jeudi 28 novembre 2013

Kabila invite les jeunes à se désolidariser des groupes armés



Mini-tournée dans l’Est : Butembo

Kabila invite les jeunes à se désolidariser des groupes armés

            Le chef de l’Etat Joseph Kabila continue sa tournée dans la partie orientale du pays. Il est arrivé à Butembo le jeudi 28 novembre 2013, à 300 km de Goma. Il a appelé les jeunes de Beni et Lubero de se désolidariser des groupes armés qui insécurisent ces deux territoires de la province du Nord-Kivu. Trois jours plus tôt, Joseph Kabila avait lancé le même appel aux habitants de la localité de Lagabo en Province Orientale.

            Le président Joseph Kabila a choisi la salle polyvalente de Butembo Sypa pour s'adresser aux population. Il leur a dit qu’il était venu palper la situation sur le terrain, qu’il était venu dire à la population qu’il ne l’a pas oubliée, que c'était suite à la guerre qu'il n'avait pas pu réaliser tous les projets qui étaient en cours. La priorité était de mettre hors d'état de nuire l'ennemi. Le chef de l’Etat a déclaré que l'heure était maintenant à l'action. Il va réaliser l'ensemble de ses promesses et donc il n'y a pas à s'inquiéter.
            Dans son adresse à la population de Butembo en présence notamment des responsables des partis politiques de l’opposition et de la majorité, Joseph Kabila a déploré que des jeunes congolais combattent dans les rangs des groupes armés nationaux et étrangers.
            « La guerre que nous avons est causée par des groupes armés qui perturbent la paix de la population. Il y a les ADF/Nalu à Beni qui enlèvent les populations civiles. Ils sont appuyés par nos jeunes. Il y a aussi les groupes des FDLR qui créent la désolation de nos populations. Eux aussi sont soutenus par des groupes de jeunes », a regretté le chef de l’Etat congolais.
            Joseph Kabila a affirmé que ces miliciens ne remporteraient « aucune guerre » contre la RDC, tout en se réjouissant que plusieurs groupes armés actifs dans la province du Nord-Kivu commencent à déposer les armes.
            Aussi a-t-il continué à demander « à ceux qui ne l’ont pas encore fait » de déposer les armes.
Le chef de l’Etat a affirmé que l’armée avait la capacité de neutraliser les groupes armés qui refuseront de se rendre.
            Au sujet des tracasseries, le chef de l’Etat a promis, sans plus de détails, de mettre fin rapidement « aux tracasseries » que connaissent les populations de la région.
            C’est depuis le 20 novembre que Joseph Kabila a entamé par Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale, une mini-tournée dans l’Est du pays. Ce déplacement est présenté comme un symbole de la « restauration de l’autorité de l’Etat » après le succès éclatant des FARDC au Nord-Kivu sur la rébellion pro rwandaise.

 

Réconciliation et cohabitation pacifique

            Après Butembo, Joseph Kabila va poursuivre son périple dans les territoires de Rutshuru et Nyirangongo, ancien bastion de la rébellion pro rwandaise, au volant de sa voiture. Ici, le message du chef de l’Etat aura à adresser aux populations longtemps meurtries par l’occupation des rebelles sera le même. En plus de cela, c’est la réconciliation et la cohabitation pacifique qui seront le leitmotiv.

            Une région dont les habitants sont écartelés par des conflits fonciers et interethniques.            Il y a également un grand risque de règlements des comptes de la part des populations vis-à-vis de ceux des leurs qui auraient collaboré, d’une manière au d’une autre, avec les forces négatives.
            C’est pourquoi, dans cette partie du territoire nationale la réconciliation et la cohabitation pacifique doivent être privilégiés, quoique la sécurité reste la priorité.
            L’étape de Rutshuru et Nyiragongo est la dernière avant Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Kléber Kungu

 


mercredi 27 novembre 2013

Goma dans la fièvre de l’attente du chef de l’Etat



Mini-tournée de Kabila dans l’Est

Goma dans la fièvre de l’attente du chef de l’Etat

            Le président de la République, Joseph Kabila, poursuit sa mini-tournée dans la partie orientale qu’il a entamée le 20 novembre par Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale. Le clou de la mini-tournée de Joseph Kabila dans la partie orientale de la RDC sera l’étape de Goma, la dernière, où se tiendra un conseil des ministres extraordinaire. Il faut dire que l’enthousiasme de l’accueil des villes déjà parcourues par le chef de l’Etat au volant de sa Jeep présage ce qui l’attend à Goma, dont il n’a plus foulé le sol depuis plusieurs années.
            Selon des sources dignes de foi, Goma, où le chef de l’Etat arrivera probablement en début de week-end, certainement le vendredi 29 novembre, est paré de couleurs festives dans l’attente d’un hôte de haut niveau.
            D’autant plus que depuis plus d’une semaine, une équipe gouvernementale y séjourne déjà pour préparer l’arrivée de Joseph Kabila. Dans les états-majors des partis politiques, apprend-on, on rivalise de zèle dans les messages de bienvenue adressés à Joseph Kabila sur des banderoles, calicots et autres drapelets affichés par-ci par-là, habillant Goma d’une robe festive.
            La population de Goma, quant à elle, attend fiévreusement celui qui lui a permis de goûter encore les délices de cette denrée rare appelée la paix, la sécurité. Elle a, dans la foulée, des attentes, mieux des besoins à lui transmettre. L’éradication de tous les groupes armés du Nord-Kivu, de quelque bord qu’ils puissent provenir.
            Mais au-delà tout cela, Kivutiens et Kivutiennes, dans leur majorité, attendent de leur président un message de réconfort, d’encouragement, de compassion après plusieurs mois d’un interminable asservissement ou esclavage imposé par la rébellion pro rwandaise. Un message que la population de Goma, du Nord-Kivu en général voudra entendre de la bouche même de Joseph Kabila. Question de lui rassurer que désormais, le Nord-Kivu ne souffrira plus de l’absence de l’autorité de l’Etat.

