Elections 2011 en RDC : le décor semble (déjà) planté?
Banderoles avec des messages incendiaires du genre (PPRD/Funa, 2011 : Bakopakata mbangu, PPRD/Funa, 2011 : Bakolela), le PPRD déjà en campagne électorale, pendant que Lambert Mende demande aux autres partis politiques d’attendre que le coup d’envoi soit donné, à Masimanimba, dans le Bandundu, les partisans du Parti pour l’Action (PA) de Tryphon Kin Kiey Mulumba se sont déchirés avec ceux de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC) d’Olivier Kamitatu, au Sankuru, au Kasaï Oriental, les militants de la Convention des Congolais unis (CCU) de Lambert Mende se sont affrontés en début de cette année contre les partisans de Christophe Lutundula sur fond de lutte en faveur du leadership, alors que les premiers se sont également empoignés à la même période contre les partisans du sénateur She Okitundu, des incidents malheureux par-ci par-là, à Muanda, dans le Bas-Congo, par exemple, où le député national Gilbert Kiakwama kia Kiziki a été empêché de tenir une conférence de presse par des jeunes excités…Le décor de la campagne électorale des prochaines élections est déjà planté. En plus, à peine promulgué, le calendrier électoral est salué par une salve de protestations…Dans ce décor fort trouble, gageons que l’âme de l’AMP ne sera pas en paix. Entre temps, le tonitruant coq du Fonus n’a pas encore lancé ses cocoricos si bruyants.
En 2011, les Congolais doivent rentrer aux élections, le deuxième cycle électoral après celui de 2006. La bonne tenue des élections de 2011 confirmerait que la RDC n’a pas raté le coche en 2006 et que, par conséquent, sur ce domaine, elle est sur la bonne voie. Une voie qui risque d’être perturbée au cours des élections prochaines. Les signes ne trompent pas déjà. D’un côté, un triomphalisme précoce et prématuré d’un PPRD ragaillardi par l’éclat des 5 chantiers et déterminé à faire cavalier seul en laissant sur le trottoir toute l’armée des compagnons ; de l’autre une opposition déterminée à surprendre lors du prochain scrutin, elle, qui est accusée de marcher en ordre dispersé.
Le décor du scrutin à venir semble déjà planté avec des actions et actes qui ne trompent pas. Le PPRD affiche au grand jour ses visées électorales : voler seul au 2ème mandat, délesté de cette encombrante alliance qui alourdit ses marges de manœuvre au cours du mandat en cours, le PPRD, qui a déjà poussé Joseph Kabila à se présenter sous ses couleurs lors de ses ‘’séances académiques’’ tenues à Kisangani en fin août, multiplie, selon l’autre camp, des actes de provocation : une précampagne qui tait encore son nom et fort provocante avec des banderoles suspendues par-ci par-là à travers Kinshasa qui prédisent ce qui va arriver en 2011 lors du scrutin. PPRD/Funa, 2011 : Bakopakata mbangu (Ils vont prendre le large, NDLR), PPRD/Funa, 2011 : Bakolela (Ils vont pleurer)…voilà ce que promet le très bruyant PPRD à ses adversaires et autres alliés dont il tient à se débarrasser à tout prix.
Tous les actes de provocation et autres incidents qui émaillent ce que d’aucuns désignent comme précampagne présagent déjà ce que sera la véritable campagne électorale pour le premier tour de la présidentielle et des élections législatives nationales qui se tiendra du 27 octobre au 25 novembre 2011. Gageons que les incidents que nous sommes en train de vivre ne sont qu’un échantillon que la véritable campagne va nous livrer le moment venu. Au nom de la lutte pour le leadership, des frères du même coin vont se bouffer proprement en se déshabillant sur la place publique.
Mais dans ce décor planté, il manque encore les acteurs ; je vais dire les candidats présidentiables. Aujourd’hui, personne n’est capable de dire avec certitude les compétiteurs qui seront en lice pour disputer à Joseph Kabila son fauteuil au cours d’une compétition qui s’annonce chaude. Secret de polichinelle : même s’il ne s’est pas encore prononcé, le président Joseph Kabila est prêt à tout, sauf à confier à un autre la tâche de poursuivre l’œuvre déjà amorcée de la reconstruction du pays. Donc, de ce côté-là aussi, nous devons nous attendre à tout, sauf à une partie de plaisir entre les candidats.
Ce qui marque ce décor, c’est aussi la tempête qui souffle aujourd’hui après la promulgation par l’abbé président de la CEI, Apollinaire Malumalu du calendrier électoral. La vague des protestations que sa publication a suscitée est (a été) telle que l’on s’est demandé si les uns et les autres n’étaient pas en train de nous embarquer dans les méandres du chemin de Sun-City pour d’autres concertations politiques. L’opposition ne jure que par la convocation de concertations !
Nous donnons notre tête à couper : tous les éléments de ce décor sont loin d’être déjà connus. Attendons que la campagne électorale commence pour voir le vrai décor. Où on va entendre claironner les bruyants cocoricos du coq du Fonus.
Kléber Kungu
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