mardi 6 mars 2012

Pauline Mvibudulu Thamba : « Nous traversons le fleuve avec un cercueil navigant»

Vice-présidente de la Sodema/Luozi
Pauline Mvibudulu Thamba : « Nous traversons le fleuve avec un cercueil navigant»
Elle est la vice-présidente de la Sodema ASBL (Solidarité pour le développement du Manianga, NDLR), section Luozi, elle s’occupe également de la réhabilitation des routes, de la construction des ponts. Cette femme, dont l’union avec M. Thamba Musa, ingénieur en construction de son état, a produit une fratrie de 4 enfants (3 filles et un garçon), n’a de femme que les attributs. Le courage, la détermination, la volonté, l’obstination dans ce qu’elle entreprend relèvent de la gent masculine. Nous l’avons surprise au quartier VII, dans la commune de N’djili, à quelques heures de son voyage à Luozi, à bord du bus de la Stuc. Le projet de la ligne Kinshasa-Luozi-Kinshasa, le bac de Luozi, la Sodema étaient au menu de notre entretien au cours duquel il a attiré l’attention du gouvernement sur le danger que la population du Manianga court en traversant le fleuve Congo à bord d’un cercueil navigant, étant un bac datant de... 1959.

L’Observateur : Que pouvez-vous dire sur le projet de la ligne Kinshasa-Luozi-Kinshasa par bus de la Stuc mis en ligne par la Sodema ?

Ce projet est une très bonne initiative et la population est très contente. Mais puisque dans toute entreprise, qui est à ses débuts, il y a toujours beaucoup de difficultés, je constate qu’il y a plusieurs choses à améliorer.

Quelles sont les principales difficultés que vous pouvez relever ?
La première difficulté est l’horaire du voyage. L’équipage du bus doit être très ponctuel et strict en ce qui concerne le chargement du bus. Arrivé le samedi à Luozi, il est nécessaire que le bus soit chargé le dimanche pour que le lundi soit consacré simplement au départ. Mais il ne faudra pas que le jour du voyage soit encore consacré au chargement du bus. Ce qui lui permettra de traverser par la première occasion (traversée). Cela dit, les voyageurs pourraient atteindre Kinshasa le même jour. En agissant ainsi, la Sodema fera la différence avec les voyages d’autres véhicules. En effet, si on quitte Luozi l’après-midi pour atteindre Kinshasa le jour suivant, il n’y aura pas de différence avec les autres véhicules qui nous taxent moins cher.

D’autres difficultés…
A Luozi, l’agence de la Sodema dispose d’un dépôt où sont gardées les marchandises des passagers, malheureusement l’agence de Kinshasa n’en a pas. Nous devons avoir un dépôt à Kinshasa pour sécuriser les biens et colis des passagers. En plus, les agences de voyage de Luozi et de Kinshasa doivent s’échanger des rapports de voyage. Il faut également une bonne organisation pour que les choses marchent bien. Le président national de la Sodema étant initiateur du projet, nous membres nous avons le devoir de l’aider à l’améliorer. Par-dessus tout, il faut aussi un bon marketing sur ce projet et un accueil chaleureux à réserver aux passagers.
Les traversées par bac à Luozi constituent l’une des grandes difficultés que nous rencontrons. Le grand bac étant en panne depuis plus de 4 mois, c’est le petit, celui de Mpioka, qui fonctionne. Que la Sodema songe à sécuriser les passagers et leurs biens car les traversées par le petit bac sont souvent difficiles.
Le bac appartenant aux Manianga, que le président Dieudonné Bifumanu fasse des démarches auprès de l’Office des routes (OR) pour que les traversées du bus au bac soient prioritaires. Il ne faudra pas faire traîner le bus avant de le traverser, comme cela se passe actuellement.

Madame la vice-présidente de la Sodema, que pouvez-vous dire au gouvernement congolais au sujet du bac ?
Le gouvernement congolais est au courant du problème du bac. Car le gouvernorat du Bas-Congo se rend souvent à Luozi et il sait que le grand bac est en panne depuis plus de 4 mois. Vous vous rappelez que l’absence du grand bac a provoqué un naufrage à Luozi qui a fait un naufragé. Le territoire de Luozi est en RDC, il n’est pas en dehors de celle-ci. Que le gouvernement central et le gouvernement provincial songent à la population de Luozi qui a aussi droit aux revenus de ce pays. Pourquoi ne doit-elle pas bénéficier d’un bon bac comme on en trouve dans certains coins de la République ? Savez-vous que le bac de Luozi date de 1959 ?
Nous traversons le fleuve Congo par un cercueil navigant. Que le gouvernement protège la population du Manianga comme il a l’habitude de protéger les Congolais d’autres coins.
Propos recueillis par Kléber Kungu

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