vendredi 17 septembre 2010

Militaires congolais et américains dans une manœuvre militaire conjointe à Kinshasa

Medflag 10
Militaires congolais et américains dans une manœuvre militaire conjointe à Kinshasa
Des militaires congolais et américains vont organiser une manœuvre médicale militaire conjointe, à Kinshasa du 6 au 17 septembre, sur l’assistance humanitaire.
Il va s’agir des épidémiologistes militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des services de santé américains qui vont mener cet exercice d’aide humanitaire militaire visant à renforcer la capacité des militaires des FARDC à secourir la population dans les pathologies médicales, notamment en cas de conflits armés.
Selon un communiqué, dont L’Observateur a obtenu copie, cette manœuvre
en faveur de la population de Kinshasa permettra à la population de Kinshasa, en faveur de laquelle elle sera organisée, de se faire soigner gratuitement pour certaines maladies dont le paludisme, les maladies cardio-vasculaires et autres.
La manœuvre médicale conjointe, dénommée Medflag 10, aura pour objectif d'accroître la promptitude du personnel médical des deux pays et consistera à un enseignement dans la salle de classe, une manœuvre sur des blessés de masse et des activités d'assistance aux civils comprenant des programmes de portée médicale et dentale dans des endroits spécifiques à Kinshasa.
Medflag 10 vise également à accroitre autant les capacités américaines et congolaises à travailler ensemble que la promptitude conjuguée de leurs forces médicales à répondre aux urgences humanitaires. Medflag est un programme clé dans les efforts des Etats-Unis d’Amérique pour s'associer au gouvernement congolais en vue de développer une armée congolaise professionnelle qui soit redevable à l'autorité civile et garantisse la stabilité et la sécurité du peuple congolais. La disposition effective d'apporter de l'assistance humanitaire, et la capacité accrue du personnel médical, y compris les premiers intervenants, est une composante de la Réforme du secteur de la sécurité.

250 militaires congolais concernés
A peu près 100 personnels militaires américains et 250 personnels militaires congolais prendront part au Medflag 10. Les forces congolaises participant à la manœuvre comprennent des docteurs, infirmiers, et les litter bearers/brancardiers provenant de diverses unités, et l’Unité médicale d’intervention rapide (UMIR) des FARDC. Quant aux forces américaines, elles comprennent le Commandement africain des Etats-Unis , l’Armée africaine des Etats-Unis , les Corps des marines américains, la 5ème Brigade d’opérations, le 21ème Commandement pour le soutien aux théâtres des opérations, le 139ème Détachement mobile des relations publiques de la Garde nationale de l’armée de l’Illinois, le 349ème et le 482ème escadron dental aéromédical, le 404ème Affaires civiles /relations publiques, la 409ème Passation de contrat, la 814ème Compagnie médicale de la Garde nationale de l’armée du Dakota Nord, la 772ème équipe d’assistance civile, le 943ème et le 940ème Vol aéromédical dentaire et activité de soutien aux réservistes de la Force navale, à New Orléans.
C’est l’Armée africaine des Etats-Unis qui prendra part au Medflag 10, en partenariat avec les FARDC. L’Armée africaine des Etats-Unis, dont le Q.G. se trouve à Vicenza, Etats-Unis, est une composante du Commandement de l’armée des Etats-Unis pour l’Afrique, le Commandement régional des Etats-Unis qui surveille et coordonne les activités militaires américaines en Afrique.
Dernière d’une série des manœuvres impliquant les forces militaires américaines et les militaires partenaires en Afrique avec comme objectif d’établir et de développer l’interopérabilité, les relations régionales, la synchronisation des efforts et le renforcement des capacités, Medflag est une manœuvre médicale annuelle qui rassemble les militaires américains et leurs homologues militaires à travers l’Afrique. Initié en 1987 comme Commandement européen des Etats-Unis, Medflag est une manœuvre médicale bilatérale pour faciliter l’échange des informations médicales et techniques avec les militaires en Afrique. D’autres événements s’étaient tenus au Botswana, Burundi, Cameroun, Cap Vert, Tchad, Gabon, République de Géorgie, Ghana, Mauritanie, Maroc, Mozambique, Nigeria, Roumanie, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Swaziland, Lesotho et Malawi.
Kléber Kungu

Trésor Mputu, tu ferais mieux de pratiquer le catch américain

Humeur sportivement maussade
Trésor Mputu, tu ferais mieux de pratiquer le catch américain
Trésor Mputu suspendu pour 12 mois ! La sentence retentit comme la nouvelle de la mort d’un proche. Avant ce verdict, que de prières et de souhaits pour que cela ne soit pas ainsi. C’était sans compter avec la rigueur de la Fifa. Aujourd’hui, la réalité est cruelle : les Léopards et le TP Mazembe sont orphelins de services de Trésor Mputu durant 12 longs mois. Avec cette sentence très douloureuse, l’espoir des millions de Congolais sportifs s’est envolé. La première sortie ratée des Léopards contre les Lions de la Teranga (2-4) dans cette phase éliminatoire de la CAN 2012 vient de raviver les plaies des Congolais déjà blessés par ton absence prolongée.
Trésor Mputu Mabi, tu es loin de te rendre compte de l’ampleur de tristesse que tu as provoquée chez des millions de tes compatriotes en poussant la Fifa à te suspendre pendant 12 mois. 12 mois durant, tes fans ne te verront plus évoluer sur un terrain de football, le seul endroit où ils aiment te voir évoluer.
Pour la deuxième fois, tu viens de rééditer tes exploits : priver tes fans – ils sont très nombreux à travers la RDC et les autres pays – de ce qu’ils aiment voir en toi : tes beaux buts, tes dribles…La première fois – ô que Dieu du football m’aide à oublier cette amertume – c’était en 2006 en Egypte lors du match de la CAN RDC-Angola quand, en donnant ton coup sur la partie sensible d’un joueur angolais, tu avais pensé que tu étais en train d’asséner une grande frappe sur le ballon pour marquer un but fort attendu par les Congolais. A la place du but, c’est un carton rouge que l’arbitre t’a brandi pour de te demander de sortir. Tu te rappelles certainement la conséquence que ton acte a provoquée pour la suite de la compétition. Les Léopards étaient obligés de continuer la compétition, orphelins de tes services.
La 2ème fois, tu as attendu la demi-finale de la Coupe de la Cecafa entre l’APR du Rwanda et ton club au mois de mai 2010 pour demander à la Fifa de te frapper sévèrement en recourant à ton comportement d’il y a quelques années.
Comme tu sais le faire, tu as attendu une autre belle occasion pour offrir un autre cadeau du cinquantenaire à tes compatriotes. L’équipe nationale engagée dans les éliminatoires de la CAN 2012 Gabon-Guinée équatoriale et la CHAN 2011 au Soudan et ton club, le TP Mazembe qui compétit dans la Ligue des champions de la Caf, le Vodacom super ligue et le championnat local ne peuvent pas bénéficier de tes services. Que le Dieu sportif m’aide à ne pas mordre tes pieds pour que tu apprennes à t’en servir autrement qu’à faire un peu de karaté sur un terrain de football.
Trésor Mputu, tu es un véritable récidiviste qui n’hésite pas de faire recours à ton comportement de la rue.
Plus grave : tu n’as pas attendu un autre moment de le faire qu’au moment où tu savais que tôt ou tard le très prestigieux club anglais Chelsea te fera des yeux doux. Ton comportement est indigne d’une star de ta trempe. Il est d’autant plus indigne que tu es capitaine dans ton club, donc une personne censée se comporter autrement que tu l’as fait et conduire ses coéquipiers sur la voie du fair-play.
Tu oublies une chose : le nom de Trésor Mputu fait aussi peur aux adversaires que la personne elle-même. Tu es cette race de joueurs qui, à eux seuls, sont capables de tourner le cours du match.
Trésor Mputu, il est temps pour toi de changer de sport. Le sale comportement est fort compatible avec le catch américain où ce genre d’actes est permis. Mais là aussi, il y a des limites dans les coups à donner. Devenu catcheur, je crains qu’un jour, alors que des millions de téléspectateurs congolais sont rivés devant leurs petits écrans pour te voir arracher une ceinture, tu arrives avec une arme à feu ou une machette pour en faire usage contre ton adversaire.
Alors que nous mettons la dernière main sur ce papier, la barque Léopards vient de sombrer corps et biens face aux Lions de la Teranga (2-4). Une débâcle qui fait remonter à la mémoire collective des Congolais ton absence lors de cette compétition qui vient de mal commencer pour nos Léopards.
Kléber Kungu

Elections 2011 en RDC : le décor semble (déjà) planté?

Elections 2011 en RDC : le décor semble (déjà) planté?
Banderoles avec des messages incendiaires du genre (PPRD/Funa, 2011 : Bakopakata mbangu, PPRD/Funa, 2011 : Bakolela), le PPRD déjà en campagne électorale, pendant que Lambert Mende demande aux autres partis politiques d’attendre que le coup d’envoi soit donné, à Masimanimba, dans le Bandundu, les partisans du Parti pour l’Action (PA) de Tryphon Kin Kiey Mulumba se sont déchirés avec ceux de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC) d’Olivier Kamitatu, au Sankuru, au Kasaï Oriental, les militants de la Convention des Congolais unis (CCU) de Lambert Mende se sont affrontés en début de cette année contre les partisans de Christophe Lutundula sur fond de lutte en faveur du leadership, alors que les premiers se sont également empoignés à la même période contre les partisans du sénateur She Okitundu, des incidents malheureux par-ci par-là, à Muanda, dans le Bas-Congo, par exemple, où le député national Gilbert Kiakwama kia Kiziki a été empêché de tenir une conférence de presse par des jeunes excités…Le décor de la campagne électorale des prochaines élections est déjà planté. En plus, à peine promulgué, le calendrier électoral est salué par une salve de protestations…Dans ce décor fort trouble, gageons que l’âme de l’AMP ne sera pas en paix. Entre temps, le tonitruant coq du Fonus n’a pas encore lancé ses cocoricos si bruyants.
En 2011, les Congolais doivent rentrer aux élections, le deuxième cycle électoral après celui de 2006. La bonne tenue des élections de 2011 confirmerait que la RDC n’a pas raté le coche en 2006 et que, par conséquent, sur ce domaine, elle est sur la bonne voie. Une voie qui risque d’être perturbée au cours des élections prochaines. Les signes ne trompent pas déjà. D’un côté, un triomphalisme précoce et prématuré d’un PPRD ragaillardi par l’éclat des 5 chantiers et déterminé à faire cavalier seul en laissant sur le trottoir toute l’armée des compagnons ; de l’autre une opposition déterminée à surprendre lors du prochain scrutin, elle, qui est accusée de marcher en ordre dispersé.
Le décor du scrutin à venir semble déjà planté avec des actions et actes qui ne trompent pas. Le PPRD affiche au grand jour ses visées électorales : voler seul au 2ème mandat, délesté de cette encombrante alliance qui alourdit ses marges de manœuvre au cours du mandat en cours, le PPRD, qui a déjà poussé Joseph Kabila à se présenter sous ses couleurs lors de ses ‘’séances académiques’’ tenues à Kisangani en fin août, multiplie, selon l’autre camp, des actes de provocation : une précampagne qui tait encore son nom et fort provocante avec des banderoles suspendues par-ci par-là à travers Kinshasa qui prédisent ce qui va arriver en 2011 lors du scrutin. PPRD/Funa, 2011 : Bakopakata mbangu (Ils vont prendre le large, NDLR), PPRD/Funa, 2011 : Bakolela (Ils vont pleurer)…voilà ce que promet le très bruyant PPRD à ses adversaires et autres alliés dont il tient à se débarrasser à tout prix.
Tous les actes de provocation et autres incidents qui émaillent ce que d’aucuns désignent comme précampagne présagent déjà ce que sera la véritable campagne électorale pour le premier tour de la présidentielle et des élections législatives nationales qui se tiendra du 27 octobre au 25 novembre 2011. Gageons que les incidents que nous sommes en train de vivre ne sont qu’un échantillon que la véritable campagne va nous livrer le moment venu. Au nom de la lutte pour le leadership, des frères du même coin vont se bouffer proprement en se déshabillant sur la place publique.
Mais dans ce décor planté, il manque encore les acteurs ; je vais dire les candidats présidentiables. Aujourd’hui, personne n’est capable de dire avec certitude les compétiteurs qui seront en lice pour disputer à Joseph Kabila son fauteuil au cours d’une compétition qui s’annonce chaude. Secret de polichinelle : même s’il ne s’est pas encore prononcé, le président Joseph Kabila est prêt à tout, sauf à confier à un autre la tâche de poursuivre l’œuvre déjà amorcée de la reconstruction du pays. Donc, de ce côté-là aussi, nous devons nous attendre à tout, sauf à une partie de plaisir entre les candidats.
Ce qui marque ce décor, c’est aussi la tempête qui souffle aujourd’hui après la promulgation par l’abbé président de la CEI, Apollinaire Malumalu du calendrier électoral. La vague des protestations que sa publication a suscitée est (a été) telle que l’on s’est demandé si les uns et les autres n’étaient pas en train de nous embarquer dans les méandres du chemin de Sun-City pour d’autres concertations politiques. L’opposition ne jure que par la convocation de concertations !
Nous donnons notre tête à couper : tous les éléments de ce décor sont loin d’être déjà connus. Attendons que la campagne électorale commence pour voir le vrai décor. Où on va entendre claironner les bruyants cocoricos du coq du Fonus.
Kléber Kungu

