jeudi 31 mai 2012

Le Japon tient à accompagner les familles et le Gouvernement congolais

Reconstruction et développement de la RDC Le Japon tient à accompagner les familles et le Gouvernement congolais L’ambassadeur du Japon en RDC, Yoshimasa Tominaga, a affirmé la volonté de son pays d’accompagner les familles et le Gouvernement congolais sur le chemin de la reconstruction et du développement. C’était au terme d’une visite officielle effectuée du 29 au 31 mai à Mbuji Mayi, chef-lieu de la province du Kasai-Oriental, grâce au support logistique du Programme alimentaire mondial (PAM). En 2010-2012, le Gouvernement japonais était un des donateurs principaux de l’UNICEF en RDC. A travers l’Unicef et ses partenaires le Japon a financé des projets en faveur des enfants dans les deux Kasaï et l’Equateur pour 6,5 millions de dollars, selon un communiqué conjoint publié le jeudi 31 mai . Lors du séjour à Mbuji Mayi, Yoshimasa Tominaga, a visité un Centre d’écoute et d’information convivial pour adolescents (CEICA), accompagné par la Représentante de l’Unicef, Madame Barbara Bentein. Les responsables de ce centre offrent aux jeunes qui y sont encadrés des opportunités d’apprendre le sens de responsabilités et les standards d’une vie en communauté en leur fournissant des informations et des activités récréatives. Dans les localités de Bakwatshimuna et Tshimbombo, l’Ambassadeur du Japon ainsi que toute la délégation ont visité plusieurs sites, notamment des centres de santé et des Espaces communautaires d’éveil (ECE) qui sont en cours de réhabilitation, ainsi qu’un centre de jour pour l’encadrement des enfants travaillant dans des sites miniers. Le point commun des projets est le fort accent mis sur la participation communautaire et l’objectif de rendre tangibles les droits des enfants les plus vulnérables. La Représentante de l’Unicef en RDC, Madame Barbara Bentein, n’a pas manqué de saluer le partenariat, tout en remerciant l’ambassade du Japon. « Le partenariat avec le Japon est d’une importance capitale pour l’Unicef en RDC et nous voudrions saisir cette opportunité pour exprimer nos remerciements à l’attention de l’Ambassade du Japon. » a-t-elle déclaré. « Nous travaillons mains dans la main pour les enfants congolais et les principes de la Convention sur le Droits de l’Enfant - la survie, le développement et la participation », a-t-elle ajouté, tout en soulignant que l’objectif de son agence était de mettre à l’échelle des approches effectives à base communautaire afin d’atteindre un maximum d’enfants à travers les services de santé et d’eau, d’éducation et de protection. Progrès en cours, mais beaucoup reste à faire Une réunion s’est tenue entre la délégation et les autorités provinciales conduites par le Gouverneur de la province, Ngoyi Kasanji, ainsi que certains partenaires de l’Unicef sur le terrain, entre autres Save the Children, l’Union européenne, BDOM, Prosani, etc. Les uns et les autres ont abouti à cette constatation : des progrès sont en cours, mais beaucoup reste encore à faire. Au cours de l’audience que lui a accordée le Gouverneur de province, l’ambassadeur Yoshimasa Tominaga, a abordé avec son interlocuteur la situation socio-économique du Kasaï-Oriental ainsi que l’apport du Japon dans son développement. Ils ont également souligné l’urgence, aujourd’hui, d’accorder un vif intérêt aux problèmes des enfants vulnérables de la RDC avant de confirmer l’entière disponibilité du Japon à soutenir les actions dans ce sens. Le Gouvernement du Japon reste le plus grand bailleur de l’Unicef en RDC pour le programme de coopération 2008 à 2012 avec 54, 221,697 millions de dollars US. «Je suis déterminé à déployer tous mes efforts pour continuer notre appui à la RDC, en général et à la province du Kasaï Oriental en particulier. J’ai constaté qu’il y avait de nombreux défis à relever pour améliorer la situation des enfants et des femmes vulnérables», a déclaré Yoshimasa Tominaga. Kléber Kungu

Goma hyperprotégé par le 322ème bataillon

Guerre au Nord-Kivu Goma hyperprotégé par le 322ème bataillon Le 322ème bataillon de réaction rapide des Forces armées de la RDC (FARDC), second bataillon formé par les instructeurs belges est déployé au Nord-Kivu pour protéger son chef-lieu d’éventuelles attaques des mutins du Mouvement du 23 mars (M23). Les quatre compagnies que compte ce bataillon ont toutes été transférées de leur garnison de Kindu, dans la province voisine du Maniema, où elles étaient cantonnées, vers le Nord-Kivu. Seule une arrière-garde d'une centaine de militaires est restée à Lokandu (près de Kindu), le reste du bataillon est engagé dans l'est. Leurs quelque 500 collègues sont, dans une posture défensive, chargés de protéger les accès nord et nord-ouest de Goma en étant déployées dans les régions de Sake et de Rutshuru, selon l’agence belge d’informations. Le 322ème bataillon des Unités de réaction rapide (URR) des FARDC a, tout comme son unité soeur, le 321ème bataillon - considéré comme l'une des unités d'élite de l'armée congolaise -, été formé à Lokandu par une petite centaine d'instructeurs belges entre octobre et mars derniers. La cérémonie de remise des brevets à 560 commandos congolais avait eu lieu le 28 mars. Le Nord-Kivu est depuis fin avril le théâtre de combat opposant l'armée gouvernementale à des dissidents du M23 (Mouvement du 23 mars) composé de membres de l'ex-rébellion tutsie congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Depuis mi-mai, les heurts sont concentrés dans la région du Rutshuru, voisine du Rwanda et de l'Ouganda, où on assiste à de heurts violents et des accalmies précaires. Les instructeurs belges ont également formé le 321ème bataillon, en 2008 et 2009. Après avoir quitté les environs de Kinshasa où il a été caserné durant la période électorale - lors des scrutins présidentiel et législatif qui se sont déroulés le 28 novembre 2011 - pour regagner sa garnison de Kindu, où il est prêt à se déployer dans l'est "à préavis très court". Ce 321ème bataillon commando avait combattu fin 2009 et début 2010 - mais sans ses instructeurs belges - contre des insurgés Enyele dans la région de Dongo (Equateur, nord-ouest), au prix d'une vingtaine de morts dans ses rangs. Selon le ministère de la Défense, dix-sept militaires belges se trouvent toujours à Kindu et Lokandu pour une mission de "coaching" des 321ème et 322ème bataillons URR. C’est le général Amisi Kumba dit Tango Fort, chef d’état-major de la Force terrestre, qui a présidé la cérémonie de remise des brevets le mercredi 28 mars aux 574 éléments du 322e bataillon commando, cette unité commando, formés après une longue et âpre formation d’environ 5 mois. C’était au stade du camp à Lokandu, à plus ou moins 70 km de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema. 200 d’entre eux ayant été disqualifiés pour inaptitude ou par abandon. Entre temps, sur le terrain, l’on signale le déplacement massif des populations Tutsi vers Goma fuyant une éventuelle attaque des mutins du M23 à Kitshanga, dans le territoire de Masisi. Selon le vice-président de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota, cité par Radiookapi.net, ces déplacés seraient en train de fuir leurs maisons par peur d’être attaqués par les rebelles du M23. La même source précise que ce déplacement avait commencé vers fin avril et s’est intensifié en début de cette semaine. «C’est un déplacement à grande échelle. Lundi dernier, on a observé trois mouvements de bus vers Goma. Mardi, on a compté cinq bus, à côté d’autres moyens de transport… », a précisé Omar Kavota. Il a confirmé que les membres de la communauté tutsi vivent dans l’inquiétude relative à la rumeur d’une éventuelle attaque de la localité de Kitshanga par les rebelles du Mouvement du 23 mars. «Ces derniers seraient entrés d’envisager de revenir à Kitshanga, après des pertes qu’ils sont en train de subir de la part de l’armée régulière à Jomba et Bueza dans la territoire de Rutshuru. Les membres du M23 organiseraient même des actes de tueries pour justifier un éventuel génocide qui serait attribué aux forces loyalistes », a-t-il annoncé. Aussi Omar Kavota a-t-il appelé les autorités politiques congolaises à «rassurer cette communauté» et bien d’autres vivant dans la région. Créé le dimanche 6 mai, le Mouvement du 23 mars, M23, par des militaires déserteurs se réclamant du haut commandement militaire de l’Armée nationale congolaise (ANC) a pour objectif notamment de «redynamiser » l’application de l’accord de paix conclu, le 23 mars 2009, entre le Gouvernement et l’ex- rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le M23 s’affronte régulièrement avec l’armée régulière dans diverses localités du Nord-Kivu, entraînant des milliers des déplacés. Il y a quelques jours, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont appelé, dans un communiqué daté du 23 mai, les Forces armées de la RDC (FARDC) à un cessez le feu, affirmant vouloir préserver la situation humanitaire de la province du Nord-Kivu qui s’est dégradée, après plus de deux semaines des combats. Il a également appelé le gouvernement congolais à endosser toutes les responsabilités en cas de poursuite des hostilités qui, selon le mouvement rebelle, est à la base des morts d’hommes et des mouvements des populations dans la province. Malgré cet appel, l’on rapporte que les affrontements entre l’armée régulière et les mutins se sont poursuivis dans le groupement de Jomba et Bweza, en territoire de Rutshuru, provoquant ainsi le mouvement des populations vers Rutshuru-centre et Kalengera. Les mutins du M23 se sont dit être ouverts aux pourparlers pour une issue pacifique à la crise, rappelant que la défection de certains officiers des rangs des FARDC et la création de ce mouvement se justifiaient par le non-respect des accords signés entre le CNDP et les autorités du pays. «C’est la seule voie qui pourrait permettre à des milliers de déplacés de regagner leurs milieux d’origine», ont déclaré les mutins dans le même communiqué, qui ont, par ailleurs, invité la Monusco « à cesser d’apporter son appui aux FARDC. » Kléber Kungu

L’Ambassadeur Mugalu décoré par le sénat français

Pour son engagement à la promotion de la langue française
L'Ambassadeur Théodore Mugalu, chef de la Maison civile du Chef de l'Etat, a reçu mercredi 30 mai à Paris, une médaille d'honneur du Sénat français pour son engagement à la promotion de la langue française. C’est à la tête d’une délégation de son cabinet, que l'Ambassadeur-Pasteur Mugalu a quitté Kinshasa le lundi 28 mai, à destination de la France pour recevoir cette disticnction. L’heureux récipiendaire a eu de la peine à cacher son émotion pour cet honneur qu’il a déclaré partager avec son pays « qui a le français pour langue officielle », avec l’Afrique en général. Dans son allocution de remerciement au Sénat français, Théodore Mugalu a indiqué qu'il dédiait cette distinction, sur le plan spirituel, à Martin de Tours, soldat chrétien de l'armée romaine en garnison à Amiens, un des célèbres messagers du Nouveau Testament, doublé d’un des évangélisateurs de la Gaule. Et sur le plan politique, aux pionniers de la démocratie coutumière en Afrique, à feu Laurent-Désiré Kabila, qui a su restaurer les nationalistes congolais, ainsi qu'à son continuateur, le Président Joseph Kabila Kabange. Avant de la dédier, « en […] qualité d’homme de culture, au 14ème Sommet de la Francophonie qui va se tenir dans notre pays, qui attend à bras ouverts. » « L’on peut recevoir une médaille chez soi, dans son pays. Mais recevoir une médaille à l’étranger est un signal fort d’amitié et d’estime, avec une signification plus profonde en ce moment où notre pays s’apprête à recevoir le 14e sommet de la Francophonie », s’est ému Théodore Mugalu. Ainsi a-t-il adressé sa « gratitude à la France, qui reconnaît des valeurs à la RDC et son attachement à la langue et à la culture française, avec pour fondement la République et la démocratie ». Théodore Mugalu a profité de cette occasion pour parler un peu de démocratie qui, selon l’opinion la plus répandue, étant d’essence occidentale, « l’Afrique est regardée comme un espace antidémocratique sinon quasi incompatible avec l’exercice de la démocratie ». L’étranger et les dirigeants africains autocrates, « qui avaient horreur de la démocratie et qui pensaient trouver refuge dans la dictature qu’ils présentaient comme d’acception africaine », ont relayé cette vision. Ce qui a poussé certains « dirigeants européens qualifier la démocratie de « luxe pour l’Afrique » ou leurs homologues africains vanter la politique soi-disant de l’authenticité, selon leur acception dictatoriale ». Alors que l’avènement de la démocratie est antérieure à la colonisation, a argumenté l’heureux médaillé d’honneur, qui a étayé son argumentaire en présentant, comme un historien, les deux étapes de cette expérience de la pratique de la démocratie en Afrique. Dans ce qu’il appelle « expérience démocratique antique en RDC » chez les Bena Mbago et les Basamba au Katanga, il a démontré qu’ « il a toujours existé chez ces peuples une consultation coutumière » et qu’il a existé des « institutions du pouvoir coutumier ». Quant à la seconde étape, « l’expérience démocratique contemporaine en RDC », il y a quatre moments forts : d’abord « à l’occasion de l’accession de la RDC à l’Indépendance » […], lorsque « les Pères de l’Indépendance, au nombre desquels Lumumba, avaient opté pour la République et la Démocratie, baptisant même leur pays République démocratique du Congo ». Ensuite, successivement, « à l’avènement de Mobutu au pouvoir par un coup d’Etat », « de Mzee Laurent –Désiré Kabila, par la révolution pardon » […], et aujourd’hui, celui du « Président Joseph Kabila […], [qui] reprend le tison pour ressusciter la vision des pères de l’Indépendance » Kléber Kungu

