mardi 28 janvier 2014

Le gouvernement voit le jour, le plus difficile commence



République centrafricaine

Le gouvernement voit le jour, le plus difficile commence

Le Premier ministre centrafricain, André Nzapayeke, a formé, le 27 janvier, son nouveau gouvernement de transition. Ce cabinet, qui a entre autres pour mission d’arrêter les violences interreligieuses qui ont fait des milliers de morts et plus d’un million de déplacés, est composé de 20 ministres dont sept femmes, soit 35% de l’ensemble. Il s’agit d’un cabinet issu d’un subtil dosage entre des proches de l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane, des partisans des milices chrétiennes, ainsi que de figures connues de la politique centrafricaine. Si l’équipe gouvernementale est mise en place, il est vrai que le plus dur commence pour les nouvelles autorités de Bangui sur les épaules desquelles repose toute une montagne d’espoirs d’un peuple meurtri par quelques mois des violences meurtrières.
            Le nouveau gouvernement conserve, en effet, plusieurs figures connues de la précédente équipe, telles que Herbert Gontran Djono Ahaba aux Travaux publics, ou Marie Noël Koyara au Développement rural, tous deux proches de l’ancien président Michel Djotodia.
            Parmi les figures de l'ex-rébellion Séléka, on retrouve Arnaud Djoubaï-Abazène aux Transports et Abdallah Hassan Kadre, précédemment à l'Economie, aux Télécommunications. Les ministères de la Défense et de la Sécurité publique reviennent à deux militaires de l'ancienne armée nationale. Les milices chrétiennes «anti-balaka» sont également représentées, avec Léopold Narcisse Bara à la Jeunesse et aux Sports.
            Si la formation de ce gouvernement n’a soulevé presque pas de protestations, surtout chez l’ex-rébellion Séléka, qui revendiquait en plus de la Primature, trois postes ministériels : de la Défense, de l’Intérieur et des Mines, tout reste à savoir comment ces ministres vont se mettre au travail pour relever les grands défis qui les attendent dans un pays où tout est prioritaire.
             Aussitôt nommé par la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, le nouveau Premier ministre, André Nzapayeké, avait fixé la feuille de route de son gouvernement, «qui va se charger de la question de la réconciliation nationale». Priorité numéro un : «arrêter les exactions» dans le pays, a-t-il indiqué. Il souhaite aussi faciliter rapidement «le retour» des déplacés chez eux.
            Michel Djotodia avait renversé en mars 2013 le régime de François Bozizé à la tête de la coalition rebelle Séléka. Ses combattants ont multiplié pendant des mois les exactions contre la population majoritairement chrétienne du pays devant un président très laxiste, incapable d’arrêter ces violences ou de discipliner ses hommes qui l’ont porté au pouvoir.
            Voilà pourquoi, en réaction à tout cela, des milices d’autodéfense se sont rapidement formées en province et dans la capitale, encadrées notamment par des anciens de la garde présidentielle fidèle au président Bozizé, et ont rapidement fait parler d’elles, s’en prenant régulièrement aux ex-Séléka mais surtout aux populations civiles musulmanes.
            Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que la Centrafrique plonge dans une spirale de violences intercommunautaires dont les civils sont les principales victimes. Michel Djotodia avait été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin à ces tueries interreligieuses.
            Malgré la présence des forces française de 1 600 soldats de l’opération « Sangaris » et africaine de la Misca et l’élection de la présidente Catherine Samba-Panza, les violences ne baissent pas ; la Centrafrique continue de compter ses morts.
            Mettre fin à ce cycle des violences, restaurer la confiance entre les communautés religieuses, remettre le pays sur les rails, regagner la confiance de la communauté internationale, faire revenir au bercail tous les Centrafricains réfugiés dans d’autres pays…autant de gros défis jalonnant le chemin assez court de la transition que doit relever le gouvernement André Nzapayeke sous la houlette de Catherine Samba-Panza.
            Des défis qui requièrent des moyens aussi moyens qu’humains. La communauté internationale est disposée à accompagner la Centrafrique. La communauté internationale s’est déjà engagée à débloquer 496 millions de dollars (365 millions d'euros) en 2014 pour aider la Centrafrique dans sa phase de reconstruction. La Banque mondiale a, pour sa part,  promis de débloquer 100 millions de dollars américains en faveur de la RCA.
Kléber Kungu

L’Ifasic a dit ses adieux au Pr Marc Ilo

L’Ifasic a dit ses adieux au Pr Marc Ilo

            C’est marchant normalement qu’il avait quitté ce jour-là l’Ifasic avant d’être terrassé par la maladie. C’est à bord d’un corbillard qu’il y est rentré, allongé dans son dernier lit, immobile, à jamais aphone, vendredi 24 janvier pour dire ses adieux à ses nombreux collègues de service, ses étudiants, en pleurs,  arborant qui un polo blanc frappé de « Ifasic pleure. Hommage au Pr Marc Ilo », qui l’effigie de l’illustre disparu en toge accroché au cou. Sa biographie lue par le Pr Mwangilwa et l’oraison funèbre du recteur Jean-Lucien Kitima ont été les dernières paroles que ses collègues lui ont adressées…Et en intermède, « Tout passe par la mort », une chanson entonnée par le doyen des professeurs, le Pr Makelele…
            « Monsieur le professeur Ilo ne viendra plus à l’Ifasic ; nous ne le verrons plus ; nous ne rirons plus avec lui ; nous ne parlerons plus avec lui du football, encore moins de Vita Club, son équipe locale préférée… ». Au fur et à mesure que le professeur Jean-Lucien Kitima rappelle cette réalité très cruelle, dans la foule amassée dans une cour trop petite pour la circonstance, une clameur de pleurs s’élève en s’amplifiant.  

