samedi 24 mars 2012

Le Japon renaît avec l’espoir de ses enfants de 10 à 11 ans

Un an après le séisme du 11 mars 2011
Le Japon renaît avec l’espoir de ses enfants de 10 à 11 ans
Le jeudi 8 mars, de 18 heures à 20 heures, c’est la date et le moment que l’ambassadeur japonais et son épouse Yoshimasa Tominaga ont choisis pour organiser la première commémoration du séisme d'une magnitude de 8,9 qui avait frappé le Japon le 11 mars 2011. Une fête à laquelle ont été conviées plusieurs personnalités diplomatiques congolaises et étrangères à la résidence de l’ambassadeur japonais.
Ce jour-là, en pénétrant dans le jardin, je remarque un paysage est tout autre caractérisé par un accueil inhabituel : plus de 50 dessins, accompagnés de messages dont les auteurs sont… des enfants japonais de 10 à 11 ans, pas plus, dont 13 garçons seulement, rangés sur les deux côtés d’une sorte de couloir. Ils sont accrochés, les uns au-dessus des autres, en groupe de 3. Je me mets à les lire tous, du premier au dernier…Les messages, en plus de porter des signatures des enfants, renferment un fond qui fait réfléchir : ils sont empreints d’espoir pour un avenir radieux pour leur pays, sinon, autre que celui du sinistre.
Dans leurs messages, les enfants japonais des zones sinistrées sont gonflés d’espoir pour leur pays, pour son avenir. A cette occasion donc de première commémoration de cet événement qui leur aura permis de jauger la solidarité de la communauté internationale, ces enfants ont profité pour livrer à la communauté internationale des messagers de remerciements pour son soutien financier, matériel et moral ; au peuple nippon des messages d’espoir pour un pays en reconstruction, des messages d’encouragements, d’un avenir plus radieux… Bref, des messages illustrés par des dessins innocemment griffonnés sur du papier, qui vous vont au cœur, puisque livrés par des enfants qui, à l’unisson, ne sont pas découragés par ce qui est arrivé à leur pays, à leurs zones sinistrées, précisément.
Ce message de remerciements, l’ambassadeur du Japon, Yoshimasa Tominaga, à l’unisson avec son épouse, va le répercuter très fort par son allocution au cours de laquelle il va rappeler les grandes lignes de cette catastrophe naturelle qui a fait aussi bien beaucoup de dégâts matériels que la perte en vie humaine.
« Le tsunami provoqué par le séisme a envahi 700 kilomètres de côtes, 6 départements de l’Est du japon ; des vagues d’une hauteur de 19 mètres ont balayé tous les immeubles qui se trouvaient dans les terres sur des kilomètres et ont causé d’énormes dégâts aux infrastructures de transports comme les routes et les lignes ferroviaires. Pour se rendre compte,; 700 kilomètres de côtes égalent la distance entre Kinshasa et le Kasai occidental », a-t-il rappelé, la voix grave d’émotion.
Il va également remercier la RDC dont la population, bien que très éloignée, a exprimé sa sympathie à la population japonaise à l’occasion de cette catastrophe ; une sympathie qui s’est traduite par de nombreux dons et de nombreuses lettres d’encouragement que l’ambassade du Japon à Kinshasa avait reçus à cette triste occasion.

Importance de la solidarité et de l’entraide
A l’occasion de cet événement très tragique, le peuple japonais, surtout celui des zones sinistrées, a pu « prendre conscience de la solidarité qui les unit. Par conséquent, ils ont retrouvé l’esprit d’entraide, une idée négligée dans la société moderne où règne l’individualisme.»
Un message d’espoir, car « malgré ces problèmes, en l’espace d’un an, la reconstruction du Japon progresse de façon régulière. Le gouvernement japonais a créé l’Agence pour la reconstruction afin d’accélérer la reconstruction et le redressement de la région sinistrée. »
Et pour preuve, à l’occasion de la première célébration, aux convives, l’ambassadeur a servi « du saké et du vin, spécialement importés des zones sinistrées par le tsunami », en les invitant à « les déguster pour encourager les sinistrés. »
« Le grand séisme de l’Est », tel est le nom officiel donné par les Japonais à la catastrophe de Fukushima qui a provoqué un bilan de 15 846 personnes, tuées par les secousses telluriques et les vagues folles du Pacifique, de 3 317 autres personnes, portées disparues, déchiquetées dans la catastrophe ou emportées vers le large par les flots puissants.
Ce scénario invraisemblable - mais monstrueusement réel -, où se sont enchaînés en quelques heures un séisme géant de magnitude 9, puis un tsunami dévastateur dont les vagues ont dépassé 15 m de hauteur, enfin un accident nucléaire avec la centrale de Fukushima Daiichi dont les 4 réacteurs ont été détruits.
Pour reconstruire ce pays, il a été décidé de consacrer successivement un quart du budget ordinaire de l’Etat pendant 5 ans, sous la direction d’un nouveau ministère. 200 milliards d’euros ont été donc injectés par le gouvernement japonais.
Après le séisme, le regard des Japonais est désormais tourné vers l’avenir, un autre avenir caractérisé par la reconstruction. L’ambassadeur du Japon en RDC l’a fait savoir à tous ces convives à travers des cadeaux d’apparence futile qu’il leur a remis.
Moi, je reçois deux petits cadeaux très significatifs, du reste soigneusement bien emballés dans un carton carré. Il y a la tête d’Okiagari-koboshi en bois d’une poupée en bois et une petite taloche en bois. Le premier représente l’esprit du peuple Tohoku en train de travailler calmement et patiemment sur la reconstruction avec un esprit d’abnégation sur les sites du Grand séisme avec un sourire doux. Au fond du carton, un petit message en anglais explicatif.
Kléber Kungu

L’ambassade du Japon octroie près de 40 000 USD au CFP Saint Joseph

L’ambassade du Japon octroie près de 40 000 USD au CFP Saint Joseph
L’ambassadeur du Japon en RDC, Yoshimasa Tominaga, a procédé, le mardi 13 mars, à la signature d’un contrat de don avec la Communauté du chemin neuf relatif au projet d’extension du Centre de formation professionnelle Saint-Joseph pour un montant de 39 978 dollars américains.
Selon un communiqué de presse de l’ambassade du Japon en République démocratique du Congo (RDC), le projet d’extension du Centre de formation professionnelle Saint Joseph ambitionne de renforcer le centre de formation professionnelle en ce qui concerne les métiers du bâtiment (menuiserie, plomberie, chaudronnerie, peinture, électricité, maçonnerie…) et d’offrir, par conséquent, une formation en maçonnerie, en soudure ou en électricité aux jeunes défavorisés de la commune de Makala.
L’ambassade du Japon ajoute que le Japon appuie également l’Institut national de préparation professionnelle (INPP) au niveau national dans le domaine de la formation professionnelle en vue de promouvoir les emplois des jeunes générations.
Avec de tels projets à impact visible, plusieurs jeunes désœuvrés et défavorisés vont devoir se réinsérer aussi socialement que professionnelle. Ce qui entraînera bien entendu la résorption du chômage, ainsi que du taux de criminalité, surtout dans la capitale de la RDC.
Depuis 2007, le Japon ne cesse d’appuyer plusieurs projets dans différents secteurs de la vie nationale à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars américains. Ces appuis financiers et/ou matériels visent à contribuer davantage à la reconstruction durable de la République démocratique du Congo (RDC) avec laquelle il entretient une coopération bilatérale de premier plan.
Kléber Kungu

Utilisation du téléphone mobile : ce qu’il ne faut pas faire

La santé n’a pas de prix
Utilisation du téléphone mobile : ce qu’il ne faut pas faire
Aujourd’hui, le téléphone mobile est devenu un compagnon de l’homme, au point où l’on estime à 4,6 milliards le nombre des abonnés dans le monde. Malheureusement, bien des utilisateurs ignorent que cet outil de communication constitue un danger permanent pour eux. Les ondes électromagnétiques que produit le téléphonie cellulaire ont des effets très nocifs. Le Pr. Dr. Richard Matanda en a parlé longuement lors des journées scientifiques (les 9 et 10 mars) organisées par la faculté de médecine de l’Université protestante au Congo (UPC).
Selon le Dr Richard Matanda, les ondes électromagnétiques touchent plusieurs organes du corps humain : le cerveau, le cœur, les reins, les intestins et l’oreille.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les champs électromagnétiques de toute la gamme des fréquences sont de plus en plus présents et influencent de plus en plus notre environnement, suscitant des inquiétudes et des spéculations croissantes. Tout le monde est aujourd’hui exposé à des degrés divers à des champs électromagnétiques dont les niveaux vont continuer d’augmenter avec les progrès de la technologie.
Le téléphone portable est maintenant répandu dans le monde entier. La technologie sans fil repose sur un réseau dense d’antennes fixes ou stations de base qui relaient l’information sous forme de signaux radiofréquence. Il y a plus de 1,4 million de stations de base dans le monde et leur nombre augmente sensiblement avec l’introduction des technologies de troisième génération. D’autres réseaux sans fil permettant l'accès à grande vitesse à l’internet et à d’autres services, comme les réseaux locaux sans fils, sont aussi de plus en plus répandus dans les habitations, les bureaux et de nombreux lieux publics (aéroports, écoles, zones résidentielles et urbaines). Avec le nombre de stations de base et de réseaux locaux sans fil, c'est aussi l'exposition de la population aux radiofréquences qui augmente.
Pour éviter de s’exposer davantage devant les risques dus aux ondes électromagnétiques du téléphone mobile, le Dr. Richard Matanda conseille ceci :

1. Pas de téléphone mobile pour les moins de 15 ans. La croissance de leur organisme en développement les rend particulièrement vulnérables à tous les rayonnements électromagnétiques, ceux des mobiles inclus. Et plus l'exposition est précoce, plus les doses de rayonnement accumulées sont importantes. L'accès à un téléphone mobile doit être exceptionnel, en cas d'urgence par exemple.
2. Il est officiellement recommandé de ne jamais approcher un téléphone mobile en fonctionnement du ventre d’une femme enceinte (l’eau du placenta et les cellules de l'embryon sont très sensibles à l'énergie dégagée par le portable) ou à moins de 20 cm de tout implant métallique, cardiaque ou autre, afin de limiter le risque d’interférence électromagnétique.
3. Choisir et utiliser un téléphone mobile dont la valeur de DAS est la plus basse possible, de préférence toujours inférieure à 0,7 W/kg (cf. Top Das ).
4. Ne pas porter son téléphone à hauteur ou contre son coeur, l'aisselle ou la hanche, près des parties génitales. Tenir l'antenne du téléphone le plus éloigné possible de soi. Même lors de l'envoi d'un SMS.
5. Toujours utiliser le kit piéton livré avec votre téléphone afin d’éloigner l'appareil de votre oreille (et de votre cerveau) le temps de la conversation. Préférer toujours l'oreillette « filaire » à tout autre gadget sans fil ou des kits dits «mains libres», qui permettent de garder une certaine distance entre l’appareil et la tête ou le corps pendant les appels.
6. Limiter le nombre et la durée de vos appels. Pas plus de 5 ou 6 appels par jour par exemple, ni plus de 2 ou 3 minutes pour chacun. Respecter un temps moyen de 1h30 entre chaque appel.
7. Communiquer plus par SMS pour réduire le temps d’exposition.
8. Ne téléphoner que dans des conditions de réception maximum : dès que votre écran affiche les "4 barrettes" de réseau, pas moins. Pour chaque barre manquante, le rayonnement émis par le portable pour se connecter est multiplié par 2.
9. Ne pas téléphoner en vous déplaçant, ni en train, ni en voiture, ni en bus, ni à pied, ni à cheval, ni en vélo, ni en bateau, ni en patinette, ni en roller, etc.
10. Ne pas téléphoner en voiture, même à l'arrêt, ou dans tout autre infrastructure métallique. Un effet dit de "cage de Faraday" emprisonne et répercute les ondes émises par le portable, le rayonnement subi est alors maximum au centre de la "cage". Dans une voiture, cela se situe à la hauteur de votre tête.
11. Eloigner le mobile de vous et le maintenir à la verticale le temps de joindre votre correspondant et tant que la première sonnerie n'a pas retenti. Souvent un bip ou un signal visuel vous indique que vous êtes en connexion avec le numéro appelé.
12. Ne pas oublier : en public, vos voisins subissent le rayonnement émis par votre téléphone. S'éloigner permet d’éviter leur exposition passive.
13.. La nuit, ne jamais conserver un téléphone mobile allumé ou en recharge à moins de 50 cm de votre tête. Toujours l'éteindre pour limiter son rayonnement et celui de l'antenne relais avec laquelle il communique (riverains exposés 24h/24).
Moralité : le téléphone mobile est une très bonne chose qui nous facilite le travail. Mais nous sommes appelés à l’utiliser avec modération. Sinon, à long terme, il va constituer une arme dangereuse contre nous.
Kléber Kungu

