mardi 15 septembre 2015

Les occupants du quartier Paka Djuma sommés de déguerpissement

Pour occupation illégale
Les occupants du quartier Paka Djuma sommés de déguerpissement
            Les personnes occupant la concession appartenant à la Société commerciale des transports et ports (SCPT), ex-Onatra, située en face de l’entrée de la Bracongo, appelée Paka Djuma, dans la commune de Limete, sont sommés d’évacuer ce site pour occupation illégale.
            C’est le chef de ce quartier, Robert Pongo, apprend-on, qui a annoncé cette nouvelle à un groupe d’habitants de ce quartier au cours d’une réunion qu’il a tenue dernièrement avec ce groupe. Cette annonce est consécutive à la mesure émanant du gouvernement provincial de la ville de Kinshasa.
            Le gouvernement provincial  de Kinshasa veut taper fort contre les habitants de ce quartier en les sommant au déguerpissement pour insalubrité notoire et autres antivaleurs ; Le quartier Paka Djuma, situé le long de la voie ferrée à côté de l’avenue des Poids Lourds, est constitué de deux concessions : la première lotie et la seconde appartenant à un particulier.
            Tous ceux qui empruntent la route des Poids lourds et mus encore par la conscience humaine restent frappés par la promiscuité dans laquelle vivent les habitants de ce petit quartier dont la réputation serait des orgies sexuelles mêlées aux viols et autres vols, qui y élisent domicile à la nuit tombée. Pour bien des personnes informées dur les us et coutumes de l’endroit, le quartier Paka Djuma est un véritable Far-West sexuel. Un Sodome et Gomorrhe contemporain.

Quartier insalubre
            Paka Djuma  est un quartier insalubre perdu de la ville de Kinshasa, dont les habitants vivent en dehors de la modernisation d’autres quartiers de la métropole congolaise. C’est un bidonville unique en son genre, par son infrastructure hors normes et surtout par la mentalité de ceux qui le gouvernent. La plupart des habitants de Paka Djuma n’ont rien de citadins mais par contre, ils constituent la main-d’œuvre dans le cadre de petits métiers au centre ville de Kinshasa.
            C’est un petit coin situé à quelques mètres de la rivière Kalamu aux allures d’un camp de réfugies. Il se situe à quelques mètres de l’entreprise de fosses septiques, coincé entre la voie ferrée de l’Onatra et la route qui mène vers l’Ecole de l’aviation de Ndolo.
            Parmi les caractéristiques de ce quartier, la pauvreté qui se voit par la promiscuité et les habitations constituées des amas de pièces de ferrailles, des plastiques et de triplex couverts des tôles usées surplombées de câbles électriques à moitié dénudés dressés d’une manière désordonnée.

Horreur des étrangers
            On rapporte que les Paka Djumais ont horreur de ceux qui ne sont pas de leur village. Un étourdi qui s’y hasarde sort, semble-t-il, bien dépouillé de ses biens… surtout de valeur.
            Comme tout quartier de cet acabit, Paka Djuma vit dans une ambiance quotidienne.. Les jeunes s’adonnent à la consommation de l’alcool local « le lotoko », à forte teneur. Deux tiers des habitants vendent cette boisson en toute quiétude, à côté d’autres liqueurs qui ont la particulier de pousser les consommateurs à des actes et activités répugnants. Ainsi la délinquance sous toutes ses formes y est florissante.
            L’insalubrité vous saute aux yeux. Les fosses septiques sont de fortune. Dans cet environnement, il n’est pas étonnant que jeunes et vieux se rencontrent souvent dans la brousse pour jeter ce dont le ventre n’a plus besoin. Ou c’est la rivière Kalamu qui reçoit toute cette nourriture pour ses occupants.
            A supposer que le déguerpissement ait lieu. Combien de temps, se demande-t-on, que les effets de cette mesure va-t-elle durer ?

Kléber Kungu

Où se font soigner nos chefs d’Etat ?

Où se font soigner nos chefs d’Etat ?     
            Nous avons montré pour quelles raisons les dirigeants de ce monde cachent leurs maladies, même si leur apparence physique contredit leur déni, voyons l’hôpital que ceux qui nous gouvernent préfèrent se faire soigner, à l’abri de toute curiosité naturelle et technologique. La majeure partie des Présidents africains subissent pour la plupart leurs traitements médicaux en Europe, aux Etats-Unis ou en Asie. Et pourquoi donc ?
            Qualité des soins, appui de l’Etat français et discrétion : la France est l’une des destinations privilégiées des chefs d’Etats malades. Qu’ils viennent du Maghreb ou d’Afrique centrale, l’hôpital militaire du Val-de-Grâce de Paris et l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine au 63 Bd Victor Hugo en région parisienne sont plébiscités par les chefs d’Etat malades. Les hôpitaux de France et de la Suisse sont les plus préférés par les chefs d’Etat, même s’ils se rendent aussi dans d’autres pays.
            Le Val-de-Grâce reste l’hôpital des puissants, de ces malades qui nous gouvernent. Les militaires qui l'appellent brièvement "le Val", assurent  devant les journalistes curieux qu'il s'agit là d'un "hôpital absolument comme les autres". La réalité est cependant que le grand public n'en voit, à la télévision, que les mêmes clichés : journalistes qui patientent devant l'entrée quand un président y est hospitalisé ; badauds qui viennent battre le trottoir, lors de la mort d'une personnalité populaire. Mais aucune caméra n'est jamais admise à l'intérieur.

Un enjeu et un secret
            Dans cet hôpital, apprend-on, la santé des grands de ce monde y est un enjeu et un secret. Médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers, administration financière et un tiers des aides-soignants sont militaires et ont fait l'objet d'une enquête garantissant leur loyauté. "Ils ont tous prêté serment, souligne le médecin-chef Anne Robert, qui contrôle d'une main de fer la communication de l'hôpital. Ils sont soumis, au-delà du secret médical, au secret- défense." 
            De grandes précautions en faveur de grandes personnalités comme des chefs d’Etat ou des dirigeants de multinationales. N’est-ce pas que la nouvelle de la maladie et de la mort d’un chef d’Etat peut entraîner les intrigues, les guerres de succession, les renversements de régime ?
            L’hôpital de Val-de-Grâce  n’est pas discriminatoire. Il reçoit tous les patients : riches et pauvres. A la seule distinction que le commun des mortels, qui peut se faire admettre pour un simple bobo, pourra alors y entrer par l'entrée qui donne sur le boulevard de Port-Royal, animé par les marchés et la circulation. Tandis que les présidents, les ministres, les grands patrons, eux, entrent le plus souvent par la rue Saint-Jacques, plus discrète. Là, il suffit de traverser l'ancien hôpital militaire, de passer devant la somptueuse abbaye royale du XVIIe siècle et de contourner le nouveau bâtiment hospitalier - cinq étages et deux sous-sols - que les médecins et infirmiers appellent en riant "la vertèbre".

