mercredi 31 octobre 2012

Bukavu paralysée, faute d’activités mercredi 31 octobre

Mot d’ordre de la journée ville morte bien suivi Bukavu paralysée, faute d’activités mercredi 31 octobre Le mot d’ordre de la journée ville morte lancé par la société civile de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu a été bien suivi par la population. « Magasins, bureaux de l’Administration publique, établissements scolaires, universitaires, centres de santé, hôpitaux, marchés n’ont pas ouvert. Les taxis, les taxis-motos, n’ont pas circulé, non plus. Le mot d’ordre a été donc bien suivi par la population de Bukavu, malgré les intimidations de l’autorité de la ville», selon un habitant de Bukavu, Gilbert Bahati, joint au téléphone. La population de Bukavu entendait ainsi protester contre l’insécurité chronique qui a élu domicile dans l’une des provinces les plus meurtries en République démocratique du Congo (RDC). Le chef-lieu de la province du Sud-Kivu, Bukavu a été paralysée par une journée ville morte mercredi 31 octobre décrétée par la Société civile qui entendait ainsi protester contre l’insécurité, notamment les assassinats en nette augmentation. « Magasins, bureaux de l’Administration publique, établissements scolaires, universitaires, centres de santé, hôpitaux, marchés n’ont pas ouvert. Les taxis, les taxis-motos, n’ont pas circulé, non plus. Le mot d’ordre a été donc bien suivi par la population de Bukavu, malgré les intimidations de l’autorité de la ville», nous a informé un habitant de Bukavu, Gilbert Bahati. De nombreux magasins et stations d'essence étaient restés fermés ou tournaient au ralenti. Plusieurs personnes n'avaient "pas le cœur à l'ouvrage", mais disaient être allées travailler après des "intimidations", des "menaces" de leurs employeurs. D'autres, à l'inverse, n'avaient pu travailler, faute de moyen de transport. L'hôpital Panzi, fondé par le gynécologue Denis Mukwege, a également suivi le mot d'ordre de la société civile. Il a dû organisé un service minimum pour soutenir l'action de la société civile. Samedi 27 octobre, la coalition d'ONG Société civile du Sud-Kivu avait appelé à l'arrêt des activités dans la ville, pour manifester son "ras-le-bol" après plusieurs assassinats. Il s'agissait aussi de soutenir le gynécologue Denis Mukwege, pionnier du traitement des femmes victimes de violences sexuelles et autres pathologies gynécologiques en RDC, qui a échappé à une tentative d'assassinat le 25 octobre et s'est réfugié en Belgique en passant par le Burundi. Lors de cette tentative d’assassinat, le gardien du médecin avait été abattu par les malfrats après avoir tenté d’alerter le médecin et les voisins en criant. Avec des crimes qui se multiplient, l’insécurité grandissante (tentatives d’assassinat, assassinats, enlèvements, viols à répétition…, Bukavu est devenue une ville très dangereuse, où il ne fait plus beau vivre, où la mort peut vous surprendre à tout moment. Si l’idée d’organiser cette journée ville morte a été adoptée unanimement par la population entière de Bukavu, y compris certains partis politiques, notamment l’Union pour la nation congolaise (UNC), selon Gilbert Bahati, il n’en est pas de même du côté des autorités municipales qui ont usé de plusieurs moyens, dont des intimidations, pour décourager ceux qui ont adhéré à cette idée. Le maire de Bukavu, par exemple, Philémon Lutombo Yogolelo, s’y est opposé, estimant que ce type d'initiative ne sert pas à grand chose. « Tout ce qu’on annonce, cette recrudescence de l’insécurité dans la ville, je ne crois que pas l’organisation d’une journée ville morte soit vraiment une réponse à cette question-là… il n’y aura pas franchement d’avancée par rapport à l’insécurité.» La Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) avait, pour sa part, demandé de ne pas suivre le mot d'ordre de "ville morte" - une annonce qui avait créé une certaine confusion chez les habitants, qui hésitaient à écouter les autorités ou la société civile. Kléber Kungu

Francophonie: La porte est-elle fermée ? Non, c’est ouvert ou c’est ouverte ?

La porte est-elle fermée ? Non, c’est ouvert ou c’est ouverte ? Lorsque quelqu’un nous pose la question de savoir si une porte, ouverte, est fermée, nous serons tentés de répondre de manière hâtive à une question facile – d’apparence - mais dont la réponse est difficile, surtout pour ceux d’entre nous qui ne disposons pas de la bonne information –selon l’expression consacrée de mon confrère Didier Munsala. La plupart choisiront la seconde forme : « c’est ouverte ». Et pourtant, elle est aussi fausse que la RDC est indépendante le 30 juin 1950 ! Pourquoi ? Répondez à cette question : quel est le sujet du verbe « ouverte » ? Si vous répondez que c’est « la porte », sachez que vous n’avez pas la bonne information. Car, le sujet de ce verbe est « c’ », qui a remplacé le sujet originel « la porte ». Voilà donc pourquoi on ne doit pas répondre « c’est ouverte », mais plutôt « c’est ouvert ». Kléber Kungu

Francophonie : Tire-bouchon, décapsulateur ou décapsuleur ?

Tire-bouchon, décapsulateur ou décapsuleur ? « Barman, tire-bouchon !» ou parfois « Décapsulateur ! ». Certains vont plus loin, parfois pour faire rire, « zibulateur ! ». Lorsque des gens s’attablent pour prendre un verre de bière ou de la boisson sucrée, on les entend réclamer cet instrument qui sert à enlever le bouchon ou les capsules des bouteilles pour leur permettre d’en ingurgiter le contenu. Quel est alors le mot juste ? Deux des quatre appellations sont valables, mais à condition de savoir à quelle circonstance (quelle sorte de boisson) utiliser. Le mot le plus utilisé par nous est tire-bouchon. Malheureusement à tort. Pourquoi ? Consultons la définition du mot tire-bouchon dans Le Nouveau Petit Robert qui va nous répondre. Le tire-bouchon (en deux mots) ou le tirebouchon (en un seul mot) est un instrument formé d’une hélice de métal et d’un manche, qu’on enfonce en tournant dans le bouchon d’une bouteille pour le tirer. Vous avez la réponse ? Pas encore ? On ne peut utiliser ce mot que lorsqu’on doit ouvrir une bouteille fermée au moyen d’un bouchon, et non au moyen d’une capsule. Alors que le plus souvent, nous l’utilisons pour ouvrir des bouteilles capsulées… Dans ce cas, nous devrons utiliser le mot « décapsuleur » qui est un ouvre-bouteille qui fait levier, pour enlever les capsules au moyen desquelles sont fermées la plupart des bouteilles des bières que nous avons l’habitude de consommer. Kléber Kungu

lundi 29 octobre 2012

Vodacom, Airtel, Oasis et Africel interdits d’exploiter la technologie 3G

Le tribunal de commerce de Kinshasa en a décidé Vodacom, Airtel, Oasis et Africel interdits d’exploiter la technologie 3G Dans son arrêt prononcé vendredi 26 octobre, le tribunal de commerce de Kinshasa a demandé à Vodacom Congo, Airtel, Oasis [actuel Tigo qui continue à travailler sous la licence d’exploitation Oasis] et Africel de suspendre l’exploitation de l’Internet 3G sur la fréquence 2100 Mhz. Le tribunal de commerce a décidé que seule, Netherland British company (NBC), une société de droit congolais, a le droit d’exploiter cette technologie. La NBC a accusé, au Tribunal de commerce, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTC) d’avoir illégalement attribué sa fréquence d’exploitation 3G aux entreprises de téléphonie mobile opérant en République démocratique du Congo (RDC), citant notamment Vodacom, Oasis, Airtel et Africel. Pour la chargée des Affaires juridiques de Vodacom Congo, l’Etat qui leur a attribué cette fréquence doit leur permettre d’en jouir paisiblement. Elle dit tout de même attendre que le greffier saisisse officiellement son entreprise pour qu’ils sachent à quoi s’en tenir. Pour leur part, les avocats d’Airtel Congo qualifient ce jugement d’un frein au développement puisqu’ « il va préjudicier des milliers d’utilisateurs de l’internet 3 G en RDC ». Les avocats de NBC, cette entreprise qui émet et distribue des signaux visuels, par réseaux hertziens de télédistribution, estiment qu’elle a obtenu depuis 2004 une autorisation d’exploitation du ministère des Postes, téléphones et télécommunications pour une durée de dix ans mais a été surpris de constater qu’elle n’était plus seule sur ladite fréquence. La troisième génération (3G) désigne une génération de normes de téléphonie mobile, représentée principalement par les normes Universal Mobile Telecommunications System (UMTS) et CDMA2000, permettant des débits bien plus rapides (de 2 à 42 Mb/s prévus à maturité du réseau) qu’avec la génération précédente, par exemple le GSM. Kléber Kungu

Uvira : des rebelles burundais incendient 300 maisons dans 10 villages

Sud-Kivu Uvira : des rebelles burundais incendient 300 maisons dans 10 villages Des rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL) ont incendié le week-end dernier trois cents habitations construites en pailles dans dix villages des hauts plateaux d’Uvira au Sud-Kivu. Au cours de cette expédition punitive, rapporte le chef de groupement de Bijombo, Dete Amisi, cité par radiookapi.net, sept civils ont été tués dont cinq femmes au cours de cette incursion. C’est en pleine journée que l’incursion des rebelles burundais a eu lieu dans le village de Masango. Ils protestaient contre la capture la semaine dernière de leurs éléments par un groupe d’autodéfense populaire locale. Ces assaillants sont venus de Mushule et de la forêt d’Itombwe. Ils ont mis le feu sur les maisons, sur les objets ménagers et les ustensiles de cuisine, avant d’emporter quatre vaches dans leur fuite vers le village Ruhuha, situé sur la chaine de Mitumba. En raison de cette expédition, près de trois mille personnes auraient fui vers d’autres villages plus sécurisés notamment Mukara, Katanga et Bikinga. Pour cette raison, Dete Amisi sollicite le déploiement des militaires dans la région pour rassurer le retour des déplacés dans leurs villages respectifs. Le commandant FARDC du 1111e régiment dit avoir déployé ses troupes à Rubarati, un autre village de moyens plateaux où s’est repliés le groupe d’autodéfense populaire. Depuis longtemps, cette région fait l’objet de différentes incursions des rebelles burundais ainsi des militaires du Burundais. En début du mois d’octobre, le commandant des Forces armées de la RDC (FARDC) chargé des opérations militaires au Sud-Kivu, le colonel Delphin Kahimbi, avait démenti la présence de l’armée burundaise sur le sol congolais. C’était à l’issue d’une mission effectuée à Uvira, consistant à vérifier des rumeurs faisant état de l’infiltration d’un grand nombre de militaires burundais entrés illégalement sur le territoire congolais pour traquer les rebelles des Forces nationales de libération du Burundi (FNL). Et pourtant, quelques jours auparavant, la population de Kimuka à 30 kilomètres de Sange dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu avait affirmé que des militaires burundais avaient traversé la frontière congolaise dans la nuit de mercredi 3 à jeudi 4 octobre vers 17 heures locales. Le colonel Kahimbi a parlé des équipes de renseignement congolaises qui étaient au sein des unités burundaises pour faciliter la coordination entre la RDC et le Burundi. Cependant, une équipe de l’armée burundaise était tombée dans une embuscade jeudi 4 octobre à Uvira, faisant deux morts dont un officier burundais. Les FARDC avaient capturé trois des assaillants. Le commandant des FARDC avait affirmé que cette embuscade visait ces équipes de renseignements parce qu’ils étaient tombés sur le lieu où les munitions et les armes des assaillants étaient cachées. La RDC et le Burundi avaient signé à Nairobi au Kenya un mécanisme de vérification conjointe de renseignements à leur frontière commune. Vers fin août dernier, les Forces armées de la RDC (FARDC) avaient capturé deux rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL) et deux armes AK 47, dans la nuit de dimanche 19 août, au cours d’une attaque dans les moyens plateaux de Muramvya, surplombant la cité d’Uvira (Sud-Kivu). Les militaires, en patrouille, avaient surpris ces rebelles cantonnés dans un campement de fortune qu’ils avaient établi sur les plateaux de Muramvya. Le lieutenant-colonel Omari du 1011ème bataillon avait affirmé que deux assaillants capturés au cours de cet assaut allaient être transférés au secteur opérationnel des FARDC d’Uvira. Le même dimanche, les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) avaient tué, par balle, deux femmes commerçantes et blessé trois autres dans le village d’Igogwe, à 12 heures de marche de Lemera, en territoire d’Uvira. Selon la société civile locale, ces marchands se rendaient au marché de Rubanga, en provenance du haut plateau. Kléber Kungu