lundi 28 mai 2012

Les députés provinciaux réclament l’élection du gouverneur dans un mois

Province Orientale Les députés provinciaux réclament l’élection du gouverneur dans un mois Quelques députés provinciaux qui représentent les quatre districts de la Province Orientale (Bas-Huele, Haut-Huele, Ituri et Faradje) exigent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’organiser l’élection du nouveau gouverneur de province d’ici le samedi 30 juin, en remplacement de l’actuel qui assure l’intérim. Les députés ont expliqué leur requête, arguant qu’un gouverneur intérimaire est limité dans ses prérogatives, d’autant plus qu’il ne peut pas prendre de grandes décisions. Aussi les travaux des députés à l’Assemblée provinciale sont-ils bloqués. Et conformément à la Constitution, un nouveau scrutin doit être organisé par la Céni dans les 30 jours qui suivent lorsqu’une vacance se déclare à la tête du gouvernorat pour une raison ou une autre. « Un gouverneur intérimaire, a expliqué l’un des députés, Paulin Odiane, ne peut pas se permettre de prendre une grande décision qui concerne la promulgation des édits. Il ne peut pas engager de grandes dépenses, de faire de grands travaux comme la réhabilitation des routes de desserte agricole, la construction des écoles, ainsi que la résolution des situations d’insécurité. Nos travaux sont bloqués au niveau de l’assemblée provinciale ». Élu député national, le gouverneur Médard Autsai a choisi depuis le 6 mars de siéger à l’Assemblée nationale. Une fonction incompatible à celle du gouverneur de province conformément à l’article 160 de la loi électorale stipule : « En cas de décès, démission, d’empêchement définitif, de mise en accusation ou de révocation du gouverneur de province, le gouvernement provincial est réputé démissionnaire. Le gouvernement provincial sous la direction du vice-gouverneur expédie les affaires courantes. Un nouveau scrutin est organisé dans les 30 jours par la Ceni ». Le secrétaire exécutif provincial de la Ceni/Province Orientale, Christophe Limanga appelle les députés à la patience. « La procédure est que le gouverneur sortant dépose sa démission auprès du président de la République. C’est au président de saisir la Ceni qui devra sortir un calendrier pour cette élection. Le président de la République a déjà pris acte mais j’ignore s’il a déjà notifié le bureau de la Ceni», a-t-il dit promettant de s’en référer à sa hiérarchie. Le Bandundu a déjà son nouveau gouverneur La Céni a organisé, le 30 avril dernier, le scrutin des gouverneur et vice-gouverneur de la province du Bandundu, à l’issue duquel le PPRD Jean Kamisendu Kutuka et le Palu Alexis Kiala Tshibamfumu ont été élus respectivement gouverneur et vice-gouverneur de la province du Bandundu. Cinq candidats ont compéti au poste de gouverneur (Beleke Tabu, Bonga Mukweso, Bosama Mbokolo, Jean Kamisendu Kutuka, Sadiboko Mupwedi) et 10 autres à celui de vice-gouverneur (Muambu Ifulu, Yanfu Ngunsa, Mayala Kilonga, Kiala Tshibamfumu, Kasamba Mokwanga, Beleke Tabu, Bonga Mukweso, Bosama Mbokolo, Kamisendu Kutuka et Sadiboko Mupwedi). Excepté Jean Kamisendu, soutenu par le PPRD, les autres candidats se sont présentés en indépendants. La province du Bas-Congo, dont le gouverneur Mbatshi Batshia a été élu député national en novembre 2011 et qui a choisi de prester comme tel, a également besoin que la Céni y organise l’élection d’un nouveau gouverneur. C’est le vice-gouverneurr Déo Nkusu qui assume les fonctions de gouverneur intérimaire. Il ne faudra pas que l’intérim des intérimaires prenne beaucoup de temps pour ne pas pénaliser le fonctionnement de ces provinces. Kléber Kungu

L'Onu accuse le Rwanda de soutenir le M23

Guerre en RDC L'Onu accuse le Rwanda de soutenir le M23 • Dans l’entre temps, les mutins ont appelé le gouvernement congolaise à un cessez-le-feu • Ils se sont dit ouverts à des négociations pour une issue pacifique de la crise. La guerre qui endeuille de nouveau la province du Nord-Kivu commence à livrer quelque vérité. L’Organisation des Nations unies (Onu) accuse le Rwanda en disant avoir des preuves que le M23 (Mouvement du 23 mars), la rébellion des anciens membres du CNDP qui s’affrontent dans des combats violents avec les forces gouvernementales au Nord-Kivu est soutenue par le Rwanda. Selon un rapport interne de l'Onu fondé sur les interrogatoires de déserteurs du M23 à Goma, l'approvisionnement en armes et même en hommes de ce nouveau mouvement rebelle provient du Rwanda voisin. Des citoyens rwandais ont été recrutés et formés dans leur pays pour renforcer la mutinerie d'ex-rebelles que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) combattent depuis début mai dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. "Les Nations unies ont conduit des entretiens avec 11 combattants qui ont abandonné leurs positions dans les forêts montagneuses de la frontière entre la RDC et le Rwanda. Le rapport (. . . ) décrit ces déserteurs comme des citoyens rwandais recrutés au Rwanda sous prétexte de rejoindre l'armée nationale, y compris un mineur", explique ce rapport. Selon Hiroute Guebre-Selassie, chef du bureau de la Mission de la Monusco à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, les mutins ont déclaré avoir été ‘’recrutés dans un village appelé Mundede, qu'ils ont reçu un entraînement au maniement des armes et qu'ils ont été envoyés en RDC pour rejoindre le M23". Certains d’entre ces combattants ont ‘’affirmé avoir été recrutés dès février", a indiqué la BBC qui a publié une partie du rapport onusien. On rapporte que quinze mutins se sont rendus jusqu'à ce jour, dont sept Rwandais. Ils ont témoigné avoir reçu des renforts du Rwanda. Depuis que les FARC ont eu à s’affronter avec les éléments du M23, il n’était plus un secret pour personne que le M23 recevait des renforts (munitions, armes lourdes et même en troupes) de la part du Rwanda. L’opinion, surtout les militaires des FARDC, n’était pas dupe sur la cause de la résistance des mutins. "Le M23 ne pouvait pas résister pendant tous ces jours de combats sans le soutien du Rwanda. Combien d'hommes sont-ils pour qu'ils résistent jusqu'à aujourd'hui?", a déclaré un des militaires de l’armée congolaise, qui a précisé que ceux qui se sont rendus ont été "acheminés à Rutshuru auprès du commandant de secteur" et que la hiérarchie déciderait ce qu’il fallait faire d’eux. Le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23, n’a pas tardé d’opposer un démenti formel sur ces allégations. « Si le Rwanda nous soutenait, on serait arrivés très loin aujourd'hui car il a une armée organisée, et très forte! Or, nous sommes tout juste dans le Rutshuru. Que ces hommes nous disent dans quel régiment, dans quel bataillon ils étaient", a-t-il déclaré. Créé le 6 mai, à la veille de la trêve unilatérale de cinq jours décrétée par les FARD, le M23 s’affronte dans des combats meurtriers avec les Forces armées congolaises (FARDC). Ces combats sont concentrés dans le territoire de Rutshuru, au nord de Goma, près de la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda. Le M23 a comme chef le colonel Sultani Makenga, ex- numéro 3 du CNDP. Le M23, composé de soldats mutins issus de l'ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), que le Rwanda avait démenti soutenir du temps de sa dissidence, et intégrée dans l'armée en 2009 après des accords de paix avec Kinshasa. Le M23 sollicite un cessez-le-feu La publication du rapport de l’Onu accusant le Rwanda de soutenir les mutins du M23 intervient alors que le Rwanda et la RDC prévoient une collaboration plus étroite pour tenter de neutraliser ces mutins, et au moment où le nouveau mouvement rebelle a appelé le gouvernement congolaise à un cessez-le-feu et s'est dit ouvert à des négociations pour une issue pacifique de la crise. Pour le mouvement rebelle, cet appel vise à épargner la population des affres de la guerre et d’éviter la dégradation de la situation humanitaire dans la province du Nord- Kivu (est), selon un communiqué du M23. Les mutins ont également invité la Monusco à cesser son appui aux Forces armées de la RDC, tout en déclarant que "le gouvernement congolais doit assumer toutes les responsabilités en cas de poursuite des hostilités qui est à la base des morts d'hommes et des mouvements des populations dans la province". Le communiqué explique "la défection de certains officiers des rangs des Forces armées de la RDC (FARDC) et la création du M23" par "le non-respect" des accords signés entre les autorités du pays et le CNDP. Les autorités congolaises avaient refusé toute négociation avec les soldats mutins. Les FARDC accentuent la pression sur une partie des rebelles retranchés dans les collines de Runyonyi et de Chanzu près de la frontière avec le Rwanda. Pour les autorités congolaises, le CNDP et le M23, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Quelle suite vont-elles réserver à l’appel des mutins ? Quelle est la véritable raison de cet appel au cessez-le-feu : est-ce une stratégie pour leur permettre de s’organiser, ayant été fortement désorganisés à la suite du feu nourri des FARDC déterminées à reconquérir toutes les parties occupées par les mutins ? Kléber Kungu