Butembo demande les routes et de l’électricité
            Joseph Kabila est arrivé le mardi 26 novembre 2013 à 14h30 dans le territoire de Beni par la localité d'Eringeti, au Nord-Kivu, une agglomération limitrophe avec la localité de Luna dans le territoire d'Irumu en Province orientale.
            A son arrivée à Butembo, le Chef de l'Etat a été chaleureusement accueilli par une population locale en liesse devant laquelle se trouvait le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, accompagné du général Bauma Ambamba Lucien, commandant de la 8 e Région militaire, du général Awashango Umia Vital, commandant de la PNC Nord-Kivu, des responsables de sécurité en province et des notables de la place.
            Selon des sources proches de la province du Nord-Kivu, le gouverneur de la Province Orientale, Jean Bamanisa, a accompagné le chef de l’Etat Joseph Kabila jusqu'à la frontière entre les deux provinces, précisément à Luna, où son collègue du Nord-Kivu, Julien Paluku, a pris la relève.
            Le cortège du Président de la République a poursuivi sa route jusqu'à Butembo, après avoir fait des escales à Oicha, à Beni-ville pour saluer des foules immenses amassées sur la route pour lui réserver un accueil digne de celui qui a brisé leur isolement.
            A l'entrée de la ville de Butembo, plusieurs milliers d'habitants étaient rangés le long de la route acclamant le Chef de l'Etat qu'ils n'ont pas vu depuis plusieurs années.
            Les habitants de tout l'axe Eringeti-Butembo remercient le Chef de l'Etat pour son arrivée dans leur province. Ils le félicitent pour avoir consacré son énergie à anéantir les rebelles pro rwandais. Ils lui demandent cependant de dépenser la même énergie pour le reste des groupes armés dont les ADF-Nalu et les Maï Maï.
            Dans la foulée, les habitants de cette partie du Nord-Kivu ont profité de la présence du chef de l’Etat pour lui exprimer leurs attentes en sollicitant la poursuite des projets de développement dont les routes et l'électricité.
            D’ailleurs, au sujet du courant électrique, à Bunia où le chef de l’Etat était arrivé le lundi 26 novembre, les habitants ont dénoncé le fait que la ville qui n’avait plus de courant électrique depuis plusieurs mois, était subitement éclairée à l’arrivée du chef de l’Etat.
Kléber Kungu

Bemba et ses proches se disent "surpris" des accusations de subornation de témoins

Lors de leur comparution initiale devant la CPI  

Bemba et ses proches se disent "surpris" des accusations de subornation de témoins

            Jean-Pierre Bemba et deux de ses proches associés ont assuré mercredi, lors de leur comparution initiale devant la Cour pénale internationale (CPI), être "surpris" d'être accusés de subordination de témoins.
            "Je crois bien comprendre les charges qui me sont imputées mais je suis très surpris", a déclaré Jean-Pierre Bemba lors de cette comparution initiale, qui a notamment pour but de vérifier l'identité des accusés.
            L’ancien vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba, son avocat Aimé Kilolo, ainsi que le député du MLC, Fidèle Babala, sont accusés par la CPI d’avoir fabriqué ou de lui avoir présenté des faux documents, dans le cadre du procès pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre de M. Bemba.
            Selon le procureur de la CPI, ils auraient également corrompu les témoins en leur versant de l'argent afin qu'ils donnent de faux témoignages. Ces deux hommes avaient été arrêtés au cours du week-end, à Kinshasa en RDC et à Bruxelles en Belgique, et sont arrivés lundi 25 novembre à La Haye (Pas-Bas).

