médicales aussi bien dans la commune de Luozi que dans tous les secteurs de l’espace manianga.
            Donc, des initiatives comme celle-là n’ont pas attendu que la cité de Luozi soit électrifiée pour se lancer dans la bataille du développement économique de leur coin. Comme qui dirait, « Manianga, électrifie-toi, les autorités t’électrifieront ! ». Bien des Manianga déclarent qu’il ne faut jamais attendre que l’espace manianga soit électrifié pour faire quelque chose. Ainsi trouve-t-on plusieurs activités économiques, excepté le commerce, qui naissent de partout, attendant l’électrification du Manianga. Qui ne viendra peut-être pas de sitôt. Question d’embarquer déjà dans le train du développement économique de son terroir.
           
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : Interrogation directe et interrogation indirecte



Interrogation directe et interrogation indirecte

            L’interrogation directe et l’interrogation indirecte : parlons-en aujourd’hui, car elles constituent, du moins leur distinction, l’un des soucis majeurs de la plupart des utilisateurs de la langue française. Les deux formes utilisées pour interroger une personne ne s’emploient pas indifféremment.
            Interrogation directe : Pourquoi dormez-vous à cette heure ? L’interrogation directe est la forme la plus usuelle qui se caractérise par un point d’interrogation à la fin de la phrase ou de la proposition. Il en est de même de sa forme orale qui se particularise par l’intonation montante terminant la phrase.
            Interrogation indirecte : Ses parents lui demandent pourquoi il dort à cette heure. Marquer la fin de cette phrase par une intonation ascendante serait une grave faute ! (N.B. : sans point d’interrogation). Cette forme interrogative n’a plus besoin d’un point d’interrogation à la fin de la phrase car il (le point d’interrogation) est remplacé par des verbes comme : demande, interroger, savoir, connaître… qui introduisent la partie interrogative. Malheureusement, c’est dans cette forme que bien des utilisateurs de la langue de Voltaire se laissent casser les dents ! Il y en a même qui s’offrent le luxe de garder ou de mettre la forme de l’inversion du sujet avec le verbe : Il veut savoir pourquoi les femmes ne veulent-elles pas vieillir ? Abomination linguistique !
Kléber Kungu

Brazzaville et Kinshasa engagés dans une guerre de papiers



Conséquences d’une situation mal gérée par la République du Congo
Brazzaville et Kinshasa engagés dans une guerre de papiers
            La République du Congo a décidé de conditionner toute entrée sur son sol à tout  Congolais de Kinshasa à la présentation d’un passeport, tandis que la RDC a rendu la monnaie de sa pièce à son voisin en imposant le port d’un passeport et d’un visa à tout Congolais de Brazzaville désireux de fouler son territoire. Décidément, la poussée de fièvre dans les relations entre Kinshasa et Brazzaville, considérées comme les villes les plus rapprochées au monde est loin de baisser. Depuis le refoulement musclé et dans des conditions inhumaines des ressortissants congolais du territoire du Congo Brazzaville par ses autorités, les relations bilatérales entre les deux pays ont eu coup de froid, à la limite de rupture. Après la guerre des communiqués, aujourd’hui Kinshasa et Brazzaville sont engagés de plain-pied dans un bras de fer des papiers. 
            C’est mercredi 21 mai que le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej, a annoncé cette mesure exigeant aux ressortissants du Congo-Brazzaville voisin de se munir d’un passeport et d’un visa s’ils veulent entrer sur son sol, le simple laissez-passer exigé avant n’étant plus cours légal.
            La mesure des autorités de Kinshasa rendait ainsi la pareille à leurs homologues qu’elles accusent d’avoir endurcies les conditions de voyage des Congolais de RDC désireux de se rendre à Brazzaville en traversant le fleuve Congo, frontière naturelle entre les deux pays.
            Qui viennent de se lancer dans ce que nous pouvons appeler bras de fer des papiers. Une crise qui n’est pas sans entraîner des conséquences fâcheuses dont les populations civiles sont les premières victimes. Même si une réunion interministérielle entre représentants de Kinshasa et de Brazzaville est envisagée ce vendredi 23 mai, il y a à craindre une crise qui risque de s’éterniser.
            Une telle éventualité a toutes les chances d’être au détriment des Congolais de la République démocratique du Congo et appelle plusieurs analyses qui doivent interpeller ses dirigeants qui ont fait de l’obtention de ces deux documents un chemin de croix, une démarche particulièrement éprouvante.  En effet, au Congo Kinshasa, si on connaît la date à laquelle on amorce des démarches de l’obtention des deux documents, ce n’est pas le cas pour celle de la fin des démarches.