samedi 26 mai 2012

La situation humanitaire est fort dramatique dans les deux Kivu

Enfants, femmes et personnes âgées de plus en plus victimes La situation humanitaire est fort dramatique dans les deux Kivu La situation humanitaire est de plus en plus dramatique dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu en proie à de violents combats, pour le premier, entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et du M23, où la violence a encore de beaux jours devant elle. Cette violence s’étend à des zones plus reculées et difficiles d'accès. Par conséquent, cette situation provoque un nombre très important de victimes civile et plusieurs milliers de déplacés. Cette situation inquiète le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui rappelle à toutes les parties aux conflits leur obligation d’épargner les populations. Les combats qui s'intensifient dans les territoires de Walungu, Shabunda et Kalehe (Sud-Kivu) et, plus récemment, dans les territoires de Walikale et Masisi (Nord-Kivu), faisant de nombreux morts, blessés et déplacés avec les affrontements meurtriers dans la zone frontalière de l'est du Nord-Kivu, entre les FARDC et les mutins du CNDP et du M23, entraînent une situation humanitaire et sécuritaire catastrophique des populations civiles qui ne savent plus à quelles autorités s’adresser. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est fort inquiet de cette situation d’autant plus que les victimes sont pour la plupart des civils, dont des enfants, des personnes âgées et des femmes. « La majorité des victimes sont des civils, dont de très jeunes enfants, des personnes âgées et des femmes. Les combats ont forcé les habitants de villages entiers à se déplacer, aggravant une situation humanitaire déjà précaire. Il est primordial que ceux qui ne participent pas aux hostilités soient épargnés », plaide Laetitia Courtois, chef de la sous-délégation du CICR à Bukavu (Sud-Kivu). « Les combats ont souvent lieu dans des zones très reculées, ce qui rend notre accès aux victimes très difficile. Nous poursuivons notre dialogue avec toutes les parties au conflit, afin de pouvoir porter assistance aux personnes qui en ont besoin», se plaint-elle, dans bulletin du CICR publié dernièrement. Travail du CICR compliqué Les combats violents entre les belligérants, le mauvais état des routes rendent difficile le travail des équipes du CICR. En effet, les combats se déroulent parfois dans des zones rurales où l'infrastructure routière est détériorée ou inexistante, ce qui complique l'accès à des soins de santé adaptés. Laetitia Courtois précise que « des blessés ont dû être transportés à pied par des villageois pendant des heures pour atteindre des centres de santé souvent déjà à court de stock, à cause de l’augmentation soudaine des besoins. Pour remédier à cette situation, le CICR fournit des médicaments, des équipements et du matériel de pansement à des centres de santé ruraux. Il évacue les blessés les plus graves vers des hôpitaux de Bukavu et de Goma, où il assure leur prise en charge financière et leur suivi quotidien ». Cependant, c’est grâce à une politique plus stratégique avec les forces et groupes armés que le CICR parvient parfois à atteindre les malades ou les blesses. Ainsi les équipes du CICR maintiennent ou développent un dialogue bilatéral et confidentiel avec les forces et groupes armés présents dans ces territoires, afin que les civils soient respectés et protégés, et que l'évacuation et le traitement des blessés et des malades puissent se faire sans entrave. Malgré tous ces efforts du CICR, les besoins restent très importants, en ce qui concerne notamment la prise en charge des victimes à plus long terme. « Début janvier, une femme a été témoin de l'assassinat de ses cinq enfants, avant d'être elle-même attaquée à l'arme blanche. Elle a d'abord été conduite au centre de santé le plus proche, avant que le CICR ne l'évacue vers une structure plus appropriée. Au terme de deux mois de soins intensifs, et après avoir été suivie par les équipes médicales du CICR et accompagnée par des volontaires de la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo, elle s'est remise de ses blessures les plus graves. Aujourd’hui, elle remarche, et sera bientôt réunie avec des membres de sa famille retrouvés grâce aux efforts des équipes de recherches de la Croix-Rouge de RDC et du CICR», explique le chef de la sous-délégation du CICR à Bukavu. Enfants victimes de la guerre La même source rapporte que par suite des combats, beaucoup d'enfants, certains très jeunes, se sont retrouvés séparés de leurs proches. Leurs parents ayant souvent été tués, ils ont généralement été pris en charge de manière spontanée par des voisins. Les personnes recherchées – des membres de leur famille, en priorité – se trouvaient pour la plupart dans des zones en proie aux combats. Beaucoup de ces enfants sont profondément traumatisés. Certains ont été témoins de violences dans leur village, alors que d’autres ont assisté à l’exécution de membres de leur famille. D'autres, enfin, ont été directement pris pour cible et ont eux-mêmes été blessés. En plus des recherches porte-à-porte, les équipes du CICR et de la Croix-Rouge de la RDC ont eu recours à des photos et aux services de chaînes de radios locales. Les enfants séparés de leurs proches ont été systématiquement photographiés au moment de leur enregistrement, et leurs portraits ont été affichés dans des centres d'hébergement temporaires au Sud-Kivu. Grâce à ce système et à des bulletins réguliers diffusés par les radios locales, plus de 15 enfants ont pu être rapidement réunis avec un membre de leur famille. Afin d'aider les familles à faire face à la perte d'un être cher, les comités locaux de la Croix-Rouge de RDC ont réagi très rapidement, lorsqu'ils le pouvaient, pour aider les communautés à enterrer les dépouilles et à rechercher les personnes disparues. L'équipe psychosociale du CICR a immédiatement apporté son soutien aux volontaires qui effectuent ce travail difficile en mettant en place des séances de « premiers secours » psychologique. L'équipe a organisé des activités de sensibilisation similaires à l’intention des communautés concernées, grâce aux services d’une chaîne de radio locale, qui a notamment diffusé des entretiens avec des assistantes psychosociales locales sur les conséquences des violences pour les personnes. Le programme sera diffusé chaque jour pendant deux semaines dans les zones de Kamananga et de Bunyakiri. Secours en faveur de 19 500 personnes victimes Depuis début mai, plus de 60 blessés par suite des combats dans les territoires de Masisi et Rutshuru ont pu être évacués par le CICR et la Croix-Rouge de la RDC. Dans le Masisi, les équipes du CICR procèdent actuellement à une distribution de secours à Kaanja, en faveur de 19 500 personnes touchées par les récentes violences. Le CICR et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge de l’Ouganda et du Rwanda coopèrent pour répondre aux besoins des réfugiés congolais de l'autre côté de la frontière entre les deux pays. Le CICR et la Croix-Rouge des deux pays permettent aux réfugiés congolais dans ces pays de renouer le contact avec les membres de leurs familles restés en RDC au moyen des téléphones portables qu’ils mettent à leur disposition. Au Rwanda, où plus de 8 700 réfugiés congolais ont afflué depuis le 28 avril 2012 – majoritairement des femmes et des enfants –, la Croix-Rouge rwandaise et le CICR ont permis à 132 personnes de parler à un membre de leur famille resté en République démocratique du Congo, grâce à des téléphones mis à leur disposition. Ce service, utilisé pour la première fois dans le pays, permet de pallier le manque d’accès aux régions d’où proviennent ces réfugiés, qui entrave la distribution de messages Croix-Rouge ou la recherche active d’adultes ou d’enfants par le CICR et la Croix-Rouge de la RDC. Plus de 40 enfants séparés de leurs proches ont été enregistrés dans le camp de transit de Nkamira. La recherche des membres de leur famille commencera dès que possible. Quant à l’Ouganda, on note plus de 14 000 réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, qui sont arrivés dans l'ouest de ce pays depuis le début des combats. Ces deux dernières semaines, le CICR et la Croix-Rouge ougandaise ont permis à plus de 600 personnes du centre de Nyakabande et du nouveau centre d'accueil pour les réfugiés de Rwamwanja de reprendre contact avec leur famille, grâce à un service de téléphone mis en place en février dernier. Au total, 30 enfants non accompagnés ont également été enregistrés pendant la même période. Kléber Kungu

La RDC vit au rythme de la semaine mondiale des films d’écoles

19ème édition de Festimaj 2012 La RDC vit au rythme de la semaine mondiale des films d’écoles C’est depuis le 22 mai que le cœur des cinéphiles du monde entier bat au rythme de la semaine mondiale des films d’écoles dans plus de 60 pays et lieux de diffusions sur les cinq continents. Particulièrement ceux de la République démocratique du Congo (RDC) dans 5 villes : Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Kananga, chef-lieu du Kasaï occidental, Kinshasa, la capitale, Lubumbashi, chef-lieu du Katanga et Mbanza-Ngungu, chef-lieu du district des Cataractes dans le Bas-Congo, où GKV TV, la chaîne de télévision à vocation éducative et culturelle du P.D-G. José Mambwini, a été choisie comme organisme de diffusion. Pendant une semaine - c’est depuis le 22 mai jusqu’au 2 juin – plus de 60 pays du monde, spécialement Mbanza-Ngungu, situé à 154 km de Kinshasa, à 234 km de Matadi et à 34 km de Kisantu, vibrent aux sons et aux images de la 9ème édition de Festimaj, le plus grand festival du monde (Anne-Claude Lumet et Gilles Lemounaud n’ont pas été à court d’imagination dans leur éditorial). Au menu, une variété de films dont les écoles primaires, les collèges et les lycées sont la cible privilégiée, et produits par des jeunes réalisateurs. A Mbanza-Ngungu, Festimaj 2012 a jeté son dévolu sur GKV TV (Global Kongo Vision) de José Mambwini, comme organisme diffuseur. Les lieux de diffusion choisis sont le bâtiment de GKV TV, l’amphithéâtre de l’Institut supérieur pédagogique (ISP) et l’école Loma II. Les films jeunes réalisateurs sont diffusés les 22, 26, 27 et 31 mai, les films primaires les 23 et 30 mai, les films collèges les 24 et 29 mai, tandis que les films lycées les 25 et 28 mai. Le 1er juin sera consacré aux films de catégorie indéterminée et le 2 juin, jour de clôture, aux films nominés. Les films seront également diffusés tous les jours (du 22 mai au 2 juin) sur GKV TV, une chaîne éducative et culturelle. Créée en 2004 par Gilles Lemounaud, cinéaste et directeur artistique de @rtiste production audiovisuelle et Anne-Claude Lumet, auteur et metteur en scène, Festimaj est cette manifestation culturelle est unique en son genre. Elle permet à tous les organismes : écoles, institutions, centres culturels, cinémas... du monde francophone de diffuser la sélection de Festimaj et voter pour les films en compétition. La semaine mondiale reste un véritable moment de rencontres, d’échanges qui permet de découvrir d’autres régions, d’autres cultures et de développer des actions de sensibilisation et de formation en France et à l’international. Sur demande de certains organisateurs de la semaine mondiale 2009 et 2010, les organisateurs ont prolongé la durée du festival de 5 jours à 9 jours, dont un week-end pour permettre d’avoir le temps de discuter de chaque film avec les élèves avant de procéder au vote. Intérêt de participer à la semaine mondiale L’intérêt de participer à la Semaine mondiale est de faire découvrir des œuvres inédites réalisées par des jeunes et promouvoir cette forme de création et d'expression. Ces films sont des instantanés sur ce qu'ils vivent, et autant de miroirs sur nos sociétés actuelles. La semaine mondiale permet à tous de découvrir d'autres cultures et s'inscrit dans un dispositif pérenne d'éducation à l'image. Pour participer, le principe est simple, : vous pouvez recevoir la sélection partielle ou totale des films retenus pour Festimaj et la diffuser pendant la semaine du festival. Ces films proviennent d'ateliers cinémas réalisés dans les écoles, associations... ils sont classés en 5 catégories : maternelles et primaires, collèges, lycées, enseignement supérieur documentaire et fiction, enseignement supérieur animation. Un des objectifs est de faire participer les publics grâce à un système de votation pour les films. L'ensemble des publics est appelé à voter pour tous les films en attribuant à chacun une note entre 0 et 5, ces votes contribuent à la désignation des lauréats. A chaque édition, la présidence du jury est confiée à un cinéaste ou un réalisateur, ou un écrivain. La 9ème édition se déroule sous la présidence de Sam Kanater, un acteur. Celui-ci n’a pas manqué de faire exploser sa joie de présider le jury de Festimaj 2012. « Je suis fier d’être le 9ème président d’un festival qui offre un écran destiné aux jeunes réalisateurs du monde, un festival qui leur donne le goût et la passion du cinéma et qui leur permette de présenter leurs films à travers le monde », écrit Sam Kanater, président de Festimaj 2012. Que vive Festimaj 2012. Kléber Kungu

jeudi 24 mai 2012

Des moustiquaires imprégnées d’insecticide à distribuer à 5 millions de personnes

Province de Bandundu Des moustiquaires imprégnées d’insecticide à distribuer à 5 millions de personnes Cinq millions de personnes de personnes dans la province du Bandundu vont bientôt bénéficier des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MILD) pour se protéger contre le paludisme, au cours d’une grande campagne de distribution. Parmi les bénéficiaires, 1 million d’enfants de moins de 5 ans et 200 000 femmes enceintes. Après les provinces du Katanga, du Nord Kivu et du Sud Kivu, c’est au tour de la province du Bandundu de bénéficier de l’opération de distribution universelle et gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MILD). C’est le vice-ministre du Plan, Sadock Biganza qui va procéder ce vendredi 25 mai au lancement d’une importante campagne de distribution des MILD au Bandundu en présence du directeur des opérations de la Banque mondiale, Eustache Ouayoro et du Secrétaire général de la Santé ai, Mekengeshayi Kupa, selon un communiqué conjoint de l’Unicef, de Roll Back Malaria (RBM) rendu public le jeudi 24 mai. La réalisation de cette vaste opération de distribution des moustiquaires a été rendue possible grâce au fonds transférés à l’UNICEF par la Banque Mondiale à travers le projet PURUS géré par l’UCOP. Selon le Rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme 2011, le paludisme est responsable de 216 millions de cas ans le monde, dont 81% en Afrique subsaharienne. En République démocratique du Congo, où le taux de la mortalité infantile est l’un des plus élevés au monde avec 158 pour 1.000 naissances vivantes, on comptait en 2011, 8 757 011 cas de paludisme avec 18 358 décès (MSP/RDC 2011), parmi les enfants de moins de cinq ans. Le communiqué ajoute que l’utilisation quotidienne et correcte des moustiquaires est une pratique familiale essentielle fortement recommandée à tous les Congolais car il s’agit d’un moyen simple et efficace pour éviter les piqûres de moustiques qui transmettent le paludisme. Depuis que la RDC a adopté la distribution universelle des MILD comme l’une des stratégies majeures de lutte contre le paludisme, des progrès notables ont été enregistrés. Ainsi, l’enquête à indicateurs multiples (MICS 2010) a relevé une réduction sensible de cas de paludisme parmi les ménages qui utilisent correctement la MILD. Le taux de ménages avec au moins une MILD est passé de 10% en 2007 à 51% en 2010. Au cours de la même période, la prévalence de la fièvre, symptôme majeur de la malaria a baissé de 31% à 27%. Les partenaires de l’Unicef tels que la Banque mondiale et l’OMS, ont uni leurs efforts à ceux du Gouvernement congolais dans cette importante campagne qui vise la protection de la population contre le paludisme afin de sauver la vie des enfants. Au cours des prochaines semaines, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) va travailler avec ses partenaires, sur les activités de sensibilisation pour l’utilisation correcte de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à l’intention de tous les ménages, dans les provinces bénéficiaires, à savoir : le Katanga, le Nord Kivu, le du Sud Kivu et le Bandundu. Il est signalé également la collaboration des principales confessions religieuses de la RDC dont bénéficie l’UNICEF, afin de transmettre à toutes les familles, les messages clés, relatifs aux pratiques adaptées pour l’amélioration de leur santé. Kléber Kungu

Le gouvernement congolais peut-il réussir le pari de ce secteur ?

