lundi 30 juillet 2012

Des Chinois arrêtés pour trafic illicite de bois

Katanga Des Chinois arrêtés pour trafic illicite de bois * Des pressions des autorités du pays sont exercées pour leur libération Une dizaine de ressortissants chinois ont été placés aux arrêts à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga. Il leur est reproché l’exploitation et l’importation illicite de bois. Un trafic qui a duré huit mois avec la complicité de personnalités très influentes du pays, et qui font pression pour la libération de ces Chinois. La population se demande comment ceux qui sont venus pour construire et entretenir les routes doivent se mettre à exercer d’autres activités, de manière illicite, notamment la coupe du bois. Les Chinois ont alors décimé des pans entiers de la forêt de Kasomeno, à environ 150 kilomètres au nord de Lubumbashi. Une coupe anarchique qui permet à au moins quatre gros camions par jour de Omokoula de transporter un bois dont le cœur serait très précieux. Direction le port de Dar-es-Salam pour l’exportation vers la Chine. Un trafic illicite qui a duré huit mois. Face à l’ampleur de la destruction de la biodiversité au mépris des lois congolaises, la population locale a alors élevé la voix. A cette voix s’est ajoutée ensuite la dénonciation de l’Observatoire du directoire des ressources naturelles du diocèse de Kiloa Kasinga qui a parlé de pillage éhonté d’une richesse nationale. Des complices congolais appartenant à certains cercles proches du pouvoir ont dès lors cherché à étouffer l’affaire, a-t-on appris. Mais saisies, les autorités provinciales ont mis aux arrêts les Chinois responsables de la déforestation à Kasomeno Toutefois, des pressions sont encore exercées pour la libération des Chinois arrêtés. Il y a quelques mois une quarantaine d’Asiatiques, précisément des Chinois et des Coréens, ont été chassés du territoire d’Ituri, dans la Province Orientale, par la police, puisque impliqués dans l’exploitation illégale de l’or en différents endroits de cette partie de la République démocratique du Congo. C’est la Société civile qui avait dénoncé ce pillage de 50 à 100 kg d’or par jour qui prenaient la direction de l’Asie. Les autorités de Bunia avaient décidé d’expulser ces pillards des richesses naturelles de la RDC. Certains de ces Asiatiques n’ont pas hésité à user du trafic d’influence en prétextant qu’ils entretenaient des relations soutenues avec la hiérarchie nationale. Les cas de Lubumbashi au Katanga et de Bunia en Province Orientale constituent une infime partie de l’océan des dégâts de pillage à grande échelle des richesses naturelles de la RDC qui s’opèrent quotidiennement sans être découverts. Bien des expatriés qui circulent à travers le territoire national, sous couvert d’activités licites n’hésitent pas à exercer des activités illicites, notamment l’exploitation et le trafic des matières précieuses du pays. Plusieurs d’entre eux opèrent avec la complicité des nationaux, moyennant quelques libéralités sonnantes et trébuchantes. Kléber Kungu

Goma : tombera ou ne tombera pas ?

Guerre au Nord-Kivu Goma : tombera ou ne tombera pas ? La guerre au Nord-Kivu ne faiblit pas et les canons continuent de tonner. L’armée régulière s’affronte toujours contre les mutins du M23. L’objectif des rebelles : prendre coûte que coûte Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Les FARDC, retranchées à Kibumba, ne les entendent pas de cette oreille. Question : Goma, tombera ou ne tombera pas ? Pour le moment, la ville de Goma reste le grand enjeu de cette guerre qui dévoile chaque jour qui passe ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. La localité de Kibumba constitue le dernier verrou avant Goma. Dans l'est de la RDC, les rebelles du M-23 avancent inexorablement vers Goma, la capitale de la province du Nord Kivu, avec l'objectif avoué d'encercler la ville tenue par l'armée régulière pour la faire tomber comme un fruit mur, apprend-on. Pour le chef des opérations des rebelles pour le secteur, le colonel Innocent Kayima, l'intention de ses hommes est d'aller jusqu'a Kibumba, dernière agglomération sur la route de Goma où se trouve encore positionnée l'armée régulière congolaise, les FARDC. Très arrogants et enflés d’un orgueil à fleur de peau, le colonel Kayima assuré que ses hommes vont encercler la ville de Goma et démoraliser « les forces jusqu'a ce qu'elles s'en aillent ». "Nous prendrons la ville sans tirer", a-t-il assuré. L’attention de tous les Congolais reste focalisée sur cette étape cruciale des hostilités qui onty été relancées depuis le mois d’avril dernier. Goma est considéré la place forte des FARDC dans l'est du pays. Par conséquent, tout est fait pour que les velléités guerrières des mutins ne restent que dans leur monde onirique. Avec tous les milliers de civils qui s’y sont réfugiés protégés par de nombreuses troupes de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), les choses ont toutes les chances de ne pas se passer comme prévu par les mutins du M23. Aussi des hélicoptères d’attaque de la Monusco sont-ils entrés en danse le mardi 24 juillet en tirant sur les positions des mutins pour protéger les populations qui fuyaient les combats. Ce weekend, signale-t-on, la localité de Kibumba étai défendue par six chars et un lance-roquettes multiples des forces de Kinshasa, alors que les mutins, par la voix d’un de leurs officiers, le colonel Albert Kahalaha, déclarent qu’ils avancent petit à petit vers Kibumba. Cet officier est un déserteur de l'armée régulière passé en mai dernier dans l'autre camp. Les mutins du M23, positionnés de part et d’autre de la route avec pour armes, signale-t-on, des mortiers de 60 mm, portables à dos d'homme, en place avec des caisses d'obus à proximité. Ils portent des uniformes disparates de l'armée régulière sans aucun signe de grade. Les combats qui durent depuis mai restent intermittents et dans les zones dont le M 23 s'est emparé la vie reprend lentement son cours. Depuis le déclenchement des hostilités en avril, Kigali est accusé par plusieurs ONG internationales et un rapport des experts de l’Onu de soutenir les mutins du M23, des allégations que Kigali a toujours rejetées. En raison de toutes ces accusations, plusieurs pays occidentaux ont suspendu leur aide extérieure au Rwanda. Les Etats-Unis ont décidé de couper l’aide militaire accordée au Rwanda pour cette année budgétaire estimée à 200 millions de dollars. Les Pays-Bas, l’Angleterre et l’Allemagne ont emboité tour à tour les pas aux Américains en suspendant eux aussi leur assistance au développement de ce pays. Comme on le remarque, la pression internationale sur le Rwanda est montée d’un cran. Malgré cela, Kigali a toujours nié son implication dans le soutien des rebelles du M23. Au cours d’une conférence de presse organisée au mois de juin, Paul Kagame l’a répété sur tous les tons : « le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo. Ils existaient avant que je ne naisse ». Le M23 a été formé par des membres d'une ancienne rébellion qui avaient été intégrés dans l'armée régulière en 2009 mais qui se sont mutinés en mai et ont repris les armes contre les FARDC. Ils accusent Kinshasa de n’avoir pas pu appliquer les accords de paix de mars 2009 entre le gouvernement congolais et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). La guerre, qui vient de faire plus de trois mois, sera décisive cette semaine qui s’ouvre sur l’intention des mutins du M23 de prendre à tout prix le chef-lieu du Nord-Kivu. Kléber Kungu