Les notables de Shabunda chez Malumalu pour présenter leurs préoccupations électorales

Elections 2011
Les notables de Shabunda chez Malumalu pour présenter leurs préoccupations électorales
Une délégation des notables du territoire de Shabunda, dans la province du Sud-Kivu, ont rencontré le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Apollinaire Muholongu Malumalu pour lui présenter leurs préoccupations au sujet des élections 2011. La réduction du nombre des centres d’inscription des électeurs, la sécurité du territoire de Shabunda étaient à l’ordre du jour lors de l’entretien des notables de Shabunda avec l’abbé Malumalu.
Conduits jeudi 2 septembre par le député Mwami Mopipi Mukulumanya, 24 notables originaires du territoire de Shabunda au Sud-Kivu sont allés voir l’abbé Apollinaire Muholongu Malumalu, président de la CEI, pour lui présenter leurs doléances sur le scrutin de 2011. A cette occasion, par le biais de Musulumbila Zima Kambi, président de la Mutuelle des originaires de Shabunda (Mosha), les notables ont présenté un mémorandum à la CEI contenant leurs préoccupations sur les élections de 2011.
Les notables ont sollicité l’augmentation du nombre des centres d’inscriptions, en plus des 15 initialement prévus pour la couverture globale de l’opération de révision du fichier électoral. Le nombre de ces centres d’inscription est passé de 68 à 15 suivant la méthodologie nationale de répartition des centres d’inscription des électeurs, à en croire la Note d’information de la CEI dont L’Observateur s’est procuré une copie. Le mémo, qui exprime la demande de la population électorale de Shabunda, justifie cette demande par le déplacement massif de plusieurs habitants en fuite devant les troubles des éléments des groupes armés disséminés dans cette contrée. Les notables de Shabunda demande à la CEI d’augmenter le nombre des centres programmés en vue de donner la chance aux électeurs longtemps dispersés à la suite du climat d’insécurité qui a élu domicile dans cette partie du pays.

Mémo des notables
Le mémo des notables originaires de Shabunda, venus de Bukavu, Shabunda et Kinshasa, fait également état de la sécurisation du processus électoral en raison de la situation d’insécurité qui prévaut dans cette région en proie aux exactions de plusieurs groupes armés qui y pullulent.
Le président de la CEI a apaisé ses interlocuteurs en leur promettant d’examiner leurs préoccupations par les services techniques compétents, en tenant compte des critères retenus pour l’ensemble du p ays. Il a saisi l’occasion pour leur rappeler les critères à base desquels la délimitation des centres d’inscription des électeurs (CI) avait été faite sur tout l’ensemble du territoire national.
D’après ces critères, tout groupement vaste de plus de 2 500 km2 - la RDC en compte 50 groupements – et tout groupement éclaté – il y en a 10 en RDC – bénéficie automatiquement d’un centre d’inscription supplémentaire pour permettre à la population d’accéder facilement au centre. Apollinaire Malumalu a ajouté le critère basé sur la densité de la population. Selon ce critère, toute entité avec une densité supérieure à la capacité maximale d’un centre d’inscription (8 000 électeurs par centre d’inscription et par mois, donc 24 000 électeurs pour la durée de 3 mois d’opération) reçoit des centres d’inscription additionnels dont le nombre correspond au reste d’électeurs estimés de l’entité divisé par 24 000 électeurs. Il est prévu au maximum 4 kits d’enregistrement des électeurs par centre d’inscription, a ajouté l’abbé Malumalu.
Quant aux préoccupations des notables liées à la sécurisation du processus électoral, le président de la CEI a répondu qu’il existe un Comité de sécurisation du processus avec pour mission de veiller sur les conditions sécuritaires du processus. Il a promis de se rendre dans les différents endroits à problèmes pour s’assurer de la bonne marche des opérations.
Lors de l’entrevue avec le président de la CEI, les notables originaires de Shabunda ont rassuré leur interlocuteur de leur détermination à contribuer au travail de sensibilisation de la population locale pour obtenir son soutien à l’opération de révision du fichier électoral, tout en souhaitant que cette opération tienne compte des populations déplacées par la guerre et l’insécurité causée par les miliciens des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dont les exactions continuent d’endeuiller les populations de cette région.

Shabunda électoral
Le territoire de Shabunda compte une cité et 11 groupements dont 7 dans la chefferie de Bakisi et 4 dans la chefferie de Wakabango. Chaque groupement a reçu 1 centre d’inscription, tandis que la cité en a bénéficié de 2. En 2006, le nombre d’électeurs de Shabunda s’élevait à 138 028. Pendant trois mois et 6 jours, la CEI avait enrôlé, du 21 août au 25 novembre 2005, 118 986 électeurs, soit 86% des électeurs estimés. Le nombre d’électeurs estimés pour l’ajustement s’élève à 143 453.
Kléber Kungu

Un chauffeur du bus Trans Excellence et un passager se battent

Transport en commun
Un chauffeur du bus Trans Excellence et un passager se battent
Alors qu’il était en pleine conduite, le chauffeur du bus de couleur jaune de Trans Excellence 0104, immatriculée 3654 AB/ 10 et un de ses passagers s’en sont venus aux mains à l’arrêt Rails sur l’avenue des Huileries à Linguala, mardi 7 septembre, en pleine conduite, à 12 heures 40’. Le récit de ce qui a failli être un accident très mortel.
Lorsque, vers 10h30’, je m’embarque, à la place Sainte Thérèse, à bord du bus de transport en commun de la société de transport Trans Excellence desservant la ligne N’djili-ville-boulevard, rien ne présageait qu’à quelques minutes du terminus –l’arrêt Sonas, sur le boulevard du 30 Juin – tout pouvait basculer dangereusement. En quittant la place sainte Thérèse, le bus n’a qu’une dizaine de passagers.
‘’Ville-boulevard-Huileries’’, ne cesse de crier haut et fort, chemin faisant, le receveur du bus, la trentaine révolue, sa gibecière accrochée au cou, tel un pêcheur à la ligne. Sainte Thérèse-Mangobo-2ème entrée (sortie) de N’djili-boulevard Lumumba, les infatigables ‘’Ville-boulevard-Huileries 800 FC’’ du receveur informent les potentiels passagers. Ceux qui en ont la possibilité accourent, par contre, d’autres rentrent en entendant ‘’800 FC’’. Petit à petit, comme, on le ferait avec de l’eau versée dans seau au moyen d’un récipient, le bus se remplit et, avant l’arrêt Pont Matete, il n’y a plus de place.
Le bus rempli, le receveur se met à vendre le ticket, chemin faisant, pendant que des passagers devisent calmement. Certains n’hésitent pas de crier au retard lorsque le chauffeur s’arrête pour faire descendre un passager.
Comme un gros serpent dans une forêt, le bus Trans Ex. 0104 se faufile à travers les artères de Kinshasa : boulevard Lumumba-Funa-Kasa-Vubu-Enseignement-Huileries. Entre temps, un à un, les passagers descendent, chacun à son arrêt.
Arrêt rond-point Huileries. Le chauffeur s’arrête, sans qu’un passager ne le lui demande. ‘’Mais chauffeur, pourquoi tu t’es arrêté ? Ne sais-tu pas que nous sommes déjà en retard ?’’ Lance un des passagers. D’autres le relaient, parmi lesquels un homme, la trentaine, très bavard, assis trois rangée derrière le chauffeur, qui en fait sien ce dossier, en s’adressant méchamment au chauffeur. Voilà l’étincelle qui va enflammer l’atmosphère jusque-là très sereine.
‘’Je suis fort désolé pour vous. Qu’ai-je fait de mal en m’arrêtant ? N’est-ce pas pour permettre à ceux qui sont arrivés de descendre ? » Rétorque le chauffeur, très fâché, en ajoutant des menaces de ne plus s’arrêter. « Ca ne fait rien, conduis-nous où tu veux », réplique une passagère assise derrière moi. Les plus modérés des passagers demandent au chauffeur de ne pas s’occuper des dires des passagers, mais de se concentrer à son volant. Estimant que le feu est moins intense, le passager provocateur y ajoute de l’essence. Il n’a pas suffi plus pour que le chauffeur s’enflamme comme si on venait de déféquer sur sa tête.
Arrêt Rails sur Huileries, en face du petit marché Lufungula. « Surtout toi, tu verras. Je refuserai de te descendre même si tu me le demandes », vocifère-t-il en désignant son adversaire par le rétroviseur intérieur, avant de se retourner vers lui. Le feu ne tarde pas de prendre de l’ampleur. Le passager provocateur choisit ce moment pour bien enflammer le climat. Il se lève et se jette sur le chauffeur, presque surpris, alors que le bus est en train de s’arrêter.
La stupeur, l’émoi, la débandade envahissent d’un coup le bus qui se met à rouler dangereusement vers la bande gauche aux cris des passagers apeurés :’’ Appuyez sur la pédale des freins ! Appuyez sur la pédale des freins !’’ Entre temps, les deux bagarreurs se livrent à cœur joie dans une bagarre qui tarde d’atteindre son paroxysme. ‘’Tu es un bandit ! Tu es mauvais ! Tu es un sorcier !’’ Des injures à l’endroit du chauffeur pleuvent, alors que son bus commence à faire marche arrière aux cris de ‘’Tokufi e e e e’’ (Nous sommes morts, NDLR) des passagers apeurés, surtout les femmes. Les plus rapides se bousculent la portière qui devient très étroite. l
Le receveur, qui vient de tenter d’arracher brutalement le passager bagarreur, se précipite au volant. Ses manœuvres aboutissent : dans un crissement quasi étouffé, le bus jaune s’arrête, alors qu’un caméraman est en train de filmer la scène. Quel scoop ! C’est Molière TV, une des chaînes de télévision spécialisées dans ce genre d’événements no comment.
Une meute d’agents de l’ordre – en civils et en uniforme (policiers) - se saisit de deux malfrats qui halètent bruyamment comme des coureurs à la fin d’une course, pendant que des passagers fâchés se mettent à réclamer le remboursement de leurs billets à un receveur dépassé par les événements. ‘’Que vais-je faire devant ce désordre’’, se demande-t-il, alors que je descends du bus laissant une foule de badauds venus aux nouvelles.
Ainsi tout est mal qui finit mal.
Kléber Kungu

Que deviendra la RDC face à l’avènement de la TNT?

La fin de l’ère analogique approche
Que deviendra la RDC face à l’avènement de la TNT?
Le 17 juin 2015 à 0h01, tous les pays des Régions 1 et 3 de l’UIT doivent impérativement basculer totalement et complètement vers le tout numérique, conformément à l’article 12 des Accords GE-06. L’ère analogique devrait donc prendre fin à cette date. Où en est la RDC avec ce grand événement planétaire ?
En mi-juin 2015, tous les pays membres de l’UIT en général et ceux des Régions 1 et 3 en particulier doivent obligatoirement migrer vers la Télévision numérique par voie de Terre (TNT). Cette migration suppose que chaque pays, plusieurs années plus tôt, devrait s’être préparé à cet avènement historique dans l’histoire de la télévision. Le cas de la RDC m’inquiète. Et pour cause. Hormis des milliers d’annonces faites à ce sujet, il semble qu’aucun travail sérieux n’est fait jusqu’à ce jour. L’on doit savoir que, pour qu’un réseau TNT puisse se développer dans un pays, à côté d’une étude de faisabilité minutieusement menée par un bureau expert en la matière, il faut au préalable entreprendre deux opérations. La première consiste à réaliser des simulations informatiques en fonction des données disponibles sur le relief et la topographie des zones de diffusion. Les résultats enregistrés au cours de cette planification informatique ouvriront la voie aux essais dans des conditions réelles qui, précisons-le, porteront sur une architecture opérationnelle ouverte constituée de plusieurs cellules de radiodiffusion.
L’intérêt de ces essais est qu’ils donneront des indications définitives quant à la viabilité de l’ensemble du système et surtout qu’ils permettront au radiodiffuseur de tester les fonctionnalités d’itinérance entre différents sites partenaires, c’est-à-dire la mise en œuvre de la télévision numérique afin d’en évaluer les performances techniques et la qualité des services telles qu’elles seront perçues par les téléspectateurs. Aujourd’hui, avec un « kit de télévision numérique » (il comprend une tête de ligne chargée du codage MPEG-2, du multiplexage et de la surveillance, de la transmission RF assurant la radiodiffusion, et d’un ensemble d’équipements pour évaluer la qualité de la transmission RF et des programmes vidéonumériques sur le lieu de l’utilisateur final) il est facile, endéans deux semaines ou un mois, de valider les technologies numériques de bout en bout et, pour évaluer, entre autres, les performances du codage MPEG-2, l’économie de largeur de bande par rapport à la qualité, de mesurer la capacité de couvrir une zone au moyen d’un seul émetteur (de service), de faire la preuve de l’efficacité du type de modulation appliquée à la TNT (modulation hiérarchique modulation non hiérarchique ? ou les deux ?) pour les téléspectateurs fixes et mobiles. Si les résultats sont positifs, le radiodiffuseur peut alors y ajouter, toujours à titre d’essai, des « services à valeur ajoutée », tels que : le guide électronique des programmes, la TV avec paiement à l’émission (NVOD), la radiodiffusion de données, l’internet et la messagerie électronique, les jeux, les prévisions météos, le téléachat, etc. C’est à l’issue de tous les résultats enregistrés qu’il pourra développer un réseau TNT, à l’échelle locale, provinciale ou nationale. Est-ce la logique suivie par la RDC pour développer son réseau TNT? Je doute qu’il en soit ainsi, tout en étant incapable de répondre à cette question.