            Lui-même le recteur est incapable d’étouffer une émotion très grande lorsqu’il se met à égrener les noms des professeurs de son institution qui l’ont déjà « abandonné » : Tshimungu, Nemeshayi, Tombe, Ngalamulume, et maintenant Ilo. Les sanglots étouffés d’un recteur ébranlé par la perte de ses professeurs sont vite couverts par des pleurs des étudiants inconsolables…
            Marc Ilo quitte la terre des hommes à fleur de l’âge. A peine devenu professeur, ce formateur de la jeunesse congolaise, n’a malheureusement pas pu goûter aux fruits de son travail de dure labeur.           Cette triste réalité rappelée par le Pr Kitima Kasendwe  et le Pr Mwangilwa, secrétaire général académique, a secoué le cœur de tous.

« Il n’a pas récolté les fruits de plusieurs laborieuses années de semence »
            Membres du Comité de gestion, membres des corps académique, scientifique et administratif, étudiants, tous ou presque vont réagir par des pleurs lorsque le premier  leur rappelle que le Pr Marc Ilo « ne sera plus là dans cette cour, ce docteur à l’extraordinaire  sens de l’humour, au sourire chaleureux dont le Conseil d’administration des universités a récemment approuvé la nomination au grade de professeur associé. Il n’aura pas récolté les fruits de plusieurs laborieuses années de semence » et que le second, quelques minutes plus tôt, lisant la biographie de l’illustre disparu, révèle qu’il quitte ses pairs à fleur de l’âge. « Il nous quitte à l’âge de 53 (…) ».
            Et même l’évocation des mentions « distinction » qui avait sanctionné en 1996 sa licence en relations  internationales à l’université de Lubumbashi et « grande distinction » ayant sanctionné sa thèse de son doctorat en relations internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN) soutenue le 12 avril 2013 n’a fait que raviver le chagrin de l’assistance.
            Il est 15h30 lorsque le corbillard toute sirène lugubre hurlante quitte l’enceinte de l’Ifasic, encadré par quelques étudiants arborant des tee-shirts blancs frappés de « Ifasic pleure. Hommage au Pr Marc Ilo ». Une grande banderole frappée de l’effigie du défunt en toge et des écrits « Les étudiants de l’Ifasic pleurent le professeur Marc Ilo » ouvre le cortège à destination de la Fikin pour des obsèques dignes d’un homme dont plusieurs pairs sont reconnaissants pour sa magnanimité.
            Oui, Marc Ilo est parti car « tout passe » par la mort. Tel est le sort de toutes réservé à toutes les créatures de Dieu et même le thème d’une chanson entonnée par le doyen des professeurs, le Pr Makelele.
Un reportage de Kléber Kungu

lundi 27 janvier 2014

7 pays non invités par Obama : pourquoi ?



Sommet USA-Afrique en août prochain

7 pays non invités : pourquoi ?

La RDC est parmi les invités

         L’Afrique compte cinq-quatre Etats souverains. Le président américain, Barack Obama, a invité seulement les dirigeants de 47 pays africains à participer à un sommet à la Maison Blanche les 5 et 6 août, y compris la présidente de la commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Un sommet qui fait figure de grande première. Figurer parmi les convives du plus puissant président de la planète est un motif de fierté et même d’orgueil, voire de légitimité. Que faire ou penser lorsqu’on est parmi les persona non grata de Barack Obama ? Faut-il  penser que c’est la fin du monde ? Faut-il croire que les invités soient les plus modèles des élèves de Washington ? Une réflexion sur l’invitation de Barack Obama aux 47 dirigeants africains.
         En invitant quarante-sept des 54 de ses pairs, le président américain veut honorer une «promesse» faite lors de son déplacement en Afrique du Sud en juin dernier. Pour Barack Obama, c'est l’occasion de resserrer les liens avec le continent africain. Ce sommet « fera progresser les objectifs de l’administration en matière de commerce et d’investissement en Afrique (et) mettra en évidence l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l’Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants », selon un porte-parole de Barack Obama, Jay Carney. Le président américain étant constamment critiqué par ses frères de race pour n’avoir pratiquement rien fait en faveur de la terre de ses ancêtres.
         En plus- et c’est ceci le motif de fierté certains hôtes de M. Obama – n’est fréquentable, pour la plus vieille démocratie du monde, mais qui est loin d’être le modèle par certains actes posés, que le dirigeant qui se serait distingué des autres en matière de démocratie, des droits humains. D’autant plus qu’au cours de ce sommet, il sera question du commerce et de l'investissement en Afrique, mais aussi de la sécurité et du développement démocratique de l’Afrique.
         Lors d’un discours au Cap, en Afrique du Sudil avait dit souhaiter « ouvrir un nouveau chapitre dans la relation entre les Etats-Unis et l’Afrique » en annonçant ce sommet, le premier du genre.
Face à la percée de la Chine et d’autres puissances émergentes, les conseillers économiques de Barack Obama l’ont exhorté à renforcer la présence diplomatique américaine sur le continent.

L'invitation ne signifie pas l'absolution
         Faudra-t-on déduire que les 47 dirigeants invités se présentent comme les meilleurs élèves aux yeux de Washington sur des questions aussi cruciales que la pratique démocratique, le respect des droits de l’homme?  Une question qui a peu de chance de trouver une réponse positive.
         A en croire le porte-parole de la Maison Blanche, Jonathan Lalley, Washington avait invité les dirigeants de tous les pays africains, « sauf ceux qui n’ont pas de bonnes relations avec les Etats-Unis ou sont suspendus de l’Union africaine ». Une déclaration  diplomatique et officielle !
         Peut-on penser, par contre, qu’ils sont le « moindre mal » à les comparer aux 7 non invités ? Rien n’est moins sûr. Est-ce un hasard qui a milité en faveur de leur invitation ? Pas du tout. Dans tout le cas, l'invitation ne signifie pas l'absolution. Plusieurs raisons sont à la base de ce choix, dont économiques principalement. Il est vrai que l’Afrique et les Etats-Unis d’Amérique voient les choses différemment !

