Lancement officiel du Plan d’action humanitaire 2011 de la RDC
Les humanitaires ont besoin de plus de 700 millions de dollars
Le Plan d’action humanitaire 2011 (PAH) vient d’être lancé officiellement par le ministre des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, Ferdinand Kambere. La communauté humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) a besoin de 719 289 671 dollars américains pour secourir environ 7,500 millions de personnes vulnérables. Un budget qui représente une baisse de 13% par rapport au montant demandé en 2010 qui n’était financé qu’à la hauteur de 59%. Qu’en sera-t-il pour le budget 2011 ? Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), le représentant des ONG, y compris le gouvernement congolais ont plaidé pour que les bailleurs de fonds arrivent à satisfaire les besoins en financements exprimés dans le PAH 2011.
719 289 671 dollars américains, tels sont en chiffres les besoins des acteurs humanitaires pour secourir en 2011 environ 7,500 millions de Congolais en situation de vulnérabilité avérée dans tous les secteurs (biens non alimentaires et abris d’urgence, eau, hygiène et assainissement, éducation, logistique, multisectoriel, nutrition, protection, relèvement précoce, santé et sécurité alimentaire).
En 2011, les acteurs humanitaires s’offrent quatre objectifs pour parvenir à répondre aux besoins des millions de personnes en situation de vulnérabilité. Ils entendent ainsi de renforcer la protection de la population civile vulnérable dans les zones d’intervention humanitaire, réduire la morbidité et la mortalité au sein des populations cibles, améliorer les conditions de vie des personnes déplacées, retournées, réintégrées, rapatriées, réfugiées et des communautés d’accueil affectées, restaurer les moyens de subsistance des communautés affectées, sur la base de critères de vulnérabilité.
Deux stratégies de réponse sont envisagées en 2011 : la protection des civils, qui sera au cœur du PAH de la RDC avec pour soubassements le respect du principe du droit international humanitaire et des droits fondamentaux des populations affectées ; et le relèvement précoce en « donnant aux populations cibles les moyens d’assurer par elles-mêmes et pour elles-mêmes, la production des moyens de leur subsistance […] »
Puisque la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC est loin de se stabiliser, davantage de Congolais et de Congolaises, en situation vulnérable, auront besoin de l’aide humanitaire. Le coordonnateur humanitaire, Fidèle Sarassoro, l’a souligné au cours de la cérémonie. « C’est dire que les Congolais et les Congolaises qui sont très vulnérables aujourd’hui et vers lesquels nous allons orienter nos actions en 2011, auront besoin de notre soutien, […] de notre protection, de notre disponibilité. En un mot, ils auront besoin d’être aidés et soutenus pour vivre, sinon pour survivre », a-t-il déclaré. « Nous devons capables d’écouter les cris de détresse des milliers de déplacés internes qui ont besoin de nos secours… », a-t-il ajouté.
Des tracasseries de toutes sortes
Du représentant des ONG internationales, Stéphane Flandrin, au ministre des Affaires sociales, Ferdinand Kambere, des remerciements ont été adressés à l’endroit des donateurs et de Ocha pour leur travail considérable en faveur des populations en détresse. Mais les bailleurs de fonds, par leur représentant, Sebastian Fouquet, conseiller humanitaire/DFID à l’ambassade de Grande Bretagne en RDC, le représentant des ONG internationales, Stéphane Flandrin, chef de mission chez Handicap International/Belgique ont aussi soulevé la persistance des tracasseries administratives, fiscales et des taxes, qui entravent leurs actions en sollicitant leur réduction. Le premier a reconnu que les besoins sont énormes, mais les ressources limitées, tout en invitant les autorités congolaises à prendre en charge la protection sociale des populations. Il a également insisté sur le fait que l’assistance à apporter aux populations en détresse doit être appropriée, mieux adaptée, rapide, efficace et de qualité.
Avant de lancer officiellement le Plan d’action humanitaire 2011 de la RDC, le ministre des Affaires sociales, Ferdinand Kambere Kalumbi, a remercié toute la communauté humanitaire pour l’aide humanitaire qu’elle ne cesse d’apporter aux populations bénéficiaires, tout en appelant à la bonne volonté des donateurs pour pouvoir satisfaire aux besoins des ONG oeuvrant dans le secteur humanitaire.
Comme pour répondre à la demande de la communauté humanitaire sur la réduction des tracasseries de toute sorte, Ferdinand Kambere a informé de l’existence d’un projet de loi sur l’action humanitaire en gestation et qu’il s’engage à défendre en conseil des ministres. Pour le ministre des Affaires sociales, le rôle et l’importance des acteurs humanitaires sont tels que « comment entraver l’action de celui qui vient soulager les souffrances, la misère de la population vulnérable ? »
Le Plan d’action humanitaire 2011 de la RDC est lancé – même s’il est réduit à 110 millions de dollars par rapport à celui en cours - mais la grande inconnue reste à quel pourcentage il sera financé par les donateurs. L’expérience est que, depuis 2007, aucun PAH n’a été financé à 100%. Voici comment ont été financés les PAH depuis 2007 :
Année Financement demandés ($) Financement reçu ($) Taux de financement
PAH 2007 686 591 107 463 515 757 68%
PAH 2008 736 511 765 565 794 679 77%
PAH 2009 946 252 242 625 244 233 66%
PAH 2010 827 616 628 489 779 439 59%
Kléber Kungu
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