dimanche 31 mars 2013

Lancement de la 2è phase des travaux d’implantation

Fibre optique Lancement de la 2è phase des travaux d’implantation Le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a lancé, samedi 30 mars à Kinshasa, la deuxième phase des travaux d’implantation de la fibre optique à travers la République démocratique du Congo (RDC). Cette phase, couvrant une distance d’environ 3 500 kilomètres, va introduire la fibre optique de Kinshasa à Kasumbalesa dans le Katanga en passant par les provinces du Bandundu et les deux Kasaï. Les travaux, à être exécutés par une entreprise chinoise, seront financés par une banque chinoise à hauteur de 215 millions de dollars américains. Le ministre de Postes, téléphone et nouvelle technologie de l’information et de la communication, Tryphon Kin-kiey Mulumba, a souligné l’importante de cette phase, estimant que cette deuxième phase est la plus importante du processus car elle va relier l’Est et l’Ouest du pays en fibre optique. «En deux ans et demi, nous pouvons déjà faire la deuxième phase. Il suffit qu’on passe des contrats avec les ONG dans chaque territoire. Pour la troisième phase, si les financements sont trouvés dans un maximum de cinq ans, nous pouvons basculer tout le pays dans la fibre optique», a assuré le ministre de PTT. La première phase comprise entre la cité de Moanda (Bas-Congo) et Kinshasa, environ 1500 km, est déjà finie. La République démocratique du Congo est l’unique pays africain, sur quatorze ciblés, à ne pas être connecté à la fibre optique à l’occasion du lancement du projet WACS (West africain submarin cable system). Cette technologie permettra notamment à la République démocratique du Congo de pouvoir accéder à l’Internet à haut débit. L’administrateur directeur général de la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT), Placide Mbatika avait expliqué, en octobre dernier, que la RDC avait raté d’être connectée pour n’avoir pas fini, en ce temps là, la construction du point d’atterrage à Moanda. Il est dit que les revenus attendus de l’exploitation de la fibre optique seraient de l’ordre de 30 à 40 millions de dollars américains par mois. Le dossier de l’installation du fibre optique est marqué par des couacs dès le début qui ont retardé son exécution. Mauvais départ pour la mise en œuvre de la fibre optique. Il a connu un mauvais départ avec des divergences persistantes entre l’opérateur public (SCPT, ex-OCPT) et les privés. Ceux-ci refusaient de se plier aux conditions d’exploitation imposées par la SCPT. Ils avançaient comme motif, la surévaluation du coût d’installation de la fibre optique, laquelle aurait pour origine la corruption à large échelle ayant entouré le processus en cours. Odeur de détournement La construction de la station d’atterrage avait coûté la bagatelle de 12 millions USD. Les experts et les opérateurs privés avaient refusé d’avaliser ce coût surévalué. Pour eux, le coût de construction de la station d’atterrage ne pourrait dépasser 4 millions dollars américains. Pour eux, la surfacturation ne peut être expliquée par un détournement. Quant au coût de la pose de la ligne Muanda-Kinshasa, les experts et les opérateurs privés y avaient également senti l’odeur de détournement. Alors qu’ailleurs on a déboursé 35 000 USD par kilomètre de câble posé, des estimations intégrées dans la structure des coûts de la SCPT donnaient 100 000 dollars américains au kilomètre. Kléber Kungu

Francophonie : « Je vous prends congé » ou « je prends congé de vous » ?

« Je vous prends congé » ou « je prends congé de vous » ? « Je vous prends congé ». Ainsi s’est exprimée d’une voix sèche une autorité en quittant un groupe de séminaristes dont elle a clôturé le séminaire de renforcement des capacités vendredi 29 mars. L’autorité venait de commettre une grosse faute que d’autres personnes ont l’habitude de commettre sans s’en rendre compte. La nuance entre « je vous prends congé » et « je prends congé de vous » est si ténue qu’elle échappe aux esprits peu avertis. En réalité, la locution verbale est « prendre congé de quelqu’un ». Ce qui signifie faire à quelqu’un, avant de partir, les adieux qu’exige la politesse. Kléber Kungu

Affrontements FARDC-miliciens APCLS : 17 miliciens APCLS tués

Kitobo/Nord-Kivu Affrontements FARDC-miliciens APCLS : 17 miliciens APCLS tués Des combats violents ont opposé vendredi 29 mars des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens Maï-Maï de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) sur deux collines qui surplombent la cité de Kitshanga, à plus de 80 km de Goma, au Nord-Kivu. Le bilan fait état d’environ dix-sept miliciens de l’APCLS tués et un officier des FARDC. Environ dix-sept miliciens de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) ont trouvé la mort, au cours des affrontements qui les ont opposés, vendredi 29 mars, aux Forces armées de la RDC (FARDC) à Kitobo et Muhanga. L’armée régulière qui a perdu un de ses officiers au cours de ces combats a réussi à déloger ces miliciens de ces localités où ils avaient basé leurs positions autour de la cité de Kitshanga, à 80 km au Nord-Ouest de Goma, en territoire de Masisi (Nord-Kivu). Le porte-parole militaire au Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli, a estimé qu’à l’issue de ces combats, les FARDC ont réconforté leur position et poursuivent l’opération de ratissage autour de Kitshanga où la vie a repris son rythme normal. C’est le vendredi vers 4 heures locales, que les FARDC avaient lancé l’attaque contre les APCLS pour les contraindre à quitter le secteur de Kitobo proche de Kitshanga. Les miliciens APCLS étaient venus de Kalembe à l’Ouest de Kitshanga avant de lancer l’assaut sur les positions du 806e régiment des FARDC sur les collines de Malanda et Ngingwe, à 1 km de Kitshanga. Le colonel Olivier Hamuli a affirmé qu’à l’issue de cette opération, ses hommes ont fait prisonniers quinze miliciens APCLS. Aujourd’hui, les casques bleus de la Monusco et les éléments de la police nationale congolaise ont renforcé des dispositifs de patrouille à Kitshanga. Ce qui a permis à tous les habitants ayant déserté leur village de regagner leurs habitations. Un groupe de trente-deux miliciens APCLS, fidèles à un certain Musa, ont été aperçus en train de se diriger vers Mwesso, à une quinzaine de km de Kitshanga en retraite vers Kalembe. Pris de panique, quelques habitants de Kitshanga avaient trouvé refuge à la base de la Monusco. En début mars, le gouvernement congolais avait mis sur pied une commission d’enquête pour sanctionner les auteurs des crimes et des violations des droits humains dans la contrée de Kitshanga. Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, avait pris cette décision après les affrontements du 27 février au 5 mars entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et l’APCLS à Kitshanga. La société civile de Kitshanga avait demandé, il y a trois semaines, aux autorités militaires de remplacer les soldats du 812e régiment des FARDC, accusés de commettre de multiples tracasseries sur les populations civiles. Kléber Kungu

Les magistrates de la RDC recommandent l’indépendance du pouvoir judiciaire

Clôture du séminaire sur la problématique de la carrière des femmes magistrats congolaises Les magistrates de la RDC recommandent l’indépendance du pouvoir judiciaire Tout est bien qui finit bien. Durant trois jours, les femmes magistrats de la République démocratique du Congo (RDC) ont réfléchi sur leur carrière. Un diagnostic aussi profond que très critique sur les maux ou les pesanteurs qui les empêchent d’évoluer comme leurs collègues masculins qui a abouti à quelques recommandations adressées notamment au président de la République, au Parlement, au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), au syndicats des magistrats, aux partenaires…Des recommandations dont le suivi ne peut que réjouir l’USAID/ProJustice qui a financé le séminaire. Du 27 au 29 mars, une cinquantaine de femmes magistrats de l’Association des femmes magistrats de la République démocratique du Congo (Afemac) ont réfléchi sur les voies et moyens d’améliorer la carrière de la femme magistrat congolaise dans la magistrature en diagnostiquant tous les maux et handicaps qui empêchent la magistrate congolaise d’être très compétitive, d’occuper, comme son collègue masculin, des postes de responsabilité dans les institutions étatiques, et de bénéficier d’assez de promotions. A ces maux, elles ont ainsi proposé des voies et moyens d’en sortir. Elles ont relevé entre autres que la sélection des candidats, les nominations au grade et les promotions ne suivent pas les principes constitutionnels de parité homme-femme, de représentation équitable et d’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme. Les raisons à tout cela ont été évoquées, notamment les charges ménagères de la magistrate, sa non-disponibilité, sa limite dans l’exercice de ses fonctions. Parlant des syndicats, les magistrates ont évoqué les difficultés qu’éprouvent les syndicalistes. Les statistiques actuelles donnent seulement 4 femmes dans les offices et les juridictions civiles sur les 215 chefs ; une seule femme au Parquet général de la République (PGR) et deux femmes à la Cour suprême de justice. Dans les juridictions d’ordre militaire, on ne compte qu’une seule femme. Concernant l’avancement en grades, les magistrates ont noté qu’il se fait de manière oblique, et l’on exige de la femme plus de preuve de compétence et de dignité qu’à l’homme. En plus, la femme, célibataire ou mariée, est toujours victime de harcèlement sexuel. Sur 3 750 magistrats, il y a seulement 660 magistrates Concernant la représentativité de la femme magistrat au sein de hautes juridictions, des constatations tristes ont été faites : sur 3 750 magistrats pour toute la RDC, il y a seulement 660 magistrates dont 2 femmes à la CSJ, 1 au PGR, les autres femmes se trouvant dans des tribunaux de grande instance, tribunaux de paix, parquets de grande instance. En plus, il n’y a qu’une femme, soit une représentativité de 4% des femmes aux postes de commandement des Cours d’appel, des parquets généraux près des cours, des cours militaires. Face à ces grandes faiblesses, les séminaristes ont adressé quelques recommandations à qui de droit en vue de les voir corriger à l’avenir. Ils ont recommandé au président de la République la dépolitisation du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’indépendance effective du pouvoir judiciaire, ainsi que son intervention personnelle pour l’application du budget du pouvoir judiciaire. Quant au Parlement, ils ont recommandé de dote le CSM de finances autonomes pour que sa mission soit valorisée. Au Conseil supérieur de la magistrature, il est recommandé le respect du statut des magistrats et autres textes relatifs à la promotion de la femme, de proposer la modification de la disposition légale relative au recrutement en y insérant un pourcentage à prendre en compte pour les candidatures féminines, de créer une école de formation de la magistrature après un concours, de tenir compte de la représentativité des femmes magistrats à la Cour constitutionnelle, à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat. Ils ont également recommandé de prévoir un budget conséquent pour la formation des femmes magistrats même à l’extérieur, de promouvoir la représentativité des magistrates à l’Assemblée générale, d’encourager les mutations des femmes magistrats dans un rayon permettant le regroupement familial… Dans un mot de circonstance, le chef de projet adjoint de ProJustice, Nathanael Tishman, a encouragé les femmes magistrates à ne pas permettre à leur carrière de s’arrêter, à dénoncer tout acte de harcèlement sexuel. Quant à la discrimination, il a proposé une meilleure arme : la compétence, tout en leur répétant ce qu’elles ont elles-mêmes soulevé au cours des ateliers « la femme magistrat doit s’affirmer par sa compétence et doit se recycler pour sa mise à niveau permanente à travers notamment la formation continue dans les matières tant de sa profession que connexes ; elle doit prendre conscience de ce qu’elle représente pour la société ; elle doit être assidue et ponctuelle dans son travail… » Kléber Kungu

jeudi 28 mars 2013

Francophonie : Stagiaire : « stagère » ou « stagière » ?