Plus de 1,7 million de déplacés internes en RDC

Au 31 décembre 2011
Plus de 1,7 million de déplacés internes en RDC
Au 31 décembre 2011, la République démocratique du Congo (RDC) comptait 1 776 663 personnes déplacées internes (IDP), selon la dernière infographie publiée par le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Les provinces orientales abritent 65 % de ces déplacés. Ainsi le mouvement forcé de populations a atteint son paroxysme annuel au dernier trimestre.
Comparé aux 1709 278 rapporté au 30 septembre par les différentes commissions provinciales mouvement de populations (CMP), le nombre de déplacés internes a augmenté de plus de 67 385 personnes. Cette hausse est consécutive principalement à l’accroissement de plus de 20% de la population déplacée au Sud-Kivu et au Maniema, pendant que la situation n’a pas significativement changé dans les autres provinces. Ce n’est qu’une constance apparente par endroit qui ne voudrait pas signifier la fin des déplacements forcés. Dans certaines zones, les populations fuient leur village la nuit pour se réfugier en brousse à cause de l’insécurité et y reviennent la journée.
Par ailleurs, le raccourcissement de la durée de déplacement dans d’autres endroits ne permet pas de mieux saisir l’ampleur du phénomène par la simple compilation des statistiques. L’activisme quasi permanant des groupes armés et la poursuite des opérations militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les groupes armés qui y pullulent expliquent la persistance du déplacement des populations dans la partie orientale de la RDC.

L’Insécurité, principale cause des déplacements
L’insécurité est la principale cause du déplacement en RDC. A l’est, le contexte sécuritaire très précaire, est directement à l’origine de la quasi totalité des déplacements. On note aussi un phénomène de déplacements préventifs, ajoute le document dont L’Observateur a obtenu copie.
Quant aux mouvements de retour, le nombre de personnes retournées dans leur milieu d’origine au cours de 18 derniers mois est passé de 822 688 en septembre à 724 169 à la fin décembre. Alors que la province du Nord-Kivu a enregistré 900 retours au dernier trimestre 2011, en Equateur on a dénombré 33 876 retours depuis la fin du conflit en avril 2010.
La dégradation de la situation sécuritaire au Katanga et au Sud-Kivu empêche les personnes déplacées de rentrer chez elles tout en maintenant la pression sur les nouveaux déplacements.
L’incertitude dans la quasi-totalité des provinces maintient le statu quo dans l’évolution des mouvements de retour. L’insécurité reste donc la cause principale des mouvements et de la vulnérabilité des populations à l’est de la RDC, avec comme corollaire le besoin accru de protection des civils.
Kléber Kungu

Des Asiatiques impliqués dans l’exploitation illégale d’or chassés d’Ituri

Prétendant bénéficier de la couverture de la hiérarchie
Des Asiatiques impliqués dans l’exploitation illégale d’or chassés d’Ituri
Entre 50 et 100 kg d’or prennent la direction de l’Asie
Ils sont plus de quarante, ces Chinois et ces Coréens qui viennent d’être chassés du territoire d’Ituri, dans la Province Orientale, par la police, puisque impliqués dans l’exploitation illégale de l’or en différents endroits de cette partie de la République démocratique du Congo.
Coincées par de nombreuses déclarations de la Société civile dénonçant le pillage par des Chinois et des Coréens, de 50 à 100 kg d’or par jour qui prennent la direction de l’Asie, les autorités de Bunia se sont ressaisies en prenant le taureau par les cormes. Elles ont frappé fort en expulsant ces pillards des richesses naturelles congolaises.
Voici comment le président de la Société civile, Me Jean-Bosco Nano parle de ce dossier qui défraie la chronique en Ituri. Il déplore ce qui se passe dans ce territoire envahi par des Asiatiques qui prétendent n’avoir d’ordre à recevoir de personne : « En fait, le nombre des Chinois qui sont en train d’exploiter de l’or à Komanda s’élève actuellement à plus de 40. Il y a beaucoup d’Asiatiques qui sont en Ituri en train d’exploiter de l’or par-ci par-là, les Coréens sont à Nyanya […] Nous constatons qu’Ituri est pratiquement envahi par des Asiatiques. Ce qui nous étonne ce qu’ils sont en train d’utiliser des engins qui sont très sophistiqués pour l’exploitation. Ils ne répondent à personne. Ils prétendent bénéficier d’une couverture de la hiérarchie nationale. »
Malgré cela, la Société civile d’Ituri n’entend pas baisse les bras. Elle n’entend pas laisser exploiter indéfiniment les richesses naturelles de son territoire. « Nous ne pouvons pas tolérer que le pillage des ressources naturelles puissent aller indéfiniment. D’autant plus que nous savons que l’or est une ressource non renouvelable. Une fois épuisée, il ne peut plus se renouveler. Mais quand les expatriés qui exploitent dans la clandestinité, il y a lieu d’informer le gouvernement. Car là d’où ils viennent ils doivent s’annoncer : qu’est-ce qu’ils sont, qu’est-ce qu’ils sont venus faire, comment ils sont arrivés ici. Quand ils ne peuvent pas nous dire cela, nous présumons qu’ils sont des hors-la-loi. C’est l’expression d’un mécontentement qui existe. Nous n’avons demandé à personne de se manifester […], a-t-il déclaré à la Radio Canal Révélation de Bunia.

« Ils se sont comportés comme en territoire conquis »
Saisie de ce dossier, une délégation conduite par le Commissaire de district était descendue le mardi 13 mars pour déguerpir un groupe important de ces Chinois installés à Komanda, le centre situé à 45 km au sud de Bunia. « C’est pour les déguerpir tout simplement de là, puisqu’ils ne sont pas en règle. Dès qu’ils vont se mettre en règle, ils pourront travailler. Pour le moment, ils ne sont pas en règle, nous devons les déguerpir puisqu’ils se sont comportés comme en territoire conquis. Pour le moment, ils n’ont pas de document d’exploitation et leur document d’immigration étaient déjà expirés. »
Il y a quelques mois, ces Chinois étaient expulsés par la population autochtone de Mambasa. Un autre Coréen au sobriquet de « Roi David » qui disait avoir des relations particulières avec le président Joseph Kabila venait aussi d’être lapidé par des jeunes gens à Nyunzi à 18 km au Nord. En tout cas, la population en avait déjà marre. Elle voulait mettre fin à tout ces désordres, a ajouté la source.
A ce jour, la Société Civile de l’Ituri et l’ensemble de la population de cette partie de la République ne comprennent par comment des Coréens et des Chinois, prétendant être couvert par certaines autorités, bien armés et en tenue militaire chinois, sont allés extraire de l’or dans la rivière Ituri sans aucune autorisation légale. Il a suffi donc plusieurs révoltes de la population pour que l’autorité locale réagisse.
La partie orientale de la RDC ressemble à un Far West où toute sorte d’illégaux se donnent à cœur joie dans l’exploitation des ressources naturelles, au nombre desquels on compte de nombreux groupes armés qui y pullulent et font la loi.
Kléber Kungu

Le président de la Société civile échappe à un attentat à son domicile

Territoire d’Uvira
Le président de la Société civile échappe à un attentat à son domicile
Le président de la société civile d’Uvira, Kiza Muhato a échappé le mercredi 14 mars à un attentat à son domicile, dans le quartier Nyamianda à Uvira, dans la province du Sud-Kivu.
M. Kiza Muhato a échappé à cette tentative d’assassinat au moment où il sortait de la maison pour prendre de l’air à l’extérieur. Des hommes armés en uniforme ont tiré deux balles en sa direction. On ne déplore aucune perte en vie humaine. Les assaillants ont pris fuite après avoir tiré en l’air.
Auparavant, le président de la société civile a affirmé avoir remarqué un mouvement suspect à la tombée de la nuit lorsqu’une moto transportant des inconnus filait son parcours.
La tentative d’assassinat ayant visé la personne du président de la société civile du territoire d’Uvira remet en surface la situation d’insécurité persistante qui caractérise la partie orientale de la RDC, précisément le territoire d’Uvira au Sud-Kivu.
Pour la société civile du Sud-Kivu, la situation sécuritaire de cette partie de la République est l’un des dossiers brûlants auxquels le futur gouvernement s’attaquer. En effet, en dépit de tous les efforts entrepris au Sud-Kivu, notamment toutes les négociations de paix ainsi que de multiples opérations de traques des groupes armés dans la partie Est du pays, la traque des bandits à mains armées ou les fouilles d’armes à Uvira en particulier et au Sud-Kivu en général, les patrouilles nocturnes ou diurnes à Uvira ou à Bukavu par les casques bleus de la Monusco et des FARDC, la denrée sécurité reste loin de la portée des habitants de cette partie du pays.
Toutes ces initiatives de pacifier le territoire d’Uvira ou la province du Sud-Kivu n’ont pas inquiéter les bandits armés, les seigneurs de guerre qui y pullulent en semant la désolation parmi les populations civiles dont les membres de la société civile du Sud-Kivu les plus actifs. En raison de l’insécurité sans cesse grandissante dans la partie orientale du pays, la RDC est classée parmi les dix pays africains les plus dangereux suite aux violations des droits de l’homme au Sud-Kivu et au Nord-Kivu, particulièrement à Bukavu, à Kabare, à Shabunda, à Mwenga, à Nindja et à Uvira, selon le dernier rapport the Institut for Economic and Peace,
Tous ces éléments montrent clairement que l’insécurité bat encore son plein au Sud- Kivu. En effet, en raison de cette insécurité, il ne se passe pas un seul jour sans qu’on signale des bévues des hommes armés incontrôlés, sans qu’on enterre un mort, victime de la barbarie humaine. Plusieurs sources s’accordent pour dire que la situation sécuritaire actuelle dans l’Est du pays est pire qu’avant le lancement de toutes les opérations militaires lancées depuis 2008 dans cette partie de la RDC.
L’ASBL Renaissance africaine, Renaf Sud Kivu est gravement préoccupée par cette nième attaque d’un membre de la Société civile du Sud-Kivu qu’elle considère comme leader social et membre actif des mouvements de plaidoyer d’Uvira.
Renaf Sud Kivu rappelle aux autorités politiques congolaises qu’elles ont l’obligation de protéger les acteurs de la société civile congolaise en particulier, toute la population et ses biens en général, en vertu du droit international et régional relatifs aux droits de l’homme. Elle leur demande également de garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales à travers le pays selon les lois nationales et les instruments internationaux des droits de l’homme, précise un communiqué de presse dont L’Observateur a obtenu copie.
Kléber Kungu

Plus de 5000 Congolais expulsés d’Angola en 14 jours

Plus de 5000 Congolais expulsés d’Angola en 14 jours
En 14 jours, cinq mille cent soixante et un Congolais ont été expulsés par des autorités angolaises des provinces de Soyo et Cabinda en Angola vers la République démocratique du Congo (RDC) entre le 5 et 16 mars. Parmi eux, on compte 3 233 hommes, 1495 femmes et 433 enfants parmi les expulsés « qui ont subi des conditions de refoulement très dégradantes », selon le ministre provincial de l’Intérieur du Bas-Congo, Félicien Mbedi ya Kitembedi. Ils ont transité par les postes frontaliers de Yacht et Yema, à 210 kilomètres à l’ouest de Matadi.
Les conditions de vie de ces Congolais chassés d’Angola poussent Félicien Mbedi à proposer la convocation d’une réunion de la grande commission mixte RDC-Angola pour examiner les questions de refoulement massif des Congolais. « Il y a une grande commission mixte qui existe réunissant les autorités provinciales de deux pays. Nous devons nous rencontrer pour discuter », a précisé le ministre provincial de l’Intérieur cité par Radiookapi.net.
Tout en posant le problème de l’encadrement des expulsés, le ministre provincial de l’Intérieur a proposé l’ouverture de consulats congolais dans des villes angolaises telles que Makela, Soyo et Cabinda.
Au cours de ce mois, pendant la période du 5 au 12 mars, la société civile de Moanda avait fait état de l’expulsion de 2 769 Congolais le gouvernement angolais. Elle avait alors dénombré 1891 hommes, 814 femmes et 64 enfants qui venaient par vague des centaines dans différents postes frontaliers de la province du Bas-Congo, notamment Yaj, Yema, Lufu et Kimpangu.
Kléber Kungu