Absence de cartes d’identité
            Selon certaines personnes, la décision des autorités de Brazzaville d’exiger un passeport à tout Congolais de Kinshasa pour traverser dans leur territoire est motivée par l’absence en RDC d’une carte d’identité, la carte d’électeur tenant lieu de carte d’identité.
            D’où la lancinante question : pourquoi, depuis la disparition de la carte pour citoyen à l’époque du régime Mobutu, aucune autre carte d’identité ne l’a remplacée ? suivie d’autres : sa mise en circulation exige-t-elle des moyens colossaux que le trésor public est incapable de prendre en charge ? Si colossaux qu’ils dépassent ceux investis dans la fabrication des cartes d’électeur ?
            Que se passe-t-il chez les voisins en matière des documents administratifs ? A en croire une journaliste de la RDC ayant fait ses études universitaires à Brazzaville, au Congo-Brazzaville, l’obtention de tous les documents administratifs est gratuite et que le délai d’obtention est entre une semaine pour des démarches entreprises dans un circuit non officiel et moyennant quelques billets de banque, et un mois dans le circuit officiel.

Conséquences
            Au-delà de tous ces aspects, le refoulement de Brazzaville ne sera pas sans conséquences. Brazzaville connaît déjà une grande baisse d’activités de premier plan. Toutes sortes de métiers peu qualifiés exercés alors par des Congolais de Kinshasa  ne le sont plus à ce jour.
            Par ailleurs, toutes les activités exercées dans une ambiance très animée au beach Ngobila ont pris un sérieux coup. Par conséquent, tous ceux qui en tiraient des dividendes, officiellement ou officieusement, ne peuvent que regretter la survenue des événements malheureux de Brazzaville. Comme quoi, « ba coop ebebi» (les affaires ont pris un coup), disent certains analystes connaisseurs de ce milieu
            En plus, des activités commerciales qui nourrissaient des milliers de familles aussi bien à Kinshasa qu’à Brazzaville, tournent actuellement au ralenti, sinon pas du tout. Le secteur des sports n’en sort pas indemne de cette situation mal gérée par les autorités de Brazzaville. Quatre équipes de hand-ball, versions féminines et masculines, du Congo Kinshasa qui devraient participer aux 30èmes championnats d’Afrique des vainqueurs de coupe à Oyo, au Congo-Brazzaville, n’ont plus effectué le déplacement.
            A tout prendre, Brazzaville a mal géré une situation qui ne pouvait dégénérer en une telle crise. Pour une grande opération policière baptisée "Mbata ya bakolo" (la gifle des aînés, en lingala) depuis début, le Congo-Brazzaville a cru tout se permettre, qu’il avait le droit de vie et de mort sur les ressortissants de son voisin, par conséquent, qu’il pouvait les malmener, au nom de la « gifle des aînés », comme il entendait.
            Même si officiellement, cette opération est destinée à combattre une recrudescence du banditisme imputée aux étrangers, et entre autres aux "kuluna", ces délinquants de Kinshasa armés de machettes réfugiés au Congo Brazzaville où ils avaient fui l’opération « Likofi » (coup de poing en lingala) menée par la police kinoise.
            A ce jour, plus de 170 000 ressortissants vivant à Brazzaville ont été refoulés et sont rentrés au bercail, en situation régulière ou non. En effet, au début l’opération concernait les personnes en situation irrégulière. Mais craignant une expulsion de force, même en règle, et face à la montée d'une hostilité manifeste de la population brazzavilloise, des dizaines de milliers de ressortissants du Congo Kinshasa sont rentrés de gré au bercail, abandonnant pour la plupart tout sur place.
Kléber Kungu

Elu par les députés après les élections du 7 mai, Jacob Zuma investi pour un second mandat



