mercredi 27 juillet 2011

Théophile Obenga place Simon Kimbangu au rang des grands hommes

Conférence internationale sur Simon Kimbangu
Théophile Obenga place Simon Kimbangu au rang des grands hommes
A son troisième jour, la Conférence internationale sur Kimbangu, qui se tient dans la salle Mama Marie Muilu de l’amphithéâtre du Centre kimbanguiste d’accueil et de conférences, révèle, chaque jour, des choses plus intéressantes les unes que les autres. Les exposés sont d’une hauteur scientifique que le débat qui s’ensuit en est marqué. Le professeur Théophile Obenga, du Congo-Brazzaville a confirmé que Simon Kimbangu est un « grand homme », tandis qu’auparavant Walker Sheila, présidente de l’ONG Afrodiaspora aux Etats-Unis d’Amérique a démontré que la culture de l’Afrique centrale est à la base de la culture des Amériques. Lire le 2ème exposé dans notre édition de demain.
Dans une démarche scientifique intéressante, Théophile Obenga a démontré que Simon Kimbangu remplit les critères d’un grand homme. Pour le faire, il a d’abord défini ce qu’il entendait, ensuite il s’est demandé si le portrait de Simon Kimbangu pouvait correspondre à celui d’un grand homme. Pour terminer, il s’est interrogé comment la libération de l’homme noir s’est confondue avec le destin de ce prophète hors pair.
Pour cet historien de grande renommée, le monde regorge de beaucoup de grands hommes. Ceux-ci sont toujours des précurseurs et de leur vivant, ils ne sont toujours pas compris, peu compris, ou pas compris du tout par leurs semblables. Leur vie semble un échec, une vie d’insuccès. Un grand homme n’a pas de vie matérielle…
Malgré cela, ces personnages historiques portent un message invincible, d’une envergure universelle. Ce sont des anges, c’est-à-dire des messagers, des visionnaires ; ils guérissent, ils font des miracles.
Ces incompris, c’est plus tard qu’on arrive à les comprendre. C’est plus tard qu’on admire leur haute spiritualité. Leur origine sociale est souvent modeste. Plus ils sont pauvres, plus ils sont dévoués. Ils mènent une vie d’excellence, de perfection. Leur bonheur est invisible, il est intérieur. Ils incarnent le don d’esprit, de voyance : cette sublime capacité de voir.
Les grands hommes ont une vue très large, ils sentent l’appel du large. Un grand homme est saisi dans le présent par l’urgence du futur. Les urgences du présent se lient à celles du futur. Ces 2 urgences font la vie. C’est l’urgence des bâtisseurs, des créateurs, des prophètes.
L’urgence prophétique est comme un fleuve qu’aucun handicap ne peut changer de cours.
Un grand homme est un homme inspiré, un homme mystique. Il est poussé par diverses forces, dont la force divine.

Est-ce que ce portrait correspond à celui de Simon Kimbangu ?
Est-ce que ce portrait correspond à celui de Simon Kimbangu ? A cette question, le professeur Théophile Obenga n’a pas hésité de répondre par un ‘’oui’’ et d’en apporter des arguments. « Parce que les grands hommes historiques sont rares. Simon Kimbangu est l’un d’eux dans l’histoire de l’humanité. La dimension ethnique n’est plus nécessaire », a-t-il déclaré, en regrettant que Simon Kimbangu soit réduit à un simple fondateur d’Eglise par de nombreuses études menées sur lui. Ce qui est loin d’être la réalité, car l’Eglise, tout le monde peut en créer.
Simon Kimbangu est un législateur, un libérateur. Les grands hommes ont la sincérité angélique qui est leur pain. Ils ont une spiritualité avec projet. Car une spiritualité sans projet humain ne vaut rien. Il faut une spiritualité qui favorise une bonne vie, une spiritualité de libération.
Pour cet homme de science, le destin de Simon Kimbangu est intimement lié à celui de l’homme noir. Simon Kimbangu qui avait vécu toutes les brimades de l’homme blanc, a eu le destin, la passion de libérer l’homme noir.
Par son message d’interpellation, fort applaudi, Théophile Obenga a invité ses pairs de créer eux-mêmes leur propre puissance. Alors que l’occident n’a plus de ressources naturelles, l’industrie forte se trouve chez lui. Ce qui explique le pompage des ressources humaines et naturelles dont l’Afrique est victime depuis le XIVème siècle.
Il en outre fustigé le fait que les Occidentaux présentent tous les grands hommes, comme Simon Kimbangu avec des clichés, en les minimisant.
Le message de libération de Simon Kimbangu est un message de puissance. Il ne prêche par l’isolement, le rejet de l’autre, l’enfermement.
L’homme d’Etat congolais a invité les Africains à ne pas continuer à rester dans la fragilité de toute sorte : alimentaire, sanitaire, sécuritaire, environnementale. « Nous sommes des pays appauvris et surexploités » et non des pays pauvres très endettés. Plus on est fragile, plus on est exploité.
« La nature humaine, le tempérament de quelqu’un, sa propre passion, la conviction, la mission, la vision propre créent le combat. Il faut avoir toutes ces choses et Simon Kimbangu les a possédées. Voilà pourquoi il est un grand homme. Il ne faut plus le ramener au niveau du syncrétisme. Et une fois l’homme noir libéré, l’Afrique va se construire », a déclaré Théophile Obenga en guise de conclusion, sous des applaudissements nourris.
« Voilà un discours que toute l’Afrique doit écouter. Je crois que les organisateurs prendront les dispositions pour que ce discours soit entendu en Afrique et dans le reste du monde. Nous devons nous reconnaître en cet homme, de l’assumer et d’intérioriser son message », ainsi résumait le professeur Lututala Mumpasi, modérateur.
Kléber Kungu

Les hommes de science réfléchissent sur : « Qui est Simon Kimbangu ?»

Conférence internationale sur Simon Kimbangu
Les hommes de science réfléchissent sur : « Qui est Simon Kimbangu ?»
La Conférence internationale sur Simon Kimbangu s’est ouverte depuis dimanche 24 juillet. Durant 4 jours, ce forum où participe une centaine d’hommes de sciences va réfléchir sur des questions capitales comme « Qui est Simon Kimbangu ?», « Qu’a-t-il donc fait ? ». Les couleurs de cette méga rencontre des scientifiques venus du monde entier ont été données par le mot de circonstance du président du comité scientifique et du comité d’organisation de cette rencontre, le Pr. Elikia Mbokolo.
« Simon Kimbangu (1887-1951), l’homme, son œuvre et sa contribution au processus de libération de l’homme noir » est le thème central sur lequel des centaines d’hommes de science, venus quasi de tous les coins du monde, vont réfléchir pour dégager le travail immense que cet agriculteur doublé d’un joueur de flûte a réalisé en faveur des millions de fidèles de son Eglise à travers le monde.
« Je vous invite de regarder cette salle [salle Mama Marie Muilu, NDLR]. Il n’y a rien (pas de tôles, pas de carreaux, pas de briques, pas de fleurs…) qui ne soit le résultat des kimbanguistes, rien qui ne soit l’œuvre commune des kimbanguistes (…). Ces maçons, ces charpentiers, ces menuisiers, ces camionneurs…ont transporté, jour et nuit, ces matériaux pour construire ce bâtiment. Merci et bravo pour le travail réalisé. » Le professeur Elikia Mbokolo prononçait son mot de circonstance au cours de la cérémonie d’ouverture « de la très attendue Conférence internationale sur Simon Kimbangu » dimanche 24 juillet, sous le haut patronage du président de la République, Joseph Kabila Kabange, représentée à cette cérémonie par le vice-Premier ministre et ministre en charge des PTT, Simon Bulupiy Galati.
En invitant les participants et les invités à cet exercice visuel, le Pr. Elikia Mbokolo, qui préside le Comité scientifique et du Comité d’organisation de cette conférence, a voulu les mettre devant une évidence : « la volonté de compter sur ses propres forces », qui caractérise de manière particulière les fidèles kimbanguistes. « Quand on veut, on peut, quand on veut beaucoup, on peut beaucoup », a-t-il conclu, comme pour justifier les réalisations des kimbanguistes.
Dans un mot de circonstance qui n’avait rien de ceux que nous avons l’habitude de suivre, le président du Comité scientifique et du Comité d’organisation a invité ceux appelés à parler aux autres de Simon Kimbangu dans ce forum organisé par des hommes de science, d’en relever le niveau. Par son mot, il venait d’en donner les couleurs.