Des soins de santé pour tous, c’est possible

Selon MSF7
Des soins de santé pour tous, c’est possible
Des soins de santé pour tous n’est pas un pari impossible. C’est à cette conclusion qu’ont abouti l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) et le ministère de la Santé Publique. Selon deux études menées parallèlement par MSF et le ministère de la Santé publique, ont conclu que respectivement 12$ et 16$ par habitant par an, c'est le prix de fonctionnement de l'Hôpital général de référence (HGR) de Lubutu, au Nord du Maniema, que MSF a réhabilité, réorganisé et géré pendant six ans. A la veille de son départ, l'organisation médicale humanitaire souligne qu'assurer à la population l'accès à des soins de qualité n'est pas aussi cher qu'on le pense.
Selon un communique de MSF dont L’Observateur a obtenu copie, MSF a ouvert en 2006 ce projet suite à une enquête de mortalité ayant révélé des taux catastrophiques, en partant de l'hypothèse que des soins secondaires gratuits et de qualité permettraient d'avoir un impact rapide sur la mortalité et la morbidité dans ce contexte post-conflit.
En six ans, la présence de MSF a en effet permis de réduire drastiquement la mortalité pour atteindre des taux de 6 à 8 fois inférieurs (selon qu'on parle du milieu urbain ou rural) et jusqu'à 16 fois inférieurs pour les enfants de moins de 5 ans en milieu rural. « Quand MSF n'était pas encore
ici, chaque semaine, nous avions des deuils : deux ou trois par quartier. Dès que MSF est arrivée, la situation a été maîtrisée. On passait des mois sans voir passer un mort. La population était très étonnée», racontent Jules Maiala et Philippe Ufyabo, respectivement Président et Conseiller
principal de la société civile de Lubutu.
Aujourd'hui, MSF a rempli ses objectifs et transmet à Caritas Congo la gestion d'un HGR de 144 lits, avec services de médecine interne, pédiatrie, chirurgie, maternité et soins intensifs. La cérémonie de passation entre les deux organisations a eu lieu le samedi 17 mars, en présence des autorités administratives locales, du médecin inspecteur de province, du médecin chef de district et du médecin chef de zone, ainsi que de l'agence de coopération britannique DFID qui soutient financièrement Caritas Congo.
A l'heure du bilan, MSF s'efforce de tirer les leçons de son expérience à Lubutu et de comprendre les différents facteurs qui, indépendamment de la pacification de la région, ont permis d'atteindre ces bons résultats. En effet, il ne suffit pas d'investir suffisamment dans une structure de santé pour qu'elle garantisse des soins de qualité, mais il faut encore en assurer son bon fonctionnement.
Une gestion des ressources humaines selon des critères de performance s'est avérée être une des clés de succès et a permis d'assurer l'implication et la motivation des employés. Cela passe, entre autres, par des procédures de recrutement transparentes, par une offre de formations adaptées et par le paiement régulier des salaires.
D'autre part, une gestion financière rigoureuse ainsi qu'un circuit efficace d'approvisionnement en médicaments, ont permis d'éviter au maximum les ruptures de stock tout en respectant des critères de qualité, indispensables à une offre de soins correcte. La fourniture d'équipements biomédicaux
permettant d'affiner le diagnostic rapidement, comme des appareils de radiographie par exemple, ainsi que la mise en place d'une intendance assurant une fourniture constante en eau/électricité et une hygiène exemplaire, ont également participé au bon fonctionnement de l'hôpital.
Enfin, assurer l'accès de tous aux soins en supprimant la barrière financière par l'entière gratuité des services de l'hôpital et des centres de santé sous gestion MSF, y compris la mise en place d'un système gratuit d'ambulance médicalisée, s'est avéré crucial pour une population dont les
moyens sont souvent très limités. « Plus de 90% des patients venus par l'ambulance sont des urgences dont on peut supposer qu'une bonne partie serait décédée sans ce moyen de transport rapide», estime Dominique Lambert, experte en santé publique, ayant réalisé une étude pour MSF sur Lubutu.
Ainsi, alors que le gouvernement congolais, les ONG et les bailleurs de fonds sont souvent réticents à investir dans les hôpitaux par peur des coûts et d'une administration trop complexe, le projet Lubutu de MSF démontre qu'avec une gestion adéquate et un coût proche de celui défini par le MSP pour le fonctionnement d'un hôpital respectant les normes nationales congolaises, il est possible d' offrir des soins de santé de qualité supérieure, accessibles à tous et d'avoir un impact bénéfique direct sur les populations en situation précaire.
Médecins Sans Frontières est une organisation privée, sans but lucratif, à vocation humanitaire et médicale, opérant dans 80 pays à travers le monde. Afin de garantir son indépendance et de renforcer ses liens avec la société civile, MSF s´efforce d´obtenir la majeure partie de ses financements de donateurs privés.
MSF est présent en RDC depuis 1981 et délivre des soins de santé primaire et spécialisés en hôpitaux, dans des centres de santé ou dispensaires mobiles à travers le pays.
Kléber Kungu

20 personnes brûlées vives, une centaine de maisons incendiées en une semaine

La criminalité se porte bien au Sud-Kivu
20 personnes brûlées vives, une centaine de maisons incendiées en une semaine
La criminalité qui colle bien à la peau de la province du Sud-Kivu se porte comme merveille. Elle vient de faire des victimes : le samedi 17 mars, de 4h à 7 h30, cinq personnes ont été brûlées vives dont un papa et quatre enfants, 63 maisons incendiées dans le village de Kahamba, groupement de Luhago, chefferie de Nindja, dans le territoire de Kabare. Cette situation a occasionné le déplacement massif de plus de 4 500 ménages vers Ihembe, Tchulwe et Nzibira.
Quatre jours plus tôt, trois personnes ont été tuées, deux autres blessés et 67 maisons brulées du village de Chifuko, dans la chefferie de Nindja, par des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) basés à Lwizi, à environ 3 kilomètres de là n’ont pas pu intervenir, selon la société civile de la place.
La localité de Cikundushe est vidée de ses habitants depuis la semaine du 17 mars 2012. Six personnes ont été tuées dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mars à Nyamusisi dans le territoire d’Idjwi au Sud-Kivu. Selon certains témoins, certaines victimes ont été brûlées vives et d’autres enfouies dans une fosse commune. La même source ajoute que les corps de deux victimes ont été identifiés.
Les faits se sont produits au domicile d’un habitant de Kibanda. Celui-ci a été attaqué par un groupe de voleurs qui voulaient cambrioler dans sa maison. Selon les habitants de Kibanda, les voleurs provenaient du village voisin de Nyamusisi.
En guise des représailles à ces tentatives de vol devenues fréquentes, les habitants de Kibanda, les soupçonnant d’héberger les voleurs, ont attaqué les villageois de Nyamusisi, tuant ainsi six personnes qu’ils considèrent comme des voleurs.
Huit hommes armés assimilés aux rebelles des Forces démocratiques pour la libération du
Rwanda (FDLR) ont blessé par balle deux personnes et violé sept femmes au village de Chifuko (Sud-
Kivu) avant de piller et d’incendier cette localité, dans la nuit du mardi 13 à mercredi 14 mars. Ces rebelles rwandais ont de nouveau fait irruption la nuit suivante dans le village de Kamakombe près de
Kavumu en territoire de Kabare où ils ont pris en otage six personnes et emporté plusieurs biens.
Des sources de la société civile de Kabare indiquent que les otages sont été libérés. Ils ont regagné leur village mercredi dernier. Selon le commandant du 101ème régiment des FARDC, ces assaillants étaient poursuivis, pourchassés et repoussés vers le parc de Kahuzi Biega.
Le lundi 12 mars, les organisations de défense des droits de l’homme au Sud-Kivu ont appris avec indignation le massacre crapuleux de 6 autochtones pygmées Dori Lazaro, Habiragi Cuma, Wera Luzigirwa, Musa Side, Dunia Chisukuna et Umoja Byanwa en territoire d’Idjwi, groupement Bugarula, village Cibanda, en date du 11 mars 2012 à 4 heures du matin, selon un communiqué de presse de l’ASBL Renaissance africaine (Renaf) Sud-Kivu.
Selon les informations à la disposition des ces organisations, ce massacre aurait été perpétré par les membres d’autres communautés non pygmées. La province du Sud-Kivu en général et le territoire de Kabare, la chefferie de Nindja en particulier, demeure la cible privilégiée des rebelles des FDLR qui ne cessent d'y mener des incursions à répétition.
En dépit de toutes les différentes opérations militaires qui y sont menées pour combattre les FDLR, leur degré de nuisance est loin de disparaître. Conséquence : la région compte plusieurs milliers de déplacés et la situation humanitaire est très préoccupante.
Le climat d'insécurité dans cette partie du pays est tel qu'il y a risque que les élections prochaines (provinciales, territoriales et locales) y soient perturbées, si les autorités congolaises ne prennent pas des dispositions nécessaires à la sécuriser.
Kléber Kungu

Le procureur achève la présentation de ses preuves

Affaire Bemba à la CPI
Le procureur achève la présentation de ses preuves
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Louis Moreno Ocampo, a bouclé, ce jeudi 22 mars, la présentation de ses preuves dans l’affaire qui l’oppose à Jean-Pierre Bemba. La fin de la présentation des preuves intervient après l’audition à huis clos du témoin 36. Celui-ci, sous le couvert d’un pseudonyme, a fait une déposition pendant sept jours par vidéoconférence depuis Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), puisque son état de santé l’a empêché de voyager et de se présenter devant la Cour.
En seize mois que vient de durer le procès, l’accusation a appelé à la barre 40 témoins, parmi lesquels 23 victimes directes des crimes qu’auraient commis les soldats du Mouvement de la libération du Congo (MLC), 4 experts, des témoins de contexte et des «insiders», d’anciens alliés de Jean-Pierre Bemba qui se sont retournés contre lui. Ceux-ci ont apporté un témoignage sur les meurtres, viols et pillages. Ces témoignages dont il est difficile d’évaluer le poids ont été faits à huis clos par les trois juges de la chambre.
Selon les procureurs, la déposition du témoin 36 concernait les opérations du MLC lors de son engagement dans le conflit. De plus, il était attendu que le témoin apporte un témoignage sur la responsabilité présumée de l’accusé. Le ‘‘témoin 36’’ est un ancien membre de la milice privée de l’accusé et est le dernier témoin à se présenter.
Le mardi 27 mars, dans la matinée, il est prévu que les juges entendent les avocats des 2 744 victimes représentées dans le procès et les défenseurs de Jean-Pierre Bemba pour débattre des suites de la procédure. Deux victimes devraient ensuite commencer leur déposition sous serment et trois autres devraient présenter leurs vues devant la chambre. Il sera question d’organiser une conférence de mise en état destinée à répondre aux questions relatives à la présentation de preuves par les représentants légaux des victimes et par la défense.
Les juges Sylvia Steiner, Joyce Aluoch et Kuniko Ozaki ont affirmé que l’accusation, la défense, les représentants légaux des victimes ainsi qu’un représentant de l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU) de la Cour participeront à cette conférence de mise en état. La conférence de mise en état se tiendra en séance publique.
Dépassé cette étape, ce sera le tour de la défense du sénateur congolais d’appeler ses témoins à la barre. Les avocats ont aussi la possibilité d’appeler l’accusé lui-même à déposer devant les juges. Mais jusqu’ici, ils n’ont pas révélé leurs intentions.
Le mois dernier, les juges avaient autorisé cinq victimes à apporter un témoignage au cours du procès. Deux des victimes donneront un témoignage oral devant la Cour tandis que trois témoins exprimeront leurs points de vue en personne, bien que les modalités doivent être encore déterminées par les juges.
Au moment de la décision, la VWU a indiqué qu’en raison de récentes procédures concernant l’immigration en République centrafricaine, un délai de deux mois pouvait être nécessaire pour organiser le voyage des victimes qui témoigneront en personne à La Haye. Les juges ont ordonné que ces victimes doivent comparaître devant la Cour à compter du 23 avril 2012.
Jean-Pierre Bemba, 49 ans, est jugé par un tribunal basé à La Haye pour les crimes de meurtre, viol et pillage qui auraient été commis par ses troupes lors de leur déploiement dans le conflit armé qui a ravagé la République centrafricaine (RCA). Il a plaidé non coupable des trois crimes de guerre et des deux crimes contre l’humanité découlant, selon les procureurs, de son manquement à contrôler ou à punir ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) qui ont commis les saccages. Il a soutenu qu’il n’exerçait pas un commandement direct sur ses troupes stationnées dans le pays en conflit, affirmant que les troupes étaient passées sous le commandement de l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé, qui les avait invitées dans le pays pour aider ses troupes loyalistes à combattre une rébellion. Ange-Félix Patassé est décédé en avril 2011. Son décès est survenu avant que les procureurs n’aient finalisé leurs enquêtes sur les personnes qui pourraient être jugées pour des crimes relatifs au conflit.
Les troupes étaient présentes dans le pays voisin pour aider le président menacé, Ange-Félix Patassé, à combattre une tentative de coup d’Etat menée par le président actuel François Bozizé. Tout en niant les charges portées à son encontre, M. Bemba a affirmé que, une fois que les troupes avaient traversé la frontière entre le Congo et la RCA, elles étaient passées sous le commandement des autorités centrafricaines et n’étaient plus sous le sien. Il a ensuite soutenu que, hormis le MLC, d’autres forces participant au conflit pouvaient avoir perpétré les crimes présumés.
Ces groupes comprenaient les forces dirigées par le colonel Abdoulaye Miskine qui ne relevait pas de l’armée régulière et qui rendait des comptes directement au président, la SCPS (la Société centrafricaine de protection et de surveillance), le groupe de sécurité présidentielle connu sous le nom d’Unité de sécurité présidentielle (USP), des forces libyennes ainsi que des troupes issues du regroupement régional de 21 pays, la Communauté des États sahélo-sahariens, le CEN-SAD ainsi que groupes militaires ethniques et des rebelles menés par M. Bozizé.
La plupart des témoins du procès Bemba se sont présentés à la barre avec une protection de leurs identités afin de les protéger d’éventuelles représailles. Jusqu’à six anciens membres du groupe dirigé par l’accusé ont apporté la totalité de leur témoignage à huis clos.