Le cardinal Monsengwo conduira une délégation synodale en Syrie

Après une brillante prestation au Synode à Romme Le cardinal Monsengwo conduira une délégation synodale en Syrie Il a fallu que Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya préside le Synode pour la Nouvelle évangélisation à Rome ces trois dernières semaines, pour que la cote du cardinal-archevêque de Kinshasa grimpe à Rome. Comme pour couronner tout cela, le voici désigné par le pape Benoît XVI pour mener la délégation synodale qui se rendra en Syrie, selon le site lavie.fr. S'il est un cardinal qui monte actuellement en popularité, c'est bien Mgr Laurent Monsengwo. L'archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, tout juste sorti du synode des évêques pour la nouvelle évangélisation qu'il a présidé, se voit confier par Benoît XVI la délicate mission qui verra plusieurs évêques se rendre en Syrie afin de porter aux Syriens l'affection, la préoccupation et la volonté d'implication dans la recherche d'une solution globale du pape. Mais surtout le message de paix et de réconciliation aussi bien du Souverain pontife. Depuis plusieurs années, Mgr Monsengwo apparaît comme un des poids lourds de l'Eglise catholique en Afrique. Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya sera donc aux côtés du Pape Benoît XVI dans la délégation du Synode des évêques catholiques qui se rendra « dans les prochains jours » en Syrie. Outre Laurent Monsengwo pour l’Afrique, la délégation est composée de quatre autres pères synodaux de quatre continents: le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (Europe), le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York (Etats-Unis), Mgr Fabio Suescun Mutis, Ordinaire militaire (Colombie), Mgr Joseph Nguyen Nang, évêque de Phat Diem (Vietnam). Pas « de simples spectateurs » « Nous ne pouvons être de simples spectateurs d’une tragédie comme celle qui a lieu actuellement en Syrie. Certaines interventions entendues en salle en sont la preuve. Convaincus que la résolution de la crise ne peut être que politique et pensant aux souffrances immenses de la population, au sort des déplacés ainsi qu’à l’avenir de cette nation, un certain nombre d’entre nous ont suggéré que notre assemblée synodale puisse exprimer sa solidarité », a expliqué le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone à l’occasion de la 14ème congrégation du Synode des évêques, le 16 octobre. C’est la raison pour laquelle, a-t-il souligné, le Pape Benoit XVI a « décidé qu’une délégation se rendrait dans les prochains jours à Damas pour exprimer à toute la population, en son nom et au nom de tous les pères synodaux, la solidarité fraternelle - avec une contribution personnelle des Pères synodaux et du Saint-Siège -, la proximité spirituelle aux chrétiens syriens, les encouragements à ceux qui sont engagés pour chercher un accord respectueux des droits et des devoirs de tous, en étant particulièrement attentifs à ce qui est prévu par le droit humanitaire ». Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire pour les Rapports avec les Etats de la Secrétairerie d’Etat, et Mgr Alberto Ortega, Official de la Secrétairerie d’Etat, font aussi partie de la délégation. « C'est la première fois que le pape et le Synode ensemble envoient une délégation aussi distinguée et importante pour soulager les souffrances d'une population en proie aux violences, et favoriser, au nom de la raison et de la compassion, le retour à la paix », a commenté la Cenco. « A Damas, ils ne pourront voir que les officiels qui sont, bon gré mal gré, du côté du régime. Le message risque d'être utilisé par Assad [président syrien]. S'ils allaient aussi dans les camps de réfugiés en Jordanie et en Turquie, alors, ce serait vraiment la solidarité avec tout le peuple syrien », selon le père jésuite italien Paolo Dall'Oglio. Longtemps établi en Syrie « pour promouvoir le dialogue islamo-chrétien », Damas l’a « expulsé pour sa condamnation des exactions du régime ». Une communauté de 5% de chrétiens La communauté chrétienne en Syrie qui représente 5 % de la population syrienne et 10 % de la population d'Alep (théâtre au nord du pays d'une bataille acharnée depuis trois mois). Né en 1939 à Mongobele, le jeune Laurent Monsengwo est ordonné prêtre à l'âge de 24 ans dans ce qui est encore le Congo belge colonisé par nos voisins d'outre-quiévrain. Etudiant brillant spécialisé très tôt en exégèse biblique (premier Africain à être diplômé de l'Université biblique pontificale de Rome en 1970), parlant quatorze langues, compositeur à ses heures, il occupe assez vite des fonctions au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo en tant que secrétaire entre 1970 et 1975, sous la dictature de Mobutu dont il devient une des grandes figures d'opposition. Comme il le dira plus tard: "Lorsque j’étais encore archevêque de Kisangani, ma maison fut bombardée pendant dix heures et c’est ma personne qui était visée. Mobutu voulait avoir le pouvoir souverain sur tout le monde, et que tout le monde se plie à ses desiderata. Il était parvenu à réduire la résistance de tout le monde. Il lui manquait la résistance de l’Eglise catholique". Nommé évêque auxiliaire d'Inongo, son diocèse d'origine, en 1980 par Jean-Paul II, il est élu président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (ex-Zaïre) (Cenco) en 1984, alors qu'il est toujours auxiliaire dans le diocèse de Kisangani. Il restera président jusqu'en 1992. C’est en 1988 que sa nomination comme archevêque titulaire de Kisangani interviendra. C'est vers lui que la société civile se tourne pour la transition démocratique: avec l'accord de Rome, il deviendra en 1991 le président de la Conférence nationale souveraine puis du Haut conseil de la République, qui devait permettre la transition pacifique du Zaïre vers la démocratie. Il subit durant ces années-là de nombreuses critiques: entre les partisans de Mobutu et les partisans de l'opposant Etienne Tshisekedi, il cherche à trouver une voie médiane, qui permette à la future République démocratique du Congo d'aller réellement de l'avant. Il ne va pas cesser, sous Kabila père comme sous Kabila fils, de se montrer aussi critique sur la gestion de la res publica. Ce qui, pour bien des observateurs avertis, le fait ressembler à Karol Wojtila, le futur Jean-Paul II, qui avait repéré très tôt Monsengwo. Inlassable critique de l’injustice, lors de la présidentielle et des législatives du 28 novembre 2011, Mgr Monsengwo, créé cardinal par le pape Benoît XVI, va aussi dénoncer les irrégularités qui avaient caractérisé ces scrutins. Le cardinal Monsengwo était invité par le pape à prêcher sa retraite de carême, ce qu'avant lui un seul Africain avait fait. En juillet, on apprend que son nom est parmi ceux des trois présidents délégués du Synode des évêques pour la nouvelle évangélisation. Puis, la semaine dernière, qu'il conduira la délégation épiscopale voulue par Benoît XVI en Syrie. Une confirmation du rôle essentiel qu'il semble appeler à jouer désormais dans l'Eglise. Le Pape Benoît XVI a lancé mardi 9 octobre le synode consacré à la nouvelle évangélisation par un appel au sursaut spirituel. Confesser Dieu quel que soit le risque, rompre avec la tiédeur, répandre la foi comme un feu, le Souverain pontife a rappelé les lignes maîtresses de l’Eglise. Le rapporteur général du Synode, le cardinal américain Donald Wuerl, s'est livré à un réquisitoire sévère contre le "tsunami" de la sécularisation. Jusqu'au 28 octobre se retrouvent au Vatican 262 “pères synodaux” venus des cinq continents pour un synode consacré à la Nouvelle évangélisation, représentant plus d'une centaine de pays, ainsi que des invités des Eglises chrétiennes non catholiques. Ils sont accompagnés de quarante-cinq experts et quarante-neuf auditeurs “hommes et femmes”, choisis parmi les spécialistes et personnes engagées dans l’évangélisation”, selon les mots mêmes du pape. Dans son homélie d'ouverture, Benoît XVI a rappelé la nature de la nouvelle évangélisation, qui est, selon lui, “orientée principalement vers les personnes qui, tout en étant baptisées, se sont éloignées de l’Église, et vivent sans se référer à la pratique chrétienne». Le pape la distingue de la « mission » visant des personnes qui n'ont jamais été christianisées. La nouvelle évangélisation est la volonté de faire revenir à la foi d'anciens chrétiens, un phénomène qui correspond à l'expérience des « recommençants ». Les faire revenir ? Oui, mais pour un enjeu radical existentiel. C'est sous le signe du sursaut spirituel que le pape a placé le synode. Prenant la parole lors de la première session, le lundi 8 octobre, Benoît XVI a évoqué l'image du feu pour exprimer la foi qui se répand : « Le chrétien ne doit jamais être tiède. L'Apocalypse nous dit que c'est le plus grand danger du chrétien : qu'il ne dise pas non, mais un oui très tiède. Cette tiédeur discrédite vraiment le christianisme. La foi doit devenir en nous une flamme d'amour, une flamme qui incendie ce que je suis et devienne la grande passion de mon être, et qui incendie mon prochain. » Le cardinal Monsengwo et ses pairs ont une mission délicate dans un pays déchiré par une guerre très meurtrière ayant fait, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, OSDH, plus de 35 000 morts en 19 mois et ont poussé des centaines de milliers de personnes à fuir dans les pays voisins. Forces gouvernementales et rebelles se livrent des combats acharnés en de nombreux points du pays depuis qu’un soulèvement populaire contre le régime de Bachar al-Assad lancé le 15 mars 2011 s’est transformé en insurrection armée face à la répression. Et en dépit de nombreuses médiations internationales, dont celles des émissaires onusiens, d’abord de l’ancien secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, ensuite de l’envoyé de l’Onu et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, les affrontements ne baissent pas d’intensité sous le regard impuissant de la communauté internationale, indécise. Kléber Kungu

Francophonie: Parasoleil, parasol ou parapluie?

Parasoleil, parasol ou parapluie? Lorsqu’il pleut ou qu’il fait chaud, plusieurs personnes aiment se munir d’un instrument pour se protéger des rayons solaires ou de la pluie. Comment s’appelle cet instrument ? Réponse : parapluie, ou parasol que bien des Congolais appellent - à tort – parasoleil, qui n’existe que dans la tête de mes compatriotes. Alors, quelle est la différence entre un parasol et un parapluie, c’est-à-dire, quand peut-on utiliser le mot parasol ou parapluie? Avant de répondre à cette question, je précise que « parapluie », quoique comportant le mot pluie, est…masculin ! Certaines personnes répondraient que le parapluie est fait pour se protéger contre la pluie, tandis que le parasol sert à se protéger des rayons du soleil. Mais la différence majeure entre les deux objets tient à la présence ou non de fer. L’armature du parapluie ne doit en aucun cas être fabriquée en fer, sous peine d’attirer sur soi la foudre destructrice ! On peut aussi parler de l’ombrelle qui est conçue sur le même système que le parapluie. L’ombrelle est en tissu léger et fin, souvent en dentelle. Elle était utilisée pour préserver le teint blanc des aristocrates lors des promenades estivales. Le parasol et l’ombrelle ne sont pas forcément étanches et ne protègent généralement que du soleil. Un parapluie est un dispositif, portable et se repliant, permettant de se protéger de la pluie. Kléber Kungu