Stagiaire : « stagère » ou « stagière » ? Je vous convie à un petit exercice : demandez à une personne, sans réveiller ses soupçons, de prononcer le mot « stagiaire ». Vous aurez plus de chance de l’entendre dire ceci : « stagère ». Alors que la véritable prononciation du mot stagiaire, c’est : « stagière ». Apprenons à ne plus être considérés comme des stagiaires en prononciation ! Kléber Kungu

L’Onu sur le point d’adopter la résolution sur cette force

Création de la brigade spéciale d’intervention en RDC L’Onu sur le point d’adopter la résolution sur cette force Les membres du Conseil de sécurité doivent avoir adopté, jeudi 28 mars, une résolution relative au renforcement de la Mission de l’Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco) et s’être prononcés sur la création d’une brigade spéciale d’intervention destinée à combattre les groupes armés dans l’Est de la RDC. Une force forte de quelque deux mille cinq cents hommes devant se baser à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, l’une des provinces les plus instables et très riche en matières précieuses. Cette brigade marque un tournant dans la doctrine du maintien de la paix. La brigade spéciale d’intervention en RDC force pourrait être dotée d’un effectif d’au moins deux mille cinq cents hommes et sera basée Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une province en proie à une insécurité quasi chronique due à l’activisme très accru de nombreux groupes armés et autres miliciens. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, reste persuadé que cette brigade spéciale mettra fin au règne des groupes armés dans la région des Kivu. Repérage des sites où déployer la brigade Une mission internationale, constituée d’officiers supérieurs et des généraux d’armées de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud et du Malawi, a effectué une visite à Goma mardi 12 mars. Le but de cette mission était de faire un repérage des sites où pourraient être déployées les troupes de la future Brigade internationale d’intervention au Nord-Kivu. L’Afrique du sud, la Tanzanie et le Mozambique sont prêts à lui fournir des troupes. Les officiers militaires en mission sont notamment passés à la Rwindi (150 km au Nord de Goma) et à Saké (27 km au Sud de la capitale provinciale du Nord-Kivu). Mardi 5 mars dernier, le secrétaire général de l’Onu avait demandé au Conseil de sécurité d’autoriser le déploiement de la brigade internationale d’intervention. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs sont à l’origine de l’idée qu’une force d’imposition de la paix soit déployée pour faire face à la menace que constituent les groupes armés. . La création de cette force tarde à se concrétiser en raison des négociations qui ont été longues et difficiles. Cet état des choses est dû à la réticence de certains pays du Conseil qui ont des troupes dans la mission, notamment le Guatemala et le Pakistan) redoutant des représailles contre leurs Casques bleus, tandis que la Russie et la Chine avaient soulevé des objections de principe sur le thème de la non-ingérence. Renforcée par une “Brigade d’intervention, la Monusco aura désormais pour tâche de “mener des opérations offensives et ciblées”, seule ou aux côtés des forces armées de la RDC pour “stopper le développement de tous les groupes armés, (les) neutraliser et les désarmer”. A ce jour, la principale mission de la Monusco était la protection des civils mais elle avait été critiquée pour n’avoir pas réussi à stopper la progression du M23 vers Goma en novembre dernier. La Monusco se voit également dotée de drones pour surveiller les frontières entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda. Ces deux derniers pays ont été accusés par des experts de l’Onu de soutenir et d’équiper la rébellion du M23, ce qu’ils démentent. Le scepticisme de plusieurs membres du Conseil de sécurité sur l’efficacité de cette brigade est adouci par le fait qu’après dix ans d’échec à stabiliser la RDC, l’Onu et les pays africains de la SADC tiennent à relever ce défi en changeant de stratégie. Kléber Kungu

mercredi 27 mars 2013

Séminaire de renforcement des capacités des femmes magistrates Des femmes magistrats de l’Afemac cogitent sur leur carrière Environ une cinquantaine de magistrates membres de l’Association des femmes magistrats de la République démocratique du Congo (Afemac) réfléchissent sur leur carrière en tant que telles au cours d’un séminaire de renforcement des capacités de deux jours (du 27 au 29 mars 2013) ouvert mercredi 27 mars au Cercle Elaïs à la Gombe avec pour thème : « De la problématique de la carrière de la femme magistrate en République démocratique du Congo». Comment améliorer les conditions de travail des femmes magistrats, comment promouvoir leur représentativité au sein des institutions ou hautes juridictions du pays, leur avancée en grade, comment les promouvoir en les affectant à des postes de commandement.. Autant de préoccupations que les femmes de l’Afemac vont faire siennes au cours de ce séminaire organisé par DPK, en partenariat avec ProJustice. Pourquoi un tel séminaire ? Il est constaté qu’u sein de la magistrature, censée être un corps homogène, les femmes sont sous représentées, leur avancée en grade est quasi inexistante et qu’elles ne se retrouvent presque pas affectées à des postes de commandement par rapport à leurs collègues hommes avec lesquels elles rivalisent de compétences et de diplômes. C’est pourquoi ProJustice estime contribuer à amélioration de la carrière des femmes dans la magistrature conformément au statut des magistrats en organisant ce séminaire. Les intervenants à la cérémonie d’ouverture dudit séminaire ont souligné son ’importance ainsi ses objectifs, ainsi que la sous-représentativité des femmes dans les institutions et instances de prise de décisions, dans le gouvernement. Pour le responsable du programme Démocratie et Bonne gouvernance à l’USAID/RDC, Théodore Glenn, « en RDC, et (…) aux Etats-Unis ainsi que dans d’autres pays, la place de la femme dans le système judiciaire et dans la société de manière générale devrait être au centre des préoccupations de tous les acteurs… ». Il a relevé que « l’engagement civique et la participation limités de la femme dans les instances de prise de décisions et dans le gouvernement constituent les défis importants pour la qualité de la gouvernance démocratique. » Et les élections de 2011 n’ont pas pu corriger cette injustice, car « les femmes occupent toujours moins de 10% de sièges au Parlement au niveau national. » Ëtre exemplaire Le ministère du Genre, Famille et Enfant, par sa représentante, a souligné l’importance du rôle que la femme magistrat est appelée à jouer dans la société. Cela dit, elle l’a invitée à être exemplaire pour mériter le respect de la société qu’elle doit servir. Le premier président de la Cour suprême de justice (CSJ) et président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Jérôme Kitoko Kimpele, qui a ouverts les travaux dudit séminaire, a rappelé le souci de son institution, celui d’accroître la couverture judiciaire par l’installation progressive des juridictions et offices de parquets et ses principaux animateurs sur l’ensemble du territoire nationale par la poursuite du recrutement des magistrats de manière échelonnée au courant de 5 prochaines années, et l’avancement en garde des anciens magistrats méritants. Dans un questionnement propre aux hommes de droit, le premier président de la Cour suprême de justice a avancé quelques questions liées à la carrière des magistrates, notamment sur leur recrutement à la fonction des magistrats, leur évolution dans la carrière, leur représentativité dans la magistrature aux postes de commandement et aux hautes instances judiciaires… Plaider pour garantir l’équité de genre dans la magistrature Interrogé, le coordinateur des institutions judiciaires à l’USAID/ProJustice, Me Makitu Ndolomingo Richard, a déclaré que par ce séminaire, les femmes magistrats voudraient plaider pour garantir l’équité de genre dans la magistrature, renforcer la solidarité entre les femmes magistrats, augmenter le nombre des magistrates aux postes de responsabilité, promouvoir en grade des femmes magistrats, assurer la représentativité de la magistrate au sein de hautes juridictions à venir… Le séminaire sera étoffé par des exposés comme « Des principes de recrutement, d’avancement en grade et d’affectation des magistrats » (Jean Ubundu Pungu (conseiller à la CSJ et secrétaire permanent du CSM), « Du respect des résolutions prises par le CSM (Me Angèle Mbuyi, de l’Association des femmes juristes du Congo), « Le rôle des syndicats au sein de la magistrature », « Evaluation des recommandations prises lors de l’atelier de novembre 2011 » (Mujinga Bimansha (présidente de l’Afemac), «L’implication des syndicats dans la carrière des femmes magistrates» (Kuku Kiese, secrétaire général du Synamac), «Plaidoyer pour la représentativité de la femme au sein des hautes juridictions» (Kitete Losamba, Afemac). Ce séminaire s’inscrit dans le cadre de la poursuite des recommandations faites à l’issue de l’atelier sur l’implication des femmes dans la magistrature que ProJustice avait organisé du 16 au 18 novembre 2011. Kléber Kungu

Francophonie : « Il existe des faux huiles d’or »

« Il existe des faux huiles d’or » « Il existe des faux huiles d’or ».Une pub de Marsavco balance à satiété cette publicité de l’huile d’or sur la Télé 50. Je suis hébété de voir une telle publicité avec des fautes qu’une grande entreprise comme Marsavco ne pourrait jamais se permettre. « Des faux huiles d’or » ? C’est maintenant que je découvre qu’il existe deux sortes d’huile : au masculin et au féminin. Je suis convaincu que ces « faux huiles d’or » dont la Marsavco parle sont tellement du genre masculin qu’elles sont vraiment fausses. Kléber Kungu

Une marche de protestation contre le gouverneur étouffée par la police

Bandundu Une marche de protestation contre le gouverneur étouffée par la police La police nationale congolaise de Bandundu ville a étouffé dans la matinée de mercredi 27 mars une marche de protestation contre le gouverneur de cette province, Jean Kamisendu. Un dispositif important de policiers a été déployé sur les différentes artères du chef-lieu de la province du Bandundu pour étouffer cette marche de protestation. Cette marche était projetée par l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB) qui voulait protester contre la gestion de la province par l’exécutif provincial. C’est depuis la nuit du lundi à mardi 26 mars à Bandundu ville que la tension était perceptible après l’arrestation d’une dizaine de membres de l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB). Ces activistes ont été interpellés au moment où ils sensibilisaient les membres de leur association pour qu’ils viennent participer à la marche qui était prévue mercredi le 27 mars. Ils ont ensuite été incarcérés à la prison du cinquantenaire dans la même ville après une audience tenue mardi 26 mars au Tribunal de grande instance de Bandundu. Les organisateurs de cette marche reprochent au gouverneur Kamisendu plusieurs faits, notamment celui de n’avoir pas construit l’hôtel du gouvernement provincial comme il l’avait promis lors de son investiture, de n’avoir pas non plus réalisé d’actions à impact visible dans la province. Par ailleurs, l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB) lui reproche de n’avoir pas achevé les chantiers de construction des écoles et de ponts laissés par son prédécesseur. L’ADIVB accuse également le gouverneur de promouvoir le tribalisme au sein des services publics provinciaux. Jean Kamisendu a été élu au poste de gouverneur de la province du Bandundu le 30 avril aux fonctions de gouverneur de la province du Bandundu, à la suite de la déchéance de l’ancien gouverneur, Richard Ndambu. Richard Ndambu était déchu par l’assemblée provinciale puis réhabilité après un recours à la Cour suprême de justice. La réhabilitation de Richard Ndambu a provoqué une vive tension. Conséquence : le siège fédéral du PPRD, dont Richard Ndambu a financé la construction, a été incendié. son dépôt de boissons sur l’avenue Wamba a subi le même sort. Les députés provinciaux l’avaient démis pour mauvaise gestion, après avoir été accusé de détournement des indemnités de sortie des membres de cabinet du gouvernement provincial de la transition qui a pris fin en 2006, non paiement des ministres et des membres du gouvernement provincial en fonction depuis huit mois, ainsi que de détournement des millions de francs congolais issus de l’impôt personnel minimum perçu en province sans quittance et des retenues sur les salaires des l’opération Konzo de Kahemba. Après son élection comme député national aux élections législatives du 28 novembre 2011, Richard Ndambu a opté pour l’Assemblée nationale. 25ème gouverneur à la tête de la province de Bandundu, Jean Kamisendu Kutuka (PPRD), s’est engagé à faire de sa province le grenier de la République démocratique du Congo en en mettant en œuvre un vaste programme de cantonnage manuel qui vise la réhabilitation de 800 km des pistes rurales et la création d'environ 800 emplois temporaires. Un gigantesque travail à réalisé par des personnes qu’il débaptisées des " cantonniers planteurs ". Avec pour objectif final assurer à sa province la sécurité alimentaire. Kléber Kungu

mardi 26 mars 2013

Francophonie : « Une odeur qui dure long temps »

« Une odeur qui dure long temps » « Une odeur qui dure long temps ». La réclame est de la gamme des produits Cinthol, grandement gravée sur de gros panneaux publicitaires plantés sur les grandes artères de Kinshasa, sinon sur des véhicules. Une réclame qui pèche malheureusement sur le plan grammatical. Le mot longtemps, un adverbe, disséqué pour être éclaté en deux mots par le rédacteur s’écrit en un seul mot : « longtemps ». Kléber Kungu