L’audition de tous les témoins bouclée
            La veille de leur arrestation, la Cour avait bouclé l’audition de tous les témoins dans l’affaire relative aux crimes contre l’humanité dont est accusé Jean-Pierre Bemba.
            Jean-Pierre Bemba, 51 ans, est accusé de trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) et de deux de crimes contre l'humanité (viol et meurtre) pour des atrocités commises par ses troupes du MLC en République Centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003.
            Il est détenu à La Haye depuis 2008. "Je suis surpris d'être privé de ma liberté alors que je passe la majorité de mon temps à La Haye dans les bâtiments de la CPI où j'ai mes bureaux", a ajouté Me Aimé Kilolo, avocat de M. Bemba dans ce procès principal.
            Me Aimé Kilolo, qui assure être de nationalité belge, avait été arrêté à l'aéroport de Bruxelles tandis que Fidèle Babala, un député congolais, a été arrêté à Kinshasa. Les deux vont demander une libération conditionnelle, ont indiqué leurs avocats respectifs.
            Après le transfèrement à La Haye de Fidèle Babala, le MLC, son parti, a suspendu sa participation aux travaux de l'Assemblée nationale. Ce député de 57 ans a été directeur de cabinet de l'ex-chef rebelle Bemba lorsque ce dernier était vice-président de RDC, de 2003 à 2006.
            Deux autres hommes, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, membre de l'équipe de défense de Bemba, et Narcisse Arido, un témoin de la défense, ont également été arrêtés pour subornation de témoins et seront transférés à la CPI à l'issue des procédures en vigueur aux Pays-Bas et en France, où ils ont été interpellés.
            Avant la procédure de remise à la CPI, les suspects peuvent déposer des recours contre leur arrestation. Après l’audience de ce mercredi, les suspects retourneront dans la prison de la CPI.
            Ensuite, ils prépareront leur défense, avec leurs avocats. Une audience de confirmation des charges sera alors organisée, puis si ces charges sont confirmées, ils subiront alors leur procès. Les cinq suspects risquent jusqu’à cinq ans de prison s’ils sont reconnus coupables.
            Des arrestations pour subornation présumée de témoins constituent une première pour la CPI, plus de 10 ans après sa mise en place en 2002 pour juger les pires crimes du monde. Il est à ce jour le seul tribunal permanent et indépendant mondial.
Kléber Kungu


Bemba et deux de ses proches ce mercredi devant la justice



Accusés de subornation des témoins par la CPI

Bemba et deux de ses proches ce mercredi devant la justice

            Jean-Pierre Bemba et deux de ses proches, Me Aimé Kilolo et Fidèle Babala, seront ce mercredi 27 novembre devant la justice de la Cour pénale internationale (CPI) pour se justifier de l’accusation de subornation dont la CPI les accuse.
            La Cour pénale Internationale arrêté le samedi 23 novembre à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), en Belgique, en France et en Suisse quatre personnes qu’elle a accusées de subornation des témoins, c’est-à-dire d’avoir tenté de corrompre certains témoins. Fidèle Babala, député national et  secrétaire général adjoint du Mouvement de Libération du Congo (MLC) arrêté par le parquet général de la République. En Europe, Me Aimé Kilolo, avocat principal de Jean-Pierre Bemba a été arrêté à Bruxelles en Belgique par les autorités belges,  Jean-Jacques Mangenda, membre de l’équipe de la défense de Bemba chargé de la gestion des dossiers de l’affaire, a été arrêté par les autorités néerlandaises. Tandis que Narcisse Arido, témoin cité à comparaître par la défense, a été arrêté, lui, par les autorités françaises. Fidèle Babala a été transféré dimanche 24 novembre 2013 à La Haye au Pays Bas.
            L’arrestation du député national MLC Fidèle Babala a provoqué des vagues notamment au parlement congolais. A Kinshasa, le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole, Lambert Mende, a expliqué qu’il n’a fait qu’exécuter un mandat de la CPI en tant que gouvernement d’un pays signataire du statut de Rome.
            Pour Wivine Mumba, qui s’est justifiée le lundi 25 novembre devant les parlementaires, le transfèrement de Fidèle Babala à la CPI est conforme au statut de Rome, le texte fondateur du tribunal international.  La RDC, en tant que signataire du traité, a-t-elle ajouté, ne pouvait que coopérer et exécuter le mandat de la CPI contre Fidèle Babala.
            « Les engagements internationaux, en tout cas les conventions internationales, ont préséance si je peux dire sur les lois internes, et c'est donc normal que nous coopérions avec la CPI quand c'est conforme au statut de Rome et aux lois de notre pays. Que ce soit n'importe qui, qui est soumis aux juridictions internationales, nous avons l'obligation de les accompagner »,  s’est-elle défendue.
            Entre temps, le collectif des avocats du député national Fidèle Babala, composé des Me Alexis Lenga et Jacques Djoli, fustige la procédure engagée par la RDC pour son arrestation.  Dans une déclaration faite au sortir de l’audience qui leur a été accordée dimanche par le procureur général de la République, ces avocats disent regretter que les statuts de Rome et les dispositions de la législation interne n’aient pas été respectées.
            Par ailleurs, la ministre de la Justice, Wivine Mumba, s’est expliquée devant le Parlement sur le sujet, notamment sur l'interpellation et le transfèrement rapide à la Haye du député du MLC Fidèle Babala.
            Toutes ces explications sont loin d’avoir convaincu l'opposition, précisément le camp du MLC. Pour le camp du parti cher à Jean-Pierre Bemba, par la voix de Crispin Lenga, président du groupe parlementaire MLC et alliés au parlement, coopérer, oui, mais il dénonce et qualifie d'« irrégulière » la façon dont le député Babala a été envoyé à La Haye.
            Les députés du MLC veulent une coopération avec la CPI plus respectueuse, surtout quand il s'agit de personnes ayant une certaine immunité. Cependant, Oriane Maillet, du bureau des affaires publiques de la CPI, cité par la radio Deutsche Welle, a expliqué que la Cour ne tenait pas compte de ce statut.
            « À la Cour pénale internationale, il n'y a pas d'immunité pour les personnes en fonction. Si les faits étaient avérés, les personnes encourent une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans et/ou une amende », a-t-il précisé.
            En attendant que Fidèle Babala et ses trois co-accusés soient fixés sur leur sort, certains parlementaires congolais, notamment du parti d'opposition UNC (Union pour la Nation congolaise), envisagent déjà de proposer un retrait de la RDC du statut de Rome, comme l’avaient fait les parlementaires kenyans. Une voie que la CPI a rejetée.
            Dans tous les cas, les nouvelles charges qui pèsent sur l’ancien vice-président de la République congolais, vont relancer ce procès qui est à son 3ème année. Si les accusés sont reconnues coupables des faits qui leur sont reprochés, ils encourent des amendes et/ou un emprisonnement de 5 ans.
            Avec l’arrestation de 4 Congolais par la CPI, la RDC bat le record du nombre des ressortissants détenus à La Haye. Les Fidèle Babala Wandu, Me Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo et Narcisse Arido viennent allonger la liste des Congolais séjournant déjà à la prison de Scheveningen : Thomas Lubanga Dyilo, Germain Katanga, Bosco Ntaganda, Jean-Pierre Bemba, Mathieu Ngudjolo Chui (déjà acquitté, bien que la CPI ait interjeté appel).