Des patients importants sous des pseudonymes
            Pour brouiller toute trace, on fait inscrire les patients les plus importants sous de pseudonyme. Comme le 7 novembre 1981, lorsque le malade François Mitterrand qui y est admis, car souffrant d’une douleur à la cuisse, se fait affubler du pseudonyme d’Albert Blot, le nom du beau-frère du général Thomas, directeur de l'hôpital militaire. Mais, au final, des examens approfondis que va subir le président français vont révéler ce résultat : une prostate qui a atteint un volume important. Il faut donc hospitaliser le malade.  Qui refuse : « Pas question », s'insurge Mitterrand.
            Le patient va décider  de consulter le professeur Steg de l'hôpital Cochin, juste en face du Val-de-Grâce  Où il se fera opérer de son cancer de la prostate  en septembre 1992.
            Que l'on ne s'imagine pas le Val-de-Grâce comme un établissement de luxe. Certes, l'atmosphère est plus feutrée que dans un CHU ordinaire. On s'interpelle moins dans les couloirs. La nourriture est un peu meilleure. Mais l'administration militaire assure qu'il n'y a "pas de chambres VIP". Ce n'est pas tout à fait vrai.
            Quand un patient important est hospitalisé, il dispose d'une chambre à double entrée, et une partie d'un service lui est réservée. Ses officiers de sécurité, sa famille proche occuperont les chambres voisines. Pas de luxe particulier dans la chambre. Un lit, une table de chevet, un fauteuil, rapporte Le Monde dans son site web. 
            De fait, le "Val" offre la garantie aux grands de ce monde qu'ils disposeront, au sein d'un hôpital de 350 lits, de services spécialisés en cancérologie, en chirurgie viscérale et vasculaire, en neurologie et en médecine nucléaire (scintigraphie et tomographe à positions de la dernière génération). Evidemment, cela n'empêche pas l'angoisse devant la maladie. "Le déni et la peur de la mort sont les mêmes chez les puissants et les humbles", assure Bernard Debré, qui, à l'hôpital Cochin, soigne lui aussi bon nombre de personnalités. Mais ils gardent une petite chance de repousser un peu plus longtemps les limites de la vie.    Jean-Pierre Chevènement en sait quelque chose. Son hospitalisation au Val-de-Grâce, le 2 septembre 1998, ne lui évita pas le grave accident d'anesthésie qui entraîna un arrêt cardiaque de 55 minutes, une rareté.
            Aurait-il pu cependant en réchapper sans séquelles sans le déploiement technique et humain du "Val" ? Le ministre de l'intérieur se réveilla du coma, flanqué de tuyaux, incapable de parler. Au médecin qui refusait de le détacher, Chevènement écrivit donc sur une ardoise : "Primum non nocere" ("D'abord ne pas nuire"), premier serment d'Hippocrate. Laissant interdit le personnel médical : "Mais il ne parle plus qu'en latin ! Il fait une régression..." L'infirmière voulut l'attacher sur son lit, afin qu'il ne tombe pas pendant son sommeil : "La police, ici, c'est moi..." Le ministre répliqua, superbe : "Pas du tout. A Paris, le préfet de police, c'est moi, et le Val-de-Grâce est à Paris, que je sache."
            Ce qui est loin d’être vrai. Car au Val-de-Grâce, la hiérarchie militaire n'a qu'un référent : le chef des armées, c'est-à-dire le président de la République. Le 2 septembre 2005, lorsque Jacques Chirac, alors âgé de 72 ans, ressent de vives céphalées et des troubles de la vision, seul le médecin militaire de l'Elysée, aussitôt prévenu, est mis au courant.
            Soupçonnant, à juste titre, un accident vasculaire cérébral, il emmène aussitôt dans une voiture banalisée le président de la République au Val-de-Grâce. Sans prévenir le Premier ministre, Dominique de Villepin, ni le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Les deux ne seront au courant de la nouvelle que le lendemain en fin de matinée.
            Le chef de l'Etat est d'ailleurs le seul à être systématiquement informé de l'hospitalisation au "Val" de personnalités, signe que la santé des puissants relève bien du sommet de l'Etat. Hospitalisé en urgence le 7 mai 2005, Jean-Pierre Raffarin raconte : "Les médecins voulaient m'opérer immédiatement, craignant une pancréatite. Je souhaitais en parler d'abord au président Chirac. Je n'ai même pas eu besoin de téléphoner. C'est lui qui m'a appelé. Les militaires du "Val" lui avaient déjà tout raconté. Et il m'a intimé l'ordre de me faire opérer."
            Le chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, lui, avait choisi d’être interné à l'hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine) en France, du 29 octobre au 11 novembre 2004.
            Si le nombre des chefs d’Etat qui débarquent au grand jour dans des hôpitaux étrangers pour se faire soigner peut être connu, celui de ceux qui le font en catimini ne peut être connu que Dieu le Père Créateur.