Première comparution de Bosco Ntaganda : il plaide son innocence

Devant la Cour pénale internationale (CPI) Première comparution de Bosco Ntaganda : il plaide son innocence Le début de l'audience de confirmation des charges fixé au 23 septembre prochain. Le chef rebelle Bosco Ntaganda a comparu devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour sa première audience consacrée notamment à la vérification de son identité. Il a clamé son innocence mardi 26 mars. Une rengaine à laquelle recourt régulièrement tout suspect, bénéficiant de la présomption d’innocence. Au cours de cette première audience, celui qui est surnommé "Terminator", étant donné son caractère impitoyable, s’est présenté le crâne rasé, portant une fine moustache et arborant une chemise et une cravate bleues foncées assorties d’une veste noire. Semblant hésitant, il a écouté attentivement la juge au cours de l'audience en prenant quelques notes. A l'ouverture de l'audience, vers 11H00 (10H00 GMT), le suspect, qui s’est exprimé en kinyarwanda, mais traduit en français par un interprète, a décliné son identité. Il a affirmé être né au Rwanda mais disposer de la nationalité congolaise. Sur sa profession, Bosco Ntaganda a répondu ceci : "comme vous le savez, j'étais militaire au Congo". « Je m’appelle Bosco Ntaganda, je ne porte que les deux noms, les noms qui m’ont été attribués par mes parents. Comme vous le savez, j’étais militaire au Congo : je suis né au Rwanda mais j’ai grandi au Congo. Je suis Congolais », a alors déclaré le chef rebelle. "J'ai été informé de ces crimes, mais je plaide non coupable", a déclaré le suspect avant d'être interrompu par la juge Ekaterina Trendafilova, qui lui a expliqué que l'objet de l'audience n'était pas de savoir s'il plaidait coupable ou non coupable, mais de l'informer des crimes qui lui sont imputés. . ‘’Vous aurez plus tard de nombreuses opportunités de vous exprimer’’, lui a-t-elle promis. La juge Trendafilova a fixé au 23 septembre prochain le début de l'audience de confirmation des charges. C’est l’étape suivante dans la procédure judiciaire qui est destinée à déterminer si les éléments de preuve du procureur sont assez solides pour conduire à un procès. Lecture des crimes Ensuite, il a échu à un représentant du greffier de lire la liste des crimes reprochés à Bosco Ntaganda, des crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont meurtres, viols et pillages, commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), dont il était chef d'état-major, dans l'Ituri entre 2002 et 2003. L'avocat du chef rebelle, Hassane Bel Lakhdar, commis d'office, a ensuite assuré que son client "a l'intention de déposer une demande de mise en liberté provisoire, mais ce ne sera pas aujourd'hui". Une semaine après sa reddition surprise et son refuge à l’ambassade américaine à Kigali le 18 mars, Bosco Ntaganda, qui a régné en maître absolu au Nord-Kivu, est devenu l'un des chefs de guerre les plus recherchés de la région des Grands Lacs, le premier suspect de la CPI qui s’est constitué prisonnier volontairement. Une reddition qui a suscité de nombreuses questions, notamment sur la manière dont il était parvenu à échapper à la vigilance des services de sécurité rwandais en traversant la frontière rwando-congolaise avant de rejoindre l'ambassade américaine. Autant qu’elle a réjoui autant la communauté congolaise que la communauté internationale. Il avait passé la frontière entre la RDC et le Rwanda à la mi-mars, avec plusieurs centaines de ses hommes défaits dans des combats avec une faction rivale issue de l'éclatement de la rébellion congolaise du M23 (il était auparavant général dans l'armée congolaise depuis 2009). Bosco Ntaganda a fait ses armes au sein du Front patriotique rwandais du président Paul Kagame à l'époque où cette rébellion mettait fin au génocide en 1994. Certains estiment qu'il pourrait faire d'embarrassantes révélations sur le rôle de Kigali dans l'est de la RDC. "Le peuple congolais est très content de la détention de M. Ntaganda", a déclaré Dede Mukadi, 36 ans, un Congolais de Kinshasa habitant en Belgique et ayant fait le déplacement à La Haye : "c'est un grand jour pour le peuple congolais, une victoire". Pour Ida Sawyer, de l'ONG Human Rights Watch, elle a affirmé, dans un communique que "les atrocités commises par les forces sous le commandement de Bosco Ntaganda ont affecté des milliers de Congolais dans l'est de la RDC pendant plus d'une décennie." Un garçon de 16 ans enrôlé de force par les hommes de Bosco Ntaganda en mars 2013 alors qu'il était sur le chemin de l'école, cité dans le communiqué de HRW, a soutenu : "maintenant, il ne peut plus revenir là où j'habite ni essayer de m'enlever de l'école et m'envoyer à la guerre". Des réactions qui montrent le degré de satisfaction aussi bien des victimes directes et indirectes que des ONG qui ont souffert ou ne cessent de souffrir des crimes de « Terminator », convaincues, croient-elles, que désormais l’impunité ne pourra plus être la récompense des crimes des rebelles et autres criminels qui pullulent dans la partie orientale de la RDC. Ce qui aura pour effet de décourager tous les autres criminels qui fondent leur métier sur le sang des Congolais assassinés dans leur propre pays. Kléber Kungu

La Céni prépare l’élection du gouverneur à l’Equateur

Après la révocation de Baende par le Chef de l’Etat J. Kabila La Céni prépare l’élection du gouverneur à l’Equateur La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) prépare l’organisation de l’élection du gouverneur et du vice-gouverneur dans la province de l’Equateur en vue de pourvoir à la vacance de poste au gouvernorat. Après la révocation du gouverneur de la province de l’Equateur, Jean-Claude Baende par le chef de l’Etat Joseph Kabila le 15 mars, les postes de gouverneur et de vice-gouverneur de cette province sont restés depuis vacants. Le premier vice-président de la Céni, Jacques Djoli a révélé mardi 26 mars l’organisation de l’élection du gouverneur et du vice-gouverneur de la province de l’Equateur après la révocation par le président de la République, Joseph Kabila, du gouverneur J.-C- Baende. Il a indiqué que la présidence de la République a déjà notifié son institution de la vacance au sommet de l’exécutif provincial de l’Equateur. Cependant, la Ceni est dans l’attente des moyens pour organiser cette élection pour que soit mis fin au bicéphalisme au bureau de l’ organe délibérant pour bien travailler afin d’éviter des contestations. « La Ceni a accumulé une grande expérience en matière de l’organisation des élections des gouverneurs de province. Pour le moment nous attendons les moyens. Ce qui va nous permettre de cadrer le calendrier des consultations qui va se faire en principe dans les 30 jours », a affirmé Jacques Djoli. C’est le 15 mars que le chef de l’Etat Joseph Kabila a relevé, vendredi 15 mars, Jean-Claude Baende de ses fonctions de gouverneur de l’Equateur, après une longue période de crise entre l’exécutif et l’Assemblée provinciale. Le chef de l’Etat Joseph Kabila a à cet effet signé l’ordonnance qui expliquait que cette décision a été prise pour mettre fin à la «crise grave et persistante» qui menace les institutions de la province de l’Equateur. La révocation de Jean-Claude Baende a suscité plusieurs réactions de la classe politique congolaise, particulièrement des députés nationaux. Le député national élu de Mbandaka, Henri-Thomas Lokondo, a salué la décision présidentielle, plaidant pour la stabilité des institutions provinciales de l’Equateur sans recourir «aux mêmes tares qui ont plongé la province dans la régression». Henry-Thomas Lokondo a soutenu que la province de l’Equateur dispose de tout ce qu’il faut pour figurer dans le premier peloton des provinces capables de booster le développement de la République démocratique du Congo. Au sein de l’Alliance des démocrates humanistes (ADH), parti de Jean-Claude Baende, “on a pris acte de l’ordonnance présidentielle”. Pour le président du parti, Joseph Bangakia, le chef de l’Etat a mis fin à la crise persistante des institutions provinciales de l’Equateur.«Maintenant il faut rapidement organiser l’élection du nouveau gouverneur de cette province », réclame-t-il, souhaitant que cette province puisse “:se rattraper”. Après sa destitution, Jean-Claude Baende devait comparaître devant la Cour suprême de justice (CSJ) contre l’Assemblée provinciale de l’Equateur. Celle-ci accuse l’ancien gouverneur de l’Equateur de détournement des deniers publics, de mégestion, de haute trahison et d’outrage aux membres de l'Assemblée provinciale. L’Assemblée provinciale de l’Equateur l’accuse également d’entretenir une milice qui semait l'insécurité dans les installations de l'Assemblée provinciale. Des accusations que l’ancien gouverneur de l’Equateur a rejetées en bloc. Kléber Kungu

Michel Djotodia : le plus dur vient de commencer

République centrafricaine Michel Djotodia : le plus dur vient de commencer Au lendemain de la prise de la capitale, Bangui, par les rebelles de la Séléka, sous la houlette de Michel Djotodia, le nouvel homme fort autoproclamé de la République centrafricaine, l’Union fricaine a décidé de suspendre la participation de ce pays à son organisation. Entre temps, le président autoproclamé est loin de réunir l’unanimité dans ses propres rangs. Il lui appartient de convaincre une communauté internationale qui l’attend au tournant…de ses actes, d’autant plus que ses hommes se sont illustrés par des actes de pillages lors de la prise de la capitale centrafricaine. Aujourd’hui, la tension est quelque peu retombée, sans que certaines interrogations sur l’avenir de ce pays meurtri trouvent des réponses tant attendues. Michel Djotodia a affirmé qu’il comptait «rester dans l’esprit de Libreville» et répété que les élections libres et transparentes être organisées «d’ici trois ans avec le concours de tout le monde». Il faut que le président autoproclamé montre que ce genre de discours tranche bien des promesses qui ne sont jamais tenues par des juntes militaires qui prennent le pouvoir. Maintenant aux affaires, cette coalition rebelle dont les ambitions restent encore floues, doit relever plusieurs défis. Elle doit batailler dur pour se faire accepter auprès d’une communauté internationale encore méfiante d’elle et inquiète de la situation actuelle prévalant en République centrafricaine. Si les rebelles de la Séléka ont affirmé que «la page Bozizé» était désormais tournée, ils doivent cependant faire en sorte que leur manière de gouverner tranche bien avec celle de celui qu’ils ont chassé et dont ils ne cessaient de critiquer les méthodes. Suspension par l’Union africaine Après avoir condamné cette «prise de pouvoir anticonstitutionnelle», le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a appelé «au calme et au respect de l’État de droit». Dans un communiqué des Nations Unies, il s’est également déclaré préoccupé «par les allégations de violations sérieuses des droits de l’homme». L’Union africaine (UA) est, pour sa part, montée au créneau à l’issue de ce coup d’État. Le Conseil de Paix et Sécurité de l’UA a ainsi décidé de suspendre la participation de la Centrafrique à l’organisation. Il a également mis en place des sanctions, «à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants du Séléka», parmi lesquels Michel Djotodia. «Le Conseil demande à tous les États-membres de prendre les mesures requises pour isoler totalement les auteurs du changement anticonstitutionnel en République centrafricaine», a déclaré le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. Il a également ajouté que l’Union africaine demande à ses membres «de ne pas leur fournir [aux rebelles de la Séléka, ndlr] de sanctuaire et de faciliter l’application de toute autre mesure qui serait prise par l’Union africaine, y compris le jugement des auteurs de ce changement anticonstitutionnel de gouvernement». Des déclarations fermes et critiques à l’égard de la coalition rebelle alors que le pays doit entamer une lente reconstruction pour se sortir des affres de son passé récent. Un discours du genre du déjà entendu dans ce genre de situation, mais qui, au fil des années, va s’émoussant, restant lettre morte, donc sans effet. Les rebelles de la Séléka sont également appelés à mener le front intérieur où ils doivent se faire accepter. En effet, au sein de la coalition, l’unanimité semble lointaine. En son sein même, les dissensions existent encore. D’après Nelson N’Jadder, président de la Révolution pour la démocratie, un des groupes membres de la Séléka, ses hommes ne reconnaissent pas la légitimité de Michel Djotodia en tant que nouveau président de la République centrafricaine. Présent à Paris, Nelson N’Jadder a notamment assuré que Michel Djotodia n’a jamais été choisi comme leader et que les membres de la coalition s’étaient entendus pour prendre le palais présidentiel, puis pour annoncer une période de transition de 18 mois avant la tenue de nouvelles élections. Les nouveaux maîtres de Bangui ont l’obligation de redonner de l’espoir, de la certitude et de la quiétude à un peuple centrafricain désespéré, incertain et inquiet face à une situation d’insécurité préoccupante. Alors que les scènes de pillages civils semblent se multiplier à Bangui, l’assurance de la sécurité devra être la priorité du prochain chef d’État centrafricain pour espérer que le pays puisse enfin relever la tête. En un mot, rétablir l’ordre et assurer la protection des gens, des biens publics et privés, organiser un dialogue inclusif pour tous les Centrafricains où seront débattus sérieusement et profondément les problèmes cruciaux de la Centrafrique et remettre ce pays sur la voie de la réconciliation, voilà entre autres les défis que le nouveau pouvoir centrafricain doit relever. Dans cette ancienne colonie française se trouvent 45% de protestants, 35% de catholiques et environ 10% de musulmans. Le président centrafricain déchu François Bozizé, arrivé dimanche au Cameroun, a passé la nuit de lundi à mardi dans l’hôtel Hilton de Yaoundé, en attendant de se rendre dans un autre pays. Plusieurs agents de la surveillance du territoire (renseignements) quadrillaient le hall de l'hôtel, habillés en civil. Tandis qu’une partie de sa famille est arrivée mardi 26 mars matin à Kinshasa. Kléber Kungu