Le Dr Mukwege se trouve en sécurité au Burundi

Après avoir été évacué d’urgence Le Dr Mukwege se trouve en sécurité au Burundi * Il pourrait se rendre par la suite en Belgique Le gynécologue Denis Mukwege, victime jeudi soir à son domicile de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC) d'une attaque menée par cinq hommes armés qui ont tué son gardien, se trouve actuellement au Burundi. Toutes les dispositions sont prises pour l'accueillir en Belgique, selon l’agence belge d’informations, citant le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders. Après avoir échappé de justesse à une tentative d’assassinant jeudi 25 octobre soir dans son domicile à Bukavu, à son retour de Bruxelles où il avait participé mardi à une conférence de la Fondation Roi Baudouin, le Dr Denis Mukwege, a été évacué samedi 27 octobre pour Bujumbura, capitale du Burundi. "Il a quitté l'est (de la RDC) et se trouve à Bujumbura (la capitale burundaise) avec son épouse et ses deux filles. Il est en compagnie de notre ambassadeur" au Burundi, Jozef Smets, a affirmé Didier Reynders à l'agence BELGA après une conversation téléphonique en matinée avec le Dr Mukwege. Lors de cette tentative, un gardien a été tué. Le gynécologue en était sorti indemne bien que psychologiquement affecté. Ce médecin dirige l'hôpital et la fondation Panzi, créés pour venir en aide aux femmes victimes de viols et autres pathologies gynécologiques de la part des groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par certains soldats de l'armée dans l'est de la RDC. "Il n'est pas exclu qu'il vienne en Belgique", a ajouté Didier Reynders, expliquant que son département se chargeait de régler les problèmes administratifs "pour l'accueillir dans les meilleures conditions", afin de lui permettre " « de se mettre à l’abri » et de se reconstruire". Le Dr Mukwege s’est en effet dit « très choqué » par cette tentative d’assassinat qui l’a visé directement, pour des raisons qu’il ignore, et commise par quatre ou cinq agresseurs, a souligné le chef de la diplomatie belge. M. Reynders a ajouté que l’ambassade de Belgique en RDC allait « suivre de près l’enquête » réclamée auprès des autorités congolaises (le gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon et le gouverneur du Sud-Kivu, Marcellin Tshisambo). La Belgique a aussi demandé à la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) d’assurer la protection de l’hôpital de Panzi et de son personnel, pour en garantir le fonctionnement même après le départ du Dr Mukwege, a ajouté le ministre. A l’initiative du ministre de la Coopération au développement, Paul Magnette, une contribution de 170 000 euros a été prévue cette année pour l’hôpital de Panzi, un effort qui s’ajoute aux dix millions d’euros fournis au « Plan de stabilisation et reconstruction de l’est de la RDC (Starec) » créé par l’Onu, la communauté internationale et le gouvernement. Des ONG réclament sa protection Entre temps, un groupe d'organisations non gouvernementales (ONG) a demandé samedi 27 octobre aux autorités congolaises de protéger le gynécologue Denis Mukwege, plusieurs fois pressenti pour le Prix Nobel de la paix. "La Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit appelle le gouvernement" congolais à "prendre des mesures immédiates pour protéger le docteur Mukwege et sa famille", demande ce mouvement, dans un communiqué. La société civile du Sud-Kivu prépare une journée "ville morte", mercredi 31 octobre, pour protester contre la tentative d'assassinat du Dr Mukwege et l'insécurité à Bukavu où l'on a recensé au moins quatre assassinats ces derniers jours. L’hôpital général de référence de Panzi, à Bukavu, soigne chaque année environ 3 000 femmes victimes de violences sexuelles. Et depuis janvier de cette année, l’hôpital vient d’accueillir près de 1 800 femmes violées, dont 220, rien que pour le seul mois d’octobre. Ses activités lui ont valu plusieurs nominations pour le prix Nobel de la paix et il a notamment reçu le prix de l'Onu pour les droits humains. Le Dr Denis Mukwege est membre fondateur du comité consultatif de la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit qui, depuis son lancement en mai 2012, a réuni des centaines d'organisations à travers le monde. Les membres de la Campagne craignent que la "tentative d’assassinat" de jeudi "puisse avoir un lien avec les activités du Dr Mukwege qui, en septembre, avait soutenu le plaidoyer pour la Campagne à l’Onu où il a mis en lumière la montée des viols et de la violence fondée sur le genre dans l’Est", indique le texte. Vendredi 26 octobre, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, avait appelé "les autorités congolaises à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité du Dr Mukwege, pour rapidement présenter les auteurs de cette attaque à la justice". L’absence de ce gynécologue à Bukavu, même pendant quelques semaines, constitue un coup dur pour les milliers de patientes qui ne retrouvent le sourire de la vie que grâce aux services qu’elles reçoivent du numéro un de la fondation Panzi. La place du Dr Denis Mukwege n’est nulle part ailleurs qu’auprès de ses patientes, à l’hôpital de Panzi. Aussi Kinshasa doit relever le défi de sa protection ainsi que celle de sa famille. Kléber Kungu

samedi 27 octobre 2012

Francophonie : « Veuillez remplacer cette bière à la place du vin rouge »

« Veuillez remplacer cette bière à la place du vin rouge » « Veuillez remplacer cette bière à la place du vin rouge ». Tentées par le diable des fautes, il y a des personnes qui, croyant s’être bien exprimées, ont l’habitude de commettre cette faute. Et pourtant, il suffit d’un peu de lucidité pour éviter cette faute dont l’évidence est comme une touffe de cheveux noirs sur une tête chauve. Lorsqu’on veut remplacer quelque chose, souvent on le met à la place d’une autre chose. Alors pourquoi répéter les mots de même racine : « remplacer » et « place » ? Aussi faut-il dire, soit : « Veuillez remplacer cette bière par le vin rouge », soit « veuillez mettre cette bière à la place du vin rouge ». Kléber Kungu

Qui en veut au Dr Denis Mukwege ?

Tentative d’assassinat du directeur de l’hôpital de Panzi Qui en veut au Dr Denis Mukwege ?
Dans la soirée du 25 octobre vers 19h00, cinq hommes armés et en tenue civile s’introduisent dans la maison du Dr Denis Mukwege à Bukavu. Armes à la main, ils obligent deux des filles du Dr Mukwege et leur amie qui était avec elles, à garder silence jusqu’au retour de leur papa qui vient de sortir pour accompagner les visiteurs. Aussitôt de retour, soit une demi-heure plus tard, c’est l’un des hommes armés qui ouvre la porte, les sentinelles étant déjà maitrisées. Les bandits vont ensuite forcer le médecin à sortir du véhicule. Le domestique en service qui n’est pas maitrisé, Joseph Bizimana, par ces bandits accourt en criant pour tenter d’alerter les voisins. Il est abattu à bout portant par ces hommes armés qui se mettent à tirer d’autres balles. Le Dr Mukwege se jette au sol en évitant de justesse ces balles. Les bandits vont alors s’enfuir à bord du véhicule du Dr Mukwege, avant de l’abandonner très loin de sa résidence. Le Dr Denis Mukwege vient ainsi d’échapper de justesse à une deuxième tentative d’assassinat après celle d’il y a 16 ans… C’est avec beaucoup de peine, de compassion, de tristesse, de remords que beaucoup de Congolais ont suivi ce qui venait d’arriver au gynécologue de renommée internationale. Il a fallu qu’un de ses gardiens paie de sa vie pour que celle du Dr Denis Mukwege soit sauve. Pour la deuxième fois, après une autre tentative d’assassinat 16 ans plus tôt. Qui en a voulu à cet homme qui a choisi, comme une petite poignée de ses collègues, de servir une catégorie spéciale de patientes : les victimes de violences sexuelles et pathologies gynécologiques ? Pourquoi ? Qu’en était-il advenu aux nombreuses femmes si celui qui leur rend encore la joie de vivre venait de les quitter brutalement ? Le gynécologue congolais réputé Denis Mukwege, mondialement reconnu pour son aide aux femmes violées a failli passer de vie à trépas la nuit de jeudi 25 octobre n’eût été l’intervention de Dieu. Trois questions fondamentales restent collées sur les lèvres de bien de ses Congolais : qui en veut à ce médecin qui ne fait que rendre service à des milliers de femmes victimes de violences et autres pathologies gynécologies ? Pourquoi ? Et si le plan machiavélique de cet escadron de la mort – cinq ou quatre en tout selon les sources - s’était concrétisé, que seraient devenues toutes ces milliers de femmes qui trouvent en Denis Mukwenge l’homme qui leur permet de trouver encore les raisons de continuer de vivre ? Si Dr Denis Mukwege est sorti indemne de cette tentative, son moral est cependant fortement ébranlé. Soucieux de se poser sans doute les mêmes questions. C’est pour cette raison, avons-nous appris, que le médecin a préféré rester chez lui, « abandonnant » vendredi 26 octobre, ses patients, préférant réfléchir sur ce qui lui était arrivé. Pour quel motif des malfrats doivent-ils chercher à éliminer un homme qui a décidé de secourir celles de ses compatriotes qui sont violées par leurs propres frères et d’autres rebelles étrangers ? Est-ce pour des raisons financières ? Avaient-ils besoin de l’argent ? Pas certain. Est-ce M. Mukwege attire beaucoup de haine en raison de son statut d’interlocuteur valable de la communauté internationale dans tout ce qui se passe dans cette région ? Ou voulaient-ils tout simplement mettre fin à la fin du directeur de l’hôpital de Panzi ? Ont-ils opéré de leur propre chef ou avaient-ils reçu l’ordre d’une autre personne ? Si oui, qui et pour quel motif ce commanditaire en voulait à la vie de ce médecin, l’un des rares que compte la RDC, dans un milieu traînant la mauvaise réputation de se singulariser par des viols ? Est-ce en représailles au dernier discours que le fondateur de la Fondation Panzi a tenu le 25 septembre au siège des Nations unies (voir ce discours) ? Dans un discours plaidoyer, le docteur Denis Mukwege a sollicité une action urgente auprès de l’Onu pour arrêter et traduire en justice tous les responsables des crimes internationaux commis en République démocratique du Congo (RDC). Si le plan machiavélique des bandits avait réussi, que seraient devenues aujourd’hui les milliers de femmes violées qui ont trouvé en Denis Mukwege plus qu’un médecin, un sauveur ? Comme des enfants dont on aurait enlevé le papa, les femmes de Panzi, orphelines de leur Mukwege, seraient plongées dans la désolation la plus totale. Ces femmes qui, en raison de l’opprobre subi par le viol, n’ont plus trouvé de raison de continuer de vivre. 1 961 femmes victimes de violences sexuelles en 10 mois Lorsque nous avons posé la question à la chargée de la communication des médias de l’hôpital général de référence de Panzi, Colette Salima, pour connaître l’effectif actuel des femmes victimes de violences sexuelles et pathologies gynécologiques, elle nous a répondu que le nombre va croissant chaque jour. Aussi, à ce jour, le nombre de patientes internées à l’HGR de Panzi s’élève à …1 961, dont 1 741 durant les neuf premiers mois de cette année et 220 pour le seul mois d’octobre. Soit une moyenne d’environ 20 femmes violées par mois. Triste record ! Cependant, selon la même source, il y a environ entre 56 et 57% des femmes victimes de violences sexuelles contre 44 et 43% pour celles victimes de pathologies gynécologiques. Plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de la paix, le docteur Denis Makwege, 57 ans, a créé l'hôpital et la fondation Panzi, à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, pour venir en aide aux milliers de femmes violées dans l'est de la RDC par des groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par certains soldats de l'armée. Il voyage régulièrement pour expliquer le calvaire de ces victimes. Lui et son équipe ont soigné plus de 30.000 victimes de viols, ces 10 dernières années. Chaque année, le programme de lutte contre les violences sexuelles, le plus important de l'hôpital, reçoit 3 000 femmes. Ce projet est financé à hauteur de 1,2 million d'euros par an. Les fonds proviennent de PMU, un organisme religieux suédois et surtout de la Commission européenne, qui donne environ 900.000 euros, selon Ephrem Bisimwa. Les activités du gynécologue lui ont valu plusieurs nominations pour le prix Nobel de la paix. Il a notamment reçu le prix de l'Onu pour les droits humains et le prix du roi Baudouin pour le développement international. Condamnations, soutien, solidarité et sympathies Au lendemain de cette tentative, plusieurs personnalités du monde politique et scientifique ont élevé leur voix pour condamner cet acte odieux perpétué contre un homme qui sauve la vie de beaucoup de femmes en détresse. Plusieurs messages de soutien, de solidarité et de sympathie ne cessent de parvenir au docteur Denis Mukwege et son équipe. A Bruxelles, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a condamné l'attaque qu'il a apprise "avec horreur". "La violence sexuelle est inacceptable. Le fait que par cette attaque, on ait tenté de bâillonner ce médecin afin que les auteurs puissent continuer sans être dérangés à terroriser la population ne peut pas non plus être toléré", affirme le ministre belge dans un communiqué. Aussi le chef de la diplomatie belge a-t-il appelé "les autorités congolaises à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité du Dr Mukwege, pour rapidement présenter les auteurs de cette attaque à la justice et à ne pas fermer les yeux face à l'indicible souffrance de la population". "Cette attaque montre à nouveau combien il est urgent que l'état de droit soit restauré dans l'est de la RDC", a-t-il conclu. La lauréate du prix Nobel de la paix Leymah Gbowee a, quant à elle, déclaré : « le docteur Mukwege incarne la force des femmes congolaises qui ne cèdent jamais face à cette violence gratuite. Je m'associe à la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit, et à d'autres, pour appeler la République démocratique du Congo à traduire les auteurs de cette attaque devant la justice. » « La tentative d'assassinat sur le docteur Mukwege et le meurtre de son garde de sécurité soulignent une fois encore le caractère gravissime de la situation dans l'Est du Congo. L'un des plus grands hommes au monde a failli être assassiné ce soir. Nous ne pouvons pas laisser cela continuer » s'est indignée Eve Ensler, auteure dramatique, fondatrice de V-Day et membre de la Campagne. La Fondation Roi Baudouin a appelé directement à la protection du docteur Mukwege. « La Fondation Roi Baudouin a appris avec effroi la tentative d’assassinat jeudi soir sur la personne du Dr Denis Mukwege, lauréat 2011 du Prix Roi Baudouin », a fait savoir l'organisation par un communiqué. « Plus que jamais, le Dr Denis Mukwege a besoin de protection. La Fondation en appelle à la responsabilité des autorités congolaises et des partenaires internationaux de la RDC pour garantir la sécurité du Dr Mukwege et de sa famille », a également déclaré la Fondation dans ce même communiqué. Que dire de ces témoignages de soutien, de solidarité et de sympathie de la part de ces femmes violées avec lesquelles le gynécologue a formé la famille ? « Beaucoup de témoignages de solidarité ce matin, son habitation est prise d'assaut, tout Bukavu semble s' y être donné rendez-vous, j' y ai rencontré des patientes de l'hôpital qui ont marché jusque chez lui me disant qu'elles allaient elles-mêmes assurer sa sécurité, d'autres par terre en larmes, moment d'émotions intenses, un grand homme notre docteur! Je suis très en colère contre la Monusco, nous sommes voisins de leur quartier général...lorsque nous les avons appelés et qu'ils ont su qu'il s'agissait de Dr Mukwege, on nous a conseillé d'appeler la police congolaise !!!!!" » a déclaré Christine Deschryver sur sa page Facebook. Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le docteur Denis Mukwege et sa famille auraient été évacués par un avion de la Monusco pour une destination non précise. Qui est Denis Mukwege Fils d'un pasteur protestant, Denis Mukwege va décrocher son diplôme de médecin en 1983 à la faculté de médecine au Burundi où il va s’inscrire en 1976, après deux années passées à l'Unikin à la faculté de polytechnique, des études primaires à l'Athénée royal de Bukavu et secondaires à l'institut Bwindi de Bukavu où il obtient un diplôme en biochimie en 1974. Son diplôme de médecin en poche en 1983, il fera ses premiers pas professionnels à l'hôpital de Lémera au sud de Bukavu. En 1984, il obtint une bourse pour se spécialiser en gynécologie à l'université d'Angers en France. Malgré un travail bien rémunéré en France, en 1989, il choisit de retourner au pays pour s'occuper de l'hôpital de Lemera dont il devint médecin directeur. Le salaire de misère ne l’empêche pas d’y passer des années heureuses où il aide de milliers de femmes stériles à connaître la joie de la maternité (pour l'anecdote, en reconnaissance de son art, des centaines de femmes ont donné à leurs enfants le prénom de Denis). Cette période heureuse sera brutalement interrompue avec l'arrivée de la première guerre de libération en 1996 où l'hôpital sera sauvagement détruit. Plusieurs malades et infirmiers seront sauvagement tués, le Dr Denis Mukwege s'en sortira miraculeusement. Il va se réfugier à Nairobi, avant de retourner dans son pays. Avec l'aide du PMU (organisme caritatif suédois), il y fonde l'hôpital de Panzi où il va découvrir une pathologie nouvelle qui va profondément marquer le restant de sa carrière : la destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes. Il fait connaître au monde la barbarie sexuelle dont les femmes sont victimes à l'Est du Congo où le viol collectif est utilisé comme arme de guerre. Pour faire face à cette épidémie volontaire, Il s'est spécialisé dans la prise en charge des femmes victimes de viols collectifs. Cette prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles est holistique. Elle concerne les domaines tant physique, psychique, économique que juridique. Sur le plan médical, il est reconnu comme l'un des spécialistes mondiaux du traitement des fistules. C'est à ce titre qu'il a reçu un doctorat honoris causa de l'université d'Umea (Suède) en octobre 2010. Au cours de la même année, il a reçu la médaille Valemeberg de l'université du Michigan. Le Dr Denis Mukwege a reçu de nombreux prix pour récompenser son service extraordinaire, son dévouement et son engagement pour l’humanité, spécialement pour les femmes violées de l’Est de la RDC. En 2008, l’Onu lui octroie le prix Olof Palme et le prix des droits de l'homme. En 2009, il a obtenu le prix français de droit de l'homme. Il a aussi été fait chevalier de la Légion d'honneur française. Dans la même année, il sera élu Africain de l'année par une association de presse africaine. En 2010, il a obtenu le prix Van Goedart en Hollande. En Belgique en 2011, il a reçu successivement trois prix : le prix Jean-Rey, le prix Roi Baudouin et le prix de paix de la ville d'Ypres lui sera remis en novembre 2011. Il a également reçu le prix Clinton Global Citizen…. Donc, devant ce tableau éloquent sur la vie de cet illustre médecin, Denis Mukwege n’est pas n’importe qui. En un mot comme en mille, il est la fierté de la RDC. Pour cela, les autorités congolaise ont l’obligation d’assurer protection à lui-même et à sa famille. Kléber Kungu