Val-de-Grâce, un bréviaire sanitaire
            Au demeurant, l’hôpital de Val-de-Grâce de France est reconnu comme un bréviaire sanitaire pour les têtes couronnées de l’Afrique, surtout au Sud du Sahara.  Il ne faut pas être un devin  pour savoir pourquoi  ceux qui nous dirigent préfèrent aller se faire soigner ailleurs, même pour un petit bobo, pour nous contraindre presque à nous faire soigner dans nos hôpitaux. Mais là n’est pas l’objet de notre propos d’aujourd’hui.
            Voici, à titre exemplatif, la liste de quelques chefs d’Etat africains et les hôpitaux où ils avaient été internés.
                        Feu le Général Gnassingbé Eyadema, du Togo s’était rendu au Centre cardiologique de Lugano, en Suisse pour des examens cardiovasculaires en janvier 2005. Des contrôles étaient prévus en mars 2005, lorsque le mal s’est aggravé entraînant la mort du Général Eyadema le 25 février 2005, à Tunis. 
            Le Président Francis Koffi Kwamé Nkrumah est mort le 27 avril 1972 à Bucarest en Roumanie, d’un cancer de l’estomac, à cette époque il n’exerçait plus de fonctions officielles.
            Le Président algérien, Houari Boumediene, après avoir été soigné à Moscou, est décédé le 17 décembre 1978 d’une tumeur cérébrale, à l’hôpital Moustapha Bacha, d’Alger.
            Le président angolais, le Dr Agostino Neto, est lui aussi mort à Moscou officiellement des suites d’une intervention chirurgicale, le 10 septembre 1979.
            Le chef de l’Etat guinéen  Sékou Touré,  est mort sur la table d’opération du Mémorial Hôpital, sur les bords du Lac Erié à Cleveland dans l’Ohio aux Etats-Unis d’Amérique, le 26 mars 1984, souffrant d’une déchirure de l’aorte.
            Le Général Seyni Kountché, président du Niger, est mort le 10 novembre 1987, à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris des suites d’une tumeur cérébrale.
            Le 30 novembre 1989, l’ancien président camerounais Ahmadou Babatoura Ahidjo, est décédé en exil à Dakar au Sénégal, d’une dépression et d’un diabète avancé.
            Le 7 décembre 1993, le chef de l’Etat ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, meurt officiellement à Yamoussoukro, après une opération relative à un cancer généralisé de la prostate à l’hôpital Cochin à Paris en France.
            Le 7 septembre 1997, mourrait à Rabat au Maroc, le Maréchal Mobutu Sésé Séko, ancien président du Zaïre, des suites d’un cancer généralisé de la prostate, après une opération au CHIV de Lausanne en Suisse.
            Le Muwalimu, Julus Nyéréré, meurt, lui, le 14 octobre 1999, dans un hôpital londonien des suites d’une insuffisance rénale.

 

Qualité des soins et discrétion

            Comme on voit, ce que vont chercher tous les chefs d’Etat patients au Val-de-Grâce,  où les médecins sont des militaires, plus que la sécurité physique, c’est la discrétion et l’appui de l’Etat français.
            Pour des chefs d’Etat habitués aux complots et aux rumeurs, rien de tel que de confier sa santé à un établissement de la Grande muette, loin des turpitudes domestiques et de toute intrusion médiatique.
            Aux dires de plusieurs sources consultées, en s’abritant derrière le secret médical et le principe de non-ingérence – argument discutable lorsqu’un chef d’Etat étranger se trouve dans un hôpital français –, le ministère des Affaires étrangères a en effet pris l’habitude de protéger l’allié de passage en observant le plus grand mutisme.
Kléber Kungu

Où se font soigner nos chefs d’Etat ?

Où se font soigner nos chefs d’Etat ?     
            Nous avons montré pour quelles raisons les dirigeants de ce monde cachent leurs maladies, même si leur apparence physique contredit leur déni, voyons l’hôpital que ceux qui nous gouvernent préfèrent se faire soigner, à l’abri de toute curiosité naturelle et technologique. La majeure partie des Présidents africains subissent pour la plupart leurs traitements médicaux en Europe, aux Etats-Unis ou en Asie. Et pourquoi donc ?
            Qualité des soins, appui de l’Etat français et discrétion : la France est l’une des destinations privilégiées des chefs d’Etats malades. Qu’ils viennent du Maghreb ou d’Afrique centrale, l’hôpital militaire du Val-de-Grâce de Paris et l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine au 63 Bd Victor Hugo en région parisienne sont plébiscités par les chefs d’Etat malades. Les hôpitaux de France et de la Suisse sont les plus préférés par les chefs d’Etat, même s’ils se rendent aussi dans d’autres pays.
            Le Val-de-Grâce reste l’hôpital des puissants, de ces malades qui nous gouvernent. Les militaires qui l'appellent brièvement "le Val", assurent  devant les journalistes curieux qu'il s'agit là d'un "hôpital absolument comme les autres". La réalité est cependant que le grand public n'en voit, à la télévision, que les mêmes clichés : journalistes qui patientent devant l'entrée quand un président y est hospitalisé ; badauds qui viennent battre le trottoir, lors de la mort d'une personnalité populaire. Mais aucune caméra n'est jamais admise à l'intérieur.

Un enjeu et un secret
            Dans cet hôpital, apprend-on, la santé des grands de ce monde y est un enjeu et un secret. Médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers, administration financière et un tiers des aides-soignants sont militaires et ont fait l'objet d'une enquête garantissant leur loyauté. "Ils ont tous prêté serment, souligne le médecin-chef Anne Robert, qui contrôle d'une main de fer la communication de l'hôpital. Ils sont soumis, au-delà du secret médical, au secret- défense." 
            De grandes précautions en faveur de grandes personnalités comme des chefs d’Etat ou des dirigeants de multinationales. N’est-ce pas que la nouvelle de la maladie et de la mort d’un chef d’Etat peut entraîner les intrigues, les guerres de succession, les renversements de régime ?
            L’hôpital de Val-de-Grâce  n’est pas discriminatoire. Il reçoit tous les patients : riches et pauvres. A la seule distinction que le commun des mortels, qui peut se faire admettre pour un simple bobo, pourra alors y entrer par l'entrée qui donne sur le boulevard de Port-Royal, animé par les marchés et la circulation. Tandis que les présidents, les ministres, les grands patrons, eux, entrent le plus souvent par la rue Saint-Jacques, plus discrète. Là, il suffit de traverser l'ancien hôpital militaire, de passer devant la somptueuse abbaye royale du XVIIe siècle et de contourner le nouveau bâtiment hospitalier - cinq étages et deux sous-sols - que les médecins et infirmiers appellent en riant "la vertèbre".

