samedi 18 décembre 2010

La Sodema et le ministère de l'Agriculture nouent un partenariat


Dernièrement au cabinet du ministre Norbert Basengezi
La Sodema et le ministère de l'Agriculture nouent un partenariat

La Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) et le ministère de l'Agriculture ont noué dernièrement un partenariat dans le domaine agricole. Une délégation de la Sodema a été reçue, à cette occasion, par le ministre de l'Agriculture, Norbert Basengezi dans son cabinet de travail.

C’est munie d'un mémo, appuyé par le document de grande stratégie de lutte contre la pauvreté et la faim de la Sodema en matière agricole, appelé le " Mariage agricole et l'Opération arbres fruitiers " qu'une délégation de cette ASBL s'est rendue chez le ministre Norbert Basengezi, pour solliciter (proposer) un partenariat dans le domaine de l'agriculture.
C'est Dieudonné Bifumanu Nsompi, président du Comité de gestion de la Sodema qui a conduit cette délégation composée de Richard Kitondua (2e vice-président), Kléber Kungu (secrétaire général adjoint), Nzungu Emmanuel (chargé de relations publiques) et de Hekamanu Mundele Jean (président du Collège des sages).
Le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu, a présenté brièvement ce qu'est sa structure dont les objectifs peuvent être résumés en deux mots : culture et développement, les réalisations déjà faites sur le terrain et ses attentes. Parmi ses réalisations, l'on peut retenir la conception du document de la grande stratégie de lutte contre la pauvreté et la faim, appelé le " Mariage agricole et l'Opération arbres fruitiers ", divers contacts pour l'amélioration des routes à travers l'espace Manianga, et l'électrification de N'kamba et de Luozi, projet d'organiser des journées scientifiques sur le prophète Simon Kimbangu, mobilisation des membres sur le concept de développement, projet de signature du protocole de partenariat avec la Communauté évangélique du Congo (CEC) et l'Eglise kimbanguiste, installation de sections de la Sodema dans les communes de Kisenso et Mont-Ngafula, l'ambition étant de les installer dans toutes les communes de " Kinshasa où
la population manianga est estimée à près de 2 millions " et dans le Bas-Congo où cette population est aussi très importante, selon le mémo de la Sodema remis au Ministre Norbert Basengezi et dont L'Observateur a obtenu copie.
La Sodema, donc, s'est lancé dans un vaste champ de travaux d'Hercule qui nécessite beaucoup de moyens financiers et matériels. Voilà qui explique la démarche du Comité de gestion de la Sodema auprès de Norbert Basengezi, pour lui permettre - à la Sodema - d'arriver à y faire face.
Flatté par le combat et la vision de la Sodema en faveur du développement de l'espace manianga en particulier et de la RDC en général, mais surtout par son organisation - comme l'a déclaré son président " Au Bas-Congo, nous sommes la structure la mieux organisée ", Norbert Basengezi n'a pas hésité d'y adhérer. Tout en invitant la Sodema à travailler avec tout le monde pour éviter de cracher sur l'esprit de Simon Kimbangu et de Kasa-Vubu.
Norbert Basengezi, très pragmatique et tirant les leçons du passé, a lâché en reconnaissant l'erreur d'avoir investi en l'air, sans l'avoir fait à la base. En clair, toutes les aides que Kinshasa a apportées en faveur de la population par des personnalités politiques interposées n'ont servi qu'à celles-ci.
" J'accepte le partenariat comme ministre de l'Agriculture ", a lâché Norbert Basengezi, visiblement convaincu du sérieux et du travail bien organisé de la Sodema, devenue pour lui un partenaire digne de confiance et crédible. " Moi je crois en cette rencontre ", a-t-il conclu, après avoir précisé ce qu'il attendait de son partenaire. En termes clairs, le premier agriculteur de la RDC voulait dire que cette rencontre était porteuse d'excellents fruits.
Pour soutenir les actions de la Sodema, Norbert Basengezi s'en est fait membre d'honneur, séance tenante.
Lundi 13 décembre restera pour la Sodema, les Manianga en général, et pour le Gouvernement congolais, par l'entremise de son ministère de l'Agriculture, une date inoubliable. Aux deux partenaires de concrétiser d'abord ce partenariat et savoir, ensuite, en tirer profit pour le bonheur des Congolais, des Manianga en particulier, ceux dont Norbert Basengezi ne cessait de dire, au cours de cette rencontre, " la civilisation a commencé chez vous. On peut tout dire, mais c'est cela la vérité ". Il revient au Comité de gestion de la Sodema de montrer que " la civilisation a commencé " au Manianga.
Kléber Kungu

vendredi 10 décembre 2010

La Sadc et le DVB-T : l'autopsie d'un choix historique

La Sadc et le DVB-T : l'autopsie d'un choix historique
(Un dossier de Kébler KUNGU Kia Mputu avec la collaboration du Dr José Mambwini
Kivuila-Kiaku, consultant et expert en TNT)
Plusieurs fois commentée dans les prestigieux quotidiens internationaux et surtout ceux de l'Afrique australe, la nouvelle selon laquelle la "SADC opte pour le DVB-T2 a failli passer inaperçue dans la presse congolaise si L’Observateur ne lui pas consacré toute une page dans son édition du 2 décembre dernier. Et pourtant la migration vers le tout numérique à l'horizon 2015 est l'une de préoccupations majeures de tous les gouvernements des pays de la Sadc depuis la signature des Accords GE-06 que tous ces pays ont, directement ou indirectement, signé lors de la Conférence régionale des radiocommunications (CRR-06) tenue à Genève, en Suisse, du 15 mai au 16 juin 2006. Pourquoi la SADC a-t-elle porté son choix sur la deuxième génération de la norme européenne? Quels éléments cachés ont orienté ce choix? Quelle incidence aura-t-elle sur les consommateurs que nous sommes? Voilà quelques questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans ce dossier élaboré avec le concours du Dr José Mambwini.

La SADC et le DVB-T2 : conséquences de l'influence des lobbyistes dans les
autres des gouvernements africains
La Digital Video Broadcasting-Seccond Generation Terrestrial , DVB-T2, est la norme améliorée du DVB-T adoptée par la quasi-totalité des pays membres de la Région 1 de l'Union internationale des télécommunications (IUT), lors de la Conférence régionale des radiocommunications (CRR-06), tenue en mai-juin 2006 à Genève en Suisse. Ainsi que nous l'avions souligné dans notre édition du 2 décembre dernier, étant donné que la SADC appartient à la région 1, choisir une autre norme autre que la norme européenne devrait avoir des incidences diplomatico-politiques pour elles tant il est vrai qu'il est question de gros enjeux. Outre les pressions politiques et sûrement diplomatiques qui ont conduit la SADC à préférer la norme européenne à la japonaise, le dossier avait aussi une couleur économico-commerciale. "Zone d'influence" de l'Europe, l'Afrique constitue un marché d'avenir pour l'Union européenne. Imposer cette norme en Afrique australe ou persuader les gouvernements de "15 de la SADC" à porter leur choix sur elle a des conséquences commerciales et économiques très importantes pour l'Europe.
Forte de sa démographie, la SADC compte plus d'un milliard d'habitants dont le deux tiers résident en ville et quand on sait, dans les villes africaines, un foyer sur trois dispose d'un poste téléviseur, la SADC sera, dans un plus proche avenir, un marché très demandeur en équipements audiovisuels grand public dont le coût a sensiblement diminué ces dernières années. C'est pour cette raison qu'elle focalise l'attention des industries concepteurs des normes TNT et des fabricants des récepteurs TNT. Dans cet ordre d'idées, il y a fort à parier que, dans son choix du DVB-T2, la SADC aurait également subi les pressions des lobbyistes du très puissant consortium européen "Digital Video Broadcasting". Regroupant plus de 240 organisations et sociétés de l'industrie de la télévision parmi lesquelles figurent en bonne place DB Elettronica, Screen Service, Arqiva, Dek Tec, Harris, Rohde & Schwaz, Tandberg, Panasonic, Sony, TeamCast pour ne citer que celles-là, le consortium DVB exerce aussi son influence en Afrique de la même manière que ELF notamment dans la conduite et les décisions politiques de certains pays africains. Il est très probable que les lobbyistes de ces équipementiers aient beaucoup pesé dans la décision de la SADC de porter son choix sur le DVB-T2.
Concrètement, le choix de la SADC serait dicté par les lobbyistes du consortium DVB. La preuve, s'il en est une, nous vient du pays de Mandela. Membre signataire des Accords GE-06, l'Afrique du Sud a longtemps hésité avant de se prononcer pour le DVB-T. Et, si l'on suit avec un regard critique toutes les péripéties en analysant tous les discours politiques en relation avec la migration vers le "tout numérique" de son paysage audiovisuel, on comprendra aisément que le pays arc-en-ciel était avant tout attiré par l'ISDB-T, la norme japonaise. Tout aurait basculé au moment où les lobbyistes auraient fait pression sur la SADIBA ( Southern African Digital Broadcasting Association) et où l'industrie européenne du DVB-T2 aurait décidé d'apporter son soutien à certains opérateurs sud-africains, notamment la SABC qui aurait accepté de réaliser des essais avec la transmission de 18 programmes répartis entre la SABC1, 2 et 3. Nous avons encore à l'esprit les
déclarations de Mamodupi Mohlala, directeur général au ministère sud-africain de la Communication. L'Afrique du Sud n'avait pas encore choisi une norme pour la TNT, avait-il déclaré, ajoutant que son pays attendait l'évolution technologique du marché pour se décider. Nous avons également à l'esprit la déclaration de Siphiwe Nyanda, ancien ministre de la Communications, selon laquelle son ministère avait l'intention de contester le norme DVB-T au profit de la norme japonaise ou brésilienne dont les décodeurs coûtent moins cher que ceux du DVB-T.
Ces déclarations, on s'en souvient, avaient jeté le pavé dans la marre au point que des opérateurs audiovisuels comme e-tv et M-Net sont montés au créneau non seulement pour les dénoncer, mais surtout pour signifier que, rien que pour l 'Afrique du Sud, ils auraient investi plus de R700 millions (équivalent à 102 millions de dollars) pour le développement des réseaux DVB-T. Acculé, Monsieur Nyanda était contraint de changer de discours, soulignant que son ministère attendait la recommandation de la SADC avant de prendre une décision finale sur la question. Autre chose, probablement sous la pression de ces "invisibles lobbyistes", sans que les essais menés sur le sol sud-africain soient complètement achevés, la SADIBA a publié un rapport dans lequel elle appuie l'adoption de DVB-T2 et DVB-T, soulignant leur supériorité technique sur l'ISDB-T. Dans une présentation à l'Université de Witwatersrand, Gerhard Petrick de SADIBA a même avoué que DVB-T2 permettait de transporter 67% de données en plus à couverture et coût de réseau équivalent. Autre chose, comment expliquer le revirement subit de certains pays d'Afrique australe, au premier rang l'Angola, qui avaient d'abord opté pour l'ISDB-T (moyennant des
promesses mielleuses qui leur ont été faites) au profit du DVB-T2 ?