Elu par les députés après les élections du 7 mai



Jacob Zuma investi pour un second mandat

Joseph Kabila parmi de nombreux chefs d'Etat africains à Pretoria,
            Jacob Zuma a été investi samedi 24 mai pour un second mandat à la tête de l’Afrique du Sud. Joseph Kabila de la RDC a assisté également parmi les 4 500 hôtes de marque - chefs d'Etat ou de gouvernement d'une quarantaine de pays africains, hommes d'affaires, élus, vedettes sud-africaines – à cette grande cérémonie célébrée avec pompe.
            Jacob Zuma, à la tête de l’ANC depuis 2008, a été reconduit mercredi 21 mai par les députés après la victoire de son parti, l'ANC, aux élections du 7 mai. Il a été investi en fin de matinée avant 21 coups de canon et un show aérien de l'armée de l'air.
            C'est sur la terrasse en amphithéâtre de cet imposant bâtiment datant de l'ère coloniale que Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, avait prononcé son premier discours présidentiel en 1994 et où son cercueil a été exposé pour un ultime adieu en décembre.
            Parmi ses homologues africains, on a noté la présence notamment du Nigérian Goodluck Jonathan, du Congolais Joseph Kabila, du Malgache Hery Rajaonarimampianina, du Béninois Thomas Boni Yayi, du Kenyan Uhuru Kenyatta, du Congolais de Brazzaville Denis Sassou N'Guesso.        Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, 90 ans, plus vieux chef d'Etat du continent et compagnon de lutte contre le régime d'apartheid, est arrivé avec son épouse vendredi soir, de retour d'un énième séjour médical d'une semaine à Singapour, officiellement un contrôle de routine après une opération de la cataracte.
            Le premier mandat de Jacob Zuma (2009-2014) a été marqué par une montée des tensions sociales en Afrique du Sud, une escalade des violences contre le manque d'emplois ou de services publics de base, des grèves dures contre les bas salaires et une montée de la défiance envers les élus et autres responsables, notamment syndicaux, accusés de manquer d'intégrité.
            Le président sud-africain a dû remanier plusieurs fois pour se séparer de responsables mis en cause pour corruption. Le massacre de 34 mineurs à Marikana en 2012 a fortement terni l’image de marque des dirigeants sud-africains.

Annonce des mesures de transformation socio-économique "radicale"
            Le président Jacob Zuma a annoncé samedi, lors de son investiture pour un second mandat, une nouvelle étape dans la transformation de l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid, avec la mise en œuvre de politiques socio-économiques "radicales", selon l’Agence France presse (AFP)..
"Nous avons achevé avec succès la première phase de notre transformation. Aujourd'hui marque le début de la seconde phase de notre transition de l'apartheid vers la démocratie", a-t-il déclaré, ajoutant que "cette seconde phase impliquera la réalisation de transformations socio-économiques radicales".
Kléber Kungu

Le 25 mai 2014 : Les kimbanguistes ont célébré leur Noël



Le 25 mai 2014



Les kimbanguistes ont célébré leur Noël

            Les kimbanguistes du monde entier ont célébré avec allégresse le 25 mai 2014 la fête de Nöel qui marque la naissance de l’ancien chef spirituel et représentant légal de l’Eglise kimbanguiste, Dialungana Kiangani Salomon.
            A Kinshasa, au Centre d’accueil et de conférences kimbanguiste dans la commune de Kasa-Vubu, à Nkamba Nouvelle Jérusalem, ville sainte, en Afrique, en Europe, en Amérique, en Asie, en Océanie, les fidèles kimbanguistes étaient dans l’allégresse la plus totale en célébrant la naissance de papa Dialungana Kiangani Salomon Paul, qu’ils considèrent comme Jésus.
            En effet, né le 25 mai 1916 à Nkamba, il était marié à Kiwasisilua avec qui il a eu plusieurs enfants, dont l’actuel chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, Simon Kimbangu Kiangani, il est décédé le 16 août 2001, à Kiemba, sur la route Nkamba en partance pour Kinshasa.
Kléber Kungu

Les refoulés de Brazzaville souhaitent retourner dans leurs milieux d’origine



Site de transit de Maluku

Les refoulés de Brazzaville souhaitent retourner dans leurs milieux d’origine

            C’est à 80 km de Kinshasa que se trouve le Centre d’instruction de Maluku transformé pour la circonstance en site de transit des refoulés de Brazzaville. Près de 130 000 Congolais, toutes provinces confondues y ont pratiquement transités, en provenance du stade cardinal Malula, commune de Kinshasa. Il en reste aujourd’hui quelque mille. Qui y vivent dans des conditions précaires. Mais comparées au calvaire qu’ils venaient de vivre au Congo Brazzaville, la majorité refusent de retourner à « l’enfer », pour tout l’or du monde.
            Plus d’un millier d’âmes vivent dans cet espace de quelques hectares : homme, femmes, enfants. En dépit de l’état de dénuement dans lequel ils vivent après avoir été dépouilles de tout ce qu’ils avaient de précieux à Brazzaville et qu’ils ont amassé durant des années de dur labeur, ils se contentent de ce vécu que la communauté humanitaire essaie de rendre vivable.