Cinquantenaire de la CEC : 23 juillet 1961-23 juillet 2011

Les fidèles de l’Eglise ont célébré les premiers 50 ans d’autonomie (Par Kléber Kungu, notre envoyé spécial, de retour de Kimpese) Des dizaines de milliers de fidèles de la Communauté évangélique du Congo (CEC) ont célébré dans la joie chrétienne les 50 ans de l’autonomie administrative de leur Eglise obtenue le 23 juillet 1961, après s’être émancipée de la tutelle de la Svenska Missionsforbundet Kyrkan (SMF). Trois jours, du 27 au 29 juillet, ont été consacrés à ces festivités qui se sont tenues devant l’esplanade du temple de la CEC, dans la cité de Kimpese. Le premier cinquantenaire passé, la présidence et représentation légale de la CEC a promis de changer de fusil d’épaule dans la façon de donner des offrandes, notamment, durant les 50 prochaines années pour une Eglise plus que centenaire. Fondée en 1881 – 131 ans d’existence – par les missionnaires suédois, la CEC, alors Eglise évangélique Manianga-Matadi (EEMM) – qu’une déformation vulgaire a donné la dénomination EMM, a obtenu son autonomie un certain 23 juillet 1961. Avec pour premier président communautaire autochtone, le pasteur Daniel Luyindu lua Mavambu. De la dénomination de EEMM, la Communauté bien connue, principalement à Kinshasa, sous la dénomination vulgaire de l’ « Eglise des Manianga », va s’appeler successivement, au gré des changements politiques du pays, EECK (Eglise évangélqie du Congo Kinshasa), CEZ (Communauté évangélique du Zaïre, CEC (Communauté évangélique du Congo, actuellement). En obtenant cette autonomie, les Congolais de l’époque de cette communauté religieuse, qui n’avait que…5 consistoires, vont prendre le risque de se défaire de la dépendance tutélaire des Suédois en prenant eux-mêmes la conduite de la barque. Bon an mal an, 50 années plus tard, des réalisations sur plusieurs domaines de la vie sont à la hauteur de la hargne de ces Manianga. Aujourd’hui, l’Eglise, qui n’avait pas franchi la frontière de la province du Bas-Congo, s’est étendue jusqu’à dans la ville de Kinshasa. Elle compte à ce jour 97 paroisses et 27 consistoires administratifs avec une centaine de pasteurs, pour plus 67 000 fidèles. La CEC ambitionne de devenir une Eglise internationale. Des efforts sont en train d’être faits pour son installation effective à Paris en France où il existe déjà une paroisse, en Suède, à Bruxelles en Belgique, à Londres au Canada. Si dans les deux premiers pays, l’Eglise compte une paroisse, dans le reste des pays, l’Eglise est encore embryonnaire. La CEC s’investit dans le salut et le développement intégral de l’homme. Aussi durant les 50 premières années de son autonomie administrative, de sa prise en charge, elle s’investit dans tous les secteurs de la vie. Plusieurs écoles primaires et secondaires ont été construites aussi bien dans le Bas-Congo qu’à Kinshasa. Il en est des hôpitaux et de centres de santé, maternités dont le nombre ira croissant au cours de ces années. Beaucoup d’efforts seront également fournis dans la formation des pasteurs autochtones, qui reçoivent une formation universitaire, dans les universités aussi bien congolaises que d’outre-mer. Aujourd’hui, la CEC en compte une centaine, cependant ce nombre est loin de satisfaire les besoins de la Communauté. Beaucoup de projets à caractère socio-économique ont vu le jour, dans les domaines tels que la santé, l’éducation, de la protection sociale et des droits humains, de l’écologie et de développement communautaire, avec pour préfixe resté presque une marque déposée de la CEC : pro. Les années 90 furent les plus prolifiques en matière de projets : Prod’eau (projet d’adduction d’eau), Prodaf (projet de développement agricole et forestier, Proscol (projet scolaire, qui va devenir avant de disparaître, Prodesco, Prosan (projet de santé), Probibliothèque, Propublication, Prodémo (Projet de démocratie et des droits humains), Proroutes, un centre de formation sportive (école de football) à Kimpese. Ce qui prouve que la CEC est une grande communauté, s’extasie son président et représentant légal, Marcel Diafwanakana Edi Diantete, dans son mot de circonstance. Cependant, il relativise, estimant que le parcours a été long et jonché de bien des difficultés. « Nous sommes conscients de ce que nous avons bien fait et de ce que nous avons mal fait ». Un parcours marqué en dents de scie : progression et régression, avancée et recul, stabilité et instabilité… A l’orée du deuxième cinquantenaire, le numéro un de la CEC a souhaité que la progression, l’avancée, la stabilité continuent. Durant les 50 ans après l’autonomie, le président Marcel Diafwanakana a avoué que son Eglise a encaissé la situation négative consécutive à la naissance de plusieurs Eglises qu’il n’a pas voulu nommées. La prolifération des Eglises a eu pour entre autres conséquences, le départ de plusieurs fidèles vers ces Eglises. Il a également souhaité voir la CEC stable, sans conflits, une Eglise qui s’ouvre aux autres Eglises qui partagent la même foi avec elle, toujours tournée vers sa préoccupation majeure : le développement intégral de l’homme. La Maison synodale, symbole de ce 2e cinquantenaire Pour le président de la CEC, la construction prochaine de la Maison synodale à Luozi, siège social de cette Eglise, va marquer le symbole de ce 2e cinquantenaire. Qui dit construction, dit argent. Aussi le pasteur Diafwanakana a invité ses fidèles à changer de fusil d’épaule dans la façon de donner des offrandes, à aller plus loin. « Si des petites Eglises réussissent, pourquoi la CEC, si organisée, si disciplinée, ne peut pas réussir ? », s’est-il interrogé en invitant ses fidèles à imiter « ceux qui font du bien ». Réponse : elle ne peut pas réussir car ses fidèles ne donnent pas des offrandes comme il faut. Est-ce parce que la plupart n’ont suffisamment de ressources, ou parce qu’ils ne savent pas comment donner ? A ces questions que l’évangéliste Jean-Pierre Ipuma, de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) a tenté de répondre dans sa prédication très « envoûtante » que les milliers de fidèles de la CEC ont suivi avec beaucoup de joie et d’attention. Les livres des Hébreux 13 :8, Apocalypse 3 :7-8, Philippiens 2 :9-11 et Marc 5 : 39-43 ont inspiré le prédicateur. Avec pour thème : « Jésus-Christ est le même » et sous-thème : « Jésus-Christ à la clé de toutes mes problèmes », le pasteur Jean-Pierre Ipuma a montré que Jésus-Christ reste la clé qui ouvre et qui ferme et qu’aucune autre personne, de quelque fonction puisse-t-elle être ne peut faire l’action contraire. Etant au dessus de tout et de tous, Jésus-Christ dispose de la clé de tous nos problèmes, une clé qui a deux puissances : ouvrir et fermer. Aussi, a cru le prédicateur, pour les 50 ans à venir, Jésus Christ a la clé pour fermer toutes les portes d’entrée des péchés, de mauvaises paroles contre la CEC, de toutes les malédictions, de tous les complots, de toutes les calomnies, de toutes les médisances. Comme la fille de Hailo qui était morte, mais que Jésus a considérée comme endormie et à qui il a demandé de se réveiller, Jésus Christ demande à la CEC de se lever et de marcher pour se développer. Dans une première prédication pour ce 2e cinquantenaire, l’évangéliste Jean-Pierre Ipuma a demandé beaucoup de bénédictions pour la CEC. Comme pour répondre à la préoccupation du président et représentant légal de la CEC à son souhait de voir la façon de donner des offrandes au cours de ce 2e cinquantenaire, le prédicateur, excellent dans l’art de prêcher la Bonne Nouvelle, à donner le coup d’envoi de la première offrande en commençant par les donneurs de plus de 5 000 FC, 1 000 FC et 500 FC. Le message a atteint la cible que les fidèles, du président et représentant légal au fidèle de la CEC, en passant par les nombreuses invités de marque, ont déferlé sur le podium pour déposer qui un 50 dollars, qui 12 500 FC, qui d’autres un sac à main, une paire de chaussures pour homme ou pour femme, des bijoux, un téléphone portable avec ou sans chargeur… La leçon du prédicateur sur la nouvelle façon de donner des offrandes a été bien assimilée que la longue file des donneurs ne s’arrêtait point. Il s’est ensuivi la remise des cadeaux des consistoires à la présidence de la CEC pour la construction de la Maison synodale. Les 27 consistoires ont pu donner 107 chaises en plastiques, une quinzaine de barres de fer, quelques sommes d’argent non dévoilées, quelques œuvres d’art. Comme pour dire, les vieilles habitudes du premier cinquantenaire continuaient à se manifester. La collecte d’offrandes par consistoire a clôturé la cérémonie d’offrandes. Une fête organisée sans extérieure A la fin, le président de la CEC s’est réjoui d’avoir réussi à organiser pour la première fois une fête sans recourir à l’aide de l’extérieur. « Nous allons continuer comme cela pour nous prendre en charge », a-t-il promis, tout en remerciant les autorités du pays et de la province pour leur assistance dans la réussite de cette fête. Cependant, une grande fausse note : la spoliation d’une partie du terrain où est érigée à Kimpese son école de football. Il a demandé aux autorités de s’impliquer dans ce dossier dans le meilleur délai. Sinon, elle se réserve le droit de rentrer dans ses droits. C’est le président provincial de l’ECC, l’évêque Tekasala Mawa qui, avant de clôturer les festivités par la prière, s’est adressé aux autorités du pays pour fustiger leur injustice à l’endroit des protestants. Selon lui, l’Etat est prompt à aider les autres Eglises, or, lorsqu’on est géniteur des jumeaux, il faut savoir les traiter de la même manière. Il attiré l’attention de la CEC sur la nouvelle donne née de la fusion de l’Eglise suédoise qui a donné naissance à « Avenir commun », qui est l’union des baptistes, des méthodistes et des salutistes, chaque Eglise ayant sa propre doctrine, qui est loin d’être la même que celle de la CEC. Voilà pourquoi il prévenu les pasteurs de la CEC de se préparer à affronter cette nouvelle phase décisive. 15 heures 22 sonnaient lorsque le maillet de commandement du président de la CEC a donné le coup final des festivités marquant le cinquantenaire de l’autonomie administrative de l’Eglise aux destinées de laquelle le pasteur Matondo Balungisa (vice-président) et lui président jusqu’en juillet 2013 pour d’autres élections. Le premier cinquantenaire passé, le regard est désormais tourné vers le 2e, que la plupart des fidèles qui ont vécu le premier, ne verront pas. Plusieurs personnalités de la CEC vont s’exprimer, dans notre édition prochaine, sur les réalisations qui ont marqué pour elles ce premier cinquantenaire.