Que dire de Paul Kagame et de Yoweri Museveni ?
         En effet, que dire des présidents Paul Kagamé et ougandais Yoweri Museveni dont le degré de nuisance et la responsabilité dans la déstabilisation de la RDC ne sont plus à démontrer mais qui feront le voyage de Washington? Pour le premier, le département d'Etat a fait part, sans détours, la semaine dernière, de sa préoccupation suite à la succession de meurtres d'exilés politiques rwandais. Pour le second, il s'est élevé contre les lois homophobes dans son pays, ainsi qu’au Nigeria.
         Qu’en est-il de sept chefs d’Etat considérés comme « persona non grata » par Washington ?
Les Etats-Unis n'ont pas invité les pays suspendus de l'Union africaine. Une pratique que la France utilise aussi lorsqu'elle constitue la liste de ses propres sommets.
         Parmi les non invités figurent les dirigeants de la Centrafrique, Catherine Samba-Panza, de la Guinée Bissau, Manuel Serifo Nhamadjo (par intérim) et Adli Mansour de l'Egypte (par intérim) qui se sont installés au pouvoir directement ou indirectement à la faveur d'un coup d’Etat, ne seront pas du voyage.

Le nouveau président malgache pourrait être repêché
         Il y a également le président soudanais Omar el-Béchir - visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) - et le président zimbabwéen Robert Mugabe visé, quant à lui, par des sanctions américaines depuis 2001. Quant à Hery Rajaonarimampianina, le nouveau président élu à Madagascar, il a beaucoup de chance que son nom figure sur une liste réactualisée après sa prestation de serment.
         Quant à la courageuse Catherine Samba-Panza, la nouvelle présidente centrafricaine, elle a simplement joué de la malchance après avoir accepté de diriger un pays qui s’est fait notablement remarquer par un cycle de violences très meurtrières et dont le président sortant a brillé par une incompétence inédite.
         L'invitation ne signifie pas l'absolution. Ainsi le département d'Etat a-t-il fait part, sans détours, la semaine dernière, de sa préoccupation suite à la succession de meurtres d'exilés politiques rwandais. Il s'est par ailleurs élevé contre les lois homophobes en Ouganda et au Nigeria.
         Enfin, Washington réunira, parallèlement, de jeunes talents du continent africain car les Etats-Unis souhaitent dialoguer avec les dirigeants d'aujourd'hui mais aussi ceux de demain.
         En définitive, chaque partie du sommet Etats-Unis - Afrique aura à trouver son compte. Les pays africains auront à refaire leur image sur l’échiquier international après ce sommet. En effet, plusieurs pays africains n’étaient plus en odeur de sainteté avec Washington. En plus, à chaque dirigeant de tirer le maximum des dividendes de toute sorte d’un tel sommet faisant figure de grande première. Quant au pays hôte, ce sommet va constituer une belle occasion de recadrer sa politique africaine sur plusieurs domaines. L’invasion des Chinois dans le champ africain est loin de laisser tranquilles des partenaires traditionnels comme les Etats-Unis.
         In fine, le sommet aura servi à quelque chose si le peuple africain va y trouver son compte.
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « Aventurier », « comédien » ou « humoriste » ?



« Aventurier », « comédien » ou « humoriste » ?

            Les Congolais en général nous ont habitués, dans leur parler, à entendre quotidiennement certaines expressions indues dont la pratique quotidienne permet un glissement dans le langage familier.
            Il  s’agit entre autres du mot « aventurier » (aventurière). Lorsqu’un Congolais vous déclare que tel homme est aventurier ou telle femme est aventurière, c’est sous le coup d’une émotion hilarante due aux anecdotes de la personne qu’il le dit. Ou parfois, la personne qu’il qualifie d’être un aventurier est une personne peu sérieuse dans son comportement…
            Mais en réalité la personne est loin d’être une aventurière. En effet, un « aventurier » signifie, selon Microsoft® Encarta® 2009, une « personne qui a le goût de la nouveauté et du risque » ou « une personne attirée par les entreprises incertaines et qui n'hésite pas à recourir à des moyens malhonnêtes pour arriver à ses fins, etc.
            En réalité, cette personne est un humoriste, une personne qui sait faire rire les gens par des paroles ou actes comiques, empreints d’humour. Il ne peut pas être dit un comédien, celui-ci étant un artiste, donc un professionnel, dont le métier consiste à jouer de la comédie au théâtre, à la télévision, au cinéma.
Kléber Kungu

