Prétendant bénéficier de la couverture de la hiérarchie
Des Asiatiques impliqués dans l’exploitation illégale d’or chassés d’Ituri
Entre 50 et 100 kg d’or prennent la direction de l’Asie
Ils sont plus de quarante, ces Chinois et ces Coréens qui viennent d’être chassés du territoire d’Ituri, dans la Province Orientale, par la police, puisque impliqués dans l’exploitation illégale de l’or en différents endroits de cette partie de la République démocratique du Congo.
Coincées par de nombreuses déclarations de la Société civile dénonçant le pillage par des Chinois et des Coréens, de 50 à 100 kg d’or par jour qui prennent la direction de l’Asie, les autorités de Bunia se sont ressaisies en prenant le taureau par les cormes. Elles ont frappé fort en expulsant ces pillards des richesses naturelles congolaises.
Voici comment le président de la Société civile, Me Jean-Bosco Nano parle de ce dossier qui défraie la chronique en Ituri. Il déplore ce qui se passe dans ce territoire envahi par des Asiatiques qui prétendent n’avoir d’ordre à recevoir de personne : « En fait, le nombre des Chinois qui sont en train d’exploiter de l’or à Komanda s’élève actuellement à plus de 40. Il y a beaucoup d’Asiatiques qui sont en Ituri en train d’exploiter de l’or par-ci par-là, les Coréens sont à Nyanya […] Nous constatons qu’Ituri est pratiquement envahi par des Asiatiques. Ce qui nous étonne ce qu’ils sont en train d’utiliser des engins qui sont très sophistiqués pour l’exploitation. Ils ne répondent à personne. Ils prétendent bénéficier d’une couverture de la hiérarchie nationale. »
Malgré cela, la Société civile d’Ituri n’entend pas baisse les bras. Elle n’entend pas laisser exploiter indéfiniment les richesses naturelles de son territoire. « Nous ne pouvons pas tolérer que le pillage des ressources naturelles puissent aller indéfiniment. D’autant plus que nous savons que l’or est une ressource non renouvelable. Une fois épuisée, il ne peut plus se renouveler. Mais quand les expatriés qui exploitent dans la clandestinité, il y a lieu d’informer le gouvernement. Car là d’où ils viennent ils doivent s’annoncer : qu’est-ce qu’ils sont, qu’est-ce qu’ils sont venus faire, comment ils sont arrivés ici. Quand ils ne peuvent pas nous dire cela, nous présumons qu’ils sont des hors-la-loi. C’est l’expression d’un mécontentement qui existe. Nous n’avons demandé à personne de se manifester […], a-t-il déclaré à la Radio Canal Révélation de Bunia.
« Ils se sont comportés comme en territoire conquis »
Saisie de ce dossier, une délégation conduite par le Commissaire de district était descendue le mardi 13 mars pour déguerpir un groupe important de ces Chinois installés à Komanda, le centre situé à 45 km au sud de Bunia. « C’est pour les déguerpir tout simplement de là, puisqu’ils ne sont pas en règle. Dès qu’ils vont se mettre en règle, ils pourront travailler. Pour le moment, ils ne sont pas en règle, nous devons les déguerpir puisqu’ils se sont comportés comme en territoire conquis. Pour le moment, ils n’ont pas de document d’exploitation et leur document d’immigration étaient déjà expirés. »
Il y a quelques mois, ces Chinois étaient expulsés par la population autochtone de Mambasa. Un autre Coréen au sobriquet de « Roi David » qui disait avoir des relations particulières avec le président Joseph Kabila venait aussi d’être lapidé par des jeunes gens à Nyunzi à 18 km au Nord. En tout cas, la population en avait déjà marre. Elle voulait mettre fin à tout ces désordres, a ajouté la source.
A ce jour, la Société Civile de l’Ituri et l’ensemble de la population de cette partie de la République ne comprennent par comment des Coréens et des Chinois, prétendant être couvert par certaines autorités, bien armés et en tenue militaire chinois, sont allés extraire de l’or dans la rivière Ituri sans aucune autorisation légale. Il a suffi donc plusieurs révoltes de la population pour que l’autorité locale réagisse.
La partie orientale de la RDC ressemble à un Far West où toute sorte d’illégaux se donnent à cœur joie dans l’exploitation des ressources naturelles, au nombre desquels on compte de nombreux groupes armés qui y pullulent et font la loi.
Kléber Kungu
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