jeudi 25 octobre 2012

Vedaste Banguwiha arrêté par Interpol

Suspect du génocide rwandais recherché depuis 18 ans Vedaste Banguwiha arrêté par Interpol Interpol a arrêté Vedaste Banguwiha, ancien haut représentant du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND). Il est accusé d’être impliqué dans le génocide rwandais de 1994. L’intéressé, qui était recherché par les autorités depuis 18 ans, a été capturé dans la province du Katanga, en République démocratique du Congo. Vedaste Banguwiha est un influent homme d’affaires avant et pendant le génocide rwandais. Il est soupçonné d’avoir importé et distribué les armes utilisées pour le massacre des Tutsis et Hutus modérés durant le génocide de 1994 et d’avoir incité les milices Interahamwe à installer un barrage dans l’ancienne ville de Cyangugu, devenue Rusizi, près de l’hôtel de Chutte, de manière à empêcher la fuite des civils tutsis et de les tuer. Des témoins l’accusent d’avoir facilité les activités des miliciens en leur fournissant le matériel et les moyens de transport nécessaires dont ils avaient besoin. Selon le quotidien rwandais New Times, le suspect aurait été arrêté dans le Katanga avant d’être transféré dans la capitale congolaise Kinshasa. Bien que les relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda se soient dernièrement altérées à la suite du soutien présumé en armes, en munitions et en hommes aux rebelles de l’Armée révolutionnaire du Congo (ARC), ex. M23, dont Les autorités de Kinshasa, des experts de l’Onu ainsi que certaines ONG ont toujours accusé Kigali – allégations que celui-ci a toujours rejetées en bloc – le procureur général a annoncé la présentation d’une demande d’extradition pour Banguwiha auprès des autorités judiciaires congolaises. A ce jour, Vedaste Banguwiha n’est pas le seul génocidaire présumé arrêté par les autorités congolaises. Jeudi 26 mai 2011, Bernard Munyagishari, soupçonné d'être l'un des principaux responsables du génocide d’avril à juillet 1994 au Rwanda, avait été arrêté Kachanga, au Nord-Kivu en République démocratique du Congo. Inculpé de génocide et de crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Bernard Munyagishari figure par ailleurs sur la liste des suspects recherchés par le département d'Etat américain, qui avait offert cinq millions de dollars pour sa capture. Kléber Kungu

TNT : la RDC pour la norme DVB-T2 ?

Migration vers la télévision numérique terrestre TNT : la RDC pour la norme DVB-T2 ? Alors que nous sommes à quelque deux ans de la fin de la télévision analogique pour celle numérique, le flou règne toujours sur la norme pour laquelle la RDC doit adopter. A en croire un site spécialisé en TNT, http://fr.dtvstatus.net/#Afrique, la RDC aurait opté pour la norme européenne DVB-T2 depuis le 25 novembre 2010. Ce qui signifie qu’il y a lieu de mettre en doute tous les discours tenus par ceux qui tiennent en main le dossier de la TNT en RDC. En effet, d’après ces personnes, c’est depuis 2008 que le train de la TNT congolaise est en marche, alors que la révélation de ce site donne la date du 25 novembre 2010, donc, deux ans plus tard. Question : où est la vérité? Cette année, Chinois, Congolais, Japonais, Sud-Africains, Américains… ne cessent de défiler aux ministères ayant en charge le dossier TNT en RDC (Postes, télécommunications, nouvelles technologies de l’information et de la communication et Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle citoyenneté) pour proposer leur norme. Le 25 juillet dernier, le ministre des Postes, télécommunications, nouvelles technologies de l’information et de la communication, Tryphon Kin-Kiey Mulumba avait reçu dans son cabinet de travail une délégation d’investisseurs congolais et chinois. Il s’est agi de la société de télédistribution satellitaire BTN SPRL composée d’AUFS, BRT Africa et Guangxie. Au menu de leur entretien, le passage de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre en RDC. Les investisseurs congolais et chinois ont proposé leur projet initié depuis quatre ans et qui consistait en la mise en place d’un bouquet de trente-six chaînes dont six locales, trois chinoises et vingt-sept autres piquées sur le satellite. Au terme de cet entretien, Kin-Kiey serait intéressé par l’offre des Chinois. A faire foi à cette information, nous pouvons conclure que la RDC est courtisée par les Chinois. Or, nos amis Chinois exploitent la norme DMB-T ou DTMB qui est 100% incompatible avec la norme DVB-T. Si le ministre congolais des PT-NTIC était tombé amoureux des charmes des Chinois, pourrait-on déduire qu’il n'est pas au courant de l’adoption de la norme DVB-T2 par son pays ? Entre temps, le ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle citoyenneté, Lambert Mende, paraît être charmé par les Européens. Vers fin mai de cette année, il avait reçu en audience deux diplomates européens, l’ambassadeur d’Italie à Kinshasa, Pio Mariani et le chef de la délégation de l’Union européenne en RDC, Jean-Michel Dumond. Le passage de la RDC à la TNT était au centre des échanges entre le ministre Mende et les deux diplomates européens. Le diplomate européen a montré à son interlocuteur l’importance et l’avantage d’opter pour la norme européenne, étant donné que les pays africains et la SADC (Communauté de développement des Etats de l’Afrique australe) avaient déjà jeté leur dévolu sur la DVB-T. Mais lorsque, dans une interview publiée le 25 avril 2012 sur les colonnes du Forum des As, le directeur de cabinet de Lambert Mende a déclaré que l'évolution de la télévision numérique terrestre est positive en RDC, que le gouvernement congolais a pris des dispositions pour sensibiliser la population sur cette mutation en vue d’éviter des mécontentements et que des équipes sont déjà formées pour faire face à ce nouveau programme et aux équipements à utiliser, nous pensons qu’il y a un peu de mensonge. « La campagne de sensibilisation avait déjà commencé à l'époque avec le ministre Lambert Mende qui avait reçu en son temps les opérateurs du secteur qui sont d'office des partenaires du Gouvernement. C'était une manière de les impliquer dans cette démarche étant donné que ce sont eux qui exploitent en premier lieu le secteur », a répondu Dieumerci Mutombo. En quoi l’information fournie aux professionnels des médias peut-elle être considérée comme étant une campagne de sensibilisation ? Nous parions mille contre un que pour dix Kinois que l’on peut interroger sur la TNT moins d’un Kinois sera capable de connaître ce que c’est la TNT, quels sont ses avantages. Même dans les milieux des professionnels des médias, un flou opaque entoure encore le dossier TNT. « Les équipes sont déjà formées pour faire face à ce nouveau programme et aux équipements à utiliser. Téléconsult qui est l'expert conseil du Gouvernement en matière du programme télévisuel a déjà formé des techniciens capables de répondre aux exigences de la nouvelle technologie », telle avait été la réponse du dircab de Lambert Mende à la question de savoir où on en était avec la formation du personnel pour faire face à ce nouveau mode technologique. Deux ministres pour deux normes ((DTMB/DVB-T2) ? A la lumière de ce qui précède, l’on découvre avec surprise que le langage des deux ministères qui gèrent le destin de la TNT en RDC met en vue deux normes : DTMB DVB-T. Pourquoi ? Peut-on déduire que, le langage diplomatique aidant, les deux personnalités refusent de dévoiler à leurs interlocuteurs le choix que leur pays – la RDC – a déjà fait sur la norme ? Et lorsqu’au cours d’un entretien avec M. Mawete, conseiller du gouvernement japonais, Kin-Kiey avait répondu que le projet japonais était le bienvenu, mais qu’il n’était pas le seul, dans la mesure où l’Europe proposait aussi sa technologie, peut-on croire qu’il voulait dire en termes voilés que la RDC avait déjà opté pour la norme européenne ? Le même Kin Kiey est aussi courtisé par le Japon avec son ISDBT. Au mois de juin dernier, des investisseurs sud-africains de Digital Migrations Solutions for Africa ont présenté à Kin-Kiey une offre en matière de migration vers la télévision numérique terrestre. Ces Sud-Africains ont proposé des partenariats avec les gouvernements, les acteurs industriels et les entreprises engagés dans la migration vers la TNT à travers la norme DVB-T2 avec trois avantages. Premièrement, elle permet à tous les ménages de se brancher sur la TNT à des frais très bas. Deuxièmement, elle n’exige du Gouvernement aucune dépense d’investissement pour réussir la transition vers la TNT. Troisièmement, elle offre l’avantage de ce que la délégation sud-africaine a appelé dividende numérique. Le passage de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre, permettra ainsi de libérer la bande des fréquences aujourd’hui encombrée par les chaînes de télévision émettant en système analogique. Centre d'émission TNT de Binza : 30 millions d'euros à l'Etat congolais Le ministre de la Communication de Côte d’Ivoire, Diakite Coty Souleïmane, qui a mis au profit sa participation au XIVe sommet de la Francophonie en visitant le Centre d’émission de Binza, a été informé par son homologue congolais, Lambert Mende, que c’est depuis deux ans que la RDC s’est lancée dans l’expérimentation de la migration vers le numérique. Et Angelo Parenti, le manager de la société qui en est le constructeur a ajouté qu’avec le centre d’émission de Binza, la RDC n’a pas besoin d’attendre 2015 pour faire son basculement vers le numérique. La technique n’attend que les différents textes devant accompagner cette mutation technologique. Et d’ajouter : « à partir du mois de janvier 2013, il nous faut 18 mois pour être prêt. On a 53 stations seulement ». Le centre d’émission de BINZA dont la visite a satisfait le Ministre de la Communication de Côte d’Ivoire notamment au vue des précautions prises en cas de panne électrique a coûté plus de 30 millions d’euro avec son école de formation et sa centrale électrique. A en croire les informations livrées par Parenti et le ministère des Médias, le Centre de Binza est doté de 12 émetteurs TNT pour 72 chaînes de télévision achetés avant que la RDC n’opte pour la DVB-T2. Ce qui voudrait dire que ces émetteurs acquis en 2008 ne sont plus adaptés à la norme DVB-T2. Dans ce cas, que faire ? Faudra-t-il débourser d’autres fonds pour acquérir les émetteurs compatibles ? Les normes : ATSC, DTMB, DVB-T/DVB-T2 et ISDB-T On utilise dans le monde quatre systèmes concurrents pour la retransmission terrestre de programmes de télévision numériques : ATSC, DTMB, DVB-T/DVB-T2 et ISDB-T Le système ISDB-T (Terrestrial Integrated Services Digital Broadcasting) de l'ARIB (Association of Radio Industries and Businesses) est devenu le standard japonais. SBTVD-T (Sistema Brasileiro de Televisão Digital Terrestre) est le système de télévision numérique terrestre au Brésil. SBTVD-T (ISDB-Tb) se base sur ISDB-T. La Chine (avec Hongkong et Macau) a choisi DMB-T/H (Digital Multimedia Broadcasting-Terrestrial/Handheld) comme la norme de télévision numérique. Maintenant connu sous le nom DTMB (Digital Terrestrial Multimedia Broadcast). Un système qui utilise une modulation 8-VSB (8 Level Vestigial Side Band) pour la transmission terrestre, standardisé sous la forme de l'ATSC, a été mis en place aux Etats-Unis. Le projet DVB a été réalisé en Europe par L'EBU (European Broadcasting Union), l'ETSI (European Telecommunications Standards Institute) et le CENELEC (Comité européen de normalisation électrotechnique). On a recours aux standards DVB-T (Digital Video Broadcasting Terrestrial) pour la transmission terrestre. Selon la carte du monde qui montre la vue d'ensemble des différents systèmes, classée par continent, la RDC est classée parmi les pays qui se sont décidés pour DVB-T, la norme européenne. C’est en juin 2015 qu’expire le délai accordé à tous les pays du monde par l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour passer de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre (TNT). D’ici à cette date, il reste quelques mois seulement. Peut-on être rassuré que, le moment venu, conformément aux discours des uns et des autres ayant en charge la gestion du dossier TNT en RDC, le basculement vers la TNT sera chose faite ? Il faudra attendre cette date pour croire à tout ce qui se dit sur la TNT. Kléber Kungu