dimanche 26 janvier 2014

Bientôt Mgr Daniel Nlandu va célébrer à Kinshasa une messe d’actions de grâce



Retrouvailles des originaires du diocèse de Matadi

Bientôt Mgr Daniel Nlandu va célébrer à Kinshasa une messe d’actions de grâce

            Tous les ressortissants du diocèse de Matadi se trouvent mobilisés comme un seul homme pour réussir un grand événement au début de cette nouvelle année : la célébration d’une messe d’actions de grâce, à l’occasion de leurs retrouvailles. C’est Monseigneur Daniel Nlandu Mayi, évêque du diocèse de Matadi, qui célébrera cette messe.
            Les préparatifs de cet événement que les ressortissants du diocèse de Matadi tiennent à réussir et auquel ils veulent à tout prix donner toute sa grandeur à l’image de leur diocèse, vont bon train.
            De sources généralement bien informées, les préparatifs sont si avancés qu’il existe déjà un comité d’organisation présidé par Monsieur Dieudonné Bifumanu Nsompi, président de la Sodema (Solidarité pour le développement du Manianga). Parmi les autres membres dudit comité, on peut citer le révérend père Victor Mampuya, M.. l’abbé Gérard Muanda, le professeur Sisua de l’Ifasic, Edouard Makumbuila (secrétaire) et mademoiselle (consacrée) Arlette.
            Sauf changement de dernière minute, nous apprenons de la même source que la messe aura lieu le 30 mars 2014 à la paroisse saint Raphaël, dans la commune de Limete.
            Cette messe comptera parmi les invités, plusieurs fils kongo en général, les ressortissants du diocèse de Matadi en particulier.
            Pour le président du Comité d’organisation, Dieudonné Bifumanu Nsompi que L’Observateur a pu approcher, tous les notables et tous les ressortissants du Diocèse de Matadi seront mis à contribution pour la réussite de cet événement qu’ils voudront grandiose. Il reste convaincu de cette réussite, surtout avec l’implication de plusieurs personnalités, notamment Daniel Mukoko Samba, Maman Mienze, MM. Nginayevuvu, Kiakuama et Kembukusua, tous ressortissants du diocèse de Matadi.
            Pour sa part,  Daniel Mukoko Samba qui jouit du soutien et de la confiance de la base est toujours disponible pour toutes les actions de la communauté. Tel qu’il l’a prouvé lors de la réception que la Sodema avait organisée en son honneur le mercredi 30 octobre 2013 au Mak Center, où  la plupart des têtes pensantes de l’espace manianga étaient présentes. Cette rencontre a confirmé que Daniel Mukoko Samba peut s’enorgueillir fièrement de la base dont il dispose et sur laquelle il peut compter à tout moment.
Kléber Kungu

La grève à l’Inera/Boketa risque de compromettre le projet Parrsa



Province de l’Equateur

La grève à l’Inera/Boketa risque de compromettre le projet Parrsa

            Le Projet d’appui à la réhabilitation et à la relance du secteur agricole (Parrsa) qui bénéficie de l’appui de l’Institut national d’études et de recherches agricoles (Inera)/Boketa, à Gemena dans la province de l’Equateur en semences saines et des données climatologiques pour aider les agriculteurs à cultiver pendant des périodes propices risque d’être compromis par la grève des agents de l’Inera.
            Les agents de l’Institut national d’études et de recherches agricoles (Inera)/Boketa sont entrés en grève depuis le vendredi 24 janvier, apprend-on de radiookapi.net. Motif : Ils montrent ainsi leur désapprobation contre la mesure de rabattement de moitié de leurs salaires depuis le mois de juillet 2013.
            «Le tout dernier travailleur touchait 112 000 francs congolais, depuis juillet dernier, [ce salaire] a été rabattu à 62 000 francs congolais jusqu’à présent», a déploré le délégué syndical principal des agents de l’Inera/Boketa, Jean-Marie Kuba Zombilo cité par la même source.
            Les agents de l’Inera/Boketa affirment que  toutes les démarches entreprises auprès de leur hiérarchie pour obtenir le paiement intégral de leurs salaires n’ont produit aucun résultat satisfaisant. Ce qui est loin d’apporter un début de solution à cette grève.
            C’est après avoir déposé leur mémorandum auprès du commissaire de district du Sud-Ubangi et de l’inspection du Travail que les grévistes ont finalement déclenché leur mouvement de grève.
            Jean-Marie Kuba Zombilo a reconnu que ce mouvement aurait des conséquences négatives sur le Parrsa, bénéficiaire d’appuis de l’Inera/Boketa.
            «Nous travaillons en partenariat avec le Parrsa. Nous leur fournissons des semences. Alors, si les travailleurs de l’Inera ne viennent pas, il y aura un impact [sur ce projet]. Qui prendra les données sur la pluviométrie ? Ça va perturber la saison agricole A 2014», a-t-il déploré.
            A ce jour, les travailleurs de l’Inera/Boketa campent sur leur position en refusant catégoriquement de reprendre le service, selon la même source, «jusqu’à ce que cette situation soit décantée».
            Le commissaire de district du Sud-Ubangi, qui a reçu le mémorandum reprenant les revendications des grévistes, a promis de le transmettre à la hiérarchie pour réaction.
Kléber Kungu

« Malgré l’évolution récente, il y a un grand problème humanitaire »



Au terme de leur mission en RDC, le HCR, l’Unicef et le PAM notent

« Malgré l’évolution récente, il y a un grand problème humanitaire »

            « Malgré l’évolution récente, il y a un grand problème humanitaire. Un soutien continu est nécessaire pour couvrir les besoins humanitaires en RDC ». Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus la Haut-commissaire adjoint des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Janet Lim, la directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Yoka Brandt, et le directeur exécutif assistant du Programme alimentaire mondial (PAM), Ramin Lopez da Silva, au terme de leur mission conjointe de 4 jours en République démocratique du Congo, du 21 au 24 janvier.
            Quatre jours (du 21 au 24 janvier) ont suffi à la mission conjointe de haut niveau HCR-Unicef-PAM de voir de visu la situation humanitaire exacte et les réponses à y apporter dans les provinces visitées : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, la Province Orientale et l’Equateur. Des visites appuyées par de nombreux entretiens qu’ils ont eus avec différentes autorités nationales et provinciales.
            A l’unisson, la Haut-commissaire adjoint des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Janet Lim, la directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Yoka Brandt, et le directeur exécutif assistant du Programme alimentaire mondial (PAM), Ramiro Lopes da Silva, ont appelé la communauté internationale à poursuivre son soutien à la crise humanitaire de grande ampleur qui sévit en RDC au cours d’un café de presse conjoint organisé à Kinshasa vendredi 24 janvier
            Yoka Brandt  a plaidé en faveur des enfants, premiers victimes des conséquences des conflits armés. Ils sont plus d’un million et demi à être affectés. Enrôlés dans des groupes armés, environ 3 000, leur éducation a été simplement brisée.