Kléber Kungu

Joseph Kabila arrivé à Beni et à Butembo



Mini-tournée dans l’Est de la RDC

 Joseph Kabila arrivé à Beni et à Butembo

            Le chef de l’Etat est arrivé à Beni ,dans la province du Nord-Kivu, ce mardi 26 novembre dans l’après-midi. Sans avoir fait de déclaration à son arrivée dans cette ville, le chef de l’Etat a pris la direction de Butembo, une ville voisine de Beni.  
Cette visite de Joseph Kabila intervient dans un contexte particulièrement d’insécurité caractérisé par de nombreux cas d’enlèvements qui sont régulièrement signalés dans le territoire de Beni en proie à l’activisme des rebelles ougandais de l’ADF/Nalu et des miliciens Maï-Maï.
            Le séjour du chef de l’Etat dans cette zone suscite beaucoup d’espoir au sein de la population civile livrée à une insécurité recurrente.
            Avant d’arriver à Beni, Joseph Kabila a séjourné à Bunia en Province Orientale. Il effectue une tournée dans la partie orientale de la RDC.
            C'est à Kisangani que Joseph Kabila a entamé, le 20 novembre, sa tournée de la partie est de la RDC. Le président congolais y est resté deux jours, avant de se rendre lundi 25 novembre à Bunia, chef-lieu de l'Ituri (nord-est).

Restauration de l’autorité de l’Etat
            La mini-tournée du chef de l’Etat est placé sous le signe de la "restauration de l'autorité de l'État", trois semaines après la retentissante victoire des FARDC appuyés par la Monusco et la Brigade d’intervention de l’Onu sur la rébellion pro rwandaise.
            Un périple de 1 000 kilomètres par route qui vise à montrer que l'Est du pays est de nouveau sous le contrôle du gouvernement, impuissant ces dernières années face à de multiples guérillas.
            À Bunia, où il est arrivé dimanche soir par une route fortement dégradée, il pourrait animer un conseil de sécurité, puis renouveler l'exercice en fin de semaine à Goma, où il tiendra aussi un conseil des ministres.
Kléber Kungu

mardi 26 novembre 2013

16 jours de campagne contre les violences faites aux femmes



Journée internationale contre la violence faite aux femmes

16 jours de campagne contre les violences faites aux femmes

La campagne porte sur 5 pays : la RDC, le Bangladesh, l'Égypte, le Soudan et la Syrie
            Des actions plus concrètes sont menées par les sympathisants d'Amnesty International du monde entier pour bien marquer  la Journée Internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui est célébrée chaque 25 novembre. Une campagne d'action de 16 jours est organisée depuis le lundi 25 novembre 2013 contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles du fait de l'intensification de la militarisation des sociétés.
            Cette campagne de 16 jours d'action contre la violence liée au genre est l’occasion, apprend-on,  d'exercer des pressions sur les gouvernements pour les inciter à prendre des mesures pour : empêcher la violence sexuelle fondée sur le genre, et notamment les crimes commis par les forces de sécurité ; enquêter sur ces agissements ; protéger les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes. Cette campagne porte essentiellement sur le Bangladesh, l'Égypte, la République démocratique du Congo, le Soudan et la Syrie.
            Durant cette campagne, les manifestantes auront entre autres messages à véhiculer que « les femmes et les filles ont le droit de vivre une vie sans violence, que cela soit en temps de guerre, lors de manifestations ou en détention», à en croire la directrice du programme Genre, sexualité et identité d'Amnesty International, Madhu Malhotra.
            Elle précise que «le militarisme est une situation dans laquelle les valeurs militaires dominent la société, en temps de paix comme de conflit armé, Ce climat a souvent des conséquences graves sur l'égalité de droits et la sécurité des femmes et des jeunes filles.»