vendredi 27 juillet 2012

Plus de 2 millions de déplacés internes en 6 mois

Insécurité récurrente dans les provinces orientales Plus de 2 millions de déplacés internes en 6 mois Alors qu’on note un regain des combats au Nord-Kivu entre les FARDC et les mutins du M23, des attaques des groupes armés au Sud-Kivu et Katanga, le nombre de déplacés ne fait qu’augmenter et leurs conditions de vie deviennent de plus en plus inquiétantes. A ce jour, on l’on dénombre plus de 2 millions de personnes déplacées internes en 6 mois. Pour le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), le nombre de ces PDI est passé de 2 017 898 à 2 240 254 du 31 mars au 30 juin 2012, soit une augmentation de plus 220 000 personnes au cours du second trimestre. Elle ajoute que, comparé au total de 1 776 663 rapporté jusqu’au 31 décembre 2011, la population des PDI de la RDC s’est accrue de plus de 460 000 personnes en seulement six mois. La situation sécuritaire est à la base de cette accroissement qui accroissement résulte principalement, d’une part, de la population déplacée au Nord-Kivu qui abrite environ un tiers de la population déplacée à travers le pays, et d’autre part, de l’augmentation de plus de 100% de la population au Katanga qui est passée de 71 692 à 149 812. Les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Nord du Katanga et la Province Orientale sont les plus touchées par l’instabilité sécuritaire qui entraine le déplacement massif de la population civile. Au Nord-Kivu, les affrontements entre les FARDC et les mutins du M23 ont provoqué le déplacement de la population dans la localité de Rutshuru vers Kibati, Kanyaruchinya et Munigi dans le territoire de Nyiragongo où certains passent la nuit à la belle étoile, dans des conditions infrahumaines. Dans le Sud-Kivu, l’insécurité persistante dans les deux provinces des Kivus prive des milliers de personnes vulnérables de l’assistance médicale de base. Médecin sans Frontière (MSF) a annoncé la semaine dernière l’arrêt de son programme régulier dans la zone à cause de la précarité de la situation sécuritaire dans les Hauts Plateaux d’Uvira au Sud-Kivu. Cette situation amène certains organismes humanitaires à arrêter leurs assistances humanitaires aux déplacés. Il en est aussi de l’ONG Internationale Médical Corps (IMC) et le MSF qui ont également suspendu leurs activités médicales vitales dans la région. Ces suspensions récurrentes rendent l’accès aux soins de santé aléatoires. Dans un communiqué publié par l’OCHA, le coordonnateur humanitaire pour la RDC, Fidele Sarassoro a exhorté les partenaires internationaux à fournir tout le soutien supplémentaire approprié, y compris celui financier, pour que les agences onusiennes et les organisations non gouvernementales puissent continuer à fournir des aides aux PDI, malgré les difficultés opérationnelles. Pour le Nord-Kivu avec son regain des combats, près de 28 000 déplacés sont enregistrés à Nyiragongo, selon le Service de protection civile du gouvernement provincial du Nord-Kivu, alors que depuis le début des hostilités entre les FARDC et les mutins du M23, on dénombre plus de 470 000 déplacés. Celui-ci a en effet enregistré 5 583 ménages, soit 28 000 personnes, jeudi 26 juillet soir dans le camp de Kanyaruchinya en territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu. A en croire ce Service, ces déplacés ont commencé à affluer dans ce camp depuis le mardi 24 juillet dernier, fuyant la localité de Kibumba où les Forces armées de la RDC (FARDC) s’affrontent aux rebelles du M23. Un autre groupe de déplacés, non encore enrôlés, est arrivé dans le même camp en provenance de Rumangabo où les combats ont repris jeudi 27 juillet entre l’armée régulière et les rebelles. Aussi le coordonnateur provincial de la protection civile, Joseph Makundi, a appelé le gouvernement central à sécuriser rapidement les zones en conflit pour favoriser le retour de ces personnes déplacées dans leurs milieux d’origine. «Nous risquons d’aller jusqu’à 5 mille ou 6 mille ménages alors qu’il n’y a pas de maisons pour les accueillir. Par conséquent, bon nombre d’entre eux passent nuit à la belle étoile et manquent de la nourriture», a expliqué Joseph Makundi. Depuis le début de la mutinerie du M23 en avril dernier, des milliers de personnes ont fui leurs maisons dans le Nord-Kivu, pour trouver refuge dans d‘autres contrées de cette province. Le plus souvent, ces personnes errent, comme des apatrides, entre plusieurs localités, en quête de sécurité. Appel du HCR à la protection des populations civiles Le Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR), Andrej Mahecic, a lancé un appel vendredi 27 juillet pour la "protection des civils pris dans les combats à l'est de la République démocratique du Congo" (RDC), a indiqué vendredi un porte-parole de l'agence onusienne à Genève qui a estimé que "des dizaines de milliers de personnes ont été forcées à fuir leurs foyers dans la province du Nord-Kivu, et beaucoup d'entre elles ont cherché refuge en Ouganda ou au Rwanda", a-t-il déclaré. Andrej Mahecic a déclaré que "l’ organisation est choquée par les rapports faisant état d’ abus et de violations de droits de l’ homme sur les populations civiles de la RDC fuyant les combats qui font rage depuis 4 mois entre les troupes gouvernementales et les groupes de rebelles armés". Le personnel sur place du HCR a recueilli de nombreux témoignages de violations régulières des droits de l'homme dans cette région. "Cela inclut des exécutions sommaires de civils, des viols et autres abus sexuels, des tortures, des arrestations arbitraires, des attaques, des extorsions de fonds ou de vivres, des destructions de propriétés, du travail forcé, des recrutements militaires forcés, y compris d'enfants, et des violences pour raison éthnique". Le représentant du HCR a déclaré que "les combats dans l’est de la RDC se déroulent sans respect de la sécurité des civils et en violation claire des principes internationaux humanitaires et des droits de l’homme". Le HCR insiste pour que "les parties en présence évitent de prendre pour cible les populations civiles et les régions peuplées". Depuis le mois d’avril jusqu’ au 15 juillet, les agences humanitaires ont enregistré plus de 7 000 incidents sur les territoires du Nord Kivu (Masisi, Walikale, Rutshuru et Beni). Le porte-parole a déclaré que "le HCR craint qu’il puisse y avoir plus de cas mais que les gens soient trop effrayés ou honteux pour en parler surtout lorsqu’ il s’ agit de cas de viols. La plupart des victimes sont des villageois et des déplacés internes. Le HCR estime que plus de 470 000 Congolais ont été déplacés dans cette région depuis avril 2012, dont 220 000 au Nord Kivu, 200 000 au Sud-Kivu, alors que plus de 51 000 ont fui vers l'Ouganda ou le Rwanda. La poursuite des affrontements armés entre les militaires des forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 augmentent le nombre de personnes déplacées internes (PDI). Kléber Kungu