Qu’a-t-il donc fait, ce Simon Kimbangu ?
Qu’a donc fait Simon Kimbangu, ce simple paysan agriculteur doublé d’un joueur de flûte? Elikia Mbokolo a tenté de circonscrire la réponse à cette question fondamentale en partant de la célèbre prophétie de celui qui incarne et symbolise aujourd’hui la résistance des Noirs face aux injustices des Blancs. « Des Noirs deviendront des Blancs et des Blancs deviendront des Noirs » sera l’élément déclencheur du calvaire de Simon Kimbangu qui va le conduire de la prison de Thysville, aujourd’hui Mbanza-Ngungu à la mort en passant par un jugement inique de 3 jours le condamnant à la peine de mort et la prison d’Elisabethville, aujourd’hui Lubumbashi, chef-lieu du Katanga.
Le catéchiste, qui n’avait pas encore 35 ans lors de son emprisonnement, va passer 30 ans dans sa cellule d’où il sortira mort. Son message de « subversion » va continue de travailler dans l’opinion. Avant de ressurgir en explosant le 4 janvier 1959, dans la commune de Kasavubu où habitait un certain Joseph Kabila, lorsque les émeutes populaires ont déclenché l’indépendance de la RDC. La prophétie de Simon Kimbangu venait de se concrétiser.
Au passage, il a évoqué la révision du procès de Simon Kimbangu dont l’arrêt a été rendu le vendredi 22 juillet, le réhabilitant en reconnaissant qu’il n’était pas un criminel, comme l’avait signifié le Conseil de guerre de Thysville, le 3 octobre 1921. Simon Kimbangu dont l’Eglise n’a pas jamais été détruite par les colonisateurs qui l’ont interdite avant de la reconnaître le 24 décembre 1959, vient donc de sortir victorieux après plusieurs décennies d’opprobre.
Tout compte fait, Simon Kimbangu demeure l’une des grandes figures fondatrices du Congo que le pays a donné à l’Afrique et au reste du monde. D’autres figures sont aussi Kimpa Vita brûlée, Patrice Lumumba, assassiné et Laurent-Désiré Kabila assassiné également.
« Bolingo, Mibeko, Misala », la devise des kimbanguistes veut dire beaucoup de choses à la fois qui montre entre autres l’amour, le respect aux lois du pays, la prise en charge de soi.
Parler de Simon Kimbangu, de son œuvre, de sa contribution au processus de libération de l’homme noir signifie aussi écarter « beaucoup de rumeurs, trop de rumeurs, de diffamations, de diabolisation » sur cet homme dont on a aussi dit des choses heureuses.
Voilà donc une des occasions offertes aux hommes de science, aux « travailleurs de l’esprit » de répondre aux questions fondamentales comme « Qui est Simon Kimbangu ? », « Qui est finalement Simon Kimbangu ? », « Qui est le Simon Kimbangu de tous les récits qui se succèdent sur cet homme ? », « Est- il seul ? »
Après tout ce qui a été déjà dit sur cet homme, le Pr. Elikia Mbokolo s’interroge : « Qu’avons-nous encore à dire et à apprendre aujourd’hui de lui et de son Eglise ?» Un homme que la République, par son président Joseph Kabila, a reconnu comme héros national en le décorant, à titre posthume, Grand cordon Kabila-Lumumba ?
Simon Kimbangu reste à ce jour un patrimoine commun à nous tous. « Non, Simon Kimbangu n’appartient pas aux seuls kimbanguistes, aux seuls bakongo, aux seuls Africains ». Cette déclaration de l’historien Elikia Mbokolo n’a pas laissé indifférents les cœurs de toute la salle. Qui l’a accueillie par une salve d’applaudissements.
Kléber Kungu

jeudi 21 juillet 2011

Crise politique belge : le Roi Albert II inquiet et affligé

J+403
Crise politique belge : le Roi Albert II inquiet et affligé
Aujourd’hui, le 21 juillet, les Belges célèbrent leur fête nationale. Ils la célèbrent depuis une loi du 27 mai 1890. Cette journée commémore le serment prêté, le 21 juillet 1831 par Léopold de Saxe-Cobourg, premier roi des Belges, de rester fidèle à la Constitution. Le serment du roi marquait le début d'une Belgique indépendante, sous le régime d'une monarchie constitutionnelle et parlementaire. Voilà pour la petite histoire. Cette fête est célébrée concomitamment avec le 403ème jour de la crise politique qui déchire le Royaume de Belgique. En effet, 403 jours après, les Belges peinent à avoir un gouvernement – excepté celui qui expédie les affaires courantes. A cette occasion, le Roi Albert II s’est adressé à ses compatriotes. Il n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude et son affliction face à cette crise qui a battu le record après celui des Irakiens. En 2010, les Irakiens avaient mis 249 jours pour conclure un accord de partage du pouvoir entre chiites, sunnites et kurdes, et 40 de plus pour qu’un gouvernement prête serment.
Le Roi Albert II a profité de la fête nationale de son pays pour exprimer son inquiétude et son affliction face à la crise politique qui l’endort depuis…403 jours. C’est un chef d’Etat contristé, dans un discours pour le moins menaçant qui s’est adressé à son peuple en le prenant à partie, en lui demandant à se connaître, alors que son pays empêtré dans une crise politique interminable est, à quelques heures, sur le point de fêter ses 181 années d'existence.
Albert II déplore de ne pouvoir se réjouir avec son peuple « de la prestation de serment d’un nouveau gouvernement fédéral de plein exercice. » Tout en rappelant au peuple belge, particulièrement aux politiciens de qui dépend essentiellement le dénouement de cette crise, « l’urgence et la nécessité de former un gouvernement investi de pleines responsabilités et qui devra réaliser les réformes structurelles nécessaires dans les domaines institutionnel et socioéconomique », le souverain a fait savoir la nécessité pour lui d’user de son « droit de mettre en garde », après avoir utilisé dans ses « audiences » les deux autres que lui reconnaissent « les prérogatives de la monarchie constitutionnelle », à savoir : « le droit d’être informé, le droit d’encourager .»
Dans son discours, le Roi ne cache pas son affliction, comme bien des Belges, pour « la plus longue durée, de mémoire d’homme, de formation d’un gouvernement ». En raison de cela, un sentiment d’inquiétude sur l’avenir, et d’ « incompréhension vis-à-vis du monde politique qui n’apporte pas de solution aux problèmes. Cela risque de développer une forme de poujadisme qui est dangereuse et néfaste pour la démocratie. »
Plus grave encore, poursuit-il, si cette crise perdure, « elle pourrait affecter de façon négative et très concrète le bien-être économique et social de tous les Belges. » Aujourd’hui, cette situation « crée de l’inquiétude auprès de nos partenaires, et pourrait endommager notre position au sein de l’Europe, voire l’élan même de la construction européenne déjà mis à mal par les eurosceptiques et les populistes ». Et pourtant, souligne-t-il « un des atouts importants de la Belgique, depuis la seconde guerre mondiale, est son rôle au sein de l’Europe. Cela nous a valu de devenir de fait, comme pays, la capitale de l’Europe et de jouer un rôle moteur dans cette formidable aventure qu’est la construction européenne. Notre pays, avec sa diversité culturelle, était considéré d’une certaine manière comme un modèle pour l’Union européenne. »
Pour mieux mettre chacun des acteurs proches et lointains dans cette crise, il a rappelé « les risques qu’une longue crise fait courir à tous les Belges » tout en exhortant « à nouveau tous les hommes et toutes les femmes politiques, et ceux qui peuvent les aider, à se montrer constructifs et à trouver rapidement une solution équilibrée à nos problèmes. »
Depuis les législatives du 13 juin 2010, la Belgique patauge dans une crise politique sans issue plus d’une année après. Le pays n’est pourtant pas sans pilote à bord. Le gouvernement sortant du chrétien-démocrate flamand Yves Leterme continue à expédier les affaires courantes de manière discontinue. Pendant que les flamands et les francophones s’entêtent à persévérer dans leur crise.

Les points de la crise
La volonté d’autonomie régionale accrue des Flamands, le fossé culturel croissant avec les francophones, le statut de Bruxelles, les tensions linguistiques, voilà les principaux points de cette crise.

Réforme de l’Etat
La Flandre, région néerlandophone du nord de la Belgique, réclame une autonomie toujours plus renforcée, en matière fiscale, d’emploi et de santé par rapport à la Wallonie (Sud) et à Bruxelles, deux régions francophones. Les Flamands (60% de la population environ) estiment qu’ils subventionnent excessivement aujourd’hui les francophones (40%), moins prospères et veulent que chaque communauté prenne davantage sa destinée en main. Les francophones sont prêts à des transferts de compétences mais limités. Ils redoutent à défaut leur propre appauvrissement et à terme la scission du pays.
La solidarité entre régions va toutefois de moins en moins de soi dans un pays coupé en deux linguistiquement, culturellement et politiquement depuis une série de réformes des années 1960 aux années 1990.

Statut de Bruxelles
Le statut de Bruxelles, région-capitale, est l’un des points-clés de la crise belge. Ce point a refait surface avec les négociations en cours sur une décentralisation accrue des pouvoirs vers les régions. Les néerlandophones ont fait de Bruxelles, ville historiquement flamande, la capitale officielle de la Flandre au sein de laquelle la métropole est enclavée. Mais, disposant d’un statut de région autonome, Bruxelles est très majoritairement francophone (jusqu’à 90%). Les partis flamands souhaitent avoir davantage leur mot à dire dans la gestion de la ville et les plus nationalistes lui refusent le statut de région à part. La capitale veille en retour à préserver son autonomie. De leur côté, des francophones souhaiteraient élargir la ville à certaines de ses banlieues situées en Flandre, où le français est majoritairement parlé. Les mêmes, ou d’autres, prônent un rattachement de Bruxelles à la Wallonie au Sud via un «corridor», ce dont les Flamands ne veulent à leur tour pas entendre parler.
En somme, flamands et francophones se livrent une bataille rangée autour de Bruxelles.