lundi 25 mars 2013

Michel Djotodia, le tombeur de Bozizé

République centrafricaine Michel Djotodia, le tombeur de Bozizé Le chef d'Etat centrafricain, François Bozizé, a été renversé dimanche par les rebelles du Séléka qui ont pris la capitale, Bangui. Des combats ont causé la mort de treize militaires sud-africains qui étaient commis à la garde de la capitale. Le nouveau maître de Bangui et chef de la rébellion centrafricaine, est Michel Djotodia, qui succède à François Bozizé, lui-même tombeur de Ange-Félix Patassé en 2003. Comme d’accoutumée, en telle circonstance, le chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia, s’est autoproclamé président de la Centrafrique, après avoir chassé du pouvoir François Bozizé. « Après la déclaration que j’aurai à faire, je pourrai me considérer comme chef d’Etat. (…) Cette victoire n’est pas la mienne, elle est celle du peuple centrafricain. Cela suppose que le peuple centrafricain doit être uni, doit voir l’avenir avec objectivité parce qu’il n’y a pas la paix. Sans la paix, on ne peut rien faire. Maintenant il va falloir ramener la paix, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et ce n’est que par ce procédé que l’on peut espérer et essayer de relancer l’économie centrafricaine. » Qui est le nouvel homme fort qui va désormais présider aux destinées de la République centrafricaine victime de nombreux coups d’Etat ? Agé d’une soixantaine d’années, Djotodia est un ancien fonctionnaire et diplomate - il a notamment été consul de Centrafrique au Soudan du Sud - qui avait basculé dans la rébellion, en devenant l’un des principaux animateurs depuis 2005. Né en 1949 dans la Vakaga (Oubangui-Chari, Afrique équatoriale française (AEF), Michel Am-Nondokro Djotodia est un homme politique centrafricain de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) membre de la Seleka. Suite aux accords de Libreville en janvier 2013, il devient vice-Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale le 2 février 2013. Le 25 mars 2013, il se déclare président de la République suite à la prise de la capitale Bangui par les rebelles au cours de laquelle a été renversé le général François Bozizé. Celui-ci, déchu, il s’est réfugié au Cameroun et non en République démocratique du Congo (RDC), en attente d’un autre pays d’accueil. «Le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil», a annoncé la présidence camerounaise dans un communiqué lu à la radio nationale lundi. Sa famille a elle été prise en charge en RDC, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement et ministre des médias congolais, Lambert Mende, précisant qu’une vingtaine de personnes, dont son fils, ont été accueillies et éloignées des frontières conformément aux règles internationales. Condamnant la prise de pouvoir par la force de la rébellion, l’Union africaine a suspendu lundi la participation de la Centrafrique à l’organisation. L’UA a également imposé des sanctions à sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont Michel Djotodia, après son offensive éclair et la prise de la capitale centrafricaine dimanche 24 mars. «Le Conseil (de Paix et Sécurité) décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA (République centrafricaine) à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants du Séléka», a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. C’est dans une capitale sans électricité et sans radio nationale que Michel Djotodia se comportait comme le nouveau chef de l’Etat, dans l’attente d’une déclaration officielle à la Nation. En attendant, de leur côté la France et les Etats-Unis d’Amérique ont appelé les rebelles à respecter les accords de paix qui avaient été conclus à Libreville le 11 janvier entre le camp Bozizé, l’opposition et le Séléka, et à soutenir le gouvernement d’union nationale qui en est issu. A ces messages, le nouvel homme fort centrafricain a promis en ces termes : «Nous resterons toujours dans l’esprit de Libreville, ajoutant qu’il garderait à son poste l’actuel Premier ministre du gouvernement d’union nationale Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition à Bozizé et qu’il organiserait des élections libres et transparentes d’ici à trois ans. Washington a également appelé «de manière urgente» le Séléka à «rétablir la loi et l’ordre» dans la capitale Bangui, livrée au pillage et où la situation est anarchique. Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a, quant à lui, condamné la prise de pouvoir par les rebelles et s’est déclaré inquiet des violations de droits de l’homme, selon son porte-parole Martin Nesirky. Arrivé au pouvoir par les armes en 2003, François Bozizé, 66 ans, - un ancien proche de l’empereur Jean-Bedel Bokassa - avait été élu président en 2005 et réélu en 2011 au terme d’un scrutin très critiqué par l’opposition. La rébellion avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays et enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales désorganisées, avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 kilomètres au nord de Bangui. Des accords à Libreville avaient débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale. Arguant du non-respect de ces accords, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition. Kléber Kungu

Sassou, Kabila, Kagame et Museveni s’engagent à appliquer l’accord d’Addis-Abeba

Sommet d’Oyo au Congo Brazzaville Sassou, Kabila, Kagame et Museveni s’engagent à appliquer l’accord d’Addis-Abeba Les chefs d’Etat de la RDC, du Congo-Brazzaville, du Rwanda et de l’Ouganda se sont engagés le dimanche 24 mars à mettre en application l’accord d’Addis-Abeba signé le 24 février dernier par onze présidents africains en présence du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et de l’Union africaine, et censé permettre le retour de la paix dans l’Est de la RDC, en proie à des conflits armés à répétition. Invités par leur homologue du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Yoweri Museveni et Paul Kagame se sont réunis à Oyo au Nord de Brazzaville. Les quatre chefs d’Etat ont consacré cinq heures aux discussions sur la paix et la sécurité dans la partie orientale de la RDC. Denis Sassou Nguesso a salué l’engagement de ses homologues à prendre des initiatives pour mettre fin à cette crise. Sassou Nguesso avait déjà reçu séparément Joseph Kabila et Paul Kagame respectivement en janvier et février derniers pour évoquer la situation sécuritaire dans cette partie de la RD, en proie à une instabilité et une insécurité presque chroniques. Cette partie est sous la coupe de plusieurs groupes armés depuis plusieurs années, dont le Mouvement du 23 mars, dit M23 créé en mai 2012 par des mutins de l’armée congolaise. Ils entendaient ainsi réclamer l’application des accords signés en mars 2009 par le gouvernement congolais et l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) d’où ils sont issus. Depuis mai 2012, le M23 a lancé une offensive contre les FARDC qui a conduit à la chute de le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, Goma. Sous la pression de la communauté internationale condamnant cette occupation, les rebelles du M23 ont du battre en retraite, évacuant Goma. Mais en contrepartie, ils ont obtenu la tenue des pourparlers avec le gouvernement congolais. Ces pourparlers, qui se tiennent à Kampala entre Kinshasa et le M23, sous la facilitation ougandaise menée par le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, ont débuté le 9 décembre 2012. Alors que ces négociations se déroulent, onze chefs d’Etat africains de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont signé à Addis-Abeba un accord-cadre sur la paix et la sécurité en RDC et la région, interdisant aux pays extérieurs de soutenir les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC Au lendemain de la signature de cet accord-cadre, une scission est venue déchirer le M2, donnant lieu désormais à deux factions rivales : l’aile Sultani Makenga et l’aile Jean-Marie Runiga, pro Bosco Ntaganda. Ces deux factions rivales se sont affrontées pendant quelques jours dans la province du Nord-Kivu. Celle dirigée par Sultani Makenga a finalement pris le dessus sur celle de Bosco Ntaganda. Celui-ci et la plupart de ses combattants ont été mis en débandade qui les ont poussés à fuir au Rwanda. Refugié dans l’ambassade des Etats-Unis D’amérique à Kigali, Bosco Ntaganda, visé par deux mandats d’arrêt international de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé son transfert à la Haye pour qu’il y soit jugé. Il y a été conduit le vendredi 22 mars dernier. Kléber Kungu

dimanche 24 mars 2013

Bangui aux mains des rebelles, François Bozizé en fuite en RDC

Crise en Centrafrique Bangui aux mains des rebelles, François Bozizé en fuite en RDC La situation politique en République centrafricaine a vite évolué en défaveur du régime de François Bozizé. Qui vient d’être déchu par les rebelles de la Séléka. Après la chute de Bangui, le président centrafricain s’est enfui en République démocratique du Congo, à en croire une dépêche de Reuters. Les rebelles centrafricains du Séléka se sont emparés de Bangui et le président François Bozizé s'est enfui en République démocratique du Congo (RDC), selon des membres de son administration cités par Reuters. Les rebelles contrôlent la capitale avec tous les points stratégiques, alors que le chef de l’Etat centrafricain, François Bozize avait traversé le fleuve Oubangui dans la matinée pour gagner la RDC. "Le palais vient juste de tomber. Nous tenons le palais", a annoncé Eric Massi, porte-parole du Séléka, cité par la source. Les rebelles, qui accusent le chef de l'Etat de ne pas avoir respecté l’accord de paix conclu en janvier à Libreville, capitale de la République gabonaise prévoyant leur intégration dans l'armée, ont pénétré samedi dans la capitale, où la France a envoyé des renforts pour sécuriser l'aéroport. Pillages Dans l’entre temps, l’on signale de nombreux pillages dans la capitale centrafricaine, commis par des gens armés mais aussi par des habitants de la capitale centrafricaine. Bangui qui est en proie à l’anarchie, des hommes armés, des rebelles mais aussi sans doute des brigands ou des membres des forces de l'ordre en civil ont procédé à des pillages de magasins, de maisons des particulier et de voitures, avant que la population aussi ne se lance dans la fête. Les pillards se mettent à casser les portes, pillent et avant que la population n’emboîte le pas aux pillards. Bangui est plongée dans la psychose. Des habitants se terrent chez eux. Comme pour se donner bonne conscience et se dédouaner, un des porte-parole du Séléka, Eric Massi a annoncé que les rebelles étaient en train de (se) déployer dans l'ensemble de la capitale pour lancer les opérations de sécurisation et éviter les pillages. La veille, il avait promis une tolérance zéro du Séléka contre toute exaction, pillage ou règlement de comptes. La ville est tombée au terme d'une offensive de trois jours lancée pour renverser le président François Bozizé qui est arrivé au pouvoir par la force en 2003 après avoir renversé Ange-Félix Patassé. Comment Bangui fortement sécurisée par des militaires sud-africains est tombée sans beaucoup d’efforts ? Peut-on conclure que le sort de François Bozizé était déjà scellé de longue date ? Le tombeur de Ange-Félix Patassé est en train de payer ce qu’il fait payer à son prédécesseur. Comme qui dirait qui tue par l’épée périt également par l’épée. Kléber Kungu

