mercredi 22 janvier 2014

Investiture de Catherine Samba Panza ce jeudi



Investiture de Catherine Samba Panza ce jeudi

Son premier test : la composition du gouvernement de transition et la nomination du Premier ministre

            La nouvelle présidente de la Centrafrique, Catherine Samba Panza, sera investie dans ses fonctions ce jeudi 23 janvier après-midi en présence de diverses personnalités politiques étrangères dont le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Une fois investie, Catherine Samba Panza va publier son gouvernement. Sa composition – les hommes ou les femmes qui le composeront – constituera, ainsi que la nomination du Premier  ministre, le premier test d’efficacité que la femme présidente de la RCA aura à passer.
            Aussitôt élue, Catherine Samba Panza, qui tient à ne pas décevoir tant d’espoirs placés en elle, aussi bien par sa population que par la communauté internationale,  n'a pas perdu de temps. Elle s'est vite mise résolument au travail pour faire des consultations des forces vives de la nation en vue de la formation de son gouvernement.
            La présidente centrafricaine a promis de mettre en place un « gouvernement serré et relevé, composé de 18 technocrates, au sein duquel la parité sera respectée ». Le but visé dans cette démarche est la recherche de l’efficacité. « Il s’agit d’être efficace », a précisé Catherine Samba-Panza. Pas de politique politicienne ou de débats d’équilibre.
            Concernant les consultations des forces vives, selon une source proche des séléka, un accord aurait été signé à Ndjamena par l'ex- coalition séléka et les présidents de la CEEAC pour négocier le départ de Michel Djotodia.

Primature, ministères de la Défense, de l’Intérieur et des Mines pour la Séléka ?
            Ce départ négocié de Djotodia donnerait droit à la Séléka à certains postes,  la primature, les ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Mines, notamment.
Depuis le choix de la présidente de transition Catherine Samba Panza, accueilli avec beaucoup d’enthousiasme et de joie par les Centrafricains notamment, le Bangui, la capitale reprend lentement sa vie normale. Les Banguichois recommencent à passer des nuits sans coup de feu.
Preuve que la première citoyenne centrafricaine jouit d’un crédit de confiance, de charisme auprès de sa population qui compte beaucoup sur cette femme qui a le devoir de relever la Centrafrique humiliée durant plusieurs années par le comportement de ses hommes politiques.
C’est que les premières paroles que l’ancienne maire de Bangui a prononcées aussitôt élue sont restées ancrées dans la mémoire d’un peuple blessé et traumatisé par un cycle de violences inédites.
            Des paroles de réconciliation, de rassemblement, d’espoir, dont la première cible est cette jeunesse abandonnée, sans repère sûr, sinon le banditisme, le gangstérisme à qui elle a promis de prêter une oreille attentive. Devant la presse à Bangui, Catherine Samba Panza a souligné que "nous avons des milliers de jeunes qui ont des armes, qui sont soit dans la Séléka (combattants à majorité musulmane de M. Djotodia), soit anti-balaka (miliciens chrétiens hostiles à M. Djotodia). Si on lâche ces jeunes dans la rue, on n'aura pas résolu le problème", a-t-elle relevé.

« Ecouter les jeunes »
Aussi la nouvelle présidente a-t-elle promis de réfléchir sur les opportunités à offrir à ces jeunes-là, "parce que c'est par dépit souvent, dans l'extrême pauvreté et sans avenir, que ces jeunes se lancent dans des actions de violence".
            "Il faut les écouter, connaître leurs attentes, analyser si c'est réaliste ou pas. Ce qui est faisable sera faisable, ce qui ne sera pas faisable, je le leur expliquerai", a-t-elle promis.
Cette mère de famille a compris une chose très capitale : pour pacifier et désarmer durablement, il faut réinsérer tous ces hommes armés - à qui le fusil d'assaut garantit de trouver à manger tous les jours - en leur assurant tout de suite, en contrepartie, un minimum de ressources
            La plus belle fille du monde, pardon la plus forte femme de la Centrafrique, ne peut donner que ce qu’elle a. Ce dont dispose actuellement et dans l’immédiat Catherine Samba Panza, c’est la volonté de mieux faire, ce sont des caisses qui sonnent creux. Alors que des problèmes sont aussi urgents que nombreux : paiement des fonctionnaires qui cumulent sept à huit années d'arriérés de salaire.
            Elle n’hésite pas à clamer la réalité : "Je n'ai pas d'argent dans les caisses pour le moment et c'est une préoccupation pour moi (...) Sans paiement de salaires, les fonctionnaires n'auront pas la possibilité de reprendre le travail" et remettre en marche une administration totalement paralysée, a-t-elle insisté en soulignant une nouvelle fois l'urgence à agir.
En attendant de trouver mieux plus tard, la RCA doit se contenter de l’engagement des donateurs à débloquer 496 millions de dollars (365 millions d'euros) en 2014 pour aider la Centrafrique. Une somme devant  "couvrir 90% des besoins humanitaires pour 2014" et "100% du plan d'urgence des trois premiers mois", selon le ministre français au Développement, Pascal Canfin.
Kléber Kungu

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