Différend linguistique
Les tensions linguistiques se cristallisent autour de droits spécifiques acquis par les francophones vivant dans la banlieue flamande de Bruxelles. Pour remettre en cause ces droits qu’ils jugent injustifiés, les Flamands demandent la scission du seul district électoral et judiciaire bilingue du pays, celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit «BHV». Il réunit l’agglomération bruxelloise et 35 communes flamandes entourant la métropole.
Cette particularité autorise les quelque 130 000 francophones installés dans le pourtour de Bruxelles à voter pour des partis francophones bruxellois lors des élections. Les francophones peuvent aussi bénéficier de procédures dans leur langue devant les tribunaux. Dans six communes flamandes où les francophones sont massivement représentés, ces derniers ont des droits supplémentaires : écoles francophones, documents administratifs dans leur langue. La Flandre n’est prête à accepter un maintien de droits particuliers que dans ces six communes.
Nous ne cesserons jamais de le dire. Si les Belges, qui ne perdent aucune occasion de donner des leçons à leurs anciennes colonies en cas de crise politique, peinent à trouver une solution à leur propre crise depuis plus d’une année, eux qui savourent déjà les fruits de la démocratie depuis plusieurs décennies, étant indépendant déjà près de deux siècles, nous nous mettrons à douter de leur compétence en matière d’arbitrage – sans pourtant refuser les bons offices qu’ils sont disposés à nous proposer. Car, là où se querellent deux personnes, on trouve toujours un négociateur prêt à offrir ses bons offices, qui est parfois loin d’être un modèle chez lui.
Kléber Kungu

Albert II pense aux femmes congolaises victimes de viol

Dans un discours à l’occasion de la fête nationale belge
Albert II pense aux femmes congolaises victimes de viol
Lors de la fête nationale du Royaume de Belgique, le Roi Albert II a prononcé un discours dans lequel il a entre autres parlé du travail qu’abat le Dr Denis Mukwege dans le soin et l’aide que ce médecin congolais de renommée internationale apporte aux femmes « victimes de terribles violences dans l’Est du Congo. » Il a invité par conséquenrt la communauté internationale « à travailler efficacement avec les autorités du Congo, et des pays voisins, pour mettre fin à ce drame. »
Le Roi des Belges, qui s’adressait à ses compatriotes au sujet de la situation critique que traverse le Royaume de Belgique depuis 403 jours – aujourd’hui – dans un discours solennel, en a profité pour parler d’autres problèmes plus importants qui se passent dans le monde. Il s’agit notamment des cas de violences dont les femmes congolaises de l’Est de la RDC sont constamment victimes.
En évoquant ce problème, le chef de l’Etat belge a souligné les problèmes des Belges ne devaient pas leur faire oublier le monde qui les entoure. Et dans ce monde, l’on trouve, la RDC, l’ancienne colonie de son pays qui mérite une attention particulière en raison de la situation sécuritaire.
Il n’a pas caché l’émotion qu’il a ressentie « lors de la remise du prix Roi Baudouin pour le développement au médecin congolais Denis Mukwege. » Il a salué le courage de cet homme hors-pair qui, dans des conditions très difficiles, vient aide à ses compatriotes féminines « qui sont victimes de terribles violences dans l’Est du Congo. »
« Par ailleurs, nos problèmes internes ne doivent pas nous conduire vers un repli égoïste sur nous-mêmes et nous faire oublier le monde qui nous entoure. A ce propos, je voudrais partager avec vous l’émotion que j’ai ressentie lors de la remise du prix Roi Baudouin pour le développement au médecin congolais Denis Mukwege. Dans des conditions très difficiles, il soigne et vient en aide aux femmes qui sont victimes de terribles violences dans l’Est du Congo. »
Le souverain belge en a profité pour appeler la Belgique, l’Union européenne et les Nations Unies à travailler efficacement avec les autorités du Congo, et des pays voisins, pour mettre fin à ce drame. Nous ne pouvons pas rester indifférents à de telles situations. »
« J’appelle notre pays, l’Union européenne et les Nations Unies à travailler efficacement avec les autorités du Congo, et des pays voisins, pour mettre fin à ce drame. Nous ne pouvons pas rester indifférents à de telles situations», a déclaré le Roi Albert II.
L’appel du Roi Albert II intervient alors que Bruxelles, la capitale de la Belgique, recevait, voici quelques jours, des femmes de diverses nations, particulièrement des Congolaises, qui, à la fin de la marche mondiale des femmes congolaises qu’elles ont organisée depuis Paris, qui sont allées déposer une plainte en bonne et due au sujet de nombreux cas de viols dont elles sont victimes.

« Ni violées, ni persécutées ».
Dans cette marche mondiale des femmes congolaises, organisée sous le thème « Ni violées, ni persécutées », les organisatrices entendaient protester contre les violences sexuelles faites aux femmes en République démocratique du Congo. Selon les organisateurs de cette marche pacifique, 48 femmes par heure sont violées dans le plus grand pays d’Afrique Centrale, soit 1152 par jour et plus de 400.000 par an. Un triste record qui fait de la RDC le deuxième pays le plus dangereux pour les femmes au monde après l’Afghanistan.
C’est le résultat de plus d’une décennie d’instabilité dans la partie orientale du pays de Patrice Lumumba où militaires de l’armée nationale et miliciens de diverses origines se livrent à cœur joie dans le viol, considéré comme une arme de guerre.
La recrudescence de cas de viol est telle que des voix ne cesser de s’élever pour dénoncer de tels actes qui déshonorent la RDC et ses dirigeants. C’est notamment le cas de Sihem Habchi, de « Ni Putes, Ni Soumises » (NPNS), association qui a organisé cette marche en collaboration avec la diaspora congolaise, qui a estimé qu’« on ne peut plus détourner les yeux de ce qui se passe au Congo ».
La marche, longue de 309 km séparant Paris de Bruxelles, est passée par 14 villes où de nombreuses voix se sont élevées de manière énergique en faveur des femmes congolaises pour dénoncer les violences faites à la femme congolaise.
Plusieurs femmes de haut rang ont donné de la valeur à cette marche en la soutenant. C’est le cas notamment de Marthe Tshisekedi, épouse d’Etienne Tshisekedi et de Liliane Bemba, l’épouse de Jean-Pierre Bemba, en prison à la Haye aux Pays Bas.
En octobre 2010, une autre marche analogue avait été organisée à Bukavu, chef-lieu du Sud Kivu, haut-lieu de la 3ème action globale de la Marche mondiale des femmes contre les violences sexuelles. L’événement avait été lancé solennellement à l’époque par l’épouse du Chef de l’Etat, Mme Olive Lembe Kabila.
Le phénomène du viol massif de femmes congolaises notamment à l'est de la RDC est devenu un problème international qui continue de choquer la conscience collective des Congolais aussi bien du terroir que de l'étranger.
A ce titre, il mérite que la communauté internationale s’implique profondément pour le combattre en traduisant devant la justice toutes les personnes impliquées dans ces viols. Et aujourd’hui, l’Onu estime que ces exactions, dont au moins 387 viols, commises par la rébellion en quatre jours début août 2010 dans 13 villages du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) pourraient constituer des "crimes contre l'humanité", selon un rapport publié dernièrement.
Kléber Kungu

mardi 19 juillet 2011

France Telecom souhaite racheter Congo Chine Telecom

France Telecom souhaite racheter Congo Chine Telecom
*Montant : 300 millions d’euros
* Le Premier ministre français envisage de se rendre à Kinshasa très prochainement
Le groupe français de télécommunication, France Telecomm Orange est en négociation avec ZTE, fabricant chinois d'équipements télécoms, pour racheter les 51% des parts qu’il détient du quatrième opérateur téléphonie cellulaire en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que des 49% appartenant à l'Etat congolais. Le montant de l'offre pourrait s'élever à 300 millions d'euros
L'opérateur envisage de lancer une offre pour le quatrième opérateur de téléphonie mobile de la République Démocratique du Congo, Congo-China Telecom (CCT).
"Nous sommes en pourparlers exclusifs avec ZTE sur l'acquisition de leurs 51% de CCT. (...) De plus, nous envisageons de participer à l'offre soumise par la République démocratique du Congo sur sa part", a déclaré une porte-parole de France Télécom, citée par l’agence Reuters.
Par ailleurs, le gouvernement congolais, par le ministère du Portefeuille, qui détient le reste des parts de CCT a lancé un appel d’offre pour la cession des 49% restants. Orange, qui a confirmé participer à l’appel d’offre, attend une réponse fin juillet, apprend-on de même source. Avec 65 millions d’habitants, la RDC a un taux de pénétration du téléphone mobile inférieur à 20%, souligne Orange.

Stratégie d’internationalisation
Pour France Telecom, un tel rachat s'inscrit dans la stratégie d'internationalisation de Stéphane Richard, le PDG de l’entreprise. Celui-ci a choisi de faire de l'Afrique la terre d'élection de cette stratégie. Le développement des télécoms est très important dans le continent parce qu'il palie les insuffisances routières et rencontre ainsi un grand succès auprès de la population. Le mode de consommation choisi par les usagers reste un usage par recharge et non par abonnement. Pour les opérateurs, les marges sont ainsi beaucoup plus élevées.
Sans doute c’est pour finaliser ce dossier que le Premier ministre français envisage de se rendre à Kinshasa très prochainement. Un voyage auquel le PDG de France Telecom prendra certainement part.
L'acquisition de Congo-China Telecom complèterait le maillage africain de France Telecom implanté au Maghreb, en Afrique de l'Ouest (Mali, Sénégal, Côte d'Ivoire...) et Centrale (Cameroun, République Centrafricaine, Ouganda, Kenya...).
France Télécom cherche à se développer en Afrique et au Moyen-Orient. Le PDG Stéphane Richard veut notamment doubler le chiffre d'affaires venant des pays émergents pour atteindre 7 milliards d'euros d'ici à 2015.
La RDC compte 65 millions d'habitants et est dotée d'un réseau sans-fil de deuxième génération. Le marché est considéré comme ouvert car aucun des opérateurs ne s'impose sur l'ensemble du pays, et 17% seulement des habitants sont équipés en téléphones mobiles, rapporte-t-on de même source.
Congo Chine TelecomCT est le quatrième opérateur de la RDC dans le secteur de téléphonie mobile. ZTE,
Congo Chine TelecomCT est le quatrième opérateur de la RDC dans le secteur de téléphonie mobile. ZTE, fabricant chinois d'équipements télécoms, détient 51% des parts dans CCT, tandis que la RDC en détient 49%.
France Télécom
France Telecom est une entreprise française de télécommunications et la 105e entreprise mondiale. Elle emploie près de 167 000 personnes, dont environ 80 000 à l'étranger, et sert plus de 200 millions de clients dans le monde. Sa marque commerciale phare est Orange, qui a d'ailleurs vocation à devenir à court terme le nom du groupe dans son ensemble
Aujourd’hui, l’opérateur français de télécoms développe et commercialise trois grandes familles de services sous la marque Orange : les services de communication résidentiels (SCR), qui restent sous leur marque historique dans les pays où France Télécom est l'opérateur historique (France, Pologne, Jordanie, Sénégal, etc.) ; les services de communication personnels (SCP), c'est-à-dire mobiles et les services de communication d'entreprise (SCE).
Elle fonde son avenir sur une stratégie de services convergents, dont Unik aura été la première manifestation la plus visible.
Les services résidentiels
Ils utilisent principalement la traditionnelle ligne fixe, éventuellement équipée en ADSL, et sont commercialisés sous les marques France Télécom ou Orange (49 millions de clients en téléphonie fixe, 12 millions en internet haut débit). Parmi ces services, il y a la téléphonie fixe, Internet bas débit (par modem), haut débit (par ADSL) et très haut débit (par la fibre optique) ; la téléphonie IP ; la visiophonie ; la télévision numérique (La TV d'Orange) et les contenus multimédias (ex : vidéo à la demande).
Avec le rachat de CCT par France Telecom, la guerre dans ce secteur ne fait que commencer…
Kléber Kungu