Bosco Ntaganda devant la CPI ce mardi pour sa première comparution

La Haye Bosco Ntaganda devant la CPI ce mardi pour sa première comparution Le chef rebelle Bosco Ntaganda est arrivé au centre pénitentiaire de La Haye à Scheveningen, quartier balnéaire de La Haye, à environ 25 kilomètres de là vendredi 22 mars courant soir après son départ de Kigali, capitale du Rwanda, escorté par des agents de la Cour. « Terminator » va comparaître demain mardi 26 mars pour la première fois. Une audience destinée à vérifier son identité. La première comparution de Bosco Ntaganda devant la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale aura lieu le mardi 26 mars 2013, à 11h00 (heure locale de La Haye), soit 10h00 GMT. Cette audience sert notamment à vérifier l'identité du suspect et la langue dans laquelle il pourra suivre les procédures ainsi qu'à l'informer des crimes qui lui sont imputés et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité à la base de la création de la Cour pénale internationale. Dans un communiqué rendu public, la CPI q déclaré qu’au cours de cette audience, les juges fixeront également une date pour l'ouverture de l'audience de confirmation des charges, une étape préliminaire nécessaire pour déterminer si l'affaire sera renvoyée en procès ou non, a précisé. Affublé d’un surnom à connotation criminelle « Terminator », Bosco Ntaganda est notamment accusé par la CPI de viols, meurtres, pillages et enrôlements d'enfants-soldats commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) entre septembre 2002 et septembre 2003 dans l'Ituri (nord-est de la RDC). C’est à bord d’un avion destination de La Haye que Bosco Ntaganda a quitté le Rwanda dans la journée de vendredi. Il s’est enfui à Kigali lundi 18 mars courant en se réfugiant à l’ambassade américaine du Rwanda après la débâcle subie à la suite de la dernière offensive lancée par les hommes de Sultani Makenga qui avaient promis de le capturer et de le livrer la justice. A Kigali, il avait demandé à être transféré à la CPI. Dans l’entre temps, le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole, Lambert Mende, s’est engagé à aider la CPI à enquêter et arrêter les auteurs des crimes commis au Nord-Kivu. Ici, il faisait ainsi allusion aux nombreuses violences perpétrées par les groupes armés dans cette partie du pays instable et riche en ressources minières. «Lorsque ces enquêtes seront terminées, nous n’avons aucun doute que le bureau du procureur de la CPI ouvrira un dossier concernant des faits graves rapprochés à Bosco Ntaganda», a indiqué Lambert Mende, cité par Radio Okapi. Il réagissait ainsi sur le transfert de Bosco Ntaganda à la CPI. Lambert Mende n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction face à la coopération du Rwanda et des Etats-Unis d’Amérique pour faciliter le transfert de Bosco Ntaganda. Le secrétariat de l’Onu, par la voix de son porte-parole, a aussi exprimé la même satisfaction, se disant fermement convaincu que le transfert de Bosco Ntaganda à la CPI ferait avancer la cause de la paix en RDC ainsi que la lutte contre l’impunité dans la région. Réagissant également au transfert de ce général déchu, Ida Sawyer, chercheuse de l’ONG Human Right Watch (HRW), est persuadée que le transfert de Bosco Ntaganda à la CPI permettra de rétablir la vérité sur de nombreuses atrocités qu’il avait commises en Ituri (Province Orientale). ” Des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis entre 2002 et 2003 alors qu’il était dans les rangs de l’Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga “. Elle s’est réjouie que «le transfert de Ntaganda à la CPI est une victoire pour les victimes de toutes les atrocités commises par ses hommes dans l’Est de la RDC et également pour les activistes des droits de l’homme congolais qui, depuis longtemps, ont documenté et dénoncé ces crimes». Enquête sur les crimes commis au Nord-Kivu et au Sud-Kivu L’ONG britannique encourage également le procureur de la Cour pénale internationale à poursuivre d’autres enquêtes sur les crimes commis par des officiers de l’armée régulière ainsi que ceux des armées étrangères au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. L’ONG Human Right Watch se dit également disposée à aider le procureur de la CPI à poursuivre les enquêtes plus larges sur les crimes commis dans les deux provinces parmi les plus instables de la RDC. Depuis sa fuite à Kigali lundi 18 mars, Bosco Ntaganda, 40 ans, venait de commencer une nouvelle vie dont l’issue est fort malheureuse pour un criminel jeune. Kléber Kungu

Kabila, Kagame et Museveni chez Sassou pour parler de la paix en RDC

Oyo/Congo Brazzaville Kabila, Kagame et Museveni chez Sassou pour parler de la paix en RDC Un sommet des chefs d’Etat du Congo, d’Ouganda, du Rwanda et de la République démocratique du Congo s’est ouvert dimanche à Oyo, la ville natale du président congolais Denis Sassou Nguesso, située à 400 kilomètres au nord de la capitale Brazzaville. Au menu, la situation dans l’est de la RDC en proie aux troubles et à une insécurité chronique. Arrivés successivement, le président ougandais, Yoweri Museveni en premier, suivi du président rwandais Paul Kagame et du président de la RDC Joseph Kabila, ils ont été reçus tour à tour par le président Sassou Nguesso. Auparavant, le président du Congo Brazzaville avait déjà reçu tour à tour Joseph Kabila en janvier à Brazzaville et Paul Kagame en février dans cette même ville pour discuter de la même question. La tenue de ce sommet était destinée à débattre de la paix dans la région des Grands Lacs, notamment dans l’est de la RDC “à la suite des accords conclus dernièrement sur la RDC le 24 février à Addis Abeba”. Le 25 février dernier, onze chefs d’Etat ont signé à Addis Abeba en présence du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et devant le facilitateur de l’Union africaine, un accord-cadre destiné à instaurer la paix dans cette région. Cet accord prévoit notamment l’arrêt de tout soutien à un groupe armé agissant dans un pays voisin. La RDC est depuis près d'un an en lutte avec la rébellion du Mouvement du 23 mars qui a brièvement occupé Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, en novembre. Depuis le 9 décembre, le gouvernement congolais et les rebelles du M23 sont en pourparlers à Kampala, capitale de l’Ouganda sous la facilitation du médiateur ougandais, le ministre de la Défense, Crispus Kayonga. Kléber Kungu

Francophonie : « …moment de pannique. Une vingtaine des éléments »

« …moment de pannique. Une vingtaine des éléments » Flash : situation calme à Lubumbashi après un moment de pannique. Une vingtaine des éléments Mayi-Mayi viennent de se rendre à la Monusco… Mon regard est quasiment rivé sur mon poste téléviseur pour suivre ce flash sur une télévision locale en bande défilante. Je vous avoue que j’étais paniqué en lisant cette information. En voici les raisons : "pannique" avec deux "n" ne peut que faire frémir une personne qui voit cette faute, et une "vingtaine des éléments" au lieu de "une vingtaine d’éléments" ne peut que faire réagir quelqu'un qui aime le français. Règle : le déterminatif d’un approximatif tels que dizaine, douzaine, vingtaine, centaine, etc. est toujours introduit par la préposition "de". Kléber Kungu

jeudi 21 mars 2013

Bosco Ntaganda sera transféré à la CPI ce vendredi 22 mars

Accusé de plusieurs crimes commis en Ituri Bosco Ntaganda sera transféré à la CPI ce vendredi 22 mars Paul Kagame accepte de faciliter le transfert de Bosco Ntaganda à la CPI Si tout va bien, c’est vers ce week-end ou en début de la semaine prochaine que le général rebelle Bosco Ntaganda sera transféré à la Cour pénale internationale (CPI). Tout se prépare pour que l’homme qui a défié la communauté internationale durant plusieurs années arrive à la CPI au plus tard ce vendredi 22 mars.Paul Kagame a accepté de faciliter le transfert de Bosco Ntaganda à la CPI La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, l’a annoncé mercredi 20 mars dans la soirée au cours d’une conférence de presse à Paris (France). « Nous travaillons étroitement avec ceux qui peuvent faciliter son transfert dans le délai le plus court possible », a-t-elle affirmé. Du côté rwandais, il n’y a plus d’obstacle. Le président rwandais, Paul Kagame, a affirmé jeudi 21 mars que son pays apporterait tout le soutien nécessaire au transfert du rebelle congolais Bosco Ntaganda vers la CPI. Bosco Ntaganda s’est officiellement présenté lundi à l’ambassade américaine. Selon les Etats-Unis, il a lui-même demandé à être envoyé devant la CPI qui le recherche pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. “Nous allons travailler pour faire en sorte que tout ce dont l’ambassade américaine a besoin en lien avec l’affaire Bosco Ntaganda soit mis en œuvre aussi rapidement que possible,” a déclaré le président Kagame dans un communiqué. Depuis Washington, le sous-secrétaire d’État américain pour les affaires africaines, Johnnie Carson, a indiqué mercredi 20 mars dans une visioconférence que le gouvernement rwandais avait donné l’assurance qu’il n’entraverait pas le transfert de Bosco Ntaganda. Pour l’homme d’Etat américain, « les prochaines 48 heures seront décisives ». Il a indiqué que son pays avait demandé la coopération totale du gouvernement rwandais, des autorités de la CPI et du gouvernement néerlandais pour que ce transfert soit effectué dès que possible. La Cour pénale internationale considère Bosco Ntaganda comme l’un des « principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l’ensemble de la région des Grands Lacs » depuis de longues années. Au lendemain de la reddition de l’ancien seigneur de guerre, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a qualifié cette reddition de « grand moment pour les victimes du conflit en RDC » et appelé à un transfert « rapide » vers la CPI. Bosco Ntaganda est recherché par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre septembre 2002 et septembre 2003 dans l’Ituri en Province Orientale. Kléber Kungu

Ntaganda hors d’état de nuire, est-ce le retour de la paix dans la région ?

Ntaganda hors d’état de nuire, est-ce le retour de la paix dans la région ? L'ex-général Bosco Ntaganda se trouve au Rwanda depuis lundi 18 mars. Il se terre précisément à l’ambassade des États-Unis à Kigali. Sous le coup de deux mandats d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en RDC. Mieux, lui-même est allé plus loin. Il ne veut pas rester au Rwanda. Il tient à terminer sa carrière de tueur au centre pénitentiaire de Scheveningen de La Haye. Mais Bosco Ntaganda écarté de la scène politique congolaise, peut-on parler d’un retour de la paix dans une région que la cruauté de ce seigneur de guerre et de ses hommes a contribué à déstabiliser des décennies durant ? Pas sûr. Même s’il existe l’accord-cadre signé dernièrement à Addis-Abeba par 11 chefs d’Etat de la région. Ce qui est sûr, c’est le fait que Bosco Ntaganda est hors d’état de nuire définitivement. À l'ambassade américaine à Kigali, Bosco Ntaganda est dans l’attente du sort qui lui sera réservé. Depuis qu'il s'est rendu, les réactions fusent de partout pour saluer cette reddition. Mais surtout pour réclamer que l’extradition de Bosco Ntaganda à la CPI soit effective et immédiate. Quel impact pourrait avoir cette mise hors-jeu du chef rebelle sur la crise en RDC ? s’interrogent des esprits avertis. Pour bien des analystes, la reddition de Bosco Ntaganda constitue un "tournant décisif vers la paix". C’est ce qu’estime la fédération d'ONG de la société civile du Nord-Kivu, l’une des régions les plus instables de la RDC, mais très riches en matières précieuses qui aident à alimenter la guerre et qui provoquent la convoitise des uns et des autres. Sous le coup, depuis 2006, de deux mandats d'arrêt international pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Bosco Ntaganda devra répondre à la CPI de crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans l'est de la RDC en 2002 et 2003. Pour Aloys Tegera, directeur de la section recherche de Pole Institut, l'Institut interculturel dans la région des Grands Lacs, cité par la radio allemande Deutsche Welle (DW), le départ de Bosco Ntaganda ouvre la voie à plusieurs possibilités pour la rébellion en RDC. « Il avait un rival avec lequel il se battait au sein du M23. Tout ce qui pesait sur le mouvement à cause du passé de Ntaganda ne sera plus quelque chose qui jouera contre eux. Maintenant, ils ont la latitude soit de discuter avec Kinshasa, soit de trouver un compromis avec lui. » Comme quoi, la rébellion du M23, du moins la faction Makenga, a désormais les coudées franches pour pouvoir trouver un accord avec Kinshasa. Tous les démentis des rebelles du M23 sur l’ascendance qu’a eue Bosco Ntaganda sur le Mouvement n’ont pas empêché de nombreux experts de soutenir que Bosco Ntaganda jouait un rôle de premier plan au sein du mouvement. Depuis le 9 décembre 2012, des pourparlers de sortie de crise sont en cours à Kampala. Selon un projet d'accord, il est prévu une réintégration de certains éléments du M23 dans l'armée, où ils étaient entrés aux termes de l'accord du 23 mars 2009. Un accord dont ils réclament la pleine application. Un « pion du Rwanda et de l'Ouganda » ? Pour certains esprits, la mise à l’écart de « Terminator » ne changera rien dans la région en matière de sécurité. D’autant plus que Bosco Ntaganda n’est qu’un pion à la solde du Rwanda et de l’Ouganda. Donc, les vrais commanditaires de l’insécurité dans la région étant encore libres de leur mouvement, c’est-à-dire leur capacité de nuisance étant encore intacte, la région ne pourra connaître qu’une accalmie. Ainsi pour Fernandez Murhola, secrétaire national du réseau national des ONG de défense des droits de l'Homme de la RDC, la détention de Bosco Ntaganda ne va rien changer pour le moment à la situation dans l'est du pays. Il s’en défend : « Bosco Ntaganda n'était qu'un pion. Le conflit dans l'est du pays, c'est le Rwanda et l'Ouganda. Ce sont ces deux pays qui doivent respecter les clauses du pacte sur la paix et la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs. Ils doivent être aussi en mesure de respecter aussi le dernier accord d'Addis Abeba. » Des experts de l'Onu ont toujours soutenu dans plusieurs rapports que le Rwanda et l'Ouganda soutenaient des mouvements de rébellion dans la partie orientale de la RDC. Des allégations que ces deux pays voisins de la RDC ont toujours niées. Quoi qu’il en soit, la reddition de Bosco Ntaganda et, bientôt, son transfert à la CPI, aura pour effet d’atténuer l’activisme des groupes armés qui pullulent dans cette région. Ce qui est arrivé à Bosco Ntaganda, un grand des seigneurs de guerre les plus craints et les plus influents de la région va donner matière à réflexion à tous ceux qui croient que l’arrestation ou l’assassinat, voire le séjour à la CPI pour un beau procès qui prend souvent plusieurs années, n’arrivent qu’aux autres. Bosco Ntaganda était, il y a quelques jours, de ceux qui croyaient ainsi. Aujourd’hui, il est en train de réfléchir sur ce qu’il va raconter aux juges de la CPI sur tous les crimes qu’il a commis sur la population congolaise durant plusieurs années. Sans inquiétude. Kléber Kungu