Des patients importants sous des pseudonymes
            Pour brouiller toute trace, on fait inscrire les patients les plus importants sous de pseudonyme. Comme le 7 novembre 1981, lorsque le malade François Mitterrand qui y est admis, car souffrant d’une douleur à la cuisse, se fait affubler du pseudonyme d’Albert Blot, le nom du beau-frère du général Thomas, directeur de l'hôpital militaire. Mais, au final, des examens approfondis que va subir le président français vont révéler ce résultat : une prostate qui a atteint un volume important. Il faut donc hospitaliser le malade.  Qui refuse : « Pas question », s'insurge Mitterrand.
            Le patient va décider  de consulter le professeur Steg de l'hôpital Cochin, juste en face du Val-de-Grâce  Où il se fera opérer de son cancer de la prostate  en septembre 1992.
            Que l'on ne s'imagine pas le Val-de-Grâce comme un établissement de luxe. Certes, l'atmosphère est plus feutrée que dans un CHU ordinaire. On s'interpelle moins dans les couloirs. La nourriture est un peu meilleure. Mais l'administration militaire assure qu'il n'y a "pas de chambres VIP". Ce n'est pas tout à fait vrai.
            Quand un patient important est hospitalisé, il dispose d'une chambre à double entrée, et une partie d'un service lui est réservée. Ses officiers de sécurité, sa famille proche occuperont les chambres voisines. Pas de luxe particulier dans la chambre. Un lit, une table de chevet, un fauteuil, rapporte Le Monde dans son site web. 
            De fait, le "Val" offre la garantie aux grands de ce monde qu'ils disposeront, au sein d'un hôpital de 350 lits, de services spécialisés en cancérologie, en chirurgie viscérale et vasculaire, en neurologie et en médecine nucléaire (scintigraphie et tomographe à positions de la dernière génération). Evidemment, cela n'empêche pas l'angoisse devant la maladie. "Le déni et la peur de la mort sont les mêmes chez les puissants et les humbles", assure Bernard Debré, qui, à l'hôpital Cochin, soigne lui aussi bon nombre de personnalités. Mais ils gardent une petite chance de repousser un peu plus longtemps les limites de la vie.    Jean-Pierre Chevènement en sait quelque chose. Son hospitalisation au Val-de-Grâce, le 2 septembre 1998, ne lui évita pas le grave accident d'anesthésie qui entraîna un arrêt cardiaque de 55 minutes, une rareté.
            Aurait-il pu cependant en réchapper sans séquelles sans le déploiement technique et humain du "Val" ? Le ministre de l'intérieur se réveilla du coma, flanqué de tuyaux, incapable de parler. Au médecin qui refusait de le détacher, Chevènement écrivit donc sur une ardoise : "Primum non nocere" ("D'abord ne pas nuire"), premier serment d'Hippocrate. Laissant interdit le personnel médical : "Mais il ne parle plus qu'en latin ! Il fait une régression..." L'infirmière voulut l'attacher sur son lit, afin qu'il ne tombe pas pendant son sommeil : "La police, ici, c'est moi..." Le ministre répliqua, superbe : "Pas du tout. A Paris, le préfet de police, c'est moi, et le Val-de-Grâce est à Paris, que je sache."
            Ce qui est loin d’être vrai. Car au Val-de-Grâce, la hiérarchie militaire n'a qu'un référent : le chef des armées, c'est-à-dire le président de la République. Le 2 septembre 2005, lorsque Jacques Chirac, alors âgé de 72 ans, ressent de vives céphalées et des troubles de la vision, seul le médecin militaire de l'Elysée, aussitôt prévenu, est mis au courant.
            Soupçonnant, à juste titre, un accident vasculaire cérébral, il emmène aussitôt dans une voiture banalisée le président de la République au Val-de-Grâce. Sans prévenir le Premier ministre, Dominique de Villepin, ni le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Les deux ne seront au courant de la nouvelle que le lendemain en fin de matinée.
            Le chef de l'Etat est d'ailleurs le seul à être systématiquement informé de l'hospitalisation au "Val" de personnalités, signe que la santé des puissants relève bien du sommet de l'Etat. Hospitalisé en urgence le 7 mai 2005, Jean-Pierre Raffarin raconte : "Les médecins voulaient m'opérer immédiatement, craignant une pancréatite. Je souhaitais en parler d'abord au président Chirac. Je n'ai même pas eu besoin de téléphoner. C'est lui qui m'a appelé. Les militaires du "Val" lui avaient déjà tout raconté. Et il m'a intimé l'ordre de me faire opérer."
            Le chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, lui, avait choisi d’être interné à l'hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine) en France, du 29 octobre au 11 novembre 2004.
            Si le nombre des chefs d’Etat qui débarquent au grand jour dans des hôpitaux étrangers pour se faire soigner peut être connu, celui de ceux qui le font en catimini ne peut être connu que Dieu le Père Créateur.

Val-de-Grâce, un bréviaire sanitaire
            Au demeurant, l’hôpital de Val-de-Grâce de France est reconnu comme un bréviaire sanitaire pour les têtes couronnées de l’Afrique, surtout au Sud du Sahara.  Il ne faut pas être un devin  pour savoir pourquoi  ceux qui nous dirigent préfèrent aller se faire soigner ailleurs, même pour un petit bobo, pour nous contraindre presque à nous faire soigner dans nos hôpitaux. Mais là n’est pas l’objet de notre propos d’aujourd’hui.
            Voici, à titre exemplatif, la liste de quelques chefs d’Etat africains et les hôpitaux où ils avaient été internés.
                        Feu le Général Gnassingbé Eyadema, du Togo s’était rendu au Centre cardiologique de Lugano, en Suisse pour des examens cardiovasculaires en janvier 2005. Des contrôles étaient prévus en mars 2005, lorsque le mal s’est aggravé entraînant la mort du Général Eyadema le 25 février 2005, à Tunis. 
            Le Président Francis Koffi Kwamé Nkrumah est mort le 27 avril 1972 à Bucarest en Roumanie, d’un cancer de l’estomac, à cette époque il n’exerçait plus de fonctions officielles.
            Le Président algérien, Houari Boumediene, après avoir été soigné à Moscou, est décédé le 17 décembre 1978 d’une tumeur cérébrale, à l’hôpital Moustapha Bacha, d’Alger.
            Le président angolais, le Dr Agostino Neto, est lui aussi mort à Moscou officiellement des suites d’une intervention chirurgicale, le 10 septembre 1979.
            Le chef de l’Etat guinéen  Sékou Touré,  est mort sur la table d’opération du Mémorial Hôpital, sur les bords du Lac Erié à Cleveland dans l’Ohio aux Etats-Unis d’Amérique, le 26 mars 1984, souffrant d’une déchirure de l’aorte.
            Le Général Seyni Kountché, président du Niger, est mort le 10 novembre 1987, à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris des suites d’une tumeur cérébrale.
            Le 30 novembre 1989, l’ancien président camerounais Ahmadou Babatoura Ahidjo, est décédé en exil à Dakar au Sénégal, d’une dépression et d’un diabète avancé.
            Le 7 décembre 1993, le chef de l’Etat ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, meurt officiellement à Yamoussoukro, après une opération relative à un cancer généralisé de la prostate à l’hôpital Cochin à Paris en France.
            Le 7 septembre 1997, mourrait à Rabat au Maroc, le Maréchal Mobutu Sésé Séko, ancien président du Zaïre, des suites d’un cancer généralisé de la prostate, après une opération au CHIV de Lausanne en Suisse.
            Le Muwalimu, Julus Nyéréré, meurt, lui, le 14 octobre 1999, dans un hôpital londonien des suites d’une insuffisance rénale.