Feuilleton judiciaire à rebondissements
Le 24 mai 2008, le sénateur Jean-Pierre Bemba est arrêté à Bruxelles. Son arrestation est consécutive à un mandat d’arrêt de la chambre préliminaire III de la CPI délivré sous scellé la veille de son arrestation. Le 10 juin 2008, alors qu’il est déjà détenu par les autorités belges, la CPI émet un nouveau mandat d’arrêt contre Jean-Pierre Bemba en remplacement de celui émis le 23 mai 2008.
Le 10 juin 2008, la CPI demande à la Belgique de transférer Jean-Pierre Bemba à La Haye. Ce transfèrement a lieu le 3 juillet 2008 au centre pénitentiaire de Scheveningen. Et ce, malgré les tentatives des avocats de Jean-Pierre Bemba d’obtenir la liberté provisoire de leur client. L’affaire a même été portée, sans succès, devant la cour de cassation belge (la plus haute juridiction dans le système judiciaire belge).
Jean-Pierre Bemba va comparaître pour la première fois le 4 juillet 2009. Des audiences dites de confirmation des charges vont avoir lieu du 12 au 15 janvier 2009. Elles ont pour but de déterminer si les charges retenues contre Jean-Pierre Bemba sont suffisantes pour donner lieu à un procès. Juin 2009, les juges confirment les charges qui pèsent contre Jean-Pierre Bemba. En même temps, ils demandent au Procureur Moreno de requalifier les charges et que Jean-Pierre Bemba soit inculpé comme supérieur militaire hiérarchique.
Trois demandes successives de demande de liberté provisoire de Jean-Pierre Bemba seront rejetées. Le 14 août 2009, la Cour décide de rendre la liberté provisoire à Jean-Pierre Bemba sous réserve d’acceptation d’être reçu dans un Etat-partie du statut de Rome. Pendant ce temps, il reste en détention. Entre temps, le procureur Moreno fait appel. Sept Etats sont sollicités pour accueillir Jean-Pierre Bemba : la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Pays Bas, le Portugal, et l’Afrique du Sud. Tous ces Etats demandent un délai supplémentaire pour examiner la requête.
Le 3 septembre 2009, la Cour accorde un effet suspensif à l’appel du procureur contre « la mise en liberté sous condition » de Jean-Pierre Bemba Gombo. En clair, l’ancien vice-président congolais reste en prison. Les juges de la CPI examinent les arguments du procureur Moreno et maintiennent l’accusé en détention. En attendant de rendre un jugement sur cette liberté provisoire.
Jean-Pierre Bemba connaît aussi des déboires financiers. La Cour ne le juge pas indigent et par conséquent ne prend pas en charge les honoraires de ses avocats. Ceux-ci ne sont pas payés depuis le déclenchement de l’affaire. Début octobre, deux de quatre avocats de Bemba le quittent. Pierre Legros, de nationalité belge, pense que le collectif est suffisamment complet même sans lui. Karim Khan ne cache pas qu’il claque la porte faute d’avoir perçu ses honoraires. Aimé Kilolo et Nkwebe Liriss restent aux cotés de Jean-Pierre Bemba. Me Nkwebe Liriss va mourir le 26 février 2012, des suites d’une longue maladie. Il est le conseil principal de Jean-Pierre Bemba qui l’avait choisi pour diriger l’équipe de Défense depuis le 30 juillet 2008.
Fixée au 27 avril 2010, l’ouverture du procès est plusieurs fois reportée, avant de s’ouvrir effectivement le 22 novembre 2010.

14 affaires en cours
Jusqu’à présent, 14 affaires sont en cours devant la CPI, dont quatre en phase de procès. Sept enquêtes ont été ouvertes dans le contexte des situations en Ouganda, République démocratique du Congo, République centrafricaine, Darfour (Soudan), Kenya, Libye et en Côte d’Ivoire.
Outre le procès de M. Bemba, deux autres personnalités congolaises sont détenues à la CPI : Mathieu Mathieu Ngudjolo Chui, présumé ancien dirigeant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) et colonel de l’armée nationale du Gouvernement de la RDC (FARDC), a été arrêté par les autorités congolaises le 3 février 2008 et remis à la Cour pénale internationale. Il doit répondre de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre visés aux articles 7 et 8 du Statut, commis sur le territoire de la République démocratique du Congo depuis juillet 2002.
La deuxième personnalité est Germain Katanga. Commandant présumé de la FRPI, il a été remis par les autorités congolaises à la Cour pénale internationale le 17 octobre 2007 et transféré au siège de celle-ci. Il est poursuivi, en tant que coauteur, pour des crimes qui auraient été commis au cours de l’attaque menée de concert par le FNI et la FRPI contre le village de Bogoro, le 24 février 2003 ou vers cette date. Il a été arrêté le 10 mars 2005. Sept chefs d’accusation de crimes de guerre pèsent contre lui : utilisation d’enfants de moins de quinze ans pour prendre une part active à des hostilités, attaques dirigée contre des civils, homicide volontaire, destruction de propriété, pillage, esclavage sexuel, et viol, et trois chefs d’accusation de crimes contre l’humanité : meurtre, viol, et esclavage sexuel qui auraient été commis à Bogoro, village de la province de l’Ituri à l’est de la RDC, de janvier à mars 2003.
Thomas Lubanga Dyilo, président de l’Union des patriotes congolais (UPC) avec pour branche militaire, la Force patriotique pour la libération du Congo (FPLC), quant à lui, attend sa sentence après que la Cour l’a reconnu coupable le 14 mars 2012, d’avoir enrôlé des enfants et de s’être servi d’eux comme des soldats dans les guerres qui ont sévi dans l’est de la RDC du 1er septembre 2002 au 13 août 2003.
Kléber Kungu

WWF plante 3 500 hectares d’arbres pour de la braise écologique


Goma/Nord-Kivu
WWF plante 3 500 hectares d’arbres pour de la braise écologique
Au Nord-Kivu, le programme de conservation des forêts en Afrique centrale se dit satisfait du projet dénommé « EcoMakala » ou « la braise écologique » qui a produit 3 500 hectares d’arbres. Initié en 2007, ce projet poursuit deux objectifs: planter des arbres à croissance rapide hors du parc des Virunga pour diminuer le taux d’abattage d’arbres de ce parc et augmenter les revenus des paysans qui exploitent les arbres.
Les responsables de ce projet sont satisfaits des résultats obtenus, cinq ans après son lancement. Les premiers résultats révèlent que les populations riveraines du parc s’intéressent davantage aux arbres plantés dans le cadre du projet EcoMakala qu’à ceux du parc, rapporte Radiookapi.net
Depuis 2007, WWF (Fonds mondial pour la nature) a réussi à planter 3 500 hectares d’arbres à croissance rapide alors qu’il ne visait que 2 000 hectares au lancement du projet. « On a pu sélectionner les arbres à croissance rapide pour répondre rapidement aux problèmes d’énergie de la ville de Goma. Il y a déjà ce changement d’axe. La population veut maintenant utiliser les arbres plantés au lieu des arbres qu’ils allaient chercher dans le parc », a déclaré Ernest Ntumba, superviseur du projet EcoMakala au sein de WWF.
Hormis l’abolition de la coupe abusive du bois, ce projet vise aussi à accroitre les revenus des paysans. WWF estime qu’avec une production intensive de la braise, le marché sera inondé en braises. Ce qui va entraîner, ipso facto, la baisse du prix de ce produit de grande consommation et le surplus de la production des paysans pourra être vendu dans d’autres villes.
« Aux alentours du parc des Virunga, la densité de population est énorme et elle est encore en croissance. Plus de 90% de cette population a besoin de charbon de bois pour pouvoir préparer à manger et se chauffer. Il n’y a cependant pas suffisamment de bois à brûler disponible. Les habitants se tournent donc vers les forêts protégées à l’intérieur du Parc National des Virunga », peut on lire sur le site web de WWF.
Les femmes qui se rendaient dans le parc pour exploiter la braise s’exposaient également aux menaces de viol de la part des miliciens. D’où l’intérêt du projet EcoMakala.
Bien des coins de la RDC sont en train d’être déboisés par la coupe effrénée des arbres par la population pour en faire des braises et de bois de chauffage. Il suffit de circuler sur la Nationale n°1 (de Muanda, dans le Bas-Congo à Kasumbalesa, dans le Katanga) pour être sidéré – pour ceux qui ont encore le cœur sensible – devant le spectacle qu’offrent à vue d’œil des centaines d’hectares déboisés.
Il ne suffit pas de planter des arbres, même à un nombre très élevé. Il faudra surtout apprendre à la population à le faire. En effet, que deviendra ce partie du pays une fois la quantité d’arbres plantés épuisée, d’autant plus que le nombre d’habitants ne fait qu’augmenter chaque jour.
Dans tous les cas, le projet EcoMakala ne mérite pas de s’arrêter à la seule province du Nord-Kivu. Il aura plus d’impact si d’autres EcoMakala naissent à partir de cette belle et enrichissante expérience.
Dans certains endroits, comme dans le territoire de Mbanza-Ngungu, district des Cataractes, dans le Bas-Congo, les populations et les personnes les plus avisées tirent déjà la sonnette d’alarme devant le désastre menaçant provoqué par la coupe effrénée des arbres.
La société civile de Mbanza-Ngungu réclame la préservation des forêts des Cataractes. Celle-ci demande, par conséquent, au ministère national de l’Environnement de préserver les forets du district des Cataractes. Ces forêts sont menacées par le déboisement auquel se livrent les communautés locales, selon le responsable de cette structure, Mayala Ngoma.
«Les villageois, paysans et certaines entreprises, coupent les arbres d’une façon déplorable», se plaint Mayala Ngoma ajoutant que les arbres fruitiers comme les avocatiers, manguiers et safoutiers ne sont pas épargnés.
M. Ibrahim Manzukula, porte-parole des paysans de Mbanza Ngungu, ajoute qu’entre quarante et cinquante véhicules remplis de braises quittent tous les jours le secteur de Boko «au vu et au su des services locaux de l’environnement». Ainsi propose-t-il de sensibiliser les communautés locales sur le danger de la déforestation et sur la nécessité de reboiser les forêts.
Par ailleurs, il demande aux autorités politiques de fournir des moyens suffisants pour une modernisation réelle de l’agriculture afin que les villageois arrêtent de couper les arbres. Dans cette même optique il faut former les villageois ou les paysans en particulier en ce qui concerne les changements climatiques.
Cette situation entraîne des conséquences néfastes pour les habitants. Avec la déforestation consécutive à cette coupe, les habitants souffrent de la sécheresse due à la rareté des pluies, des chaleurs excessives, de la perturbation climatique. Voilà une situation liée au réchauffement climatique
Le projet EcoMakala est particulièrement bien placé pour servir de projet pilote dans le cadre de la diminution de la déforestation. Nous parlons de REDD - ‘Reducing Emissions from Deforestation and forest Degradation’ – ou la diminution des émissions en réduisant la déforestation. Par la mise sur pied de plantations pour offrir une alternative aux forêts naturelles du parc national, EcoMakala participe à la diminution de la déforestation. On parle de REDD+ si le projet contribue également à la conservation, à la gestion durable des forêts et à la séquestration de carbone.
Le WWF n'est pas seul dans ce projet. Il travaille sur le terrain avec des associations et des ONG locales. De plus, EcoMakala peut compter sur l'aide financière de la Commission européenne, du WWF-Belgique et de l'IFDC (International Fertiliser Developement Center) dont le montant s’élève à 2.403.616 euros dont 1.790.000 de l'Union européenne et 613 616 du WWF-Belgique.
Kléber Kungu