Une ration de quelques produits alimentaires
            Un vécu composé d’une ration alimentaire composée d’huile végétale (50cl), d’une quantité de 3 verres (sakombi) de haricots à chaque membre de famille, un verre de sel, de l’eau vive (deux bouteilles) et de la semoule dont la quantité dépend du nombre de membres de la famille.  Et selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), une usine de panification de Kinshasa s’est engagée à assurer la fourniture des pains à ses compatriotes démunis. Caritas met également la main à la pâte en leur distribuant également des vivres.
            L’Unicef, quant à elle, s’affaire à rendre le milieu vivable, pour que les mauvaises conditions ne donnent le lit à des maladies de mains sales entre autres qui ont pour capacité de rendre la vie invivable. L’adduction de l’eau et l’implantation des toilettes au site restent le cheval de bataille de l’Unicef.

            Qui est aidée par l’OMS, l’UNFNUAP qui veillent au grain en ce qui concerne la santé des pensionnaires du site de Maluku. Qui s’organisent et organisent leur nouvelle vie comme ils l’entendent, selon les circonstances. Ici, ce sont quelques enfants qui jouent, pendant que plus loin leurs mères préparent une pitance qui ne rempliront peut-être pas leurs ventres flasques.

Des vieillards « alités »
            Dans une grande bâtisse où s’entassent plusieurs refoulés dont les familles sont séparées par de simples linges sales et déchirés, mais dans une promiscuité favorable à la propagation des maladies,  nous rencontrons quelques vieillards malades alités, pardon couchés à même le sol. Que Martin Kobler essaie de consoler pendant quelques minutes.
            A l’extérieur, ce sont deux coiffeurs qui ne veulent pas perdre leur doigté dans ce métier qu’ils exerçaient à Brazzaville « l’enfer ». Makambo est l’un d’eux, la vingtaine, qui est arrivé au site depuis le 5 mai. Marié et dont la femme est grosse, Makambo, dépité, nous raconte son calvaire, sous le grésillement de son rasoir électrique, un client se faisant raser. Il regrette avoir tout abandonné dans une ville où il voudra, malgré tout, retourner le moment venu. Ce que d’autres refoulés aux alentours n’envisagent jamais de leur vie, jurent-ils.

            Plus loin, Rachidi Ibrahim, un maçon de son état, raconte son calvaire à la presse, papiers à conviction en mains, en compagnie de sa femme tenant un bébé. Selon lui, ce jour-là, il reçoit un appel de sa femme qui l’informe qu’elle est victime des tracasseries à la maison. Arrivé quelques instants à la maison, il se voit déguerpir comme un voleur. A la clé, la police lui déchire tous les papiers de séjour, il tente de lui présenter, avant de l’envoyer humer l’air lugubre du cachot pendant plus d’une semaine.


En attente du « rapatriement » dans la province d’origine
            Un autre garçon, originaire de l’Equateur, employé à une entreprise chinoise, déclare être chassé de Brazzaville où il a passé 8 ans. Chassé à partir du chantier, il a transité au cachot pendant 25 jours  où il a été victime des sévices et brimades corporelles. Marié à une femme du Congo Brazzaville, il refuse d’y retourner pour tout l’or du monde. Ses co refoulés et lui attendent impatiemment leur « rapatriement » dans leur province d’origine.

            Akambo Bayeke, est un tradi praticien, 58 ans, qui a passé 12 ans à Brazzaville. Marié et père de 5 enfants, il déclaré être chassé de sa maison à 5 heures du matin, en abandonnant tout son avoir, et après avoir séjourné au cachot pendant 17 jours avec une pitance d’un demi-pain par jour. Il n’envisage jamais de retourner dans cet « enfer » ; il compte se débrouiller bien dans son pays.

            Les quelques cas énumérés représentent sans doute un petit échantillon de ce que les compatriotes congolais ont vécu lors de leur refoulement musclé. L’accueil que le gouvernement leur a réservé, combiné avec l’aide qu’ils reçoivent des acteurs humanitaires sont parvenu à faire oublier quelque peu ce cauchemar et, par conséquent, à panser ces plaies de toutes sortes de Brazzaville . Car même les personnes vivant avec handicap n’ont pas été épargnées !
Kléber Kungu