 

Qualité des soins et discrétion

            Comme on voit, ce que vont chercher tous les chefs d’Etat patients au Val-de-Grâce,  où les médecins sont des militaires, plus que la sécurité physique, c’est la discrétion et l’appui de l’Etat français.
            Pour des chefs d’Etat habitués aux complots et aux rumeurs, rien de tel que de confier sa santé à un établissement de la Grande muette, loin des turpitudes domestiques et de toute intrusion médiatique.
            Aux dires de plusieurs sources consultées, en s’abritant derrière le secret médical et le principe de non-ingérence – argument discutable lorsqu’un chef d’Etat étranger se trouve dans un hôpital français –, le ministère des Affaires étrangères a en effet pris l’habitude de protéger l’allié de passage en observant le plus grand mutisme.
Kléber Kungu

Plus de 100 chèvres sont mortes de la peste caprine à Kamina

Province du Katanga
Plus de 100 chèvres sont mortes de la peste caprine à Kamina
            Plus de 100 chèvres sont mortes de la peste caprine en une semaine dans la ville de  Kamina,  à  600 km de Lubumbashi, chef-lieu du Katanga. C’est  plus de douze fermes de cette ville qui sont touchées par cette épizootie.
Le président du Comité des éleveurs du petit bétail (CEPEBE) à Kamina, Mbayo Mwenze, a livré ce chiffre, lundi 9 mars, à l’issue d’une visite dans les différents cheptels de la périphérie de  cette cité.
            Le médecin vétérinaire de district de Kamina, le docteur Kazadi Lubamba a appelé, par conséquent,  les éleveurs à abattre toutes les chèvres déjà touchées par cette maladie pour éviter la propagation de cette épidémie.
            Le médecin vétérinaire a en outre appelé les autorités locales à approvisionner sa juridiction en vaccins pour faire face à cette épizootie qui risque de tout décimer si des dispositions nécessaires ne sont pas prises.
            Selon le médecin chef de division de santé animale au ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage, cette épizootie est causée par le «virus de la peste des petits ruminants» qui, selon lui, se transmet par des contacts avec les fluides du corps comme la morve, les matières fécales et des micros particules qui se propagent dans l’air.
            Il a indiqué que les bêtes atteintes présentent des symptômes tels que la diarrhée, la coulée nasale et leurs poils sont hérissés. L’animal meurt au bout de deux ou trois jours.
            Cette épidémie animale n’est pas à sa première attaque. En 2013, vingt-sept mille chèvres avaient été décimées mortes sur les quarante-deux mille infectées par la fièvre aphteuse dans trois aires de santé de Kalole dans le territoire de Shabunda province du Sud-Kivu.
Kléber Kungu

Un brigadier condamné à 16 ans de prison pour le viol d’une septuagénaire

Bas-Congo
Un brigadier condamné à 16 ans de prison pour le viol d’une septuagénaire
            Le brigadier Nsimba Matondo, 37 ans, a été condamné mercredi 11 mars courant à seize ans de prison pour le viol d’une septuagénaire à Kasangulu dans le Bas-Congo. Sept autres policiers ont également été condamnés par le Tribunal militaire de garnison de Mbanza-Ngungu dans des affaires de violence sexuelle. Ils écopent de 4 ans de prison. Alors qu’un autre a été acquitté.
            Ces verdicts ont été rendus par le Tribunal militaire de garnison de Mbanza-Ngungu en audience foraine (nécessitant que des juges se déplacent pour aller siéger dans une autre ville où les juridictions ne sont pas représentées en permanence) avec l’appui logistique du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme.
            Le tribunal militaire de garnison de Mbanza-Ngungu a décidé que la victime, âgée d’environ 70 ans, constituée partie civile, ne recevrait pas d’indemnisation, malgré les douleurs dont elle se plaint depuis le viol.
            Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme regrette cette décision et plaide pour un fonds de réparation des victimes de violence sexuelle.
            Présente lors des audiences publiques foraines qui ont duré 4 jours, la conseillère du chef de l’Etat en matière de violence sexuelle, Jeanine Mabunda, a laissé entendre qu’elle réfléchissait sur la mise en place de ce fonds.
            Selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, étant donné la poursuite de seuls prévenus sans la citation de l’Etat congolais à comparaître, il n’était pas possible de condamner les policiers en solidarité avec leur employeur.
Kléber Kungu

7,3 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans restent à scolariser