Cinq pays concernés
            Les Seize jours d'action contre la violence liée au genre portent sur cinq pays : la République démocratique du Congo (RDC), l’Égypte, le Soudan, le Bangladesh, la Syrie/Jordanie. Des lettres seront adressées aux gouvernements de ces pays pour leur demander que des efforts soient faits en vue de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.
            Une lettre sera adressée au gouvernement de la RDC lui demandant qu'il soit mis fin aux manœuvres d'intimidation et aux arrestations dont font l'objet les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes. Ces personnes fournissent une aide précieuse aux victimes d'atteintes aux droits humains dans le cadre du conflit qui ravage le pays. Il y a aussi une action de solidarité avec les femmes activistes, qui sont souvent prises pour cible parce qu'elles sont des femmes.
            Il en sera de même pour l’Égypte dont le Premier ministre par intérim recevra une lettre  lui demandant de lutter contre la violence sexuelle et la discrimination dont font l'objet les femmes et les jeunes filles, qui ont été en première ligne des manifestations depuis la « révolution du 25 janvier ». Depuis le soulèvement, les femmes sont soumises à des violences spécifiques.
            Au Soudan, les militants enverront une lettre au ministre de la Justice pour lui demander l'abrogation d'une loi prévoyant que les femmes peuvent être condamnées à une peine de 40 coups de fouet en public si elles portent une tenue considérée comme « indécente », si elles sont en pantalon, par exemple, ou si elles sortent tête nue.
            Le ministre de l'Intérieur du Bangladesh recevra également une lettre pour demander l'ouverture d'une nouvelle enquête sur l'enlèvement en 1996 de la militante Kalpana Chakma qui œuvrait en faveur des droits des femmes autochtones et qui n'a jamais été retrouvée. Bien que les deux frères de la victime aient identifié les personnes ayant enlevé leur sœur, le nom de ces personnes a été omis dans toutes les enquêtes policières qui ont suivi.
            Le ministre jordanien de l'Intérieur recevra aussi une lettre pour lui demander de veiller que les Syriennes vivant dans le camp de réfugiés de Zaatri puissent accéder en toute sécurité aux installations sanitaires, qu'elles ont peur d'utiliser par crainte d'actes de violence sexuelle ou de harcèlement.

Soutien aux défenseurs des droits des femmes
            Selon un communiqué de presse d'Amnesty International dont L’Observateur a obtenu copie, les militants envisagent également d’écrire des lettres en soutien aux personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes au Honduras, et pour demander une enquête sur la violence sexuelle et les actes de torture dont une femme a été victime aux mains de l'armée au Mexique, dans le cadre de la campagne Écrire pour les droits qui sera lancée par Amnesty International le 6 décembre 2013.
            «En dépit des efforts déployés par les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes, les guerres, les conflits internes et la répression violente des mouvements politiques et de justice sociale peuvent avoir des répercussions particulières et souvent disproportionnées pour les femmes, et accentuer les violences qu’elles subissent», a déclaré Madhu Malhotra.
«Des actes de violence sexuelle et de violence liée au genre en situation de militarisme se produisent dans toutes les régions du monde. Pour qu'un changement d'attitude ait lieu, il faut que les auteurs de ces agissements soient tenus de rendre des comptes.»
            Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement l’objet de violences de tout genre dans les pays en conflit. La campagne des sympathisants d'Amnesty International a le mérite d’adresser des lettres aux gouvernements des pays ciblés au sujet des violences faites aux femmes et aux filles de ces pays. Pourvu que les actions de ce genre soient multipliées à travers le monde et in fine portent des fruits.
Kléber Kungu

lundi 25 novembre 2013

Francophonie : « Oreillé » ou « oreiller »



« Oreillé » ou « oreiller »
            « Draps de lit », « oreillé »… Un petit tableau annonçant la vente de ces marchandises est placé devant un grand magasin situé près du rond-point au croisement des avenues Tombalbaye et des Sénégalais.
            Mais, « oreillé », c’est quoi ? Car le véritable que je reconnais s’orthographie de cette manière : « oreiller ». C’est le coussin de literie, généralement carré, qui sert à soutenir la tête d'une personne couchée.
Kléber Kungu

Quand l’opération « Likofi » pousse à une mue forcée des malfrats



Phénomène « kuluna »