lundi 18 juillet 2011

Un accident de circulation cause huit morts et des blessés graves

Route Kinshasa-Matadi
Un accident de circulation cause huit morts et des blessés graves
Un accident de circulation routière sur la route Kinshasa-Matadi, dans la cité de Kimpese, a fait huit morts et plusieurs blessés. Le drame s’est produit vendredi 15 juillet lorsqu’un bus en provenance de Boma pour Kinshasa et un camion venant de Kinshasa pour Boma sont entrés en collision.
Selon certaines sources citées par Radiookapi.net, les deux véhicules sont entrés en collision au croisement de la nationale numéro un et de la route menant à Luozi. Le sommeil au volant des chauffeurs serait l’une des causes de cet accident, indiquent les mêmes sources.
Le bus avait quitté la ville Boma, à près de 100 kilomètres de Matadi, pour Kinshasa, avec une vingtaine de passagers. Sept d’entre eux et le conducteur sont morts sur le coup et l’aide chauffeur en est sorti avec une fracture, selon les témoins, qui affirment que l’équipage du camion, lui, est sorti indemne.
Le sommeil au volant, dû à la fatigue du conducteur du bus, serait la cause principale de ce malheur. Ce chauffeur avait effectué trois voyages entre Kinshasa et Boma, sans se reposer.
Les blessés sont soignés à l’IME/Kimpese. Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités de cet accident.
Depuis belle lurette, l’on note une recrudescence des cas d’accidents sur la route Kinshasa-Matadi depuis que ce tronçon avait été réhabilité. Cette recrudescence avait été dénoncée par certaines structures installées dans la province du Bas-Congo. Il s’agit notamment de la société civile qui a fait remarquer qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un accident ne soit enregistré sur la route Kinshasa-Matadi.
Statistique faisant foi, rien que pour le mois d’avril, une vingtaine d’accidents ont été enregistrés sur la nationalenuméroun. L’excès de vitesse serait à la base de ces accidents. Il y a également le sommeil dû à la fatigue pour un trajet d’environ 365 km (Kinshasa-Matadi) et 465 (Kinshasa-Boma).
Il y a plus d’une semaine,un autre accident de circulation routière avait endeuillé l’équipe de football de Kinshasa, Daring-Motema Pembe, le mardi 5 juillet, qui était en déplacement à Matadi pour livrer une rencontre de football contre le Tout capable Elima pour le compte de la 8e journée de la Vodacom Super Ligue de la Linafoot.
L’accident s’est produit à la hauteur du village Luvuvamu, à environ 60 kilomètres à l’est de Matadi, chef-lieu du Bas-Congo. Un bus transportant des supporters de l’équipe du DCMP a terminé sa course contre un arbre. Un supporter du DCMP en est mort sur le coup, et plusieurs autres ont été blessés. La fatigue du conducteur serait la cause principale de cet accident.
Deux jours plus tôt, soit le 3 juin, un autre accident s’est produit sur le tronçon Matadi-Boma, dans le Bas-Fleuve.
Un gros véhicule en provenance de Matadi pour Boma, dans le Bas-Fleuve, s’est renversé tôt vendredi matin, au niveau du village Boko, à quelque 11 kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la province du Bas-Congo, sur la nationale numéro un. Le bilan controversé, selon les sources, faisait plusieurs morts et autant de blessés. L’excès de vitesse serait à la base de cet accident.
Le nombre des accidents de la circulation routière sur la nationale numéro un est tel que d’aucuns se demandent la conduite à tenir pour réduire la fréquence d’accidents sur le tronçon.
La police de la circulation routière a du pain sur la planche dans cette tâche. Elle doit sensibiliser davantage les conducteurs de véhicule opérant sur la nationale numéro un sur les principes et les règles qu’ils doivent observer lorsqu’ils sont au volant. L’attention des conducteurs des véhicules de grand tonnage doit être particulièrement attirée car de plus en plus l’opinion estime que ces conducteurs se considèrent comme des super chauffeurs en provoquant volontairement certains accidents. Au grand mépris de la vie humaine !
Kléber Kungu

Le procès J.-P. Bemba suspendu jusqu’au 22 août prochain

Cour pénale internationale (CPI)
Le procès J.-P. Bemba suspendu jusqu’au 22 août prochain
Le procès de Jean-Pierre Bemba Gombo a été suspendu par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, au Pays-Bas, lundi 11 juillet pour des raisons de vacances judiciaires. Ce procès ne pourra reprendre que le 22 août prochain, avec l’audition du 26ème témoin de l’accusation.
Selon les usages consacrés en la matière, le corps judiciaire de la CPI, en cette période de l’année, se donne les « vacances judiciaires », depuis le lundi 11 juillet 2011. Ainsi le procès Bemba ne pourra-t-il reprendre que le 22 août prochain. La procédure se trouvant dans la phase de présentation des témoins à charge, c’est le témoin n° 26 que l’office du procureur Luis Moreno Ocampo devra présenter pour être auditionné.
Si, au cours des dernières semaines, Luis Moreno a présenté, par devant les juges de la Cour, des témoins et les victimes de scènes de pillage, entre le 1er juillet et le 11 juillet, c’est le témoin n°168, considéré comme l’un des témoins clés dans cette affaire, qui a fait sa déposition à huis clos. Entre le 1er et le 11 juillet, le témoin 168, considéré par le procureur comme l’un de ses témoins clés, a déposé à huis clos.
Ces témoins ont également apporté des précisions sur les Banyamulenge, surnom donné aux soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.
L’on rappelle que le sénateur congolais est accusé de crimes contre l’humanité pour les meurtres, les viols et les pillages supposés commis en Centrafrique, en 2002 et 2003, par ses hommes.
Son mouvement, le MLC, avait été appelé en renfort par le président d’alors, Ange-Félix Patassé, menacé par les rebelles de François Bozize qui s’étaient finalement emparés du pouvoir en mars 2003.
Pendant ce temps au pays, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) traverse une zone de turbulences. En proie à des querelles intestines, leMLC est pratiquement au bord de l’implosion. Ses principaux ténors s’entredéchirent, au point où l’un d’eux, François Muamba Tshishimbi, alors secrétaire général du parti a recouru aux instances judiciaires du pays pour faire respecter ce qu’il appelle « légalité » au sein de son parti, après avoir été limogé de ce poste par les autres membres fondateurs. Il a estimé que toutes les décisions prises à son encontre sont entachées de vice de forme.
Comme pour couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs, il n’a pas attendu que la situation pourrisse en sa défaveur pour créer une plateforme : « Alliance pour la Démocratie et la République (ADR).
Le procès qui oppose Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux à la présidentielle de 2006 face à Joseph Kabila à Luis Moreno O’Campo, procureur de la CPI, n’est pas à sa première suspension. Ainsi de suspension en suspension, ce procès n’est pas près de connaître son épilogue. Face aux procédures longues et alambiquées de la Cour pénale internationale (CPI), ce procès reste l’un des plus retentissants.
En outre, durant les 42 jours que prendront les vacances judiciaires, les juges de la CPI ne croiseront pas les bras. Durant ces vacances, ils ne consacreront pas tout ce temps au repos. Ils mettront au profit une bonne partie de ces vacances pour peaufiner les stratégies pour aborder la reprise des audiences avec beaucoup plus de vigueur. Il en sera de même des avocats des deux parties qui entendent tirer grandement profit de cette pause.
Kléber Kungu