mardi 13 mars 2012

La Ligue des femmes de l’AFDC plaide pour leur représentativité

Prochaines institutions de la RDC
La Ligue des femmes de l’AFDC plaide pour leur représentativité
Les femmes de la Ligue des femmes de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) de Modeste Bahati Lukwebo, ont profité de la journée internationale de la femme pour donner de la voix au sujet de l’installation de prochaines institutions en République démocratique du Congo (RDC). Témoin de cet événement, Modeste Bahati Lukwebo, président national de l’AFDC.
Dans son discours à cette occasion, Claudine Ndusi, présidente de la Ligue des femmes de l’AFDC a adressé un appel aux instances du part. Elle les a invitées à tenir compte de la représentativité et du rôle de la femme dans les prochaines institutions.
Au cours de cette rencontre qui a réuni l’essentiel de la crème de l’AFDC, et qui s’est tenue dans la salle de fêtes Blessing à Kalamu, les femmes de l’AFDC, par la voix de la présidente Claudine Ndusi, ont réitéré leur volonté d’accompagner le président national du parti, Modeste Bahati Lukwebo, dans toutes ses actions, tout en soutenant le chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange, autorité morale de la Majorité présidentielle, selon Théophile Mugisho Nyunda, secrétaire national chargé de la communication dans la Ligue nationale des jeunes de l’AFDC.
Le président national Modeste Bahati Lukwebo a encouragé les femmes de son parti dans leur engagement dans des actions de grande envergure de développement en faveur de la marche du parti. Il leur a recommandé de multiplier des efforts pour rendre le parti plus efficace et plus compétitif sur le plan politique, tout en leur promettant de faire de son mieux pour qu’elles soient le plus représentatives possible.

19 députés
Le parti cher à Modeste Bahati Lukwebo s’est bien comporté lors des législatives du 28 novembre 2011 couplées à la présidentielle, dont il s’est tirée avec 19 députés, dont 15 pour l’AFDC, 2 indépendants et 2 alliés. Ce qui prouve que l’AFDC reste un grand parti politique, en dépit de son jeune âge. Ces députés ont été élus dans toutes les provinces. Ce qui démontre le caractère véritablement national de l’AFDC. Les deux indépendants de l’AFDC n’ont pas pu trouver de place sur les listes officielles de l’AFDC, mais ils demeurent membres à part entière de ce parti.
Il a profité de cette rencontre pour remercier les membres de son parti pour le travail abattu lors des élections présidentielle et législatives et leur a demandé de multiplier des efforts pour réaliser un bon score aux élections provinciales et sénatoriales.
Selon Théophile Mugisho, dans ses ambitions politiques, l’Alliance des forces démocratiques du Congo entend d’aller plus loin. Son président national entend continuer à servir le pays à tous les niveaux. Il s’en remet, par conséquent, à la volonté du chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange qui peut faire de lui ce qu’il veut.
Son parti le lance aussi dans la course des candidats pressentis Premier ministre en République Démocratique du Congo (RDC). Comme l’un des arguments de l’AFDC est le travail abattu pour la réélection de Joseph Kabila et le nombre de députés aligné par l’AFDC au terme des législatives 2011.

Créé le 6 novembre 2010, avec 170 membres fondateurs, l’AFDC se trouve bien structurée. Outre les Comités exécutifs fédéraux et les structures spécialisées (ligues des femmes, des jeunes et la coordination des ONG), le parti a ouvert à ce jour 12 bureaux de représentation qui abritent les sièges interfédéral et fédéraux, ainsi que plusieurs bureaux territoriaux et/ou communaux à travers les 11 provinces. Sa devise est : « Démocratie, citoyenneté et travail » et son idéologie est la social-démocratie fondée sur la démocratie participative, les droits de l’homme, la justice sociale, le développement durable et l’économie sociale de marché.
L’AFDC s’affirme comme parti démocratique progressiste. Son projet de société s’organise autour des valeurs spirituelles, politiques et citoyennes. Ce parti a pour but, la cohésion sociale, la jouissance des libertés fondamentales, la valorisation du travail, la transformation sur place des ressources naturelles, de la bonne gouvernance et la transformation des conflits en opportunités de construction de la paix.
Kléber Kungu

Jeannine Mabunda sort avec un bilan positif

Ministère du Portefeuille
Jeannine Mabunda sort avec un bilan positif
Première femme à occuper un ministère dans ce secteur économique et financier, Jeannine Mabunda Lioko sort du ministère du Portefeuille la tête haute, sourire aux lèvres, mais surtout fière d’avoir engrangé des résultats positifs dans un secteur qui, cinq années durant, elle a dû faire face à d’incessantes et nombreuses critiques. Une joie qui se justifie par le fait que, après avoir hérité des entreprises qualifiées des canards boiteux, la femme en qui la Nation avait placé la confiance en la nommant ministre du Portefeuille, c’est-à-dire à la tête des entreprises dont la santé financière était tout sauf reluisante, donc peu confiante, a pu relever sa tête en sauvant plusieurs d’entre elles du naufrage. En dépit de tout cela, Jeannine Mabunda a dû accepter cette charge. Pour la remplir avec beaucoup de dextérité, de technicité.
Issue du secteur privé et donc technocrate, chose que certaines personnes ont été tentées de lui reprocher mais qui était en même temps un de ses grands atouts. Les cinq ans qu’elle a passés au Portefeuille à défrayer accidentellement la chronique par certains médias montrent qu’une femme qui n’est pas issue du sérail politique, non typique d’un point de vue culturel, dans un secteur de grands enjeux économiques, suscite toujours la curiosité ou le rejet de certains politiques.
Grâce à ses résultats, elle a réussi à se légitimer, aussi bien au sein de la classe politique qu’auprès de sa base à l’Equateur, une province qualifiée comme étant acquise entièrement à l’opposition. Dans son fief de Bumba, elle a été la mieux élue devenant à ce jour une des voix de l’Equateur, reconnue comme telle par ses pairs élus de la province.
Donc, en mars 2007, quand Jeannine Mabunda est nommée ministre du Portefeuille, son ministère détenait des participations dans 64 sociétés d’économie mixte et 54 entreprises publiques qui avaient joué jusqu’à la fin de la décennie 80 un rôle moteur dans le développement socio-économique du pays. Cependant en 2006, l’ensemble des unités de production composées des entreprises publiques était caractérisé par l’obsolescence de l’outil de production, l’inadéquation entre le niveau d’activité réelle et les effectifs du personnel quasi pléthoriques, l’accumulation des déficits financiers et l’absence des bénéfices pour l’Etat propriétaire, la décapitalisation progressive des entreprises dont le niveau réel n’a jamais été fixée, la démotivation généralisée du personnel du à l’incertitude quant à la pérennité du salaire, la quasi-absence des investissements de réhabilitation et de croissance, l’absence du programme de restructuration et de développement.
Face à cette situation, Jeannine Mabunda a dû appliquer une thérapeutique de choc pour revitaliser le secteur du Portefeuille, un des socles des 5 chantiers. Cette revitalisation devait pousser l’Etat à administrer une thérapeutique de choc à ces canards boiteux pour leur permettre de marcher convenablement.
Dans la foulée, est né le projet des lois sur la réforme du portefeuille, car les changements profonds et l’obtention des résultats attendus par l’Etat propriétaire de ces entreprises et les populations bénéficiaires des services publics ne pouvaient s’obtenir qu’en amorçant une démarche à deux volets à savoir : le changement du cadre légal et réglementaire régissant les entreprises publiques ; et la restructuration profonde en vue de rendre les entreprises efficaces, efficientes, performantes et rentables
Ainsi ont vu le jour et sont promulguées les quatre lois de la réforme, à savoir : la Loi 08/007 sur la transformation des entreprises, la Loi 08/008 sur le désengagement, la Loi 08/009 sur les Etablissements Publics et la Loi 08/010 sur le Portefeuille de l’Etat.

Arrêt du compteur du calcul des arriérés des salaires
L’application de ces lois a permis d’obtenir beaucoup résultats, dont la classification et la séparation des entreprises en sociétés commerciales, établissements publics, services publics et entreprises à liquider, le portefeuille de l’Etat a été ainsi constitué des sociétés commerciales à vocation marchandes. C’est pourquoi, aux 64 entreprises existantes ce sont ajoutées 20 nouvelles sociétés dites commerciales issues de la réforme, les établissements publics ont eu clairement mission de se concentrer sur l’amélioration de la qualité des services publics rendus à la population et de fait, ils ont été soustraits de l’obligation de rechercher forcement le bénéfice ; les entreprises publiques devenues services publics étaient en réalité le prolongement de l’Administration publique et les entreprises publiques, dissoutes et mise en liquidation, sont celles faute des moyens financiers et d’activités techniques justifiant leur objet social, ne pouvaient plus fonctionner.
Conséquence : cette décision a permis à l’Etat d’arrêter le compteur du calcul des arriérés des salaires et autres avantages des agents de ces entreprises publiques devenues en réalité budgétivores.
La réforme des entreprises publiques donne aujourd’hui la configuration actuelle des entreprises du portefeuille de l’Etat. Il y a à ce jour 20 sociétés commerciales et 59 sociétés d’économie mixte.
Au bout du compte, tout le peuple congolais peut se réjouir de ce que nous pouvons appeler des victoires communes, quoique le chemin d’une satisfaction totale reste encore long.