Francophonie : « Eglise » ou « église » ?

« Eglise » ou « église » ? Que dit-on « Eglise » ou « église », c’est-à-dire avec « e » majuscule ou minuscule ? Et quand écrit-on l’un ou l’autre mots ? Que des « Eglises » à la place de « églises » ! Et vice-versa. Un jour quand je parle à mon ami de la différence de l’usage de ces deux mots, voici sa réponse : « Mon cher, je préfère apprendre l’anglais. Le français est très capricieux ! » Oui, la langue de Voltaire est très capricieuse, d’autant plus que lorsque vous écrivez : « l’église catholique a célébré l’intronisation du pape François », sachez que c’est une faute et que c’en est une autre lorsque vous écrivez ceci : « l’Eglise était pleine à craquer ce dimanche ». Pourquoi ? Parce que le mot « Eglise » (avec E majuscule) signifie institution, assemblée de fidèles d’une par exemple : Eglise catholique, Eglise kimbanguiste ; et que « église » (avec é minuscule) signifie édifice consacré au culte de la religion chrétienne, on dit temple pour le culte protestant. Kléber Kungu

mercredi 20 mars 2013

Francophonie : "doter quelqu'un ou quelque chose de quelque chose"

Un député national appelle le gouvernement à « doter des moyens conséquents à la police et à l’armée » Un député national appelle le gouvernement à doter des moyens conséquents à la police et à l’armée, ainsi titrait une dépêche d’une radio congolaise. Cette belle phrase apparemment bien construite renferme pourtant une construction pernicieuse et tortueuse. On dit « doter quelqu’un (quelque chose) de quelque chose et non « doter de quelque chose à quelqu’un ou à quelque chose ». Donc, le rédacteur devrait écrire ceci : Un député national appelle le gouvernement à doter la police et l’armée des moyens conséquents». Kléber Kungu

A quand le transfèrement de Bosco Ntaganda à la CPI ?

Justice internationale A quand le transfèrement de Bosco Ntaganda à la CPI ? Après la reddition de l’ancien chef rebelle Bosco Ntaganda à l’ambassade américaine à Kigali et sa demande à être transféré à la Cour pénale internationale (CPI), plusieurs ONG, dont l'ONG Human Rights Watch et la CPI elle-même, ont élevé leur voix pour réclamer le transfèrement rapide de « Terminator ». Mais une question reste cependant pendante sur les lèvres des gens : à quand ce transfèrement attendu impatiemment aussi bien par les Congolais, victimes des exactions de Terminator que par la communauté internationale ? Bosco Ntaganda, acculé jusqu’à ses derniers retranchements, sans munitions ni armes, surtout avec la dernière offensive son grand ennemi, Sultani Makenga, ne s’est fait pas prier deux fois pour se réfugier dans son Rwanda natal, jusqu’à se terrer dans l’ambassade de ceux qui avaient mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars. L’oiseau insaisissable que la communauté internationale s’est époumonée à saisir des années durant, venait de s’offrir lui-même, essoufflé, après avoir abandonné ses troupes. Nous sommes le 18 mars. Alors qu’il était encore haletant sous le coup de la fuite effrénée, le chef de la mutinerie du M23 dans l'Est du Congo annonça qu’il demandait à être transféré à la CPI qui le cherchait depuis…7 ans après avoir lancé contre lui deux mandats d’arrêt international pour crimes de guerre. Une demande qui va surprendre aussi bien la communauté congolaise que la communauté internationale qui s’attendait à tout de ce chef rebelle sauf de le voir se constituer prisonnier volontairement. C’est que l’homme sur qui étaient branchées toutes les caméras du monde pour s’être illustré dans des actes odieux contre des Congolais n’a plus d’autre solution que de rejoindre celui avec qui il avait commis la plupart de ces actes entre 2002 et 2003 : Thomas Lubanga qui l’a précédé à La Haye où il purge sa peine. Les étapes avant la comparution devant la CPI Bosco Ntaganda est donc en passe d’être transféré à La Haye, pour un procès devant la Cour pénale internationale (CPI). Mais le fait de demander à devenir prisonnier à La Haye ne facilite pas ce transfèrement, surtout pour un homme comme Bosco Ntaganda. Le transfèrement de Bosco Ntaganda à la CPI ne pourra se faire qu’à l’issue d’une procédure très codifiée. Bosco Ntaganda est sous le coup des sanctions onusiennes, notamment l’interdiction de voyager. Donc, il faut que le Conseil de sécurité des Nations unies lève cette mesure prise dans le cadre des sanctions qui ont été prises contre lui en 2005. Une formalité qui peut aller assez vite. Ensuite, Bosco Ntaganda, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, de meurtres, viols, pillages et enrôlements d’enfants-soldats commis entre 2002 et 2003 notamment par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC) dont il était l’un des commandants, est sous le coup de deux mandats d'arrêt de la CPI (un premier mandat d’arrêt lancé en août 2006, un second mandat d’arrêt lancé en juillet 2012). Mais il peut aussi se présenter librement à La Haye, et être arrêté sur place. Sauf si les Etats-Unis d’Amérique ou le Rwanda se décident à exécuter ces deux mandats d'arrêt. Ces deux pays ne sont pas signataires du Statut de Rome institué en 1998, qui l’acte de création de la Cour pénale internationale. Certaines sources dignes de foi, dont le département d’Etat américain, font état des discussions qui sont déjà en cours entre la CPI et Kigali qui héberge Bosco Ntaganda. Quoique le Rwanda déclare ne pas vouloir se mêler à cette procédure – après que son ministre de la Justice a tweeté au lendemain de la reddition de M. Ntaganda qu’il assurerait le passage en toute sécurité” du rebelle congolais -, et étant donné que, du côté de Kinshasa, il n’y a pas d'objection pour le transfert de M. Ntaganda, un transfert vers La Haye de Bosco Ntaganda semble ne pas poser problème. Une seule question reste cependant à régler : le transport de Bosco Ntaganda. La CPI ne disposant pas de moyens logistiques pour le transférer, deux pistes se présentent : soit Bosco Ntaganda se rendra sur place par avion de ligne avec les escortes appropriées, soit la CPI peut demander à un Etat partie de mettre un avion à sa disposition, comme ce fut le cas pour Thomas Lubanga. Pression de la CPI Mais, in fine, il reste que la CPI fasse pression de son transfert. A ce sujet, la Cour pénale internationale (CPI), après avoir salué la reddition du chef rebelle congolais Bosco Ntaganda à l’ambassade des Etats-Unis au Rwanda, réclame son transfert « immédiat » à La Haye pour qu’il soit jugé. Dans un courriel, le bureau du procureur a promis de contacter les autorités compétentes dans la région afin de faciliter son transfert immédiat. Washington a déclaré espérer auprès du Rwanda sa coopération pour transférer le général rebelle congolais, Bosco Ntaganda, actuellement réfugié à l’ambassade américaine à Kigali, devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye qui le réclame. Quant à la société civile du Nord-Kivu, elle a estimé que le transfert du chef de guerre à la CPI serait un « tournant décisif vers la paix, la sécurité et honorera les victimes de crimes perpétrés par Ntaganda, des victimes toujours en attente d’une justice et d’un signal fort dans la lutte contre l’impunité ». En novembre 2012, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait estimé que Bosco Ntaganda était l’un des « principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l’ensemble de la région des Grands Lacs » depuis de longues années. Kléber Kungu

mardi 19 mars 2013

Francophonie : "mines antipersonnelles"

Dans le cadre de la lutte contre les « mines antipersonnelles… » Dans les informations diffusées il y a quelques jours sur la bande défilante d’une télévision congolaise, je lis ceci : « Dans le cadre de la lutte contre les « mines antipersonnelles… ». Si l’information en elle-même était sans problème, les mots qui la composent, eux, posaient problème. Quel est ce problème ? On dit « mine antipersonnel », « antipersonnel » n’ayant pas le caractère d’un adjectif, « personnel » étant un substantif. Donc, écrire « mines antipersonnelles) est une faute grammaticale. Alors une mine antipersonnel, c’est quoi ? Selon la Convention d'Ottawa, la mine antipersonnel est « une mine conçue pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'une personne et destinée à mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes ». Evitons donc d’écrire « mine antipersonnelle » de peur de sauter sur cette mine de fautes ! Kléber Kungu

Mary Robinson nommée envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs

Onu Mary Robinson nommée envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a nommé lundi l’Irlandaise Mary Robinson, de comme envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs en Afrique. Comme envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs en Afrique, Mary Robinson, 68 ans, va jouer un rôle clef dans l'appui à la mise en œuvre, par ses signataires, de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs d'Afrique. Présidente de l'Irlande de 1990 à 1997 et membre du Sénat irlandais de 1969 à 1989, Mary Robinson apporte avec elle plus de quatre décennies d'expérience dans les domaines politique et diplomatique. Elle traîne une forte expérience internationale en assumant des fonctions de Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, de 1997 à 2002. Mme Robinson est présidente de la "Mary Robinson Foundation – Climate Justice", un centre de réflexion dédiée à la défense des victimes souvent négligées des changements. En dépit de ses nouvelles fonctions, la nouvelle envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs va conserver son poste de présidente de cette fondation. Née le 21 mai 1944 à Ballina, en Irlande, Mary Robinson fut la première femme président d'Irlande du 3 décembre 1990 au 12 septembre 1997 et la septième personne à occuper la magistrature suprême. Elle est mariée à Nicholas Robinson, mort en 1970. Elle est mère de trois enfants : Tessa Robinson, Aubrey Robinson, William Robinson. Cette avocate a été formée à la faculté de droit de Harvard (1967–1968), Trinity College (1963–1967), Université Harvard. Elle a obtenu plusieurs distinctions et récompenses : Médaille présidentielle de la liberté, Plus. Kléber Kungu

lundi 18 mars 2013

Francophonie: « Grand jouer »

