mardi 13 mars 2012

Comment prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles (2)


Journées scientifiques de l’UPC
Comment prévenir les maladies transmissibles et non transmissibles (2)
Comment prévenir les maladies transmissibles comme le paludisme, le choléra, le VIH/Sida, la tuberculose ? Les spécialistes, chacun dans son domaine, ont répondu à cette question d’importance capitale, le second jour des journées scientifiques organisées par la faculté de médecine de l’Université protestante au Congo (UPC). Tous ont reconnu qu’à ce jour ces maladies constituent un problème de santé publique, d’autant plus qu’elles sont transmissibles.
Le Dr. Jean-Caurent Matsumba Bikete, de l’OMS, en faisant l’analyse épidémiologique du paludisme, a révélé que le paludisme reste un problème prioritaire de santé publique en RDC, ce sous-continent, qui regorge de tous les 3 faciès épidémiologiques et de trois espèces plasmodiales. Il est le 1er motif de consultation dans les centres de santé en RDC. Quant à la morbidité et de la mortalité, il y a en RDC 21 millions de cas annuels, dont 1 million de femmes durant la grossesse, pour 180 000 décès l’an.
Par conséquent, le paludisme est un fardeau socioéconomique pour la population congolaise victime avec toute la cohorte de problèmes qu’il comporte, notamment l’absentéisme scolaire et professionnel, la diminution de la productivité et l’augmentation des dépenses liées à la maladie…
La lutte contre le paludisme a pour objectif d’arriver à son élimination après en avoir pris le contrôle. Et l’élimination n’est effective que lorsque 3 ans durant, on n’enregistre aucun cas de paludisme.
La prévention contre cette maladie aussi meurtrière que le VIH/Sida passe par entre autres l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée (MIILDA), l’assainissement des milieux d’habitation et de travail.
A ce jour, a conclu le Dr. Jean-Caurent Matsumba Bikete, le programme de lutte contre le paludisme a franchi un grand pas, mais il reste encore beaucoup à réaliser pour arriver à l’éliminer.
Au cours des interventions, il a échu au docteur Bodi Mabiala de la situation actuelle du paludisme à Kinshasa, capitale d’un pays qui compte 27 millions cas de paludisme qui représente 11% de la charge mondiale, avec plus de 110 000 décès par an, une faible couverture antipaludique.
Dans son intervention, il a montré les problèmes liés à la prise en charge du paludisme dans la ville de Kinshasa et même dans l’ensemble du pays où on dénombre plus de 100 000 molécules (médicaments) en circulation, alors qu’il y en a que deux autorisées qui se prennent en combinaison.
L’orateur a invité la population à bien soigner le paludisme car un cas de paludisme mal soigné conduit à la néphrologie
Quant au choléra dont le Dr. Kabedi Bajani Marie-Josée a présenté la situation à Kinshasa, il reste une menace pour la santé publique à l’échelle mondiale, étant donné qu’il constitue une endémie dans plusieurs pays du monde, particulièrement en Afrique. Les guerres, les déplacements des populations fuyant les guerres et les différents conflits armés, le manque d’infrastructures de base, les catastrophes naturelles en l’occurrence l’éruption volcanique, le tsunami, sont autant de facteurs qui favorisent l’éclosion du choléra dans le monde.
Le choléra étant un problème de santé publique concernant tout le monde, sa prévention et sa lutte sont l’apanage aussi de tous : de la population elle-même aux ministères de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de l’Education et de la Communication. Cependant, la prévention de cette maladie passe essentiellement à l’observance des règles élémentaires d’hygiène.

Le VIH/Sida, l’une des maladies les plus financées
Qu’en est-il de la problématique de la prise en charge de l’infection à VIH en RDC ? C’est à cette question que le Dr Marcel Mbula. Le VIH, a-t-il déclaré, est un problème de santé publique et il est parmi les maladies les plus financées, après le paludisme et la tuberculose. C’est une maladie qui touche les pays pauvres.
Selon les statistiques de 2009, le monde comptait 33,3 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 68% en Afrique subsaharienne. Il y a 2,6 millions de nouvelles infections, alors qu’on compte 1,8 million de cas de décès.
L’intervenant a appelé à une prise en charge holistique, c’est-à-dire qui prend en compte toutes les dimensions (médicale, psychosociale, spirituelle, juridique…)
La lutte de cette maladie est confrontée à plusieurs défis en RDC, notamment l’Etat doit disponibiliser des ARV, des médicaments contre les infections opportunistes et autres intrants, il faut un contrôle de qualité de ces médicaments et surtout une volonté politique de financement, ressources financières, humaines, la faiblesse du pouvoir des patients, les effets indésirables des ARV…
Cependant, il faut également et surtout bannir la stigmatisation et la discrimination des patients.
L’équipe du Pr. Dr. Kayembee Ntumba et Dr. Bisuta Fueza a développé la prise en charge de la tuberculose (TB) multi résistante en RDC, qui occupe la 22ème place avec 100 000 cas par an au monde et 4ème en Afrique. Selon Dr. Bisuta, le vaccin contre la tuberculose est loin d’être efficace car la plupart des malades ont été vaccinés. Cependant, à côté de la tuberculose ‘’ordinaire’’, il y a une autre dite multi résistante. La RDC compte 5 600 cas de TB multi résistante dont 7,7 déjà traités. La mauvaise utilisation des médicaments et la prise insatisfaisante des médicaments antituberculeux sont les principales causes de la multi résistance de cette maladie dont la prévention consiste à lutter contre ses causes.
Il a échu au Dr. Bodi de lire le rapport final de ces journées, assorti de 12 recommandations. Pour des premières journées scientifiques organisées, c’est une réussite. La pertinence des sujets abordés, appuyés par les maladies évoquées, le statut et la carrure des orateurs, tous spécialisés dans les matières traitées, la participation aussi active qu’intéressée des étudiants de la faculté de la médecine venue très nombreux durant les deux journées renforcent cette réussite.
Cependant, la grande question à laquelle les organisateurs doivent répondre est celle de savoir comment faire pour que ces communications d’une importance capitale atteignent la véritable cible qu’est la population prise dans diversité. Les médias ont été pris à contribution pour faire cette tâche. Les frais que ce travail engage et le fait qu’il faut tenter d’atteindre l’ensemble du territoire national risquent d’être le véritable handicap à ce beau rêve annoncé par le Pr. Dr. Mampunza ma Miezi.
Kléber Kungu

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