Le DVB-T2 : un choix technologique pour une nouvelle configuration de la TNT en Afrique
De l'avis de certains experts en TNT, la SADC a bien fait d'opter pour le DVB-T2. Conçue pour la diffusion et la réception en TVHD et 3DV, elle est perçue par tous les experts en TNT comme la norme européenne la plus performante de la TNT. Pour la petite histoire, c'est la britannique BBC qui, le premier de tous les opérateurs et diffuseurs européens, a utilisé cette norme sur ces réseaux TNT, à la grande satisfaction des consommateurs. Les expériences menées dans plusieurs pays européens et récemment à Johannesburg en Afrique du Sud ont démontré que, du point de vue émission, le DVB-T2 assure des meilleures performances allant de 30% à 50% que l'actuel DVB-T en termes de débit, de robustesse et de portée. Et les démonstrations effectuées par des centaines de fabricants d’équipements TV grand public, en septembre 2009, à l'occasion de l'IBC2 (International Broadcasting Convention, une sorte de foire de nouvelles technologies de l'information et de la communication qui se tient annuellement à Amsterdam, en Hollande) ont démontré que le DVB-T2 assure une réception optimale pour les récepteurs TV en mode fixe tout comme en mode "portable" (et non mobile).

Pourquoi la SADC a choisi le DVB-T2 en lieu et place du DVB-T?
Tous les experts de la TNT sont d'avis que, bien qu'elle soit considérée comme la prolongation technologique du DVB-T, le DVB-T2 est très différent du premier si l'on compare l'ensemble des paramètres de leur modulation respective. Point n'est besoin de nous lancer dans de longues explications techniques. Quelques exemples suffisent : A) Au lieu de trois constellations de modulation "QAM" (Quadrature Amplitude Modulation, en français Modulation d'Amplitude en Quadrature) comme dans le DVB-T, la deuxième génération en applique quatre ( QPSK, 16-QAM, 64-QAM et surtout 256-QAM); la taille des intervalles de garde passent de quatre à sept (1/4;19/256; 08/01; 19/128; 1/16; 1/32; et 1/128): ce qui permet une augmentation du taux de bits de 24,3 Mbit/s à 35,4 Mbts/s. B) La taille de la FFT (Fast Fourrier Transform ) passe de deux à six ( 1K; 2K; 4K; 8K; 16K et 32k). C) Concernant le FEC (Forward Error Correction), là où le DVB-T utilise
le code convolutif Reed Salomon), le DVB-T2 emploie le LPDC (Low Density Parity Check ) associé au BCH (Bose-Chaudhuri-Hocquengham) avec des taux .... 1/2, 3/5, 2/3, 3/4: 4/5 et 5/6.
D) La bande passante du DVB-T2 peut aller jusqu'à 10Mhz par canal et un multiplex peut transporter 18 canaux virtuels.
Grâce à ces caractéristiques, la performance d'un réseau DVB-T2 utilisant la configuration SFN peut augmenter sa capacité, soit une performance de 46,5% à plus de 67%.
Ces quelques caractéristiques parmi tant d'autres conduisent à cette conclusion : bien qu'il soit la norme améliorée ou la prolongation du DVB-T, le DVB-T2 n'est pas le DVB-T. C'est ici que nous pouvons nous permettre d'apporter un rectificatif à une partie de la déclaration de monsieur Joel Kaapanda, ministre namibien de la Communication et de la Technologie de l’Information et président du comité ministériel en charge des TIC au sein de la SADC, déclaration faite au cours d’un point de presse dont nous avons fait écho dans notre édition du 2 décembre dernier. " Les Etats qui ont déjà commencé à mettre en oeuvre la norme DVB-T devraient continuer sa mise en oeuvre, mais avec la finalité de migrer en fin de compte vers le DVB-T2, a-t-il souligné.
De l'avis des experts, cette précision est techniquement inappropriée. En réalité, bien qu'il soit la version améliorée du DVB-T, le DVB-T2 n'a rien avoir avec son prédécesseur. Concrètement un réseau DVB-T ne peut pas évoluer vers un réseau DVB-T2. Ainsi, pour des raisons purement techniques et financières, tous
les pays qui ont investi et qui exploitent le DVB-T devraient malheureusement continuer avec cette norme pour de longues années encore. Réaliser le voeu de Joël Kaapanda supposerait que les millions de foyers déjà équipés doivent changer leur matériel de réception avec nouveau tuner, ce qui est impensable. Nous insistons : le DVB-T est tout autre que le DVB-T2, étant donné que cette deuxième génération utilise une combinaison des technologies novatrices et éprouvées inappropriées au fonctionnement du DVB-T. Simplifions nos explications: le DVB-T2 utilise trois sortes de technologies qu'on ne trouve pas dans le réseau DVB-T. Les premières sont des technologies perfectionnées de celles utilisées en DVB-T: il s'agit, d’une part, de la modulation OFDM complétée par une constellation 256-QAM et, d'autre part, des modes FFT 16k et 32K plus longs.
Les deux technologies permettent d'augmenter le débit des données et, avec un intervalle de garde de même longueur, de réduire ce que nous appelons les "overheads". La deuxième technologie concerne la protection contre les erreurs par codage LDPC. La troisième technologie est l'utilisation d'une nouvelle ingénierie qui consiste à réaliser une protection contre les erreurs spécifiques au programme, permettant ainsi à un opérateur de choisir, pour chaque programme à transmettre, un équilibre entre le débit et la fiabilité de transmission.
Ce codeur attribue aux programmes des PLP (Physical Layer Pipes) dont les paramètres de codage peuvent être réglés séparément. L’autre différence entre le DVB-T et le DVB-T2, c'est l'utilisation par la deuxième norme de deux nouvelles techniques en vue de réduire le facteur de crête du signal de transmission. En clair, dans le DVB-T2, le signal peut être modifié soit par modulation appropriée des "reserved tones", c'est-à-dire des porteurs OFDM non utilisés, soit en décalant les "adaptative constellation extension", c'est-à-dire les points de la constellation de sorte que des valeurs de crête plus faibles se produisent. Le DVB-T2 utilise aussi une autre technique qui n'existe pas dans la diffusion du DVB-T: il s'agit de la rotation de constellation.
Qu'est-ce à dire? Le modulateur DVB-T2 effectue une rotation d'un certain angle du diagramme de constellation par rapport au système de coordonnée I/Q. De ce fait, une partie de l'information I se transpose sur l'axe Q et inversement. De plus, l'information Q est transmise et retarde de quelques longueurs de symbole, de sorte que les valeurs I et Q correspondantes ne sont pas sur la même porteuse OFDM. Ces deux mesures que nous appelons Q-delayed Rotated Constellation permettent ensemble la reconstruction d'un système même si la porteuse OFDM correspondante est entièrement perturbée, augmentant ainsi nettement la fiabilité de la transmission dans un canal sélectif.

Quelle norme pour la RDC : DVB-T ou DVB-T2 ?
La présentation succincte des caractéristiques qui, techniquement, différencient le DVB-T et le DVB-T2, nous conduit à jeter un regard critique sur le dossier de la TNT congolaise. Faisant fi des rumeurs qui nous étaient venues du côté du ministère des PTT, selon lesquelles les experts congolais auraient opté pour l'ISDB-T, l'opinion garde encore en mémoire la déclaration officielle du ministre de la Communication et Médias, le mardi 2 mars 2009, à l'Hôtel Sultani devant une poignée importante des patrons de chaînes des radios et télévisions. Selon Lambert Mende, la RDC allait entrer à l'ère de la télévision numérique terrestre "dans cinq mois", c'est-à-dire au mois d'août dernier. C'est
probablement sur la base des données techniques que lui a fournies le directeur général de TeleConsult, en sa qualité de conseiller technique du gouvernement congolais qu'une telle annonce avait été faite.
Ainsi, étant donné qu'il y a une grande différence technologique entre le DVB-T et le DVB-T2, l'on est en droit de savoir si la RDC basera sa migration vers le numérique en utilisant la norme DVB-T ou si elle doit se plier aux recommandations de la SADC. Continuer avec la première norme (DVB-T), c'est marquer notre retard technologique...Et, opter pour le DVB-T2 sera une source des dépenses supplémentaires. Alors que fera la RDC pour respecter les échéances du 31 décembre 2013?

