lundi 15 octobre 2012

Cobra Matata conditionne son intégration dans l’armée à son amnistie

Chef milicien de la FRPI Cobra Matata conditionne son intégration dans l’armée à son amnistie Le chef de la milice de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), Cobra Matata, s’est dit favorable à son intégration dans l’armée congolaise, mais il a exigé à l’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) de lui accorder l’amnistie avant son intégration et celle de ses troupes au sein de l’armée. Des experts militaires venus de Kinshasa qualifient cette condition de « non fondée ». Le chef milicien Matata Banaloki alias Cobra a aussi demandé aux six officiers délégués de l’état-major général des FARDC de lui brandir une décision écrite d’amnistie dûment signée par l’autorité compétente en sa faveur. Il voudrait s’assurer qu’il ne fera pas l’objet de poursuites judiciaires dans le pays après son intégration dans l’armée avec ses hommes. Les officiers militaires congolais lui ont dit de ne pas perdre espoir mais jugent à ce stade sa demande non fondée. Selon eux, l’amnistie doit se conformer à la procédure légale avant sa signature par l’autorité compétente qui est le chef de l’Etat, selon radiookapi.net. De son côté, Cobra Matata qui persiste sur sa demande, indique aussi qu’il n’est pas pressé, estimant que la durée du processus peut prendre le temps qu’il prendra. Environ huit cents combattants de son groupe, armes aux bretelles, regroupés dans trois sites et nourris depuis un mois par la hiérarchie des FARDC, continuent d’attendre leur intégration. Des sources militaires ayant requis l’anonymat indiquent que tous les moyens logistiques et financiers pour supporter le voyage de ces miliciens à Kisangani pour le brassage sont déjà réunis. Le 24 mai, la Province Orientale a connu la naissance de la Coalition de groupes armés de l'Ituri (Cogai), par quatre groupes armés: la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) de Cobra Matata, le Front populaire pour le développement durable de l'Ituri d'Eneko Kila, la Force armée pour la révolution d'un certain Kabuli et les Forces armées d'Intégration de l'Ituri, d'un certain Charité Semire. Ce regroupement dirigé par Cobra Matata, désigné comme général par ses pairs demandait notamment au gouvernement congolais une amnistie en faveur de tous les miliciens opérant en Ituri et la reconnaissance de ce district comme province de la RDC. Les miliciens, particulièrement tous ces groupes armés qui pullulent dans l’est de la RDC, sont impliqués profondément dans des dossiers d’exactions et de violences contre les populations civiles congolaises qu’ils auront des difficultés de se soustraire de la justice internationale. Echaudées par le cas de Bosco Ntaganda qu’il avait auparavant protégé en refusant de l’arrêter et de l’extrader à La Haye, malgré l’insistance de la communauté internationale, avant de changer d’avis quelques années plus tard sous la même insistance de la communauté internationale, les autorités de Kinshasa ne voudront plus prendre le risque d’amnistier un criminel comme Cobra Matata dont les mains sont rouges du sang des Congolais fauchés par ses balles et celles de ses hommes. Aujourd’hui, après tant de torts causés à la Nation congolaise durant plusieurs années, le problème du chef milicien Matata Banaloki constitue une parfaite quadrature du cercle. Il n’a plus de choix, sinon continuer sa carrière criminelle qu’il s’est choisi ou faire marche arrière. Mais l’un et l’autre de ces deux choix le conduira immanquablement devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour gonfler la liste de locataires de cette juridiction internationale. Kléber Kungu

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