Transport en commun à Kinshasa
La paralysie des activités dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) à la suite du mouvement de grève déclenché par les automobilistes de Kinshasa a permis de se rendre compte de la vulnérabilité du gouvernement congolais dans ce secteur, en même temps de sa dépendance vis-à-vis des automobilistes privés qui ont monopolisé ce secteur. Que deviendrait Kinshasa avec ses nombreux habitants le jour où les automobilistes décideraient, pour une raison ou une autre, de déclencher un mouvement de grève d’une semaine ? Pour contrer ce genre de surprises, il est temps que le gouvernement congolais s’investisse dans le secteur de transport. Il peut s’inspirer des anciennes sociétés publiques qui avaient fait la pluie et le beau temps il y a plusieurs décennies. Au nombre desquelles Sotraz, Transzam, STK, OTCZ (TCL)… Mais peut-il réussir ce pari ? Retour sur l’expérience du passé dans ce domaine. Le 23 septembre 1968 va naître la Société des transports kinois (STK) à l’initiative de monsieur Poto Galo avec en circulation 30 bus complété dont le nombre sera porté à 40 nouveaux en1969. par un deuxième charroi de 40 nouveaux bus. La population de Kinshasa, à cette époque, n’était pas aussi nombreuse que celle de nos jours. STK va connaître une telle apogée que son propriétaire va étendre ses activités en ouvrant des agences à l'intérieur du pays, notamment à Kisangani, à Mbandaka et à Lubumbashi. Malheureusement, les activités de la compagnie ne vont pas tarder à péricliter très vite vers l'année 1972 avant de disparaître complètement en 1982. Le pays a connu également l'Office des transports en commun du Zaïre, OTCZ, qui va exploiter un important charroi automobile de près de 500 autobus. Cette compagnie de transport public, qui va naître sur les cendres de la société des Transports en commun à Léopoldville (TCL), va aussi connaître son apogée avant de disparaître, corps et biens, victime de son gigantisme, des difficultés de gestion, du contrecoups de non versement par l'Etat de la subvention tarifaire, de la mauvaise gestion du parc et des approvisionnements, de la destruction méchante et de l'incendie des bus par les étudiants lors de multiples soulèvements. D'autres entreprises de transport public vont voir le jour par la suite: la Société des transports Zaïrois (Sotraz), une société d'économie mixte franco-zaïroise née en 1979 à la suite d'un arrangement politico financier entre l'Etat zaïrois, la Société zaïroise de commercialisation des minerais (Sozacom) et la Régie des véhicules Renault (RVl); City-Cars (Société privée à capitaux belges), la Société des transports zaïro-marocains (société d'économie mixte) en 1989, City-Train (régie publique) créée en 1989, qui ne va pas durer. La mission dévolue à l'ensemble de ces sociétés était de desservir prioritairement les communes urbaines et périphériques à un coût modéré. Mais les ressources financières suffisantes faisant défaut, ces sociétés publiques et d'économie mixte continuent à utiliser des véhicules d'occasion amortis, très souvent en panne et leurs ateliers de réparation ne font que réparer les véhicules en panne sans jamais assurer l'entretien régulier. Ainsi, de nos jours, la majorité d'autobus restent immobilisés faute de pièces de rechange. En conséquence, ces sociétés ont disparu. Depuis les années 1990, ces transports urbains n'étaient plus assurés que par des transporteurs privés. Qui, en vue de suppléer à ce vide sectoriel de transport urbain créé par la défaillance de grandes sociétés de la place, aménagent des véhicules de toute marque. Grâce à eux, cette défaillance n'est pas fort ressentie d'autant plus que ces particuliers sont tellement bien organisés qu'ils desservent la ville dans toutes les directions et en arrivant même là où les autobus n'accèdent pratiquement pas. Ils ont, d'ailleurs, l'avantage d'ouvrir de nouvelles lignes selon les besoins des usagers. Relance du transport en commun en RDC Il faut attendre quelques années pour voir naître d’autres sociétés. En 2004, le gouvernement congolais va relancer le transport en commun en créant la Société des transports urbains du Congo, Stuc, est une société d'économie mixte créée pour assurer les transports urbains dans les grandes villes de la RDC, en particulier Kinshasa. Le 5 juin 2006, la société reçoit un lot de 228 nouveaux autobus de la marque Tata Motors, grâce à un crédit de 33 500 000 dollars US de l’Inde, payable dans un délai de 25 ans. La gestion de la Stuc est confiée à Charles Lututa Ilongosi. Désigné le 9 août 2004 comme mandataire spécial de l’État avec pour mission principale de chercher divers partenaires étrangers et internationaux intéressés afin de mettre en place une nouvelle société de transport en commun, dénommé STUC sarl. Ce mandat n’impliquait aucune charge financière à l’égard de l’État congolais. Plusieurs contacts ont été pris avec les investisseurs belge, français et italiens. Grâce à un contact pris avec le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD), le Mandataire spécial a pu révéler au gouvernement congolais, par sa note d’information du 23 février 2005, la possibilité d’acquérir des bus neufs à travers un crédit d’État à État que consentirait le gouvernement indien à celui de la RDC. Malheureusement, la gestion de l’ADG de la Stuc sera si calamiteuse que la société va sombrer après quelques mois de gestion. Coupant ainsi la joie des Kinois qui ont applaudi de deux mains l’avènement de cette société. Deux modes de transport sont actuellement utilisées dans la ville de Kinshasa : le transport urbain par véhicule automobile et le transport par chemin de fer. La plupart des déplacements effectués en ville par les Kinois sont dépendants de la circulation roulière. Mais aujourd’hui, face à l’augmentation exponentielle de la population kinoise, les moyens de transport en commun sont insuffisants. Et face aux moyens dérisoires de la population congolaise, les transporteurs kinois préfèrent acquérir des véhicules de seconde, donc déficients. Le transport urbain par autobus est caractérisé actuellement par l'inefficacité, la précarité et des véhicules assurant le transport en commun conventionnel et formel. Toutes les grandes entreprises de transport en commun conventionnel (entreprises publiques et celles d'économie mixte) ont des difficultés énormes et sont pratiquement en cessation d'activités. Par conséquent, l’Etat étant absent dans ce secteur, les transporteurs privés s’y sont investis à cœur joie. D’où la prolifération des transports en commun privés ou informels qui exploitent d'une façon artisanale, sans beaucoup de respect de la réglementation, les taxis, taxis-bus et quelques autobus. Et depuis quelques années – environ 6 ans, les mototaxis sont entrés en danse, à la rescousse d’un secteur à mal. Avec tous les dégâts que l’on ne cesse de déplorer… L'état général du matériel est vétuste et, dans la plupart des cas, ne répond pas aux normes des transports urbains; mais faute de mieux et vu l'ampleur de la situation de ces transporteurs continuent à assurer la majeure partie des déplacements dans la ville. Dans ce secteur, Kinshasa présente une piètre mine. Faute de véhicules, les conducteurs font souvent des "demi-terrains “et remplissent leurs véhicules des passagers sans considération du respect de la dignité de la personne humaine. Ils traitent parfois leurs passagers de "mpese", de ‘’faux têtes’’. Pas de transport sans bonnes routes L’on ne peut jamais parler de transport sans de bonnes routes. Le gouvernement congolais s’est beaucoup investi dans la réhabilitation des principales artères de la capitale. Ce qui facilite le déplacement des Kinois, en dépit de ce qu’est le secteur de transport. Mais beaucoup reste à faire dans le secteur des infrastructures routières. En effet, beaucoup de communes, à l’instar de Kimbanseke, estiment que le gouvernement les a oubliées. En ce moment, par exemple, la route principale menant du Quartier I au cimetière de Kimbanseke est dans un tel état qu’il est honteux de la présenter comme une des routes de la capitale d’un grand pays. Pourquoi l’Hôtel de ville, se demande l’opinion, ne peut pas organiser ce secteur comme cela se fait dans les grandes villes du monde. Incapacité ou manque de moyens ? Nous nous rappelons toutefois que quelques timides initiatives dans ce secteur ont vu le jour, mais qui n’ont vécu que quelques mois. Redynamiser le secteur de transport public en relançant les activités des sociétés City Train et Stuc est une chose, mais veiller à leur bonne gestion par leurs dirigeants, c’en est une autre. Et c’est cela l’une des grandes faiblesses des autorités congolaises qui refusent de sanctionner les mauvais gestionnaires de la chose publique. Que la paralysie des activités dans la ville de Kinshasa pendant deux jours occasionnée par le mouvement de grève des transporteurs privés ait pas permis au Gouvernement de tirer des leçons pour le pousser à organiser ce secteur ! Kléber Kungu