            « Les enfants,  a-t-elle déclaré, sont les premiers à souffrir parce qu’ils sont les plus vulnérables et ce sont toujours eux qui font les frais d’un conflit. Aujourd’hui plus d’un million et demi d’enfants sont affectés par les déplacements – ils ont été traumatisés par la violence qu’ils ont vue, leur éducation a été perturbée et nombreux ont été enrôlés dans des groupes armés. Nous ne devons pas oublier que chacun d’entre eux a le droit d’aller à l’école et d’être protégé contre les souffrances ».
            L’Unicef se soucie de la scolarisation de tous ces enfants, particulièrement de l’insertion sociale des ex-soldats démobilisés.
             La Haut-commissaire adjoint des Nations unies pour les réfugiés, Janet Lim, a déploré qu’environ 400 000 réfugiés congolais se trouvent dans d’autres pays, pendant que la RDC accueille aussi sur son sol des réfugiés. Une situation très complexe impliquant le rapatriement des réfugiés et le retour au bercail des déplacés.

Craindre une dépendance permanente
            Le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) avance un chiffre de, 2,9 millions de personnes qui sont actuellement déplacées par le conflit à l’intérieur de la RDC. 60 % d’entre elles se trouvent au Nord Kivu et au Sud Kivu.
            Si des avancées importantes ont été réalisées vers le retour de la paix en RDC, on note cependant que l’activisme des groupes armés écumant l’Est de la RDC depuis des années est loin de faiblir.
            Le directeur exécutif assistant du Programme alimentaire mondial (PAM), Ramin Lopez da Silva a relevé quelques indicateurs d’une situation très difficile dont il faut prendre en compte. Alors qu’en 2013, on a noté 6, 400 millions de personnes ayant besoin de l’assistance, en 2014, leur nombre est passé à 6,700 millions. Une situation plus complexe au Katanga, au Nord-Kivu et Sud-Kivu.
            Il a par ailleurs exprimé une crainte, celle d’aider des personnes en craignant de créer en elles une dépendance permanente


La Syrie, la RCA et le Soudan du Sud focalisent l’attention de la communauté internationale
            Les trois responsables des agences humanitaires des Nations unies ont exprimé leur volonté de plaidé en faveur de la RDC où les moyens mis à disposition restent insuffisants face à des besoins énormes. D’autant plus que l’attention de la communauté internationale reste focalisée de plus en plus vers la Syrie, la République centrafricaine ou le Soudan du Sud où la guerre provoque le déplacement interne de plusieurs milliers de personnes.
            Le conflit en cours à l’Est du pays s’ajoute à la situation dramatique à laquelle font face les gens à travers tout le pays. Deux millions d’enfants sont touchés par la malnutrition, et les épidémies comme le choléra et la rougeole persistent et continuent de faire des victimes. La complexité de la situation est telle qu’elle requiert l’attention et le soutien continu de la communauté internationale. Voilà le message central de la visite conjointe de haut-niveau dans le pays.
            Ensemble, les responsables du HCR, de l’Unicef et du PAM ont visité le sud d’Irumu en Province Orientale, où les affrontements entre les Forces armées de la RDC et les groupes de milices ont déplacé environ 120 000 personnes depuis août 2013. Après avoir rencontré les personnes déplacées et les communautés d’accueil dans un site spontané près de Lagabo dans le district de l’Ituri, Lopes da Silva du PAM a déclaré : « L’insécurité a bouleversé les moyens de subsistance de ces populations, et nous nous sommes engagés à continuer à les soutenir, à la fois dans les espaces de déplacements et dans leurs communautés lorsqu’ils sentiront que les conditions sont en place pour leur retour. Dans le même temps nous devons continuer à plaider pour eux auprès des gouvernements donateurs pour la mise à disposition des ressources adéquates ».
            À Goma, les trois haut fonctionnaires onusiens ont visité des programmes dans le camp de déplacés de Mugunga III où ils ont rencontré les populations affectées par le conflit. Unis par l’objectif de comprendre les défis et explorer les solutions, ils ont discuté avec les autorités nationales et les partenaires humanitaires à l’Est et à Kinshasa afin d’identifier les opportunités permettant une efficacité accrue.
            « Dans certaines parties du pays, des personnes continuent de souffrir et sont déplacées à cause de la violence. Nous avons besoin du soutien des autorités congolaises, de la société civile, des organisations humanitaires, des partenaires de développement et des pays donateurs pour consolider les récents progrès vers la paix et la stabilité dans tout le pays et mettre un terme définitif au conflit et aux déplacements», a plaidé Janet Lim du HCR.
            L’insécurité à l’Est de la RDC ainsi qu’au Katanga a causé des déplacements répétés de population. On estime que la moitié de la population des déplacés est constituée d’enfants. La province de l’Equateur, où la paix a été rétablie après que des affrontements interethniques fin 2009 et début 2010 ont forcé 200 000 personnes à fuir leur foyer, abrite actuellement plus de 50 000 réfugiés fuyant les violences en République centrafricaine.
            Pendant leur visite, les représentants de trois agences des Nations unies ont souligné leur engagement dans l’identification et le renforcement de synergies dans les contextes où les trois agences sont opérationnelles. Dans le cadre de cette initiative, ils avaient également mené des visites conjointes en Mauritanie en novembre 2012, et en Jordanie/Liban en juillet 2013.
Kléber Kungu

jeudi 23 janvier 2014

FRANCOPHONIE : « Briques creux », « briques pleins »



« Briques creux », « briques pleins »

            « Usine de fabrication des briques, Sabra Construct. Brique creux de 10, brique creux de 15, brique creux de 20, brique pleins de 10, brique plein de 15, brique pleins de 20, claustrat… » Sans doute, ceux qui empruntent la route des Poids Lourds dans la commune de Limete et qui utilisent convenablement bien leur sens d’observation ont déjà découvert ces écrits qui ornent le mur de l’usine Tumbaco, en face de la voie principale.
            De beaux écrits en bleu, mais dont le fond est à redire. L’on comprend bien que chez des fabricants de briques on peut s’attendre à tout, sauf au respect de la langue française. Sabra Construct fabrique sans conteste de belles briques et non une belle langue française. C’est pourquoi elle écrit : briques » - et pourtant du genre féminin - creux et pleins… ! Comme si l’on dit « un brique ».
            On aurait donc dit : « brique (s) creuse (s) », « brique (s) pleine (s) ». Et le mot claustrat, s’écrit-il avec un « t » final ? Non. « Claustra » est l’orthographe exacte de ce mot.
Kléber Kungu

mercredi 22 janvier 2014

FRANCOPHONIE / « Janvier » ou « Jeanvier » 2014 ?