Des militaires ougandais aussi aux côtés du M23

Guerre au Nord-Kivu Des militaires ougandais aussi aux côtés du M23 La présence des militaires ougandais a été signalée aux côtés des mutins du Mouvement du 23 mars, M23, qui sont appuyés par des militaires rwandais. Si cette information est confirmée, la République démocratique du Congo est aujourd’hui victime d’une agression rwando-ougandaise. Cependant, faudra-t-il qu’un rapport d’une ONG internationale en fasse écho pour qu’on accrédite cette thèse ? La coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu dénonce la présence des militaires ougandais et rwandais au sein du M23. Elle les accuse d’avoir appuyé les rebelles du M23 sur les lignes de front Nyongera et Rutshuru-centre. Dans un bulletin d’information, paru le mercredi 25 juillet à Goma, le coordonnateur de cette structure, Omar Kavota, a indiqué que six véhicules en provenance de l’Ouganda sont entrés en territoire congolais, le week-end dernier, avec plusieurs militaires ougandais. La Société civile du Nord-Kivu a dénoncé l’entrée de six véhicules de marque Fuso, au bord desquels ont embarqué des militaires ougandais, qui sont entrés en territoire congolais, en transitant par Kitagoma, dans le groupement de Busanza. «Trois véhicules ont déposé des éléments de l’Uganda People's Defence Force (UPDF), l’armée ougandaise, à Nyarukwarangara, alors que trois autres les ont déposés à Kabira», a précisé Omar Kavota. Plusieurs rapports publiés par certaines ONG, dont les Nations unies, l’ONG Human Rights Watch (HRW) et le gouvernement congolais, ont déjà dénoncé le soutien de Kigali aux mutins du Mouvement du 23 mars 2009, M23. La Société civile du Nord-Kivu a aussi affirmé avoir reçu des informations attestant que «les éléments de l’UPDF et de l’Armée patriotique rwandaise (APR) ont appuyé les rebelles du M23» sur les lignes de front Nyongera et Rutshuru-centre, plus particulièrement à Kiringa sur l’axe Kalengera. «Nous avons des informations vérifiées en ce sens et la puissance de feu du M23 est en train de l’attester. Les informations que nous mettons à la disposition des autorités devaient être prises au sérieux. Aujourd’hui, nous faisons face à une agression rwando-ougandaise», a déclaré le coordonnateur de la Société civile provinciale. Cette structure a, par ailleurs, signalé l’infiltration de l’armée ougandaise dans le secteur de Ruwenzori, dans la chefferie des Watalinga et Bashu, dans l’Est du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu. La mutinerie a commencé en avril dernier dans cette province. Les mutins ont créé, début avril, le Mouvement du 23 mars (M23) pour réclamer la mise en application des accords de paix signés par le gouvernement de la République démocratique du Congo et l’ex-mouvement armé du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) en mars 2009. Traqués depuis lors par les FARDC, les rebelles du M23 se sont retranchés dans quelques localités à la lisière du parc national des Virunga vers la frontière de la RDC avec l’Ouganda et le Rwanda. Les combats qui se sont stoppés pendant deux semaines ont repris depuis mardi 24 juillet, au cours desquels la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), en appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a sorti des hélicoptères de combat pour bombarder les positions des rebelles du M23. En dépit de cette coalition armée, les FARDC peinent à prendre le dessus sur les mutins du M23. Il n’y a donc pas de doute que ceux-ci bénéficient désormais de l’appui aussi bien des militaires rwandais que des Ougandais. La guerre d’agression contre la RDC n’a fait que commencer et elle est loin d’avoir dévoilé toutes ses facettes. Kléber Kungu

Licoco appelle à auditer toutes les institutions

Audit de trois entreprises étatiques (RVA, Lac et Cohydro) La Licoco appelle à auditer toutes les institutions La Ligue congolaise de lutte contre la corruption, Licoco, salue et soutient l’initiative prise par le gouvernement congolais, à travers le ministère du Portefeuille, d’opérer des audits dans 3 entreprises étatiques dont la Régie des voies aériennes (RVA), les Lignes aériennes congolaises (Lac) et la Congolaise des hydrocarbures (Cohydro). Cependant, elle en appelle à auditer toutes les institutions de la RDC, selon un communiqué rendu public par cette structure, dont L’Observateur a obtenu copie. La Licoco « estime que le fait d’auditer seulement les entreprises de l’Etat alors que la corruption » gangrène « aussi d’autres institutions de la RDC ne sera pas honnête et juste. » La Licoco, qui salue et soutient également l’engagement du Gouvernement d’étendre ces audits sur toutes les autres entreprises étatiques, para étatiques congolaises, invite le Gouvernement à aller « jusqu’au bout de sa logique en lançant des audits dans toutes les institutions de la République. » La publication du communiqué de la Licoco intervient au lendemain de la décision du gouvernement de procéder aux audits de ces trois entreprises. Le ministre du Portefeuille, Louise Munga Mesozi, celui des Transports & Voies de communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo et celui délégué aux Finances, Patrice Kitebi Kibol Mvul, ont décidé, samedi 21 juillet, d’auditer trois entreprises publiques, la Congolaise des hydrocarbures (Cohydro), les Lignes aériennes congolaises (Lac) et la Régie des voies aériennes (RVA). La ministre du Portefeuille, Louise Munga a affirmé que le gouvernement avait relevé des défaillances dans la gestion de ces entreprises. Quant aux raisons précises de ces audits, Louise Munga a déclaré que le gouvernement voulait savoir comment les dirigeants de LAC ont procédé à la vente d’un terrain de l’entreprise situé sur le boulevard du 30 juin. « L’Etat a le droit de savoir comment le marché a été passé, le prix de ce terrain et l’utilisation de ce fonds », avait-t-elle indiqué. Quoique la ministre du Portefeuille n’ait pas révélé les raisons des audits dans les deux autres entreprises, certaines sources ont révélé qu’au sujet de la RVA, le gouvernement voudrait connaître l’affectation des recettes produites par la taxe de fonds de développement pour les infrastructures aéroportuaires (Idef), connue sous la dénomination de « Go pass », fixée à 10 dollars américains pour les vols internes, et à 50 dollars américains pour les vols internationaux. Le gouvernement voudrait également connaître la nature des contrats que la Cohydro a signés avec des entreprises pétrolières privées. La ministre Louise Munga a par ailleurs promis des audits dans toutes les entreprises du portefeuille. Pour rappel, le président de la Licoco, Ernest Mpararo, évoque le cas de la RVA qui doit justifier l’utilisation des fonds issus de la taxe « Go pass » et ceux de la construction du pavillon présidentiel qui avait, en son temps, fait couler beaucoup d’encre et de salive. En effet, après l’accident de Kisangani, le Chef de l’Etat Joseph Kabila avait déjà demandé au Gouvernement, au ministère de la Justice interposé, d’initier des audits à la RVA sur l’utilisation des fonds issus de la taxe « go pass » et sur la construction du pavillon présidentiel. Des sources indiquent que le coût financier de la construction du pavillon présidentiel à l’aéroport international de Ndjili avait été surfacturé pour empocher des « commissions ». Des rapports de ces deux audits existent, ajoute la Licoco, et des personnes impliquées dans des détournements des deniers publics sont connues. Pour la Licoco, quatre secteurs doivent être audités, à savoir : l’exécution du budget 2011, le Bureau de l’Assemblée nationale sortant, la Commission électorale nationale indépendante (Céni), la gestion des Gouverneurs de province. La Licoco pense que l’exécution du Budget 2011 s’est déroulée dans l’opacité totale occasionnant des détournements des deniers publics et l’enrichissement sans cause de ses animateurs. Pour preuve, la structure de lutte contre la corruption cite le Premier ministre sortant, Adolphe Muzito, ‘’qui s’octroyait des sommes colossales allant jusqu’à 2 millions des dollars américains par mois comme « frais spécial d’intervention »’’. Elle s’appuie, par conséquent, sur la campagne du député national Gérard Mulumba Gecoco consistant ‘’à dénoncer publiquement le Premier ministre sortant dans toute la presse de Kinshasa pour « enrichissement sans cause »’’. Bureau de l’Assemblée nationale sortant Concernant l’audit à faire sur la gestion du Bureau de l’Assemblée nationale sortant, la Licoco s’appuie sur « les informations en notre possession [qui] affirment que le Bureau de l’Assemblée nationale sortant doit être audité car les fonds lui alloués au budget 2011 ont été gérés dans une opacité totale. » Elle cite comme exemple, une somme de « plus de 70 millions des dollars qui » a été allouée « au Bureau de l’Assemblée nationale comme « frais d’intervention spécial » au budget 2011. » Quant à la Commission électorale nationale indépendante, l’opinion tant nationale qu’internationale a toujours exigé un audit financier de l’institution chargée de l’organisation des élections en RDC. Pour la Licoco, le moment est venu pour le « Gouvernement de montrer sa bonne volonté en matière de bonne gouvernance » en initiant un audit particulièrement à la Céni où « il existe des soupçons de corruption qui pèsent sur ses responsables actuels ». La Licoco pense que « seul un audit indépendant peut apaiser la colère des milliers des Congolais. » Gestion des Gouverneurs de province de la RDC Le président de la Licoco estime que « les gestionnaires des provinces continuent à se comporter comme des « rois » dans leurs entités administratives poussant pas mal des députes provinciaux à voter des motions de défiance contre certains Gouverneurs. » Ce qui occasionne, conclut-elle, « le disfonctionnement de beaucoup d’Assemblées provinciales allant jusqu’à la fermeture dont le cas de Nord Kivu,l’ Equateur et le Bandundu. » Pour cette raison, la Licoco souhaite ardemment que « le Gouvernement lance aussi des audits dans toutes les provinces de la RDC afin de savoir comment » sont gérées les provinces. La Licoco va plus loin que des exigences des audits. Elle fait quelques recommandations aussi bien au gouvernement congolais qu’aux bailleurs de fonds de la RDC (Banque mondiale, Union européenne, Fonds monétaire international). Elle recommande au gouvernement congolais de généraliser les audits en incluant toutes les institutions de la RDC ci haut citées, de rendre obligatoire à chaque fin d’exercice budgétaire des audits financiers dans chaque institution de la RDC, de publier les rapports d’audits auprès de la population et de sanctionner les coupables et primer les bons gestionnaires. Quant aux bailleurs de fonds de la RDC, il leur est recommandé de conditionner tout appui budgétaire au Gouvernement de la RDC au lancement des audits dans toutes les institutions et à la publication des rapports auprès de la population. Entre l’appel de la Licoco et sa réponse par le destinataire de son message, le chemin, jonché de bien des embûches, est long à parcourir. Kléber Kungu