Le 31 décembre 2013: un délai court et irréalisable
La SADC a décidé la fin de la TAT (Télévision analogique par voie de Terre) à la TNT au 31 décembre 2013 à minuit. De l'avis de tous les experts, ce délai ne sera point respecté vu les contraintes dévolues à l'implémentation et au développement d'un réseau TNT. L'on doit comprendre que la TNT ne s'installe pas comme la TAT .Implémenter un réseau DVB-T2 de la tête de réseau au modulateur jusqu'aux décodeurs permettant de diffuser de manière efficace des flux numériques en HD ou en 3DV de bout en bout n'est pas une mince affaire. Plusieurs étapes interviennent avant sa mise en fonction effective. Dans chaque pays, tout doit commencer par un projet pilote qui permettra de valider le type de plateforme qui devra ou pourra être exploitée. Ce projet pilote fournira des informations nécessaires à la planification à partir des simulations réalisées en laboratoire et sur le terrain. Les mesures ainsi enregistrées confirmeront ou infirmeront l'efficacité spectrale du DVB-T2 et sa capacité de répondre aux aléas spectraux du site sur lequel sera développée la plateforme DVB-T2.
Il faut beaucoup de temps pour arriver à réaliser cela : de 4 à 8 ans, selon le cas. Ce temps peut être réduit à deux ou trois ans si l'on fait appel aux opérateurs spécialisés dont l'expertise ne fait aucun doute. La RDC a la chance inouïe de disposer des compatriotes qui ont des entrées auprès de ces opérateurs. A travers ces compatriotes, notre pays peut, à moindre prix, disposer rapidement d'une plateforme expérimentale qui intégrera le développement d'un réseau DVB-T2 très innovante. Cette plateforme fera appel au multiplexage statistique, avec l'insertion des données isochrones, disposera d'un guide des services évolués qui offrira aux téléspectateurs congolais une description élaborée et attrayante des programmes, des applications avancées, des services interactifs et convergents. Dans le cadre de la reconstruction de notre pays et surtout dans le souci de rattraper le retard numérique qui nous éloigne de plus en plus du rendez-vous historique de juillet 2015, le gouvernement congolais doit parfois faire confiance à certains de ses fils du pays qui ont une certaine expertise en la matière, au lieu de s'encapsuler dans un certain dogmatisme. La balle est dans son camp.

Le Fawe a sensibilisé les journalistes sur l’éducation de l’enfant

Samedi 4 décembre
Le Fawe a sensibilisé les journalistes sur l’éducation de l’enfant
L’éducation de l’enfant a été au centre de l’atelier organisé samedi 4 décembre au Cercle culturel du Collège Boboto, à la Gombe par le Forum des éducatrices africaines (Fawe RDC, pour Forum for African Women Educationalistes) à l’attention des journalistes et communicateurs publics et privés.
« Vision de Fawe » et « le droit à l’éducation » sont les deux exposés faits au cours de cet atelier ponctué par des travaux en groupes et la mise en commun avec pour sujet de discussion : « Quels sont les obstacles à l’éducation de la jeune fille ? » Des recommandations ont été également faites aux différents acteurs impliqués dans le secteur de l’éducation. Tandis qu’il a été demandé à Fawe RDC de mener quelques actions pour l’aider à mieux mener sa lutte pour la promotion de l’éducation de la fille.
Il a échu à Nicole Kimbanda Matata, coordinatrice nationale de Fawe RDC, a expliqué la vision et la mission de cette ONG qui consiste à promouvoir l’éduucation des filles et des femmes pour le développement. Aussi, en organisant cet atelier, le Fawe RDC a ambitionner de sensibiliser les journalistes et communicateurs publics et privés de Kinshasa sur sa vision et sa mission. « Le problème de l’éducation de la fille, a reconnu Nicole Kimbanda, est bien connu : nous voulons ainsi éliminer toute disparité en matière de l’éducation ».
Cette action vise pour cibles privilégiées le ministère de l’EPSP, les journalistes (pour permettre d’atteindre un grand nombre de la population congolaise). Il est reconnu que l’éducation de la fille en RDC et en Afrique subsaharienne pose problème.
En menant de telles actions de lobbying et de plaidoyer en faveur de l’éducation de la jeune fille congolaise, le Fawe RDC entend influencer les politiques des ministères de l’Education en ce qui concerne l’accès, la rétention et la performance des filles en collaborant avec les écoles, les Eglises, les ONG. Le tout vise la sensibilisation des populations à la base sur les questions relatives à l’éducation de la jeune fille en RDC.

Le droit à l’éducation
Dans un débat d’échanges entre les journalistes et M. Baudouin, les concepts droit et enfant a été décortiqué assez profondément. Les droits à la vie, à l’éducation, à la santé, à la nutrition, au logement, à la protection, à la sécurité, aux loisirs, à la nationalité sont les principaux droits de l’enfant qui ont été rappelés. L’âge de la personne qui peut être appelée enfant est de moins de 18 ans. Les instruments juridiques et légaux traitant les droits de l’enfant, tant sur le plan interne qu’externe, ont fait également l’objet du débat : la Constitution, le Code de famille, la Convention relative aux droits de l’enfant, la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.
L’atelier a aussi évoqué l’importance de l’éducation d’une fille car à travers la fille c’est l’homme tout entier qui est éduqué. Voilà pourquoi le Fawe RDC a fait de l’éducation de la fille sa préoccupation majeure et quotidienne, étant donné que le développement d’un pays passe par l’éducation de la jeune fille. « Promouvoir l’éducation des filles et des femmes pour le développement », peut-on lire dans le dépliant de l’ONG.
Le Forum des éducatrices africaines (Fawe RDC) a été créé le 1er décembre 2007. Il est l’une des 35 antennes nationales du réseau Fawe dont le siège se trouve à Nairobi au Kenya il a été créé en 1992. Le comité exécutif du Fawe RDC est composé de Louise Mayuma Kasende (présidente) et de Joséphine Idzumbuirassop (vice-présidente).
Kléber Kungu

Qui peut dénouer la crise ivoirienne ?

Côte d'Ivoire
Qui peut dénouer la crise ivoirienne ?
Aujourd’hui, la situation en Côte d’Ivoire semble bloquée. Ni Laurent Gbagbo ni son opposant ne veulent céder; le second ayant été pourtant proclamé vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale indépendante (CEI) aux dépens du premier, qui refuse de se plier au verdict des urnes. En dépit de la reconnaissance de la victoire d’Alassane Ouattara par la quasi-totalité de la communauté internationale qui a appelé Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite. Bicéphale, la Côte d’Ivoire plie sous le poids des deux ‘’présidents’’ qui tirent la couverture, chacun de son côté. Quels sont les leviers dont disposent la communauté internationale, l'Onu, l'Union africaine (UA) ou les bailleurs de fonds de la Côte d'Ivoire pour faire plier M. Gbagbo, qui s'accroche au poste qu'il occupe depuis dix ans ?
Les pressions de la communauté internationale sur l’homme par qui la crise est multiplient chaque jour. Les grands de cette planète, en l’occurrence Barack Obama, Nicolas Sarkozy, n’utilisent plus le figuré pour appeler Laurent Gbagbo à céder le fauteuil – qui lui a déjà faussé compagnie – à celui que la majorité des Ivoiriens ont élu. Tout nombreuses et pesantes que puissent être ces pressions, elles sont loin d’émouvoir M. Gbagbo.
L’Union africaine a dépêché dimanche 5 décembre son émissaire, l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, à Abidjan en mission de médiation auprès des deux protagonistes. Le résultat de la mission est décevant : « la situation en Côte d’Ivoire est grave, très grave », a reconnu le médiateur qui est vite rentré en Afrique du sud. Thabo Mbeki venait d’essuyer son deuxième échec, le premier, toujours en Côte d’Ivoire, c’était à l’issue de la mission entre 2004 et 2006.
De son côté, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) tient un sommet extraordinaire mardi 7 décembre à Abuja pour évoquer la situation en Côte d'Ivoire. La réunion de la Cédeao, qui regroupe 15 Etats de la sous-région, dont la Côte d'Ivoire, et qui est présidée par le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan, ne durera qu'une journée. Elle ambitionne pourtant de sortir le pays d'Houphouët Boigny de l’impasse dans laquelle est plongée, mais il est probable que tout appel à Gbagbo pour qu'il reconnaisse sa défaite tombe dans le vide.
Le sommet d’Abuja attend beaucoup de l’implication du président burkinabé Blaise Compaoré, dont les efforts de médiation avaient convaincu Laurent Gbagbo à conclure en 2007 un accord de partage du pouvoir avec les rebelles nordistes. Accusé un moment par Gbagbo d'avoir soutenu les rebelles nordistes, au début de la crise de 2002, Blaise Compaoré a pris soin de rester neutre ces derniers temps dans l'affaire ivoirienne, prônant lundi devant la presse une solution pacifique à la crise.

Que dire des menaces et sanctions des banques et de l’UE ?
Nous craignons que les menaces de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) ne parviennent à faire plier Laurent Gbagbo. Dans un communiqué commun, les deux banques ont promis de "réévaluer l'utilité et l'efficacité de [leurs] programmes" en Côte d'Ivoire. "Nous souhaitons poursuivre le travail avec les Ivoiriens en matière de lutte contre la pauvreté, mais il est difficile de le faire avec efficacité dans un contexte d'incertitude et de tension prolongées". La Banque mondiale avait conditionné l'effacement de trois milliards de dollars de dette extérieure de la Côte d'Ivoire – évaluée au total à 12,5 milliards de dollars – à la tenue d'une élection présidentielle.
De son côté, l'Union européenne, par la voix de la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a également promis des sanctions à la Côte d’Ivoire, sans toutefois précisé lesquelles. Elle a indiqué que l’Union européenne était disposée à "suivre les procédures qui prévoient des sanctions s'il n'y a pas une résolution rapide à cette situation de crise". Elle n'a toutefois pas détaillé ces éventuelles sanctions. Elle a ajouté qu’outre les "sanctions ciblées" contre ceux qui "font obstacle à la transition pacifique", Mme Ahston s'est également dit prête à "prendre des décisions en matière de coopération". L'aide au développement actuellement programmée par l'UE en faveur de la Côte d'Ivoire, sur plusieurs années, s'élève à 254,7 millions d'euros.
L’ancienne puissance coloniale, la France, n’a pas tu sa position face à une situation très critique qui plonge la Côte d’Ivoire dans une impasse déplorable. Il est reconnu que la France, qui pèse lourd dans la balance ivoirienne avec environ 600 entreprises, a apporté un grand soutien Alassane Dramane Ouattara. Outre les paroles du président de la République depuis l'Inde, le Quai d'Orsay a indiqué que "l'heure en Côte d'Ivoire [était] à la recherche d'une transition ordonnée, sereine et digne qui permettra[it] à tous les acteurs économiques de poursuivre leurs activités et partant de continuer d'œuvrer au développement du pays".
Faudra-t-il voir dans cette déclaration du président français l’intention pour Paris de demander à ses entreprises à réduire ou cesser leurs investissements pour affaiblir M. Gbagbo ? C’est peu probable.
Question : de qui viendra la solution à la crise ivoirienne ? Qui parviendra à faire plier Laurent Gbagbo dont la soif du pouvoir rend très sourd à tous les appels ?
Kléber Kungu

Les humanitaires ont besoin de plus de 700 millions de dollars

Lancement officiel du Plan d’action humanitaire 2011 de la RDC
Les humanitaires ont besoin de plus de 700 millions de dollars
Le Plan d’action humanitaire 2011 (PAH) vient d’être lancé officiellement par le ministre des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, Ferdinand Kambere. La communauté humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) a besoin de 719 289 671 dollars américains pour secourir environ 7,500 millions de personnes vulnérables. Un budget qui représente une baisse de 13% par rapport au montant demandé en 2010 qui n’était financé qu’à la hauteur de 59%. Qu’en sera-t-il pour le budget 2011 ? Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), le représentant des ONG, y compris le gouvernement congolais ont plaidé pour que les bailleurs de fonds arrivent à satisfaire les besoins en financements exprimés dans le PAH 2011.
719 289 671 dollars américains, tels sont en chiffres les besoins des acteurs humanitaires pour secourir en 2011 environ 7,500 millions de Congolais en situation de vulnérabilité avérée dans tous les secteurs (biens non alimentaires et abris d’urgence, eau, hygiène et assainissement, éducation, logistique, multisectoriel, nutrition, protection, relèvement précoce, santé et sécurité alimentaire).
En 2011, les acteurs humanitaires s’offrent quatre objectifs pour parvenir à répondre aux besoins des millions de personnes en situation de vulnérabilité. Ils entendent ainsi de renforcer la protection de la population civile vulnérable dans les zones d’intervention humanitaire, réduire la morbidité et la mortalité au sein des populations cibles, améliorer les conditions de vie des personnes déplacées, retournées, réintégrées, rapatriées, réfugiées et des communautés d’accueil affectées, restaurer les moyens de subsistance des communautés affectées, sur la base de critères de vulnérabilité.
Deux stratégies de réponse sont envisagées en 2011 : la protection des civils, qui sera au cœur du PAH de la RDC avec pour soubassements le respect du principe du droit international humanitaire et des droits fondamentaux des populations affectées ; et le relèvement précoce en « donnant aux populations cibles les moyens d’assurer par elles-mêmes et pour elles-mêmes, la production des moyens de leur subsistance […] »
Puisque la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC est loin de se stabiliser, davantage de Congolais et de Congolaises, en situation vulnérable, auront besoin de l’aide humanitaire. Le coordonnateur humanitaire, Fidèle Sarassoro, l’a souligné au cours de la cérémonie. « C’est dire que les Congolais et les Congolaises qui sont très vulnérables aujourd’hui et vers lesquels nous allons orienter nos actions en 2011, auront besoin de notre soutien, […] de notre protection, de notre disponibilité. En un mot, ils auront besoin d’être aidés et soutenus pour vivre, sinon pour survivre », a-t-il déclaré. « Nous devons capables d’écouter les cris de détresse des milliers de déplacés internes qui ont besoin de nos secours… », a-t-il ajouté.

Des tracasseries de toutes sortes
Du représentant des ONG internationales, Stéphane Flandrin, au ministre des Affaires sociales, Ferdinand Kambere, des remerciements ont été adressés à l’endroit des donateurs et de Ocha pour leur travail considérable en faveur des populations en détresse. Mais les bailleurs de fonds, par leur représentant, Sebastian Fouquet, conseiller humanitaire/DFID à l’ambassade de Grande Bretagne en RDC, le représentant des ONG internationales, Stéphane Flandrin, chef de mission chez Handicap International/Belgique ont aussi soulevé la persistance des tracasseries administratives, fiscales et des taxes, qui entravent leurs actions en sollicitant leur réduction. Le premier a reconnu que les besoins sont énormes, mais les ressources limitées, tout en invitant les autorités congolaises à prendre en charge la protection sociale des populations. Il a également insisté sur le fait que l’assistance à apporter aux populations en détresse doit être appropriée, mieux adaptée, rapide, efficace et de qualité.
Avant de lancer officiellement le Plan d’action humanitaire 2011 de la RDC, le ministre des Affaires sociales, Ferdinand Kambere Kalumbi, a remercié toute la communauté humanitaire pour l’aide humanitaire qu’elle ne cesse d’apporter aux populations bénéficiaires, tout en appelant à la bonne volonté des donateurs pour pouvoir satisfaire aux besoins des ONG oeuvrant dans le secteur humanitaire.
Comme pour répondre à la demande de la communauté humanitaire sur la réduction des tracasseries de toute sorte, Ferdinand Kambere a informé de l’existence d’un projet de loi sur l’action humanitaire en gestation et qu’il s’engage à défendre en conseil des ministres. Pour le ministre des Affaires sociales, le rôle et l’importance des acteurs humanitaires sont tels que « comment entraver l’action de celui qui vient soulager les souffrances, la misère de la population vulnérable ? »
Le Plan d’action humanitaire 2011 de la RDC est lancé – même s’il est réduit à 110 millions de dollars par rapport à celui en cours - mais la grande inconnue reste à quel pourcentage il sera financé par les donateurs. L’expérience est que, depuis 2007, aucun PAH n’a été financé à 100%. Voici comment ont été financés les PAH depuis 2007 :

Année Financement demandés ($) Financement reçu ($) Taux de financement
PAH 2007 686 591 107 463 515 757 68%
PAH 2008 736 511 765 565 794 679 77%
PAH 2009 946 252 242 625 244 233 66%
PAH 2010 827 616 628 489 779 439 59%
Kléber Kungu

Gbagbo refuse de quitter le pouvoir qui l’a déjà quitté

Gbagbo refuse de quitter le pouvoir qui l’a déjà quitté
« Il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent », conseille un sage. Ce conseil, qui s’adresse à toute personne, peut aussi s’adresser particulièrement aux politiciens africains. Pour eux, on dira : « il faut savoir quitter le pouvoir avant qu’il ne vous quitte ». Laurent Gbagbo refuse de voir la réalité en face : le pouvoir auquel il s’accroche comme une sangsue l’a déjà quitté. Depuis en 2005, fin de son mandat. Les Ivoiriens ont attendu le 28 novembre pour le lui faire comprendre par la voie du scrutin. Lui dont une spécialiste de la Côte d’Ivoire disait, il y a plusieurs années, « Ce qui frappe le plus ceux qui ont approché Laurent Gbagbo, c’est sa soif de pouvoir" pouvait donc s’attendre à tout, sauf à être battu par…son ennemi de longue date, Alassane Dramane Ouattara (ADO).
Fin politicien à l’africaine, excellent manipulateur, le perdant de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, refuse aujourd’hui de quitter le fauteuil présidentiel qui l’a déjà quitté. Il refuse d’abandonner le pouvoir qu’il avait pris irrégulièrement en 2000 et qu’il avait refusé de remettre en jeu à six reprises entre 2005 (date de fin de son "mandat") et aujourd’hui. Il avait pris tout le temps pour tirer en longueur la tenue de la présidentielle. C’est parce qu’il avait la certitude que le vent tournerait toujours de son côté si la présidentielle avait lieu, que celui qui avait la capacité à rouler les autres dans la farine avait accepté qu’elle ait lieu.
Il pouvait s’attendre à tout sauf à ce qui s’est passé : les électeurs l’ont détrompé, s’étant confié aveuglé aux sondages le donnant vainqueur. Voilà pourquoi, se réveillant fort en retard, alors que le vent avait pris la direction de l’«étranger » fabriqué par Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo se met à remuer ciel et terre, contre vents et marées, seul contre tous, bravant toutes les menaces (FMI et UE) pour tenter de s’accrocher au pouvoir. Voilà pourquoi le chef d’Etat sortant refuse de sortir.
Voilà pourquoi, en dépit de la reconnaissance de la victoire d’Alassane Ouattara par l’Onu, l’Union africaine, l’Union européenne, la Cedeao (organisation régionale ouest-africaine dont son pays est membre), et diverses capitales, Laurent Gbagbo est prêt à tout, sauf à céder son fauteuil à un autre. Garder le pouvoir à tout prix, y compris au prix du sang de ses compatriotes, tel est le combat que s’est assigné M. Gbagbo. Un pouvoir auquel il tient tant et qu’il n’a pas, et n’a jamais eu, les moyens de gagner à la régulière.
Tout connaisseur du dossier ivoirien qu’il puisse prétendre, le Sud-Africain Thabo Mbeki n’aura pas une tâche facile. Nous devons nous attendre à un long bras de fer. Le degré de ‘’nuisance’’ de celui qui n’a ni chaud ni froid pour défier la communauté internationale est tel que les Ivoiriens n’auront que les larmes pour pleurer un pays qui va bientôt s’enfoncer dans une impasse.
En effet, dans sa courte visite en Côte d’Ivoire le 5 décembre, Thabo Mbeki a rencontré successivement les deux rivaux Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, le Représentant de l'Onu en Côte d'Ivoire, Youn Jin Choi, certaines institutions comme la Céni, le Conseil institutionnel. Le médiateur mandaté par l'Union africaine pour trouver une solution pacifique à la crise ivoirienne, a jugé la situation « grave, très grave », d’autant qu’aujourd'hui le pays a deux présidents, le vrai et faux, mais aussi deux Premiers ministres : le vrai (Guillaume Soro que le vrai président élu a reconduit dans ses fonctions et le faux (Gilbert Marie N'gbo Aké de Laurent Gbagbo), deux gouvernements : le vrai avec 13 ministres et le faux qui va bientôt être mis en place.
La soif du pouvoir de Laurent Gbagbo, son entêtement à s’accrocher au pouvoir, sa ‘’surdité’’ devant les appels de la communauté internationale à quitter le pouvoir, et sa ‘’cécité’’ devant les événements à venir en sa défaveur, voilà autant d’ingrédients pour permettre à la Côte d’Ivoire de plonger dans une autre crise politique, alors qu’elle n’était pas sortie de la précédente.
Kléber Kungu



Voici le Gouvernement Soro I

1. Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre de la Défense: Guillaume Kigbafori Soro
2. Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux : Me Jeannot Kouadio Ahoussou
3. Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République : Amadou Gon Coulibaly
4. Ministre du Plan et du Développement : Albert Mabri Toikeusse
5. Ministre de l’Economie et des Finances : Charles Diby Koffi
6. Ministre des Affaires Etrangères : Gervais Jean-Baptiste Kacou
7. Ministre de l’Intérieur : Hamed Bakayoko
8. Ministre de la Production Animale et des Ressources Halieutiques : Rémi Kouadio Allah
9. Ministre des Infrastructures Economiques, Porte-parole du Gouvernement : Patrick Achi
10. Ministre des Mines et de l’Energie : Adama Toungara
11. Ministre de l’Education Nationale : Kandia Camara
12. Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Salubrité Urbaine : Dagobert Banzio
13. Ministre de la Fonction Publique : Konan Gnamien

Cabinet du Président de la République
1. Directeur de Cabinet: Marcel Amon Tanoh
2. Conseiller Diplomatique : Ally Coulibaly

jeudi 2 décembre 2010

a SADC opte pour le DVB-T2

Télévision numérique terrestre (TNT)
La SADC opte pour le DVB-T2
(Par François Kléber Kungu kia Mputu, en collaboration avec le Dr José Mambwini,
consultant et expert en TNT)
Après plusieurs réunions et rencontres, tant formelles qu'informelles, après plusieurs mois d'incertitude et de tergiversations sur la norme numérique devant être adoptée dans la zone SADC pour l'introduction et le développement de la télévision numérique terrestre, le couperet est enfin tombé en fin de la semaine dernière: " La SADC opte pour la DVB-T2 avec l'utilisation du MPEG4 comme norme de compression numérique", ainsi l'a officiellement déclaré Joel Kaapanda, ministre namibien de la Communication et de la Technologie de l'Information et président du comité ministériel en charge des TIC au sein de la SADC, au cours d'un point de presse qu'il a tenu dernièrement dans la capitale namibienne.
La déclaration de la SADC vient de mettre un terme à plusieurs mois de spéculation selon laquelle l'Afrique australe pourrait basculer vers l'ISDB-T, la norme japonaise et au rêve de l'empire japonais qui pensait réaliser un "remake" comme en Amérique du Sud.

Le choix de la norme européenne était prévisible
Logiquement, cette déclaration devrait être un non-évenement s'il n'y avait pas deux autres normes en lice, à savoir la norme japonaise l'ISDB-T et l'ISDB-Tb, la norme brésilienne dérivée de la norme japonaise." Non-évenement" parce que les 15 pays membres de la SADC sont tous membres de la région 1 de l'IUT qui ont, à l'unanimité, opté pour la DVB-T lors de la CRR-06 et donc, en toute logique, ils devraient choisir cette norme européenne afin d'être en conformité avec les
Accords GE-06.
C'est d'ailleurs sur cette logique que s'est appuyé Joel Kaapanda lorsqu'il insista que " tout Etat membre de la SADC qui a décidé d'adopter une autre norme que la DVB-T2 avec la compression MPEG4 devrait ainsi se mettre en conformité avec les accords GE-06", ajoutant que " le comité
recommande que tous les Etats commencent l'adoption de la DVB-T2 dès que possible. Cependant, ajoute-il, les Etats qui ont déjà commencé à mettre en oeuvre la norme DVB-T devraient continuer sa mise en oeuvre, mais avec la finalité de migrer en fin de compte vers la DVB-T2". M. Kaapanda insiste sur les obligations internationales dévolues à la région 1 de l'UIT conformément aux Accords GE-06 et surtout sur le délai de migrer impérativement de la télévision analogique vers la télévision numérique en mi- 2015, l'ensemble des pays de la SADC devraient être prêts pour le 31 décembre 2013. Cette date a été adoptée au cours d'une réunion tenue à Swakopmund, en Namibie.
A tout prendre, le choix de la norme européenne était prévisible quand on sait qu'en 2006 déjà, la SADC avait adopté la norme DVB-T permettant aux pays de sa région de commencer la migration vers la TNT avec l'engagement de la terminer d'ici à l'an 2015.

La guerre des Titans
Le choix d'une norme sur laquelle devrait se baser et se développer la télévision numérique d'un pays a toujours fait l'objet des enjeux incalculables. Pour la SADC, elle avait le choix entre la norme japonaise ISDB-T, la norme européenne DVB-T et son successeur le DVB-T2. Alors que les ministres des TIC de la SADC cogitaient encore sur l'option à lever entre les trois, vient se jeter dans la bataille le Brésil avec son ISDB-Tb, la norme dérivée de la norme japonaise. L'Afrique australe était donc devenue un "champ de bataille pour le tout numérique" opposant l'Europe, le Japon et le Brésil. Le Japon était quasi certain de remporter le marché africain, tout au moins celui de l'Afrique du Sud où une délégation nippone a réussi avec brio à opérer une démonstration technique de l'ISDB-T. Cette démonstration a prouvé que l'ISDB-T pourrait être configuré pour fonctionner sur les largeurs de 8 Mhz employés en Afrique du Sud.
Déjà certains pays d'Afrique australe au premier rang desquels se trouvait l'Angola, étaient
déjà en faveur de l'ISDB-T à cause des promesses japonaises. Il ne restait qu'au pays du Soleil levant de convaincre la RDC où il avait envoyé, au mois d’août, un parterre d’experts en TNT, pour expliquer les opportunités et les avantages de la norme japonaise en vue de pousser ce pays à opter pour que pourrait avoir la RDC en optant pour l’ISDB-T.
Le Brésil, quant à lui, avait, plusieurs mois durant, envoyé les meilleurs de ses lobbyistes pour reconquérir le marché sud-africain déjà acquis pour le DVB-T. Les efforts de ces lobbyistes
avaient porté si loin, à en croire les discours de certains officiels du pays de Mandela. Au final, cette guerre économique (et non technologique) a été remportée par l'Europe pour des raisons évidentes.

Un "GTS" pour aplanir les divergences au sein de la SADC
Mais, avant que ce choix ne se fasse, l'on a constaté une sorte de fissure au sein de la SADC : en matière de la TNT, on distinguait une SADC pro-DVB-T et une SADC-pro ISDB-T. Ainsi, pour aplanir les divergences, en mai 2010, les ministres en charge des TIC dans la région de la SADC se sont réunis à Luanda, en Angola, en vue de réfléchir sur la norme que devraient adopter tous les pays de la SADC pour le passage de leurs paysages audiovisuels respectifs de l'analogique vers le numérique. C'est donc à l'issue de cette réunion qu'a été mis en place un groupe de travail spécial (GTS) dont la présidence a été confiée au ministre namibien, Joel Kaapanda. Sa mission était simple, à savoir : entreprendre des tournées d'information sur la viabilité de différentes normes utilisées pour la TNT.
C'est dans cet esprit qu'une délégation comprenant des représentants du secrétariat général de la SADC et de neuf des 15 Etats membres de la SADC, à savoir, l'Angola, le Botswana, le
Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, l'Afrique du sud, la Zambie et le Zimbabwe, ont entrepris des voyages d'études en France, au Royaume-Uni et au Brésil en vue de mieux cerner les techniques utilisées par toutes ces trois normes mentionnées. C'est donc à l'issue de cette tournée euro-brésilienne, qu'il a été recommandé aux ministres en charge des TIC d'adopter le DVB-T2 avec la compression MPEG4 comme seule norme recommandée pour la télévision numérique terrestre sur l'ensemble de la zone.