Education nationale
7,3 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans restent à scolariser
            En République démocratique du Congo (RDC), 7,3 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans, soit 28% de la population scolarisable, ne fréquentent pas l’école. Ce chiffre ressort d’un forum organisé à Kinshasa sur l’éducation nationale par des acteurs de ce secteur qui ont évalué les progrès réalisés par la RDC pour atteindre les objectifs du millénaire en matière d’éducation
            L’objectif du Millénaire numéro 2 enjoint les Etats à assurer l’éducation primaire pour tous. Ces pays devaient donner à tous les enfants, tous sexes confondus, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires d’ici 2015, selon radiookapi.net.
            Au cours du forum organisé à Kinshasa par la Coalition nationale de l’éducation pour tous (Conept)-RDC, avec l’appui d’Osisa, les participants, issus des organisations nationales, provinciales et internationales de la société civile, ont noté que 28% de la population scolarisable ne fréquente pas l’école en RDC
            Le forum a encore fait remarquer que 16,5% des dépenses courantes de l’Etat sont allouées à l’éducation nationale au lieu des 25% requis pour atteindre les objectifs de l’éducation pour tous. Il est à noter que depuis des années, le gouvernement congolais fournit beaucoup d’effort pour faire avancer cette tendance. Ld’es participants à ce forum de la société civile ont d’ailleurs salué les progrès réalisés par la RDC dans l’éducation des enfants
            Ils ont souligné deux réalisations majeures à l’actif du gouvernement. Il s’agit de l’amélioration de manière croissante par le gouvernement de sa dotation budgétaire sur l’éducation et le fait également qu’il se soit lancé dans un vaste programme de construction d’écoles sur l’ensemble du territoire national pour essayer de rapprocher l’école de l’écolier.
            Le gouvernement est encouragé à faire des efforts dans les domaines comme l’alphabétisation et la scolarisation des filles. D’autant plus que le taux de préscolarisation est encore de 4,4%, et au niveau de la scolarisation primaire la gratuité n’est pas encore effective. Et il reste à asseoir des structures pour alphabétiser les adultes.
            Le gouvernement est appelé à instaurer, à travers les quartiers pour ce qui est des villes, et les secteurs et les villages, pour ce qui des milieux ruraux, des contrôles en vue de sanctionner tous les parents qui refusent d’envoyer leurs enfants à l’école. En effet, en dépit des efforts du gouvernement de scolariser tous les enfants, il existe des parents irresponsables qui annihilent les efforts du gouvernement.
            Kléber Kungu

La situation sécuritaire en RDC au centre de l’entretien

Rencontre João Manuel Gonçalves Lourenço- Paul Arkwright
La situation sécuritaire en RDC au centre de l’entretien
            La situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC)  a été au cœur de la rencontre entre le ministre angolais de la Défense Nationale, João Manuel Gonçalves Lourenço et le Directeur aux Affaires multilatérales du Royaume Uni, Paul Arkwright, tenue mardi 10 mars, à Luanda.           
            Au cours de leur entretien, les deux personnalités ont abordé les aspects liés à la situation de paix et sécurité dans la région des Grands Lacs, principalement dans l’est de la République démocratique du Congo.
            Aux dires du diplomate britannique cité par l’agence angolaise de presse, Angop,il était nécessaire de changer des impressions pour la résolution de ce conflits et tant d’autres problèmes en Afrique entre le Royaume Uni comme membre permanant du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Angola, également membre bien que non permanant de cet organisme mondial.
            Paul  Arkwright  a affirmé qu’en tant que membre permanant de l’Onu, l’objectif du Royaume uni est de trouver solution en vue de la paix et sécurité en RDC et en RCA, tout en espérant qu’un consensus politique dans ces deux pays sera fondamental pour la résolution.
            Le diplomate britannique s’est également exprimé sur le rôle actuel joué par l'Angola à l'Onu, en tant que membre non permanent. Il a souligné que le rôle important et efficace joué par le représentant angolais aux Nations unies, soutenu par un personnel efficace, dans la résolution des conflits et crises qui surgissent dans ce monde, quoique cette mission ait à peine commencé..
            La République d'Angola a assumé, depuis le 1er janvier 2015,le deuxième mandat au Conseil de sécurité (SC), après son élection comme membre non permanent de cet organe de l'ONU chargé de veiller à la mise en place et le maintien de la paix et la sécurité mondiale.
            Et en qualité de président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), le président angolais, José Eduardo Dos Santos s’est impliqué dans la recherche de la paix et sécurité en RDC en réunissant plusieurs sommets consacrés à cette question.
Kléber Kungu

Pourquoi les chefs d'Etat cachent leurs maladies ?

Pourquoi les chefs d'Etat cachent leurs maladies ?

            Dans notre précédent article, nous avons parlé de l’opacité ou du secret d’Etat qui entoure la santé des chefs d’Etat, en particulier ceux d’Afrique. La transparence sur la santé présidentielle reste un vain mot et un secret d’Etat si bien que la sanction de la témérité de ceux des confrères qui ont cherché à fouiner plus loin a parfois été la bagne ou la mort, sinon des menaces d emort ont payé parfois de leur vie cette témérité. D’où la question de savoir pourquoi ceux qui nous gouvernent cachent leurs maladies. Et celle de savoir quel est l’hôpital ou le pays de prédilection où ils vont se faire soigner.

            Pourquoi les chefs d’Etat cachent-ils leurs maladies au point que leur bulletin de santé.  Pourquoi  ne renseigne-t-il en rien sur l’état de forme réel du président ? Pourquoi la santé des chefs d'Etat est-elle un des secrets les mieux gardés de la République, ne fuitant que par des rumeurs les plus folles ?

            Dans les systèmes politiques autocratiques, un traitement médical ne peut être entrepris qu’au risque de perdre le pouvoir. S’il s’avère qu’en règle générale, nul n’aime aller en consultation chez le docteur,  pour un dirigeant politique, la seule nouvelle d’une visite chez le médecin parait sonner le glas de sa carrière politique.
            Il n’est donc pas étonnant que l’état de santé du chef de l’Etat soit, dans de nombreux pays, le secret le mieux gardé. En Afrique comme en Occident. L’entourage de nos dirigeants préfère garder le silence sur le bulletin de santé de ceux-ci, même si leur disparition de la circulation devient longue et inquiétante.
            Personne n’a oublié les rumeurs qui avaient entouré la disparition de Xi Jinping, pressenti comme le futur président chinois. Xi a disparu de la circulation pendant plusieurs semaines afin de poursuivre un traitement médical de douleurs lombaires ou de problèmes cardiaques..
            Au Venezuela, les électeurs s’étaient rendus aux urnes pour réélire, ou non, le président Hugo Chavez, qui s’était montré particulièrement mystérieux sur son cancer diagnostiqué, évoquant à plusieurs reprises des rémissions miraculeuses – tout en se rendant régulièrement à Cuba pour y être soigné.
            Au mois d’avril 2014, le Zimbabwe a bruissé des rumeurs de la mort du président zimbabwéen Robert Mugabeu, mais ses concitoyens n’ont pas été particulièrement rassurés par la poigne de fer maintenue par le gouvernement sur les médias à ce sujet.
            Cette année, le monde a assisté également  à la mort – dans leurs fonctions - de quatre présidents africains – en Ethiopie, au Ghana, en Guinée-Bissau et au Malawi – chacun d’entre eux ayant subi un traitement à l’étranger et ayant fait tout leur possible pour que leur état de santé demeure totalement secret avant leur mort.
            Si ces chefs d’Etat récemment décédés avaient des âges variés, de 57 ans à 78 ans, des études approfondies démontrent que les chefs d’Etat, et particulièrement dans les régimes non-démocratiques, dépassent de très loin l’espérance de vie médiane de leurs concitoyens.
            L’espérance de vie de ces pays est d’ailleurs bien souvent très basse en raison, précisément, de la manière très égoïste dont ces chefs d’Etat les dirigent. On peut supposer que tous ces dirigeants avaient accès aux meilleurs soins médicaux, mais bénéficier d’un tel traitement de faveur peut également provoquer une mort politique.