« Grand jouer » « Grand jouer » ! J’aperçois ces deux mots bien écrits en blanc sur le pare-brise d’un taxi-bus 207. Ceux qui parviennent à comprendre les monstruosités de ce genre savent de quoi il retourne. Cependant, pour le commun des mortels, plusieurs questions vont surgir, étant donné qu’il va lire le second mot comme le verbe « jouer ». Alors qu’il n’en est pas ainsi. Le mot « jouer » n’est rien d’autre que le mot « joueur » ! Quand j’ai lu cette faute, j’ai conclu que le rédacteur de ces mots est un « grand joueur » en matière de…fautes grammaticales. Kléber Kungu

Les associations des parents d’élèves protestants à l’école des droits de l’enfant

Campagne de vulgarisation des droits de l’enfant et les lois sur la violence sexuelle Les associations des parents d’élèves protestants à l’école des droits de l’enfant Ils étaient une quinzaine à être sensibilisés sur les droits de l’enfant et les lois sur la violence sexuelle faite à la femme particulièrement celle faite à la jeune fille. Ce sont des présidents des associations des parents d’élèves protestants (APEP) qui ont suivi cette formation au siège du consistoire de Bandalungwa de la 23ème Communauté évangélique du Congo (CEC) organisée par le BCPAD CEC lundi 18 mars. Une formation animée par Me Nelly Muinga, assistante du secrétaire exécutif communautaire de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création (CIPSC) et coordonnée par Nestor Lunsevila Mayenikini, responsable du BCPAD/pool de Kinshasa. Le facilitateur, Me Nelly Muinga, a emprunté cette définition comme quoi, l’enfant c’est comme un jouet dont il faut prendre soin. Car ce jouet peut se transformer en un monstre, s’il est mal encadré. Le tristement phénomène dit « Kuluna » illustre bien cela. Dans les quatre coins du monde, des milliers d’enfants sont victimes de différentes violences. Nelly Muinga a pris pour preuve, de nombreux shégués qui pullulent à Kinshasa. Pour éviter que les enfants deviennent le contraire de ce que la société veut qu’ils soient, il importe de bien les encadrer, de les protéger car ils sont très vulnérables, étant donné qu’ils sont victimes de plusieurs violences ou violations de leurs droits : ils sont accusés de sorcellerie, ils sont victimes des divorces de leurs parents, d’esclavage sexuel… Principaux droits de l’enfant L’enfant, comme tout être humain, et étant défini juridiquement comme « toute personne âgée de moins de 18 ans », a plusieurs droits, dont le droit à la vie (l’enfant doit être élevé par ses parents), le droit au nom (les parents doivent faire attention aux noms qu’ils donnent à leurs enfants), le droit à l’enregistrement à l’Etat civil (le délai d’enregistrer un enfant est de 90 jours ; dépassé ce délai, les parents doivent voir un juge de tribunal de paix pour un enfant de moins de 18 ans pour avoir un jugement ; tandis que pour un enfant de plus de 18 ans, ils doivent se présenter au tribunal de grande instance), le droit à la nationalité, le droit de jouir de meilleurs états de santé, le droit à l’éducation, le droit à l’information… Quant à sa protection, l’enfant doit bénéficier de la protection légale, c’est-à-dire garantie par des lois, tant sur le plan international que sur le plan national. Sur le plan international, la protection de l’enfant est garantie par certaines lois, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant, les Règles de Beijing, les Règles des Nations unies pour la protection des mineurs. Sur le plan national, il y a le Code de la famille, le Code du travail et le Code pénal qui protègent les droits de l’enfant. Il existe quelques principes fondamentaux des droits de l’enfant, à savoir : la discrimination, l’intérêt supérieur et l’opinion de l’enfant. Il n’est pas bon pour les parents de faire une discrimination sur l’enfant, qu’il faut privilégier son intérêt supérieur dans toutes les décisions à prendre. En outre, l’opinion de l’enfant doit aussi être prise en compte, par exemple, lorsqu’à l’école on élabore le règlement d’ordre intérieur. L’enfant doit être libre d’exprimer son opinion ou ses pensées. Quelle protection à assurer à l’enfant ? Il y a deux sortes de protection à assurer à l’enfant : à l’enfant dont le droit a été bafoué, violé (victime), et à celui qui a violé le droit d’autrui (qui a commis l’infraction). Mais comment protéger les enfants victimes de violation de leurs droits ? Il existe deux voies à suivre : initier une action judiciaire ou initier une action à l’amiable. La deuxième partie de la campagne de vulgarisation à l’intention des parents d’élèves, c’est la violence sexuelle faite aux femmes, particulièrement celle faite à la jeune fille. Pour l’oratrice, les violences sexuelles sont loin d’être un fait nouveau. Cependant, elle a fait remarquer qu’elles ont pris de l’ampleur depuis que les enfants se mettent à se livrer à copier servilement la modernité. Il existe plusieurs sortes de violences sexuelles, dont l’attentat à la pudeur (moins de 30% des enfants de 1ère en 6ème années secondaires sont vierges), le viol proprement dit (viol simple et viol aggravé), le viol avec violence, l’excitation d’un mineur à la débauche, la prostitution forcée, le harcèlement sexuel, l’esclavage sexuel, le mariage forcé, la mutilation sexuelle, la zoophilie, le trafic et l’exportation des enfants à effet sexuel, la grossesse forcée, la stérilité forcée, la pornographie mettant en scène des enfants, la prostitution d’enfants pour des intérêts. Autant de sortes de violences sexuelles dont sont victimes les jeunes filles, qui ne sont pas sans conséquences néfastes pour les victimes. Il y en a, par exemples, le traumatisme psychologique, la frigidité, la perte d’épanouissement. Les participants ont appris qu’une femme mariée peut être violée par son mari ou vice versa si le mari cherche des rapports sexuels avec elle sans son consentement. Que doit faire une personne violée ? Elle doit commencer par réunir des preuves de cet acte (habits déchirés, draps tachetés…), avant de se rendre à la justice. La police doit aider la victime à se faire examiner auprès d’un médecin. Quant aux arrangements à l’amiable, les auteurs doivent retenir que quel que soit l’arrangement fait, l’Etat n’absout pas la faute commise sur le plan pénal. Les participants ont eu assez de matières pour qu’à leur tour, ils fassent la restitution à la base pour une sensibilisation optimale des droits de l’enfant et des lois sur la violence sexuelle faite particulièrement à la jeune fille. Kléber Kungu

Bosco Ntaganda demande d’être transféré à la CPI

Réfugié à l’ambassade américaine à Kigali Bosco Ntaganda demande d’être transféré à la CPI * Alors que Kigali accusé de l’héberger dément l’avoir accueilli Où se trouve Bosco Ntaganda, après la débandade des troupes pro-Runiga et du renégat consécutive à l’offensive lancée par les hommes de Sultani Makenga depuis le 9 mars. A ce jour, des informations en notre possession précisent que Bosco Ntaganda se trouve à l’ambassade américaine à Kigali, capitale du Rwanda. Il ne se trouve pas seulement à Kigali, mais il souhaite être transféré devant la CPI qui le recherche depuis…2006. Une nouvelle aussi surprenante. Selon le Département d'Etat américain, qui a confirmé lundi soir à Washington l’arrivée de Bosco Ntaganda dans la matinée à la représentation américaine dans la capitale rwandaise et "avait demandé son transfert à la CPI à la Haye". "Nous venons d'apprendre que le général Bosco Ntaganda s'était présenté à l'ambassade américaine à Kigali tôt ce (lundi) matin", avait auparavant fait savoir la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, dans un communiqué officiel cité par La Libre Belgique. Elle a ajouté que "le gouvernement du Rwanda » était « en train de rechercher de plus amples détails sur cette situation en constante évolution". Le général rebelle de République démocratique du Congo (RDC), Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, se trouvait lundi à l'ambassade américaine au Rwanda, après avoir fui l'est de la RDC, ont annoncé Kigali et Washington. Alors que l’on se demandait où se trouvait actuellement Bosco Ntaganda et que certaines sources, dont celles autorisées rwandaises citées par Le Soir, le localiseraient dans les forêts congolaises du parc naturel de Virunga, « accompagné par certains des militaires qui lui étaient restés fidèles» il vient d’être localisé : il s’est réfugié dans l’ambassade américaine à Kigali. Les autorités rwandaises ont démenti donc les informations selon lesquelles le général Bosco Ntaganda, vaincu par les forces de son rival Sultani Makenga, commandant militaire des forces rebelles du M23 aurait traversé la frontière du Rwanda. Selon elles, Bosco Ntaganda se trouvait « quelque part dans la forêt congolaise, accompagné par certains des militaires qui lui étaient restés fidèles ». Selon cette version, du parc naturel de Virunga où il s’était réfugié, Bosco Ntaganda tenterait de gagner Walikale afin de faire sa jonction avec le groupe armé congolais Sheka. Mais à ce jour, des précisions viennent d’être obtenues sur la planque où se terre Bosco Ntaganda, considéré à ce jour comme un colis très embarrassant surtout pour tous les pays de la région. Plus fort que Bosco Ntaganda, son ennemi, le général Sultani Makenga disposait de plus d’hommes et de plus d’armement et que, lors des combats de Kibumba, ses forces avaient réussi à prendre le contrôle des collines contrôlant la localité. Ce qui explique cette débandade qui a poussé Bosco Ntaganda et ses hommes, ainsi que Jean-Marie Runiga et ses hommes, dont plusieurs officiers, à prendre la direction de Kigali. Après de très violents affrontements entre les deux factions du M23, le général Bosco, qui voulait se battre jusqu’au bout, dut reconnaître sa défaite, manquant d’hommes et de munitions. Après avoir subi de lourdes pertes (plus de 150 tués) plusieurs centaines de ses hommes prirent la direction du Masisi, espérant se fondre ensuite dans la forêt tropicale du côté de Walikale. Selon la source, Bosco Ntaganda se serait présenté vendredi 15 mars après-midi déjà à la frontière rwandaise où il a été officiellement refoulé. Avant de se replier alors vers le volcan Karisimbi et c’est de là que, précise la source, le samedi 16 mars matin, il a réussi à gagner le Rwanda par un passage peu contrôlé. Question : comment l’homme le plus recherché en RDC a pu s’infiltrer au Rwanda sans être aperçu par les autorités rwandaises. L’une des deux réponses : soit il aurait été aidé par des circonstances qui ont joué en sa faveur, en passant à l’insu des officiels rwandais absorbés, à Gisenyi, par l’accueil et le dispatching des généraux Ngaruye et Zimurinda (aussitôt hospitalisé) et plus de 150 blessés ; soit Kigali l’aurait aperçu mais il a voulu tout simplement nier les allégations faisant état d’abriter cette personnalité encombrante et embarrassante pour tous les chefs d’Etat de la région : il est visé par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, accusé de nombreux crimes de guerre. Cet officier qui a guerroyé dans l’Ituri où il commandait les forces de Thomas Lubanga (aujourd’hui détenu à la Haye) va rallier ensuite le général Laurent Nkunda qu’il remplaça, en 2009, à la tête du CNDP (Conseil national pour la défense du peule) après l’arrestation de M. Nkunda. Il deviendra ensuite le chef militaire le plus important du Kivu. Début 2012, Kigali et Kinshasa vont mener des négociations en coulisses pour retirer à Bosco Ntaganda ses fonctions en vue de le faire comparaître devant la justice congolaise et lui éviter la publicité de la justice internationale. Et lorsque le président Joseph Kabila, en visite à Goma, annoncé son intention de le faire arrêter et de le traduire à tout prix devant la justice, le Nord-Kivu va de nouveau s’enflammer avec cette guerre qui va mettre en exergue Sultani Makenga, Jean-Marie Runiga... Accusé de crimes de guerre et contre l'humanité Bosco Ntaganda fait l'objet depuis 2006 de deux mandats d'arrêts de la CPI pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, notamment l'enrôlement d'enfants-soldats et des viols, commis dans les régions de l'Ituri (nord-est de la RDC) et du Kivu (est) au début des années 2000. Son caractère impitoyable l’a fait surnommer "Terminator". Ni le Rwanda, ni les Etats-Unis ne sont signataires du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI. En conséquence, aucun de ces deux pays n'ont obligation de transférer Bosco Ntaganda à la CPI, basée à La Haye (Pays-Bas). Reste que la RDC, signataire de ce traité, prenne ce dossier à bras-le-corps pour arriver à concrétiser son intention d’arrêter et de transférer le général déchu à la CPI. Aussitôt informée, la Cour s’est mise à avoir le cœur net sur la présence à Kigali de l’oiseau qu’elle a toujours peiné à arrêter voici sept ans. "La CPI cherche à confirmer auprès des autorités compétentes l'information selon laquelle Bosco Ntaganda se trouverait à l'ambassade américaine à Kigali", avait indiqué lundi soir à La Haye Fadi el-Abdallah, porte-parole de la CPI. "Si cette information est confirmée, la Cour prendra les dispositions nécessaires en vue du transfert de M. Ntaganda à La Haye", avait ajouté M. El-Abdallah. "Rien n'empêche un Etat qui n'est pas partie au Statut de Rome de coopérer avec la Cour sur une base volontaire", avait-il souligné. Kigali a récemment été accusé par des experts de l'ONU, malgré ses dénégations, de soutenir le M23. Le Rwanda comme 10 autres pays de la région, a paraphé fin février un accord-cadre régional destiné à ramener la paix dans l'est RDC, dont les signataires s'engagent à ne pas accueillir d'individus recherchés par la justice internationale. En novembre, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait estimé que Bosco Ntaganda était l'un des "principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l'ensemble de la région des Grands Lacs" et qu'il fallait l'arrêter. Les choses étant comme telles, tout pousse à croire que la CPI ne laissera pas échapper une telle aubaine qu’elle n’est pas arrivée à saisir depuis. Si Bosco Ntaganda accepte de se livrer à la CPI qu’il a auparavant évitée, c’est qu’il doit avoir des motifs importants pour prendre une telle décision. Lesquels ? La réponse dans les jours à venir. Kléber Kungu