Le choix du DVB-T2 : conséquence des pressions politiques européennes?
Etant donné que le choix d'une norme TNT tient compte des enjeux à la fois économiques et politiques, nous sommes en droit de supposer que, lors de leurs tournées européennes destinées à mieux cerner la norme DVB-T, les représentants de la SADC auraient subi des pressions politiques et que de grands lobbyistes européens ont également lourdement pesé dans la balance. De l'avis de certains experts, le choix de la SADC pour le DVB-T2 n'a pas été dicté par les aspects techniques de ladite norme. Nos lecteurs se souviendront que, dans ces mêmes colonnes, nous avons présenté tous
les aspects techniques du DVB-T et de l'ISDB-T, voire de l'ISDB-Tb. Globalement, toutes ces normes se différencient au niveau de la "modulation" et de l'utilisation spectrale des largeurs canaux.
Mais, pourquoi le Japon, qui est parvenu à séduire quelques gouvernements africains grâce à certaines promesses dont nous pouvons deviner le contenu, n'a-t-il pas réussi à imposer sa norme? De l'avis d'un expert, même si, par hypothèse, il y aurait eu des pressions politiques émanant de l'Union européenne, le Japon aurait pu gagner le marché de la norme de télévision numérique s'il avait vraiment la connaissance du marché audiovisuel africain.
Selon cet expert, le Japon s'y serait mal pris, privilégiant des contacts formels et des approches classiques. Toujours selon lui, le fait de rater ce marché pourrait être considéré comme un échec diplomatico-politique. "Le Japon, avait récemment écrit un spialiste de l'empire nippon, a tendance à concevoir seul dans son coin des dispositifs techniques avancés, à imaginer des normes
certes bien pensées mais qui peinent ensuite à être acceptées ailleurs dans le monde. Ce problème, au demeurant plus politico-diplomatique que technique, avait fini par inquiéter les autorités. D'autant qu'il met en jeu la capacité des entreprises nippones à affronter la concurrence mondiale et à tirer profit de leurs atouts techniques, sauf à disposer d'un marché national suffisant pour faire vivre toute la chaîne industrielle en amont. " Point n'est besoin de revenir sur les aspects techniques de l'ISDB-T. Mais lorsqu'on observe la "carte géographique de la TNT" dans le monde, on s'aperçoit que l'ISDB-T n'est présent qu'au Japon et dans une grande partie de l'Amérique latine où l'on observe
d'ailleurs quelques "poches DVB-T".
Quoi qu'il en soit, le Japon n'a que provisoirement perdu la bataille du numérique en Afrique australe. Et pour cause. Selon les déclarations même de Joel Kaapanda, l'utilisation du DVB-T est seulement une "recommandation". Selon une source proche du secrétariat général de la SADC, il semblerait que les Etats membres ne sont pas tenus d'utiliser la norme européenne. Cependant, avait
précisé Joel Kaapanda dans sa déclaration, "tout membre de la SADC qu'a décidé d'adopter toute autre norme que le DVB-T2 avec la compression MPEG4 devrait le faire en conformité avec les préscrit de l'Accord GE-06". Le Japon doit donc profiter de cette "fenêtre". Dans un article que nous avons publié sur l'ISDB-T, nous avons explicitement écrit ceci : " A l'heure où la quasi-totalité des pays moins avancés (PMA) peinent à migrer vers la TNT vu les investissements que cela exige, au moment où certains de ces pays hésitent sur le choix de norme TNT pour l'introduction de la TNT dans leur territoire, le Japon, s'il veut gagner le marché doit mener une campagne agressive en s'appuyant sur des experts locaux en la matière. Ceux-ci auront pour mission de développer une certaine pédagogie sur les atouts de l'ISDB-T auprès des décideurs politiques, mais également des professionnels de l'audiovisuel. En tout cas, nous sommes disposés à lui apporter notre expertise surtout un pays comme la RDC où l'introduction de la TNT tâtonne non pas par volonté politique,
mais par la faute ou la lenteur des acteurs censés mettre en œuvre son infrastructure." Ce message est toujours d'actualité.

Pourquoi choisir le DVB-T2 ?
Pourquoi la SADC a-t-elle opté pour la deuxième génération du DVB-T? Question
très intéressante à laquelle nous répondrons plus en détail ultérieurement.
Disons d'emblée que, par rapport à la première génération, le DVB-T2 est en particulier adapté à la diffusion de programmes TVHD ou en 3DTV en permettant d'injecter dans un canal UHF de 8MHz un débit de 30% supérieur à celui autorisé par son aîné (24Mbit/s, selon les spécifications françaises actuelles). Utilisée pour la première fois par la BBC avec des émetteurs Screen Service, cette norme permet de disposer des modes de diffusion optimées pour les réseaux SFN. Avec le DVB-T2, toutes les chaînes auront le format HD (Haute définition).
Signalons que les ministres de la SADC en charge de la technologie de l'information et de
la communication ont tenu le lundi 21 novembre à Lusaka. Bref, en choisissant la deuxième génération de la norme DVB-T, la SADC a donc voulu profiter de cette technologie de pointe, une technologie très flexible à même de répondre aux besoins de sa population. Deux équipementiers ont eu l'honneur de présenter les premiers émetteurs en 2009, à l'occasion de l'IBC 2009 tenu à Amsterdam du 11 au 16 septembre de chaque année: il s'agit de Screen Service Broadcasting Technologies basée à Brescia en Italie et DB Elettronica, basée à Padoue, toujours en Italie. Le choix du DVB-T2 sera profitable aux consommateurs de la zone SADC étant donné que la plupart des équipements de réception TV en vente aujourd'hui ont intégré le tuner DVB-T2 et que ces équipements sont aujourd'hui vendus à des prix très abordables contrairement aux équipements ISDB-T dont les décodeurs (en Amérique australe) coûtent assez cher pour le commun de la
population.

La RDC à contre-courant?
L'information est officieuse : une source bien informée du ministère congolais des PTT, ayant requis l'anonymat, nous a annoncé, au courant de la semaine dernière, que les experts congolais auraient opté pour l'ISDB-T, la norme japonaise. Si une telle information s'avérait, comment agiraient les autres membres de la SADC? La RDC voudrait-elle faire bande à part? Les experts congolais qui auraient planché sur la question n'étaient-ils pas au courant des recommandations du comité ad hoc de la SADC faites à son retour de sa tournée euro-brésilienne? Si cette information était vraie, cela signifierait que la RDC s'isolerait "télévisuellement" des autres pays de la région. La conséquence : en matière de diffusion et de réception des signaux de télévision numérique, la RDC serait semblable à une "trou noir" dans la mesure où tous ses voisins ont opté pour le DVB-T.
Autre chose: bien qu’encore officieuse, cette information nous conduit à nous interroger sur le dossier TNT en RDC et surtout sur l'annonce officielle faite par le ministre de la Communication et des Médias , le mardi 2 mars 2009, à l'Hôtel Sultani devant une poignée importante des patrons de chaînes des radios et télévisions. Selon Lambert Mende, la RDC allait entrer à l’ère de la télévision numérique terrestre "dans cinq mois". A partir de la date de cette annonce, c’est au mois d’août que l’ère numérique devait devenir une réalité en RDC.
Au cours de cette même conférence de presse, le directeur général de TeleConsult, A. Parenti a dévoilé que sa firme, qui travaille en partenariat avec la RTNC et le Renatelsat , était en train d'installer 12 émetteurs dans 20 villes de la RDC, avec 72 chaînes de télévisions en raison
de 10 chaînes pour chaque émetteur, Binza constituant donc le centre de diffusion nationale.
Cette information et toutes ces précisions techniques nous avaient conduit à nous interroger sur la norme et le type de modulation choisis par Teleconsult en vue de déployer la TNT dans notre pays. Avec le choix que vient d'opérer la SADC et ce que nous avons appris du ministère des PTT, nous sommes en droit de nous reposer la même question.
Pour son déploiement de la TNT en RDC, quelle norme Teleconsult avait-elle choisie? Le DVB-T ou l'ISDB-T? Si c'est le DVB-T, il est clairement établi que, dans le souci de se conformer aux recommandations de la SADC, la RDC doit malheureusement encore investir beaucoup d'argent dans l'achat des équipements fonctionnant avec la norme DVB-T2. Si, c'est l'ISDB-T, cela signifierait que la RDC serait en voie de s'isoler "télévisuellement" étant donné que tous ses voisins et la zone économique à laquelle elle appartient diffuseront avec la norme européenne. Parce que nous savions que le parlement congolais n'avait pas encore choisi la norme idéale pour la migration du paysage congolais vers le tout numérique, et que la SADC était encore dans le flou total quant à l'option de la norme sur laquelle devrait se baser la TNT en Afrique australe, nous avions exprimé nos inquiétudes dans plusieurs de nos articles sur ces mêmes colonnes.
Dans les éditions prochaines, nous allons expliquer pourquoi la SADC a opté pour le DVB-T2. C'est à la fois un choix financier et surtout technologique.

La Licoco exige des poursuites judiciaires contre les ministres incriminés

Rapport d’exécution du budget 2009 de l’Ecofin du Sénat
La Licoco exige des poursuites judiciaires contre les ministres incriminés
Du ministre de l’EPSP à celui de l’Urbanisme et Habitat en passant par les ministres des Infrastructures, Travaux publics et de la Reconstruction, des PTT, de la Communication et des Médias, des responsables des sociétés privées en l’occurrence Safricas, Sodiprod, groupe Mike, Teleconsult, Emaxon Finance International, Safrimex, STPC, les anciens responsables de la Banque congolaise… tous sont cités dans le rapport de la Commission de l’Ecofin du Parlement sur l’exécution du budget 2009 les impliquant.
Les conclusions des travaux de la Commission économico-financière parlementaire sur l’exécution des 6 premiers mois du budget 2009 sont accablantes pour la plupart des membres de l’Exécutif national : une mégestion caractérisée, la corruption, le détournement des deniers publics, la fraude fiscale et douanière. La Ligue congolaise de lutte contre la corruption, (Licoco) exige ainsi que toutes les personnes impliquées dans cette mégestion soient traduites devant la justice et leurs actes sanctionnés. Encore que le rapport ne concerne que le premier semestre de l’année budgétaire 2009, les dégâts causés dans le Trésor public risquent d’être profonds en prenant en compte toute l’année budgétaire 2009.
La Licoco, de qui L’Observateur a obtenu un communiqué de presse, se félicite d’avoir sonné, depuis des lustres, la sonnette d’alarme sur la mégestion de l’Exécutif. En effet, les conclusions du rapport de la Commission Ecofin parlementaire viennent aujourd’hui confirmer les publications « de la Licoco qui ne cesse d’accuser le Gouvernement de la RDC de favoriser la corruption, le détournement des deniers publics, la fraude fiscale et douanière. »