« Janvier » ou « Jeanvier » 2014 ?

            « Nous informons à nos clients fidèles la remise des cadeaux (petit album, petits cadres et autres articles) seront distribués  les 16 et 17 jeanvier 2014. Soyez le bienvenu ». Bien placardé à plusieurs endroits très visibles du laboratoire des photos « Photo World » au centre-ville, ce communiqué constitue un véritable repaire de monstruosités. Tant grammaticales que syntaxiques. Qui interpellent ceux qui se soucient encore de la santé du français.
            De un : la phrase de ce communiqué est dans son ensemble tortueuse. En effet, l’on dit « informer » quelqu’un que quelque chose… et non à quelqu’un. Il y a donc un mot de trop « à » et un de moins « que ».  A quoi se rapporte « seront distribués » ? Dans l’esprit du rédacteur, c’est à cadeaux, mais la formulation de la phrase fausse tout. En bon français, il aurait écrit ceci : « Nous informons nos clients fidèles que la remise des cadeaux (petit album, petits cadres et autres articles) sera effectuée les 16 et 17 janvier 2014 ». Ou « Nous informons nos clients fidèles que des cadeaux (petit album, petits cadres et autres articles) seront remis les 16 et 17 janvier 2014 ».
            De deux : « les 16 et 17 jeanvier 2014 ». Depuis quand le mot janvier s’écrit de cette manière ? A moins d’avoir pensé au mot « jean ».
            De trois : « Soyez le bienvenu ». Puisque les destinataires du communiqué étant plusieurs photographes, le bievenu devrait porter la marque du pluriel : « Soyez les bienvenus ».
Kléber Kungu


Investiture de Catherine Samba Panza ce jeudi



Investiture de Catherine Samba Panza ce jeudi

Son premier test : la composition du gouvernement de transition et la nomination du Premier ministre

            La nouvelle présidente de la Centrafrique, Catherine Samba Panza, sera investie dans ses fonctions ce jeudi 23 janvier après-midi en présence de diverses personnalités politiques étrangères dont le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Une fois investie, Catherine Samba Panza va publier son gouvernement. Sa composition – les hommes ou les femmes qui le composeront – constituera, ainsi que la nomination du Premier  ministre, le premier test d’efficacité que la femme présidente de la RCA aura à passer.
            Aussitôt élue, Catherine Samba Panza, qui tient à ne pas décevoir tant d’espoirs placés en elle, aussi bien par sa population que par la communauté internationale,  n'a pas perdu de temps. Elle s'est vite mise résolument au travail pour faire des consultations des forces vives de la nation en vue de la formation de son gouvernement.
            La présidente centrafricaine a promis de mettre en place un « gouvernement serré et relevé, composé de 18 technocrates, au sein duquel la parité sera respectée ». Le but visé dans cette démarche est la recherche de l’efficacité. « Il s’agit d’être efficace », a précisé Catherine Samba-Panza. Pas de politique politicienne ou de débats d’équilibre.
            Concernant les consultations des forces vives, selon une source proche des séléka, un accord aurait été signé à Ndjamena par l'ex- coalition séléka et les présidents de la CEEAC pour négocier le départ de Michel Djotodia.

Primature, ministères de la Défense, de l’Intérieur et des Mines pour la Séléka ?
            Ce départ négocié de Djotodia donnerait droit à la Séléka à certains postes,  la primature, les ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Mines, notamment.
Depuis le choix de la présidente de transition Catherine Samba Panza, accueilli avec beaucoup d’enthousiasme et de joie par les Centrafricains notamment, le Bangui, la capitale reprend lentement sa vie normale. Les Banguichois recommencent à passer des nuits sans coup de feu.
Preuve que la première citoyenne centrafricaine jouit d’un crédit de confiance, de charisme auprès de sa population qui compte beaucoup sur cette femme qui a le devoir de relever la Centrafrique humiliée durant plusieurs années par le comportement de ses hommes politiques.
C’est que les premières paroles que l’ancienne maire de Bangui a prononcées aussitôt élue sont restées ancrées dans la mémoire d’un peuple blessé et traumatisé par un cycle de violences inédites.
            Des paroles de réconciliation, de rassemblement, d’espoir, dont la première cible est cette jeunesse abandonnée, sans repère sûr, sinon le banditisme, le gangstérisme à qui elle a promis de prêter une oreille attentive. Devant la presse à Bangui, Catherine Samba Panza a souligné que "nous avons des milliers de jeunes qui ont des armes, qui sont soit dans la Séléka (combattants à majorité musulmane de M. Djotodia), soit anti-balaka (miliciens chrétiens hostiles à M. Djotodia). Si on lâche ces jeunes dans la rue, on n'aura pas résolu le problème", a-t-elle relevé.