Nord-Kivu : 5 000 viols depuis début 2012

Nord-Kivu : 5 000 viols depuis début 2012 Selon Heal Africa, une ONG humanitaire basée à Goma, environ 5 000 femmes ont été violées depuis début 2012 dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, principalement à cause du regain d’instabilité dans cette région. “Le nombre (de viols) a dramatiquement augmenté: nous avons recensé à peu près 5 000 femmes violées depuis le début de l’année sur tout le Nord-Kivu. C’est dramatique!”, a déclaré Justin Paluku, gynécologue-obstétricien à l’hôpital de l’ONG Heal Africa, situé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. En avril, des officiers et soldats ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion qui avait intégré dans l’armée en 2009, ont fait défection. Les mutins ont formé en mai le Mouvement du 23 mars (M23), des rebelles accusés par l’Onu et des ONG de graves exactions, dont des viols. Selon diverses organisations humanitaires, d’autres groupes armés ont gagné du terrain et commettent des exactions contre les populations civiles en profitant de la suspension en avril par le président Joseph Kabila de l’opération militaire Amani Leo (“La paix maintenant”, en swahili). Le nombre de viols “a pris l’ascenseur depuis qu’on a ce problème de multiples groupes armés qui se sont réveillés. C’est depuis cette instabilité que le nombre a dramatiquement augmenté”, a déploré le Dr Paluku, soulignant que les soldats réguliers accusés de viol étaient moins nombreux qu’avant. L’hôpital de Heal Africa à Goma est spécialisé dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles. “Dans les zones sous contrôle du M23, on a une base à Kiwandja. Nos équipes s’y rendent régulièrement pour aller faire des activités”, a indiqué Justin Paluku. Heal Africa est une ONG à direction congolaise active en RDC où elle cherche notamment à améliorer le sort des femmes. Kléber Kungu

La juge Fatumata Diara de la CPI déplore le retard enregistré

Procès Bemba La juge Fatumata Diara de la CPI déplore le retard enregistré La juge Fatumata Diara de la Cour pénale internationale (CPI) a déploré le retard pris dans le procès du leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, détenu à la Haye depuis près de cinq ans. Le sénateur congolais est poursuivi pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par ses troupes de la rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC) entre 2002 et 2003 en République centrafricaine. La juge Fatumata Diarra participait, mercredi 24 octobre à Kinshasa, aux journées scientifiques sur le statut de Rome qui institue la CPI. Cette Cour célèbre depuis le mois de juillet le dixième anniversaire de sa création. Fatumata Diara a affirmé que le retard observé dans le procès Bemba avant le prononcé du verdict était dû notamment à la nature complexe de la procédure. «Il y a des problèmes de traduction, d’expurgation de l’identité des témoins et des victimes pour éviter des représailles et [des problèmes liés] à la longue distance qui sépare les témoins du siège de la Cour. Sinon, il n’y a aucune raison politique qui puisse justifier ce retard, que nous-mêmes nous déplorons avant tout le monde », a-t-elle précisé. Depuis début août, le président du MLC a commencé à présenter sa défense. Plusieurs témoins sont ainsi appelés à la barre. Mais l’essentiel de leurs dépositions se passe à huis clos. Au cours des deux dernières semaines, plusieurs fonctionnaires du régime Patassé ont déposé en utilisant des pseudonymes. Leurs récits, interrompus par d’incessants huis-clos, continue de faire de l’affaire Bemba un procès quasi-confidentiel, selon des observateurs à La Haye. Selon les courts extraits publics des dépositions de témoin de la défense, l’Etat centrafricain aurait fourmi uniformes, armes et munitions aux soldats du MLC, dès leur arrivée en Centrafrique fin octobre 2002. Ces derniers étaient appelés par le régime du président Ange Félix Patassé pour faire face à la rébellion dirigée par François Bozizé qui a fini par prendre le pouvoir. Depuis le début du procès Jean-Pierre Bemba contre le procureur de la CPI en novembre 2010, Jean-Pierre Bemba a affirmé qu’il n’avait pas le contrôle sur ses soldats et qu’il ne pouvait pas être tenu pour responsable de leurs actes. Il s’agit des pillages, viols et meurtres décrits par des victimes lors de la première phase du procès dédiée aux témoins de l’accusation. Certains avaient identifié leurs bourreaux comme membres du MLC, notamment parce qu’ils parlaient lingala. Or, l’un des témoins de la défense a affirmé que des mercenaires congolais étaient engagés du côté des rebelles de Bozizé. Dès lors, l’usage du lingala ne peut pas permettre d’identifier les auteurs des crimes, a estimé la défense. Kléber Kungu

Francophonie : « Kabila aux aboies »

« Kabila aux aboies » « Kabila aux aboies ». Des monstruosités de ce genre, j’en vois plusieurs dizaines par jour. Et lorsqu’on lit les yeux bien ouverts, l’esprit bien alerte, on en voit davantage. Lorsqu’on réfléchit bien, on conclut que c’est bien lui-même le journaliste, dont la plume est très chancelante, qui est aux abois plutôt que Kabila. Car, pour me convaincre du contraire, il faut l’intervention lumineuse de Bernard Cerquiglini, cet éminent linguiste et spécialiste reconnu de la langue française. Moralité : Monsieur le journaliste, pour ne pas être aux abois, il faut éviter de considérer les autres « aux aboies » ! Kléber Kungu

mercredi 24 octobre 2012

Francophonie : Il veut pleuvoir ou il va pleuvoir ?

Il veut pleuvoir ou il va pleuvoir ? Il veut pleuvoir ou il va pleuvoir ? Sous la menace d’une pluie imminente, bien des personnes ont tendance de dire : « il veut pleuvoir » comme s’il s’agit d’une personne. Ce qui est une faute grave. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut employer le verbe « vouloir » que lorsqu’il s’agit des êtres animés (personnes, animaux, oiseaux.) Ex : L’homme veut construire sa maison. Aussi faudra-t-il dire plutôt : « il va pleuvoir », puisqu’il s’agit d’un verbe impersonnel. Kléber Kungu

Combat contre l’ARC : la solution viendra-t-elle de Zuma ?