LA TNT encore ignorée de professionnels congolais de l’audiovisuel
Le comportement de certains détenteurs congolais de chaînes TV face à la réalité de la TNT nous place devant une évidence : la TNT est un domaine encore ignoré de professionnels congolais de l’audiovisuel. Et pour cause : certains réduisent la TNT à l’utilisation d’un émetteur numérique. D’autres confondent la TNT avec le transport des flux de leurs chaînes TV par satellite. S’autoproclamant spécialiste en multimédia et en nouvelles technologies de l’information et de la communication, un détenteur de chaîne TV de Kinshasa nous a même confié qu’il était en train de créer son propre réseau TNT dans la capitale congolaise. Deux visions purement et simplement congolaises. La réalité est que la TNT est une technologie très complexe. Et sa mise en place dans un pays exige plusieurs années de préparation, plusieurs milliards d’euros ou de dollars, de centaines de concertations et des réunions, de dizaines d’études de faisabilité menées par des spécialistes et des experts en TNT.
L’on doit savoir que, à côté de la volonté politique et d’équipements, la réussite d’un réseau TNT dépend de l’implication et de « l’interopérationabilité » de trois opérateurs, à savoir : les fournisseurs des contenus (programmes), l’opérateur de réseau et surtout l’opérateur de multiplexage. L’opérateur spécifique de la TNT, c’est donc lui qui organisera la cohabitation des programmes regroupés sur un canal et assurera la gestion technique optimale du canal tout au long du temps de diffusion en fonction de la nature du programme diffusé. Etant donné les multiples encodages des images numériques, il devra effectuer en temps réel les réglages et les ajustements techniques nécessaires pour garantir au téléspectateur une qualité d’image excellente en continu. L’opérateur de multiplexage est une spécialité qu’on acquiert après 3 ans d’étude supérieure en « informatique liée aux NTIC ». De combien d’opérateurs de multiplexage dispose notre pays ? Qu’on ne croie pas que, si l’on dispose d’un émetteur numérique, on peut réaliser un réseau TNT. Cela implique beaucoup de « choses » aujourd’hui ignorées de Congolais. Les énumérer ici prendra plusieurs dizaines de pages. C’est cette ignorance qui, à mon avis, explique la banalité avec laquelle on traite le « dossier TNT » et la spontanéité d’annonce sur l’imminence de l’entrée de la TNT dans notre pays. Si la RDC ne veut pas rater le coche, qu’elle redéfinisse aujourd’hui une autre politique devant faciliter et favoriser la migration de son paysage audiovisuel vers le tout numérique d’ici à l’an 2015 et surtout qu’elle fasse confiance en l’expertise de ses fils qui ne demandent qu’à servir leur pays.

Le « réseau TNT » de Kinshasa est-il virtuel ou réel ?
Au cours d’une conférence de presse tenue le 5 mars dernier par le ministre de la Communication et des Médias en compagnie d’Angelo Parenti, le patron de Téléconsult, il a été annoncé la mise en service à Kinshasa «dans cinq mois», soit en août 2010, d’un réseau TNT. Cette bonne nouvelle était arrivée auprès des personnes non aveugles ni sourdes et très intéressées, dont certains spécialistes en TNT. Du coup, intéressé aussi par cette nouvelle, nous nous sommes ces questions : comment parler de la TNT en RDC quand on sait que la nouvelle loi sur l’audiovisuel n’est pas encore adoptée et promulguée? Comment parler de la TNT quand on sait que le gouvernement congolais n’a pas encore opéré son choix sur l’une de normes en vigueur, à l’ASTC, le DVB-T, l’ISDB-T et la norme chinoise encore embryonnaire ? Aveuglés par leur ignorance, plusieurs détenteurs de chaîne TV locales nous ont affirmé, la main sur le cœur, que le réseau TNT de Kinshasa est déjà opérationnel.
Cette nouvelle nous avait laissé pantois parce que les chaînes qui seraient diffusées dans ce réseau, sont captées sans décodeur. Mais, puisque l’information émane des professionnels de l’audiovisuel, nous nous sommes posé une pléiade de questions. Conformément aux « Plans d'assignation et d'allotissement de fréquences pour la radiodiffusion analogique et numérique, pour les bandes 174-230 MHz et 470-862 MHz, annexés à l'Accord régional relatif à la planification du service de radiodiffusion numérique dans certaines parties des Régions 1 et 3, dans les bandes de fréquences 174-230 MHz et 470-862 MHz, Genève, 2006 (p. 118-123), la ville de Kinshasa ne dispose que de 4 fréquences dédiées à la TNT, à savoir : 186.0 Mhz, 470.0 Mhz (canal 21), 498.0 (canal 24) et 522.0 Mhz (canal 27).
Pour information, conformément à ce document, la ville de Brazzaville en dispose d’une quinzaine. S’il est vrai que Kinshasa dispose d’un réseau TNT expérimental, nous aimerions savoir ceci : 1) sur quelle fréquence est diffusé ce réseau ? 2) Avec quelle modulation, quel rendement de code, quelle intervalle de garde et quel débit utile et surtout quel mode : 2 K ou 8 K ? 3) Quelles sont les chaînes TV qui y sont diffusées ? 3) Avec quel type de multiplexage leurs flux sont transportés : multiplexage statistique ou statique ? 4) Parmi ces chaînes, lesquelles disposent d’un flux à priorité élevée (flux HP) et quelles sont celles qui ont un flux à priorité faible (flux LP) ? 5) Ces chaînes sont en clair ou cryptées ? Dans la première hypothèse, avec quelle famille de décodeurs sont-elles captées? Dans la seconde hypothèse, quel système de cryptage utilisent-elles : le simulcrypt ou le multicrypt ? Pour information le simulcrypt est le système dont l’interopérabilité est gérée par les opérateurs en tête de réseaux et le multicrypt est celui dont l’interopérabilité est gérée dans les terminaux. 6) S’il est vraiment établi que Kinshasa dispose d’un réseau TNT expérimental, il est impératif qu’on sache sur quel réseau de référence (RN) est construite son architecture. De plus, quel que soit le type de RN choisi, il est impératif de savoir le type de configuration d’émetteurs appliqué à ce réseau. Est-ce la configuration « parapluie » ou « repartie » ? Pour information, la configuration « parapluie » consiste en un émetteur point haut de puissance élevée (entre 10 et 30 KW de PAR) et de plusieurs émetteurs complémentaires de puissance faible (entre 100 W et 1 KW de PAR). La configuration « repartie » consiste en plusieurs émetteurs point hauts de puissance comparable (élevée entre 1 et 30 KW de PAR ou plus faible).

La bataille des enjeux du « dividende numérique » aura-t-elle lieu en RDC ?
A côté des avantages classiques de la TNT, l’homme congolais ignore que, derrière la TNT, se profile une bataille économique des enjeux du « dividende numérique ». Conformément aux recommandations de l’UIT, le 17 juin 2015 à 0h1, toutes les fréquences situées dans la sous-bande 790-862 Mhz., c’est-à-dire entre le canal 60 et 69, doivent obligatoirement être libérées au profit de service mobile. Autrement dit, contrairement aux autres chaînes TV diffusant sur les fréquences situées entre le canal 21 et le canal 59 et peuvent bénéficier d’une certaine largesse en fonction du lieu géographique de leur centre d’émission, toutes les chaînes congolaises émettant sur les fréquences situées dans la sous-bande 790-862 Mhz doivent obligatoirement cesser d’émettre au même titre que toutes les chaînes TV situées à 50 km de la frontière. Ce sont ces fréquences libérées dans la sous bande 790-862 Mhz qu’on appelle « dividende numérique » ou « fréquence en or » parce que, étant en dessous de 1 G, elles disposent des qualités physiques naturelles favorisant une bonne propagation du signal téléphonique mobile. C’est pour cette raison que, partout dans le monde, à coup de plusieurs milliards d’euros ou de dollars, les opérateurs téléphoniques se bousculent aux portillons des ministères de PTT pour arracher des autorisations d’exploitation desdites fréquences. Qu’en sera-t-il de la RDC ? Sera-t-elle hors jeu de cette bataille qui se profile à l’horizon ? Laissera-t-elle passer cette manne d’argent nécessaire à son économie et donc à son développement économique ?
2015 n’est pas loin : c’est dans 4 ans. Les décideurs politiques congolais doivent savoir que, contrairement à d’autres pays, la RDC est en retard dans le domaine de la TNT. Ainsi sont-ils appelés à se ressaisir pour rattraper ce retard en ayant à l’esprit que la TNT est toute autre chose que celle qu’on est en train de leur faire miroiter. Outre les nouveautés qu’elle apportera à notre vie de tous les jours, surtout avec la TV mobile sur nos portables et l’instantanéité d’informations pratiques, la TNT est une aubaine économique dont notre pays a tant besoin pour sa reconstruction. En tout cas, le manque de préparation observé en RDC fera en sorte que notre pays entre dans l’ère de la télévision en retard. Nous sommes en 2010. Oui, notre pays peut rattraper son retard avec l’implication de certains fils du pays ayant l’expertise dans ce domaine. La situation de la TNT en RDC exige que les autorités politiques de notre pays réexaminent le dossier TNT avec responsabilité. C’est à prendre ou à laisser.
Kléber Kungu

Il faut 3 semaines pour réparer la sous-station de Bandalungwa endommagée

Société nationale d’électricité
Il faut 3 semaines pour réparer la sous-station de Bandalungwa endommagée
Il faut quelque trois semaines à la Société nationale d’électricité (SNEL) pour réparer la sous-station de Bandalungwa qui a été endommagée après avoir explosé dimanche 12 septembre et parvenir ainsi à desservir en énergie électrique toutes les communes. L’administrateur délégué général (ADG) de la SNEL Yengo Masampu l’a déclaré sur les antennes de la Radio Okapi. Ce qui sous-entend que les habitants des communes desservies par la sous-station SNEL de Bandalungwa à Kinshasa, notamment Bandalungwa, Gombe, Lingwala, Kalamu, etc., doivent attendre encore plusieurs jours avant de se voir de nouveau de desservir en courant électrique. Il faudra au moins trois semaines d’attente pour que la Société nationale d’électricité (SNEL) les desserve de nouveau en énergie électrique.
Dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 septembre, la sous-station de Bandal a connu une explosion qui a entraîné beaucoup de dégâts, avec un transformateur complètement calciné.
Selon l’ADG Yengo Masampu, à la place d’apporter la solution tant attendue, l’eau ayant servi à éteindre le feu a apporté plus de désagréments que de solution. En effet, l’eau des véhicules anti incendie est entrée dans d’autres parties des installations de cette sous-station, endommageant ainsi certaines machines. Conséquence, la partie Ouest de la capitale de la RDC a été privée d’eau et d’électricité le week-end.
L’équipe de la SNEL, qui est à pied d’œuvre pour réparer cette panne, a plusieurs jours avant de pouvoir arriver de nouveau à fournir de l’énergie électrique aux nombreux abonnés de la société. Optimiste, le numéro un de la SNEL estime que la situation va se normaliser progressivement, d’autant que la SNEL détient des pièces en réserve dans son parc pour rétablir la situation.
« Quand une station est perturbée de cette manière, on ne peut pas être tranquille. Les travaux évoluent difficilement. Il y a beaucoup d’imprévus et de surprises parce que lors de l’incendie, les sapeurs pompiers ont pu étouffer le feu, mais ça a injecté énormément d’eau dans des parties qui n’acceptent pas cette liquide. Il fallait donc un nettoyage de fond.»
Une partie de la zone concernée sera soumise à un délestage sévère, étant donné qu’il y a un gros transformateur qui a été abîmé, a-t-il renchéri.
L’accident de la sous-station de Bandalungwa vient compliquer la situation déjà précaire de la fourniture d’électricité dans la capitale congolaise où plusieurs communes connaissent des délestages réguliers, sinon des mois entiers sans courant électrique. Ce qui est très préjudiciable pour la sécurité des Kinois et de bien des unités de production, usines et autres sociétés.
Kléber Kungu