« Ecouter les jeunes »
Aussi la nouvelle présidente a-t-elle promis de réfléchir sur les opportunités à offrir à ces jeunes-là, "parce que c'est par dépit souvent, dans l'extrême pauvreté et sans avenir, que ces jeunes se lancent dans des actions de violence".
            "Il faut les écouter, connaître leurs attentes, analyser si c'est réaliste ou pas. Ce qui est faisable sera faisable, ce qui ne sera pas faisable, je le leur expliquerai", a-t-elle promis.
Cette mère de famille a compris une chose très capitale : pour pacifier et désarmer durablement, il faut réinsérer tous ces hommes armés - à qui le fusil d'assaut garantit de trouver à manger tous les jours - en leur assurant tout de suite, en contrepartie, un minimum de ressources
            La plus belle fille du monde, pardon la plus forte femme de la Centrafrique, ne peut donner que ce qu’elle a. Ce dont dispose actuellement et dans l’immédiat Catherine Samba Panza, c’est la volonté de mieux faire, ce sont des caisses qui sonnent creux. Alors que des problèmes sont aussi urgents que nombreux : paiement des fonctionnaires qui cumulent sept à huit années d'arriérés de salaire.
            Elle n’hésite pas à clamer la réalité : "Je n'ai pas d'argent dans les caisses pour le moment et c'est une préoccupation pour moi (...) Sans paiement de salaires, les fonctionnaires n'auront pas la possibilité de reprendre le travail" et remettre en marche une administration totalement paralysée, a-t-elle insisté en soulignant une nouvelle fois l'urgence à agir.
En attendant de trouver mieux plus tard, la RCA doit se contenter de l’engagement des donateurs à débloquer 496 millions de dollars (365 millions d'euros) en 2014 pour aider la Centrafrique. Une somme devant  "couvrir 90% des besoins humanitaires pour 2014" et "100% du plan d'urgence des trois premiers mois", selon le ministre français au Développement, Pascal Canfin.
Kléber Kungu

Bruxelles annonce la tenue prochaine de la commission mixte belgo-congolaise



Au cours d’une conférence de presse conjointe à Bruxelles avec Malumalu

Bruxelles annonce la tenue prochaine de la commission mixte belgo-congolaise

            Au cours d’une conférence de presse conjointe tenue mardi 21 janvier à Bruxelles avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’abbé Apollinaire Malumalu. La commission mixte belgo-congolaise, à en croire l’agence belge d’informations, Belga, sert aura pour mission de négocier le prochain Programme indicatif de coopération (PIC) bilatéral entre le Royaume de Belgique et la République démocratique du Congo (RDC). Le PIC précédent (2010-2013), doté de 300 millions d’euros, plus cent millions supplémentaires mais «conditionnels», a en effet expiré fin décembre.

 

A Kinshasa après l'installation du gouvernement

            Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a par ailleurs confirmé par cette occasion son intention de se rendre en République démocratique du Congo (RDC) seulement après l’installation d’un nouveau gouvernement à Kinshasa, attendue depuis des mois et annoncée par le président Joseph Kabila, au lendemain de la tenue des concertations nationales.
            «J’ai l’intention de me rendre à nouveau à Kinshasa dans la foulée de la mise en place du nouveau gouvernement, ce que nous attendons depuis la concertation nationale. On va voir dans les prochaines semaines et dans les prochains mois comment la situation évolue», a-t-il affirmé au cours d’un point de presse conjoint tenu à Bruxelles avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’abbé Apollinaire Malumalu qui effectuait une mission officielle dans la capitale belge.
Le président congolais Joseph Kabila a annoncé le 26 octobre dernier la constitution d’un «gouvernement de cohésion nationale» qui «comprendra aussi bien des représentants de la majorité, que de l’opposition et de la société civile». Le chef de l’Etat s’exprimait devant le Parlement réuni en congrès (Assemblée nationale et Sénat) à l’issue de «concertations nationales» qui s’étaient tenues pendant un mois, du 7 septembre au 5 octobre, rassemblant des délégués de la majorité et d’une partie de l’opposition et de la société civile.
Joseph Kabila avait donné comme mission prioritaire au futur gouvernement de rétablir la paix et l’autorité de l’Etat et d’accélérer le développement économique du pays.
Kléber Kungu

Et si l’on essaie une femme, après avoir échoué avec les hommes !



Coup de chapeau aux parlementaires centrafricains

Et si l’on essaie une femme, après avoir échoué avec les hommes !

            Les 135 membres du Conseil national de transition (CNT), parlement de transition de la Centrafrique méritent coup de chapeau après avoir pris le risque de placer à la tête de leur pays, écartelé par une crise politique très sanglante, une femme, Catherine Samba-Panza, parmi 7 autres candidats, même  pour une transition, pour essayer de relever d’énormes défis que Michel Djotodia, était incapable de relever. Après avoir essayé des hommes et échoué avec eux, les parlementaires centrafricains ont pris le risque d’essayer avec une femme qui doit diriger un pays avec plusieurs grands défis. Quelle gageure et quelles responsabilités sur des épaules féminines !
            «Les hommes ont tous échoué: il est temps que l'on essaie une femme», dit une de ces dames en robe traditionnelle. «Les femmes sont plus pragmatiques, elles sont plus énergiques. Nous avons de l'espoir.» Voilà ce cri du cœur d’une femme qui a déclenché le patriotisme des parlementaires pour qu’ils jettent leur dévolu sur cette femme dont tous reconnaissent le sens élevé d’écoute, de dialogue et de persuasion.
            Catherine Samba-Panza, élu présidente par intérim, devient la troisième femme africaine présidente, après Joyce Banda du Malawi et Ellen Johnson Sirleaf du Liberia.
            Ancienne maire de Bangui, capitale de la République centrafricaine, le nouveau président de transition centrafricain, a été l’un de 8 candidats à postuler à la magistrature suprême, avant de rester en course, pour le second tour avec Désiré Kolingba, fils de l’ancien président centrafricain, André Kolingba.
            En l’élisant à 75 voix contre 53 pour Désiré Kolingba sur 128 parlementaires participants, les parlementaires centrafricains n’ont pas hésité de prendre le risque de confier la destinée de leur pays à une femme. Catherine Samba Panza a failli être élue dès le 1er tour. Elle avait recueilli 64 voix, soit une voix de moins que la majorité absolue fixée par le CNT à 65 voix. Désiré Kolingba avait quant à lui obtenu 58 suffrages.
            Un choix très risqué que sous d’autres cieux aucun autre parlementaire, pardon honorable député, n’aura pris. Le CNT a privilégié l’intérêt national au détriment des intérêts mesquins et individuels qui auraient poussé ses membres à des pratiques qui sont tout sauf démocratiques.
            Tout l’honneur à ces « honorables » qui n’ont pas bradé leur honorabilité et qui, devant l’intérêt national, ont préféré émettre sur un même diapason.
            Aussitôt sa victoire annoncée, Catherine Samba-Panza a salué l'élection d'une «fille, d'une mère et d'une sœur de Centrafrique ; c'est un événement de portée historique, qui s'inscrit dans les annales de ce pays». Elle a aussi appelé les diverses milices à déposer les armes. «Je lance un appel vibrant à mes enfants Anti-Balaka, en leur nt demandant de donner un signal fort de déposer les armes. À mes enfants ex-Séléka, je leur demande de déposer les armes.»
            Voilà les défis prioritaires qu’elle est appelée à relever. Demander aux frères ennemis « Anti-Balaka » et les ex-Séléka de déposer les armes est une chose. Cependant, arriver à créer un climat de confiance et d’amour entre ceux qui hier s’entretuaient, voilà le défi majeur que le successeur du malheureux Michel Djotodia doit relever.
            Dans un pays qui a sombré dans un cycle de violence infernal depuis la prise de pouvoir de l'ancien membre des rebelles de la Seleka, Michel Djotodia, l'ancienne maire de Bangui symbolise l'espoir, la bouée de sauvetage.
            Catherine Samba-Panza  aura à faire la course à la montre. Elle aura très peu de temps pour préparer les élections en 2015 (voire en 2014 comme le souhaite la France) et pour jeter les bases d'une politique destinée à remettre en route un pays à genoux et secoué par une extrême violence.