jeudi 26 juillet 2012

Adieux de l’ambassadeur Ferdinand Massala Malonga

Plus de 6 ans de loyaux services diplomatiques Les
L’ambassadeur du Gabon et doyen du corps diplomatique en RDC, Ferdinand Massala Malonga vient de dire ses adieux à la République démocratique du Congo (RDC) après près de sept années de loyaux services diplomatiques. C’est Ringo F. Abed, ambassadeur de la Namibie en RDC et vice-doyen qui le remplace au poste de doyen du corps diplomatique à qui il a échu de présider la cérémonie d’adieu de l’ambassadeur du Gabon. Après près de 7 ans de loyaux services diplomatiques rendus à son pays, le Gabon, l’ambassadeur du Gabon et doyen du corps diplomatique en RDC, Ferdinand Massala Malonga, a fait ses adieux devant les ambassadeurs, les membres du corps diplomatique, du gouvernement congolais et autres invités de marque, dont la communauté gabonaise. C’est dans un discours émouvant de quelqu’un qui quitte ses pairs, donc emprunt d’émotion, que Ferdinand Massala Malonga, qui a connu la RDC il y a 42 ans, comme journaliste reporter couvrant « les guerres du Shaba » [actuel Katanga, NDLR], avant d’y revenir « en décembre 2005 » comme diplomate pour aider « au renforcement des liens entre le Gabon et la République démocratique du Congo. » Le diplomate gabonais a rappelé le rôle qu’avait joué feu le président Omar Bongo Ondimba « dans la recherche de solutions aux différentes crises » ayant secoué la RDC, avant de passer le bâton à son fils Ali Bongo Ondimba, qui a su marquer de son empreinte ces relations « notamment lors de son mandat au Conseil de sécurité des Nations unies. » Dans la foulée de ces signes qui ne trompent pas sur le degré de la coopération entre le Gabon et la RDC, l’ambassadeur Ferdinand Massala Malonga a épinglé l’installation, voici 3 ans, de la BGFIBANK dans la capitale congolaise, le partenariat scellé entre la poste gabonaise et la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT). Le tout cimenté par une coopération parlementaire très active entre les deux pays, dont il a souhaité la poursuite et le renforcement. Explorer les perspectives Le diplomate gabonais a appelé à « une exploration des perspectives porteuses d’espoir » qui s’offrent dans la coopération des deux pays, notamment dans les domaines du pétrole, de mines, de la pêche, de l’agriculture ou des services. Optimiste, le diplomate gabonais reste convaincu qu’avec la volonté les deux pays vont parvenir à concrétiser ce pari, car, croit-il, le Congo actuel, en dépit de toutes les difficultés qu’il connaît de nouveau avec la reprise de la guerre dans l’est depuis avril dernier, n’est plus celui de la transition qu’il a trouvé en 2006. C’est désormais un Congo « de la reconstruction, des grands chantiers, des débats télévisés ouverts, d’une presse prolifique, et qui s’efforce de veiller à l’efficacité de la dépense et à la sanction de la corruption ». Voilà des atouts dont dispose la RDC, « qui présente les signes d’une démocratie en construction, avec ses réussites et ses échecs, pour peu qu’on lui en laisse la possibilité en termes de paix, sécurité et de stabilité des institutions ». Aux dirigeants congolais de profiter de ces atouts ! Kléber Kungu

Louis Michel et Guy Verhofstadt pour un renforcement de la Monusco

Guerre en RDC Louis Michel et Guy Verhofstadt pour un renforcement de la Monusco • Ils appellent à "la constitution immédiate d'une force internationale sous l'égide des Nations Unies avec un mandat renforcé fondé sur le chapitre VII", • Louis Michel en médiateur entre Kabila et Kagame Les députés libéraux européens, les Belges Louis Michel et Guy Verhofstadt, tentent, la mort dans l’âme, de venir au chevet de la RDC, dont la situation sécuritaire reste plus préoccupante, en plaidant en faveur d'un renforcement des pouvoirs de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) afin d'empêcher la déstabilisation dans sa partie orientale où, depuis le mois d'avril, le nombre de déplacées est évalué à 231.000. Dans un communiqué de deux anciens ministres belges, Louis Michel et Guy Verhofstadt demandent "la constitution immédiate d'une force internationale sous l'égide des Nations Unies avec un mandat renforcé fondé sur le chapitre VII", qui consiste à faire recours à la force en cas de besoin. Cette force internationale serait constituée sur la base de la Monusco RDC) déjà présente dans la région et à laquelle serait donné un mandat plus étendu. Selon Louis Michel, également co-président de l'Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Caraïbes-Pacifique-Union européenne, le mandat actuel de la mission est insuffisant. Il a expliqué qu"Il faut mettre au pas les groupes armés qui opèrent dans la région. Il faut donc un mandat qui ne soit pas seulement de maintien de la paix mais qui permette à la Monusco de désarmer les groupes rebelles ou de leur répliquer, en appui des forces armées congolaises". Depuis mai dernier, des affrontements violents opposent régulièrement les mutins du Mouvement du 23 mars 2009 (M23), ex-combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et l'armée régulière congolaise. Mardi 24 juillet, des hélicoptères des Nations unies sont entrés en danse à la suite d'une offensive "contre des populations civiles" menée au nord de Goma. Cette intervention s'est déroulée au cours de l'après-midi alors que des hélicoptères des forces armées de la RDC (FARDC) intervenaient eux-mêmes contre les rebelles. C’est l’attaque de la population civile par les rebelles du M23, explique-t-on dans les milieux onusiens, qui a poussé la Monusco à user de ses hélicoptères pour riposter à l’attaque du M23. Environ 2 000 personnes avaient été obligées de fuir les zones de combat après les premiers affrontements entre le M23 et les forces armées de la République démocratique du Congo. Le 12 juillet dernier, des hélicoptères des Nations unies étaient déjà intervenus afin de stopper une avancée des rebelles qui menaçait Goma, le chef-lieu de la province du Nord Kivu. "Les bons offices de Michel Alors qu’avec son compatriote Guy Verhofstadt il s’affaire à obtenir le renforcement de la Monusco, le député européen Louis Michel mène, en solo, un autre front en assurant une mission de médiation entre Kinshasa et Kigali en nouant ces derniers jours des contacts avec les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila. L’objectif étant d’amener les deux chefs d’Etat à accepter une force internationale qui reprendrait le contrôle de l'est du Congo. L'ancien commissaire européen au Développement et ex-ministre des Affaires étrangères est co-président de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, qui oeuvre aux politiques de coopération entre l'Union européenne et ses partenaires des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). A la mi-juillet, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s'étaient déjà mis d'accord sur le principe d'une force internationale armée et neutre pour combattre la rébellion dans l'est de la RDC. Mais après une accalmie de deux semaines, les combats ont repris depuis mardi 24 juillet, dans une région dont l’insécurité a jeté sur les routes plus de 800 000 personnes, dont 231 000 depuis le mois d’avril. Dans sa démarche, Louis Michel bénéficie du soutien du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, qui sera en RDC et au Rwanda du 19 au 26 août. Il appuiera l'idée d'une force internationale et encouragera les pays de la région à y jouer un rôle, misant notamment sur l'Union africaine (UA). La situation d’insécurité qui met à genoux ce grand géant d’Afrique doit beaucoup interpeller ses dirigeants qui ne doivent plus lésiner sur les moyens pour mettre sur pied une armée aussi bien républicaine que dissuasive. A la base, le respect des principes de gestion de ces hommes et de ces femmes qui ont pour seule et délicate mission de défendre l’intégrité territoriale. Pourquoi, pendant des décennies, la RDC doit demeurer la risée de ses voisins, alors qu’elle dispose potentiellement les moyens de renverser la situation ? Combien de temps doit encore durer cette situation consistant à pleurnicher et à se remettre au bon vouloir et pouvoir de la communauté internationale en cas d’agression ? Notre père nous encourageait à montrer de quoi nous sommes homme lors d’une bagarre avant d’aller pleurer sous ses yeux ! Quelle position adopter devant un enquiquineur qui ne se lasse pas de vous mener la vie dure ? Kléber Kungu