Examen du projet de loi budgétaire, retombées de l’université du cinquantenaire…

Septembre de tous les enjeux et de toutes les peurs
Examen du projet de loi budgétaire, retombées de l’université du cinquantenaire…
Le mois de septembre demeure fatidique pour le Congolais en général. Pour le Congolais, le mois de septembre est très stressant avec la rentrée scolaire sur fond d’une crise socio économique sans nom. Pour le politicien, septembre est de tous les enjeux avec, comme à l’accoutumée, l’examen du projet de loi budgétaire –un projet du reste déjà rejeté par l’opposition avant même son dépôt au Parlement. Les partis politiques membres de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) et alliés, eux, ont aussi, leur motif de soucis : ils sont dans l’attente d’une communication importante de l’autorité morale de ladite majorité, consécutive aux retombées de l’université du cinquantenaire du PPRD tenue du 19 au 23 août 2010 à Kisangani. Mais dans leur ensemble, les Congolais sentent déjà en ce mois de septembre l’odeur sulfureuse des élections qui vont réserver des surprises, aussi bonnes que mauvaises, pour les uns et les autres. En bref, septembre est un ingrédient suffisant pour être un mois pas comme les autres. Pour ces raisons, Les Points, l’institut des recherches, études de marché et d’opinions, a organisé une enquête par sondage, du 8 au 10 septembre, pour notamment prendre la température des Kinois à la rentrée parlementaire.
A quelque 120 jours du début des élections, Les Points, a pris le pouls des intentions de vote aux législatives. Selon cet institut, lors des législatives, ‘’tout s’annonce tribale plutôt que politique. Mais cette tribalité est loin d’être aveugle, car les partis politiques disposant d’un nombre élevé de députés provinciaux tout comme nationaux et sénateurs connaitront un grand vote sanction. La première catégorie reste dominée par l’UDPS, avec 19%, suivie du MLC, qui perd et stagne à 8% d’intentions contre 6% du PALU. Quand au PPRD, il peine encore à réunir ses 4% traditionnels.’’ Plusieurs sondés l’accusent d’arrogance aveugle
Dans la deuxième catégorie, face aux résolutions de l’université du cinquantenaire, la riposte du Mouvement social pour le renouveau (MSR) a été très payante. Elle a dégonflé un parti que d’aucuns n’ont pas tort de qualifier d’arrogant. Cette intervention a été largement applaudie au sein de l’opinion qui l’a jugé utile face à l’arrogance du PPRD. Cette réplique du MSR, a constitué un dégonflement à ce parti des cadres et non de masse.
Le Parti pour l’Action (PA) du député Kin Kiey Mulumba est une force qui s’enracine au jour le jour. Ce parti de masses connait une forte adhésion des membres et recrute au jour le jour les indécis d’autres partis politiques. A peine créé, le parti se voit structuré et ses membres formés dans une université politique animée par les grandes personnalités du monde politique. L’Envol du député Delly Sesanga Hipungu talonne le PA. Très tentaculaire sous forme d’une toile d’araignée, l’Envol ne manque pas de nourrir de grandes ambitions politiques. Implanté dans toutes les provinces de la RDC l’Envol fait un travail de fourmi en recrutant et en formant ses membres pour les grands enjeux de 2011. Le Parti des écologistes congolais (Peco) de Didace Pembe se pointe à la troisième place devant la Scode de Muyambo dont le comité politique s’attèle également à la redynamisation de ses structures. Puis vient l’Ecidé de Martin Fayulu, etc.

Les députés et Sénateurs les plus populaires
De ce côté, l’angoisse est palpable. La raison ? Des millions de promesses durant la campagne électorale de 2006 non tenues. Les députés et sénateurs ont pratiquement desséché leur base, après lui avoir promis monts et merveilles, haut et fort. Aujourd’hui, leur politique de démagogie les rattrape. A 120 jours de l’année fatidique de 2011, Ils ont le désaveu de la population qui les a élus en 2006. Les sondés pensent que plus de 84% des députés actuels ne fouleront plus leurs pieds à l’hémicycle en 2011. « Nous ne les avons pas vus pendant les vacances parlementaires, on apprend seulement qu’ils étaient venus, ils se sont enfermés dans leurs familles biologiques et personne ne les a vus. Qu’ils viennent encore nous mentir en 2011 », menace un enquêté, tout dépité. Mais si personne ne les a vus, d’où nous viennent les images qu’ils balancent sur le petit écran montrant leurs vacances parlementaires ? Peut-on rétorquer.
A en croire les enquêtés, ils sont rares, les élus qui sont réellement présents à la base, ceux, sur qui pèsent politiquement dans leurs fiefs. En ordre d’arrivée, contre tout attente, le député Katumba Mwanke a montré de quel bois il se chauffe lors de l’anniversaire de PPRD. Très distrait, l’homme, ambassadeur pour certains, a réalisé de grandes œuvres qui resterons à jamais gravées sur pierre dans l’histoire non seulement des habitants de Pweto, mais de tous les Katangais qui trouvent en lui un bâtisseur. Il fait un boosting de 67%.
Il est suivi par Tryphon Kin Kiey Mulumba, dit « Ba kala ya Ngolo », un nom devenu célèbre non seulement dans le Bandundu, mais aussi à Kinshasa. Cette grande machine de mobilisation du Kwilu a réalisé plusieurs actions dans son fief. A en croire nos enquêtés, il maitrise avec précision de tonalité plus de quatre dialectes du terroir. Il est capable de mobiliser une foule importante de la population là où les autres partis et leurs présidents peinent après alliance, à réunir mille personnes.
Léon Kengo wa Dondo se pointe à la tête de l’Equateur. Très apprécié pour sa maturité politique, le président du Sénat est considéré par les enquêtés comme un homme plein de sens d’honneur et de considération. Avec sa sagesse, il fait régner un climat de paix à la Chambre haute du Parlement.
Vient en troisième place le sénateur Jacques Mbadu Situ, autrement appelé « Jacques Ba Moyen ». Dit homme des réseaux, il connait une forte considération auprès des fideles de l’Eglise catholique. Ses interventions scientifiques sur le pétrole du Bas-fleuve et la construction du port en haut profonde ont fait de lui un défenseur des intérêts et du bien-être de la population Kongo central.
Sesanga Hipungu se pointe à la tête de la province du Kasaï, et distance cette fois-ci le millionnaire Kande Muponpa qui, du reste, est à couteaux tirés de popularité avec Claudel Lubaya Dans certaines provinces, il est remarqué une forte carence des députés et sénateurs. C’est le cas de l’Equateur où le Président Kengo parait seul. Au Maniema, les députés poids lourds étaient tous versés dans le Gouvernement, le cas de Matenda Kyelu, Thambwe Mwamba, etc.
Tous les ingrédients sont réunis pour que septembre avec tous ses enjeux et tout ce qu’il annonce constitue bien un motif d’insomnies pour les uns et les autres.
Kléber Kungu

218 millions USD de la SNCC : l’intersyndicale demande le décaissement rapide

Kasaï Oriental
218 millions USD de la SNCC : l’intersyndicale demande le décaissement rapide
24 heures après l’annonce alléchante de la Banque mondiale de décaisser la bagatelle de 218 millions de dollars en faveur de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), l’Intersyndicale de cette société a donné de la voix. Elle demande que le décaissement de ce montant soit fait le plus rapidement possible.
Par la voix de son président, Umba Ilunga, l’Intersyndicale de la SNCC demande que le décaissement de 218 millions de dollars américains promis par la Banque mondiale se fasse rapidement. « Nous n’acceptons pas d’aller de report en report, le décaissement de 218 millions des dollars de la Banque mondiale en faveur de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) était prévu au mois de novembre prochain et non en 2011», a déclaré Umba Ilunga, sur les antennes de la Radio Okapi.
Cette réaction de l’intersyndicale de la Société nationale des chemins de fer (SNCC) a été enregistrée 24 heures après la déclaration du directeur technique de la SNCC annonçant le premier décaissement de ce montant pour début 2011.
Selon la même source, le président de l’intersyndicale de la SNCC, Umba Ilunga déplore ce qu’il qualifie de manque de sincérité dans le chef des responsables de la société. Aussi a-t-il affirmé de séjourner à Kinshasa pour faire le suivi des fonds promis par le gouvernement pour payer les arriérés de salaire des agents de cette société devant partir à la retraite ainsi que leurs indemnités de sortie. Umba Ilunga reste sceptique en raison du fait que ces fonds ne sont pas encore décaissés depuis que la promesse de leur décaissement avait été faite.
C’est l’administrateur directeur technique (ADT) Vincent Tshiongo, qui a révélé la nouvelle du décaissement de 218 millions de dollars par Banque mondiale, à l’issue de sa mission à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
Selon lui, le premier décaissement, devant intervenir en début 2011, servira notamment à l’acquisition du nouveau matériel. L’apurement d’arriérés des salaires du personnel impayé depuis cinq ans, sa formation sont les priorités de cette manne.
La décision de la Banque mondiale tombe après maintes hésitations. En effet, l’institution de Bretton Woods avait conditionné l’ouverture de sa bourse à la décision ferme du gouvernement congolais d’apurer dans les 5 ans, dans la perspective du Programme de transport multimodal, les arriérés de salaires accumulés. En plus, la Banque mondiale exige une opinion légale du ministère de la Justice attestant de la conformité ou non à la législation sociale congolaise des documents signés entre le Gouvernement, la SNCC et les syndicats de cette entreprise. L’Assemblée, tenue le 3 juin 2010, qui a adopté le rapport présenté par le Conseil d’administration de la SNCC, a formulé plusieurs recommandations au Conseil d’administration au nombre desquelles la production des états financiers de la SNCC exercice 2009 au plus tard le 30 juin 2010.


Période de fortes turbulences
La SNCC traverse une période de fortes turbulences. Aujourd’hui, elle opère présentement avec 22 locomotives, dont 6 électriques et 16 en diesel et est confrontée à l’épineux problème de la paie de son personnel qui représente près dde 70% de ses ressources réelles. Elle doit aussi éponger des arriérés de salaires évalués à plus de 42 mois et trouver du cash pour verser des allocations de fin de carrière à 2 000 agents admis à la retraite. La Banque mondiale, qui a pourtant promis, rubis sur ongle, un soutien financier important pour le règlement de cette épineuse question, semble marquer le pas.
Par ailleurs, un nouveau chronogramme indiquant la mise en œuvre des étapes de processus de transformation a été approuvé par les participants. Il comporte une analyse de la situation de la SNCC à transformer en SARL, sur les plans financier, comptable et juridique afin de déterminer tous les paramètres et obstacles à prendre en compte pour mener à bien ladite transformation, la réalisation de toutes les « dues diligences juridiques et financières » préalables à la transformation de la SNCC en société commerciale avec l’aide du Copirep.
La SNCC ainsi requinquée permettra à la RDC de refaire ses réseaux ferroviaires dont la vétusté met l’entreprise hors compétition dans un pays qui dispose de 5 033 km de voies ferrées non interconnectées et n’ayant pas les mêmes standards. Le transport reste pour la RDC l’un des défis à relever avec des infrastructures ferroviaires, routières fort délabrées.
Kléber Kungu

Révision fichier électoral : environ 1, 500 million électeurs enregistrés dans le Bas-Congo

Elections 2011
Révision fichier électoral : environ 1, 500 million électeurs enregistrés dans le Bas-Congo
Lancée le 19 mai 2010, l’opération dite révision du fichier électoral vient de se clôturer dans la province du Bas-Congo. La prise a été importante : au total 1 472 931 personnes ont été enregistrées dans le fichier électoral national en qualité d'électeurs pour le compte des différents groupements de la province du Bas-Congo en République démocratique du Congo (RDC), en prévision des prochaines élections nationales, rapporte l’agence Chine Nouvelle.
Ce chiffre a été communiqué mardi par la Commission électorale indépendante (CEI), à l'issue de l'opération de révision du fichier électoral dans cette province. La CEI avait déployé 447 centres d'inscription, 1 910 agents électoraux et a apprécié la présence de 1 047 témoins des partis politiques accrédités, 444 observateurs électoraux et 70 journalistes accrédités.
La CEI qui est en session d'évaluation de l'opération de révision du fichier électoral dans cette partie de la RDC, remercie la population du Bas-Congo, les institutions de la province et toutes les forces vives de leur participation remarquable à la mobilisation des masses autour de cette opération qui avait été lancée le 19 mai dernier.
Elle félicite également tous les partenaires tant nationaux qu'internationaux qui ont concouru à ce résultat. Le directeur de la Division électorale de la Mission de l'Onu pour la stabilisation du Congo (Monusco), Blé Kakouchia, a souligné pour sa part, l'engagement des partenaires internationaux représentés par son organisation ainsi que le projet d'appui au Cycle électoral du Programme de l'Onu pour le développement (PNUD) d'accompagner le processus électoral congolais.

