mercredi 3 octobre 2012

Le procès Bemba renvoyé au 15 octobre

Cour pénale internationale Le procès Bemba renvoyé au 15 octobre Pour la énième fois, le procès Jean-Pierre Bemba vient d’être renvoyé. Prévu pour mardi 2 octobre à la Haye (Pays-Bas), le procès du sénateur congolais Jean-Pierre Bemba Gombo a été reporté pour lundi 15 octobre. La « disparition » depuis fin septembre, aux audiences, de l’ancien officier des renseignements du régime Patassé, témoin à décharge, désigné sous le pseudonyme D04 07 est à la base de ce report. Un second témoin, désigné sous le pseudonyme D 04 11, aurait dû prendre l’avion pour La Haye le 25 septembre dernier, mais ne s’est jamais présenté à bord. Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont alerté les autorités de leur pays, dont le nom n’a pas été révélé. On sait cependant que la défense de Jean-Pierre Bemba comptait appeler à la barre des responsables centrafricains et congolais pour témoigner en faveur de l’ancien vice-président congolais. Mardi 2 octobre matin, l’avocat de Jean-Pierre Bemba, Me Kilolo, a expliqué que certains témoins avaient peur pour leur sécurité et celle de leur famille, alors que d’autres craignaient de s’incriminer lors de leur déposition, et d’être, dès lors, poursuivi à leur tour. Au procès du président national du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba 59 témoins doivent être appelés à la CPI pour témoigner. Ses avocats estiment que la majorité d’entre eux, près de 35, ne posent pas de problèmes spécifiques car ils résident dans des pays proches de la Cour. Ceux-là pourraient donc commencer à comparaître à partir du 15 octobre. Pour les témoins plus vulnérables, la Cour envisage de leur permettre de déposer, par vidéo conférence, depuis le tribunal pour le Rwanda basé à Arusha, en Tanzanie. Depuis son ouverture en novembre 2010, le procès de Jean-Pierre Bemba vient d’accomplir près de deux. Ses audiences ont été suspendues à plusieurs reprises en raison des difficultés à faire venir les témoins. De suspension en suspension Le procès de Bemba avait été suspendu par la Cour pénale internationale (CPI) lundi 11 juillet 2011 pour des raisons de vacances judiciaires, avant sa reprise le 22 août de la même année, avec l’audition du 26ème témoin de l’accusation. Le témoin 168, considéré par le procureur comme l’un de ses témoins clés, a déposé à huis clos entre le 1er et le 11 juillet 2011. Il avait été suspendu à nouveau le 14 février 2012. Les audiences avaient repris le 20 février 2012 avec l’audition du dernier témoin de l’accusation par vidéo conférence depuis Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. En janvier dernier, le procureur avait indiqué aux juges que le témoin souffrait de traumatismes. La chambre avait estimé que permettre au témoin de déposer par vidéoconférence pourrait « prévenir les inévitables peines et souffrance qu’il pourrait endurer en se rendant à La Haye ». L’audition du témoin « 15 », trente-neuvième témoin appelé par l’accusation depuis le début du procès, en novembre 2011, a déposé le 13 février sous pseudonyme et à huis clos. Le procureur avait donc bouclé la présentation de ses preuves la semaine qui suivait, avant que des représentants des victimes d’appeler à la barre fassent passer à la barre leurs propres témoins. Le procès du sénateur Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC) et candidat malheureux à l’élection présidentielle 2006 en RDC, avait de nouveau été reporté le lundi 23 janvier 2012, et avait repris jeudi 26 janvier, avec l’audition du 37ème témoin. Ce dernier est appelé par l’accusation depuis l’ouverture du procès, il y a plus d’un an. Ce procès, parmi le plus attendu et le plus suivi par les Congolais a connu un grand coup avec la mort dimanche 26 février 2012 de son avocat principal à la CPI, Maître Nkwebe Liriss, à l’âge de 59 ans. Quoique le décès de cet avocat n’ait pas préjudicié la défense de son client, il a constitué une grande perte pour la Cour. Selon un de ses collaborateurs, Maître Aimé Kilolo, le défunt a été d’un grand apport dans le dossier du sénateur Jean-Pierre Bemba à la CPI compte tenu de son expérience. Nkwebe Liriss était le coordonnateur du collectif des avocats du sénateur Bemba. Il était un grand avocat qui avait beaucoup de relations politiques non négligeables, selon son confrère Kilolo. Le procès du sénateur congolais et président du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, 49 ans, a été ouvert le 22 novembre 2010. Jean-Pierre Bemba est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pour les meurtres, viols et pillages qu’auraient commis ses soldats du MLC entre octobre 2002 et mars 2003 en Centrafrique. La défense de l'ex-vice-président de la République démocratique du Congo Jean-Pierre Bemba a entamé mardi 14 août la présentation de son dossier devant la Cour pénale internationale, visant notamment à prouver que l'accusé n'avait pas le contrôle direct de sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003. Le général en retraite Jacques Seara était entendu au sujet d'un rapport qu'il a écrit dans le cadre du procès de M. Bemba et portant notamment sur la structure de commandement des forces armées lors du conflit en Centrafrique visé par l'acte d'accusation. Son témoignage devait se poursuivre dans l'après-midi. Le bureau du procureur avait pour sa part terminé le 21 mars la présentation de ses éléments de preuve contre M. Bemba. Interpellé le 24 mai 2008 par les autorités belges, il plaide non coupable et encourt la prison à perpétuité. Vice-président de la RDC de 2003 à 2006, Jean-Pierre Bemba avait été battu au second tour de l'élection présidentielle de 2006 par l'actuel chef de l'Etat Joseph Kabila. Il s'était ensuite exilé à partir de 2007 au Portugal et en Belgique après que le gouvernement congolais l'eût accusé d'entretenir une milice et que le parquet général eût ouvert une information judiciaire contre lui. La CPI a autorisé 2.287 victimes à participer à la procédure contre M. Bemba, un chiffre record. Entrée en fonction à La Haye en 2003, la CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs présumés de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Kléber Kungu

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