dimanche 17 mars 2013

Le tribunal examine la demande de liberté provisoire ce lundi

Procès de 20 Congolais en Afrique du Sud Le tribunal examine la demande de liberté provisoire ce lundi Le procès des vingt Congolais arrêtés en Afrique du Sud et accusés de vouloir renverser le régime de Kinshasa se poursuit au tribunal régional de Pretoria. C’est ce lundi 18 mars que cette juridiction traitera la demande de liberté provisoire de ces Congolais. Auparavant, le tribunal a suivi les différents arguments de l’accusation et de la défense à l’audience du vendredi 15 mars dernier. Les avocats de la défense ont plaidé pour la libération sous caution de leurs clients afin de leur permettre de vaquer à leurs occupations pour subvenir aux besoins de leurs familles. Les Congolais arrêtés ont, par le biais de leurs avocats, présenté des garanties comme quoi la tribunal ne peut craindre leur fuite. Ils ont exprimé leur volonté de se plier aux conditions de la cour si la liberté provisoire leur est accordée et ils ont promis de remettre leurs passeports aux autorités sud-africaines, à en croire rédiookapi.net. Toutes ces garanties n’ont pu attendrir l’accusation, qui a vite les affirmations de ces accusés. Le procureur a présenté son scepticisme sur les affirmations des accusés, en se fondant sur la manière illégale dont sont arrivés la plupart de ces accusés en Afrique du Sud. Par conséquent, il a conclu que le fait pour les accusés de remettre les passeports ne les empêcherait pas de sortir sans difficulté du pays. Aux propos de l’accusation, la défense va réagir ce lundi. C’est à l’issue et en fonction de cette réaction que le juge pourra décider s’il faut ou non accorder la remise en liberté provisoire sollicitée par les 20 Congolais. Ces Congolais étaient arrêtés en février par le service secret sud-africain. La justice sud-africaine les accuse d’avoir voulu déstabiliser le régime de Kinshasa. Ils auraient promis aux infiltrés des services de renseignements sud-africains des concessions minières en échange d’une formation militaire. Ces hommes appartiendraient à l’Union démocratique des nationalistes pour le renouveau (UNR). Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, les a accusés de détenir, le jour de leur arrestation, 5 000 fusils AK47, 500 roquettes TKM, des missiles sol-air, 50 valises satellitaires, 200 talkies-walkies et 1000 grenades offensives. Au moment de leur arrestation, ils étaient dix-neuf. Le vingtième, chef du groupe, a été arrêté par la police sud-africaine le 10 février et il porte le nom d’Etienne Kabila. Celui-ci prétend être l’un des fils de Laurent Désiré Kabila, père et prédécesseur de l’actuel président de la RDC, Joseph Kabila. Kléber Kungu

Runiga arrêté, Ntaganda en fuite

Accélération des événements au Nord-Kivu Runiga arrêté, Ntaganda en fuite Les événements se sont accélérés dans la crise au Nord-Kivu, précisément dans le conflit qui oppose les deux factions rivales du M23 : aile Makenga et aile Runiga. L’ancien président politique du M23, Jean-Marie Runiga, a été arrêté au Rwanda. Bosco Ntaganda serait toujours en fuite dans le parc des Virunga avec une trentaine d'hommes. Ce qui nous ramène pratiquement au même scénario d’il y a 4 ans lorsque, au plus fort de la guerre que la coalition armée congolo-rwandaise avait menée contre les FDLR, Laurent Nkunda avait été arrêté, alors que Bosco Ntaganda, devenu allié de Kinshasa, se promenait bonnement. Dans la crise intestine qui fait rage entre les courants de la rébellion M23, les partisans de Sultani Makenga ont pris l'ascendant sur le général Bosco Ntaganda. Les pro-Makenga contrôlent désormais la localité de Kibumba (à 30 km de Goma), obligeant les proches de Ntaganda à fuir vers le Rwanda voisin. Selon Afrikarabia, l'ancien responsable politique du M23 destitué par Sultani Makenga, Jean-Marie Runiga, a été arrêté au Rwanda. Baudouin Ngaruye, un proche de Ntaganda et de Runiga a été "désarmé" à la frontière rwandaise. Il aurait affirmé n'avoir "aucun lien avec Ntaganda", recherché par la Cour pénal internationale (CPI). Le lieutenant-colonel Muhire a également été arrêté à Gisenyi, au Rwanda. Concernant, Bosco Ntaganda, peu d'informations fiables sont actuellement disponibles. L'attaque de Kibumba par les troupes de Makenga, l'a obligé à fuir dans le parc des Virunga, avec 200 de ses hommes. L'aile Makenga affirme que Ntaganda ne disposerait plus "que d'une trentaine de militaires". Le colonel Innocent Zimurinda serait toujours aux côtés de Bosco Ntaganda dans sa fuite, alors que d'autres sources le donnent pour mort dans les combats. A l’issue de cette offensive, la Direction du M23 a, dans un communiqué publié le 16 mars, vite annoncé « à l’opinion tant nationale qu’internationale la fin des opérations militaires engagées par l’Armée révolutionnaire congolaise (ARC) depuis le 9 mars 2013 pour traquer le groupe d’indisciplinés à la solde du Général Bosco Ntaganda. » Le nouveau président du M23, Bertrand Bisimwa, dont l’armée se targue d’avoir « réussi non seulement à mettre hors d’état de nuire l’ensemble du groupe d’indisciplinés mais aussi à établir son contrôle sur toute l’étendue du l’espace investi par les malfrats », se félicite de « la stratégie mise sur pied par notre Armée a permis le retour dans nos rangs d’une vingtaine d’officiers et des plusieurs centaines de nos soldats. » Tout en regrettant le choix pris par « certains officiers, soldats et cadres politiques dont l’ex-Président du Mouvement Bishop Jean-Marie Runiga Lugerero de s’exiler au Rwanda voisin ou de se réfugier au sein des installations de la Mission d’observation des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), en dépit des dispositions prises par notre organisation pour accueillir tous les fils égarés trompés ou pris en otage par le général Bosco Ntaganda. » Près de 600 rebelles congolais trouvent refuge au Rwanda La reprise le 9 mars des combats entre les deux factions du M23 a fait environ 12 000 déplacés qui ont notamment trouvé refuge dans des zones sous contrôle de l'armée ou de la Monusco. Près de 600 rebelles congolais fuyant des combats dans l'Est de la République démocratique du Congo ont trouvé refuge au Rwanda voisin depuis vendredi 15 mars courant, parmi lesquels le chef de l'une des factions du groupe rebelle du M23, a annoncé samedi le gouvernement rwandais dans un communiqué cité par La Libre Belgique. "Une nouvelle vague de réfugiés congolais", dont "environ 600 combattants" fuyant les combats entre rebelles du M23, a traversé la frontière dans la nuit de vendredi à samedi et est arrivée dans le "nord-ouest du Rwanda", indique ce communiqué. Le texte explique que ces "soldats et officiers" ont été "désarmés et placés en détention". Plusieurs blessés ont reçu une assistance médicale de la Croix-Rouge. Bishop Jean-Marie Runiga, le chef de l'une des deux factions du groupe rebelle du M23, figure parmi ces fuyards, précise le texte, alors que selon l’aile Makenga il serait arrêté. L’évolution aussi surprenante que spectaculaire des événements au Nord-Kivu donne quand matière à réflexion assorties de plusieurs questions. Pourquoi à la fin de chaque partie du scénario – celui-ci étant le deuxième – qui implique des rebelles venus déstabiliser cette partie de la RDC, c’est au voisin rwandais que revient l’étonnant rôle, mieux la difficile tâche d’arrêter l’un des pions de la mise en scène ou de la pièce du puzzle dont nous lui reconnaissons la perspicacité, la finesse, les dribbles dans le jeu ? Pourquoi, comme en 2009 avec le tandem Nkunda-Ntaganda, vers la fin de la mise en scène savamment échafaudée mais longtemps découverte par l’esprit éveillé des Congolais, les frères intimement liés dans la défense de la même cause, arrivent à se haïr au point de s’entretuer ? En février 2009, c’est au Rwanda que Laurent Nkunda, alors leader du CNDP et pièce maîtresse dans le conflit sanglant au Nord-Kivu, avait été arrêté comme un apprenti sorcier, alors que Bosco Ntaganda devenait d’un coup allié de Kinshasa, bénéficiant ainsi des faveurs du gouvernement congolais. Véritables tireurs de ficelle dans l’ombre En mars 2013, les véritables tireurs de ficelle dans l’ombre de la crise du Nord-Kivu reviennent à la charge en mettant au point le même scénario, avec quelques différences près ; le contexte poussant à agir ainsi. Après avoir téléguidé l’émiettement de ce mouvement rebelle qu’ils ont aidé à mettre en place, ils ont poussé les deux factions rebelles à s’affronter, question d’atteindre l’objectif : faire disparaître le pion Runiga en simulant son arrestation, comme en 2009, Nkunda. Et pour rester dans cette logique, la même qu’en 2009, je parie que les véritables maîtres du M23 s’arrangeront pour qu’on entende plus parler de Jean-Marie Runiga Lugerero. Il va certainement rejoindre son prédécesseur Laurent Nkundabatware dans ce rôle « ingrat » que les commanditaires leur font jouer. Ensemble, Runiga et Nkunda, Bibles en main et kalachnikov en bandoulière, vont, aidés par leur mentor, bien réfléchir pour relancer un autre scénario. Et à toutes les demandes que Kinshasa va adresser à Kigali pour extrader toutes ces personnalités qu’il vient d’arrêter, les autorités rwandaises vont réserver une fin de non recevoir. Question de faire passer le temps, beaucoup de temps : c’est la politique de l’usure du temps qui aide les esprits évasifs à vite oublier. Mais les Congolais sont loin de vite oublier. Eux dans le territoire desquels se jouent régulièrement, à des époques bien pensées, des scénarii dramatiques savamment montés quelques kilomètres seulement de leur territoire pour le dépeupler, le dépouiller de ce qu’il renferme de plus précieux. Nkunda dans les oubliettes, Runiga sur le point de le suivre, qui sera le prochain cheval de Troie ? Bosco Ntaganda, hier allié de Kinshasa, est l’homme à arrêter à tout prix, quel sera demain le sort de Sultani Makenga qui s’évertue à paraître dans des habits innocents ? Kléber Kungu