mardi 24 juillet 2012

Pétition contre la guerre au Nord-Kivu

Les Eglises exigent la répression des crimes des Rwandais en RDC • Elles exigent l’arrestation et les poursuites judiciaires de tous les criminels de guerre cités dans les différents rapports des Nations unies • Les pétitionnaires appellent au rejet de la candidature du Rwanda au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu. • Le Rwanda est considéré par le Rapport onusien comme un refuge des criminels de guerre recherchés par la CPI. Les Eglises de la République démocratique du Congo (RDC), toutes confessions confondues, signent une pétition contre la guerre actuelle dans la province du Nord-Kivu et adressée au secrétaire général de l’Onu, au Conseil de sécurité de l’Onu ainsi qu’aux membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu. Les Eglises exigent « la répression des crimes commis par le Rwanda en RDC » pour son soutien aux mutins du Mouvement du 23 mars (M 23). Lancée le 12 juillet, la pétition a déjà récolté 700 000 signatures pour …1 million attendues. La guerre qui endeuille de nouveau le peuple congolais, depuis avril 2012, dans la province du Nord-Kivu principalement, n’a pas laissé indifférentes les Eglises congolaises qui ont initié une pétition qui doit accueillir au moins 1 million de signatures. Les pétitionnaires déplorent des invasions successives, depuis des décennies, du peuple congolais par le Rwanda. Ces invasions provoquent chaque fois des tueries, des destructions des familles et qui dressent les communautés locales les unes contre les autres en mettant en péril la nation congolaise. A la clé de ces invasions, il y a des violations massives des droits humains, les viols des milliers de femmes et la mort de plus de 6 millions de Congolais, provoquant des milliers de veuves et d’orphelins. Malheureusement, déplorent les pétitionnaires, ces crimes se poursuivent aujourd’hui à l’occasion de l’invasion actuelle. Et le rapport du panel des experts onusiens (n° S/2012/348 et son addendum) charge le Rwanda dans son implication dans le soutien aux mutins du M 23. Donc, selon ce rapport, le Rwanda a créé de toutes pièces le M 23, à qui il fournit des armes en facilitant et en assurant la logistique à partir de son territoire. En plus, le Rapport accuse le Rwanda de recruter les enfants et les réfugiés et recycle les ex-combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et recrute certains politiciens congolais pour le compte du M 23. L’armée rwandaise est accusée de renforcer les mutins du M 23 en intervenant directement sur le territoire congolais. Le Rapport révèle que le Rwanda appuie matériellement et financièrement d’autres groupes armés qui pullulent dans la partie orientale de la RDC, en dénonçant sa collaboration avec les FDLR, ses violations des sanctions des Nations unies sur les armes et les personnes dans la Région des grands lacs. Le Rwanda, un refuge des criminels de guerre recherchés par la CPI Plus grave, le Rwanda est accusé constituer un refuge des criminels de guerre recherchés par la Cour pénale internationale (CPI). Face à toutes ces accusations gravissimes, les pétitionnaires exigent entre autres l’arrestation et les poursuites judiciaires de tous les criminels de guerre cités dans les différents rapports de l’Onu, ainsi que des auteurs de tous les crimes de guerre perpétrés en territoire congolais et de tous les autres criminels qui circulent entre la RDC et les pays voisins. Ils demandent enfin que soit rejetée la candidature du Rwanda au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu pour violations récurrentes de la charte des Nations unies et que soit appliquée sans délai toutes les décisions des Nations unies en faveur de la paix en RDC. Quant aux négociations avec les mutins du M 23 tant prônées par la communauté internationale, les Eglises pétitionnaires déclarent leur opposition à toutes formes de négociations avec les éternels criminels ainsi qu’à toute tentative de balkanisation du territoire national. La pétition des Eglises congolaises prouvent la détermination des hommes de Dieu d’éviter toute servitude ou soumission de quelque nature que ce soit du peuple congolais ni balkanisation du territoire national. Kléber Kungu

lundi 23 juillet 2012

Enseignants, agents et travailleurs du CSF Elikya réclament le paiement de juin

Complexe scolaire féminin Elikya/N’djili Enseignants, agents et travailleurs réclament le paiement de juin Les professeurs, agents et travailleurs du complexe scolaire féminin Elikya de la commune de N’djili réclament le paiement de leurs primes du mois de juin courant, alors que nous sommes à une semaine de la fin du mois de juillet. Pourquoi le mois de juin n’est pas encore payé, alors que les autres mois sont régulièrement payés ? Selon la source, trois « absences » peuvent expliquer en grande partie cette situation : l’absence du dialogue social, l’absence à l’école depuis un mois du promoteur, l’abbé Bitulu et de l’administrateur gestionnaire, l’absence de la délégation syndicale. Ayant avoué que le mois de juin n’est pas encore payé, pour des raisons internes à l’école, le directeur de discipline, M. Ignace, qui a accepté de répondre à nos questions, bien que sous quelques menaces à peine voilées, a rejeté les allégations sur le manque de dialogue social. Les professeurs, agents et travailleurs du complexe scolaire féminin Elikya réclament le paiement de leurs primes de juin non encore payées, alors qu’ils craignent en même temps que celles du mois de juillet ne leur soient jamais payées conformément à ce que le promoteur, l’abbé Bitulu leur aurait déclaré en septembre 2011. Par ailleurs, notre source, qui s’est basée sur l’effectif important des élèves, n’est pas convaincue que le non-paiement de juin soit justifié par le manque de fonds. En effet, avec un effectif de plus de 2 000 élèves, des frais scolaires annuels de 300 dollars pour les finalistes et environ 160 000 FC pour les élèves d’autres classes, pour 120 membres du personnel enseignant, administratif et ouvrier, le non-paiement est loin d’être justifié. Ils reprochent à leur patron l’absence du dialogue social, d’une délégation syndicale. Ce qui justifie, disent-ils, qu’aucune justification n’est avancée sur la raison de ce non-paiement, et pourtant tous les autres mois de l’année scolaire 2011-2012 sont régulièrement payés. Abordé à ce sujet, le directeur de discipline, M. Ignace, quelque peu nerveux et coléreux, lance : « Qui vous a dit cela ? », avant de se mettre à proférer des menaces à peine voilées à notre endroit, mais surtout à notre source, qualifiant ces allégations de diffamation qui mérite une action en justice. Pourquoi, pour un problème interne à l’école, un employé de l’école doit-il faire intervenir la presse, surtout que c’est seulement un mois qui n’est pas payé ? s’est-il interrogé. Pour lui rafraîchir la mémoire, le cas de nombreuses revendications des enseignants et autres fonctionnaires congolais au sujet de la modicité de leurs salaires ou du paiement des salaires tout court lui a été rappelé, souvent relayé par la presse. Dans son état de mi-nervosité et de mi-colère, M. Ignace, qui a refusé de me donner son nom et qui a cru qu’il était en train de gronder un de ses élèves, s’est mis à vanter son école en minimisant d’autres. Il a toutefois reconnu que le mois de juin n’est pas encore payé faute de fonds suffisant, mais qu’il le sera sous peu. Quant aux allégations sur l’absence du dialogue social, le directeur de discipline a rétorqué que ceux qui ont rapporté cette information ont péché par diffamation car le dialogue social existe bel et bien. Pour preuve, s’est-il défendu, il lui arrive de recevoir de temps à autre des enseignants qui vont lui poser des problèmes sociaux. Sur l’absence de la délégation syndicale, la réponse de notre interlocuteur nous a renseigné à suffisance. « C’’est une organisation interne !» a-t-il tranché. Comme pour conclure, par conséquent, qu’elle existe ou pas, ce n’est pas le problème de la presse, ni des membres du personnel enseignant, administratif et ouvrier. Ceux-ci réclament également l’implantation d’un Comité de gestion, conformément à la loi-cadre en vigueur régissant l’enseignement national. Qui prévoit que l’école privée doit être gérée par un comité de gestion composé d’un représentant du promoteur, d’un représentant des parents et d’un représentant des enseignants. Langue de bois Au complexe scolaire féminin Elikya, une école de grande réputation, comme a voulu nous le répéter son directeur de discipline, les langues se délient difficilement. Celles qui prennent le courage de casser le silence, le font entre la nervosité et la colère, distribuant des leçons, de temps à autre. Lorsque le matin, vers 8 heures, nous avons cherché à tirer le ver du nez au patron du comité des parents, nous avons buté devant un mur épais de silence. « Vous savez, je ne peux pas trahir l’école. Donc, je ne peux pas parler ! », nous a répondu sèchement Denis Mabiala, sur la défensive, après avoir appris qu’il a affaire à un journaliste. Le directeur des études, Bula Das, a usé d’une précaution d’un porteur d’oeufs pour ne pas à avoir à répondre à notre entretien et à nous donner le numéro de téléphone de l’abbé Bitulu, avant de nous mettre en face du directeur de discipline. « Veuillez vous adresser à ceux qui vous ont rapporté cette information. Quant à moi, je ne peux pas parler », a-t-il tranché calmement, après une seconde de réflexion. Si comme l’a déclaré le directeur de discipline, il existe un dialogue social entre la direction de l’école et les membres du personnel enseignant, administratif et ouvrier, il y a lieu de le renforcer pour éviter des suspicions des uns et des autres. Sinon, il importe de l’instaurer pour la paix sociale entre la direction scolaire et les membres du personnel. C’est grâce seulement à ce dialogue social que la première pourra être au courant des desiderata, aux revendications des seconds. Le CSF Elikya qui traîne une grande réputation en matière de l’éducation a intérêt à la préserver. La nation congolaise a besoin de telles initiatives privées pour se reconstruire. Kléber Kungu

Le cimentier angolais Nova Cimangola acquiert la Cinat

Cession de la Cimenterie nationale Le cimentier angolais Nova Cimangola acquiert la Cinat La course dans l’acquisition de la Cimenterie nationale (Cinat) vient de prendre fin. L’heureux gagnant de cette compétition d’affaires est la cimenterie angolaise, Nova Cimangola qui a compéti avec la sud-fricaine Pretoria Portland Cement (PPC). L'État congolais a ainsi cédé le contrôle de la Cimenterie nationale (Cinat) à Nova Cimangola. Avec une offre de 40,6 millions de dollars, Nova Cimangola a battu le sud-africain Pretoria Portland Cement dont l’offre était de 44 millions de dollars... Le cimentier angolais pourrait investir 54 millions de dollars pour remettre à niveau l'outil de production afin de répondre à une forte demande locale. Ayant détenu 91,7% des parts sociales de la Cimenterie nationale (Cinat), à côté des groupes Rawji (7,5%) et Blattner (0,8%), l’Etat congolais vient de céder 58% de ses parts à Nova Cimangola. A la suite de cette opération, le cimentier angolais détient environ 53% du capital. Nova Cimangola, qui compte parmi ses actionnaires le congolais Sindika Dokolo, ambitionne d’investir 54 millions de dollars en RDC pour relancer la Cinat. Selon Jeune Afrique qui cite le secrétaire exécutif du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep), Ilunga Ilunkamba, la finalisation par les deux parties des discussions sur les documents de la transaction va conduire à boucler ce dossier qui aura pris environ 10 mois. C’est le 13 octobre 2011 que la course dans l’acquisition de la Cimenterie nationale (Cinat) était lancée, avec en compétition deux grands cimentiers : l’angolaise Nova Cimangola et le sud-africain Pretoria Portland Cement (PPC), à l’occasion d’une cérémonie d’ouverture d’offres financières organisée au Grand Hôtel Kinshasa (GHK). La Cimenterie nationale (Cinat) est implantée dans la cité de Kimpese, située à 120 km de Matadi, (à 245 km à l’ouest de Kinshasa), dans la province du Bas-Congo. Elle souffre de problèmes financiers récurrents et de manque d’accès à l'énergie. Pour relancer ses activités, quelque 40 à 50 millions de dollars ont été jugés nécessaires. C’est la Cimenterie de Lukala (Cilu), implantée à Lukala, toujours dans la province du Bas-Congo, qui assure la production nationale de ciment d’environ 400 000 tonnes en 2011. Le capital de Cilu est détenu par le groupe Malta Forrest (45 %) et par l’allemand Heidelberg Cement (55%), qui sont également associés dans Interlacs (Katanga et Sud-Kivu) et dans la Cimenkat (Katanga). Bien que HeildelbergCement ait annoncé une production d’un million de tonnes en 2012, qui sera portée à 1,4 million de tonnes par la suite, l’offre nationale reste très en deçà de la demande, évaluée entre 2,5 et 3 millions de tonnes par an, avec l’essor de la construction et de l’activité minière. Du coup, le pays doit importer du ciment. Capacité de production de 0,78 mtpa contre une demande de 3,2 mtpa A un moment donné, la RDC a connu une pénurie chronique de ciment. Aujourd’hui, de nombreux travaux de construction d’infrastructures routières dans la capitale et en province, et d’autres travaux des particuliers, la demande actuelle de ciment reste forte et estimée à 3,2 millions de tonnes par an (mtpa). La capacité de production locale étant estimée à 0,78 mtpa. Le prix actuel de ciment sur le marché local revient à 15 dollars, soit entre 14 000 FC et 14 500 FC. D'autres projets sont également en cours : HNUE, dont l’un des actionnaires est le Belge Philippe de Moerloose, et la Gecamines ont ouvert les portes de la Grande cimenterie du Katanga en avril 2012, pour une production espérée d’environ un million de tonnes par an. La construction de la Cimenterie de la Province orientale, près de Kisangani, dans le cadre d’un partenariat avec l’Inde, est également en projet. Il y a quelque 4 ans, l’Etat congolais avait décidé d’ouvrir le capital de la Cinat par la vente d’une partie de ses actions aux opérateurs privés –nationaux et internationaux – intéressés par la participation au capital de la Cinat, à sa relance par un apport financier et technique de niveau international ainsi qu’à sa gestion. Ce qui devait permettre à l’Etat propriétaire d’apporter les moyens financiers frais à l’entreprise et lui permettre, par conséquent, de jouer un rôle majeur dans la reconstruction du pays. La Cimenterie nationale (Cinat) est une société par action à responsabilité limitée qui fut créée sous forme d’une société mixte le 24 octobre 1970 au capital de six millions de dollars. Depuis cette date, cette structure du capital ainsi que la composition de l’actionnariat ont sensiblement évolué à telle enseigne qu’à ce jour, l’Etat congolais détient 91,7 % des actions et 8,3 % sont détenus par deux actionnaires privés. Bien que disposant d’une usine de fabrication de 1.000 tonnes de ciment par jour, la Cinat entreprise n’a jamais atteint une production équivalente à cette capacité installée. La durée longue prise pour la réalisation de cet investissement, l’absence d’un financement adéquat pour l’acquisition des équipements et infrastructures supplémentaires pour le meilleur fonctionnement de l’entreprise ainsi que l’insuffisance d’un fonds de roulement d’exploitation nécessaire sont autant de défis qui ont empêché cette cimenterie de décoller. Nova Cimangola est une entreprise angolaise de construction et de ciment. Fils de feu Augustin Dokolo Sanu, célèbre banquier et homme d’affaires congolais, Sindika Dokolo en est l’administrateur. Il a épousé, en 2003, à Luanda, pour 4 millions de dollars avec 1 000 personnes, Isabel dos Santos, la fille aînée du président angolais, José Eduardo dos Santos, et de Tatiana Kukanova de l'Azerbaïdjan, sa première épouse. Isabel dos Santos, dont la fortune totale au Portugal dépasse 1,4 milliards d'euros en mi-2012, possède entre autres des participations dans la société de ciment angolais Nova Cimangola. Kléber Kungu

Venue de Hollande à Kinshasa : la Céni et l’affaire Chebeya bloquent

Sommet de la francophonie en RDC Venue de Hollande à Kinshasa : la Céni et l’affaire Chebeya bloquent Jamais rencontre ou sommet n’a autant accaparé l’esprit et l’attention des Congolais. Alors que trois petits mois nous séparent de la date de la tenue à Kinshasa du XIVe sommet de la Francophonie dont l’horizon s’éclaircit de plus en plus quant à sa tenue dans la capitale congolaise en octobre prochain, la participation personnelle du président français, Français Hollande, constitue cependant à ce jour le sujet qui accapare les débats de l’opinion nationale et internationale. Viendra ou ne viendra pas à Kinshasa ? La question reste à ce jour sans réponse. D’autant plus que le nouveau locataire de l’Elysée poserait de grosses conditions à son déplacement : la restructuration de à une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et le jugement de vrais coupables dans l’affaire de l’ancien activiste des droits de l’homme, Floribert Chebeya. François Hollande viendra-t-il en octobre à Kinshasa pour participer au XIVe Sommet de la francophonie ? La décision du nouveau locataire de l'Élysée serait conditionnée à une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui garantirait la transparence des futures élections provinciales, et au jugement des « vrais coupables » dans l'affaire Floribert Chebeya. Ce qui agacerait de plus en plus Kinshasa, qui se trouve en ce moment, avec plus dossiers en mains, plus brûlants les uns que les autres. Il y a notamment la guerre de l’Est où les mutins du M 23 s’affrontent contre l’armée régulière depuis le mois d’avril, alors que des stratégies sont en train d’être mises en place pour le déploiement d’une force internationale neutre aux frontières entre la RDC et le Rwanda. Celui-ci est accusé par le premier de soutenir en armes et en finances, ces rebelles. Report du sommet ? Dans ces conditions, ya-t-il risque que le sommet soit reporté ? Une certaine opinion y pense. Non parce que François Hollande refuse toujours que les Congolais voient son nez, mais parce que le conflit armé qui déchire le Nord-Kivu depuis trois mois est tel qu’il pourrait servir de prétexte pour proposer un report du sommet... Entre temps, Kinshasa ne baisse la garde. Il continue de mener une vaste campagne diplomatique pour faire plier Paris, mais surtout pour que le sommet de la Francophonie ne soit pas délocalisé en faveur d’un autre pays. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et Francophonie, Raymond Tshibanda Ntungamulongo, et le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, ont eu à faire entendre la voix congolaise dans ce dossier qui accapare l’actualité. Mais le 8 juillet, le journaliste belge Thierry Michel, qui venait présenter son film sur l'affaire Chebeya, s'est fait refouler de l'aéroport de Kinshasa. Aussitôt, Paris a « regretté profondément » cette décision. Dans les milieux politiques congolais, on estime que l’absence du président français au sommet de la Francophonie en annihilerait la substance. « La Francophonie, c'est surtout la France. Si le président français ne venait pas à Kinshasa, nous pourrions nous interroger sur l'opportunité du sommet », convient un haut responsable politique congolais proche du camp président. Toutefois, l’espoir reste permis et Kinshasa espère que les choses vont bouger d’ici à septembre. L'entretien entre Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF, et Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale congolaise, le 11 juillet, à Bruxelles a permis d’espérer à une sorte de décrispation de ce que nous pourrons appeler « bras de fer » entre Kinshasa et Paris. Deux jours plus tôt, Abdou Diouf avait été reçu à l'Élysée par François Hollande. Celui-ci a rappelé ses exigences pour envisager un déplacement à Kinshasa. A tout prendre, la balle reste dans le camp du gouvernement congolais. Qui est appelé à mettre de l’eau dans son vin s’il tient que le XIVe sommet de la Francophonie se tienne à Kinshasa… avec le président français, François Hollande. Sinon, accepter que le sommet se tienne sans le nouveau locataire de l’Elysée. Kléber Kungu