 

Pas de pouvoir sans la santé

            Pour les dirigeants africains,  tout soutien moral et toute loyauté dont ils peuvent bénéficier de la part de leur entourage ne peuvent se justifier que lorsqu’ils peuvent encore afficher une santé de fer. Ce qui signifie que l’entourage ou les membres de famille peuvent espérer tirer les dividendes du pouvoir de leur protecteur.
            il existe également une difficulté particulière, entre le maintien d’une bonne santé et la révélation aux proches -ou au bas peuple- que tout ne va pas forcément bien. Cette difficulté, particulièrement dans les systèmes autocratiques, est qu’un traitement médical ne peut être entrepris qu’au risque de perdre le pouvoir –un risque qui n’est valable qu’in-extremis.
            Donc, toute la campagne de soutien que peuvent mener les cercles les plus proches du pouvoir n’a d’autre explication que le souci de se faire voir en vue de bénéficier des largesses du chef. Quand la mort frappe à la porte du pouvoir, les cercles rapprochés ne résistent pas à se défaire, à se détourner et à chercher à s’attirer les bonnes grâces d’un éventuel successeur.

Se faire soigner dans un autre pays
            Les chefs d’Etat rechignent à se faire soigner dans leurs propres pays où les médecins sont présentés comme des gens dangereux et sans secret. Aussi un secret est vite ébruité et la « mauvaise nouvelle » atteint les oreilles indiscrètes. Ce qui peut provoquer un malaise au sein de la famille politique au pouvoir.
            Comprenez donc pourquoi tout chef digne de ce nom doit maintenir une maladie fatale aussi secrète que possible. Une maladie en stade terminal ou un trop grand âge -sans doute la plus terminale des maladies, quand on y pense- sont des indices clairs que l’on ne pourra plus longtemps compter sur le grand timonier bien aimé.
            Quoi de plus simple pour les soutiens ou collaborateurs du timonier que de se mettre à le défendre, bec et ongles, à voir le rouge là où se trouve le blanc, à déclarer haut et fort que l’état de santé du chef est reluisant alors que l’intéressé est agonisant. En effet, au bout du compte, il y a divers dividendes à tirer : pouvoir, avantages, privilèges, générosité sans limites, affection.
            De là se demander pourquoi les partisans du chef de l’Etat se livrent à de tant de zèle dans sa défense, l’explication saute facilement aux yeux !
            D’une manière générale, l’Histoire a montré que des chefs en bonne santé rassurent leurs fidèles qui, à leur tour, le soutiennent; les chefs malades n’offrent plus une telle garantie.
            L’importance de la santé d’un chef d’Etat dans une révolution n’a rien de neuf. Feu Mobutu Sese Seko en sait quelque chose. En 1997, les forces rebelles de Laurent Désiré Kabila ont conquis tout le Zaïre, actuelle République démocratique du Congo, quand il est devenu évident que Mobutu Sese Seko était gravement malade. Mobutu avait commis une grosse erreur : celle de s’être fait soigner publiquement en Europe et de convier le peuple à célébrer son retour de soins – alors que la qualité des soins médicaux laissait pour le moins à désirer au Zaïre. Bien des dirigeants du monde ont subi le même traitement.
            Plusieurs chefs d’Etat du monde ont réussi à cacher leurs maladies, aidés par leur entourage.  Il s’agit notamment  de l’entourage de Woodrow Wilson, président des Etats-Unis, qui dissimula la gravité de ses problèmes respiratoires sévères au cours de la Première guerre mondiale; Franklin D. Roosevelt dissimula sa paralysie; John Kennedy cacha sa dépendance aux corticoïdes. La liste est loin de s’arrêter ici. En effet, il est important qu’un chef d’Etat, surtout de la nation la plus puissante, soit sanitairement très fort, viril, puissant, même en apparence.

Le très viril Vladmir Poutine
            Le président russe Vladimir Poutine a des leçons à donner à ses pairs et reste un modèle politiquement. On le voit régulièrement torse nu, chassant dans la forêt, pilotant des ULM au-dessus de l’Arctique ou effectuant diverses prouesses physiques.
            Au final, une bonne santé est un atout indéniable surtout pour un autocrate. Car il suffit quelques rumeurs sur l’état de santé défaillant du chef d’Etat pour que l’opposition prenne la balle au bond et aggraver la situation.
            Les visites de médecins étrangers, les visites d’hôpitaux à l’étranger pour régler des problèmes de santé présentés comme mineurs (comme le traitement prolongé du roi saoudien Abdallah pour «des problèmes de dos»), les changements d’apparence physique –comme une prise de poids liée à la prise de corticoïdes– et de longues absences de la vie publique sont autant d’avertisseurs d’une future instabilité politique.
            Alors, où tous ces chefs d’Etat, qui refusent les hôpitaux de leurs propres pays, se font-ils soigner ? La réponse dans notre édition de vendredi 13 mars.
Kléber Kungu

