Un an après le séisme du 11 mars 2011
Le Japon renaît avec l’espoir de ses enfants de 10 à 11 ans
Le jeudi 8 mars, de 18 heures à 20 heures, c’est la date et le moment que l’ambassadeur japonais et son épouse Yoshimasa Tominaga ont choisis pour organiser la première commémoration du séisme d'une magnitude de 8,9 qui avait frappé le Japon le 11 mars 2011. Une fête à laquelle ont été conviées plusieurs personnalités diplomatiques congolaises et étrangères à la résidence de l’ambassadeur japonais.
Ce jour-là, en pénétrant dans le jardin, je remarque un paysage est tout autre caractérisé par un accueil inhabituel : plus de 50 dessins, accompagnés de messages dont les auteurs sont… des enfants japonais de 10 à 11 ans, pas plus, dont 13 garçons seulement, rangés sur les deux côtés d’une sorte de couloir. Ils sont accrochés, les uns au-dessus des autres, en groupe de 3. Je me mets à les lire tous, du premier au dernier…Les messages, en plus de porter des signatures des enfants, renferment un fond qui fait réfléchir : ils sont empreints d’espoir pour un avenir radieux pour leur pays, sinon, autre que celui du sinistre.
Dans leurs messages, les enfants japonais des zones sinistrées sont gonflés d’espoir pour leur pays, pour son avenir. A cette occasion donc de première commémoration de cet événement qui leur aura permis de jauger la solidarité de la communauté internationale, ces enfants ont profité pour livrer à la communauté internationale des messagers de remerciements pour son soutien financier, matériel et moral ; au peuple nippon des messages d’espoir pour un pays en reconstruction, des messages d’encouragements, d’un avenir plus radieux… Bref, des messages illustrés par des dessins innocemment griffonnés sur du papier, qui vous vont au cœur, puisque livrés par des enfants qui, à l’unisson, ne sont pas découragés par ce qui est arrivé à leur pays, à leurs zones sinistrées, précisément.
Ce message de remerciements, l’ambassadeur du Japon, Yoshimasa Tominaga, à l’unisson avec son épouse, va le répercuter très fort par son allocution au cours de laquelle il va rappeler les grandes lignes de cette catastrophe naturelle qui a fait aussi bien beaucoup de dégâts matériels que la perte en vie humaine.
« Le tsunami provoqué par le séisme a envahi 700 kilomètres de côtes, 6 départements de l’Est du japon ; des vagues d’une hauteur de 19 mètres ont balayé tous les immeubles qui se trouvaient dans les terres sur des kilomètres et ont causé d’énormes dégâts aux infrastructures de transports comme les routes et les lignes ferroviaires. Pour se rendre compte,; 700 kilomètres de côtes égalent la distance entre Kinshasa et le Kasai occidental », a-t-il rappelé, la voix grave d’émotion.
Il va également remercier la RDC dont la population, bien que très éloignée, a exprimé sa sympathie à la population japonaise à l’occasion de cette catastrophe ; une sympathie qui s’est traduite par de nombreux dons et de nombreuses lettres d’encouragement que l’ambassade du Japon à Kinshasa avait reçus à cette triste occasion.
Importance de la solidarité et de l’entraide
A l’occasion de cet événement très tragique, le peuple japonais, surtout celui des zones sinistrées, a pu « prendre conscience de la solidarité qui les unit. Par conséquent, ils ont retrouvé l’esprit d’entraide, une idée négligée dans la société moderne où règne l’individualisme.»
Un message d’espoir, car « malgré ces problèmes, en l’espace d’un an, la reconstruction du Japon progresse de façon régulière. Le gouvernement japonais a créé l’Agence pour la reconstruction afin d’accélérer la reconstruction et le redressement de la région sinistrée. »
Et pour preuve, à l’occasion de la première célébration, aux convives, l’ambassadeur a servi « du saké et du vin, spécialement importés des zones sinistrées par le tsunami », en les invitant à « les déguster pour encourager les sinistrés. »
« Le grand séisme de l’Est », tel est le nom officiel donné par les Japonais à la catastrophe de Fukushima qui a provoqué un bilan de 15 846 personnes, tuées par les secousses telluriques et les vagues folles du Pacifique, de 3 317 autres personnes, portées disparues, déchiquetées dans la catastrophe ou emportées vers le large par les flots puissants.
Ce scénario invraisemblable - mais monstrueusement réel -, où se sont enchaînés en quelques heures un séisme géant de magnitude 9, puis un tsunami dévastateur dont les vagues ont dépassé 15 m de hauteur, enfin un accident nucléaire avec la centrale de Fukushima Daiichi dont les 4 réacteurs ont été détruits.
Pour reconstruire ce pays, il a été décidé de consacrer successivement un quart du budget ordinaire de l’Etat pendant 5 ans, sous la direction d’un nouveau ministère. 200 milliards d’euros ont été donc injectés par le gouvernement japonais.
Après le séisme, le regard des Japonais est désormais tourné vers l’avenir, un autre avenir caractérisé par la reconstruction. L’ambassadeur du Japon en RDC l’a fait savoir à tous ces convives à travers des cadeaux d’apparence futile qu’il leur a remis.
Moi, je reçois deux petits cadeaux très significatifs, du reste soigneusement bien emballés dans un carton carré. Il y a la tête d’Okiagari-koboshi en bois d’une poupée en bois et une petite taloche en bois. Le premier représente l’esprit du peuple Tohoku en train de travailler calmement et patiemment sur la reconstruction avec un esprit d’abnégation sur les sites du Grand séisme avec un sourire doux. Au fond du carton, un petit message en anglais explicatif.
Kléber Kungu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire