dimanche 3 mars 2013

Rutshuru et Kiwanja sous occupation de Sultani Makenga

Après le retrait des FARDC suite à l’intervention de la CIRGL Rutshuru et Kiwanja sous occupation de Sultani Makenga En quatre jours, la cité meurtrie de Rutshuru vient de vivre des moments d’intense psychose dus aux mouvements de troupes différents. D’abord le départ des hommes commandés par Baudouin Ngaruye, proche de Jean-Marie Runiga obligés de dégarnir la zone par crainte de l’offensive lancée par les troupes de Makenga, ensuite la courte entrée en scène des FDLR et Mai Mai, lesquels ont vite été chassés de la zone par des FARDC avant le retour négocié samedi soir, des troupes de Sultani Makenga, principalement dans les deux cités de Rutshuru et Kiwanja. La Monusco a grandement contribué dans le rétablissement de cette situation avec des actions diplomatiques qu’elle a menée en appelant les deux parties à l’apaisement les exhortant à privilégier la préservation de la quiétude des habitants de Rutshuru longtemps martyrisés par des bruits de bombes, ont confié des sources présentes à Kampala. La population de Kiwanja a exulté de joie lorsque les FARDC ont occupé Rutshuru et Kiwanja pendant deux jours (la nuit du vendredi 1er au samedi 2 mars). « Beaucoup avaient scandé des cris de joie, de libération et de total attachement aux FARDC absentes dans cette partie depuis près de 7 mois », a déclaré un habitant cité par DRNews. Les FARDC se sont retirées vers minuit, dans la nuit de samedi 2 à dimanche 3 mars, successivement de la localité de Rubare, située à 4 km de Rutshuru centre, sur la route allant vers Bunagana, de Kalengera et de Kako, à l’ouest, Rutshuru-centre et Kiwanja, au nord, puis de Nyongera, au nord-est. C’est à 3 heures du matin que le M23 a commencé à redéployer ses troupes dans les entités dégarnies par les FARDC à partir de Rubare, puis sur l’axe Mabenga- Rwindi. Les hommes du général Sultani Makenga disent désormais vouloir mettre la main sur le général Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), et neutraliser l'aile dissidente emmenée par Jean-Marie Runiga, jusqu'alors figure politique du mouvement. Selon le porte-parole des FARDC au Nord Kivu, le lieutenant colonel Olivier Hamuli, il s’est agi d’obéir à un ordre hiérarchique. «On s’est retiré sur ordre de la hiérarchie. Et nous nous inclinons devant cette instruction», a-t-il affirmé tout en se disant «solidaire» et «compatissant» face à cette population qui, selon lui, avait bien accueilli les FARDC à leur arrivée à Rutshuru. Selon la même source, il est prévu une conférence de presse que le président déchu du M23, Jean-Marie Runiga va organiser ce lundi 4 mars à Kibumba. Jean-Marie Runiga va annoncer des mesures prises contre l’officier Sultani Makenga. Entre autres, la désignation de Baudouin Ngaruye en qualité de chef militaire par intérim du M23, en remplacement Sultani Makenga, suspendu. Risque d’affrontement FARDC – hommes de Makenga à Rubare Les forces du chef rebelle Sultani Makenga s’étaient rapprochées dangereusement samedi de la position avancée de l’armée loyaliste à Rubare, localité située à mi-parcours entre Kibumba et Rutshuru-centre, à 40 kilomètres de Goma. Selon des sources proches de la rébellion, les forces de Makenga seraient allées reprendre possession de leurs positions initialement conquises avant la signature des accords d’Addis-Abeba. Un officier des FARDC avait laissé entendre que les forces gouvernementales n’ont « pas l’intention de récupérer une quelconque position ennemie », mais que leur mission était uniquement de « débarrasser Rutshuru de toute présence des forces négatives qui commençaient à présenter des risques de déstabilisation sur les pays voisins , selon DRNews. Dans l’après-midi de samedi, les troupes de Makenga s’étaient pointées à 10 mètres seulement de la position avancée des FARDC sans ouvrir le feu. Des habitants de Rubare rapportent que les deux forces qui se regardent en chiens de faïence, n’ont pas reçu l’ordre de se battre, pour l’instant. Les notables locaux s’activeraient en vue de mettre les deux parties en confiance afin d’éviter tout bain de sang dans la cité. Le numéro un proclamé du M23, Sultani Makenga, a tenu un rassemblement populaire samedi 2 mars à Bunagana au cours duquel il a menacé de reconquérir les entités autrefois sous le contrôle de son groupe. D’après des sources locales, Makenga a exigé le retrait des FARDC des positions occupées sur le terrain, accordant ainsi 48 heures aux forces loyalistes pour dégarnir les positions occupées « illégalement ». Dans l’après-midi du même samedi, une délégation de la CIRGL s’est entretenue à Bunagana avec le chef autoproclamé du M23 sur la nécessité de stabiliser les fronts militaires au profit des négociations en cours à Kampala. Le retour des troupes de Makenga intervient après une longue réunion organisée à Bunagana par la CIRGL le samedi matin avec le nouveau chef de Sultani Makenga afin de clarifier les ambitions du nouveau leadership du M23 par rapport aux pourparlers en cours à Kampala. Suite justement à cette discussion, l’aile Makenga a souscrit au dialogue insistant sur la nécessité pour les deux parties de respecter les positions militaires initialement conquises, indiquent des sources du M23. Kabila en Ouganda pour consoler son homologue ougandais Entre temps, le président congolais, Joseph Kabila, a effectué samedi une mission éclair à Mbarara en Ouganda pour réconforter moralement son homologue Yoweri Museveni endeuillé suite à la mort de son père, Kaguta. Le président congolais a dû effectuer le déplacement de la province de Mbarara où a été enterré le défunt parent du président ougandais. D’après certaines indiscrétions, les deux présidents devraient saisir cette opportunité pour discuter de la nouvelle crise au sein du M23. Kléber Kungu

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