Polémique : de la révision du fichier électoral...
Les préparatifs des élections prochaines se font sur fond de polémique et de protestations : la révision du fichier électoral et la publication du calendrier électoral ont été accueillies avec beaucoup de protestations. Depuis 2006, les Congolais sont en attente des élections municipales, urbaines et locales. Avant les élections présidentielle et législatives de 2006, il y a eu un recensement électoral mais le processus n'était pas allé à son terme. La Commission électorale indépendante (CEI) ambitionne aujourd'hui de boucler ce processus électoral commencé avec les dernières législatives et présidentielle, en procédant à la révision du fichier électoral. Cela provoque une controverse, parce que la CEI a invité les détenteurs des deux anciennes cartes d'électeur de les renouveler, parce qu'elles ne seront plus valables pour ces scrutins.
Les élections municipales, urbaines et locales, devaient être les premières organisées en 2006. Mais, pour des raisons financières l’ordre a été changé par les organisateurs, privilégiant la présidentielle et les législatives. Depuis, on est allé de report en report pour ces élections. Devant cette réalité, de nombreux Congolais deviennent très sceptiques et commencent à se demander si seulement ces élections locales importantes pour la démocratie à la base pourront être organisées l’année prochaine, avant la fin du premier mandat du président Kabila et du Parlement actuel.

... à la publication du calendrier électoral
Depuis le 9 août, la CEI a rendu public le calendrier électoral. La publication dudit calendrier a été accueillie par une salve de protestations de la part des partis politiques ainsi que de la Société civile. Les uns et les autres accusent la CEI et son président, l’abbé Apollinaire Muholongu Malumalu d’avoir outrepassé les prérogatives qui devaient revenir à la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Aussi certaines formations politiques, à l’instar du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, ont poussé leurs revendications en exigeant une table ronde – un Sun City bis – pour régler ce contentieux.
Après le Bas-Congo, à en croire le calendrier électoral de la CEI, c’est le tour des provinces du Bandundu, de l’Equateur, du Katanga, du Kasaï Occidental, du Kasaï Oriental, du Maniema, de la Province Orientale, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de la ville-province de Kinshasa.
Ci-dessus le calendrier électoral de la CEI.

« Nous allons continuer à lutter contre le terrorisme international »

Ambassadeur russe en RDC, Anthony Klimenko :
« Nous allons continuer à lutter contre le terrorisme international »
La 65ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, la coopération bilatérale russo-congolaise, la lutte contre les nouvelles menaces terroristes dans le monde, notamment le terrorisme international, les opérations de maintien de la paix de l’Onu dans lesquelles la Fédération de Russie est impliquée, l’aide humanitaire russe en République démocratique du Congo (RDC), autant de sujets qui ont été évoqués par l’ambassadeur de Russie en RDC, Anthony Klimenko, au cours d’une conférence de presse de jeudi 16 septembre dans les locaux de l’Ambassade russe à Kinshasa.
L’ambassadeur de Russie en RDC, Anthony Klimenko, a fait une part belle aux nouvelles menaces terroristes qui menacent la paix de la planète, en évoquant l’attentat terroriste perpétré le 9 septembre par un terroriste kamikaze sur un marché de la ville de Vladikavkaz, capitale russe de l’Ossétie du Nord et ayant tué 17 personnes. Il a ainsi affirmé la ferme volonté de son pays de poursuivre la lutte contre le terrorisme international. « Nous allons continuer à lutter contre le terrorisme international en usant de tous les moyens, à l’intérieur de la Russie comme à l’extérieur », a déclaré le diplomate. En passant, il a salué le soutien du gouvernement congolais lors de cette dure épreuve morale. « Nous avons le soutien du gouvernement congolais à ce sujet. Le président Joseph Kabila et le Premier ministre Adolphe Muzito ont envoyé des messages de soutien à mon pays à l’occasion de ce drame », a souligné Anthony Klimenko.
La 65ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’ouvre à son siège à New York, aux Etats-Unis d’Amérique, à partir du 21 septembre, a occupé également une place de choix dans l’intervention du diplomate russe. Il en a profité pour donner la position officielle de son pays. Cette rencontre « doit faciliter l’accélération de la coopération multilatérale pour la résolution des problèmes globaux de la modernité […] dans les domaines de prévention et règlement des crises régionales, non prolifération des armes de destruction massive, gestion des conséquences des catastrophes naturelles et technogènes, humaines, mesures pour contrer le changement climatique, garantie du développement durable et de la sécurité alimentaire », précise le Bulletin d’information , édition spéciale, du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, dont L’Observateur a obtenu une copie.

La production et la consommation de la drogue, un fléau réel
L’ambassadeur a souligné l’importance de « renforcer la coopération pour bien agir contre les nouvelles menaces terroristes dans le monde », tout en appelant à construire de nouveaux rapports internationaux sur de nouvelles bases au profit de toutes les nations ». La Russie veut voir ce problème dans le contexte général, en soulignant le caractère crucial de la production et de consommation de la drogue, qui constituent à ce jour un fléau réel, à éradiquer en construisant une barrière entre le Pakistan, l’Afghanistan et la Russie. Il a par ailleurs salué l’engagement des médias congolais dans la publication des articles sur le terrorisme international. Mais il a déploré le fait qu’ils s’abreuvent généralement aux sources occidentales qui parlent d terrorisme mauvais et bon, alors que le terrorisme est toujours mauvais.
Quant à la réforme du Conseil de sécurité, Anthony Klimenko a fait remarquer le manque de modèle, en évoquant la visite en Russie en juillet du président sud-africain, Jacob Zuma, qui a profité de cette visite pour défendre la position africaine en cette manière soutenue par la Russie.
Il a également parlé les missions de maintien de paix dans le monde dans lesquelles la Russie participe, notamment en République démocratique du Congo, au Tchad, au Soudan. « Le personnel du maintien de la paix russe (au total 361 personnes dont des militaires, des observateurs militaires, des policiers) participe dans 10 des 17 opérations de maintien de la paix de l’Onu », précise le document.
Au chapitre de l’aide humanitaire, la Russie compte augmenter sa participation en 2012, qui est déjà importante. L’aide humanitaire russe est évaluée à quelque 2 millions de dollars américains à travers le Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations unies en RDC. Cette aide est distribuée en grande partie dans les provinces de l’Est dont le Nord Kivu.
Par cette aide, la Russie entend poursuivre « son assistance directe à la population congolaise victime de la situation précaire dans l’Est. Ici, en 2009, le volume de l’assistance humanitaire (constituée de mini-groupes électrogènes, de tentes, de couvertures et d’autres) s’est chiffré à 2 millions de dollars américains à travers le HCR.
Selon le diplomate russe, la coopération russe en RDC est loin de s’arrêter là. Elle entend intervenir dans plusieurs domaines, notamment la réforme du secteur sécuritaire avec la formation des militaires et policiers congolais en Russie. L’éducation est également prise en compte, notamment avec la signature par l’université de Kinshasa d’un accord de partenariat avec l’université Patrice Emery Lumumba en Russie dans le cadre de l’échange des étudiants et des professeurs.
Les relations américano-russes ont été également abordées ; elles ont beaucoup évolué avec l’avènement de « Barack Obama au sang africain ». Il a salué la volonté des autorités politiques américaines de dialoguer.
Kléber Kungu

Lorsque Coopi et l’Unicef s’occupent des enfants ex-soldats (4)

Ituri, un district en reconstruction
Lorsque Coopi et l’Unicef s’occupent des enfants ex-soldats (4)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Tous gais, filles et garçons, chantant joyeusement, c’est dans cet état d’esprit que nous avons rencontré ces enfants sortis des groupes armés (ESFGA) et ces enfants vulnérables au Centre d’accueil alternatif (CAA) dans la cité de Bunia tenu par Cooperazione internazionale (Coopi) et financé par l’Unicef et le Pam, dans le cadre du projet de prévention, réintégration et protection des ESFGA et des enfants vulnérables. Parmi eux, un ex-combattant de la LRA et un ex-enfant de la rue, avec lesquels nous nous sommes entretenu. Des témoignages autant poignants que révoltants, faits sous le sceau de l’anonymat, sur ce que des irresponsables font subir à la jeunesse innocente.
J.M. nous dévoile les circonstances de sa sortie des rangs de la rébellion. « Après avoir marché dans la forêt sur une distance de 9 km, j’ai atteint un village où des civils m’ont conduit chez des militaires ougandais qui, à leur tour, m’ont conduit auprès des militaires congolais des FARDC. C’est entre leurs mains que Coopi est venu me récupérer », nous a-t-il confié, la voix posée. Pourquoi il a décidé de quitter la rébellion ? « J’ai décidé de quitter la LRA car elle nous faisait subir un calvaire en nous faisant transporter entre autres des armes lourdes. Dans ma fuite, j’ai marché sur des fétiches et j’en ai eu des jambes enflées. Les rebelles de la LRA m’ont brisé l’une de mes jambes. »
C’est dans cet état que Coopi, une ONG italienne, a récupéré cet enfant. Il n’a pas hésité de reconnaître les bienfaits de l’encadrement de l’ONG. « Je suis très content, a-t-il avoué, d’être dans ce Centre où je suis considéré comme son propre enfant », a avoué cet ex-enfant rebelle qui a combattu aux côtés de la LRA qui ambitionne de devenir commerçant.
A tous les enfants qui combattent dans les groupes armés, J.M. adresse ce message : « Qu’ils cessent de combattre dans les groupes armés. »
Si le témoignage de J.M. arrache de la compassion, celui de G.S., ex-enfant de la rue, est révoltant et irrite les bonnes consciences. Cet enfant qui était scolarisé a dû abandonner ses études en raison de l’irresponsabilité de son géniteur biologique qui se mettait à prendre même ses économies, alors qu’il refusait de lui payer les frais scolaires. « Mon papa était un ivrogne qui rentrait soûl chaque jour. Il était devenu très agressif envers ma mère. Ce que je n’ai pas pu supporter. Pour payer mes frais scolaires que mon père était incapable de payer, j’étais devenu chargeur de briques avant de devenir vendeur de pétrole dont les recettes étaient insuffisants pour payer les frais scolaires », nous a-t-il confié. Mais son père était si ivrogne et irresponsable qu’il est parvenu à utiliser les fruits de la vente du pétrole de son fils pour acheter à boire. La révolte de G.S. était telle qu’il a décidé d’abandonner l’école pour aller dans la rue où il a rencontré d’autres amis qui l’ont entraîné dans la prise de l’alcool et de la cigarette.
Aujourd’hui, il est récupéré par le CAA où il vit comme un poisson dans l’eau. Cet ex-shégué (enfant de la rue, NDLR) ne manque pas de grandes ambitions. « Je compte devenir président de la République ou encadreur d’enfants », nous a-t-il confié en demandant aux enfants de ne plus aller dans la rue et aux parents de ne pas les y pousser par leurs comportements.
Les ambitions, parfois démesurées à première vue de ces deux enfants, montrent le contenu réel des cœurs d’une jeunesse dont les ambitions ont été brisées par le comportement inhumain des adultes. Coopi et ses partenaires tentent de redonner un sens à ces vies dont l’élan avait été brutalement interrompu.