lundi 11 juillet 2011

Crash de Kisangani: un deuil national de 3 jours décrété

Crash de Kisangani: un deuil national de 3 jours décrété
Un deuil national de 3 jours a été décrété, à dater du 9 jusqu’au 12 juillet, par le gouvernement central au cours duquel le drapeau national sera en berne et la musique sur les ondes des médias devra être appropriée à la circonstance. Le bilan de ce crash est fort lourd : 77 morts, dont l’évêque du diocèse d’Isangi, Mgr Camile Lembie, évêque d’Isangi, dans la province Orientale, et Justin Mayabuana, un arbitre du Bas-Congo parmi les cinq officiels des entités sportives (deux arbitres de Kinshasa, Malunga Mboti et Benjamin Bambe, un autre du Bas-Congo, Justin Mayabuana, un commissaire au match, Norbert Mafuta ainsi qu’un délégué de la Linafoot, Pascal Tshimanga).
En raison de ce drame national, qui vient d’allonger la liste déjà très longue des Congolais fauchés par ce genre de drame, le président Joseph Kabila s’est rendu samedi 9 juillet à Kisangani pour s’enquérir sur place de la situation du crash d’un appareil de la compagnie d’aviation Hewa Bora qui s’est produit vendredi à l’aéroport de Kisangani. Dans la suite du chef de l’Etat, le vice-Premier ministre en charge des Postes, Téléphones et Télécommunications, Simon Bulupi Galati, le ministre de la Santé publique, Victor Makwenge Kaput et des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Ferdinand Kambere Kalumbi et celui des Transports et Communication.
Joseph Kabila a dû offrir les services de l’avion personnel pour l’acheminement des blessés à Kinshasa pour des soins appropriés. Les survivants ainsi que les corps des victimes du crash du vendredi 8 juillet à l’aéroport de Bangoka, à Kisangani, ont été ramenés à Kinshasa pour leur rapatriement vers leurs provinces d’origine. Il a échu à Olive Lembe Kabila d’accueillir les survivants et les corps des victimes à l’aéroport international de N’djili. L’émotion due à ce drame était telle que la première dame n’a pas résisté à verser quelques larmes de compassion à la vue des victimes.
Mgr Camile Lembie, évêque d’Isangi, dans la province Orientale, retournait dans son diocèse après avoir participé à toutes les réunions de la Commission épiscopale nationale du Congo (Cenco) de l’Eglise catholique. Il devrait ordonner, le dimanche 10 juillet, un jeune prêtre à Isangi même.
Quant aux cinq officiels des entités sportives qui étaient également à bord de l’aéronef de Hewa Bora qui a crashé ( deux arbitres de Kinshasa, Mahungu Miboti et Benjamin Pande, un autre du Bas-Congo, Justin Mayabuana, un commissaire au match, Norbert Mafuta Kibeke ainsi qu’un délégué de la Linafoot, Pascal Tshimuanga) devaient superviser le match Malekesa-Mazembe, pour le compte de la 9e journée du championnat national de football prévu ce week-end.
L’appareil de la compagnie Hewa Bora a crashé vendredi en tentant de se poser à l'aéroport international Bangoka à Kisangani, dans la province Orientale. L'avion qui transportait 118 personnes au total, selon la compagnie, s'est écrasé dans la forêt à 300 m au-delà de la piste, lors de l'atterrissage, aux environs de 15H00 (14H00 heure de Kinshasa), alors qu'une très forte pluie s'abattait sur la région. Il a ensuite pris feu. Il assurait la liaison régulière Kinshasa-Kisangani-Goma (est).
Selon le directeur d'Hewa Bora, Stavros Papaioannoua, cité par TV5 Monde, il y avait ‘’112 passagers, avec deux hôtesses, un mécanicien et trois pilotes". "Les membres de l'équipage sont décédés, sauf les deux hôtesses qui ont été blessées".
Cet accident de l’appareil d’Hewa Bora, une des compagnies aériennes, est le dernier en date d'une série de catastrophes qui ont valu à la RDC l'un des records mondiaux de l'insécurité aérienne.
Hewa Bora figure sur une liste noire des compagnies aériennes établie par l'Union européenne pour des raisons de sécurité, à l'instar de tous les transporteurs congolais.

Deuxième accident grave depuis 3 ans
Pour cette compagnie, il s'agit du deuxième accident grave en l'espace de trois ans. En 2008, un DC-9 d'Hewa Bora s'était écrasé sur un faubourg de la ville congolaise de Goma, faisant 44 morts.
En avril 2011, 32 personnes avaient été tuées à bord d'un avion des Nations unies qui avait manqué son atterrissage à l'aéroport international de N’djili, à Kinshasa, la capitale. L'appareil était affrété par la compagnie Airzena Georgian Airways. Il s'agissait du premier crash d'un appareil de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco), depuis le début de sa mission en 1999 et qui sillonne chaque jour le ciel de la RDC, un pays cinq fois plus grand que la France.
Selon le site internet d'Hewa Bora, la compagnie possède deux Boeing 727 comportant l'un et l'autre 137 sièges en classe économique et 12 en classe affaires. Ils assurent exclusivement des liaisons intérieures.
Le Boeing 727, qui fut un temps l'avion de ligne le plus vendu dans le monde, a entamé sa carrière en 1963. Le dernier modèle a été livré en 1984.
Une cinquantaine de compagnies aériennes congolaises font partie de la liste noire de la FAA américaine, de la DGAC française et de bon nombre de pays. Elles sont interdites de vol et de transit dans l'Union Européenne et aux États-Unis à cause des règles de sécurité bafouées et du manque de conformité aux standards internationaux en matière de sécurité aérienne et de certifications.
Comment ne pas pleurer chaque mois des morts dus aux crashs quand on veut économiser sur l'entretien, qu'on laisse voler des appareils de plus de 25 ans, quand on néglige la formation des pilotes et qu'on accepte les surcharges dans ces appareils, quand, au finish, les autorités congolaises en général, n’ouvrent pas grandement l’œil sur un secteur.
Les accidents d'avion sont fréquents en RDC. Le mauvais entretien des appareils, souvent anciens, leur surcharge s'agissant surtout des avions de fret, l'absence de contrôle, le non respect des règles de sécurité et aussi les mauvaises conditions météo en sont souvent la cause.
Tant que le gouvernement congolais ne prendra pas le taureau par les cornes pour mettre de l’ordre dans le secteur de transport aérien particulièrement, le peuple congolais continuera de pleurer ses morts à la suite des crashs. Mis à part l’aspect imprévisible des accidents, nous devons reconnaître, avec beaucoup de courage et d’honnêteté, que l’espace aérien congolais est survolé, de jour comme de nuit, aussi par des appareils qui ne devraient plus être autorisés de vol sous des cieux peu complaisants, que par ceux en règle. Il s’avère malheureusement que les seconds sont moins nombreux que les premiers. D’où la fréquence des crashs.
En définitive, faudra-t-il attendre qu’un crash qu’il nous arrive un crash comme celui qui avait emporté un samedi 10 avril le président polonais Lech Kaczynski, son épouse et plusieurs hauts responsables de la Pologne (dont le chef de l’état-major des forces armées, Franciszek Gagor, le vice-ministre des Affaires étrangères, Andrzej Kremer) pour que nous prenions le courage de nous pencher profondément sur un secteur qui continue d’emporter beaucoup de nos compatriotes ?
Kléber Kungu

Le 1er Forum des professeurs de français : l’appréciation des exposants


Théâtre de verdure
Le 1er Forum des professeurs de français : l’appréciation des exposants
Le 1er Forum des professeurs de français, organisé par les Services pour l’éducation, les savoirs et l’appui à la maîtrise et à l’usage du français (Sésam), les ministères de l’EPSP et de l’Esu, appuyés par un parterre des partenaires, au Théâtre de verdure, situé à Mont-Ngaliema, commune de Ngaliema, a vécu. Global Kongo Vision (GKV) du Dr José Mambwini Kivuila-Kiaku a été l’un des rares invités.
Les organisateurs ont réussi le pari d’organiser le tout premier forum des professeurs de français. Beaucoup d’invités, excepté les bénéficiaires dudit forum, ont exposé leurs œuvres au Théâtre de verdure mercredi 6 juillet. La chaîne de télévision provinciale, GKV, les éditions L’Harmattan, New Scolot, Elondja, Belin, Mabiki, La Perle, les Presses universitaires du Congo (PUC), le Centre de recherches pédagogiques (CRP), l’Unicef, Handicap international, Université catholique du Congo (UCC), l’Institut français, les Livres des Grands lacs, la Librairie de l’Université de Kinshasa, le Centre Wallonie-Bruxelles (CWB), les associations des bédéistes comme Kin Label, Amazone, Art pour la promotion des arts (ARP des arts)…, la liste est loin d’être close, ont exposé leurs productions.
Des impressions des uns et des autres ont bonnes, à en croire leurs déclarations. « Les expositions sont bonnes, d’autant plus qu’elles nous permettent de nous faire découvrir. Elles permettent également aux enseignants de se rencontrer et de découvrir certains types de matériel didactique numérique et traditionnel », a confié José Mambwini, qui revenait de la cité de Mbanza-Ngungu, à 150 km à l’ouest de Kinshasa pour exposer des DVD avec des émissions éducations pour sa chaîne de télévision à vocation culturelle et éducative.
Pour Vincent de Paul Mutambudi, secrétaire administratif aux éditions Sedip (Service de diffusion des publications de l’Université catholique du Congo, « de telles initiatives renforcent les capacités chez les enseignants, elles ouvrent leurs esprits. Le premier forum, c’est d’abord la visibilité ».
Quant à l’artiste bédéiste, Charlène Makani, si elle a vendu quand plusieurs BD, elle a estimé que les gens se sont plaints de ne pas avoir d’argent, ne s’étant pas préparés pour ce forum.
« C’est très belle occasion offerte aux amis des livres, à tous ceux qui s’intéressent aux livres », a déclaré Gaston Kabona, bibliothécaire principal au Centre Wallonie-Bruxelles, ajoutant que cette exposition lui a permis « de découvrir ce qui se passe dans des entreprises » .
« Nous avons privilégié les livres en exposant une partie de notre bibliothèque, les livres utilisés au secondaire. Nous pensons que tout le monde a sillonné les stands et que chacun de nous repart avec un titre qu’il a pu retenir », a-t-il ajouté.
Très critique, il a fait observer « que les organisateurs auraient pu associer aussi les élèves des classes terminales ».
Le premier forum des professeurs de français aura marqué les esprits de tous ceux qui s’intéressent à la langue français, qui se trouve en péril, dans un pays comme la République démocratique du Congo avec des millions de locuteurs.
Il suffit de faire un tour dans les universités ou de voir les copies d’examens, de TP ou autres devoirs des étudiants des universités de ce pays. Le passage de leurs stagiaires à travers les entreprises fait découvrir le degré ou le niveau de chute de la langue de Voltaire.
L’intrusion des médias audiovisuels, principalement de la télévision dans les mœurs des Congolais a donné un coup d’estocade à ce qui est resté de la pratique du français.
La lecture est devenue un exercice très fastidieux pour bon nombre d’entre eux, surtout les jeunes. Les raisons sont nombreuses. « Si les raisons économiques (financières) sont avancées comme handicap à la lecture pour bien des Congolais, d’autres arguent le manque de temps. Comme ces enseignants rencontrés sur place et dont on a surpris les déclarations.
« Beaucoup de livres intéressants, mais on n’a pas le temps de les lire. En plus, pour se donner ce lire, par exemple [ ‘’Villes en guerre et guerres en villes’’ vendu à 40 dollars], c’est tout mon salaire qu’il faut sacrifier. Combien de temps les enfants doivent pour que j’aie ce livre ? » S’est plaint un enseignant.
Le premier forum des professeurs de français nous a permis de découvrir de talents féminins bédéistes, Charlène Makani et Abelle Bowala, de l’association Amazone, en compagnie d’un maestro de cet art, Asimba Bathy.
Kléber Kungu

jeudi 7 juillet 2011

Le CDCE dénonce les obstacles et contraintes des élections

Processus électoral
Le CDCE dénonce les obstacles et contraintes des élections
Le Cadre de concertation de la société pour l’observation des élections (CDCE) est monté au créneau en dénonçant de nombreux obstacles et contraintes qui entravent, selon lui, l’accomplissement par la population congolaise de son devoir civique. Il l’a fait savoir dans un communiqué publié le jeudi 7 juillet dont L’Observateur a obtenu copie.
A quelques mois des élections générales, auxquelles la population congolaise est prête à participer aux élections générales, à en croire l’engouement avec lequel il s’est enrôlé dans sa majorité, même si, dans certains endroits, l’enrôlement a été timide. Cependant, CDCE relève quelques inquiétudes dues à certains obstacles et contraintes qui risquent de permettre aux électeurs d’aller aux élections comme il se doit.
Parmi ces obstacles et contraintes, le CDCE soulève notamment la non-rémunération des agents de la Commission nationale électorale indépendante (Céni), le monnayage des cartes d’électeur, des files d’attente perturbatrices, des interventions non appropriées des acteurs au processus électoral, un climat sécuritaire précaire, des distances importantes à parcourir entre les milieux d’habitation et les centres d’inscription les plus proches, l’absence de matériel électoral dans certains d’inscription.
Compte tenu de tous ces obstacles à un bon processus électoral, le CDCE propose certaines pistes à la Céni, au gouvernement congolais, aux partis politiques, à la société civile ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers.
Le CDCE invite notamment la Céni de prendre en compte des irrégularités signalées par les acteurs du processus électoral en vue d’améliorer l’organisation des élections. Il souhaite également que des cadres de concertation soient régulièrement animés avec les différentes parties prenantes au processus électoral pour surmonter les difficultés constatées.
Il appelle aussi le gouvernement à mettre à la disposition de la Céni des moyens financiers et matériels suffisants pour lui permettre de réaliser ses missions constitutionnelles. Il faut également veiller à mettre en œuvre des mécanismes pour sécuriser la population, ses biens et tous les acteurs au processus électoral.
Aux partis politiques, le CDCE demande d mobiliser et d’encadrer leurs membres et sympathisants dans le respect de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques afin de consolider la démocratie en RDC.
Il est demandé à la société civile d’accompagner le processus électoral et particulièrement la constitution du fichier électoral, par la sensibilisation de la population et la diffusion d’une information crédible et fiable qui puisse permettre de garantir les autres étapes du processus électoral.
Enfin, le CDCE invite les partenaires techniques et financiers d’appuyer, de manière effective et claire, la République démocratique du Congo dans ses efforts pour l’organisation des élections à tous les niveaux.
Kléber Kungu

L’UPC enrichie d’un nouveau bâtiment pour la faculté de médecine

Fruit de la coopération congolo-allemande
L’UPC enrichie d’un nouveau bâtiment pour la faculté de médecine
L’Université protestante au Congo (UPC) vient de se doter du premier pavillon du bâtiment de la sa faculté de médecine mercredi 6 juillet. Etudiants de médecine, professeurs, personnel administratif et autres invités de marque ont pris rendez-vous à ce grand événement.
C’est un recteur tout joyeux qui s’est adressé, à cette occasion, aux uns et aux autres, pour parler de ce grand événement : l’acquisition du premier pavillon du bâtiment de la faculté de médecine, « qui marque un pas décisif » dans le développement de cette université vieille de 52 ans.
Mgr Pr Daniel Ngoy Boliya, recteur de l’UPC, s’est attardé sur l’historique de l’institution dont il préside les destinées en relevant les grandes dates ayant marqué son histoire, ponctuée par les interventions des personnages qui ont contribué à son ascension. Ainsi, parlant la naissance de la faculté de médecine, a-t-il salué l’apport du Dr Mampunza dans la réalisation de ce projet datant de 20a ns devenue réalité à ce jour.
La contribution des Allemands, par le Service des Eglises évangéliques en Allemagne pour le développement (EED) a marqué de manière particulière le mot de circonstance du recteur Daniel Ngoy Boliya, dont il salué et remercié le courage, l’amour, le sens d’abnégation. L’apport du Bureau de liaison en Amérique du Nord, par le biais de son représentant, présent à la cérémonie, a été également souligné.
Bref, le premier pavillon du bâtiment de la faculté de médecine est le fruit d’un partenariat riche et séculaire entre l’Eglise du Christ au Congo (EEC) et l’EED.
Le numéro un de cette institution universitaire a remercié également le gouvernement allemand dont « l’assistance allemande est une preuve du sérieux du travail qui se réalise à l’UPC ». Il s’est engagé à « assurer la maintenance du nouveau bâtiment comme pour les autres bâtiments », estimant qu’ « avoir un bâtiment, c’est une chose, en assurer sa maintenance, en est une autre ».
Il a annoncé au passage le partenariat avec l’université Lipopo en Afrique du sud pour la formation en santé familiale. Par ailleurs, l’hôpital du Cinquantenaire en construction, à un jet de pierres de l’UPC est privilégié pour le stage des étudiants de l’UPC. La nouvelle a soulevé une salve d’applaudissements des étudiants.

Enseignement et recherche s’accommodent avec la tranquillité
L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en RDC, Peter Blomeyer, a souligné le mariage, mieux la complicité qui existe en l’enseignement, la recherche et la paix. « L’université est un lieu d’enseignement et de recherche qui ont besoin de la tranquillité », a-t-il fait remarquer. Hier, la RDC, jadis lieu des conflits et des guerres, aujourd’hui, on est en train de surmonter ces défis.
Le diplomate allemand n’a pas caché sa joie de voir réaliser la construction du bâtiment de l’enseignement de la médecine, dans le cadre de la coopération Eglise et université, tout en relevant le rôle joué par l’Eglise, en ce qui concerne la santé et l’enseignement.
Le représentant du Bureau de liaison en Amérique du Nord s’est appesanti sur la bonne gouvernance du comité de gestion de l’UPC …depuis 20 ans. « Le professeur Ngoy est là depuis 20 ans et depuis 20 ans, ça marche », a-t-il déclaré, tout en soulignant le fait que tout a changé avec des finances de l’UPC qui sont maintenant assurées par les frais académiques des étudiants.
Une façon de féliciter, en passant, ceux qui tiennent les finances de l’UPC, notamment le directeur financier, Troquet Ngwala Ray Mbumba.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Léonard Mashako Mamba, qui s’est attribué des qualités de pasteur, a évoqué certains passages bibliques pour montrer l’importance de la bénédiction de Dieu sur toute œuvre humaine. « Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, ses bâtisseurs travaillent pour rien » (Psaumes 127 :1), a-t-il cité quasiment de mémoire, expliquant que « Si Dieu a veillé à ce que ces travaux puissent commencer et terminer ».
En remerciant la coopération allemande à travers EED, il a évoqué le 7ème verset du 7ème chapitre de Matthieu. « Merci à la coopération allemande, à travers EED. Nous vous avons cherchée, nous vous avons trouvé. Nous avons frappé à votre porte, vous nous avez ouvert la porte ». En d’autres termes, lorsque l’UPC avait cherché le financement de la construction du bâtiment, EED n’a pas hésité à accéder à la demande.
Pour cela, il a distribué des remerciements et des félicitations à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette œuvre : le recteur pour la persévérance, l’obstination, les architectes pour la compétence dont ils ont fait montre, montrant « qu’ils n’ont pas volé leurs diplômes ». Il a salué également la présence de l’OMS, estimant qu’ »une faculté de médecine qui irait en dehors des normes internationales ne serait pas une faculté ».
Tous les discours faits, il a échu à l’entrepreneur de remettre l’ouvrage au recteur de l’UPC. « C’est avec grand plaisir que je vous remets officiellement les clés de votre ouvrage », a-t-il déclaré, avant que le Pr Daniel Ngoy ne les remette au secrétaire général administratif en ces termes : « M. le SGA, je vous remets, à mon tour, ces clés. L’entretien de ce bâtiment, j’y veillerai nuit et jour ».
En visitant ce bâtiment, l’assistance a découvert la richesse de deux laboratoires qui composent ce pavillon. « C’est avec beaucoup de joie que l’on peut y envoyer son enfant pour faire la médecine », s’est extasiée une femme visitant le premier pavillon du bâtiment de la faculté de médecine qui mettra sur le marché de l’emploi, d’ici en 2016, les premiers diplômés en médecine de l’UPC.
Sans nul doute, avec la faculté de médecine et les autres ses facultés, l’UPC s’emploie à assurer « une éducation qui construit une nation ».
Kléber Kungu
Fiche technique du pavillon
• Coût : plus d’un million de dollars
• Durée de travaux : 17 mois
• Superficie : 1 335 m2
• 4 laboratoires dont deux grands (anatomie, biologie et physiologie ; biochimie et chimie) d’une capacité d’accueil de 240 places et deux petits d’une capacité d’accueil de 230 places
• Trois escaliers, dont un grand et 2 petits
• 8 bureaux des professeurs
• 4 magasins
• 1 dépôt central
• 1 bureau pour le doyen
• Construction mixte avec deux avantages : gain de temps et allègement de poids
• Entreprise : Métalpro
• Architecte : Joachim Kialuta
• Entrepreneur : Stéphane Kabasu