Quand l’opération « Likofi » pousse à une mue forcée des malfrats

            L’opération dite « Likofi » contre le banditisme urbain, communément appelé « phénomène « kuluna », bat son plein. Et à peine lancée, les effets ne se sont pas fait attendre. Tout Kinshasa en parle. A la grande satisfaction de la population qui a payé un lourd tribut de l’inaction des autorités. Le coup de poing (likofi en lingala) est si percutant que les malfrats n’hésitent pas à chercher des voies et moyens pour muer physiquement en changeant le look…
            Les malfrats connus sous le vocable de « kuluna » se singularisent par un look physique qui ne leur permet de se distinguer des autres parmi une foultitude de personnes : cheveux à la rasta dits « looks », tenue vestimentaire aussi sale que délabrée, un corps marqué de tatouages, un visage notoirement balafré aux yeux rougis par une prise quotidienne des produits forts (alcool, chanvre…). Le tout exprimé par un nom bizarre qui dit tout sur le personnage.
            C’est fort de ces signes ostentatoires que la population en particulier n’a aucune peine de distinguer un seul kuluna dans une marée humaine.
            Ayant compris cela, bien des kuluna qui n’ont pas eu la chance de s’exiler soit dans d’autres provinces plus proches, soit à Brazzaville, ont eu l’idée ingénieuse de se muer, de transformer leur apparence physique, leur look.
            Comme ces trois jeunes garçons rencontrés le samedi 23 novembre au croisement de l’avenue des Huileries et du boulevard Triomphal alors qu’ils se rendaient au stade des Martyrs assister au match DCMP-Shark XI FC. A leur vue, un des passagers à bord du taxi qui me conduisait à la place Victoire leur a lancé ceci : « Même si vous vous muez, les traits de vos visages vous accusent sans peine ».
            Effectivement, quoique ces trois jeunes gens aient fourni beaucoup d’efforts à faire disparaître tous les signes distinctifs de kuluna, les traits de kuluna sur leurs visages restaient intacts. Ainsi n’avons-nous éprouvé aucune peine de trouver en ces « kuluna » reconvertis des traits qui ne trompent jamais.
            Ces trois jeunes gens représentent un infime échantillon des milliers de malfrats qui ont pris les Kinois en otage en les terrorisant durant plusieurs mois qui ont paru comme une éternité à une population dont les cris de détresse par la presse semblaient ne pas émouvoir les forces de l’ordre et la justice.

Opération du 15 novembre 2013 au 15 février 2014
            L’opération « Likofi », telle qu’elle se passe depuis son lancement, fait l’unanimité de la population. Mais celle-ci demande que ses coups de poing – de cette opération – ne s’arrêtent pas après une centaine ! Qu’elle aille jusqu’au bout pour que les uns et les autres sentent que l’autorité de l’Etat est loin d’être morte. En premier lieu, ceux qui l’ont longtemps narguée, c’est-à-dire les « kuluna ».
            Tout est parti de la réunion à Kinshasa le 26 octobre 2013 et, à Lubumbashi, le 6  novembre 2013, du Conseil supérieur de la Défense qui avait approuvé  le plan d’exécution relatif à l’éradication du phénomène « kuluna » pour qu’il entre en application.
            Aussi, directement concerné, le  ministre Richard Muyej Mangez n’a pas hésité, à son tour, à répercuter les directives en réunissant le staff dirigeant de la Police nationale congolaise (PNC)  pour peaufiner les stratégies d’application des recommandations  du Conseil supérieur de la Défense.
            Ainsi est née « l’opération  Likofi » qui va s’étendre  du 15 novembre 2013 au 15 février 2014 que les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) est en train d’exécuter à la grande  satisfaction de la population kinoise, congolaise en général.

Les Kuluna dans le Bas-Congo et le Bandundu ?
            La manière musclée appliquée dans l’opération « Likofi » est telle que dans le camp des malfrats, dans lequel se trouve actuellement la peur, il y a eu une grande débandade. Ce qui fait craindre fuite de ces malfrats dans les provinces les plus proches de Kinshasa : le Bas-Congo et le Bandundu, et également à Brazzaville.
            Voilà qui doit pousser les autorités de ces deux provinces à ouvrir grandement l’œil. Ainsi dans toutes les centres urbains, cités ou villes plus proches de Kinshasa de ces provinces, la vigilance doit être redoublée et par la population et par les éléments de la Police nationale congolaise.
            Au-delà de la durée de cette opération, le souhait de la population est de voir se créer une brigade spéciale anti-criminalité urbaine. Celle-ci, dotée de moyens matériels et financiers, pour lui permettre  une mobilité permanente, aura pour tâche de ne s’occuper de tous ces jeunes gens qui se croient tout se permettre en se comportant comme ils veulent. Les kuluna, les jeunes –filles et garçons - à l’habillement extravagant (fashion), les bandits de tout genre qui s’agrippent au-dessus des véhicules (lors de l’inhumation des morts au cimetière, des cérémonies de collation des grades académiques)…
            Les maux de la société congolaise sont si profonds qu’il est temps de s’y attaquer et de manière non complaisante si on tient à sauver cette société déjà dans un ravin…
Kléber Kungu