Justin Kalumba impressionné par les efforts de gestion de ses dirigeants

En visite à la Stuc
« Je suis impressionné par le niveau d’investissement qu’il y a eu en 2005 avec l’acquisition de 234 bus de grande portée. C’était une grande volonté du gouvernement. Autant, je suis impressionné par le niveau de destruction, parce qu’à ce jour, il y a 11 bus qui circulent, 25 à réparer et 54 à réhabiliter […] C’est à l’issue de sa visite guidée, sous une pluie fine, dans les installations de la Société des transports urbains du Congo (Stuc), une entreprise qui peine à se relever, confrontée à de grandes difficultés, après une gestion calamiteuse des anciens gestionnaires de cette société de transport que Justin Kalumba Mwana Ngongo, ministre des Transports et Voies de communications, a fait cette déclaration. Qu’est-ce que Justin Kalumba est allé chercher à la Stuc ? « C’est pour constater comment la Stuc est gérée et constater si les bus de cette société peuvent encore circuler réellement, si le nombre de bus à réparer peuvent circuler et même s’ils peuvent de nouveau circuler, quelle est l’expérience de la gestion de la Stuc, a déclaré le ministre des Transports et Voies de communication. Pour son gouvernement, il y a lieu de prendre des précautions nécessaires avant de s’engager dans une nouvelle aventure, étant donné que les anciens dirigeants de la Stuc ont appliqué à cette société, pourtant promise à un avenir radieux, une gestion calamiteuse si bien qu’ « en 7 ans, le niveau de destruction est important », laissant ainsi une société dite canard boîteux. C’est pourquoi, le ministre des TVC les a quand même félicités les dirigeants actuels de cette société pour leurs efforts d’appliquer une gestion. « Mais, je voudrais faire la part des choses en saluant quand même les efforts des gestionnaires actuels qui ont essayé de maintenir l’élan et qui sont quand même parvenus à faire fonctionner les 11 véhicules avec les moyens de bord et dans des conditions extrêmement difficiles », s’est-exprimé Justin Kalumba. Chat échaudé craint l’eau tiède Cependant, face à cette triste expérience, comme un chat échaudé, le gouvernement entend prendre des dispositions nécessaires avant de se lancer dans une nouvelle aventure. Il y a lieu de rectifier le tir, tout en tirant toutes les leçons de la triste expérience due à la gestion des anciens dirigeants de la Stuc. Une triste expérience car après avoir acquis 234 bus en 2005, les premiers gestionnaires de la Stuc n’en ont laissé que quelques-uns trois ans après, laissant un héritage piteux aux dirigeants actuels qui ont pris les rennes de la société en 2008. « Pour le gouvernement, c’est le pragmatisme. Nous allons essayer d’éviter le plus possible la gestion publique des véhicule qui sont affectés au transport en commun. Donc nous allons essayer de tirer toutes les leçons de la gestion passée et favoriser un partenariat privé-public », a déclaré Justin Kalumba. Aujourd’hui, sans oublier ceux qui ont, clopin-clopant, conduit la barque Stuc jusqu’aujourd’hui, le gouvernement Matata veut tenter une nouvelle expérience avec les privés.« Si aujourd’hui le gouvernement acquiert d’autres bus, va-t-on continuer avec la même expérience lors de la création de la Stuc ou va-t-on tenter une autre expérience ? C’est pourquoi, nous disons que, si les bus arrivent, nous allons plus privilégier la gestion des privés. On va voir si les privés seront capables de gérer, pour voir dans combien de temps nous allons maintenir ces bus et dans combien de temps ils peuvent aider la population », a annoncé le ministre des Transports. Le gouvernement congolais tient à organiser le secteur des transports et à faciliter, par conséquent, le déplacement de la population. « Le gouvernement a une grande volonté pour que le secteur des transports marche bien. Vous avez suivi le président de la République lorsqu’il a mis un point d’honneur sur le problème de transport. Voilà pourquoi nous sommes sur le terrain pour palper les réalités. Sous l’impulsion du chef de l’Etat et du Premier ministre, nous avons l’espoir que tout ira », s’est exprimé Justin Katumba, en clôture de sa visite à la société Stuc, avant de poursuivre sa visite à City Train, une autre société de transport publique qui va bénéficier, comme la Stuc, de l’appui du gouvernement. Soutien de la Sodema Le président de la Sodema (Solidarité pour le développement du Manianga), Dieudonné Bifumanu Nsompi a salué la décision et la volonté du gouvernement Matata de relancer les activités de la Stuc dont les dirigeants, principalement le chargé d’exploitation et technique, Benoît Mutambayi, et chef de mission a.i., Tamfutu Dodo, qui ne cessent de relever cette société dont les services aident aussi bien les Kinois que les habitants d’autres provinces, spécialement le Bas-Congo et le Bandundu, qui sont transportés par les bus Stuc. A titre d’exemple, c’est depuis le mois d’octobre 2011 que la Sodema a signé un partenariat avec la société Stuc par l’ouverture d’une ligne Stuc qui dessert chaque vendredi (départ) Kinshasa et lundi (retour) Luozi. Depuis, c’est la joie de tous ceux qui prennent les bus Stuc pour se rendre à Luozi, car depuis octobre, Luozi, à 318km de Kinshasa, peut être atteint le même jour, évitant ainsi le calvaire d’hier qui contraignait les voyageurs à l’atteindre après plusieurs de voyage. Voilà pourquoi, il salue la visite du ministre Justin Kalumba dans les installations de la Stuc et appelle en même temps le gouvernement Matata à épauler la Stuc dans ses efforts de désenclaver l’arrière-pays, pour le bonheur de ceux qui y habitent. Kléber Kungu

mercredi 23 mai 2012

Le gouvernement humilié veut relever le défi •

Grève des transporteurs privés à Kinshasa Le gouvernement humilié veut relever le défi • Environ deux cents bus de grande portée vont être commandés • Défiscalisation sur l’importation des bus neufs d’une capacité d’au moins 20 sièges Remettre très vite en circulation 90 véhicules de City Train et de la Stuc pour desservir la partie ouest et le centre de la ville et permettre au train urbain de la SCTP (Société congolaises des transports et des ports, ex-Onatra), ce sont les deux grandes mesures prises par le gouvernement congolais humilié par la grève des transporteurs privés qui a paralysé les activités de la capitale congolaise. Deux jours durant, Kinshasa a été paralysé, la plupart de ses activités y compris. La grève des transporteurs privés a été un succès, balayant tous les pronostics traditionnels que l’opinion se fait des transporteurs, chauffeurs, receveurs et autres chargeurs, agents de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), comme quoi ils sont incapables d’observer jusqu’à la fin un mouvement de grève, étant habitués à vivre au jour le jour, communément appelé au ‘’taux du jour’’. Face à cet affront, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes en annonçant la relance des activités de ses deux sociétés de transport : la Stuc et City Train. Le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, a annoncé cette nouvelle lundi 21 mai. Pour faire face aux caprices et sautes d’humeur des transporteurs privés congolais et échaudé et révolté par l’humiliation subie par la paralysie des activités durant deux jours – le jour de l’annonce de la nouvelle, la grève des transporteurs privés était à son premier jour – due à cette grève, le gouvernement congolais a pris certaines mesures salutaires dans le secteur des transports en commun en faveur de la population kinoise. Le ministre des Transports et Voies de communication a ainsi décidé de relancer les activités de deux sociétés publiques de transport de Kinshasa, City Train et la Stuc (Société des transports urbains du Congo), dont les activités sont quasiment à l’arrêt, en en augmentant le charroi automobile et en les finançant. Il a aussi résolu d’augmenter les rotations du train urbain. Ces mesures consécutives au mouvement de grève déclenché lundi matin par les transporteurs privés et qui a paralysé les activités dans la capitale congolaise étaient prises au cours d’une réunion d’évaluation à laquelle ont pris part les ministres des Transports et Voies de communication, des Finances, de l’Intérieur, le gouvernement provincial, la police et les entreprises de transport étatiques. «Nous avons pris des dispositions pour que l’Onatra puisse passer de trois à cinq rotations du train urbain à Kinshasa, par jour. Deuxième mesure, la Stuc et City train doivent remettre quatre-vingt-dix véhicules en circulation et très vite. Ces derniers vont servir plus la partie Ouest et centre de la ville.» Des mesures qui doivent être exécutées « tout de suite », a annoncé Justin Kalumba Mwana Ngongo. Commande d’environ 200 bus Comme blessé dans son for intérieur, le gouvernement ne s’est pas arrêté à relancer les activités des deux sociétés de transport public. Il a décidé également de passer la commande d’environ deux cents bus de grande portée. Tout en préconisant de défiscaliser l’importation des bus de capacité d’au moins 20 sièges, à condition que ces bus soient tout neuf. « Pour continuer à améliorer l’offre de service de transport public, a-t-il poursuivi, le gouvernement va commander très vite environ deux cents bus de grande portée.» Le gouvernement préconise également de défiscaliser l’importation des bus de capacité d’au moins vingt sièges. Précisant que «La condition, il faut que ça soit des bus neufs : zéro kilomètre. » Outre ces mesures, les participants à cette réunion, apprend-on, ont décidé de maintenir le contrôle technique des véhicules sur les artères de la ville. Cependant, les policiers appelés « robots », dont les automobilistes accusent de tracasseries, doivent être retirés de ce contrôle. D’autres conducteurs affirment par contre que cette brigade antiémeute ne se fait pas corrompre par les conducteurs qui ne détiennent pas les documents de bord. D’où la répulsion qu’ils inspirent. Les automobilistes de Kinshasa ont déclenché un mouvement de grève depuis lundi 21 mai, qui est entré dans sa seconde journée mardi 22 mai. Pour la première fois, ce mouvement de grève a connu un succès, paralysant ainsi les activités de la capitale. Ils ont ainsi manifesté contre ce qu’ils appellent les tracasseries de la police de circulation routière, principalement les policiers appelés vulgairement « robots », à la suite du contrôle des véhicules qui s’est intensifié ces derniers jours par différents services spécialisés de la ville, dont les agents de la Sonas. Pendant deux jours, les Kinois ont eu du mal à se rendre dans leurs milieux de travail. Excepté les motos qui ont pris la relève des bus (Mercedes 207, Kombi, Hiace…) et quelques voitures et Jeep des particuliers, les artères de Kinshasa étaient pratiquement désertes. Certaines personnes qui ont tenu à se déplacer ont dû, la mort dans l’âme, franchir à pied plusieurs dizaines de kilomètres. Au-delà de toute dérive qu’un tel contrôle a dû provoquer dans le chef des contrôleurs, il est vrai que le secteur des transports en commun est l’un de ceux gangrénés par un désordre que les usagers ne cessent de décrier. Impolitesse, comportement atypique, pratiques dangereuses (rouler avec des portières largement ouvertes, faire courir les passagers pour les embarquer), ne pas vouloir payer les impôts et autres taxes, voilà quelques tares qui caractérisent la communauté des automobilistes de Kinshasa. Lorsque les autorités compétentes essaient de mettre de l’ordre dans ce secteur, les automobilistes crient aux tracasseries…Et en guise de chantage, ils se mettent à brandir la menace de grève pour pousser les autorités à les laisser tranquilles. Conséquence : les autorités laissent tomber et les choses reviennent comme d’habitude au grand dam de la population. Ainsi, pendant plusieurs années, les choses sont restées les mêmes…D’un côté, les automobilistes avec leur comportement tant décrié, de l’autre, le gouvernement congolais comme incapable de réagir, parce que ne disposant d’aucune entreprise de transport public… Kléber Kungu