Trois défis majeurs
            Face à plusieurs défis, la nouvelle présidente aura à s’attaquer en priorité à trois défis : la sécurité, une aide humanitaire d'urgence, rétablir les structures administratives et remettre en marche l'économie.
            Sans nul doute, l'arrêt des violences sera un défi d'envergure... et le plus urgent. Le désarmement et le retour de la sécurité seront les priorités. Pour faire revenir la sécurité et pour la sécurisation des élections à venir, la présidente par interim doit compter aussi bien sur les forces internationales, mais aussi l’implication des chefs des anti-balaka et des ex-Seleka.
            En raison des déplacements massifs de population provoqués par les violences -près d'un million de personnes ont fui leurs foyers en Centrafrique depuis fin mars 2013 et environ 2,6 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin d'aide humanitaire, la fourniture d’une aide humanitaire d'urgence reste la 2ème priorité.
            A ce sujet, des nouvelles intéressantes arrivent de la communauté internationale qui, réunie à Bruxelles, s'est engagée à débloquer près de 500 millions de dollars.
            Rétablir les structures administratives et remettre en marche l'économie reste le 3ème défi.
Depuis la chute de François Bozizé, le pays est quasiment ingouvernable et les structures administratives inexistantes. Les écoles, les services de santé, les bâtiments administratifs, les tribunaux, les prisons, la police... sont complètement (ou quasiment) détruits. Les fonctionnaires ne sont pas payés ou au compte-goutte.
            Devenue le 7e président de la RCA depuis l'indépendance du pays en 1960, Catherine Samba-Panza n'a été élue que pour un poste de transition qu'elle est censée abandonner dès que des élections générales seront organisées, et auxquelles elle n'aura pas le droit de participer.
            Après Ange-Félix Patassé en 1993, c'est le second chef d'État centrafricain à être issu d'un processus relativement démocratique, les autres ayant tous accédé au pouvoir par un coup d'État. Les titulaires du poste se succèdent depuis un an. François Bozizé avait été déposé par les rebelles de la Séléka en mars 2013. Son successeur, Michel Djotodia, placé au pouvoir par la Séléka avant de devenir président de transition, a été évincé le 11 janvier par le sommet des chefs d'État de N'Djamena.
            Remettre sur les rails un pays totalement détruit par ses propres fils, rassembler tous les Centrafricains, chasser le démon des rivalités sanglantes entre musulmans et chrétiens, … des défis qui semblent trop lourds pour des épaules féminines de Catherine Samba-Panza, 59 ans.
           
Femme de caractère
            C’est mal connaître cette femme de caractère née d'un père camerounais et d'une mère centrafricaine, qui a été nommée mairie de Bangui par…celui qu’elle remplace – Michel Djotodia.          Alors qu’elle n'était pas le candidat initialement préféré par les parrains de cette élection, sa forte personnalité, son expérience du monde des affaires, ayant été longtemps à la tête des filiales centrafricaines de plusieurs compagnies d'assurance française, font finalement d'elle une candidate relativement acceptable à la tête d'un pays déchiré.
            Catherine Samba Panza jouit d’une certaine considération aussi bien de la part des ex-Séléka que des Anti-Balaka. Pour avoir été nommée par Michel Djotodia, la nouvelle présidente de la RCA jouit de la considération des ex-Seleka qui sont loin de la considérer comme une ennemie.
            Du côté des Anti-Balaka, qui récusent la légitimité du CNT, nommé à la suite d'un accord avec la Séléka, Catherine Samba-Panza ne constitue pas non plus « persona non grata ». Pour être bien certain que ces miliciens n'allaient pas une fois encore faire dérailler les plans par une attaque surprise sur Bangui, la France et la Fomac avaient séquestré pendant la nuit les principaux responsables du mouvement, convoqué à M'Poko sous le prétexte d'une réunion. Libérés aujourd'hui, ils n'ont jusqu'à présent pas manifesté d'hostilité trop marquée envers la première femme élue à la présidence de la Centrafrique.
Kléber Kungu