La RDC et la RSA consacrent l’entrée en vigueur du traité du Grand Inga

Coopération dans le secteur énergétique
La RDC et la RSA consacrent l’entrée en vigueur du traité du Grand Inga
             La République démocratique du Congo (RDC) et la République sud-africaine (RSA) par la voie de leurs ministres de l’Energie, Tina Joemat Petterson et Jeannot Matadi Nenga Gamanda, ont signé lundi 9 mars courant, à Kinshasa, une déclaration consacrant l’entrée en vigueur du traité relatif au projet hydroélectrique Grand Inga. Ce projet énergétique, une fois opérationnel, pourra fournir une quantité d’énergie supplémentaire aux deux pays
            Selon la version française de la déclaration lue par le ministre congolais de l’Energie et des Ressources hydrauliques, la signature du traité a été précédée par plusieurs autres étapes importantes. Il s’agit de sa ratification d’abord par les parlements des deux pays respectivement le 13 novembre 2014 pour la République sud-africaine et le 29 novembre de la même année pour la République démocratique du Congo, suivie de sa notification réciproque le 3 décembre pour la RDC et le 5 février 2015 pour la RSA, selon l’Agence congolaise de presse (ACP).
            Les deux pays s’engagent à respecter le traité du Grand Inga du 29 octobre 2013 et à l’exécuter dans l’intérêt de deux pays.
            Le traité a été signé le 9 octobre 2013 à Kinshasa entre la RDC et la RSA par les ministres de l’Énergie de deux pays en présence de chefs d’État congolais Joseph Kabila et sud-africain Jacob Zuma au cours d’une cérémonie solennelle.
            La ministre sud-africaine a indiqué que la déclaration de Kinshasa démontre que le projet Grand Inga entre en vigueur à partir du 20 mars et que son pays renouvelle l’assurance d’une haute considération au projet de développement du site d’Inga.

Puissance installée de 4 700 MW
            Aux dires du coordonnateur de la cellule de gestion du projet d’Inga3 (CGI3), Bernard Diayele, cité par la source, ce projet a connu des années avec les engagements de deux pays à acheter 2 500 MW pour la RSA et 2 700 MW de la production de la centrale d’Inga3, basse chute, avec une puissance installée de 4 700 MW. Un chronogramme a été élaboré prévoyant la pose de la première pierre en octobre prochain et la production du premier mégawatt en 2020, avec promesse de réactualisation de ce chronogramme.
            La déclaration de Kinshasa, selon lui, ambitionne de promouvoir la coopération et les échanges entre les deux parties dans le secteur de l’énergie. Il s’agit également de transférer la technologie et de promouvoir des formations spécialisées ainsi que la tenue des rencontres, des conférences pour attirer des investissements.
            La rencontre de Kinshasa a permis aux deux gouvernements de réaffirmer l’engagement de la RDC et de la RSA à mettre en place des structures et à développer un cadre favorable pour faciliter la mise en œuvre du projet. C’est pour cette raison que la RDC s’est engagée aussi à créer une agence de l’électricité et à adopté des lois et des règlements.
            La RSA, quant à elle, a souscrit l’initiation de négociations d’un contrat d’électricité. Le chargé d’affaires de la RSA en RDC et l’ambassade de la RDC à Pretoria étaient présents à cette cérémonie.
C’est en 2013 que la RDC et l’Afrique du Sud ont signé à Paris un accord pour la construction du Grand Inga, le  plus grand complexe hydraulique du monde. Avec l’aide de l’Agence française de développement (AFD), qui avait financé l’étude de faisabilité réalisée par l’entreprise Lahmeyer  pour 15 millions de dollars, de la Banque européenne d’investissement et de la Banque mondiale. EDF et GDF Suez sont en charge de l’ingénierie. .

Un projet pour les industriels et les grandes villes
            Ce traité fait de l’Afrique du Sud le principal acheteur de l’énergie à générer par la future centrale Inga III, première phase du projet Grand Inga. Soit 2 500 MW (mégawatts) sur les 4 800 MW prévus. Le reste sera vendu à des compagnies minières congolaises, notamment celles de la province du Katanga. .
            Ce grand complexe hydraulique permettra sans doute un meilleur approvisionnement en courant électrique en RDC en général, à Kinshasa en particulier où, sur près de dix millions d’habitants, moins de 30 % ont accès à l’électricité (contre 1% dans les zones rurales), et 10 % seulement en disposent 24 heures sur 24 et où la majorité utilise le bois comme source d’énergie. .

80 milliards de dollars pour Grand Inga
            Les barrages Inga I de 351 MW et Inga II de 1424 MW construits en 1972 et 1982 n’ont jamais pu fonctionner correctement en raison du manque de maintenance, des années de guerre et du manque de compétences nécessaires. La réhabilitation de Inga I et II qui est en cours doit être achevée en 2016, pour un coût de 883 millions de dollars, soit plus de quatre fois les estimations de la Banque en 2003.
            La réhabilitation des barrages inclura le remplacement et la rénovation des turbines ainsi que la construction d’une deuxième ligne électrique à Kinshasa pour permettre à 35 000 consommateurs d’avoir accès au courant électrique. Le réseau Inga Kolwezi qui opère à 25% de sa capacité sera également réhabilité.
            Au moins 12 milliards seront nécessaires pour la construction d’Inga III et 80 milliards pour l’ensemble du projet Grand Inga.
            Dès lors que Inga III doit fournir de l’électricité pour les mines et l’exportation, il s’avère que ce projet est un projet de développement qui doit avoir des retombées indirectes, avec l’hypothèse que cela attirera les investissements dans le pays, créera de l’emploi et profitera aux Congolais.
            Le barrage Grand Inga ambitionne de construire une centrale d'une puissance de 39 000 MW. Le projet prévoit la construction d’un barrage en amont de la prise d’eau de Nkokolo, qui permettrait de générer une retenue d’eau à une altitude de 200 mètres (contre 125 mètres actuellement au même endroit) dans la vallée de la rivière Bundi, qui serait elle-même barrée quelques kilomètres plus loin par un barrage au niveau de son confluent avec le Congo (actuellement à 45 mètres d’altitude).
            Entre la retenue d’eau et le fleuve, désormais 155 mètres de dénivelé sur le deuxième fleuve le plus puissant du monde. Une centrale construite là aurait une puissance de 39 000 MW, soit le double du potentiel du barrage des Trois-Gorges sur le Yangzi Jiang, pour un investissement et des coûts écologiques sensiblement moindres qu’aux Trois-Gorges, à Assouan ou Itaipu.
            En définitive, le total du complexe des barrages d'Inga, dénommé lui-même Grand Inga, comprendrait 4 unités de production, pour une puissance totale de 45 275 MW répartie comme suit :
·         Inga I (fonctionnant actuellement à 20% de ses capacités, 45 mètres de chute) : 351 MW
·         Inga II (fonctionnant actuellement à 20% de ses capacités, 50 mètres de chute): 1 424 MW
·         Inga III (en projet, 55 mètres de chute) : 4 500 MW
·         Grand Inga / centrale de la Bundi (en projet, 155 mètres de chute) : 39 000 MW


Kléber Kungu