Comment vivre dans un village assaini
Offrir l’occasion de vivre une vie saine à des retournés et à la population locale, c’est le combat que l’Unicef, et Oxfam/Québec en appui technique mènent dans le district de l’Ituri dans le cadre du programme national ‘’Village assaini’’. Boya I est l’un des rares villages que nous avons visités qui bénéficient de ce programme mis en œuvre par des zones de santé des cinq territoires d’Ituri (Aru, Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa) depuis 2006. Boya I, à 35 km de Bunia, dans l’aire de santé de Marabo, zone de santé de Nyankunde, dans le territoire d’Irumu, est un village assaini, disposant de toilettes en pisé, mais dont la propreté invite à s’y rendre même et à y rester aussi longtemps que possible. Avec des produits aussi locaux que accessibles (cendre, eau, savon), l’Unicef et Oxfam/Québec ont appris (apprennent) aux bénéficiaires de leur programme comment vivre une autre vie : propre, dépouillée de bien des maladies de mains sales particulièrement. Des installations hygiéniques propres et des sources d’eau construites dans ce village aident ses habitants à la vivre.
Aujourd’hui, ‘’fiers de vivre dans notre village assaini’’ (les membres du comité portent des tee-shirts frappés de ces écrits), les habitants de Boya I témoignent qu’ils ne sont plus visités par des fourmis rouges et des serpents, qu’il y a disparition d’autres maladies (notamment hydriques, dites de mains sales, du paludisme, verminose) et diminution de décès de nouveaux nés…

Ne pas créer la dépendance
Comment éviter de créer la dépendance chez les bénéficiaires de l’aide de l’Unicef ? Genti Miho, chef de bureau de l’Unicef/Bunia nous a donné la philosophie de son institution. « Nous essayons de ne pas créer la dépendance dans l’esprit des bénéficiaires en faisant passer le message selon lequel ce sont eux (les bénéficiaires, NDLR) qui ont la charge de leur propre développement. Notre approche avec le gouvernement est que nous assistons, mais la décision vient du gouvernement avec les communautés bénéficiaires. Aussi le projet est-il pris en charge par le gouvernement et la communauté de base dès le début et non après », a insisté Genti Miho. La construction des écoles, des centres de santé, des maternités, a estimé le numéro de l’Unicef à Bunia, est une réponse à la stabilisation dans l’Est.
Evoluant dans une partie du pays instable du point de vue de l’insécurité, Genti Miho a reconnu que l’Unicef prend des risques en allant dans des zones inaccessibles sur le plan sécuritaire, exemple à Aru, à Mahagi, tout en reconnaissant que les plus grandes difficultés que les humanitaires éprouvent sont entre autres l’insécurité, les contraintes logistiques (manque de routes ou en mauvais état).
Tous ces défis sont loin de le décourager. Aussi l’Unicef envisage-t-il de continuer à accompagner le gouvernement congolais, dans le cadre du plan Starec, en mettant ses ressources au profit de l’éducation de l’enfant congolais pour le développement du pays.

Centre d’accueil alternatif de Bunia
Le Centre d’accueil alternatif (CAA) héberge actuellement des enfants, dont 50% d’enfants soldats et 50% de vulnérables, dont l’âge moyen oscille entre 10 et 18 ans. Il est financé par Coopi. Avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine d’enfants, Coopi en assure une prise en charge psychosociale après les avoir identifiés et certifiés, elle en assure également un bilan médical, un tracing familial et la réunification, organisation des ateliers de formation en leur faveur, finance des activités génératrices de revenus pour assurer leur réinsertion socioéconomique. Mais la communauté accepte difficilement ces enfants. Aussi Coopi mène une sensibilisation auprès d’elle pour l’inviter à accepter ces enfants qui ne sont que des simples innocents ou victimes.
Durant leur séjour d’environ 2 mois - pour éviter leur pérennisation dans le Centre - ils sont occupés à des activités culturelles, sportives, éducatives et scolaires. A la fin, ils sont retournés dans leur communauté. Un retour qui pose quand même beaucoup de difficultés, surtout des filles mères porteuses d’enfants qui ne sont pas facilement acceptées par leurs familles.
Depuis 2005, les groupes armés ont cessé de libérer les enfants par crainte des poursuites judiciaires de la CPI. Les enfants ex-soldats étaient plutôt chassés par les groupés armés.
Environ 7 000 enfants sont couverts par le projet depuis 2003, dont 70 % sont sortis des groupes armés. Depuis le début de 2010, environ 700 enfants sont retournés en famille.
Le CAA aide les enfants à oublier la vie militaire en adoptant la vie civile. A leur arrivée au centre, les enfants ex-soldats se comportent comme des militaires, étant donné que certains parmi eux étaient des commandants.
K. K.

Le Centre médical évangélique de Nyankunde renaît (6)

Ituri, un district en reconstruction
Le Centre médical évangélique de Nyankunde renaît (6)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Un médecin directeur, Dr Mike Upio Nzeni, aussi entreprenant que courageux, disposé et prêt à rendre service dans n’importe quelles conditions, une équipe soignante trempée de ces mêmes qualités, des ouvriers à l’œuvre de reconstruction de leur hôpital, un constructeur, le septuagénaire Richard Dix, bravant l’insécurité, voilà les mains entre lesquelles se trouve actuellement le Centre médical évangélique (CME) de Nyankunde, jadis la seule institution hospitalière très réputée dans la région. Aujourd’hui, Dr Mike Upio nous montre les nombreuses vestiges de ce qui est resté de maisons sans toitures que nous montre au cours d’une visite guidée montre ce qu’a été cet hôpital de renom en Afrique centrale que les filles et fils Ituriens tiennent à réhabiliter.
Le CME Nyankunde a été créé en 1965 par 5 communautés évangéliques membres de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et leurs missions d’outre-mer. Deux autres communautés ont rejoint l’association, portant à 7 le nombre des propriétaires. Le CME Nyankunde est reconnu par le gouvernement de la République par l’ordonnance N°70-086 du 11 mars 1970. Des miliciens munis de machettes, de fusils et de couteaux ont saccagé et pillé le 5 septembre 2002 en massacrant personnel soignant et administratif et malades de l’institution. Le Dr. Mike Upio, directeur exécutif et représentant légal du Centre, nous explique tous ces détails avec le courage d’un responsable qui a tourné la page noire pour en ouvrir une blanche pleine d’espoir. « C’était un grand hôpital où se faisaient soigner, même les Kinois », nous informe-t-il.
Aujourd’hui, après la reprise de ses activités en 2004, le Centre médical évangélique accueille mensuellement quelque 600 à 700 malades pour une capacité d’accueil de 87 lits qui sont occupés à 80%. Il y a au moins 84 accouchements par mois. La peur que cela dégénère d’un moment à l’autre n’a pas encore quitté ceux qui ont connu les massacres de Nyankunde. Le Dr. Mike Upio nous a déclaré que les activités ont repris avec beaucoup de réserve, car on ne sait jamais ce que demain sera fait dans une région où des groupes armés naissent comme des champions sous la houlette des seigneurs de guerre sans cœur.
Cette institution hospitalière de renom, dont les médecins venaient du Rwanda, de l’Ouganda, de la RCA, avait pour stratégie de former des spécialistes (gynécologie, ophtalmologie, orthopédie…) Nyankunde est une zone de santé qui encadre 11 centres de santé pour une population d’environ 100 000 habitants.
L’ONg américaine Samaritan’s Purse International est à l’œuvre pour remettre sur les rails cet hôpital qui emploie 68 agents pour une enveloppe salariale de 8 000 à 9 000 dollars. La réalité est que cette enveloppe devrait être plus gonflée si les agents étaient payés convenablement. Les frais de fonctionnement devraient, eux, coûter 32 000 dollars, tandis qu’à ce jour, ils s’élèvent à 11 000 dollars.
L’hôpital de Nyankunde en pleine reconstruction, fait fonctionner les services traditionnels : pédiatrie, chirurgie, kinésithérapie, médecine interne. Des ouvriers, mus par la volonté de faire renaître ce grand hôpital, sont à l’œuvre dans la construction du bâtiment devant abriter les soins intensifs et la salle d’opération. En attendant que les choses redeviennent comme par le passé avec du courant électrique, les opérations chirurgicales se font sous l’énergie solaire.
L’histoire du Centre médical évangélique de Nyankunde est intimement liée à certaines personnes qui ont beaucoup contribué à sa construction. Nous y avons rencontré une d’elles. Richard Dix, un Américain de 70 ans, qui n’accuse pas le poids de l’âge. Notre arrivée à Nyankunde lui a été annoncée et il a pris toutes les dispositions pour nous inviter chez lui, dans une coquette maison perchée au bas de la montagne, à quelque 1 km de l’hôpital.
Le couple Richard nous accueille solennellement et nous sert à notre faim et à notre soif. Né à Faradje, en RDC, des parents missionnaires, Richard Dix parle très couramment le swahili. Après des études dans son pays, il s’est installé en RDC en 1965 pour participer à la construction du Centre médical évangélique en qualité d’ingénieur en construction. Il va répartir aux Etats-Unis en 1988 pour la retraite de son épouse, Ruth Dix, 64 ans. C’est en 2004 qu’il va regagner Nyankunde pour retrouver son œuvre détruite par les miliciens, notamment sa propre maison dont on ne voit plus que les murs.
Trempé d’une forte volonté et d’une détermination à rendre service à ceux qui en ont besoin, Richard Dix n’a cure de l’insécurité. En dépit du climat d’insécurité qui prévaut dans cette partie de la RDC, il tient à y rester pour prêter sa main dans l’œuvre de reconstruction du CME. Pour deux raisons : parce qu’il est missionnaire et pour réhabiliter l’hôpital qui était détruit. Il a déclaré ne pas considérer l’insécurité car il croit en Dieu.
Sans doute, après avoir tourné la triste page des années 2002 et 2003, les Ituriens ont-ils tiré la triste leçon des actes qu’ils avaient posés en détruisant ce bijou qu’ils avaient acquis : le Centre médical évangélique, en se disant plus jamais ça. Le Dr. Mike Upio tient à imprimer une autre image sur cet hôpital. Joint au téléphone, il nous a déclaré qu’il s’affairait à réanimer l’œuvre médicale sur toute la zone santé de santé de Nyankunde en se focalisant sur les travaux de construction du bâtiment devant abriter la salle d’urgence et la salle d’opération. Les uns et les autres sont déterminés à rendre au CME ses lettres de noblesse : Centre médical évangélique de Nyankunde, au service de Jésus Christ au coeur de l’Afrique.

Comment bien vivre sa vie de PVV avec le Pam (5)

Ituri, un district en reconstruction
Comment bien vivre sa vie de PVV avec le Pam (5)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
« Je suis très contente d’avoir reçu cette ration, car avant de prendre des médicaments, il faut manger. » Cette déclaration est d’une malade. Pas n’importe quelle malade. C’est une personne vivant avec le VIH/Sida sous traitement d’antirétroviraux (ARV) qui s’est exprimée ainsi après avoir reçu sa ration alimentaire du Programme alimentaire mondial (Pam). Ils sont très nombreux en Ituri, dans la Province Orientale, les bénéficiaires de l’aide du Pam. Il distribue une moyenne mensuelle de 62 tonnes d’aide alimentaire à 1 425 personnes réparties en 3 catégories : 1 229 malades sous traitement ARV, 135 sous traitement antituberculose et 61 femmes PVV sous le programme PTME (prévention de la transmission mère-enfant). Ainsi traitées, les personnes vivant avec VIH (PVV) vivent comme tous les autres malades, mais bénéficiant beaucoup de la chaleur de la communauté nationale et internationale.
Ce jour-là, ces malades sont rassemblés dans l’enceinte de…..attendant la distribution de la ration alimentaire mensuelle assurée par le Pam et l’ONG Lasi (Ligue antisida en Ituri). La présence de Abdi Farah, coordonnateur de zone (Opérations dans la Province Orientale) du Pam, de Janvier Muhima, National Program Officer/Pam, d’Ignace Bingi, coordinateur de Lasi et de Willy Lukemba, chargé des Affaires humanitaires assistant de Ocha/Province Orientale a donné la mesure de l’importance de la cérémonie.
Les uns et les autres ont souligné l’importance de cette prise en charge alimentaire. Le médecin chef de zone de santé a souhaité que cette aide continue. Et lorsque le numéro un du Pam en province Orientale a relevé l’impact de cette aide sur l’amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires, en annonçant des perspectives sur la réinsertion socio économique des bénéficiaires, une salve d’applaudissements a salué cette importante annonce.
Willy Lukemba, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) Bunia est revenu sur l’importance de cette assistance alimentaire dans l’amélioration de la qualité de la vie des malades. « L’ARV se donne à vie, mais non l’assistance », expliquant ainsi l’importance de la réinsertion socioéconomique annoncée par Abdi Farah. Le coordinateur de Lasi a, quant à lui, demandé aux bénéficiaires de ne pas vendre ces vivres, mais de les consommer pour leur bien.
De la farine, des haricots, de l’huile végétale, du sel, du sucre constituent l’essentiel de cette aide alimentaire remise aux malades et aux membres (4) de leurs familles. La prise en charge dure 6 mois (PVV sous traitement des ARV), 12 mois (tuberculeux) et 9 mois (femmes PVV sous le programme PTME). Irumu, Djugu, Mahagi et Mambasa sont les zones couvertes par ce projet d’assistance alimentaire aux PVV.
Comme pour répondre à la recommandation du numéro un de Lasi, l’une des bénéficiaires s’est réjouie d’avoir ces vivres qui lui permettent de prendre des médicaments après avoir mangé.
Le Programme alimentaire mondial a déjà assisté 4 240 personnes, de janvier à juin 2010.