Combat contre l’ARC : la solution viendra-t-elle de Zuma ? Le président de la RDC, Joseph Kabila, vient d’effectuer une visite officielle en Afrique du Sud où il a rencontré son homologue Jacob Zuma. Dans un communiqué conjoint signé par les deux présidents, Jacob Zuma s’est engagé à œuvrer pour lutter contre "l’instabilité" dans l’est de la RDC. La solution à l’épineuse question sur la guerre au Nord-Kivu viendra-t-elle d’Afrique du sud ? Le président congolais Joseph Kabila en visite à Pretoria le 23 octobre et son homologue sud-africain, Jacob Zuma, ont condamné « de la manière la plus ferme les forces impliquées dans la déstabilisation » de la République démocratique du Congo (RDC). Les deux chefs d’État ont profité de leur rencontre « pour étudier à fond l'instabilité persistante dans l'est de la RDC », selon un communiqué commun publié à l’issue de la visite du président congolais. Joseph Kabila a même reçu l'assurance que Pretoria allait aider son pays dans la lutte contre l'Armée révolutionnaire du Congo (ARC), ex-M23 (Mouvement du 23 mars). « Les deux présidents s'engagent avec leurs gouvernements respectifs à contribuer aux efforts régionaux visant à aider le gouvernement de RDC à relever ce défi », indique le communiqué, qui clôturait un séminaire de travail où les deux chefs d'État étaient entourés d'une délégation importante de ministres et de hauts fonctionnaires. La déclaration commune a été lue à la presse en anglais par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana Mashabane, et en français par son homologue congolais, Raymond Tshibanda. Le ministère des Relations internationales et de la Coopération est le ministère des Affaires étrangères occupé aujourd’hui par Maite Nkoana Mashabane en remplacement de Nkosasana Dlamini Zuma devenue présidente de la Commission de l’Union africaine le 15 octobre dernier. Crimes de guerre Les troubles actuels sont générés par la mutinerie, débutée en mai, d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés à l'armée congolaise en 2009. Regroupés au sein de la rébellion armée du M23, rebaptisée ARC, les mutins estiment que Kinshasa n’a pas respecté les accords du 23 mars 2009, notamment parce que les ex-membres du CNDP se sont vu refuser l’accès à certains grades dans l’armée congolaise. Dans les territoires qu’elle contrôle, l'ARC a mis en place une véritable administration parallèle. Les civils sont les premières victimes du conflit, alors qu’Human Rights Watch (HRW) accuse les rebelles d’avoir commis plusieurs crimes de guerre. Parallèlement, un rapport d'experts de l’ONU a mis en cause l'Ouganda et le Rwanda dans la guerre qui endeuille les populations civiles du Nord-Kivu. Selon le document, les deux voisins de la RDC soutiendraient l'ARC en lui fournissant armes, munitions et troupes. Mais les deux pays ont toujours nié catégoriquement toute implication dans le conflit. Au cours de la visite de Jsoeph Kabila, un accord de coopération dans le secteur des hydrocarbures a également été scellé entre l'Afrique du Sud et la RDC. Les groupes Petrosa (The Petroleum Oil and Gas Corporation of South Africa) et Cohydro (la Congolaise des hydrocarbures) ont apposé leur signature sur le document. Le communiqué conjoint se réjouit que« Cet accord établira une coopération importante dans le domaine de la pré-exploration, de l'exploration, du développement et de la production d'hydrocarbures pour le bénéfice des deux pays ». Environ 1 000 ex-miliciens Maï-Maï Nyatura en voie d’intégration dans l’armée Le voyage de Joseph Kabila intervient alors qu’il est fait état de l’intégration imminente d’environ un millier d’anciens combattants issus du groupe Maï-Maï Nyatura dans les FARDC. Ces miliciens ont été regroupés depuis quelques semaines au centre de Mushaki, situé à une quarantaine de kilomètres de Goma. En majorité composé des déserteurs des Forces armées de la RDC (FARDC), ce groupe est constitué d’anciens miliciens venus de Ngungu, Luke et Kalehe au Sud-Kivu. L’opération d’intégration de ces miliciens est supervisée par l’état-major général des FARDC soutenu par des sections spécialisées de la Monusco. La semaine passée, la section Protection de l’enfant de la mission onusienne a extrait du groupe quarante-sept enfants. L’équipe onusienne chargée du désarmement et de la réinsertion vérifie la présence des probables combattants étrangers. Ces ex-combattants sont actuellement regroupés en sections. L’officier rencontré dans le centre indique, sans préciser de date, que le premier régiment formé pourra sortir « incessamment » de ce lieu. En septembre dernier, le groupe Maï-Maï Nyatura comme deux autres milices (APCLS et FDC) actives au Nord-Kivu a exprimé sa volonté d’intégrer l’armée congolaise. Les responsables de ces groupes s’étaient dit prêts à rejoindre les FARDC pour, selon eux, mettre fin à l’insécurité dans les secteurs sous leur contrôle et « participer à la construction du pays ». Au cours d’une réunion tenue à Goma avec les autorités provinciales et les responsables de l’armée, ils avaient convenu notamment que le gouvernement provincial du Nord-Kivu assurerait la prise en charge des miliciens qui seraient cantonnés dans différents centres de transit et de regroupement en attendant leur intégration proprement dite dans l’armée régulière. A l’issue de l’opération d’intégration de ces miliciens, peut-on espérer disposer d’une troupe sur laquelle l’armée congolaise peut compter pour défier les éléments de l’ARC (ex-M23) ? Une fois réintégrés dans les FARDC, ces miliciens nous présentent-ils vraiment l’assurance de ne plus déserter quelques mois plus tard ? En réintégrant les rangs, les miliciens sont-ils convaincus qu’ils ne seront plus confrontés aux problèmes qui les avaient poussés à quitter les FARDC face à la naissance de nombreux groupes armés dans la région ? Et au sujet du voyage sud-africain de Joseph Kabila, que peut-on attendre de Pretoria, après tant de promesses reçues par-ci par-là depuis que la guerre a commencé ? Quelle que soit le soutien que les partenaires de la RDC peuvent lui offrir, le pays de Joseph Kasa-Vubu doit relever le défi de disposer d’une armée aussi dissuasive que disciplinée, républicaine. Kléber Kungu

mardi 23 octobre 2012

URDC, nouveau groupe armé créé, après le CNTC, Rahiya-Mutomboki…

Beni/Nord-Kivu URDC, nouveau groupe armé créé, après le CNTC, Rahiya-Mutomboki… Le paysage politique du Nord-Kivu est aussi prolifique que son sous-sol riche en matières précieuses. Si les secondes sont en grande partie à la base de son instabilité chronique, le premier lui attire la risée de la planète tout entière. Le 20 d’octobre dernier, un nouveau mouvement politico-militaire vient d’allonger la liste ô combien longue des groupes armés qui font la particularité de cette province minière. Il s’appelle « Union pour la réhabilitation de la démocratie au Congo, URDC. Il vient de voir le jour dans le territoire de Beni au Nord Kivu. Ses géniteurs, apprend-on, sont les officiers ex- APC, l’Armée patriotique du Congo, une ancienne branche armée du RCD-KML de …Antipas Mbusa Nyamuisi, ancien ministre des Affaires étrangères sous la transition 1+4, puis ministre de la Décentralisation après les élections de 2006 et passé ensuite à l’opposition peu avant les élections de 2012. Aujourd’hui donc, comme pour respecter la triste tradition, les Nord-Kivutiens ont allongé la liste des groupes armés en créant l’URDC qui voit le jour quelques jours après la création de Rahiya-Mutomboki signifiant (Le peuple libérateur), un autre groupe armé, dans le groupement de Baliga, dans le territoire de Shabunda, au Sud-Kivu. Comme d’habitude, telle une chanson dont on a entendu abondamment les couplets et les refrains, les officiers déserteurs initiateurs de l’URDC ont trouvé des alibis pour créer leur machin : ils disent revendiquer la réhabilitation de la démocratie et de la vérité des urnes en RDC, ainsi que l’amélioration du social des militaires et du peuple congolais. Dans sa déclaration, Jacques Tahanga Nyolo a reconnu que son groupe est en contact avec la rébellion du M23. C’est le coordonateur et porte-parole militaire de l’URDC, le colonel Jaques Tahanga Nyolo, officier déserteur de l’armée congolaise, issu de l’APC qui a annoncé la création de ce nouveau mouvement politico-militaire, en réalité un groupe armé comme il en fourmille dans la région. L’URDC a placé ses pénates dans les montagnes de Ruwenzori et Graben dans le territoire de Beni, la province du Nord-Kivu. Le général autoproclamé, Hilaire Kombi, en est le commandant des opérations. Les responsables militaires au Nord Kivu qualifient la création de ce mouvement comme une brève aventure. Le porte-parole de la 8e région militaire, le colonel Olivier Amuli , a ajouté que ce mouvement politico-militaire n’est qu’une bande des déserteurs. L’armée est prête à défier cette nouvelle rébellion, a-t-il assuré. Après ‘‘Rahiya Mukombozi’’ (le Peuple libérateur) créé le 11 octobre dernier dans le groupement de Baliga, territoire de Shabunda au Sud-Kivu par Tchondo et Bimbezi, respectivement commandants en second des factions Rahiya Mutomboki, Jean Musombo et Sisawa, et le major Dona, déserteur des FARDC, c’est le tour du territoire de Beni au Nord-Kivu d’accueillir un nouveau mouvement politico-militaire. Création du CNTC Quelques semaines plus tôt, nous apprenions également la création du Conseil national de transition du Congo (CNTC), initiative du député Roger Lumbala, réfugié en France ; un machin créé sous l’image de nombreux « conseils de transition » issus des printemps arabes, notamment en Libye, en Syrie. S’étant autoproclamé président du CNTC, Roger Lumbala, un ancien rebelle qui n’avait fait qu’endosser de nouveau ses vieux habits abandonnés quelque temps seulement, ambitionnait d’occuper les plus hautes charges de l’Etat par un coup de force, selon le ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Richard Muyej Mangeze. Qu’il s’agisse de CNTC, de ‘‘Rahiya Mukombozi’’ ou de URDC, il n’y a rien de neuf sous le soleil. Leurs revendications, nous les avons déjà entendues, à plusieurs reprises. La différence étant, celles-ci, nous les avons entendues d’autres bouches. Bonne gouvernance, démocratie, amélioration des conditions de vie, droits de l’Homme… Les vrais faux libérateurs sont loin d’être à court de motifs ou d’arguments pour tenter de passer des saints devant un peuple qu’ils seront prêts à oublier une fois aux affaires. En quoi sont-ils plus libérateurs, plus démocrates que ceux qu’ils combattent ? La plupart – Roger Lumbala, Antipas Mbusa Nyamwisi – ne nous sont pas inconnus. Ils ont eu à gérer des ministères comme les Affaires étrangères, la Décentralisation, pour le second, et Commerce pour le premier. Comme ministre des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi a eu de la peine à sortir son pays de l’isolement diplomatique dans lequel il était plongé durant plusieurs décennies. Et ce n’est pas en tant que ministre de la Décentralisation que l’homme de Beni a convaincu les Congolais qu’il était un bon gestionnaire. Après avoir perdu le ministère des Affaires étrangères, M. Mbusa n’a jamais pardonné à ceux qui l’ont arraché ce ministère auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux, il n’a pas tardé de basculer dans l’opposition en devenant l’un des aigris les radicaux. L’un de 11 candidats malheureux à la présidentielle du 28 novembre 2011, Antipas Mbusa Nyamwisi a des difficultés de se remettre de son éviction de la sphère du pouvoir. Comme si Dieu a créé des personnes destinées à demeurer indéfiniment au pouvoir et d’autres à se contenter des rôles les plus ingrats. Si certaines personnalités politiques congolaises estiment qu’elles ne peuvent pas changer de camp, c’est-à-dire passant du pouvoir à l’opposition, avec l’espoir de revenir le moment venu, de quel droit doivent-elles exiger de ceux qui sont au pouvoir une alternance qu’elles-mêmes sont incapables d’assurer avec toute sportivité ? En créant son CNTC, quelles nouvelles matières ou quelle nouvelle méthode Roger Lumbala entend-il nous apporter pour gérer autrement la république, lui qui est loin de nous avoir servi de modèle lorsqu’il fut ministre du Commerce extérieur durant la période de la transition 1+4? Très nostalgique, Roger Lumbala entend rééditer la transition dont il a été cogestionnaire de la manière peu heureuse pour en revivre les moments succulents. Quelle leçon de démocratie et de bonne gouvernance que cet ancien ministre de la transition peut donner au peuple congolais, lui, qui, après avoir été démis de ses fonctions pour détournement de denier public, a préféré mettre sa…propre épouse comme ministre du Commerce extérieur avant de devenir son directeur de cabinet ! Une telle pratique, une telle façon de gérer son parti peut vraiment nous convaincre des capacités managériales dont doit disposer un futur dirigeant de ce pays que Roger Lumbala veut devenir ? Certains politiciens congolais doivent leur élection à certains postes à la naïveté et le plus souvent au manque de mémoire de bien des Congolais au sujet du comportement de bon nombre de ces personnalités politiques. Ils ont de la chance de revenir régulièrement aux affaires en dépit de leur incompétence et de leur mégestion. Ils sont nombreux, ces politiciens, aujourd’hui aux affaires et en dehors, à donner des leçons de démocratie, des droits humains qu’ils n’ont pas eux-mêmes pu mettre en pratique ayant été des rebelles ! Les Congolais sont bien prêts à recevoir des leçons de tous les politiciens, sauf de ceux dont ils sont au courant de la capacité de gestion. Kléber Kungu

Francophonie : « On vous appelle par l’éditeur »