Contribution du Portefeuille : 106 millions de dollars
Ainsi, avec une contribution globale du secteur portefeuille au titre des dividendes et recettes exceptionnelles, le ministère du Portefeuille est passé d’une contribution de 16.600.000 dollars américains en 2006 à une contribution de 106 millions dollars américains en fin 2009. Cet accroissement de contribution des entreprises du portefeuille au budget de l’Etat a été enregistré sur toute la période allant de 2006 à 2010 et pour le consolider, nous avons renforcé une fois de plus le mécanisme de suivi et d’évaluation de la gestion de ces entreprises.
Grâce à cette amélioration de recettes de contribution, le secteur a été ainsi amené à participer significativement à la résolution du gag budgétaire intervenu en 2010 quant le pays se préparait à atteindre le point d’achèvement.
Cette situation contributive au budget de l’Etat a conduit le ministère du Budget à classer le secteur du portefeuille en 2ème position après celui des Postes et Télécommunications.
Nous avons obtenu des nettes victoires dans les secteurs du transport, des télécommunications, de l’énergie et des mines
Dans le secteur des transports, le chiffre d’affaires moyen de la Société congolaise des transports et des ports (SCTP) est passé de 118 millions à 125 millions et le tonnage manipulé moyen est passé de 1.500.000 T à 2.629.682 T. Les investissements significatifs ci-après ont été réalisés : la construction du quai n° 4 au port de Matadi pour une valeur de 2 millions USD. Ce quai a augmenté la capacité opérationnelle du port dans le traitement des navires ; l’acquisition des locomotives et voitures pour relancer le chemin de fer urbain grâce au financement de la Belgique d’une valeur de 7 millions d’euros. Ce train, opérationnel depuis juin 2011, transporte près de 10.000 voyageurs en moyenne par jour et la réhabilitation de 12 bateaux qui ont repris l’exploitation notamment sur les axes Kinshasa – Kisangani, Kinshasa – Ilebo, Kinshasa – Mbandaka.
La RVA a connu une nette amélioration du chiffre d’affaires qui est passé de 45 millions dollars américains en 2007 à 82 millions dollars en 2010, l’amélioration et la visibilité sur la gestion de l’entreprise ont permis de mobiliser des financements extérieurs nécessaires à la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires (don BAD 150 millions dollars américains) et les réalisations à impact visible ci-après sont à signaler : pavillon VVIP à N’djili, la réhabilitation de la piste et de l’aérogare de Muanda, la réhabilitation de la piste de l’aéroport de la Luano pour un montant total de 40,8 millions dollars américains.
La réhabilitation des infrastructures des routes de navigation a conduit la CVM (ex-RVM) à investir dans une opération de dragage intensif grâce à la location d’une drague pour un coût total de 5 millions d’euros. Le niveau de calaison a ainsi été posté à 24 pieds.
Dans le secteur des Télécommunications a bénéficié d’un investissement important du Gouvernement pour construire et lancer le projet de la fibre optique dont le coût est évalué à près de 180 millions des dollars américains. Ce projet porteur d’emploi et des richesses, permettra de désenclaver le secteur de télécommunication national et de permettre au pays d’accéder aux nouvelles techniques de l’information et de la communication.
Dans le secteur des assurances, le Gouvernement a accéléré la préparation et l’examen du code des assurances au Parlement pour permettre au pays d’offrir les meilleures conditions d’attrait aux investissements privés nécessaires à la relance du secteur des assurances.
La mise en place d’un Partenariat Public-Privé sur l’Hôtel Karavia a permis de réhabiliter totalement cet hôtel suivant les standards internationaux au coût de 20 millions de dollars américains. Par conséquent, les activités de cet hôtel ont repris depuis le mois de juin 2010, avec un projet création de 200 emplois congolais.
Sans aller dans le détail, nous pouvons nous résumer en disant que tous les secteurs, des eaux et électricité au secteur minier, nous avons déployé des efforts significatifs qui n’ont pas manqué de donner des fruits.
Des fruits que le peuple congolais, premier bénéficiaire, devra, à court ou à long terme, tirer comme dividendes, dont la recherche a dû nous imposer certaines contraintes.
Kléber Kungu

Jeannine Mabunda cède le flambeau à Matata Ponyo

Remise et reprise au Portefeuille
Jeannine Mabunda cède le flambeau à Matata Ponyo
C’est une cérémonie très brève que celle de la remise et reprise entre Jeannine Mabunda, ministre du Portefeuille sortant et Augustin Matata Ponyo, ministre des Finances & du Portefeuille entrant, qui a eu lieu le mardi 13 mars dans la salle du Conseil supérieur du portefeuille (CSP) du ministère du Portefeuille. Présents à la cérémonie : Bonane ya Nganzi, secrétaire général du gouvernement, le président du Conseil supérieur du Portefeuille, les directeurs de cabinet des ministères du Portefeuille et des Finances.
Quelque dix minutes consacrées à la signature des dossiers par la ministre du Portefeuille sortante et celui entrant sous les cliquetis et les flashes des appareils de photographie et des caméras, à l’échange de dossiers appuyé par une poignée de mains des deux personnalités toutes souriantes, sous les applaudissements de l’assistance. Chose faite : Jeannine Mabunda a cédé son ministère à Augustin Matata Ponyo, des Finances, qui va gérer les deux ministères en attendant la nomination du nouveau gouvernement.
Jeannine Mabunda, élue députée de la circonscription électorale de Bumba, dans la province de l’Equateur, a dû opter pour l’Assemblée nationale pour occuper l’un des sièges attribués à Bumba, en vue de mieux défendre les intérêts de ses électeurs. Donc, après avoir servi la Nation comme ministre au Portefeuille, où elle a joué un rôle prépondérant dans la transformation des entreprises de l'Etat, Jeannine Mabunda ambitionne de servir son pays autrement, comme députée.
Sans doute, Joseph Kabila Kabange fera-t-il recours, le moment venu, à un tel pion, pour la réalisation de ses chantiers. Première femme à avoir occupé un ministère dans ce secteur économique et financier du Gouvernement, et qu’elle a dirigé avec beaucoup de satisfaction, Jeannine Mabunda dispose de bien des atouts et arguments pour diriger d’autres ministères ou occuper d’autres fonctions.
Augustin Matata Ponyo, actuel ministre des Finances, qui hérite du ministère du Portefeuille, gère son ministère avec beaucoup de dextérité. Depuis son arrivée en février 2010, au ministère des Finances, Matata Ponyo a mis en place un programme costaud basé sur l’amélioration de la qualité de la dépense par une meilleure gestion des finances publiques.
Au ministère des Finances, Matata Ponyo et toute son équipe s’en tiennent au vibrant appel du chef de l’Etat à la promotion des finances publiques de développement. Tout remonte au 14 août 2011 lorsqu’au terme d’une réunion institutionnelle, le chef de l’Etat tire ce qui paraît comme une sonnette d’alarme.
C’est ainsi qu’à plus d’une fois, Joseph Kabila Kabange appelait, sans détours, à une réduction des dépenses exorbitantes, le plus souvent hors du circuit officiel, c’est-à-dire la chaine de la dépense publique. Pour le président de la République, il y avait donc intérêt à recadrer le tir pour éviter une chute libre du second Programme économique du gouvernement (PEG 2) signé en décembre 2009 avec le Fonds monétaire international.
Apparemment, au ministère des Finances, point focal du gouvernement dans la gestion des finances de l’Etat, Matata Ponyo s’en tient toujours à ces prescrit présidentiels. Dans ce contexte, il fait toujours siens, les objectifs qu’il s’est assignés à son arrivée à la tête du ministère des Finances, lors de sa nomination s en février 2010 : la stabilisation du cadre macroéconomique, une meilleure gestion des finances publiques, l’atteinte du point d’achèvement et d’allégements de la dette extérieure ainsi que la consolidation du partenariat au développement.
Kléber Kungu

Comment prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles (2)


Journées scientifiques de l’UPC
Comment prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles (2)
Comment prévenir les maladies transmissibles comme le paludisme, le choléra, le VIH/Sida, la tuberculose ? Les spécialistes, chacun dans son domaine, ont répondu à cette question d’importance capitale, le second jour des journées scientifiques organisées par la faculté de médecine de l’Université protestante au Congo (UPC). Tous ont reconnu qu’à ce jour ces maladies constituent un problème de santé publique, d’autant plus qu’elles sont transmissibles.
Le Dr. Jean-Caurent Matsumba Bikete, de l’OMS, en faisant l’analyse épidémiologique du paludisme, a révélé que le paludisme reste un problème prioritaire de santé publique en RDC, ce sous-continent, qui regorge de tous les 3 faciès épidémiologiques et de trois espèces plasmodiales. Il est le 1er motif de consultation dans les centres de santé en RDC. Quant à la morbidité et de la mortalité, il y a en RDC 21 millions de cas annuels, dont 1 million de femmes durant la grossesse, pour 180 000 décès l’an.
Par conséquent, le paludisme est un fardeau socioéconomique pour la population congolaise victime avec toute la cohorte de problèmes qu’il comporte, notamment l’absentéisme scolaire et professionnel, la diminution de la productivité et l’augmentation des dépenses liées à la maladie…
La lutte contre le paludisme a pour objectif d’arriver à son élimination après en avoir pris le contrôle. Et l’élimination n’est effective que lorsque 3 ans durant, on n’enregistre aucun cas de paludisme.
La prévention contre cette maladie aussi meurtrière que le VIH/Sida passe par entre autres l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée (MIILDA), l’assainissement des milieux d’habitation et de travail.
A ce jour, a conclu le Dr. Jean-Caurent Matsumba Bikete, le programme de lutte contre le paludisme a franchi un grand pas, mais il reste encore beaucoup à réaliser pour arriver à l’éliminer.
Au cours des interventions, il a échu au docteur Bodi Mabiala de la situation actuelle du paludisme à Kinshasa, capitale d’un pays qui compte 27 millions cas de paludisme qui représente 11% de la charge mondiale, avec plus de 110 000 décès par an, une faible couverture antipaludique.
Dans son intervention, il a montré les problèmes liés à la prise en charge du paludisme dans la ville de Kinshasa et même dans l’ensemble du pays où on dénombre plus de 100 000 molécules (médicaments) en circulation, alors qu’il y en a que deux autorisées qui se prennent en combinaison.
L’orateur a invité la population à bien soigner le paludisme car un cas de paludisme mal soigné conduit à la néphrologie
Quant au choléra dont le Dr. Kabedi Bajani Marie-Josée a présenté la situation à Kinshasa, il reste une menace pour la santé publique à l’échelle mondiale, étant donné qu’il constitue une endémie dans plusieurs pays du monde, particulièrement en Afrique. Les guerres, les déplacements des populations fuyant les guerres et les différents conflits armés, le manque d’infrastructures de base, les catastrophes naturelles en l’occurrence l’éruption volcanique, le tsunami, sont autant de facteurs qui favorisent l’éclosion du choléra dans le monde.
Le choléra étant un problème de santé publique concernant tout le monde, sa prévention et sa lutte sont l’apanage aussi de tous : de la population elle-même aux ministères de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de l’Education et de la Communication. Cependant, la prévention de cette maladie passe essentiellement à l’observance des règles élémentaires d’hygiène.

Le VIH/Sida, l’une des maladies les plus financées
Qu’en est-il de la problématique de la prise en charge de l’infection à VIH en RDC ? C’est à cette question que le Dr Marcel Mbula. Le VIH, a-t-il déclaré, est un problème de santé publique et il est parmi les maladies les plus financées, après le paludisme et la tuberculose. C’est une maladie qui touche les pays pauvres.
Selon les statistiques de 2009, le monde comptait 33,3 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 68% en Afrique subsaharienne. Il y a 2,6 millions de nouvelles infections, alors qu’on compte 1,8 million de cas de décès.
L’intervenant a appelé à une prise en charge holistique, c’est-à-dire qui prend en compte toutes les dimensions (médicale, psychosociale, spirituelle, juridique…)
La lutte de cette maladie est confrontée à plusieurs défis en RDC, notamment l’Etat doit disponibiliser des ARV, des médicaments contre les infections opportunistes et autres intrants, il faut un contrôle de qualité de ces médicaments et surtout une volonté politique de financement, ressources financières, humaines, la faiblesse du pouvoir des patients, les effets indésirables des ARV…
Cependant, il faut également et surtout bannir la stigmatisation et la discrimination des patients.
L’équipe du Pr. Dr. Kayembee Ntumba et Dr. Bisuta Fueza a développé la prise en charge de la tuberculose (TB) multi résistante en RDC, qui occupe la 22ème place avec 100 000 cas par an au monde et 4ème en Afrique. Selon Dr. Bisuta, le vaccin contre la tuberculose est loin d’être efficace car la plupart des malades ont été vaccinés. Cependant, à côté de la tuberculose ‘’ordinaire’’, il y a une autre dite multi résistante. La RDC compte 5 600 cas de TB multi résistante dont 7,7 déjà traités. La mauvaise utilisation des médicaments et la prise insatisfaisante des médicaments antituberculeux sont les principales causes de la multi résistance de cette maladie dont la prévention consiste à lutter contre ses causes.
Il a échu au Dr. Bodi de lire le rapport final de ces journées, assorti de 12 recommandations. Pour des premières journées scientifiques organisées, c’est une réussite. La pertinence des sujets abordés, appuyés par les maladies évoquées, le statut et la carrure des orateurs, tous spécialisés dans les matières traitées, la participation aussi active qu’intéressée des étudiants de la faculté de la médecine venue très nombreux durant les deux journées renforcent cette réussite.
Cependant, la grande question à laquelle les organisateurs doivent répondre est celle de savoir comment faire pour que ces communications d’une importance capitale atteignent la véritable cible qu’est la population prise dans diversité. Les médias ont été pris à contribution pour faire cette tâche. Les frais que ce travail engage et le fait qu’il faut tenter d’atteindre l’ensemble du territoire national risquent d’être le véritable handicap à ce beau rêve annoncé par le Pr. Dr. Mampunza ma Miezi.
Kléber Kungu

Comment prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles (1)


Journées scientifiques de l’UPC
Comment prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles (1)
L’Université protestante au Congo (UPC), par sa « jeune et dynamique faculté de médecine » a fait siennes la prévention et la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles en consacrant 2 jours des journées scientifiques à la prévention de ce que le Pr Dr Mampunza ma Miezi a appelé de « grands problèmes de santé publique que sont ces tueurs majeurs l’hypertension artérielle, le diabète sucré, l’obésité, le paludisme, le VIH/Sida, la tuberculose, le choléra » autour du thème : ‘’Médecine : prévenir vaut mieux que guérir’’ et deux sous-thèmes :’’Protégez vos reins, sauvez votre cœur’’ et ‘’Quid des maladies transmissibles en RDC’’.
« Même dans les pays pauvres comme le nôtre [la République démocratique du Congo, NDLR], les effets des maladies chroniques se font de plus en plus sentir, tant sur les individus que sur les communautés. Il est donc important et capital que ces maladies chroniques, transmissibles et non transmissibles puissent être anticipées, comprises et que des mesures d’urgence puissent être prises pour les combattre ». La sonnette d’alarme, mieux l’alerte, a été tirée par le Dr. Samuel Mampunza ma Miezi, doyen de la faculté de médecine, qui va enfoncer le clou en déclarant que, selon l’OMS, 80% des décès liés aux maladies chroniques se produisent dans des pays pauvres comme la RDC.
La faculté de médecine de l’UPC dirigée par le recteur le Pr. Mgr. Ngoy Boliya a donc pris taureau par les cornes en organisant des journées scientifiques dans un pays dont la bonne santé de la population passe par un comportement adéquat et à un environnement sain pour prévenir ces problèmes de santé publique. Coincée de toutes parts, la population congolaise fait face à plusieurs menaces. En plus des maladies transmissibles, celles et non transmissibles constituent aussi une menace évidente, plus dangereuse car insidieuse.
En effet, l’environnement immédiat de la population est une menace en puissance. Au nombre desquelles « l’environnement modifiable, c’est-à-dire la pollution de l’air, de l’eau, du sol, avec des engrais chimiques et biologiques, le rayonnement ultraviolet et ionisant, l’environnement bâti, mal bâti, les bruits et les champs électromagnétiques, les risques professionnels, les changements climatiques liés à l’activité humaine, la dégradation des écosystèmes et même les comportements liés à l’environnement tels que le lavage des mains, la contamination de la nourriture avec de l’eau impropre, des mains sales », selon le Pr. Dr. Mampunza ma Miezi, le modérateur de ces journées.
Au cours de ces journées scientifiques, d’éminents professeurs de médecine ont montré l’importance de la prévention dans la vie quotidienne. Ils ont donc voulu inverser la tendance : prévenir la maladie au lieu de chercher seulement de la guérir, comme l’ déclaré le recteur de l’UPC, le Pr. Mgr. Daniel Ngoy Bolia. « De manière générale, les gens se rendent à l’hôpital lorsqu’ils sont malades afin de se faire soigner. Mais quant à la médecine, elle nous offre également aujourd’hui la possibilité de prévenir la maladie, de la même manière qu’il y a lieu de se faire soigner quand on est malade », a-t-il déclaré.

Comment alors faire pour prévenir ?
Comment alors faire pour prévenir, pour soigner la maladie ? Les différents intervenants s’y sont penchés pendant les journées scientifiques et ont été unanimes pour reconnaître que toutes ces maladies constituent un problème de santé publique.
Le Pr. Dr. Ernest Sumaili Kiswaya a fait le point sur les maladies cardiovasculaires en insistant sur leur caractère de morbi mortalité. En raison de leur incidence croissante, le coût élevé de traitement et les difficultés importantes pour arriver à greffer un organe, ces maladies constituent à ce jour un problème de santé publique. D’autant que l’hypertension artérielle est en croissance tant dans les pays développés que dans ceux en voie de développement. Les chiffres sont inquiétants : le monde compte environ 1 milliard d’hypertendus, dont 60% dans les pays en voie de développement. Selon des projections alarmistes, dès 2025, à cause du vieillissement de la population et de l’évolution de mode de vie qui favorise l’obésité et la sédentarité nous compterons 1,5 milliards de malades. Le diabète, l’obésité aussi font de ravages au sein de la population mondiale car en forte augmentation.
Certaines pratiques alimentaires entre autres favorisent l’émergence de ces maladies, notamment l’alimentation, la sédentarisme.
Pour les prévenir, l’orateur a demandé de procéder à la prise régulière de la tension artérielle en adoptant un nouveau comportement alimentaire. Cependant, il est important d’informer, d’éduquer et de sensibiliser la population sur ces maladies qui sont fréquentes, mais évitables.

« Notre santé dépend de beaucoup de ce que nous consommons »
Comme pour bien insister sur l’apport négatif des aliments sur la santé humaine si les consommateurs en abusent, le Pr. Dr. Kasiam a parlé de l’impact des habitudes alimentaires sur la santé, estimant que « notre santé dépend de beaucoup de ce que nous consommons ». A ce jour, a-t-il révélé, avec l’occidentalisation et la mondialisation, le risque de souffrir des maladies dues à l’alimentation, comme le diabète, l’obésité, est très grand.
Pour le Pr. Dr. Oscar Mbungu Mwimba, 8% de la population de la RDC est obèse, alors que celle de l’Afrique subsaharienne est de plus en plus obèse.
Et puisque l’obésité se développe quand on mange trop et qu’on dépense peu, l’orateur a recommandé d’adopter une attitude responsable qui consiste à contrôler des apports alimentaires en quantité et en qualité, de faire de l’activité physique, d’éviter le sédentarisme, de proscrire le traitement médical douteux, d’éviter de manger tard, de prendre un peu d’alcool.
Il a insisté sur le fait que l’obésité est le socle sur lequel se développent des maladies comme l’hypertension artérielle, le diabète et l’hypertriglycéridemie.
Dr. Nzinga Vuvu a fait voir les effets secondaires et indésirables des médicaments traditionnels auxquels 30% de la population kinoise recourent. Voilà pourquoi, en RDC, plusieurs cas des insuffisances rénales aigues sont associés aux plantes médicinales comme lumba-lumba, mumpese-mpese, Congo Bololo, Mbunzu-mbunzu, maladies nionso…, y compris des plantes chinoises et américaines.
L’importance de la pharmacovigilance pour la bonne pratique de la médecine a été soulignée par le Pr. Dr. Mesia Kahunu, précisant que les médicaments ont des effets bénéfiques et nocifs. Selon lui, de 2,9 à 16,6% des hospitalisations sont dus aux médicaments dans le monde. En Afrique, les dangers que courent ses habitants du fait des effets indésirables des médicaments sont énormes, d’autant plus qu’on y rencontre des médicaments contrefaits, des médicaments mal conservés, des médicaments traditionnels, le tout renforcé par une automédication et un mésusage des médicaments.
Il a donc recommandé un usage rationnel des médicaments en recourant à un traitement efficace et efficient, tout en surveillant les effets des médicaments pris pour bien évaluer le traitement.

Stress et les nuisances sonores très nuisables
Le professeur Mananga Lelo, neuropsychiatre de formation, a démontré que le stress a un impact important dans la survenue de l’hypertension artérielle, sur la modification du métabolisme. C’est pourquoi, a-t-il invité à éviter d’être stressé de peur de tomber dans des maladies cardiovasculaires qui entraînent également des maladies rénales, tout en recommandant de remettre l’homme dans son environnement millénaire en mangeant notamment cru. Par-dessus tout, il est recommandé d’éviter le stress pathologique, le stress positif, lui, est important, car aidant l’homme à évoluer et à réfléchir.
Les Eglises, les bars, les débits de boisson produisent notamment des bruits sonores qui dérangent l’homme en perturbant notamment le sommeil, le repos. Le Pr. Richard Matanda Nzanza a insisté sur les méfaits du téléphone mobile dont les ondes électromagnétiques touchent plusieurs organes humains : cerveau, cœur, rein, oreilles, appareil génital. Par conséquent, il a conseillé un usage modéré de cet appareil devenu compagnon inséparable de l’homme actuel. En outre, il a déconseillé de le porter dans la poche gauche de la chemise à côté du cœur, dans une des poches du devant du pantalon ou à la ceinture. Il a précisé que le téléphone à clapet est moins dangereux que celui droit car l’antenne de celui-ci est plus proche de l’oreille lorsqu’on communique que le second.
En somme, il y a 3 conditions pour bien dormir : il faut dormir dans un calme sonore, dans un calme visuel (lumière éteinte) et dans un calme thermique (dans une température de 20° à 22°).
Kléber Kungu

mardi 6 mars 2012

Pauline Mvibudulu Thamba : « Nous traversons le fleuve avec un cercueil navigant»

Vice-présidente de la Sodema/Luozi
Pauline Mvibudulu Thamba : « Nous traversons le fleuve avec un cercueil navigant»
Elle est la vice-présidente de la Sodema ASBL (Solidarité pour le développement du Manianga, NDLR), section Luozi, elle s’occupe également de la réhabilitation des routes, de la construction des ponts. Cette femme, dont l’union avec M. Thamba Musa, ingénieur en construction de son état, a produit une fratrie de 4 enfants (3 filles et un garçon), n’a de femme que les attributs. Le courage, la détermination, la volonté, l’obstination dans ce qu’elle entreprend relèvent de la gent masculine. Nous l’avons surprise au quartier VII, dans la commune de N’djili, à quelques heures de son voyage à Luozi, à bord du bus de la Stuc. Le projet de la ligne Kinshasa-Luozi-Kinshasa, le bac de Luozi, la Sodema étaient au menu de notre entretien au cours duquel il a attiré l’attention du gouvernement sur le danger que la population du Manianga court en traversant le fleuve Congo à bord d’un cercueil navigant, étant un bac datant de... 1959.

L’Observateur : Que pouvez-vous dire sur le projet de la ligne Kinshasa-Luozi-Kinshasa par bus de la Stuc mis en ligne par la Sodema ?

Ce projet est une très bonne initiative et la population est très contente. Mais puisque dans toute entreprise, qui est à ses débuts, il y a toujours beaucoup de difficultés, je constate qu’il y a plusieurs choses à améliorer.

Quelles sont les principales difficultés que vous pouvez relever ?
La première difficulté est l’horaire du voyage. L’équipage du bus doit être très ponctuel et strict en ce qui concerne le chargement du bus. Arrivé le samedi à Luozi, il est nécessaire que le bus soit chargé le dimanche pour que le lundi soit consacré simplement au départ. Mais il ne faudra pas que le jour du voyage soit encore consacré au chargement du bus. Ce qui lui permettra de traverser par la première occasion (traversée). Cela dit, les voyageurs pourraient atteindre Kinshasa le même jour. En agissant ainsi, la Sodema fera la différence avec les voyages d’autres véhicules. En effet, si on quitte Luozi l’après-midi pour atteindre Kinshasa le jour suivant, il n’y aura pas de différence avec les autres véhicules qui nous taxent moins cher.

D’autres difficultés…
A Luozi, l’agence de la Sodema dispose d’un dépôt où sont gardées les marchandises des passagers, malheureusement l’agence de Kinshasa n’en a pas. Nous devons avoir un dépôt à Kinshasa pour sécuriser les biens et colis des passagers. En plus, les agences de voyage de Luozi et de Kinshasa doivent s’échanger des rapports de voyage. Il faut également une bonne organisation pour que les choses marchent bien. Le président national de la Sodema étant initiateur du projet, nous membres nous avons le devoir de l’aider à l’améliorer. Par-dessus tout, il faut aussi un bon marketing sur ce projet et un accueil chaleureux à réserver aux passagers.
Les traversées par bac à Luozi constituent l’une des grandes difficultés que nous rencontrons. Le grand bac étant en panne depuis plus de 4 mois, c’est le petit, celui de Mpioka, qui fonctionne. Que la Sodema songe à sécuriser les passagers et leurs biens car les traversées par le petit bac sont souvent difficiles.
Le bac appartenant aux Manianga, que le président Dieudonné Bifumanu fasse des démarches auprès de l’Office des routes (OR) pour que les traversées du bus au bac soient prioritaires. Il ne faudra pas faire traîner le bus avant de le traverser, comme cela se passe actuellement.