jeudi 17 mai 2012

Kinshasa et Kigali prêts à lancer une énième opération militaire

Combats au Nord-Kivu Kinshasa et Kigali prêts à lancer une énième opération militaire Kinshasa et Kigali sont prêts à lancer une énième opération militaire pour traquer Jean-Bosco Ntaganda –pour Kinshasa et les rebelles des FDLR pour Kigali. A en croire un communiqué émanant du bureau du porte-parole de l’armée rwandaise, un accord a été paraphé le week-end dernier par le ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarehe et son homologue congolais, Alexandre Luba Ntambo, vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale et Anciens combattants. Selon une source basée au Nord-Kivu citant la Radio Isango Star, du Rwanda, en plein regain de la violence dans la province du Nord- Kivu, où des dissidents de l’armée congolaise dirigés par Jean-Bosco Ntaganda s’affrontent aux éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) depuis plusieurs semaines, Kigali et Kinshasa viennent de mettre au point un nouveau protocole d'accord de coopération dans le domaine de la sécurité incluant une commission mixte des agents de renseignements et une probable prochaine opération militaire conjointe contre la milice des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Le mandat de cette commission, à en croire cette même source, a été élargi et chargé de surveiller certaines autres parties de la frontière rwando-congolaise afin de collaborer dans l’élimination de toute menace contre la sécurité de deux pays. La signature de ce nouvel accord intervient après la recrudescence de la violence au Nord-Kivu dans les massifs montagneux duquel se déroulent des combats violents opposant des troupes de l’armée régulière aux dissidents de l’armée congolaise conduits par le général Jean-Bosco Ntaganda sous le coup d’un autre mandat d’arrêt international de la CPI. Ces affrontements sont partis du lendemain de la pression faite par la communauté internationale de procéder à l’arrestation de cet officier qui, depuis 2006, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice internationale pour notamment crimes de guerre li2s au recrutement des enfants soldats dans son ancienne milice, l’Union des patriotes congolais. (UPC) de Thomas Lubanga, inculpé par la CPI, en mars 2012, de crimes de guerre et d’enrôlement des enfants soldats dans les rangs de sa milice. Le même communiqué ajoute que les chefs d’état-major des armées des deux pays ont été chargés de préparer une nouvelle opération militaire conjointe contre la milice des FDLR, groupe rebelle rwandais opérant dans l’Est de la RDC et qui a toujours constitué une grande menace pour le régime de Kigali. Les chefs d’état-major des armées du Rwanda et de la RDC sont, par conséquent, obligés de soumettre, dans un bref délai, la feuille de route de cette opération. Menace imminente des FDLR Les instances supérieures de sécurité des deux pays sont convaincues que la rébellion des FDLR, qui s’est toujours fait remarquer par un activisme quotidien dans le Nord-Kivu, pourra éventuellement profiter de la situation d’insécurité due aux combats actuels qui prévaut dans cette partie du pays pour s’organiser, plonger profondément le Nord-Kivu dans une insécurité plus angoissante et, arriver, finalement, à ce qui a toujours été leur objectif : attaquer le Rwanda. Dans un premier temps, l’Histoire nous rappelle que le Rwanda s’était autorisé tout seul de poursuivre les rebelles des FDLR sur le sol congolais sans s’en référer à Kinshasa. Par la suite, en début de 2009, les Rwandais et les Congolais ont dû lancer une opération militaire conjointe pour traquer les FDLR. C’est au cours de cette opération que le général Laurent Nkunda, chef du CNDP, a été arrêté par le Rwanda le 22 janvier 2009. Le CNDP, initialement soutenu par les autorités rwandaises, est né en juin 2003 dans la région du Nord-Kivu. Il a affronté l’armée congolaise en octobre 2008 avant un retournement d’alliances qui a vu Kinshasa et Kigali s’unir contre les rebelles hutus rwandais du FDLR en janvier 2009 lors de la première opération militaire au cours de laquelle le général Laurent Nkunda, chef du CNDP, avait été arrêté par le Rwanda le 22 janvier 2009. Depuis, il est toujours détenu par Kigali et son dossier semble clos tant que des deux côtés, on n’en parle plus. Jean-Bosco Ntaganda finira-t-il de la même manière que Laurent Nkundabatware ? Aujourd’hui, alors que des combats entre les FARDC et les insurgés du CNDP sont toujours signalés au Nord-Kivu, l’on ignore où se trouve Jean-Bosco Ntaganda, que l’on dit s’être réfugié dans le parc des Virunga, avec des armes et des hommes qui lui sont encore fidèles. Ntaganda continue d'enrôler des enfants soldats, selon HRW Les charges contre Bosco Ntaganda continuent à l’accabler et, par conséquent, à noircir son dossier déjà lourd de charges. Après plusieurs nouvelles accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité portées contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), qui vient d’ailleurs d’ ajouter sept nouveaux chefs d’accusation contre ce général renégat dans un deuxième mandat d’arrêt émis contre lui, c’est au tour de l’ONG Human Rights Watch (HRW) de l’accuser d’organiser des recrutements d’enfants soldats. L’ONG Human Rights Watch a accusé l’ex-général Bosco Ntaganda, ancien chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) d’orchestrer de nouveaux recrutements et enrôlements de mineurs dans les différents conflits qui sévissent dans l’est du pays, notamment dans le Nord-Kivu. Bosco Ntaganda est aussi activement recherché par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui s’affrontent avec les rebelles du CNDP depuis plusieurs semaines dans le Nord-Kivu. 149 nouveaux jeunes hommes enrôlés par la force Selon HRW, l’ancien chef de guerre aurait précisément intégré par la force 149 jeunes hommes, dont environ le tiers a moins de 18 ans, depuis son retour aux combats le mois dernier. L’ONG a également affirmé que de jeunes hommes en fuite dans le territoire de Masisi, fief de Bosco Ntaganda, vers la capitale provinciale Goma, suite à l’exacerbation des combats, il y a deux semaines, auraient à plusieurs reprises fait entendre qu’ils partaient de la zone. Ils craignaient manifestement de devoir faire face aux hommes armés qui voulaient les intégrer dans leurs rangs. HRW estime que, aidé par ses hommes, Bosco Ntaganda organise des enlèvements de façon assez régulière, jusque dans les écoles. Des enfants et des adolescents issus des ethnies tutsie et hutue, souvent contraints de porter des armes et des munitions, constituent sa cible de prédilection, estime HRW, qui croit que le fait de cibler ces minorités rwandophones dans la région vise à « raviver » les tensions tribales dans la région entre ces groupes rwandophones et les autres ethnies locales. Les accusations de HRW viennent en effet appuyer plusieurs autres déclarations et soupçons formulés, il y a quelques semaines, par les autorités congolaises, à l’encontre de Bosco Ntaganda, qui l’avaient déjà tenu pour « responsable » des combats qui se déroulent dans le Nord-Kivu depuis fin avril, allant même évoquer la possibilité de l’arrêter. Pour le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, « tout ce qui se passe dans l’Est est sous la responsabilité du général Bosco Ntaganda et il doit être recherché pour cela », ajoutant que si les unités de sécurité mettent la main sur lui, « il répondra devant les juridictions congolaises de tous ses actes ». Human Rights Watch pense que «le gouvernement congolais doit mettre fin au cycle destructeur de protection des auteurs d’atteintes graves aux droits humains et doit, au lieu de cela, les arrêter ». « Le moment est venu d’arrêter Ntaganda, et les Casques bleus de l’ONU doivent tout faire pour soutenir les efforts du gouvernement congolais en la matière.» Dans un communiqué publié à Goma, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), l'ONG Human Rights Watch affirme que « Bosco Ntaganda a recommencé à commettre contre des enfants des crimes identiques à ceux pour lesquels la Cour pénale internationale a déjà émis à son encontre un mandat d’arrêt », selon Anneke Van Woudenberg. « Tant que Bosco Ntaganda sera en liberté, a-t-elle prévenu, les enfants et les civils vivant dans l’est du Congo seront exposés à un risque sérieux pour leur sécurité. » D’après les conclusions de Human Rights Watch tirées d’entretiens avec des témoins et des victimes, les troupes de Ntaganda – estimées entre 300 et 600 soldats qui l’ont suivi dans sa mutinerie – ont recruté de force au moins 149 garçons et jeunes hommes dans les environs de Kilolirwe, de Kingi, de Kabati et d’autres localités sur la route de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, entre le 19 avril et le 4 mai. Au moins sept garçons sont morts dans les combats. Les garçons et jeunes hommes enrôlés de force étaient âgés de 12 à 20 ans et appartenaient pour la plupart aux groupes ethniques tutsi et hutu. Au moins 48 d’entre eux avaient moins de 18 ans, et 17 avaient moins de 15 ans. D’après les schémas de recrutement documentés, Human Rights Watch pense que l’activité réelle de recrutement pendant cette période peut avoir été considérablement plus importante. Kabila prône « une cohabitation pacifique » Très inquiet de la tournure que prend le conflit et de l’instabilité politique croissante au Nord-Kivu, le président de la République, Joseph Kabila a réuni le mercredi 16 mai dans la foulée près d’une quarantaine de députés de la région Nord-Kivu, issus de l’opposition et de la majorité, dans sa résidence privée de Kingakati. L’objectif de cette rencontre qui a duré deux heures et qui n’a pas été concluante, était d’inciter les élus ou leaders de la région à davantage s’investir dans la recherche des possibles solutions au conflit et de prôner le dialoguer pour recréer la confiance qui pourrait amener à une cohabitation pacifique entre les ethnies autochtones et celles du Rwanda. Inquiétude, insécurité, déplacements répétitifs, peur, viols, vols, tueries, massacres, diverses exactions…voilà le lot quotidien de la population civile qui ne sait plus à quelles autorités se fier en ce moment où elle pense tirer les dividendes de sa volonté d’avoir élu le 28 novembre 2011 ceux qui doivent parler pour elle en défendant ses intérêts. Kléber Kungu

mardi 15 mai 2012

La CPI demande un nouveau mandat d’arrêt contre Bosco Ntaganda

L’étau se resserre de plus en plus sur le mutin La CPI demande un nouveau mandat d’arrêt contre Bosco Ntaganda Une nouvelle demande de mandat d’arrêt international du bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a été déposée ce lundi 14 mai à la chambre préliminaire à l’encontre de Bosco Ntaganda. Le Bureau du Procureur a déposé deux nouvelles demandes de mandat d’arrêt dans le cadre de la situation en RDC. La première se rapporte à Bosco Ntaganda pour des crimes commis en tant qu’un des principaux commandants de la milice de Thomas Lubanga, fondateur de l’ Union pour les patriotes congolais (UPC) et ex-commandant des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche militaire de l'UPC. Ayant pris en compte les conclusions des juges dans leur verdict concernant Thomas Lubanga, l’Accusation demandera l’ajout de chefs d’accusation à l’encontre de Bosco Ntaganda pour les crimes suivants : crimes contre l’humanité: meurtre, persécution pour des motifs ethniques, et viol / esclavage sexuel; ainsi que Crimes de guerre: attaques intentionnelles contre la population civile, meurtre, viol / esclavage sexuel et pillage. Ces crimes ont été commis dans une vaste zone géographique de l’Ituri, en République démocratique du Congo (DRC), au cours de la période allant de septembre 2002 à septembre 2003. Les attaques suivaient un mode opératoire cohérent: les forces UPC/FPLC encerclaient des villes et des villages de population Lendu et non-Hema, les bombardaient, et procédaient ensuite à un nettoyage ethnique de ces zones en tuant et violant les civils, en les déplaçant de force vers les forêts environnantes et enfin en pillant leurs biens. Des éléments de preuve ont été présentés lors du procès contre Thomas Lubanga et suite au verdict, l’Accusation demande à la Chambre préliminaire d’élargir les chefs d’accusation à l’encontre de Bosco Ntaganda. Cette demande reflète la stratégie qui avait été annoncée en 2006 et qui est maintenant mise en œuvre. Depuis 2006, Bosco Ntaganda est recherché par la CPI pour les crimes de recrutement, conscription et utilisation d’enfants âgés de moins de 15 ans en vue de les faire participer activement à des hostilités. Thomas Lubanga a été arrêté et reconnu coupable de ces crimes mais Bosco Ntaganda n’a toujours pas été arrêté et continue de commettre des crimes. Pour la procureure de la CPI, « le prix de cette impunité est très grand ». « Lorsque l’impunité prévaut, ce sont les populations sur le terrain qui en pâtissent », écrit-elle dans son communiqué, appelant à l’arrestation de Bosco Ntaganda. Le prix de cette impunité est très grand. Lorsque l’impunité prévaut, ce sont les populations sur le terrain qui en pâtissent. Lorsque l’impunité prévaut, les criminels comme Bosco Ntaganda ne sont aucunement dissuadés de commettre d’autres crimes. Ils renforcent leur pouvoir au travers de la violence. Depuis qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre lui par la CPI, Bosco Ntaganda a utilisé le temps qui lui a été offert pour se déplacer de l’Ituri au Nord-Kivu, étendre son contrôle sur de nouveaux territoires et maintenir son emprise en commettant des crimes et en se servant de la violence de ses subordonnés, précise le communiqué. Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de procéder à son arrestation. Sa récente désertion des rangs des FARDC ne fait que démontrer une fois de plus qu’on ne peut pas lui faire confiance et que l’exercice du pouvoir par la violence ne peut que conduire à davantage de violence, a conclu le communiqué de la procureure Fatou Bensuda, qui prendra ses fonctions en juin, en remplacement de l’actuel Luis Moreno O’Campo. Opposé à son arrestation pour « sa contribution dans la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés de l’Est en 2009 » et à son transfert à la CPI, arguant que la paix passait avant la justice, le gouvernement congolais a déclaré au début du mois de mai que Bosco Ntaganda devait être arrêté, l’accusant d’être responsable des défections enregistrées au sein de l’armée congolaise et de la déstabilisation dans les territoires de Masisi et Walikale au Nord-Kivu. Mais les autorités estiment que le général doit être jugé par des juridictions congolaises. Kinshasa favorable à un transfert de Bosco Ntaganda à la CPI Comme pour répondre à la demande express de la CPI, Kinshasa, par la voix du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a annoncé lundi qu'elle n'excluait pas de transférer le général mutin Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI). Mais elle a précisé que son transfèrement dépendait de la décision de « nos juges », estimant qu’ « on n’extrade pas quelqu'un comme cela: il sera jugé selon nos lois, et c'est notre justice qui déterminera s'il faudra l'extrader ou non ». Faisant référence aux autres Congolais détenus à la CPI, à l’instar de Thomas Lubanga, Lambert Mende a ajouté que « pour tous les autres qui ont été extradés, c'est toujours la justice congolaise qui a donné un avis favorable, et nous nous avons exécuté le transfert ». Lambert Mende a rappelé que Kinshasa recherche aussi le général, qu'elle juge responsable des récents combats dans la province instable du Nord-Kivu (est) entre l'armée et des mutins issus de l'ancienne rébellion du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), dont il était chef d'état-major. «Nous avons nos propres griefs contre le général Ntaganda, qui a été associé à un moment au processus de paix et qui a fait un acte de félonie, doublé de plusieurs crimes de sang aussi bien contre les éléments de notre armée que contre les populations civiles. Nous entendons mettre la main sur lui et le juger dans notre pays », a-t-il précisé. Fatou Bensuda a aussi introduit une deuxième demande de mandat d’arrêt à l’encontre de Sylvestre Mudacumura, le commandant suprême des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda –Forces combattantes Abacunguzi (FDLR-FOCA), poursuivi pour cinq chefs d’accusation de crimes contre l’humanité ainsi que de neuf chefs d’accusation de crimes de guerre : : attaque lancée contre la population civile, meurtre ou homicide intentionnel, mutilation, traitement cruel, viol, torture, destruction de biens, pillage et atteinte à la dignité de la personne. Les crimes allégués ont été commis par ce groupe armé entre le 20 janvier 2009 et le 31 août 2010, dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu. Ces deux hommes sont parmi "les plus dangereux" opérant dans cette région et "nous avons confiance dans la solidité de notre dossier", a souligné le procureur. Cependant, une instance de la CPI doit encore statuer sur ces demandes. Avec l’extension des charges à l’encontre de Bosco Ntaganda, tout porte à croire que l’étau se resserre de plus en plus sur lui. Kléber Kungu

Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo jugés coupables

Accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre par la CPI Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo jugés coupables Le procureur adjoint de la CPI, Fatou Bensouda, a assuré le mardi 15 mai que les anciens chefs de milice congolais Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, accusés par la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, sont coupables "au-delà de tout doute raisonnable. Les éléments de preuve constituent un tout, ils ne permettent de parvenir qu'à une seule conclusion : Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo sont coupables au-delà de tout doute raisonnable des crimes qui leur sont imputés", a déclaré Mme Bensouda en entamant son réquisitoire devant les juges à La Haye. Germain Katanga, 34 ans, et Mathieu Ngudjolo Chui, 41 ans, sont accusés d'avoir ordonné, planifié et exécuté l'attaque du village de Bogoro en Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) le 24 février 2003 au cours de laquelle plus de 200 civils avaient été tués en quelques heures, selon l'accusation. Le procès des deux hommes, accusés notamment de meurtres, de viols, de pillages et d'enrôlement d'enfants soldats, et qui plaident non coupables, avait commencé le 24 novembre 2009. "Les crimes commis ne sont pas le fruit du hasard : ils nécessitaient la contribution essentielle des accusés à la préparation et au déroulement de l'attaque" contre le village de Bogoro, a affirmé Mme Bensouda, soulignant que "le dossier de l'accusation est logique et cohérent". Les accusés ont écouté impassiblement le procureur adjoint citer des extraits des dépositions de certains des 24 témoins de l'accusation et évoquer les "victimes brûlées vives", les "bébés projetés contre les murs" et les souffrances des femmes esclaves sexuelles des membres des milices. "Les témoins de l'accusation ont également raconté comment le plan (pour l'attaque du village de Bogoro, ndlr) avait été conçu, comment les accusés avaient assisté à des rencontres qui ont précédé l'attaque", a ajouté la procureure adjointe. Selon Lucio Garcia, un membre du bureau du procureur, les milices étaient des structures militaires "structurées et hiérarchisées sous le contrôle de Germain Katanga lui même". Mme Bensouda a également évoqué le contexte de l'attaque contre le village de Bogoro : "il ne s'agit pas d'un fait isolé, elle fait partie d'un conflit à plus large échelle". Les affrontements interethniques entre milices qui se disputaient les terres de l'Ituri et ses ressources naturelles, qui ont "dévasté" l'Ituri selon Mme Bensouda, avaient débuté en 1999. Selon les ONG, ils ont fait plus de 60.000 morts. Les équipes de défense prononceront leurs plaidoiries lundi et mardi. Les accusés pourront alors s'exprimer pendant une demi-heure chacun, ce que compte faire Germain Katanga. Les juges chargés du procès s'étaient rendus en janvier en Ituri, à Bogoro, mais aussi à Aveba, Zumbe et Kambusto, les villages dont sont originaires les deux accusés ainsi que des témoins. En plus de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, trois autres personnalités congolaises sont détenues à la CPI, accusées de crimes de guerre. Jean-Pierre Bemba Gombo, ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), ancien sénateur, candidat malheureux à la présidentielle de 2006 avec Joseph Kabila et chairman du MLC, est détenu à la CPI depuis 2008, après avoir été arrêté en mai 2008 en Belgique et transféré à la CPI. Il est accusé par le procureur Luis Moreno Ocampo eux chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et trois chefs d'accusation de crimes de guerre pour des meurtres, viols et actes de pillage qui auraient été commis par les forces rebelles de son parti en République centrafricaine (RCA). Jean-Pierre Bemba et ses troupes du MLC avaient été invités à intervenir en RCA en 2002 par le président en exercice à l'époque, Ange-Félix Patassé, afin de l'aider à étouffer un coup d'État. Le coup d'État a réussi et le leader des rebelles, François Bozizé, est devenu président de la RCA. En décembre 2004, il a demandé à la CPI d'enquêter sur les crimes commis pendant la rébellion. Son procès s’était ouvert le 22 novembre 2010. En mars, la CPI a reconnu Thomas Lubanga, ancien chef de la milice de l’UPC, coupable de crimes de conscription et d'enrôlement d'enfants de moins de quinze ans et les a fait participer à un conflit armé guerre. Cependant, les juges ont estimé que sa peine sera prononcée ultérieurement. Kléber Kungu

lundi 14 mai 2012

Un proche collaborateur de Joseph Kony aux arrêts

Traque contre la LRA Un proche collaborateur de Joseph Kony aux arrêts L’armée pour la résistance du Seigneur (LRA) vient de connaître un coup : Caesar Acellam, proche collaborateur du leader de Joseph Kony, a été arrêté par l’armée ougandaise samedi 12 mai dans la matinée à la frontière entre la République centrafricaine (RCA) et la République démocratique du Congo. Lancée il y a quelques semaines, la traque contre Joseph Kony commence à porter ses fruits. Selon le porte parole de l’Uganda People’s Defence Force (UPDF), armée ougandaise, Cesar Acellam est le plus haut responsable de la LRA fait prisonnier à ce jour. Il en est le n°4 juste derrière ses trois principaux chefs, Joseph Kony, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, tous recherchés par la Cour pénale internationale (CPI). La capture du numéro 4 de la LRA est intervenue après un bref échange de tirs avec des soldats ougandais. Pour le porte-parole de l'armée ougandaise, Felix Kulayigye, « c'est un "gros poisson" qui vient d'être capturé », estimant que l’arrestation de Caesar Acellam “est un grand pas pour nous vers la fin de la rébellion”. . La capture de Cesar Acellam montre que l'étau se resserre depuis quelques mois sur la secte politico-religieuse et plus particulièrement sur son chef, Joseph Kony, dont la tête est mise à prix par la Cour pénale internationale (CPI) qui avait lancé un mandat d’arrêt international. Mais ce dernier a toujours réussi jusqu'à présent à s'échapper, se déplaçant en se cachant dans au moins trois pays de la région : la Centrafrique, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo. Trois pays qui s'apprêtent d'ailleurs à rejoindre une coalition de quelque 5 000 soldats réunis par l'Union africaine pour épauler la centaine de conseillers militaires américains envoyés sur place depuis octobre 2011. Les Nations unies estiment que le chef charismatique de la LRA, Joseph Kony, contrairement à son habitude consistant à rester au même endroit un mois ou deux, aurait changé de stratégie et se déplace désormais chaque jour, ce qui prouve qu'il est sous pression et que l’étau se resserre sur lui chaque jour qui passe. La capture de Caesar Acellam, quatrième plus haut responsable de la LRA, qui s'est rapidement rendu après un bref échange de tirs, en est d'ailleurs la preuve. Cette arrestation présage peut-être le début de la fin des exactions de la LRA dans ces trois pays. Aussitôt capturé, Caesar Acellam a été transféré dimanche 13 mai dans la petite ville sud-soudanaise de Nzara, à la frontière avec la République démocratique du Congo, au quartier général des forces régionales mandatées par l’Union africaine (UA). De grande taille, âgé de 49 ans et qu’une vieille blessure fait claudiquer, l’homme doit y subir des contrôles médicaux. Ce général de division qui a combattu dans la jungle depuis 1984, est désormais entre les mains de l’UPDF” (armée ougandaise), a déclaré en parlant de lui-même le prisonnier à des journalistes emmenés sur place par l’armée ougandaise. Le mandat d’arrêt de la CPI vise également un quatrième homme, Vincent Otti, historiquement commandant en second et vice-président de la LRA, mais dont tout porte à croire qu’il est mort. Il était en compagnie seulement d’une Ougandaise, d’une adolescente centrafricaine et d’un bébé, qui n’ont pas été blessés et sont entre les mains de l’armée ougandaise. Selon des sources militaires ougandaises, les unités ougandaises l’ont attendu durant trois semaines en embuscade après avoir suivi la trace de son groupe d’une trentaine de combattants. Caesar Acellam s’est cependant séparé de ses hommes il y a quelques jours, pour une raison pour l’heure inconnue. Créée à la fin des années 80 dans le nord de l’Ouganda, la LRA est sinistrement connue pour ses enlèvements d’enfants, qu’elle transforme en combattants ou en esclaves, et pour ses mutilations de civils. Depuis qu’elle a été chassée d’Ouganda, elle opère depuis les autres pays de la région – Centrafrique, Soudan du Sud, Soudan, et République démocratique du Congo (RDC). Les forces ougandaises ne sont autorisées à intervenir ni RDC ni au Soudan. Pour Joseph Balikudembe, commandant en chef de l’opération ougandaise, la combinaison de l’aide américaine, de l’affaiblissement de la LRA et des unités de traque mises en place par Kampala pourraient permettre “d’affaiblir et éliminer la LRA”. Le mois dernier, une vidéo controversée de l’ONG américaine Invisible Children sur Joseph Kony avait jeté un coup de projecteur sur la LRA, faisant sensation sur internet. Le 10 mai, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a prédit que Joseph Kony, serait “arrêté ou tué avant la fin de cette année”. Joseph Kony, un ex-enfant de choeur semi-analphabète, a pris en 1988 la tête de la LRA dont l’objectif était de remplacer le gouvernement à Kampala par un régime fondé sur les Dix commandements. Kampala assure que le mouvement ne compterait plus que 200 à 500 miliciens, divisés en petits groupes de dix ou vingt hommes disséminés entre les trois pays. Pour Abou Moussa, représentant spécial de l'Onu pour l'Afrique centrale, cette capture est une bonne nouvelle car elle renforce la pression sur Joseph Kony. Selon ce haut fonctionnaire onusien,, qui s'est rendu il y a quelques jours dans les pays concernés par la traque du chef de la LRA., Joseph Kony se cacherait entre la République centrafricaine et la République démocratique du Congo ou au Darfour au Soudan. Force militaire de 5 000 hommes L’Union africaine (UA) a mobilisé samedi 24 mars à Djouba, capitale du Sud-Soudan, une force militaire de 5000 hommes pour traquer le chef rebelle ougandais de la LRA, Joseph Kony, recherché par la justice internationale pour ses nombreuses exactions en Afrique Centrale. Cette force placée sous le commandement de l’Ouganda est composée des soldats ougandais, sud-soudanais, congolais et centrafricains. Les rebelles de la LRA commettent plusieurs exactions en RCA, en Ouganda, au Sud-Soudan et en RDC. En RDC par exemple, le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) a déploré 13 attaques entre mardi 6 et dimanche 25 mars dans le territoire de Dungu (Province Orientale), faisant plus de 1160 déplacés. Kléber Kungu

