mercredi 20 novembre 2013

La reddition des groupes armés s’accélère



 

Retombées des hauts faits des FARDC au Nord-Kivu 

La reddition  des groupes armés s’accélère

            La victoire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu sur les forces négatives a eu un effet psychologique sur les autres groupes armés disséminés dans plusieurs autres provinces du pays. A ce jour, plusieurs groupes armés et autres miliciens sont en train de se rendre aux FARDC, au Nord-Kivu et au Katanga. Les uns sous condition, les autres  sans conditions. Feu Mobutu n’avait-il pas déclaré un jour devant l’Assemblée générale des Nations unies « un fruit ne tombe que quand il est mûr. Mais devant l’ouragan et la tempête de l’Histoire, mûr ou pas mûr, il tombe quand même. »
            « Les portes sont grandement ouvertes à tout combattant congolais qui cherche à servir le pays sous le drapeau ou se faire démobiliser. Et toutes les conditions d’accueil sont réunies ». Cet appel est du général Pacifique Masunzu, chef de la 10e région militaire au Sud-Kivu, cité par radiookapi.net qu’il a adressé particulièrement le mercredi 20 novembre aux déserteurs de l’armée citant notamment Albert Kahasha  dit Foka Mike, chef de la milice Raïa Mutomboki et Daniel Maheshe du groupe Raïa Mukombozi. Celui-ci a déjà annoncé sa reddition dans les médias.
            Le colonel déserteur Albert Kahasha est encore à la tête de la milice Raïa Mutomboki, un groupe armé Maï-Maï qui terrorise encore le territoire de Shabunda. Cette milice est rivale à celle de Raïa Mukombozi qui a annoncé mardi sa reddition. A la base de la rivalité de deux groupes depuis quelques années, le contrôle des carrés miniers au détriment de la population civile. Mais depuis mardi 19 novembre, ils discutaient entre eux à Bamuguba sud pour évoquer une éventuelle intégration de leurs hommes au sein de l’armée.
            Si le Raïa Mukombozi a formellement annoncé avoir déposé les armes, pour le Raïa Mutomboki d’Albert Foka Mike cela n’est encore qu’une intention. Le commandant de la 10e région militaire a instruit son représentant à Nzibira de se déplacer vers la localité de Chulwe dès ce mercredi matin pour vérifier si Albert Foka Mike et les combattants étaient prêts à concrétiser leurs intentions.
L’état-major de Raïa Mukombozi pour sa part se trouve déjà à Issezya dans le territoire de Shabunda. Il sollicite un passage apaisé auprès du commandant FARDC du 1002e régiment basé à Nzibira dans le territoire de Walungu.
            Les membres de la coordination de ce groupe demandent à la hiérarchie militaire de leur assurer la sécurité pendant leur sortie dans la forêt d’Isezya.

Le moment de la reddition a sonné
            Le mouvement accéléré des redditions des groupes armés des provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu et du Katanga montre à ne point douter que le moment de déposer les armés a sonné pour ceux qui ont décidé de tuer leurs compatriotes.
            La décision prise par les chefs de ces groupes armés doit être considérée comme salutaire. Alors qu’il est encore temps, plusieurs appels de la Monusco et de la hiérarchie des FARDC à la reddition sans condition de ces groupes armés doivent être pris pour de la bonne volonté de ses forces de voir régler la reddition dans l’amiable.
            Dans tous les cas, chaque chose en son temps. Si les groupes armés ont eu à régner en maîtres des décennies durant, se livrant à toutes sortes d’exactions sur les populations civiles, la logique veut que le glas a sonné pour eux et qu’il est temps de tourner définitivement la page de cette histoire noire marquée par le sang innocent des millions des Congolais.
            Qu’ils se trompent ceux des chefs miliciens et autres seigneurs de guerre qui continuent à croire que l’Histoire est si clémente pour leur accorder un sursis de quelques années. Le cours de l’Histoire est tel que le temps des conditions à imposer contre leur reddition a sensiblement évolué. Ceux qui pensent qu’ils peuvent encore s’offrir quelque marge de manœuvre pour tirer les choses à longueur se trompent d’époque et d’espace.
            Il est vrai que la RDC ne veut plus accepter que son territoire serve de repaire des groupes armés et autres milices.
            Prendre la décision de se rendre, de déposer les armes est une chose. Rendre effective cette décision en est une autre, la plus courageuse de toutes. Comment y arriver lorsque le rétroviseur de l’Histoire, dans sa fidélité légendaire, se met à vous renvoyer fidèlement tous les films des actes, de plus acceptables aux pus odieux, commis contre ses compatriotes des années durant ?
            Voilà qui pousse la plupart des chefs des groupes armés et milices soit à hésiter, soit à faire volte-face dans la décision à prendre. Voilà qui justifie leur dernier soubresaut, leur dernier « baroud d’honneur » qui les pousse à faire monter les enchères en présentant des revendications irréalisables et irréalistes…
            Mais la vérité est têtue qui veut qu’« « un fruit ne tombe que quand il est mûr. Mais devant l’ouragan et la tempête de l’Histoire, mûr ou pas mûr, il tombe quand même. » Et quoiqu’ils fassent, le moment sonnera où les groupes armés et milices doivent arriver répondre de leurs actes.
Kléber Kungu

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