Plusieurs millions d’euros à justifier
Selon la source, plusieurs ministres du Gouvernement Muzito doivent justifier de grosses sommes d’argent. Il s’agit du « ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) doit justifier l’utilisation d’un montant de 1 729 187 euros et d’un autre montant de 1 093 780 USD, celui des Infrastructures, Travaux Publics et de la Reconstruction (ITPR) doit justifier les paiements de gré à gré de plusieurs montants équivalent à 553 300 000 USD. Quant au ministre des Infrastructures, Travaux Publics et de la Reconstruction, il lui est demandé d’exiger à la société chinoise STPC de rembourser la somme de 807 000 USD, destinée aux travaux de réhabilitation de la rue Kabambare ; celle-ci ayant été réhabilitée par l’Union européenne et les travaux n’ont jamais été exécutés par la société chinoise STPC.
Le ministre de l’Urbanisme et Habitat doit demander à la société Safricas de restituer la somme de 678 129 USD pour des travaux sur le site de Bukavu, travaux jamais exécutés. Quant à celui des Postes, Téléphones et Télécommunications, il est exigé la justification de 151 702 742 FC, montant destiné à l’achat d’un switch. Cet appareil fut acquis gratuitement et permettrait à l’Office congolais de Poste et de Télécommunications de gérer le flux de communication pour une meilleure taxation.
Le switch sert à mieux contrôler les communications des compagnies de télécommunications installées en RDC. Il se fait malheureusement que l’OCPT qui reçoit ce switch ne l’a jamais installé deux ans après. Les ministres qui se sont succédé aux PTT ne veulent pas installer ce switch car la non- installation de cet appareil par l’OCPT leur profite. Conséquence : l’Etat congolais ne connait pas exactement les revenus des compagnies des télécommunications installées en RDC. Les nombreux dons et concours de tout genre qu’elles ne cessent de faire à coups médiatiques montrent qu’elles sont financièrement très fortes.
On reproche au ministre de la Communication et Médias le détournement d’un crédit alloué au ministère des PTT au profit de « la société Teleconsult dans un marché opaque de gré à gré ». Il doit ainsi justifier cette somme d’argent que la source n’a pas précisée. Aux ministres des Finances et de Budget, il est exigé la justification des sommes transférées au Nord Kivu (736 925 USD et 292 306 USD) pour le compte des ministères du Développement rural et de l’Energie sans que ceux-ci n’en soient informés.

Des sociétés privées également impliquées
Selon la source, outre ces marchés publics passés dans l’opacité totale, la Commission Ecofin du parlement relève également, en les confirmant, des financements opaques dans le paiement de la dette publique. Plusieurs dossiers ont avalé des millions des dollars dans une grande opacité. Il s’agit notamment du dossier Sodiprod ayant bénéficié d’un marché public gré à gré de 5 856 200$ USD. La société devait livrer des filets de pêche, des fertilisants, des produits phytosanitaires et agro-alimentaires. Malheureusement, la livraison n’a jamais eu lieu. L’ancien ministre du Budget ou l’actuel Premier ministre, l’ancien ministre des Finances, l’ancien ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage et son vice-ministre sont cités par le rapport comme les présumés responsables de cette situation. C’est Kitolo Mayimona, disparu dans la nature et sans adresse fixe et Maleck Nemer Jimmy Zaidan, un sujet libanais sans adresse précise qui en sont bénéficiaires, souligne la source.
Un autre dossier, c’est celui du groupe Mike- EGM, bénéficiaire d’un marché public gré à gré de 50 millions USD. Il s’est agi de la signature d’un contrat gré à gré entre le ministère des ITPR et le groupe Mike pour la réhabilitation de plusieurs tronçons routiers de la ville de Kinshasa. Le triste constat est que plusieurs routes n’ont jamais été réhabilitées et une partie de ces travaux a été confiée à la société chinoise CREC 7 par le ministère des ITPR. Les anciens ministres des ITPR, du Budget et des Finances sont tenus responsables présumés de cette situation.
L’opinion se souviendra qu’à l’époque le PDG du groupe Mike avait été arrêté par le Bureau du Procureur général de la République mais libéré par le Tribunal de Paix d’Assossa-Kasa Vubu sous des raisons fallacieuses car le présumé exigeait une audience publique au cours de laquelle il avait promis de dénoncer ceux qui avaient reçu des commissions dans ces marchés publics lui octroyés par l’ancien ministre des ITPR.
Quant au dossier de la Banque congolaise, l’Etat congolais devait à cette banque une créance de l’ordre de 68 618 973 USD. Ici, également, la situation est loin d’être claire. Alors qu’une somme de 5 187 000 USD semble être payée, mais elle est reste non justifiée à la Banque Congolaise. En outre, l’Etat a déclaré avoir payé une somme de 18 678 622 USD à Starcel en lieu et place de 5 187 000 USD. La Commission Ecofin tient pour responsables présumés de cette situation l’ancien ministre des ITPR, l’ancien ministre des Transports et Voies de communication, les anciens ministres du Budget et des Finances, le Gouverneur de la Banque centrale du Congo.
Le quatrième dossier concerne la Banque congolaise à qui l’Etat congolais avait cédé des biens immobiliers de l’ex- Union des banques congolaises (UBC), propriété de l’Etat congolais. Le 06 janvier 2009, l’acte de cession de la totalité des immeubles ex- UBC à la Banque congolaise sans la signature du ministre de l’Urbanisme et Habitat. Le 11 février 2010, ajoute la source, le ministre de l’Urbanisme et Habitat écrit au Président du Conseil d’administration de la Banque congolaise pour lui demander de bien vouloir mettre à sa disposition les certificats d’enregistrement établis au nom de l’Etat congolais et couvrant les immeubles ex-UBC. A la même date, le ministre de l’Urbanisme et Habitat écrit à son homologue des Affaires foncières pour s’opposer à la mutation des titres couvrant les immeubles ex- UBC, propriété exclusive de l’Etat congolais.
La Commission Ecofin du parlement tient pour responsables de cette situation le Premier ministre, les ministres du Budget, des Finances, de l’Urbanisme et Habitat et celui des Affaires foncières
Le dernier dossier est celui mettant en cause Emaxon Finance International Inc. avec une créance de 14 millions de USD. Le dossier tire son origine lorsque la Miba, à la recherche du financement pour son plan quinquennal de 2002-2006, signe le 13 août 2003, sous l’instigation de l’ancien ministre du Portefeuille un contrat de prêt et de vente avec Emaxon Finance International. Le contrat consistait à un prêt de 15 millions USD d’Emaxon Finance international à la Miba et la vente exclusive de 88% de la production de celle-ci à Emaxon Finance International. Ce prêt était réparti de cette manière : 5 millions USD devaient servir de fonds de roulement à rembourser sans intérêts en 20 versements mensuels égaux de 250 000 USD à compter d’octobre 2005 et 10 millions USD pour les investissements (4 millions pour l’achat d’un dragline et 6 millions pour l’achat d’un NLK2) à rembourser sans intérêts par tranche de 750 000 USD à compter de mars 2004. Il faut noter ici que la dragline livrée à la Miba n’a jamais fonctionné et elle est de seconde main.

En prêtant 15 millions, Emaxon Finance International gagne plus du sextuple
En achetant le carat de diamant au prix de 20 à 24 USD, Emaxon Finance International a dû réaliser des bénéfices de 94 millions USD en prêtant à la Miba 15 millions USD et l’Etat congolais lui a encore payé 14 millions USD. En cause dans ce dossier, les anciens ministres du Budget, des Finances, du Portefeuille et les anciens responsables de la Miba.
A l’époque déjà, la société Emaxon Finance International avait déjà défrayé la chronique après avoir été impliquée par la commission Lutundula. Ayant constaté que le contrat de cette société avec la Miba était tout simplement une escroquerie, cette Commission avait demandé sa résiliation pure et simple.
Les dégâts causés dans le Trésor public par de tels détournements sont tels que la Licoco exige que toutes les personnes impliquées dans ce dossier soient déférées devant la justice pour qu’elles répondent de leurs actes.
André Mumpasi

AfriMap et Oisa évaluent les premières années de la IIIe République

AfriMap et Oisa évaluent les premières années de la IIIe République
« Premiers pas encourageants, mais encore chancelants »
« Les premiers pas sont encourageants, mais encore chancelants », telle est la substance de la conclusion à laquelle a abouti une récente étude réalisée par les ONG Open Society Initiative for Southern Africa (Oisa) et Africa Governance and Advocy Projet (AfriMap). Intitulée « RDC : démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République », l’étude relève les progrès réalisés par les acteurs politiques issus des élections de 2006, en soulignant les grains de sable qui font gripper cette machine qu’est le processus de démocratisation enclenché depuis ces premières élections démocratiques organisées en RDC.
Au cours d’une conférence de presse tenue au siège de Oisa, les responsables de ces deux ONG ont parlé des progrès réalisés durant les premières années de la IIIe République, ainsi que des défis qui restent à relever sur cette voie de démocratisation.
« Quatre ans seulement après son entrée en vigueur, relève la copie d’un document résumant l’étude obtenue par L’Observateur, la Constitution de février 2006 de la RDC fait l’objet d’attaques politiques visant à en modifier les dispositions mises à l’abri de toute révision, les institutions de contre poids sont de plus en plus inféodées à l’exécutif et les mécanismes de participation politique sont progressivement pervertis.» L’étude note également entre autres défis, la discrimination à l’égard de la femme, le contrôle tatillon des médias et de la Société civile, la prolifération cancéreuse des partis politiques, l’inefficacité des contrôles parlementaires, la velléité de politisation de la Ceni, la faible représentation des autorités traditionnelles dans des institutions politiques.
Sur les tentatives de révision de la Constitution, le document précise que « la légitimité de la Constitution est sérieusement menacée par les tentatives de révision visant à en rétrécir les garanties de séparation des pouvoirs et anéantir les mécanismes de contre poids qu’elle prévoit ». Et citant le professeur Ngoma Binda de l’Unikin, l’un des auteurs du Rapport, la source ajoute que « le fait que le gouvernement a récemment tenté de toucher aux dispositions expressément interdites à la révision expose la vulnérabilité de la Constitution aux attaques politiques. Non seulement les autorités doivent s’abstenir d’engager des révisions constitutionnelles qui violeraient les dispositions intangibles de la Constitution, mais toute modification constitutionnelle doit viser à assurer une plus large participation des citoyens, et non l’inverse. »