Joseph Kabila à Bunia pour Goma



Tournée dans l’Est
Joseph Kabila à Bunia pour Goma
            Le chef de l’Etat congolais, en tournée d’inspection, est arrivé au volant de sa Jeep, le dimanche 24 novembre à Bunia, chef-lieu du district d'Ituri dans la province Orientale en Province Orientale par une route en très mauvais état. Une mini-tournée qu’il a entamée depuis quatre jours par l’étape de Kisangani, chef-lieu de la province Orientale.une mini tournée dans l’est du pays. Après Kisangani mercredi en province orientale, Joseph Kabila a rejoint la ville de Bunia hier.
            Bunia constitue l’avant-dernière étape de cette mini-tournée avant d’atteindre Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, probablement ce mardi 26 novembre. C’est au volant de sa Jeep et pendant treize heures que le président de la République a franchi ce trajet de plus de 1 000 km séparant Kisangani de Bunia.
            Il y a 4 ans, Joseph Kabila a fait ce même trajet en treize heures, toujours au volant de sa voiture pour aller de Kisangani à Beni un peu plus au sud de Bunia, en inspection des travaux de rénovation de la route fraîchement réalisés.
            Le chef de l’Etat a mis son séjour à profit pour visiter le lundi le chantier de modernisation du boulevard de Libération de Bunia, dont les travaux sont exécutés depuis plus d’une semaine par l’entreprise Ingénierie et Innovation.
            Sauf imprévu, Joseph Kabila quitte Bunia ce mardi pour parcourir plus de 600 km qui sépare Bunia du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Une route jonchée de nids de poules et globalement en très mauvais état.
            Le voyage d’inspection de Joseph Kabila par route est plein symbolique de la restauration de l’autorité d’Etat dans cette partie jadis sous l’emprise des forces négatives.
            Si à Kisangani,  à Bunia et partout où est passé le chef de l’Etat, la liesse de la population est fort visible, c’est à Goma que la population réservera un accueil très triomphal. Une ville qu’il n’a plus visitée depuis les élections de 2011.
Kléber Kungu

dimanche 24 novembre 2013

Grâce présidentielle en faveur de plus de 400 prisonniers





Retombées des concertations nationales

Grâce présidentielle en faveur de  plus de 400 prisonniers

            Plus de 400 prisonniers  condamnés dans des affaires civiles viennent d’être libérés le vendredi 22 novembre en faveur d’une grâce présidentielle. Parmi ces prisonniers, l’opposant Pierre-Jacques Chalupa, ex-député de l‘opposition qui purgeait une peine de 4 ans de prison pour usurpation de nationalité et faux et usage de faux, ainsi que le banquier Roger Yaghy, ancien patron de la Banque congolaise, qui avait été condamné à 7 ans de prison pour blanchiment d’argent.
            Condamné à trois ans de prison à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) pour usurpation de la nationalité, Pierre-Jacques Chalupa a bénéficié des mesures de grâce présidentielle prises fin octobre par le président congolais Joseph Kabila pour plusieurs centaines de prisonniers,. Cette information a été confirmée par son avocat, Me Hubert Efole, cité par Jeuneafrique.com.
            Pierre-Jacques Chalupa, 65 ans, naturalisé congolais en 1999 et seul député blanc élu en 2006, avait été condamné à quatre ans de prison en octobre 2012. Emprisonné depuis près de deux ans à la prison centrale de Makala, son état de santé était jugé préoccupant.. En janvier, la Cour suprême avait allégé sa peine à trois ans en appel.
            Né en 1948 à Uvira, au Sud-Kivu, d'une mère grecque et d'un père d'origine portugaise, M. Chalupa reviendra dans son pays natal où il a développé des activités dans l'affichage et la publicité, après des études d'architecture à Bruxelles.
            Début septembre à octobre, des délégués de la majorité, d’une partie de l’opposition et de la société civile, venus de tous les coins de la RDC, s’étaient réunis à Kinshasa en concertations nationales convoquées par le président Joseph Kabila en vue de parvenir à une cohésion nationale en tentant de  régler la crise politique, sociale et sécuritaire en RD. Ce forum national avait accouché près de 700 recommandations faite au président de la République,dont la grâce, parmi d'autres opposants, de M. Chalupa.

Selon radiookapi.net, la grâce présidentielle collective s’applique à 168 personnes condamnées pour des faits bénins par le parquet général de la Gombe et 224 autres par le parquet général de Matete. D’autres condamnés doivent bénéficier d’une réduction de peine, soit 6 le 30 décembre prochain, et 18 le 30 décembre 2014, et d’autres encore être libérés en 2015.
            Plusieurs prisonniers ont été libérés à travers le pays depuis la signature par le chef de l’Etat de l’ordonnance portant mesures de grâce en faveur des prisonniers de droit commun. Environ vingt-sept prisonniers de la prison centrale de Kasapa, à Lubumbashi, chef-lieu du Katanga et trente-quatre prisonniers du camp de détention d’Osio, à 17 kilomètres de Kisangani, (Province Orientale), ont été libérés lundi 18 novembre dernier.
            Toujours en Province Orientale, quarante-quatre autres détenus de la prison centrale de Kisangani avaient été libérés trois jours plus tôt.
            Le chef de l’Etat avait signé cette ordonnance portant commutation de la peine capitale en perpétuité, réduction de la perpétuité à vingt ans de prison et la remise des peines infligées à certains prisonniers pour répondre à une recommandation formulée lors des concertations nationales tenues en septembre dernier à Kinshasa
Kléber Kungu