Lorsque Coopi et l’Unicef s’occupent des enfants ex-soldats (4)

Ituri, un district en reconstruction
Lorsque Coopi et l’Unicef s’occupent des enfants ex-soldats (4)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Tous gais, filles et garçons, chantant joyeusement, c’est dans cet état d’esprit que nous avons rencontré ces enfants sortis des groupes armés (ESFGA) et ces enfants vulnérables au Centre d’accueil alternatif (CAA) dans la cité de Bunia tenu par Cooperazione internazionale (Coopi) et financé par l’Unicef et le Pam, dans le cadre du projet de prévention, réintégration et protection des ESFGA et des enfants vulnérables. Parmi eux, un ex-combattant de la LRA et un ex-enfant de la rue, avec lesquels nous nous sommes entretenu. Des témoignages autant poignants que révoltants, faits sous le sceau de l’anonymat, sur ce que des irresponsables font subir à la jeunesse innocente.
J.M. nous dévoile les circonstances de sa sortie des rangs de la rébellion. « Après avoir marché dans la forêt sur une distance de 9 km, j’ai atteint un village où des civils m’ont conduit chez des militaires ougandais qui, à leur tour, m’ont conduit auprès des militaires congolais des FARDC. C’est entre leurs mains que Coopi est venu me récupérer », nous a-t-il confié, la voix posée. Pourquoi il a décidé de quitter la rébellion ? « J’ai décidé de quitter la LRA car elle nous faisait subir un calvaire en nous faisant transporter entre autres des armes lourdes. Dans ma fuite, j’ai marché sur des fétiches et j’en ai eu des jambes enflées. Les rebelles de la LRA m’ont brisé l’une de mes jambes. »
C’est dans cet état que Coopi, une ONG italienne, a récupéré cet enfant. Il n’a pas hésité de reconnaître les bienfaits de l’encadrement de l’ONG. « Je suis très content, a-t-il avoué, d’être dans ce Centre où je suis considéré comme son propre enfant », a avoué cet ex-enfant rebelle qui a combattu aux côtés de la LRA qui ambitionne de devenir commerçant.
A tous les enfants qui combattent dans les groupes armés, J.M. adresse ce message : « Qu’ils cessent de combattre dans les groupes armés. »
Si le témoignage de J.M. arrache de la compassion, celui de G.S., ex-enfant de la rue, est révoltant et irrite les bonnes consciences. Cet enfant qui était scolarisé a dû abandonner ses études en raison de l’irresponsabilité de son géniteur biologique qui se mettait à prendre même ses économies, alors qu’il refusait de lui payer les frais scolaires. « Mon papa était un ivrogne qui rentrait soûl chaque jour. Il était devenu très agressif envers ma mère. Ce que je n’ai pas pu supporter. Pour payer mes frais scolaires que mon père était incapable de payer, j’étais devenu chargeur de briques avant de devenir vendeur de pétrole dont les recettes étaient insuffisants pour payer les frais scolaires », nous a-t-il confié. Mais son père était si ivrogne et irresponsable qu’il est parvenu à utiliser les fruits de la vente du pétrole de son fils pour acheter à boire. La révolte de G.S. était telle qu’il a décidé d’abandonner l’école pour aller dans la rue où il a rencontré d’autres amis qui l’ont entraîné dans la prise de l’alcool et de la cigarette.
Aujourd’hui, il est récupéré par le CAA où il vit comme un poisson dans l’eau. Cet ex-shégué (enfant de la rue, NDLR) ne manque pas de grandes ambitions. « Je compte devenir président de la République ou encadreur d’enfants », nous a-t-il confié en demandant aux enfants de ne plus aller dans la rue et aux parents de ne pas les y pousser par leurs comportements.
Les ambitions, parfois démesurées à première vue de ces deux enfants, montrent le contenu réel des cœurs d’une jeunesse dont les ambitions ont été brisées par le comportement inhumain des adultes. Coopi et ses partenaires tentent de redonner un sens à ces vies dont l’élan avait été brutalement interrompu.

Comment vivre dans un village assaini
Offrir l’occasion de vivre une vie saine à des retournés et à la population locale, c’est le combat que l’Unicef, et Oxfam/Québec en appui technique mènent dans le district de l’Ituri dans le cadre du programme national ‘’Village assaini’’. Boya I est l’un des rares villages que nous avons visités qui bénéficient de ce programme mis en œuvre par des zones de santé des cinq territoires d’Ituri (Aru, Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa) depuis 2006. Boya I, à 35 km de Bunia, dans l’aire de santé de Marabo, zone de santé de Nyankunde, dans le territoire d’Irumu, est un village assaini, disposant de toilettes en pisé, mais dont la propreté invite à s’y rendre même et à y rester aussi longtemps que possible. Avec des produits aussi locaux que accessibles (cendre, eau, savon), l’Unicef et Oxfam/Québec ont appris (apprennent) aux bénéficiaires de leur programme comment vivre une autre vie : propre, dépouillée de bien des maladies de mains sales particulièrement. Des installations hygiéniques propres et des sources d’eau construites dans ce village aident ses habitants à la vivre.
Aujourd’hui, ‘’fiers de vivre dans notre village assaini’’ (les membres du comité portent des tee-shirts frappés de ces écrits), les habitants de Boya I témoignent qu’ils ne sont plus visités par des fourmis rouges et des serpents, qu’il y a disparition d’autres maladies (notamment hydriques, dites de mains sales, du paludisme, verminose) et diminution de décès de nouveaux nés…

Ne pas créer la dépendance
Comment éviter de créer la dépendance chez les bénéficiaires de l’aide de l’Unicef ? Genti Miho, chef de bureau de l’Unicef/Bunia nous a donné la philosophie de son institution. « Nous essayons de ne pas créer la dépendance dans l’esprit des bénéficiaires en faisant passer le message selon lequel ce sont eux (les bénéficiaires, NDLR) qui ont la charge de leur propre développement. Notre approche avec le gouvernement est que nous assistons, mais la décision vient du gouvernement avec les communautés bénéficiaires. Aussi le projet est-il pris en charge par le gouvernement et la communauté de base dès le début et non après », a insisté Genti Miho. La construction des écoles, des centres de santé, des maternités, a estimé le numéro de l’Unicef à Bunia, est une réponse à la stabilisation dans l’Est.
Evoluant dans une partie du pays instable du point de vue de l’insécurité, Genti Miho a reconnu que l’Unicef prend des risques en allant dans des zones inaccessibles sur le plan sécuritaire, exemple à Aru, à Mahagi, tout en reconnaissant que les plus grandes difficultés que les humanitaires éprouvent sont entre autres l’insécurité, les contraintes logistiques (manque de routes ou en mauvais état).
Tous ces défis sont loin de le décourager. Aussi l’Unicef envisage-t-il de continuer à accompagner le gouvernement congolais, dans le cadre du plan Starec, en mettant ses ressources au profit de l’éducation de l’enfant congolais pour le développement du pays.

Les retournés de Dz’na ravitaillés à la foire de l’Unicef (3)

Ituri, un district en reconstruction
Les retournés de Dz’na ravitaillés à la foire de l’Unicef (3)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Femmes, hommes, enfants : ils sont 5 542 ménages rassemblés sous une grande tente, comme des électeurs devant un bureau de vote, attendant de déposer les bulletins dans l’urne. Ils sont venus de 34 localités du groupement de Dz’nna du territoire de Djugu. Un agent les sensibilise sur les procédures de la foire. Entre temps, un animateur, habillés en ‘’Père Noël’’, anime sous les sons tonitruants d’un baffle distillant des chansons des artistes musiciens congolais. Rangés sur un côté, une cinquantaine de commerçants de la région piaffant d’impatience attendent le coup d’envoi de cette foire des biens alimentaires : piles, postes récepteurs, cahiers, cartables, habits (hommes, femmes et enfants), tôles, matelas, casseroles, babouches, sandales en cuir, chaussures (hommes, femmes et enfants), savons, bicyclettes, machettes, houes, bidons…Bref, tout ce qui est nécessaire aux ménages des retournés pour refaire une vie brisée par des affrontements interethniques, l’Unicef, avec son partenaire Solidarités International, l’offre à ces centaines de nécessiteux, dans le cadre du programme Réponse rapide aux mouvements des populations (RRMP).
La Foire aux NFI (No Foods Item, biens non alimentaires) est une approche que l’Unicef, en appui à l’ONG Solidarités International, utilise pour venir en aide à 5 542 ménages des retournés du groupement de Dz’na, collectivité de Walendu Pitse, territoire de Djugu en Ituri dans le cadre de l’aide humanitaire d’urgence. Les besoins sont identifiés au préalable auprès des ménages de 5 personnes vulnérables chacun. Des commerçants de 4 centres commerciaux de la région signent également des protocoles d’accord avec Solidarités International.
Le jour de la foire, les ménages sont représentés par des femmes accompagnés de leurs maris et de quelques membres de famille devant aider au transport des biens achetés. A chaque ménage, Solidarités International remet un jeton quelques jours plus tôt avant le marché et un coupon le jour même d’une valeur de 75 dollars. Des dispositions pratiques sont prises par les organisateurs pour éviter des cafouillages et des fraudes de la part des bénéficiaires.
Cette année, les organisateurs ont apporté de la nouveauté : c’est le volet éducation. Au cours de la foire, ils invitent un directeur d’école pour la perception des dettes des frais scolaires des parents d’enfants créanciers ou le paiement anticipatif des frais scolaires. Une approche qui semble marche aux dires du directeur.

Plus de 400 000 dollars injectés dans l’économie de la région
La foire a une portée économico-sociale dans la région que son coup d’envoi est précédé par une cérémonie officielle marquée par plusieurs interventions des autorités coutumières, économiques (Fec). Le chef de groupement de Dz’na a insisté sur l’importance de l’éducation en demandant aux parents de profiter de la foire pour acheter en priorité les fournitures scolaires de leurs enfants.
Une fois le coup d’envoi donné, des centaines de personnes, femmes, hommes et enfants se ruent sur les étalages des marchandises pour des achats au moyen de coupons. Une opération intéressante au cours de laquelle des avances des commerçants se confondent aux cris des acheteurs qui se mettent à marchander dans un brouhaha assourdissant englouti par une musique très tonitruante. Ce sont des matelas, des tôles, des pagnes, des casseroles qui sont les plus achetés par les bénéficiaires.
Selon un agent de Solidarités International, cela s’exprimait les besoins urgents des bénéficiaires désireux d’avoir une habitation décente pour refaire une vie détruite par des guerres interminables. Il a ajouté que le jour où il y aurait un projet dans ce sens, ce serait une très bonne chose pour la population.
Le marché de Dz’na de cette année a un impact économique d’autant remarquable qu’il a permis d’injecter plus de 400 000 dollars dans l’économie de la région. En effet, 5 542 ménages ont bénéficié chacun de 75 dollars d’aide de l’Unicef. En plus, environ une cinquantaine de commerçants de la région qui ont eu une occasion gratuite de se faire de bonnes affaires au cours de cette foire, dont l’origine remonte en mars 2009.
Il s’avère cependant qu’au cours de ce marché aux biens non alimentaires, le soleil ne luit pas à tous les commerçants. Comme l’un d’eux venus du territoire de Mahagi, qui nous a confié que c’était d’autres commerçants de la région, parlant le dialecte lendu, qui ont réalisé de bonnes ventes.
A la fin de la foire qui dure environ trois heures, les uns et les autres rentrent heureux : les bénéficiaires avec des biens qui leur permettront un tant soit peu de refaire la vie, les commerçants en réalisant en un coup de bonnes ventes qu’ils n’ont pas l’habitude de réaliser quotidiennement et les organisateurs d’avoir redonné le sourire à des personnes qui ont perdu le sens de la vie.
Aux autorités politico administratives, avec ses moyens, si modestes soient-ils, d’accompagner aussi les humanitaires dans cette tâche de venir en aide à leurs administrés. Question de leur montrer que les humanitaires y sont pour l’aide d’urgence et que le gros du travail leur revient (aux gouvernants).

Les orphelins et les filles mères de DRC à Fataki (2)

Ituri, un district en reconstruction
Les orphelins et les filles mères de DRC à Fataki (2)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Nous sommes sur une petite colline où souffle une petite bise. Quelques enfants en uniforme nous accueillent devant une cour scolaire quasi déserte. Ce sont des orphelins de l’école primaire (EP3) Fataki encadrés par le Conseil danois pour les réfugiés (DRC, Danish Refugee Council). Des salles de classe sortent trois hommes, sourire aux lèvres : ce sont des enseignants, dont le dirécole, en babouches. L’accueil très chaleureux qu’ils réservent aux visiteurs que nous sommes contraste avec la pauvreté et le dénuement qui enveloppent cette école d’orphelins et des filles mères violées par des hommes en uniforme. Un terrain de football, deux gros bâtiments et un petit – le bureau du dirécole - tous en pisé, pour 7 salles de classe, 6 enseignants dont 2 femmes, voilà l’école primaire (EP3) Fataki, située à 90 km de Bunia.
Armé de son arme redoutable, le sourire, le directeur de l’EP3 Fataki, Lirpa Tibasima, 58 ans, père de 11 enfants et dans le métier depuis 1972, nous dresse la carte postale de son école. L’EP3 Fataki a fonctionné durant l’année scolaire 2009-2010 avec un effectif de 268 élèves au début avant de terminer l’année avec 221 élèves. Essentiellement occupée par des élèves orphelins, âgés de 6 à 19 ans, cette école protestante mécanisée, fonctionne avec 7 enseignants. Quoique mécanisés, ceux-ci ne sont pas pris en charge par l’Etat. Ils doivent se contenter de la prime de motivation -1 250 FC versée mensuellement - par des parents fortement démunis. Avec entre 5 000 FC et 20 000 FC qu’ils peuvent gagner mensuellement, les enseignants de l’EP3 Fataki se considèrent moins heureux que les cultivateurs. C’est l’enseignant Mbukama Mondro, 29 ans, marié et père de 2 enfants, 4 ans de carrière, qui nous exprime cette difficulté.
C’est dans cette école démunie que DRC a choisi d’apporter son aide en réhabilitant notamment ses bâtiments et en y construisant des latrines. Dans le cadre de son projet Aide en faveur des retournés dans le district de l’Ituri financé par Danida, cette ONG a pour activité la réhabilitation des écoles, la construction des latrines et la distribution des biens non alimentaires (NFI) à des orphelins et de filles mères.