Madame la vice-présidente de la Sodema, que pouvez-vous dire au gouvernement congolais au sujet du bac ?
Le gouvernement congolais est au courant du problème du bac. Car le gouvernorat du Bas-Congo se rend souvent à Luozi et il sait que le grand bac est en panne depuis plus de 4 mois. Vous vous rappelez que l’absence du grand bac a provoqué un naufrage à Luozi qui a fait un naufragé. Le territoire de Luozi est en RDC, il n’est pas en dehors de celle-ci. Que le gouvernement central et le gouvernement provincial songent à la population de Luozi qui a aussi droit aux revenus de ce pays. Pourquoi ne doit-elle pas bénéficier d’un bon bac comme on en trouve dans certains coins de la République ? Savez-vous que le bac de Luozi date de 1959 ?
Nous traversons le fleuve Congo par un cercueil navigant. Que le gouvernement protège la population du Manianga comme il a l’habitude de protéger les Congolais d’autres coins.
Propos recueillis par Kléber Kungu

Kristalina Georgieva annonce l’augmentation de l’aide humanitaire

Pour sa première visite en République démocratique du Congo
Kristalina Georgieva annonce l’augmentation de l’aide humanitaire
Kristalina Georgieva, commissaire européenne chargée de la coopération internationale, aide humanitaire et protection civile, a annoncé une augmentation de l’aide en faveur des centaines de milliers de personnes en situation critique en RDC. Un montant de 59 millions d’euros est prévu pour venir en aide aux personnes déplacées, aux enfants malnutris surtout dans les zones en conflit et protéger la population civile (femmes et enfants) dans des zones en conflit. Ce programme est le deuxième plus grand après celui du Soudan.
Pour sa première visite en RDC en qualité de commissaire européenne en charge de la coopération internationale, aide humanitaire et protection civile, la Bulgare Kristalina Georgieva a apporté dans sa mallette quelque 59 millions d’euros pour aider des centaines de Congolais victimes de la « crise oubliée ».
En effet, la situation critique de quelque 1,7 million de déplacés intérieurs, de 426 000 réfugiés congolais dans les pays voisins, d’environ 1 million d’enfants souffrant de malnutrition est loin d’être connue par la communauté internationale. Parfois, l’attention étant focalisée ailleurs.
La commissaire Georgieva a reconnu l’ampleur de la crise humanitaire que traverse la RDC. « Des millions de personnes en RDC traversent l’une des crises les plus longues au monde. Le déplacement des populations à grande échelle constitue un problème non résolu depuis près de 20 ans », a-t-elle reconnu, ajoutant que le pays était aux prises avec d’énormes difficultés. Voilà, a-t-elle précisé, ce qui justifie l’augmentation de l’aide de la Commission européenne en faveur de la RDC de 10 % par rapport à l’année dernière.
Avec 1,7 million de personnes déplacées à l’intérieur de la RDC et 426 000 réfugiés congolais dans les pays voisins (Tanzanie, Angola, Burundi, Rwanda, Ouganda, République centrafricaine, Congo-Brazzaville et Sud-Soudan), il y a lieu de mieux comprendre l’impact considérable du conflit. Cela peut signifier que chaque citoyen a, en moyenne, été contraint de quitter son territoire d’origine à trois reprises durant sa vie.
« Les besoins humanitaires sont énormes. Nous devons empêcher que le pays tout entier sombre dans une crise oubliée frappant 66 millions de personnes », a averti la commissaire.

Le 8 mars avec les violées de Panzi
L’agenda de la commissaire Kristalina Georgieva prévoit quelques visites dans les provinces les plus touchées par les conflits. Il s’agit notamment du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, du reste bénéficiaires de l’aide de la Commission européenne, dont plus de 120 000 personnes ont été poussées, en un seul mois de cette année, à quitter leur terre, en raison des combats.
La chute du séjour de Kristalina Georgieva en RDC sera la visite qu’elle effectuera, lors de la Journée internationale de la femme, à l’hôpital de Panzi, à Bukavu, financé par la Commission européenne et spécialisé dans le traitement des femmes ayant subi des sévices sexuels.
« Je suis particulièrement heureuse de passer cette journée du 8 mars avec les femmes de la RDC. Leur aptitude à faire face aux conflits, à la pauvreté, au déplacement et aux sévices sexuels est une leçon de dignité humaine », s’est-elle réjouie.
Et lorsqu’on lui a demandé ce que les pensionnaires de Panzi pouvaient attendre d’elle, la commissaire a répondu qu’elle n’y irait pas les mains bredouilles.
Elle a rencontré, par ailleurs, le lundi 5 mars, à Kinshasa, les organisations humanitaires partenaires et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Elle projette de visiter prochainement Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu où la Commission européenne finance des projets.
Avant sa rencontre avec la presse organisée par Ocha (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies), la commissaire Kristalina Georgieva a fait un déplacement au site des explosions de Mpila à Brazzaville. Elle a estimé que plusieurs centaines de personnes blessées et plusieurs centaines d’autres ayant perdu tous leurs biens à la suite de 5 séries d’explosion de la poudrière de Mpila méritent une aide et que la Commission est prête à les aider.
Kléber Kungu

Kristalina Georgieva
Bio express
Née à Sofia, en Bulgarie, le 13 août 1953, Kristalina Georgieva est commissaire européenne à la coopération internationale, l’aide humanitaire et les réponses aux crises depuis février 2010. Elle est mariée et mère d’un enfant.
De 2008 à 2010, elle a été vice-présidente et secrétaire générale de la Banque mondiale, sous l’autorité directe du Président. Elle a servi d’interface entre la Banque mondiale, la direction générale, le Conseil d’administration et les actionnaires qui sont au nombre de 186 pays.
Depuis 2009, Kristalina Georgieva est membre du Conseil d’administration de l’Université de l’économie nationale et mondiale, à Sofia en Bulgarie.
Polyglotte (bulgare, anglais, russe et français), Kristalina Georgieva est PH.D. en sciences économiques, à l’Université d’économie nationale et mondiale, de Sofia, après avoir soutenu la thèse « Politique de protection de l’environnement et la croissance économique aux Etats-Unis ».
K.K.

samedi 3 mars 2012

Etre député, quelle responsabilité !

Etre député, quelle responsabilité !
Dépassé les stress des législatives marquées par la campagne électorale, les élections elles-mêmes et la longue et angoissante attente des résultats…), venue l’heure de savourer les fruits de tout cela. C’est l’heure des réjouissances entre membres de famille, amis et connaissances, membres de l’état-major de la campagne : sur fond de ce que la fonction de député réserve comme avantages : Jeep de député, garde rapprochée, primes d’installation, immunité, gloire, honneur (d’où le très prisé épithète ‘’honorable’’). Mais nos députés se rendent-ils compte de la grandeur des responsabilités morales qu’implique la fonction de député que nous nous empressons d’occuper ?
Lorsqu’il nous arrive de suivre la chaîne de télévision des ‘’députés’’, nous remarquons entre autres choses : la joie qui illumine les visages des députés, nouveaux (élus) et anciens (réélus). Comme, encore élèves, nous nous rendions à l’école à la rentrée scolaire, anciens et nouveaux. Sur la cour de l’école, nous nous mettions à nous côtoyer joyeusement. Tout le monde connaissait une chose : comment se sont passées les vacances, et ignorait une autre : comment allait se passer l’année scolaire en cours. C’est-à-dire les hauts et les bas qui vont la marquer, les joies et les difficultés qui vont jalonner le chemin des élèves. Si, au bout de quelques jours d’études, quelques-uns parmi nous avaient toujours à l’esprit ce que nous devions à ceux qui faisaient en sorte que nous puissions étudier, c’est-à-dire ce qu’ils attendaient de nous, bien de nos condisciples en faisaient le cadet de leurs soucis.
Il en est de même avec ceux que l’Histoire universelle veut que, pour avoir le pouvoir, ils doivent passer par d’autres compatriotes disposés à leur confier le mandat de les représenter à l’Assemblée nationale. Ils ne sont pas nombreux, les députés qui ont à l’esprit, comme un rappel constant d’une dette, ce qu’ils doivent à leurs électeurs.
Si certains, qui sont à compter sur les doigts, quelques jours après la proclamation des résultats provisoires par la Céni, ont songé à adresser des remerciements à leurs électeurs, par la voie des médias ou par autres supports, d’autres, très nombreux n’y ont même pas pensé.
Au fil des plénières, ils vont oublier qu’entre leurs électeurs et eux il existe un mariage, un contrat social qu’aucune autre personne ou une autre raison ne pourra casser à mi-parcours de la législature, sinon ce que prévoit la Loi fondamentale (art. 110).
Ils oublient qu’être député, c’est honorer les promesses faites lors de la campagne électorale : défendre les intérêts et leurs problèmes, parler au nom de ceux qui les ont mandatés à l’Assemblée nationale.
Quelle responsabilité qu’être député de la deuxième législature de la IIIe République, car, parmi les grands défis à relever est de produire un travail différent de celui de la première législature.
Etre député, c’est plus être plus proche de ses électeurs que s’en éloigner physiquement ou moralement par un orgueil béat. Or, des orgueilleux, des imbus d’eux-mêmes, nous en connaissons parmi ceux que nous avons élus. Il y en a même qui, peu avant de devenir représentant du peuple à l’Assemblée nationale, avaient de la peine d’ouvrir leur bouche pour vous adresser un court ‘’bonjour’’ ou de tendre leurs mains pour vous saluer.
C’est loin d’être une occasion de s’offrir des ailes qui vont les aider à s’envoler plus haut et plus loin que d’habitude, au-dessus des autres, de la mêlée que sont tous ces électeurs.
Etre représentant du peuple, c’est avoir plus de devoirs que de droit à l’endroit de ceux qui vous ont donné leurs voix. C’est rester le même avant les élections qu’après le scrutin. Et que dire de ceux des députés qui se sont déjà donné le culot de s’affubler de sobriquet aussi orgueilleux qu’enfantin. Certains ambitionnent, en effet, de bastonner Dieu seul sait qui à l’Assemblée nationale. Cela s’appelle tout simplement prendre des ailes pour voler plus haut et plus loin que la mêlée.
Représenter ceux qui vous ont élus, c’est s’occuper plus de leurs problèmes, leurs intérêts que d’eux-mêmes. Un pari difficile à réaliser. Car, au bout du compte de tout ce combat pour occuper un des 500 sièges de l’Assemblée nationale, se dressent Jeep, garde rapprochée, primes d’installation, immunité, gloire, honneur et autres avantages financiers, matériels et moraux.
Que le gouvernement, pardon le Trésor public, c’est-à-dire l’argent de ces mêmes électeurs, doit fournir à tout prix, coûte que coûte. Sinon, c’est la colère des députés. Un devoir que le gouvernement, respectueux des clauses du contrat social, remplit absolument.
Reste que les députés remplissent, au nom du contrat social, leurs devoirs : assurer le contrôle de l’exécutif, des entreprises publiques, légiférer, bref, défendre convenablement les intérêts de leurs électeurs. Quelle responsabilité que d’être député !
Se borner ou se substituer à la fonction des membres de l’exécutif, comme les députés de la première législature nous l’ont fait vivre : construction des ouvrages, réfection des hôpitaux, des écoles, dons par-ci, dons par-là, rétablissement du courant électrique…
Etre député appelle deux choses à la fois : des devoirs et des droits. Autant ils vont réclamer leurs droits, autant ils doivent remplir les devoirs vis-à-vis de son électorat. Que le sort que les électeurs déçus ont réservé à ceux des mandatés qui ont déçu leur espoir serve de leçon à ceux qui raffolent de l’épithète ‘’honorable’’. 5 ans, c’est beaucoup, mais c’est aussi peu.
Kléber Kungu