vendredi 11 mai 2012

La traque de Bosco Ntaganda alias "Terminator" est lancée

Guerre au Nord-Kivu La traque de Bosco Ntaganda alias "Terminator" est lancée • 25 tonnes d’armes récupérées dans la ferme du général renégat • Ces armes ont été volées par les mutins dans les entrepôts des FARDC au moment de leur désertion. A ce jour, l'armée congolaise, appuyée par la Force d’intervention rapide, vient de lancer la traque de Bosco Ntaganda recherché par la CPI pour tenter d'obtenir sa reddition, après le dernier assaut qu’elle a lancée contre lui. Bien que l’on ne sache pas exactement où est passé Jean-Bosco Ntaganda, certaines zones d’ombre semblent s’éclaircir sur la direction que le général rebelle a prise après cet assaut. A aux dernières nouvelles, l'officier rebelle et ses hommes se sont retranchés dans le parc national des Virunga, du côté de Kibumba, non loin de la frontière avec le Rwanda. A la suite de la fermeture de la frontière par le Rwanda, les mutins fugitifs n’ont pas pu pénétrer en territoire rwandais. Le climat actuel de combats répétitifs a fait que de nombreux habitants sont entrés en exode et les chances d'un retour sont compromises par les dernières évolutions dans la région. En fait, tout tourne autour de la traque du général Bosco Ntaganda surnommé "Terminator", recherché par la Cour pénale internationale et par la justice congolaise pour des atrocités commises dans l'Est de la République démocratique du Congo. A la suite d'intenses combats dans la nuit de lundi 7 à mardi 8 mai, Bosco Ntaganda et ses hommes ont dû abandonner leur refuge de Masisi, laissant derrière eux plusieurs dizaines d’armes lourdes qui ont été récupérées par les forces régulières. Qu’il soit en fuite pour tenter de gagner l’Ouganda en traversant le parc des Virunga, qu’il ait pris la direction du Rwanda accompagné de ses hommes encore fidèles à lui, qu’il ait été blessé ou qu’il ait été abattu par des membres de sa garde rapprochée, auxquels il avait demandé qu’on ne le capture pas vivant, tout semble porte à croire, en ce moment, que le général renégat est hors d’état de nuire, du moins pour le moment. D’autant plus que les FARDC ont pu récupérer 25 tonnes d’armes dans sa ferme dans le massif de Masisi. A l’issue de la perquisition menée dans la ferme de Bosco Ntaganda, en fuite, après de violents combats ayant opposé entre le 29 avril et le 4 mai les éléments des FARDC et des militaires mutins de l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), plus de 25 tonnes d’armes ont été saisies. Parmi les armes saisies à Masisi, le dimanche 29 avril, après la récupération de cette localité, il y a des armes lourdes: des mortiers, des canons sans recul et des armes légères. Lors de sa dernière tournée de sensibilisation dans le Masisi auprès de la population sur leur retour, le gouverneur Julien Paluku a pu voir quelques-unes de ces armes. La ferme en question est située dans la région de Kirolinve en territoire de Masisi, à plus de 60 kilomètres au nord-ouest de Goma. Le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la RDC au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, a affirmé que ces armes ont été volées par les mutins dans les entrepôts des FARDC au moment de leur désertion. Dans leur fuite, les mutins n’ont pas pu emporter ni détruire ces armes. La plupart de ces armes sont sans un mauvais état, puisque abandonnées à l’air libre, dans de mauvaises conditions, exposées aux intempéries. Le colonel Sylvain Ekenge a précisé qu’elles seront reconditionnées avant d’être redistribuées aux unités qui en ont besoin, puisqu’elles étaient destinées au troisième secteur opérationnel. Les militaires ont aussi récupéré une autre cargaison d’armes et de munitions à Mushaki, une localité située à une quarantaine de kilomètres de Goma dans le même territoire. Certaines sources locales indiquent que plusieurs autres caches d’armes non encore découvertes se retrouvent à Masisi et Rutshuru. Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu où se déroulent les événements, a donné les précisions sur cette saisie importante. « Nous avons récupéré vingt-cinq tonnes d'armements lourds présentés devant la presse nationale et internationale. Au stade actuel, les forces armées s'attèlent à contrôler totalement tout cet espace, à poursuivre le général Bosco Ntaganda pour qu'on mette la main sur lui et qu'on le traduise devant la justice congolaise», a déclaré le chef de l’exécutif provincial. Samedi 5 mai, l'Etat congolais avait donné un ultimatum de cinq jours aux soldats rebelles pour rejoindre les rangs. Cependant, la hiérarchie militaire des FARDC leur a annoncé que les portes des FARDC leur sont encore largement ouvertes et que, par conséquent, ils pourront rentrer au bercail sans problème s’ils reviennent à leurs bons sentiments. Au cas contraire, les FARDC prendront leurs responsabilités. L'expiration de cet ultimatum étant intervenue le mercredi 9 mai, la population redoute une intensification des opérations militaires dans les heures à venir. Ce qui aggraverait la situation de la population civile poussée déjà à se déplacer pour fuir les combats entre les belligérants. Une situation d’autant plus inquiétante qu’il y a quelques jours, un nouveau mouvement rebelle venait de voir le jour, le M23, sous la direction du général Sultani Makenga, adjoint de Ntaganda, qui dirigeait les opérations menées au Sud Kivu contre les rebelles hutus et qui s’est lui aussi mutiné, en compagnie d’autres officiers du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le M23 reprend les anciennes revendications des Tutsis congolais. Ce mouvement rebelle est créé en référence des accords de paix signés entre le gouvernement congolais et le CNDP en mars 2009. Le parti politique CNDP, né des accords de paix de 2009 entre le gouvernement et les ex-CNDP, a salué mardi dans un communiqué la suspension des opérations et a appelé « les FARDC et leurs éléments mutins à maintenir cette trêve et (...) à privilégier le dialogue au détriment des armes qui tuent, détruisent et provoquent des déplacements massifs » de populations. En même temps, l’opinion s’interroge pourquoi l’armée congolaise, qui a eu le dessus sur les mutins, a unilatéralement décrété la trêve qui, à ses yeux, a permis au camp adverse de prendre la poudre d’escampette. Jean-Bosco Ntaganda est recherché par la Cour pénale internationale depuis 2006 mais le gouvernement avait jusque récemment toujours refusé de l’arrêter, estimant que la paix prévalait sur la justice. Cependant, il affirme souhaiter qu’il comparaisse devant des « juridictions congolaises » pour sa « responsabilité » dans les combats dans le Nord-Kivu. Le fugitif Bosco Ntaganda aurait pris l’option de se battre jusqu’à la dernière goutte de son sang, pour échapper à la justice internationale. Quelques années avant Jean-Bosco Ntaganda, c’est Laurent Nkundabatware qui, après avoir été capturé par le Rwanda, sa remise à la RDC reste hypothétique à ce jour, en dépit des demandes répétitives des autorités congolaises de lui livrer Nkunda. Kléber Kungu

Le WWF lance une campagne pour sauver le parc Virunga

Sos Virunga Le WWF lance une campagne pour sauver le parc Virunga Le WWF, le Fonds mondial pour la nature, vient de lancer une campagne nationale, ‘’SOS Virunga’’ afin d’interpeller les actionnaires et les dirigeants du groupe pétrolier français Total sur son implication dans sa politique de prospection pétrolière qui met en péril le Parc des Virunga, en République démocratique du Congo (RDC), un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Question de sauver la plus ancienne réserve naturelle d’Afrique. Cette campagne intervient alors que le groupe pétrolier français Total tenait, à Paris, vendredi 11 mai 2012, son assemblée générale. Lors de cette Assemblée générale, la présidente du WWF France, Isabelle Autissier, s'est exprimée à deux reprises, d'abord via une question écrite qui a été lue par le PDG du groupe Christophe de Margerie, puis en prenant la parole en personne durant la séance traditionnelle de questions-réponses avec l'assemblée, selon un communiqué de cette ONG rendu public vendredi 11 mai. Dans son intervention, qui a été abondamment applaudie, le numéro un de WWF, une ONG internationale de protection de la nature et de l'environnement, a rappelé que "la biodiversité, c'est un peu notre assurance-vie à nous tous sur la planète", en exposant les demandes de l'association, qui veut que Total s'engage à ne jamais opérer à l'intérieur d'un parc, ni dans aucun autre site classé au patrimoine mondial de l'Unesco (comme l'est le parc des Virunga), et qu'il suspende ses activités en périphérie. Ces requêtes figurent également dans une lettre ouverte au PDG de Total, Christophe de Margerie, publiée le même jour dans le quotidien Libération, et dans des tracts qui ont distribués par des membres du WWF déguisés en gorilles, à l'entrée du Palais des congrès où se déroulaient les assises de l’Assemblée générale. A ces revendications de WWF, Total a répondu qu’il s’engageait à respecter toutes les lois en vigueur dans les pays où il opère. "Total s'est engagé, a répliqué le PDG de Total, à ce qu'il n'opère pas dans le parc national des Virunga, et comme c'est prévu dans son code d'éthique, Total respecte toutes les lois en vigueur dans les pays où il opère". Tout en rejetant l’appel de WWF à suspendre ses activités, il a confirmé que Total entendait mener des activités de prospection en périphérie du parc, mais a assuré qu'elles se feraient dans le respect des réglementations locales et internationales. "Total prend ses décisions en respectant les lois en vigueur", a-t-il dit. Il a en outre rassuré son interlocutrice que le groupe n’avait pas encore commencé ses activités aux abords du parc, et s'est dit prêt à un "dialogue constructif" sur cette question. Concernant l'appel à ne jamais intervenir dans un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, il a indiqué ne pas pouvoir donner d'engagement à ce stade mais a promis de fournir une "réponse circonstanciée" au WWF. Par ailleurs, un représentant d'une autre ONG, Les Amis de la Terre, a également pris la parole durant l'AG, pour décerner verbalement au groupe le "prix Pinocchio du développement durable". Il l'a aussi interpellé sur un projet d'exploration de sables bitumineux (une forme de pétrole non conventionnelle dont l'exploitation est très controversée) à Madagascar, dans la zone de prospection de Bemolanga, qui menacerait l'environnement et la population. Christophe de Margerie a critiqué la démarche de l'ONG, qu'il a accusée de lancer des reproches non étayés. Il a expliqué qu’à Madagascar Total n'a pas trouvé de réserves suffisantes de sables bitumineux pour les exploiter, au grand dam selon lui des Malgaches, qui voient ainsi s'évanouir des espoirs de retombées économiques. Il a ajouté qu'avant de quitter l'île, le groupe allait "vérifier" si, à défaut de sables bitumineux, il était possible d'exploiter des hydrocarbures conventionnels à Bemolanga, "dans l'intérêt général" des Malgaches Le plus ancien parc national africain Situé dans l’est de la RDC, à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda, le parc des Virunga, le plus ancien parc national africain, passe pour le plus précieux des parcs congolais, l’emblème non seulement d’un pays, mais aussi d’un continent tout entier. Grâce à sa valeur écologique exceptionnelle, le Parc des Virunga a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979. Une biodiversité exceptionnelle en péril Écosystème exceptionnel, le Parc des Virunga est réputé pour abriter plus de 200 espèces de mammifères dont les okapis, espèce très rare protégée depuis 1933, mais aussi les gorilles des montagnes et des plaines de l’Est, deux espèces en danger critique d’extinction. En 2010, les autorités congolaises ont autorisé l'exploration des sols au sein de plusieurs concessions recouvrant près de 85% de la surface du parc. Toutefois, l'exploitation pétrolière dans le Parc des Virunga est illégale vis-à-vis des lois de la RDC mais avant tout en raison des conventions internationales qui ont été ratifiées. Début 2011, le ministère congolais de l'Environnement a demandé une évaluation environnementale stratégique afin d’estimer les impacts et les dangers d’une industrie extractive dans la région. Cependant, certaines entreprises européennes vont de l'avant, avant même que ce processus ne soit conclu. C’est le cas de l’entreprise française Total qui va débuter prochainement d’importantes phases d’exploration aux abords du parc. L’opinion craint qu’en faisant le pari d’une politique du fait accompli, Total n’arrive à ignorer délibérément les accords internationaux ainsi que les résultats de l’évaluation actuellement en cours de réalisation. C’est la raison pour laquelle, le WWF lance une grande campagne de mobilisation afin d’alerter l’opinion publique mais aussi l’ensemble des parties prenantes du groupe Total sur les dangers que l’exploration pétrolière fait penser sur l’ensemble de la zone du parc. La même source ajoute que d’autres actions continueront et se multiplieront dans les semaines et mois à venir. Kléber Kungu Le WWF, initialement World Wildlife Fund (littéralement, « Fonds mondial pour la vie sauvage »), rebaptisé en 1986 World Wide Fund for Nature (littéralement, « Fonds mondial pour la nature »), puis simplement WWF en 2001, est une organisation non gouvernementale internationale de protection de la nature et de l'environnement, fortement impliquée dans le développement durable créée en 1961. Le WWF est fondé le 29 avril 1961 par Sir Julian Huxley, Sir Peter Markham Scott, Guy Mountfort et Max Nicholson. Docteur en biologie, Luc Hoffmann, héritier des laboratoires Hoffmann-La Roche participe à la création de WWF International dont il sera vice-président jusqu’en 1988. Président du conseil d'administration du WWF France, il est aussi le créateur de la station biologique de la Tour du Valat, 2 500 hectares de réserve naturelle en Camargue. Cette fondation privée a pour buts la protection de la faune, de ses habitats, de la nature en général. Son réseau international est présent dans 100 pays proposant 1 200 programmes de la nature et bénéficie du soutien de plus de cinq millions d'adhérents. Sur le plan financier, il disposait d'un budget de 447 millions d'euros en 2008 apporté à 60 % par des particuliers. Ses ressources financières proviennent pour l'essentiel : de ses adhérents, d'activité commerciale de promotion (magazines et d'objets fétiches), de subvention gouvernementale, de partenariat avec les entreprises qui s'engagent résolument dans la protection de l'environnement, de dotation du WWF Mondial. Cette association, ayant son siège à Gland en Suisse, tient une des premières places mondiales de par le nombre de ses membres mais également de par le montant de ses engagements financiers dans les études scientifiques de diagnostic et les réalisations d'opérations de protection de la nature.