vendredi 17 septembre 2010

218 millions USD de la SNCC : l’intersyndicale demande le décaissement rapide

Kasaï Oriental
218 millions USD de la SNCC : l’intersyndicale demande le décaissement rapide
24 heures après l’annonce alléchante de la Banque mondiale de décaisser la bagatelle de 218 millions de dollars en faveur de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), l’Intersyndicale de cette société a donné de la voix. Elle demande que le décaissement de ce montant soit fait le plus rapidement possible.
Par la voix de son président, Umba Ilunga, l’Intersyndicale de la SNCC demande que le décaissement de 218 millions de dollars américains promis par la Banque mondiale se fasse rapidement. « Nous n’acceptons pas d’aller de report en report, le décaissement de 218 millions des dollars de la Banque mondiale en faveur de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) était prévu au mois de novembre prochain et non en 2011», a déclaré Umba Ilunga, sur les antennes de la Radio Okapi.
Cette réaction de l’intersyndicale de la Société nationale des chemins de fer (SNCC) a été enregistrée 24 heures après la déclaration du directeur technique de la SNCC annonçant le premier décaissement de ce montant pour début 2011.
Selon la même source, le président de l’intersyndicale de la SNCC, Umba Ilunga déplore ce qu’il qualifie de manque de sincérité dans le chef des responsables de la société. Aussi a-t-il affirmé de séjourner à Kinshasa pour faire le suivi des fonds promis par le gouvernement pour payer les arriérés de salaire des agents de cette société devant partir à la retraite ainsi que leurs indemnités de sortie. Umba Ilunga reste sceptique en raison du fait que ces fonds ne sont pas encore décaissés depuis que la promesse de leur décaissement avait été faite.
C’est l’administrateur directeur technique (ADT) Vincent Tshiongo, qui a révélé la nouvelle du décaissement de 218 millions de dollars par Banque mondiale, à l’issue de sa mission à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
Selon lui, le premier décaissement, devant intervenir en début 2011, servira notamment à l’acquisition du nouveau matériel. L’apurement d’arriérés des salaires du personnel impayé depuis cinq ans, sa formation sont les priorités de cette manne.
La décision de la Banque mondiale tombe après maintes hésitations. En effet, l’institution de Bretton Woods avait conditionné l’ouverture de sa bourse à la décision ferme du gouvernement congolais d’apurer dans les 5 ans, dans la perspective du Programme de transport multimodal, les arriérés de salaires accumulés. En plus, la Banque mondiale exige une opinion légale du ministère de la Justice attestant de la conformité ou non à la législation sociale congolaise des documents signés entre le Gouvernement, la SNCC et les syndicats de cette entreprise. L’Assemblée, tenue le 3 juin 2010, qui a adopté le rapport présenté par le Conseil d’administration de la SNCC, a formulé plusieurs recommandations au Conseil d’administration au nombre desquelles la production des états financiers de la SNCC exercice 2009 au plus tard le 30 juin 2010.


Période de fortes turbulences
La SNCC traverse une période de fortes turbulences. Aujourd’hui, elle opère présentement avec 22 locomotives, dont 6 électriques et 16 en diesel et est confrontée à l’épineux problème de la paie de son personnel qui représente près dde 70% de ses ressources réelles. Elle doit aussi éponger des arriérés de salaires évalués à plus de 42 mois et trouver du cash pour verser des allocations de fin de carrière à 2 000 agents admis à la retraite. La Banque mondiale, qui a pourtant promis, rubis sur ongle, un soutien financier important pour le règlement de cette épineuse question, semble marquer le pas.
Par ailleurs, un nouveau chronogramme indiquant la mise en œuvre des étapes de processus de transformation a été approuvé par les participants. Il comporte une analyse de la situation de la SNCC à transformer en SARL, sur les plans financier, comptable et juridique afin de déterminer tous les paramètres et obstacles à prendre en compte pour mener à bien ladite transformation, la réalisation de toutes les « dues diligences juridiques et financières » préalables à la transformation de la SNCC en société commerciale avec l’aide du Copirep.
La SNCC ainsi requinquée permettra à la RDC de refaire ses réseaux ferroviaires dont la vétusté met l’entreprise hors compétition dans un pays qui dispose de 5 033 km de voies ferrées non interconnectées et n’ayant pas les mêmes standards. Le transport reste pour la RDC l’un des défis à relever avec des infrastructures ferroviaires, routières fort délabrées.
Kléber Kungu

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