lundi 14 mai 2012
Un proche collaborateur de Joseph Kony aux arrêts
Traque contre la LRA
Un proche collaborateur de Joseph Kony aux arrêts
L’armée pour la résistance du Seigneur (LRA) vient de connaître un coup : Caesar Acellam, proche collaborateur du leader de Joseph Kony, a été arrêté par l’armée ougandaise samedi 12 mai dans la matinée à la frontière entre la République centrafricaine (RCA) et la République démocratique du Congo.
Lancée il y a quelques semaines, la traque contre Joseph Kony commence à porter ses fruits.
Selon le porte parole de l’Uganda People’s Defence Force (UPDF), armée ougandaise, Cesar Acellam est le plus haut responsable de la LRA fait prisonnier à ce jour. Il en est le n°4 juste derrière ses trois principaux chefs, Joseph Kony, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, tous recherchés par la Cour pénale internationale (CPI).
La capture du numéro 4 de la LRA est intervenue après un bref échange de tirs avec des soldats ougandais.
Pour le porte-parole de l'armée ougandaise, Felix Kulayigye, « c'est un "gros poisson" qui vient d'être capturé », estimant que l’arrestation de Caesar Acellam “est un grand pas pour nous vers la fin de la rébellion”.
. La capture de Cesar Acellam montre que l'étau se resserre depuis quelques mois sur la secte politico-religieuse et plus particulièrement sur son chef, Joseph Kony, dont la tête est mise à prix par la Cour pénale internationale (CPI) qui avait lancé un mandat d’arrêt international.
Mais ce dernier a toujours réussi jusqu'à présent à s'échapper, se déplaçant en se cachant dans au moins trois pays de la région : la Centrafrique, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo. Trois pays qui s'apprêtent d'ailleurs à rejoindre une coalition de quelque 5 000 soldats réunis par l'Union africaine pour épauler la centaine de conseillers militaires américains envoyés sur place depuis octobre 2011.
Les Nations unies estiment que le chef charismatique de la LRA, Joseph Kony, contrairement à son habitude consistant à rester au même endroit un mois ou deux, aurait changé de stratégie et se déplace désormais chaque jour, ce qui prouve qu'il est sous pression et que l’étau se resserre sur lui chaque jour qui passe.
La capture de Caesar Acellam, quatrième plus haut responsable de la LRA, qui s'est rapidement rendu après un bref échange de tirs, en est d'ailleurs la preuve. Cette arrestation présage peut-être le début de la fin des exactions de la LRA dans ces trois pays.
Aussitôt capturé, Caesar Acellam a été transféré dimanche 13 mai dans la petite ville sud-soudanaise de Nzara, à la frontière avec la République démocratique du Congo, au quartier général des forces régionales mandatées par l’Union africaine (UA).
De grande taille, âgé de 49 ans et qu’une vieille blessure fait claudiquer, l’homme doit y subir des contrôles médicaux.
Ce général de division qui a combattu dans la jungle depuis 1984, est désormais entre les mains de l’UPDF” (armée ougandaise), a déclaré en parlant de lui-même le prisonnier à des journalistes emmenés sur place par l’armée ougandaise.
Le mandat d’arrêt de la CPI vise également un quatrième homme, Vincent Otti, historiquement commandant en second et vice-président de la LRA, mais dont tout porte à croire qu’il est mort.
Il était en compagnie seulement d’une Ougandaise, d’une adolescente centrafricaine et d’un bébé, qui n’ont pas été blessés et sont entre les mains de l’armée ougandaise.
Selon des sources militaires ougandaises, les unités ougandaises l’ont attendu durant trois semaines en embuscade après avoir suivi la trace de son groupe d’une trentaine de combattants.
Caesar Acellam s’est cependant séparé de ses hommes il y a quelques jours, pour une raison pour l’heure inconnue.
Créée à la fin des années 80 dans le nord de l’Ouganda, la LRA est sinistrement connue pour ses enlèvements d’enfants, qu’elle transforme en combattants ou en esclaves, et pour ses mutilations de civils. Depuis qu’elle a été chassée d’Ouganda, elle opère depuis les autres pays de la région – Centrafrique, Soudan du Sud, Soudan, et République démocratique du Congo (RDC). Les forces ougandaises ne sont autorisées à intervenir ni RDC ni au Soudan.
Pour Joseph Balikudembe, commandant en chef de l’opération ougandaise, la combinaison de l’aide américaine, de l’affaiblissement de la LRA et des unités de traque mises en place par Kampala pourraient permettre “d’affaiblir et éliminer la LRA”.
Le mois dernier, une vidéo controversée de l’ONG américaine Invisible Children sur Joseph Kony avait jeté un coup de projecteur sur la LRA, faisant sensation sur internet.
Le 10 mai, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a prédit que Joseph Kony, serait “arrêté ou tué avant la fin de cette année”.
Joseph Kony, un ex-enfant de choeur semi-analphabète, a pris en 1988 la tête de la LRA dont l’objectif était de remplacer le gouvernement à Kampala par un régime fondé sur les Dix commandements.
Kampala assure que le mouvement ne compterait plus que 200 à 500 miliciens, divisés en petits groupes de dix ou vingt hommes disséminés entre les trois pays.
Pour Abou Moussa, représentant spécial de l'Onu pour l'Afrique centrale, cette capture est une bonne nouvelle car elle renforce la pression sur Joseph Kony. Selon ce haut fonctionnaire onusien,, qui s'est rendu il y a quelques jours dans les pays concernés par la traque du chef de la LRA., Joseph Kony se cacherait entre la République centrafricaine et la République démocratique du Congo ou au Darfour au Soudan.
Force militaire de 5 000 hommes
L’Union africaine (UA) a mobilisé samedi 24 mars à Djouba, capitale du Sud-Soudan, une force militaire de 5000 hommes pour traquer le chef rebelle ougandais de la LRA, Joseph Kony, recherché par la justice internationale pour ses nombreuses exactions en Afrique Centrale.
Cette force placée sous le commandement de l’Ouganda est composée des soldats ougandais, sud-soudanais, congolais et centrafricains.
Les rebelles de la LRA commettent plusieurs exactions en RCA, en Ouganda, au Sud-Soudan et en RDC.
En RDC par exemple, le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) a déploré 13 attaques entre mardi 6 et dimanche 25 mars dans le territoire de Dungu (Province Orientale), faisant plus de 1160 déplacés.
Kléber Kungu
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