Joseph Kabila en tournée dans l’est du pays



Après la libération du Nord-Kivu des forces négatives

Joseph Kabila en tournée dans l’est du pays

            Le Président de la République, Joseph Kabila, a entamé le mercredi 20 novembre une tournée dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale, où il est arrivé dans la soirée du 20 novembre, est la première étape de cette tournée qui le conduira également au Nord-Kivu qui attend fiévreusement le premier Congolais pour lui témoigner sa reconnaissance après la libération de cette partie du pays qui était sous occupation des forces négatives made in Rwanda pendant plusieurs mois.  
            A Kisangani, Joseph Kabila a eu l’opportunité de s’imprégner de l’état actuel des infrastructures routières, notamment les routes de desserte agricoles et de la nationale n°4 reliant Kisangani à Goma, en passant par Beni et Butembo, qui serait en état de délabrement assez avancé.   Le chef de l’Etat est arrivé à Kisangani  où venait de se tenir une table-ronde des bailleurs de fonds qui a connu la participation d’environ 500 délégués venus de cinq continents. Organisée par le gouvernement provincial, en partenariat avec le PNUD, cette table-ronde a permis aux participants de s’imprégner de différents écueils au développement de la Province Orientale. Les délégués à ces assises, a-t-on appris des sources autorisées, se sont engagés à accompagner le Chef de l’Etat dans son programme de développement de la Province Orientale dans les domaines de l’agriculture, des mines, des ports et de chemin de fer.
            Joseph Kabila a profité de son séjour pour se rendre compte de l’état d’avancement du processus de reddition et/ou désarmement des milices locales et de la situation sécuritaire en rapport avec la présence des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) qui sévissent dans le district de l’Ituri.
            Le président de la République est arrivé dans un contexte particulier où, selon les autorités centrafricaines, des informations font état de l’intention du chef de guerre ougandais de la LRA, Joseph Kony, souffrant, de se rendre et de mettre fin à plusieurs années de clandestinité d’une rébellion des plus sanglantes d’Afrique.

De la Province Orientale au Nord-Kivu
            Il est prévu qu’après la Province Orientale, le chef de l’Etat fasse un cap sur le Nord-Kivu.  Où, plus qu’une visite d’inspection,  Joseph Kabila va séjourner pendant plusieurs jours pour consoler et réarmer le moral des populations meurtries des localités récemment libérées. 
            Joseph Kabila mettra son séjour à profit pour rassurer les populations, victimes de nombreux traumatismes aussi bien physiques que moraux, qui hésitent encore de regagner leurs milieux d’origine.
            La tournée du chef de l’Etat a été précédé à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, par la visite de la délégation interministérielle du gouvernement conduite par le ministre de  l’Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières, Richard Muyej Mangez.
            Dans l’entre temps, la majeure partie de l’administration ainsi que du commandement des forces armées de la RDC (FARDC) et de sécurité ont pratiquement déplacé leurs quartiers généraux vers cette partie du pays..
            L’objectif de la mission gouvernementale était d’évaluer les défis de stabilisation, de pacification et de relance économique, et de reconstruction à relever.

Des mesures prioritaires
            Plusieurs mesures prioritaires sont annoncées au Nord-Kivu par le gouvernement. Quelques actions concrètes sont déjà en train d’être posées sur le terrain. Depuis son arrivée au Nord-Kivu, la délégation gouvernementale s’emploie à poser des actes avec des mesures concrètes pour permettre aux populations de revivre le retour à la paix. Parmi ces mesures, il ya la sécuritaire qui, pour le ministre de l’Intérieur, reste prioritaire. Elle consiste, apprend-on, au déploiement des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) devant remplacer les éléments des FARDC dans toutes les zones libérées afin de sécuriser la population et ses biens.
            La priorité, c’est aussi le rétablissement effectif de l’autorité de l’Etat et la sécurisation des personnes et de leurs biens dans la province du Nord-Kivu. Ces deux mesures passent par l’instauration d’une justice équitable.  Ainsi un tribunal de paix a-t-il été officiellement installé pour la première fois lundi 18 novembre à Rutshuru. Cette juridiction civile, la 6e  de la province après celles de Walikale, Masisi, Lubero, Butembo et Beni, vient prendre en charge les problèmes de conflits fonciers et autres matières civiles.
            Sur le plan de l’éducation, la vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Magguy Rwakabuba, a annoncé le mardi 19 novembre à Goma « la réhabilitation d’urgence de cinquante écoles primaires et secondaires » qui ont été répertoriées par le Gouvernement. Il s’agit essentiellement des écoles de territoires de Nyiragongo et de Rutshuru, qui avaient été, soit détruites, soit pillées lors de la guerre.
            La délégation du gouvernement central et les membres du Parlement congolais, en mission dans le Nord-Kivu, sont arrivés le jeudi 21 novembre pour la première fois dans la cité de Kiwanja, en territoire de Rutshuru. Ils ont apporté à cette population du matériel aratoire, soit 10 000 houes, et  12 tonnes de médicaments.
            Joseph Kabila va fouler le sol nord-kivutien pour la première fois après sa libération par les FARDC appuyés par la Brigade d’intervention de l’Onu et les Casques bleus de la Monusco. Un territoire qui, en raison de son état sécuritaire, mérite toute l’attention du gouvernement.
Kléber Kungu