Inféodation progressive des institutions à la démocratie
En plus, il est souligné le fait que les institutions à la démocratie ont des difficultés à jouer leur rôle de garde-fou, de veille démocratique et leur inféodation progressive à l’exécutif met leur crédibilité à mal. Ainsi, souligne-t-on, la CEI a perdu la crédibilité dont elle a joui en 2006 lors des élections. Aujourd’hui, la Céni, qui doit la remplacer, est menacée de politisation. Le Rapport souligne qu’il y a risque de politisation de la gestion électorale. Ce qui constitue une menace sérieuse à l’intégrité des élections de 2011.
Pascal Kambale, directeur adjoint d’AfriMap, co-producteur du Rapport, tire la sonnette d’alarme. « Il est temps, prévient-il, de reconnaître que les élections constituent un processus éminemment politique et que leur réussite ne saurait se réduire à l’accomplissement satisfaisant de leur organisation technique. » C’est pourquoi, « la Céni doit cultiver un dialogue permanent avec et entre les principaux acteurs politiques en vue de bâtir un consensus national solide, seul capable de mitiger la trop grande dépendance financière et politique à l’égard du gouvernement et des bailleurs de fonds ».
Le Rapport souligne également les progrès réalisés durant les premières années de la IIIe République. Il est noté entre autres la légitimité des institutions et de leurs animateurs, la mise en place des cadres juridique et institutionnel, libéralisation des espaces publics, notamment les médias, l’effectivité du pluralisme politique, la reconnaissance des autorités traditionnelles, la mobilisation par la RDC de l’aide de la communauté internationale, la production parlementaire avec plusieurs textes et lois votés…
Il a échu au président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, représenté par son dircaba, de lancer officiellement le rapport « RDC, démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République » à l’hôtel Sultani. Les détails dans notre prochaine édition.
Kléber Kungu

Lancement officiel de « RDC, Démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République »

Lancement officiel de « RDC, Démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République »

« RDC, Démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République » venait d’être lancé officiellement mardi 30 novembre à l’hôtel Sultani, à Gombe.
Ils étaient présents pour procéder et/ou participer à son lancement : responsables de la Fondation Initiative pour une société ouverte en Afrique australe, Osisa (Society Initiative for Southern Africa) et du Programme d’Africa Governance, Monitoring and Advocacy Project (AfriMap, pour Projet pour l’observation et le plaidoyer sur la gouvernance en Afrique, en français, NDLR), initiateurs du rapport, ses rédacteurs : les professeurs P. Ngoma Binda (Unikin), J. Otemikongo Mandefu Yahisule (Unikis) et Mme Leslie Moswa Mombo, tous des chercheurs congolais, ainsi que les députés et sénateurs, représentants de différents ministres, ONG internationales et nationales, représentants des partis politiques.
« RDC, Démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République » est publié dans un contexte aussi particulier et de façon opportune : les Congolais vont aller aux élections en 2011, après avoir tiré les leçons de celles de 2006, les tout premières élections démocratiques dans ce pays qui, à la place des élections, n’a connu que des plébiscites durant plus de 3 décennies.
Des leçons tirées par les électeurs, elles sont décevantes. Comme ont peut le lire dans ce document de 264 pages pour 9 chapitres enrichis de 23 encadrés et de 29 tableaux et figures qui aident le lecteur à mieux le comprendre.
Au nom des rédacteurs, le professeur Ngoma Binda a fait une brève présentation de cette étude dont les recherches ont pris deux ans et qui comporte deux parties. La première partie donne un résumé aussi bref que clair du rapport, tandis que la seconde partie va plus loin en expliquant, au fil des chapitres, et point par point, cette évaluation des premiers pas qu’ont franchis les Congolais, durant les 4 premières années du quinquennat de leurs élus.
Aussi le lecteur, le plus intéressé – dans un pays où la culture de la lecture est quasi absente – pourra-t-il découvrir les progrès réalisés et les défis qui restent à relever dans les domaines du cadre juridique et constitutionnel de la vie politique en RDC (chapitre 1er), de l’égalité des citoyens en RDC (chapitre 2), de la participation des citoyens au processus politique (chap.3), des élections en RDC (chap. 4), des partis politiques (chap. 5), du Parlement congolais (chap. 6), de l’administration régionale et locale (chap. 7), des autorités traditionnelles (chap. 8) et de l’aide au développement et relations extérieures (chap. 9). Chaque chapitre a pour chute des recommandations faites à qui de droit (gouvernement, parlement, Président de la République…)
Les uns et les autres, qui ont eu l’opportunité de témoigner sur ce rapport, en ont reconnu l’importance. « Je considère cette étude comme un miroir car nous-mêmes sommes incapables de faire une introspection… », a déclaré la sénatrice Eve Bazaiba, tout épinglant certains points du rapport qui ont retenu son attention, notamment la problématique de la participation des citoyens au processus politique.
Cette importante étude, il n’ya pas que Eve Bazaiba qui a trouvé en elle un miroir. Le directeur de cabinet adjoint du président du Sénat, représentant le président de la chambre haute, l’a également reconnu, tout en soulignant l’importance de cette étude. « Vous avez fait un bilan contrasté de 5 premières années de la IIIe République, je souhaite que l’accueil de ce rapport ne soit pas contrasté », a dit déclaré avant de procéder à son lancement officiel.
Ce rapport fait partie d’une série d’études sur la gouvernance en RDC initiées conjointement par la Fondation Initiative pour une société ouverte en Afrique australe, Osisa et son projet AfriMap. « RDC, Démocratie et participation à la vie politique : une évaluation des premiers pas dans la IIIe République » publié et lancé officiellement, sa vulgarisation reste une gageure que Osisa et AfriMap sont prêts à relever. Pour que les destinataires de ce rapport en saisissent bien le message.
Kléber Kungu

OSISA et AfriMap en deux mots
Créée en 1997, OSISA est une fondation qui a son siège à Johannesburg et qui est présente dans dix pays d’Afrique australe : en Angola, au Botswana, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en RDC, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe. OSISA soutient des programmes TIC en mettant l’accent sur l’action sociale au service du changement.
Le projet AfriMAP (Africa Governance, Monitoring and Advocacy Project) vise à contrôler et promouvoir l’application par les Etats africains des exigences en matière de bonne gouvernance, de démocratie, de droits de l’homme et de l’Etat de droit.

Mission et Objectifs

Mission d’AfriMAP
Les objectifs d’AfriMAP sont les suivants :
Contribution au respect en Afrique des normes internationales dans les domaines des droits de l’homme, de l’Etat de droit et de la responsabilité gouvernementale.
Production et facilitation de recherches de haut niveau concernant le respect de ces normes et les moyens recommandés pour améliorer les comportements
•Soutien au rôle essentiel de la société civile dans le contrôle indépendant du comportement du gouvernement et des partenaires au développement.
Complémentarité et engagement d’un dialogue critique par rapport aux efforts de contrôle de l’Union africaine, notamment le Mécanisme africain d’examen par les pairs.

Méthodologie
AfriMAP travaille avec des organisations de la société civile africaines et les fondations africaines de l’OSI, afin de mener à bien des recherches et publier des rapports sur des thèmes relatifs à la bonne gouvernance au sein de pays africains pris individuellement. Les rapports sont élaborés à partir d’un cadre d’étude standardisé qui, à l’instar du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique de l’Union Africaine (NEPAD), lie respect des droits de l’homme et bonne gouvernance et développement au profit des populations.
AfriMAP a entamé ses recherches au début de l’année 2005 dans quatre pays où ont été lancés des projets pilotes : l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mozambique et le Sénégal, et a pour projet d’étendre son champ d’action géographique.
Tous les rapports seront finalisés au cours d’une procédure de consultation extensive qui sera ouverte aux gouvernements et à la société civile. Chaque rapport inclura des recommandations et des études de cas, constituant ainsi une base d’information sur le long terme pour les groupes nationaux de la société civile. AfriMAP s’appuiera également sur cette recherche pour permettre à des institutions africaines et internationales, et à ses partenaires chargés du développement, de fortifier leurs propres initiatives en matière de surveillance et de renforcement des capacités. Des possibilités de gratification pour l’Open Society Institute et d’autres entités pourraient émerger durant la phase de recherches.

Thèmes de recherches
AfriMAP a choisi d’axer l’essentiel de son travail sur les trois thèmes suivants :
Secteur de la justice et l’état de droit : AfriMAP envisage le secteur de la justice sous un angle large, en incluant à la fois les systèmes officiel et non-officiel (notamment les systèmes traditionnels), les prisons et le maintien de l’ordre.
Participation politique : AfriMAP évaluera dans quelle mesure les institutions et les processus politiques sont réellement ouverts et permettent la participation des citoyens
• Prestation effective de services publics : AfriMAP examinera ce qui est accompli par le gouvernement au niveau de la prestation des services publics essentiels pour la protection de droits économiques et sociaux clés, en matière de santé et d’éducation notamment.
Pour chacun de ces thèmes, les recherches sont guidées par un questionnaire détaillé, élaboré par le biais d’un processus consultatif avec des experts. Ces questionnaires, également rendus publics, prennent en compte avec détail tous les éléments qui concourent à la satisfaction des obligations essentielles établies en droit international et africain.