« On vous appelle par l’éditeur » « On vous appelle par l’éditeur ». S’il est des tournures qu’il est important de ne pas utiliser à l’oral comme à l’écrit, celle-ci doit figurer en bonne place. Car elle comporte une faute impardonnable qu’il ne faut pas commettre. Une faute ? Laquelle ? Oui, il y en a une ou deux dans ce bout de phrase. Allons, mot par mot, en analysant les plus importants, susceptibles de nous fournir de la lumière. Quel est le sujet du verbe appelle ? Réponse : on. Quelle est la fonction de « vous » ? Réponse : complément d’objet direct. Que vient faire le groupe des mots « par l’éditeur », ayant comme fonction complément d’agent, dans une phrase dont le verbe est conjugué au présent de l’indicatif alors que ce genre de complément accompagne bien souvent un verbe conjugué dans un des temps du passé avec l’auxiliaire être ? Réponse : ce groupe de mots ne fait rien sinon embrouiller le sens de la phrase. Donc, on aurait dû dire : « On vous appelle ». Mais pour éviter que la personne à qui l’on va annoncer cette nouvelle vous rétorque – par erreur – « par qui ? » – ou « qui m’appelle », il est prudent de dire ceci : « L’éditeur vous appelle » ou « vous êtes appelé par l’éditeur ». Kléber Kungu

lundi 22 octobre 2012

Matata et Reynders favorables à un renforcement de la Monusco

KLEBER-LOBSERVATEUR: Matata et Reynders favorables à un renforcement de la Monusco

Le Gabon classé premier rang des pays d’Afrique centrale

KLEBER-LOBSERVATEUR: Le Gabon classé premier rang des pays d’Afrique centrale

Francophonie: Pare-brise

Pare-brise Je vous invite à plus d’attention lorsque vous êtes en face d’un Congolais en train de prononcer ce mot : pare-brise. Il y a mille à parier contre un que vous entendrez ceci de sa bouche: pare-prise. Qui n’existe que dans l’esprit inconscient de mes compatriotes. Pour la petite définition, je voudrais vous rafraîchir la mémoire comme quoi un pare-brise est une vitre située à l'avant d'un véhicule qui permet de protéger les passagers de l’air, du vent, de la poussière, de la pluie tout en assurant une bonne visibilité au conducteur et aux passagers. C’est en fonction de ce rôle que son inventeur lui a assigné qu’il lui a certainement donné le nom composé de pare-brise (qui vient du verbe parer, signifiant protéger, et brise, vent peu violent).

Le Gabon classé premier rang des pays d’Afrique centrale

Indice Ibrahim Mo Ibrahim 2012 Le Gabon classé premier rang des pays d’Afrique centrale La RDC vient avant le Tchad (51e) placé devant la Somalie, l’Ile Maurice, le Cap Vert et le Botswana forment le trio de tête. Le Gabon a été placé à la 22ème position sur les 52 pays africains dans l’édition 2012 de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique, tout en occupant le premier rang des sept pays de l’Afrique centrale. Dans l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique 2012 publié le 15 octobre dernier, parmi les six Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), le Gabon devance le Cameroun (36e), le Congo Brazzaville (41e), la Guinée équatoriale (44e), la République centrafricaine (48e) et le Tchad (50e). Ce pays enregistre un score de 54 points sur 100 en ce qui concerne la qualité globale de la gouvernance, selon le communiqué. Au niveau des sous catégories, le Gabon obtient son meilleur classement (7e) en sécurité individuelle et son moins bon score ( 44e) en sécurité agricole. La tendance générale reflétée dans le classement 2012 de la bonne gouvernance en Afrique est à l’amélioration la gouvernance sur le continent africain, mais laisse percevoir quelques évolutions préoccupantes chez certaines grandes puissances régionales. L’Indice de bonne gouvernance Mo Ibrahim 2012 attribue la note la plus élevée à l’île Maurice, soit 82,8 points sur 100. Viennent ensuite le Cap Vert (78,4 pts) et le Botswana (77,2 points), deux pays qui ont en commun la petitesse de leur territoire et la profondeur des réformes économiques. Le Cap Vert est pour ainsi dure le seul pays d’Afrique de l’Ouest à sortir du groupe des PMA (pays les moins avancés). En quatrième position, les Seychelles (73,4 points) prouvent si besoin que la bonne gouvernance ne rime pas forcément avec une bonne réputation auprès des agences de notation, L’Afrique du Sud est classée cinquième avec 70,7 points. Premier pays du Maghreb et de l’Afrique francophone, la Tunisie émarge à la 9e position avec 62,7 points devant le Bénin (13e), le Maroc (15e), le Sénégal (16e). Le Gabon a encore des progrès à faire (22e) devancé par le Mali (20e), le Ghana (7ème), la Tunisie (8ème), le Lesotho (9ème), la Tanzanie (10ème), Sao Tomé (11ème), la Zambie (12ème), le Bénin (13ème) l’Egypte (14ème), le Maroc (15ème), le Sénégal (16ème), le Malawi (17ème), le Burkina Faso (18ème), l’Ouganda (19ème), le Mali (20ème). L’indice Mo Ibrahim s’inscrit par ailleurs en contradiction avec le classement Doing business de la SFI qui classe régulièrement le Rwanda parmi les champions des réformes économiques. Pointant au 23e rang, le Rwanda est tout juste au dessus de la moyenne (53 points sur 100), devant l’Algérie (24e) et après le Mozambique, le Gabon. La Mauritanie est reléguée au 32e rang, devant l’Ethiopie. Le Cameroun est au 37e rang, coincé entre le Burundi et la Libye. La Guinée équatoriale décroche un 40,5 points suffisants pour le placer devant la Côte d’Ivoire (46e), le Zimbabwe (47e), la République Centrafricaine (48e) et la République démocratique du Congo (50e). Le Tchad est avant dernier (51e) devant la Somalie. Viennent le Kenya, le Swaziland, la Gambie, le Niger, Djibouti, la Sierra Leone, les Comores, la Mauritanie, l’Ethiopie, le Liberia. Le rapport note que Madagascar, qui connaît depuis quelques temps des troubles civils, est le seul pays à enregistrer un recul significatif sur les cinq dernières années. Cette situation s'explique largement par de mauvais résultats dans les catégories Sécurité et Souveraineté du droit, et Participation et droits de l'Homme. Madagascar se retrouve à la 35e place avec un indice de 46, juste devant le Cameroun (45), le Burundi, la Libye, le Togo, l’Angola, Congo, la Guinée, le Nigeria, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe, la République centrafricaine (RCA), l’Erythrée, la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad et la Somalie. Au cas chef d’Etat lauréat 2012 Même si aucun chef d’Etat sortant n’est lauréat du prestigieux prix en 2012, le constat général est à l’amélioration de la bonne gouvernance en Afrique. L’Ile Maurice, le Cap Vert et le Botswana forment le trio de tête. Auteur d’une transition réussie, son ancien président, Pedro Pires, était d’ailleurs le dernier lauréat du prix Mo Ibrahim pour le leadership et l’excellence en 2011 après avoir quitté ses fonctions au terme d’un deuxième mandat. En quatrième position, les Seychelles (73,4 points) prouvent si besoin que la bonne gouvernance ne rime pas forcément avec une bonne réputation auprès des agences de notation. L'île Maurice reste au premier rang en Afrique pour la bonne gouvernance, selon le dernier classement dressé par la Fondation Mo Ibrahim. Selon un communiqué de la Fondation Mo Ibrahim émis lundi, Maurice obtient un score de 83 pour la qualité de la gouvernance en 2010-2011 et se classe premier parmi les 52 pays africains examinés par la fondation cette année. Le score de l’île Maurice est largement supérieur à la moyenne tant du niveau régional de l'Afrique australe (58) que du continent (50). Au niveau des sous-catégories, Maurice obtient son classement le plus élevé dans Sécurité individuelle, Sécurité nationale, Environnement des entreprises et Protection sociale (1er) et le plus bas dans Parité (7e). Les pays qui se sont systématiquement classés dans les cinq premières places pour la performance globale de gouvernance (Ile Maurice, Cap-Vert, Botswana, Seychelles et Afrique du Sud) ont, jusqu'à présent, réalisé d'excellentes performances dans chacune des quatre catégories (Développement économique, Développement humain, Sécurité et souveraineté du droit, Participation et droits de l'homme), souligne le communiqué. L'Afrique australe obtient un score supérieur à la moyenne continentale dans chacune des quatre catégories. A travers l'Indice Ibrahim, la Fondation Mo Ibrahim, lancée en 2006 par le milliardaire anglo-soudanais et entrepreneur des télécommunications Mohamed "Mo" Ibrahim, établit un classement des performances réalisées par les pays africains. La Fondation réunit les mondes de l'université, du secteur privé et de l'aide au développement pour débattre sur les questions de gouvernance. Elle rassemble aussi régulièrement les représentants de la société civile pour partager leurs analyses sur les enjeux de la gouvernance dans leurs pays respectifs. La Fondation Mo Ibrahim a pour mission d’inciter à une meilleure gouvernance en Afrique, ainsi que l’Indice Mo Ibrahim, permettant d’évaluer annuellement la qualité de la gouvernance pour chaque pays africain. Kléber Kungu

Matata et Reynders favorables à un renforcement de la Monusco

Guerre au Nord-Kivu Matata et Reynders favorables à un renforcement de la Monusco Le Premier ministre de la RDC, Matata Ponyo Mapon et le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders ont tous deux plaidé en faveur d'un renforcement de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), qui est déjà l'une des principales opérations onusiennes de maintien de la paix. "Le renforcement de la Monusco est une priorité aujourd'hui. La Monusco doit être revigorée. Déjà présente, elle constitue une alternative crédible et réaliste" au déploiement d'une force internationale neutre envisagée par les pays de la région pour éradiquer les nombreux groupes armés présents dans l'est congolais, a souligné Matata Ponyo qui effectue une visite officielle en Belgique et en Allemagne. Au cours de sa visite en Belgique, le Premier ministre congolais, Matata Ponyo, qui s’entretenait avec Didier Reynders a évoqué la question sécuritaire dans son pays. Matata Ponyo a rappelé que l'est de la RDC était depuis plusieurs mois le théâtre d'affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23. Le chef du gouvernement congolais a accusé le M23 d’être le produit des deux pays dont il n’a pas cité les noms. Aussi a-t-il appelé la Belgique à renforcer sa coopération militaire avec la RDC, qui a déjà permis de former notamment deux bataillons d'élite actuellement déployés dans la province du Nord-Kivu (est). "Nous apprécions tous les efforts que la Belgique a déployés et nous pensons que la Belgique en tant que partenaire historique et solide de la RDC devra continuer à appuyer les forces armées congolaises par cette coopération bilatérale que nous voudrions renforcer", a affirmé M. Matata. Didier Reynders a assuré une nouvelle fois que la Belgique était "prête à poursuivre et renforcer son travail de formation en la matière". Mais il a réitéré son souhait d'une "réforme" et d'une "professionnalisation en profondeur" de l'armée congolaise. Ce que tout Congolais a toujours souhaité. Les deux personnalités politiques ont toutes deux plaidé en faveur d'un renforcement de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), qui est déjà l'une des principales opérations onusiennes de maintien de la paix. "Le renforcement de la Monusco est une priorité aujourd'hui. La Monusco doit être revigorée. Déjà présente, elle constitue une alternative crédible et réaliste" au déploiement d'une force internationale neutre envisagée par les pays de la région pour éradiquer les nombreux groupes armés présents dans l'est congolais, a souligné M. Matata. Selon lui, l'implication de deux pays voisins – le Rwanda et l’Ouganda - dans la mutinerie du M23, en cours depuis fin avril, n'est en effet pas de nature à favoriser le déploiement de cette force - dont la mise sur pied a déjà fait l'objet de plusieurs sommets régionaux, mais sans résultats tangibles. Sans récuser l'idée de cette force neutre, M. Reynders a souligné qu'elle "devra s'appuyer sur la logistique et les moyens d'action de la Monusco". Abstention de la Belgique Par ailleurs, Didier Reynders a évoqué l’élection jeudi 11 octobre du Rwanda au Conseil de sécurité de l’Onu à laquelle son pays s’est abstenu. La Belgique s'est en effet abstenue lors de l'élection du Rwanda au Conseil de sécurité de l'Onu pour la période 2013-2014 en raison du soutien apporté par Kigali à une rébellion active dans l'est de la République démocratique du Congo. "Nous nous sommes abstenus (...) pour marquer le coup" à la suite de l'apparition d'éléments sur l'implication d'un pays voisin dans cette mutinerie, a déclaré Didier Reynders à l'issue de son entretien à Bruxelles avec le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon. "Une abstention est comptabilisée en bout de course comme une opposition" à la candidature du Rwanda - qui a pourtant été élu jeudi membre non permanent pour une durée de deux ans par 148 voix sur un total de 193 pays membres de l'Assemblée générale -, en dépit d'un rapport confidentiel mais accablant sur son soutien à la rébellion du M23 dans l'est de la RDC. Kigali a toujours démenti ces accusations, parlant d'un "rapport erroné" et de "manipulation". Pour le chef de la diplomatie belge, "voir un pays impliqué dans un dossier de ce point de vue siéger au Conseil de sécurité cela n'était évidemment pas notre priorité". On rappelle que juste avant le vote, la délégation congolaise à l'Onu avait objecté, sans succès, que le Rwanda n'était pas digne de siéger au Conseil de sécurité en raison de son "rôle déstabilisateur" sur son territoire. Un argument répété lundi 22 octobre par le Premier ministre congolais lors d'un point de presse conjoint avec le chef de la diplomatie belge. "Il nous paraît tout à fait contradictoire qu'un pays qui joue un rôle de déstabilisation de notre nation, qui est identifié comme un appui aux forces négatives - dont des personnes recherchées par la Cour pénale internationale (CPI), comme le général Bosco Ntaganda - puisse accéder au Conseil de sécurité", a-t-il dit, parlant de "signal négatif" donné par la communauté internationale. Kléber Kungu

