La criminalité se porte bien au Sud-Kivu
20 personnes brûlées vives, une centaine de maisons incendiées en une semaine
La criminalité qui colle bien à la peau de la province du Sud-Kivu se porte comme merveille. Elle vient de faire des victimes : le samedi 17 mars, de 4h à 7 h30, cinq personnes ont été brûlées vives dont un papa et quatre enfants, 63 maisons incendiées dans le village de Kahamba, groupement de Luhago, chefferie de Nindja, dans le territoire de Kabare. Cette situation a occasionné le déplacement massif de plus de 4 500 ménages vers Ihembe, Tchulwe et Nzibira.
Quatre jours plus tôt, trois personnes ont été tuées, deux autres blessés et 67 maisons brulées du village de Chifuko, dans la chefferie de Nindja, par des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) basés à Lwizi, à environ 3 kilomètres de là n’ont pas pu intervenir, selon la société civile de la place.
La localité de Cikundushe est vidée de ses habitants depuis la semaine du 17 mars 2012. Six personnes ont été tuées dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mars à Nyamusisi dans le territoire d’Idjwi au Sud-Kivu. Selon certains témoins, certaines victimes ont été brûlées vives et d’autres enfouies dans une fosse commune. La même source ajoute que les corps de deux victimes ont été identifiés.
Les faits se sont produits au domicile d’un habitant de Kibanda. Celui-ci a été attaqué par un groupe de voleurs qui voulaient cambrioler dans sa maison. Selon les habitants de Kibanda, les voleurs provenaient du village voisin de Nyamusisi.
En guise des représailles à ces tentatives de vol devenues fréquentes, les habitants de Kibanda, les soupçonnant d’héberger les voleurs, ont attaqué les villageois de Nyamusisi, tuant ainsi six personnes qu’ils considèrent comme des voleurs.
Huit hommes armés assimilés aux rebelles des Forces démocratiques pour la libération du
Rwanda (FDLR) ont blessé par balle deux personnes et violé sept femmes au village de Chifuko (Sud-
Kivu) avant de piller et d’incendier cette localité, dans la nuit du mardi 13 à mercredi 14 mars. Ces rebelles rwandais ont de nouveau fait irruption la nuit suivante dans le village de Kamakombe près de
Kavumu en territoire de Kabare où ils ont pris en otage six personnes et emporté plusieurs biens.
Des sources de la société civile de Kabare indiquent que les otages sont été libérés. Ils ont regagné leur village mercredi dernier. Selon le commandant du 101ème régiment des FARDC, ces assaillants étaient poursuivis, pourchassés et repoussés vers le parc de Kahuzi Biega.
Le lundi 12 mars, les organisations de défense des droits de l’homme au Sud-Kivu ont appris avec indignation le massacre crapuleux de 6 autochtones pygmées Dori Lazaro, Habiragi Cuma, Wera Luzigirwa, Musa Side, Dunia Chisukuna et Umoja Byanwa en territoire d’Idjwi, groupement Bugarula, village Cibanda, en date du 11 mars 2012 à 4 heures du matin, selon un communiqué de presse de l’ASBL Renaissance africaine (Renaf) Sud-Kivu.
Selon les informations à la disposition des ces organisations, ce massacre aurait été perpétré par les membres d’autres communautés non pygmées. La province du Sud-Kivu en général et le territoire de Kabare, la chefferie de Nindja en particulier, demeure la cible privilégiée des rebelles des FDLR qui ne cessent d'y mener des incursions à répétition.
En dépit de toutes les différentes opérations militaires qui y sont menées pour combattre les FDLR, leur degré de nuisance est loin de disparaître. Conséquence : la région compte plusieurs milliers de déplacés et la situation humanitaire est très préoccupante.
Le climat d'insécurité dans cette partie du pays est tel qu'il y a risque que les élections prochaines (provinciales, territoriales et locales) y soient perturbées, si les autorités congolaises ne prennent pas des dispositions nécessaires à la sécuriser.
Kléber Kungu
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