mardi 5 juillet 2011

GKV sommé de fermer, à défaut de payer 75 000 USD

72 heures à Mbanza-Ngungu
GKV sommé de fermer, à défaut de payer 75 000 USD
(Par Kléber Kungu, de retour des Cataractes)
La chaîne de télévision Global Kin Video Network Television (GKV) est sommée de fermer 24 heures après la fin de l’essai technique. Elle est obligée de payer… 75 000 dollars américains de taxe à la Division provinciale des postes, téléphones et télécommunications du Bas-Congo. Cette décision émane du chef de cette Division par sa note n° DP/PTT/BC/01/021/2011 du 9 juin. La nouvelle a jeté un émoi glacial auprès de nombreux Ngungois qui menacent de manifester contre cette décision inique.
« J’ai l’honneur de vous transmettre en annexe de la présente la note de taxation n° 032 du 9 juin pour paiement éventuel », annonce la lettre signée par Théophile Umba-di –Makuala, dont L’Observateur a pu obtenir copie. A cette lettre est annexée la note de taxation n° 032/2011 qui astreint GKV de payer un montant de 69 226 000 FC, l’équivalent de 75 000 dollars américains pour l’exercice 2011. La note chute par cette menace : « Ce montant doit être payé endéans 15 jours. Passé ce délai, nous nous verrons dans l’obligation de procéder au recouvrement forcé et d’appliquer à votre endroit les dispositions pénales prévues en ces matières ». Fin de menace.
A l’annonce de cette nouvelle aussi très triste que surprenante, les nombreux téléspectateurs des Cataractes en particulier et du Bas-Congo en général n’ont pas ménagé leur désapprobation, allant jusqu’à menacer de marcher pour protester contre cette décision qu’ils qualifient d’inique.
« Personne n’a le droit de fermer leur télévision au motif de payer un montant extrêmement excessif », a déclaré Godé, le chargé de communication de l’Association des Bana Zongo (Abazo), l’une des associations sans but lucratif les plus actives à Mbanza-Ngungu, chef-lieu du territoire et du district du même nom, au cours de l’émission « Ici Ngungu », animée par NC Leka.
« Félicitations pour la chaîne, mais surtout pour le film sur Nuit africaine que tous les jeunes de Mbanza-Ngungu ont eu le privilège de suivre ici sur place. Mais, par contre, nous avons été surpris d’apprendre que GKV est taxé de payé 75 000 dollars…S’il arrive quelque chose à notre télévision, nous marcherons pour protester contre cette décision », a-t-il prévenu, alors que nous venions d’arriver à la cité de Mbanza-Ngungu.
La nouvelle est aussi un choc au géniteur de GKV qui a déclaré qu’il n’hésiterait pas un seul instant de le fermer pour satisfaire à la volonté de la Division provinciale des PTT du Bas-Congo. Il l’a fait savoir au cours de la conférence de presse qu’il a organisée le jeudi 30 juin au siège de la télévision.

Prières et bénédictions en faveur de GKV
Jeudi 30 juin, un autre habitant de Mbanza-Ngungu a tenu à présenter ses encouragements et félicitations à José Mambwini, alors que nous nous dirigions au stade Kitemoko pour le défilé du 30 juin. « Boss, pour tout ce que vous faites en faveur de Ngungu, que Dieu vous bénisse », a-t-il déclaré. Au « Mais certaines personnes nous obligent de fermer si nous ne payons pas 75 000 dollars de taxes » du numéro un de GKV, le jeune homme a ajouté ceci « Il y a beaucoup de prières. Si la mienne n’est pas entendue, celles des autres le seront. »
C’est lorsque nous sommes arrivés au stade, avant le début du défilé, que nous avons compris la place que les Ngungois accordent à leur chaîne de télé dans leur vie quotidienne. Militaires et leurs épouses, particulièrement ceux du camp colonel Ebeya, ne jurent que par elle. « Moi, je désire devenir animatrice en langue tshiluba, moi en kikongo », annoncent, très enthousiastes quelques épouses de militaires. Quelques poses de photo des militaires, leurs épouses et José Mambwini cimentent ces relations naissantes entre GKV et ses téléspectateurs.
Tout compte fait, GKV, reste une initiative qui vaut prières et bénédictions en faveur de celui qui a décidé de dépenser son argent d’enseignant pour désenclaver son terroir ainsi que tous ceux qui y habitent.
L’on peut donc très bien comprendre quel effet cette mauvaise nouvelle a provoqué au sein de la communauté bénéficiaire des services de GKV : refroidissement complet de l’enthousiasme euphorique des Ngungois né au lendemain du lancement du premier signal de cette chaîne de télévision qu’ils se sont appropriée.
L’opinion ne comprend pas comment une chaîne de télévision doit payer une telle somme 24 heures après la fin de l’essai technique intervenu le 8 juin. En termes clairs, GKV est sommé de payer 75 000 dollars 24 heures après, alors qu’elle vient de commencer à émettre officiellement. Ce qui signifie clairement que ses caisses sonnent encore creux ! 75 000 dollars, c’est excessif comme taxes !
Toujours prêtes à décourager les initiatives privées des fils et filles du pays avec des diverses tracasseries, les autorités du pays ne lésinent jamais sur les moyens pour « renflouer leur caisse » une fois une entreprise commence à prendre corps. Créer une entreprise en RDC est un long chemin jonché d’embûches de toutes sortes (tracasseries administratives, diverses taxes…) Y parvenir appelle beaucoup de dose de patience, de volonté, d’abnégation, mais surtout d’amour pour son terroir et son pays. Sinon, on laisse tomber au moindre signal.
Aux autorités du district des Cataractes de refuser de se voir arracher cet outil de communication qui leur permet de s’adresser aux administrés en un temps record, car GKV arrose tout le territoire des Cataractes, jusqu’à Boma en passant par Matadi, Muanda. Aux Ngungois également de s’opposer à toute tentative de se voir bâillonner.

Défilé du 30 juin : Les Ngungois invités à faire le bilan de leurs élus

72 heures à Mbanza-Ngungu
Défilé du 30 juin : Les Ngungois invités à faire le bilan de leurs élus
(Par Kléber Kungu, de retour des Cataractes)
C’est un défilé monstre auquel nous avons assisté le jeudi 30 juin au stade Kitemoko. Il a fallu plus de 4 heures pour voir défiler tous ceux qui ont décidé de marquer le 51ème anniversaire de l’indépendance de la RDC d’une empreinte particulière. Le commissaire de district ad interim des Cataractes, Antoine Luyinduladio Mabanza, a profité de ce méga défilé pour lancer un message à ses administrés : « 2011, est une année spéciale, car électorale. Nous allons faire le bilan des élus. Il faut voter utile, c’est-à-dire choisir ceux qui ont bien travaillé ou ceux qui vont présenter un programme favorable à la population ».
Le stade Kitemoko n’a pas désempli pendant 4 heures qu’a duré le méga défilé organisé à l’occasion du 51ème anniversaire de l’indépendance de la RDC. Forces de maintien de l’ordre et de défense, forces vives de la cité de Mbanza-Ngungu (enseignants tous niveaux confondus, fonctionnaires de l’Etat, presse, opérateurs économiques, mécaniciens, agents de la Croix-Rouge, partis politiques…) s’y sont donné rendez-vous dans un stade qui ne s’emplissait qu’au fur et à mesure que les « défileurs » entraient.
Dans un message aussi bref que significatif, le commissaire de district ad interim des Cataractes, Antoine Luyinduladio Mabanza, a rappelé aux habitants des Cataractes la signification de la journée, tout en les invitant à voter utile lors des élections à venir, après avoir soutien tous les élus à un bilan. Des élections qu’il veut apaisées, le Bas-Congo étant une province de paix.
Au président Joseph Kabila, président de la République, le numéro un des Cataractes a adressé un hommage pour ses efforts de pacification du pays et la réalisation de 5 chantiers de la République. Il a invité ses administrés à se les approprier car, a-t-il souligné, c’est par le travail qu’on va réaliser la reconstruction du pays.
Les « défileurs » ont rivalisé de tenues (uniformes). Les uns et les autres n’ont pas voulu montrer l’image des parents pauvres, même si la réalité en est tout autre. Coup de chapeau à l’équipe de la chaîne de télévision GKV qui a défilé avec son président-directeur général, José Mambwini Kivuila-Kiaku, alors que la manifestation a été filmée de bout en bout. Malheureusement, le pari que cet homme a lancé de réaliser un direct, pour que les Cataractes et tout le Bas-Congo en général suivent, pour la première fois, un tel événement, en temps réel, a été handicapé par les aléas de la technique.

Le personnel de GKV habillé par le Boss
Ce qui a étonné tout Ngungois c’est d’avoir vu défiler l’équipe de GKV habillée par la jeune entreprise : des vestes pour les hommes (7) et du pagne pour les femmes (4), les têtes coiffées de képis noirs et rouges.
Coup de chapeau également pour l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) dont les agents de la Division ont défilé vêtus très proprement, y compris le personnel de l’Université Kongo. Beaucoup de fleurs également aux hommes en armes (militaires des FARDC, Garde républicaine), les policiers…Un tableau bellement complété par le défilé de leurs épouses.
Tout compte fait, honnêteté oblige, ce sont les fidèles kimbanguistes qui ont raflé toutes les médailles : alors que les musiciens de la fanfare kimbanguiste ont agrémenté ce défilé du début à la fin, sans accuser aucun signe de fatigue, les fidèles de cette Eglise internationale ont clôturé le défilé. Ils n’ont pas dérogé à leur habitude : divisés en plusieurs groupes, chacun de groupe a défilé différemment. A la grande satisfaction de tous. Le tout assaisonné d’une saynète montrant les différentes étapes de l’histoire politique de ce pays : colonisation, indépendance, Mobutu, avec l’avènement de Simon Kimbangu…
Quant aux partis politiques, la palme revient aux militants de MDD, parti cher à feu Kisombe Kiaku Muisi, fils du terroir. Leur nombre a été tel qu’il nous semble que ce parti est bien implanté dans la cité.
Il a échu au ministre provincial de l’Environnement du Bas-Congo de représenter le gouverneur Mbatshi Batshia à ce défilé aux côtés de Tukulu Nene Digeluka, commissaire de district adjoint en charge des questions économiques et financières et d’autres autorités civiles et militaires des Cataractes.
De l’aspect festif, je retiendrai que les Ngungois se sont bien mobilisés pour bien fêter le tout premier anniversaire de l’indépendance d’après le cinquantenaire, même si, excepté ceux qui ont défilé, l’engouement de la population ne s’est pas manifesté.

Comment GKV et José Mambwini s’implantent à Mbanza-Ngungu

72 heures à Mbanza-Ngungu
Comment GKV et José Mambwini s’implantent à Mbanza-Ngungu
(Kléber Kungu, de retour des Cataractes)
Les Cataractes – nous sommes tenté de dire le Bas-Congo - ont leur télévision de prédilection : Global Kongo Vision Network Television (GKV) dont l’initiateur est un fils du terroir, José Mambwini Kivuila-Kiaku. Soixante-douze heures passées à Mbanza-Ngungu nous ont mis devant une évidence : GKV, Ngungois et José Mambwini travaillent dans une complicité heureuse pour le bien de cette région. Récit d’un voyage au cœur de l’événement.
Aucun habitant des Cataractes –ou presque –n’ignore GKV. Ces trois petites lettres qui ne veulent rien dire, disent en réalité grand-chose. C’est la chaîne de télévision qui a vu le jour au chef-lieu du territoire de Mbanza-Ngungu pratiquement … le 8 juin 2011, date de la fin de la période d’essai. Moins d’un mois plus tard, tout Ngungois ne jure que par ce média. « Notre télévision », disent les filles et fils de Mbanza-Ngungu.
Oui, cette télé - la toute première par la qualité de ses images que le monde des médias ait pu jamais implanter dans cette contrée, et par le programme dont son géniteur promet de la doter – est entrée dans la vie quotidienne, aussi bien des habitants de Mbanza-Ngungu que ceux d’autres coins du Bas-Congo : Kisantu, Madimba, Boma, Muanda, Matadi…où elle est captée sans beaucoup d’efforts techniques. « Prenez votre téléviseur, ouvrez-le sans antenne extérieur, sinon un clou, et vous avez GKV avec des images impeccables », m’avoue un Ngungois.
Un agent d’une entreprise de télécommunication cellulaire locale, partenaire de GKV, fait le même commentaire, alors qu’il s’adresse à José Mambwini, que j’accompagne. « Les images sont impeccables comme si vous suivez les images d’un CD ».
Et pourtant GKV, mieux son siège, reste encore un chantier en construction qui s’implante – s’est déjà implanté – à Mbanza-Ngungu. J’en visite ses services : le secrétariat, le plateau, la régie… Du matériel arrivé tout récemment est entassé pêle-mêle au plateau où deux gros projecteurs trônent. « C’est du matériel pour la régie de l’Université Kongo (UK) », me confie José Mambwini. « Kléber, voici le fruit de mon investissement », ajoute-t-il.

Un personnel aussi compétent que dévoué
GKV dispose d’un personnel aussi compétent que dévoué. A la régie, où trône le réalisateur Dominique Kinanga, un chauve volontaire, s’empilent machines, écran TV, mixeur, titreurs et une montagne de supports de films, documentaires, albums de chansons… Ce technicien, dont le patron ne tarit pas d’éloges sur sa compétence avérée, parle plus avec ses doigts qu’avec sa bouche. Un doigt sur tel matériel, un autre sur tel autre, timide, une paire de lunettes visée sur de beaux yeux, Dominique Kinanga, debout la plupart de temps, reste l’un des techniciens sur qui repose la vie, l’avenir de GKV. Son téléphone sonne incessamment : des coups des téléspectateurs ne cessent de lui parvenir.
Vendredi 1er juillet, alors qu’est rediffusé le défilé des kimbanguistes du 30 juin, un texto d’un téléspectateur de Kisantu fait grésiller son téléphone. «C’est bien vos idées. Vous êtes le seul ». Quelques instants plus tard, alors qu’un film de guerre qu’adorent les militaires de cette cité, fait le relais, un autre texto tombe. « Pourquoi vous voulez le cinéma ? Vous nous apprenez la guerre ? Pourquoi il n’y a pas de film nigérian ? On a besoin de ça ». Au sujet de ces films, le Boss a déjà donné sa position au cours de la conférence de presse qu’il a organisée la veille. « Pas de films nigérians, surtout ceux interprétés en lingala ! » José Mambwini veut à tout prix promouvoir les films locaux.
Brièvement, il m’explique le fonctionnement de la régie. Avant de me retrouver aux bons soins d’un autre technicien, aussi long et frêle qu’un roseau. Nyimi Nsakala Aly, chef du service technique, muni de son journal de relevés de données techniques journalières, répond aux questions du Boss sur le fonctionnement de l’émetteur, dont le ronronnement sourd chatouille mes oreilles.
Doté d’une forte expérience technique, Diambu Mansita Augustin, celui que les autres agents de GKV appellent affectueusement « chief » (à prononcer en anglais), met de plus en plus la main à la pâte à la régie. C’est lui le chef de station. Ce technicien, dont le sac ne quitte que lorsqu’il va au lit, est l’un des meilleurs, sinon le seul, de la province en matière d’installation d’antennes paraboliques.
Josef Sanu (chef de service administration), Edouard Ngiangumuna (chef de service d’intendance), Eleanor Lukubama (cheffe de service commercial et administratif), Fidèle Nseke, Jean Kiala, JK pour les fans, NC Leka (prononcez én-si), Eugénie Kisafu, Laurence Pholo Mambu (animateurs) et Pr Sabakinu Kivilu (PCA de GKV) complètent l’équipe, forte de 11 agents (7hommes et 4 femmes) qui donne vie à GKV.
De la compétence, de la fidélité de toute cette équipe, José Mambwini, qu’elle et tout Mbanza-Ngungu appellent affectueusement « l’Eléphant du Golf », ne cesse de m’en parler durant tout le séjour. Le P-D.G de GKV refuse d’être un patron distant de ses agents. Son arme, ce sont ses blagues qui meublent abondamment les entretiens qu’il a régulièrement avec eux. Ce qui lui vaut beaucoup d’estime de leur part.
Une fois à la station, José Mambwini contrôle tout – je voudrais dire veut savoir si tout fonctionne bien – en posant des questions ici, en donnant des ordres là. Cet enseignant, docteur en lettres et civilisation latine de l’université Sorbonne Paris IV, est spécialiste en TNT, qui maîtrise à merveille le secteur de l’audiovisuel.
Des « bonjour, Eléphant du Golf » nous accueillent à chaque apparition publique. C’est chez Eleanor Lukubama que j’apprends en premier lieu que le numéro un de GKV est ainsi surnommé. Lorsque je demande à cette dame pourquoi ce surnom et si c’est en raison de sa grosseur corporelle, elle me répond avec précision et du tic au tac « c’est à cause de la grosseur de son œuvre » (GKV, NDLR).
Les journées de celui que certains Ngungois appellent aussi le « Mammouth du Golf », sont très chargées. Invitations, réceptions meublent le temps de l’initiateur de GKV. Les visiteurs ne manquent à la chaîne de télévision GKV. Qui pour solliciter une tranche d’émission sur la chaîne, qui pour solliciter encore la publication de sa BD sur les miracles de Simon Kimbangu…Le chemin sur des responsabilités plus grandes en faveur d’une population qui a besoin d’un meneur d’hommes est déjà ouvert. S’en rend-il compte ?
Dans tous les cas, en installant une chaîne de télévision à Mbanza-Ngungu, José Mambwini était peut-être loin de s’offrir une occasion de s’approcher d’un territoire où est enterré son nombril. L’occasion est maintenant là, dans une complicité parfaite entre GKV, les nombreux téléspectateurs et lui-même.