Le M23 se mue en l'ARC, la RDC ferme ses frontières avec le Rwanda

Guerre d’agression au Nord-Kivu Le M23 se mue en l'ARC, la RDC ferme ses frontières avec le Rwanda Le Mouvement du 23 mars (M23) s’est métamorphosé en créant une branche armée, l’Armée révolutionnaire du Congo, ARC, pour, selon les rebelles du M23, faire face à l’assaut final que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont en train de préparer contre eux sur fond de la relance des hostilités mises en veilleuse pendant plusieurs semaines et de mise en place de la Force neutre internationale au mois de décembre. Le bras armé du Mouvement du 23 mars (M23), qui opère depuis mai dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a été rebaptisé Armée révolutionnaire du Congo. Le président du M23, Jean-Marie Runiga, a promis une riposte de ses hommes au cas où les forces loyalistes les attaquent. "L'armée du M23 (...) est désormais appelée l'Armée révolutionnaire du Congo (ARC)" et le colonel Sultani Makenga passe de commandant à "général de brigade" du groupe armé, selon un résumé de la conférence de presse organisée par Jean-Marie Runiga qui s’est exprimé depuis Bunagana, à la frontière avec l'Ouganda. Au président ougandais Yoweri Museveni, médiateur de la crise congolaise désigné par ses pairs de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), le n° des rebelles du M23 a fait ses doléances et regretté que les négociations soient restées "indirectes" avec le pouvoir de Kinshasa. Pour les rebelles du M23, Kinshasa était en train de les endormir en leur proposant des pourparlers qui visaient à "tromper la vigilance du M23 en lui faisant croire à une possible négociation, pendant que Kinshasa réorganisait son armée défaite par le M23 en y incorporant des nouvelles unités" constituées de divers groupes armés locaux et étrangers. Il est notamment évoqué une collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion hutu qui commet des exactions dans l'est de la RDC et dont certains membres sont recherchés par Kigali pour leur participation au génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda et dont la seule évocation de ce nom provoque des nuits insomniaques au pouvoir de Kigali. Jean-Marie Runiga accuse les FARDC de prépare l’assaut final contre ses hommes. "Nous assistons au renforcement des positions militaires des FARDC sur la ligne de front où les FDLR et les FARDC se préparent à ce qu'ils appellent l'assaut final contre nos positions". "Nous demandons au gouvernement de cesser toute velléité belliciste et revenir sur la table des négociations. Dans le cas contraire, le M23 se défendra", a-t-il menacé, alors qu'une force neutre doit être déployée d'ici décembre pour combattre les groupes "négatifs", dont le M23 et les FDLR. Pour le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, il n’y aura jamais de négociations avec le M23, arguant qu’il était « totalement inutile de négocier avec une force de procuration », ajoutant que le Rwanda était toujours prêt à créer d’autres rébellions même si on se mettait d’accord avec les rebelles du M23. Lambert Mende s’est appuyé sur la récente expérience avec le CNDP. En effet, après avoir négocié avec le CNDP, le Rwanda a créé le M23 avec les membres du CNDP. Voilà pourquoi Kinshasa pense qu’il faut « parler avec la source du problème qui est le Rwanda », a souligné Monsieur Mende. Parlant de l’ARC, le porte-parole du gouvernement l’a qualifiée de « rigolade », disant que le Rwanda cherchait seulement à changer sa réputation « ternie avec la dénomination M23 », selon ses termes. Une rébellion accusée de meurtres, enlèvements et viols par les habitants de Rugarama et Shinda, dans le territoire de Rutshuru. Des exactions commises ces deux dernières semaines dans ces deux villages contrôlés par ce mouvement rebelle. Des sources locales rapportent que dans la nuit de vendredi à samedi 20 octobre, des rebelles ont tué un homme par balle à Shinda. Les mêmes sources indiquent qu’une dizaine de maisons ont été pillées et deux jeunes filles enlevées puis violées à Bugina depuis le début du mois d’octobre. Frontières fermées pendant la nuit Les choses se précipitent dans la partie orientale de la RDC. Les autorités de Kinshasa ont décidé de fermer désormais la frontière entre la RDC et le Rwanda entre 18 heures et 6 heures du matin, selon un communiqué publié le dimanche 21 octobre par le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. Celui-ci évoque « un réaménagement » des horaires d’ouverture et de fermeture des frontières entre Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et Gisenyi, ville rwandaise. Les postes frontaliers de la Grande et la Petite barrières ouvriront désormais à 06hoo du matin et fermeront à 18hoo locales. Kigali n’a pas encore réagi à cette décision. Si le communiqué reste muet quant aux raisons à la base de cette décision, il n’est pas difficile de comprendre qu’elle serait due à la psychose qui enveloppe la région sous la menace de la reprise des combats proférée par les rebelles si les autorités de Kinshasa ne se mettent pas vite à la table des négociations. Mais le communique du gouvernorat précise simplement que la mesure est « en exécution des instructions du gouvernement datant du 19 octobre 2012 ». On rappelle que cette frontière était ouverte 24 heures sur 24 « en phase expérimentale » depuis près d’une année à la suite à d’une recommandation de la Communauté économique des pays des Grands lacs (CEPGL) dans le cadre de la relance des activités entre le Burundi, le Rwanda et la RDC. La décision de fermer la frontière entre la RDC et le Rwanda, bien que partiellement, est saluée par la société civile du Nord-Kivu. Son porte-parole, Omar Kavota, estime que la mesure pourrait contribuer à sécuriser davantage la ville de Goma. Les autorités rwandaises n’ont pas encore réagi à cette mesure. La décision du gouvernement provincial intervient quelques jours après la publication par des experts de l’Organisation des Nations unies d’un rapport final sur la sécurité dans l’Est de la RDC. Ce rapport vient renforcer les accusations portées contre le Rwanda et l’Ouganda sur leur soutien multiforme (politique, militaire et logistique) aux rebelles du M23. Ceux-ci, apprend-on, ont pris le contrôle de certaines localités du territoire de Rutshuru et menacent d’attaquer la ville de Goma. Ce n’est pas la première fois que la ville de Goma est sous la menace des rebelles du M23. A la fin du mois de juillet dernier, en réaction aux rumeurs sur la chute de Goma aux mains des rebelles du M23, le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli avait appelé les habitants à vaquer librement à leurs occupations, assurant que Goma était sous le contrôle des FARDC. Le jeudi 2 août, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté une déclaration fustigeant les agissements du M23 et leur demandant de cesser leur avancée vers la ville de Goma. La viande rwandaise interdite à Goma Le maire de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Naason Kubuya, a interdit l’importation de viande en provenance du Rwanda. Selon Naason Kubuya, cette viande est prohibée au Rwanda car impropre à la consommation. Le maire de Goma a annoncé la mesure, en appui avec l’inspecteur urbain du service vétérinaire, en appelant la Direction générale de migration (DGM) et autres services des frontières à multiplier les contrôles afin d’éviter que cette viande ne traverse du Rwanda vers la RDC. La création de l’Armée révolutionnaire du Congo intervient alors qu'il est prévu le déploiement d’une force neutre d'ici à décembre pour combattre les groupes "négatifs", dont le M23 et les FDLR. Les chefs d’Etats et de gouvernements membres de la CIRGL – 11 au total – peinent, à l’issue de quatre sommets tenus à Kampala, à mettre en place une Force neutre internationale. A la base plusieurs handicaps, dont son financement, ses effectifs… Kléber Kungu

samedi 20 octobre 2012

Francophonie : « Je suis né et grandi à Kolwezi »

« Je suis né et grandi à Kolwezi » « Je suis né et grandi à Kolwezi », c’est l’une des phrases que j’ai découvertes dans la lettre ouverte que Mbuyambo a adressée à Moïse Katumbi. L’une des phrases qui comporte, malheureusement, une faute grammaticale très grave. Il y a d’autres Congolais qui commettent cette faute. Ceux qui commettent cette faute, leur grand péché est de croire que les deux verbes qui composent cette phrase se conjuguent aux temps passés avec le même auxiliaire, c’est-à-dire « être ». Ce qui explique la non-répétition de l’auxiliaire avant le participe passé « grandi ». Que non. En effet, si le premier verbe, « naître » se conjugue aux temps passés avec l’auxiliaire « être », le second, le verbe « grandir », lui, prend l’auxiliaire « avoir ». Vous avez découvert la faute ? Donc, Mbuyambo aurait dû écrire ceci : « Je suis né et j’ai grandi à Kolwezi ». Comme moi, je suis né à Yangambi (Province Orientale) et ai grandi dans mon Bas-Congo chéri ! Et vous ? Kléber Kungu

John Ging en visite au Nord- Kivu et Sud-Kivu

Directeur des opérations d’Ocha John Ging en visite au Nord- Kivu et Sud-Kivu Le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha, pour la version anglaise Office for the Coordination of Humanitarian Affairs), John Ging, visitera Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu du 21 au 26 octobre 2012. Des visites de terrain sont également prévues mardi 23 et jeudi 25 octobre. Lors de sa mission d’une semaine, John Ging évaluera l’ampleur de la crise humanitaire qui sévit dans les deux provinces déchirées par des violences générales survenues depuis le début de l’année ont causé de nouvelles vagues de déplacements en vue d’en examiner la réponse à donner. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays a atteint à ce jour 2,4 millions, dont 1,6 million se trouvent dans les deux provinces orientales les plus touchées par la guerre. Dans son déplacement, le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires sera accompagné du Directeur général du Département pour le développement international du Royaume-Uni, Mark Bowman, de la Sous-secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis, Catherine Wiesner, et du Coordonnateur régional pour les réfugiés dans la région des Grands Lacs, des Etats-Unis, Greg Shaw. Près de 500000 déplacés de guerre nourris par le PAM Les affrontements armés qui déchirent depuis avril la province du Nord-Kivu, et l’activisme de nombreux groupes armés au Sud-Kivu ont provoqué une situation humanitaire catastrophique dans cette partie de la RDC particulièrement. A ce jour le Programme alimentaire mondial (PAM) nourrit plus d’un demi million personnes ayant fui les affrontements armés survenus entre janvier et juillet 2012. La vague de déplacements de populations civiles est telle que le PAM est souvent débordé et, par conséquent, a du mal à venir en aide à toutes ces personnes vulnérables. En marge du XIVème sommet de la Francophonie organisé à Kinshasa du 12au 14 octobre auquel elle a participé, la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, a signé deux conventions avec les ONG congolaises Heal Africa et avec le PAM pour un montant total de 1 250 000 euros, dont un million d’euros avec le Programme alimentaire mondial/RDC pour soutenir les opérations d’urgence dans l’Est du pays Les responsables du PAM ont affirmé que la contribution de la France devrait leur permettre d’acheter plus de mille tonnes de vivres à acheminer dans la région. Cette aide devra être distribuée à près de cent mille personnes arrivées à Kanyaricunya depuis le mois de septembre dernier. Au total, plus de cinq cent mille personnes déplacées sont enregistrés dans les provinces des Nord-Kivu et Sud-Kivu entre les mois de janvier et août 2012 et qui sont nourries par le PAM qui a besoin d’environ 66,3 millions d’euros pour prendre en charge toutes ces personnes. Le PAM organise pour sa part la distribution de vivres auprès de plus de 700 000 déplacés de la province du Nord Kivu. Il avait lancé récemment un appel de fonds auquel la France a répondu. La Ministre a également annoncé l’allocation par la France de près de 500 000 euros supplémentaires au profit des activités de protection des déplacés menées par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Kléber Kungu