70 % des grossesses issues de viols
Le numéro un de DRC en Ituri, Niklas Stoerup, a précisé le travail que son ONG mène sur un terrain où grouillent des orphelins, et des filles mères, dont les pères de leur progéniture, sont des soldats et des miliciens. La plupart de grosses de ces filles sont issues de viols au sein d’une population majoritairement hema cohabitant avec les Lendu minoritaires qui ont eu à s’entretuer depuis 1999 et entre 2002-2003 durant des affrontements meurtriers qui ont fait 50 000 morts et 500 000 déplacés.
Avec un projet qui a commencé en 2009, DRC entend continue ses activités jusqu’en 2011 pour aider les retournés et les communautés locales en payant les frais scolaires des orphelins et en finançant des activités génératrices de revenus en faveur des filles mères célibataires. En tout, on a recensé 486 filles mères et violées.
DRC a du pain sur la planche dans cette partie du territoire congolais. Il envisage de réhabiliter 30 sources d’eau et des écoles et construire d’autres latrines. L’ONG danoise compte aussi remettre financer les activités agricoles des paysans en leur remettant des semences pour améliorer leur vécu quotidien. Il est prévu également une formation en coupe et couture en faveur de 50 filles-mères dans le cadre des activités génératrices de revenus.

Le DRC intervient aussi dans la santé
DRC intervient aussi dans le secteur de la santé. Le Centre de santé de Sanduku, tenu par l’infirmier titulaire Soma Lodyi, bénéficie de l’aide de DRC avec une couverture sanitaire de 8 623 personnes dans cette aire de santé. Nous avons visité ce centre de santé en plein Ituri qui emploie 6 infirmiers qui travaillent dans des conditions qui n’invitent pas à la conscience professionnelle. Les salles que nous avons vues où couchent les femmes et où elles restent après l’accouchement sont tout sauf une salle d’accouchement et une maternité. Les deux salles sont dans une bicoque en pisé où la lumière est une denrée rare et chère.
Et pourtant, c’est dans ces endroits et dans ces conditions que la vingtaine d’Ituriennes de la trentaine attendue mettent au monde celles et ceux qui sont appelés à prendre la relève de ce pays. Dans le dénuement le plus total, ignorées de ceux doivent trouver la solution à leurs problèmes, mais très proches des humanitaires, dont DRC.
Qui y a pensé leur offrir de l’eau potable pour réduire ou minimiser les maladies hydriques capables leur progéniture qu’elles obtiennent au prix de mille et une peines. Une source d’eau y est construire en mars 2010, à une centaine de mètres du Centre de santé et au fond d’une montagne.
La source Zzdda est gérée par un comité d’entretien dirigé par Lona Wamba, 64 ans. Cette source est venue apporter beaucoup de solutions aux nombreux problèmes de vie de cette population qui s’en réjouit et remercie vivement les donateurs. « Les maladies hydriques, telles que la fièvre typhoïde, la verminose) a sensiblement diminué, a reconnu l’infirmier titulaire du Centre de santé de Sanduku, ajoutant que son centre ne connaît pas de cas de malnutrition, sinon un seul au cours du mois de juillet.
Et ce ne sont pas les mauvaises conditions de travail qui peuvent ébranler la volonté et la détermination de ce jeune infirmier de servir ses compatriotes. « Je suis fier de travailler ici pour élever le niveau de santé de la population. Même dans les conditions difficiles, je le fais », a avoué avec courage Soma Lodyi.
Quel est le nombre des personnes - comme cet infirmier – qui, pour l’amour du pays et prêtes à servir autrui, ont accepté de prester dans n’importe quelles conditions, oubliées par ceux qui sont censés les prendre en charge ? Combien ils sont ces vaillants fils et filles du pays qui, la conjoncture aidant, ont accepté de faire de leur boulot du bénévolat et de l’apostolat ? A combien s’élève le nombre de ces enfants dont la barbarie des aînés et parents a rendu des orphelins et autres nécessiteux ? Les uns et les autres sont très nombreux, infiniment nombreux, éparpillés à travers un pays très immense, oubliés par leurs dirigeants. Heureusement que la présence des humanitaires essaient d’améliorer un tant soit peu les conditions de vie et de travail.

Le HCR et ses protégés les retournés

Ituri,
Le HCR et ses protégés les retournés
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est très actif en Ituri dans les actions de lutte contre les violences sexuelles et le VIH/Sida et de construction des abris transitionnels en faveur des retournés à Lengabo, victimes des affrontements interethniques de 2002-2003.
Le HCR et les ONG locales utilisent plusieurs moyens pour sensibiliser les populations sur les réalités de la pandémie du siècle : des ateliers de formation, par exemple. Tout récemment, des acteurs de prévention ( ONG nationales et internationales, les représentants du gouvernement, la société civile) ont participé à un atelier de formation de 2 jours. Marie Louise Uroya, chef de bureau Genre, Femme et Enfants a évoqué l’augmentation sensible de cas de violences sexuelles qui ont triplé en raison des guerres nationales et affrontements interethniques. On en compte environ une cinquantaine de cas de violences sexuelles par mois et par territoire. Et les zones aurifères sont les plus victimes de ces violences.
Ce sont, nous a-t-elle informé, les hommes en uniforme qui sont les auteurs de ces violences sexuelles. Certains miliciens pensent qu’en ayant des relations sexuelles avec des jeunes filles ou de vieilles femmes, ils avaient beaucoup plus de chance de remporter la victoire. Elle a accusé, par ailleurs, les autorités politico-administratives congolaises d’être à la base de cette situation avec la mise en place de l’ancien Code de famille et la loi qui avaient fixé à 14 ans l’âge de mariage de la jeune fille.
En dépit de la nouvelle Constitution, qui fixe cet âge à 18ans, les choses ne semblent pas évoluer positivement, étant donné que la tradition est si ancrée dans les mentalités des gens qu’ils ne sont pas près de s’en défaire vite. La prise de la boisson alcoolisée, du chanvre, la fréquentation régulière des lieux de plaisirs (débits de boisson, maison de passe, hôtels…), les mariages précoces constituent les facteurs qui favorisent la pérennisation des cas de violences sexuelles.
Qu’il s’agisse de la saynète jouée lors de l’atelier où un enseignant conditionne le passe d’une jeune élève du secondaire, ayant échoué à la fin de l’année, à des rapports sexuels que l’élève refuse, ou de la construction d’un Centre de dépistage volontaire à l’hôpital général de référence de Bunia où des personnes viennent se faire examiner volontairement, le HCR entend sauver la vie de plusieurs milliers d’Ituriens confrontés aux problèmes de violences sexuelles et au VIH/Sida.
La construction du Centre de dépistage volontaire (CDV) à l’hôpital général de référence de Bunia a favorisé non seulement le dépistage du VIH/Sida dans le cadre du projet exécuté par Oxfam/Québec avec un laboratoire pour le suivi biologique des malades du VIH/Sida, mais aussi et surtout la réduction de la transmission du VIH en améliorant la qualité de la vie des malades. Les retournés, les déplacés internes, les rapatriés, les familles d’accueil démunies et la population locale dans la zone de santé de Bunia sont la cible de ce programme.

Grand impact de l’intervention d’Oxfam/Québec
Aujourd’hui, il s’avère que l’intervention d’Oxfam/Québec, financé par la Banque mondiale, sur le terrain a un grand impact et que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour le premier semestre de cette année, le CDV a enregistré 859 clients conseillés, dont 855 testés, 489 femmes dont 166 testées positives et 111 femmes VIH positives. Le travail de sensibilisation de la population est tel qu’aujourd’hui celle-ci est fortement sensibilisée t suffisamment informée sur la pandémie du siècle, au point que les PVV ont quitté la clandestinité.
Les uns et les autres notent une grande différence entre la période d’avant CDV et d’après CDV dans le dépistage du VIH/Sida. Avant l’installation du CDV, les consultations se faisaient en catimini, mais depuis qu’il a été construit, on a noté l’afflux des personnes pour le dépistage volontaire. Pour M. Robert, président de l’Union congolaise des personnes vivant avec le VIH/Sida, il était difficile de procéder au dépistage et au traitement de la maladie et qu’il fallait se rendre en Ouganda pour recevoir les soins. La situation est telle qu’aujourd’hui ce sont les Ougandais qui viennent se soigner à Bunia au CDV.
Mais devant l’annonce du départ d’Oxfam/Québec, les bénéficiaires et les autorités médicales de l’HGR d Bunia expriment leur inquiétude de voir la situation se détériorer. Pour le médecin directeur de cette institution hospitalière, « si le gouvernement ne prend pas la relève d’Oxfam/Québec, le fardeau risque de peser sinon sur la structure de prise en charge, du moins sur la personne vivant avec le VIH/Sida (PVV). » Aussi les uns et les autres souhaitent que l’Oxfam/Québec continue ses activités. Aujourd’hui, alors que l’Oxfam/Québec est encore en service, il y a 34 malades du VIH éligibles aux antirétroviraux (ARV) en attente, faute de ces médicaments. Qu’en sera-t-il si les activités de cette ONG canadienne venaient à s’arrêter ?
Le Dr Godé du PNMLS/Ituri, parlant au nom du gouvernement congolais, a souligné l’impact de l’intervention de l’Oxfam/Québec, estimant que « la situation de l’épidémie avant l’arrivée d’Oxfam/Québec était sombre et dramatique, renforcée par les conflits armés et interethniques ». Et en dépit du départ annoncé d’Oxfam/Québec, « le gouvernement n’est pas encore en mesure de prendre en charge les PVV ».

Des abris transitionnels
L’intervention du HCR, dirigé par Jorge Holly, va plus loin en apportant son aide aux retournés victimes des affrontements interethniques à Lengabo à qui il construit des abris transitionnels en collaboration avec l’ONG Adra. Sans le HCR, ces vulnérables, démunis de tout, vivraient aujourd’hui comme des animaux, errant par-ci, par-là. Chassés par des affrontements interethniques de 2002-2003 au cours desquels les miliciens du Front révolutionnaires patriotiques de l’Ituri (FPRI) de Germain Katanga de l’ethnie Ngiti ont pilonné la localité de Lengabo pour le rendre un point stratégique pour la prise de Bunia, de nombreuses personnes, particulièrement des habitants de Lengabo de la tribu Bira, sont rentrés dans leurs villages incendiés avec des bétails, champs, étangs et greniers saccagés, après quelques mois seulement de refuge en Ouganda. Une fois en Ituri, les retournés ont occupé pendant 4 ans la ferme du sénateur Tibasima Mbogemu avant d’en être chassés. Aussi le HCR est venu au secours de ces vulnérables sans abris ni autres moyens de vivre en leur construisant 48 abris transitionnels dans le cadre du projet d’Autonomisation communautaire et de consolidation de la paix en Ituri (ACCPI), en partenariat avec l’ONG Adra, financé par le gouvernement japonais. Les activités d’élevage et d’agriculture ont été associées pour permettre à cette population de se remettre dans la vie autonome.
En dépit de toutes les réalisations sur le terrain, beaucoup reste à faire. Sur 36 zones de santé que compte le district de l’Ituri, il n’y a qu’une seule- celle de Bunia – qui est prise en charge par Oxfam/Québec. Pendant ce temps, on annonce la fermeture des activités de MSF en Ouganda qui aura pour conséquence l’afflux des malades ougandais à Bunia. En plus, la maladie a encore de beaux jours au sein d’une population qui croit que le Sida n’existe pas et victime de nombreux actes de violences sexuelles, l’un des principaux vecteurs de la maladie du siècle.
Du côté du HCR, on tire la sonnette d’alarme. « Les projets du HCR sont des programmes d’urgence qui ne vont pas s’éterniser. Pour cela, il est nécessaire que la relève soit assurée une fois que ces projets arriveront à terme ».