jeudi 19 juillet 2012

Force internationale neutre : le gouvernement souhaite un déploiement rapide

Neutralisation des forces négatives dans l’est de la RDC Force internationale neutre : le gouvernement souhaite un déploiement rapide Le gouvernement congolais souhaite un déploiement rapide de la force internationale à la frontière avec le Rwanda Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) souhaite voir une force internationale être déployée immédiatement dans l’Est du pays pour neutraliser les groupes armés et assurer par conséquent la sécurisation de la zone frontalière commune avec le Rwanda conformément aux résolutions prises par les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagamé, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie). Les ministres congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda et de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga ont exprimé cette volonté jeudi 19 juillet au cours d’une conférence de presse animée conjointement. Raymond Tshibanda a également exprimé la volonté du gouvernement congolais de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place de cette force qui sera chargée de surveiller la frontière entre les deux pays et de combattre ainsi les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC. «La conférence des chefs d’Etat et des gouvernements de l’Union africaine (UA) approcheront les Nations unies pour la partition qu’elles sont censées jouer dans cette grand œuvre musicale que nous allons mettre en place. Nous allons saisir, par écrit, le Conseil des Nations unies, le secrétariat exécutif, la présidence de l’UA et le secrétaire général des Nations unies de manière formelle avant la fin de cette journée», a déclaré Raymond Tshibanda. Il a, en outre, affirmé que la RDC apporterait sa contribution pour s’assurer que cette force internationale à mettre en place réponde «aux garanties d’efficacité en terme des résultats attendus». Par ailleurs, Raymond Tshibanda a indiqué que le gouvernement n’excluait pas que la force internationale soit une sous-composante de la Monusco, faisant remarquer au passage le rôle positif joué par la mission onusienne dans la sécurisation de l’Est de la RDC. Il a estimé que le débat devrait être engagé au Conseil de sécurité des Nations unies pour élargir le mandat de la Monusco, selon radiookapi.net. « La force internationale ne va pas remplacer la Monusco » Le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la Région des Grands lacs (CIRGL), Ntumba Luaba, qui est en tournée dans les onze pays membres de la CIRGL pour consulter les dirigeants au sujet de la constitution de cette force, a déclaré, jeudi 19 juillet, que la force internationale qui sera déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda n’allait pas remplacer la mission onusienne mais plutôt la compléter. Cette force aura pour mission de contrôler la zone frontalière commune aux deux pays et combattre les groupes armés dont les FDLR et le M23. Ntumba Luaba s’est exprimé au terme d’une rencontre avec le chef de la Monusco, Roger Meece. Les deux personnalités ont notamment discuté d’une éventuelle collaboration entre la Monusco et la future force internationale. Le secrétaire exécutif de la CIRGL n’a donné aucun détail sur la mise en place de cette force, se bornant à affirmer que les ministres de la Défense des pays membres allaient bientôt se réunir pour en décider. Par ailleurs, Ntumba Luaba a estimé qu’il était important que le mandat de la Monusco soit renforcé « pour lui donner la possibilité d’imposer la paix et de ne pas attendre que les groupes armés et les forces négatives attaquent pour riposter et aider les Forces armées de la RDC à riposter ». Il a cependant reconnu que le changement de mandat de la Mousco dépendait « du Conseil de sécurité des Nations unies et de son évaluation de la situation sur terrain ». Le lundi 16 juillet, la société civile du Nord- Kivu a salué l’annonce de la mise sur pied d’une force internationale « neutre » le long de la zone frontalière commune entre le Rwanda et la RDC. Pour son vice-président, Me Omar Kavota, cette force devrait « œuvrer avec les casques bleus de la Monusco qui connaissent bien la région ». Réunis en sommet interministériel, mercredi 11 juillet à Addis Abeba, les Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient recommandé la mise sur pied de cette force pour combattre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC. Les chefs d’Etat rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila avaient approuvé cette proposition quatre jours plus tard. Dans un document adopté, dimanche 15 juillet, les deux chefs de l’Etat avaient demandé aux Etats-membres de la CIRGL de « travailler avec l’Union africaine et l’Onu pour la mise en place immédiate d’une force internationale neutre pour éradiquer le M23 (…) et toutes les autres forces négatives dans la région des Grands Lacs ». La mise en place de cette force est consécutive à l’insécurité récurrente prévalant dans l’Est de la RDC accentuée depuis le début du mois de mai par la création de la rébellion du M23, constitué d’officiers mutins issus de l’ex-rébellion du CNDP, qui combat les FARDC. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion. Mais Kigali continue à rejeter cette accusation. Ces officiers, récemment radiés de l’armée, réclament l’application de l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants rebelles dans l’armée et dans la police ainsi que l’attribution des fonctions aux cadres civils de l’ex-rébellion. Kléber Kungu

Walikale-centre repris par les FARDC

Nord-Kivu Walikale-centre repris par les FARDC A l’issue des combats de près de cinq heures, les Forces armées de la RDC ont repris ce jeudi 19 juillet le contrôle de la cité de Walikale-centre, occupée depuis mardi 17 juillet par des miliciens Maï-Maï Raïa Mutomboki. Par conséquent, plus 70% des habitants qui avaient fui l’attaque des miliciens dans la brousse ont regagné leurs domiciles depuis la reprise de Walikale-centre par les forces régulières. Après les combats, indique-t-on, les Maï-Maï ont fui en direction de la localité de Nyasi située à 12 km de Walikale-centre. Après la reprise par les FARDC de la cité de Walikale-centre, l’on déplore des actes de pillage perpétrés par certains militaires qui auraient cassé les portes de certaines boutiques et habitations. Après avoir repris le contrôle du chef-lieu du territoire de Walikale, les FARDC ont délogé les miliciens de la localité de Mubi que ces derniers avaient occupé quelques heures plus tôt. Plus tôt dans la matinée, les militaires avaient repris le contrôle de Njingala, une autre localité tombée sous le contrôle des Raïa Mutomboki mercredi 18 juillet. Les responsables militaires n’ont pas donné le bilan de ces affrontements. Ils promettent de lutter contre cette milice. La Monusco a évacué vers Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, mercredi 18 juillet à Walikale-centre (Nord-Kivu), quarante-huit personnes d’expression rwandaise qui disent être pourchassées par les miliciens Raïa Mutomboki. Treize épouses des militaires ainsi que des enfants figurent parmi ces personnes, dont certaines souhaitent regagner leurs villages d’origine, notamment Masisi ou Rutshuru, tandis que les épouses militaires, elles, veulent être amenées au camp Katindo de Goma. Face aux atrocités des miliciens, les femmes ne cessent d’exprimer des inquiétudes sur leur vie. L’une d’elles a expliqué que les femmes fuient les Raïa Mutomboki qui se mettent à égorger des gens et elles-mêmes. Pour cette femme, qui serait de Nyanzale et qui vient de passer une année et demie à Walikale, ces miliciens s’attaquent à elles parce qu’elles sont des Rwandophones. Une autre femme, se disant Nande de Kanyabayonga, a déclaré avoir fui, ayant peur des Raïa Mutomboki qui tuent des personnes à Walikale. En plus, elle a avoué avoir fait un enfant avec un Rwandais qu’elle craint qu’on le tue. Deux autres personnes que la Monusco a ramenées au chef-lieu du Nord-Kivu ont également confirmé ces atrocités, disant avoir vu de leurs yeux les miliciens égorger des gens. Des sources sur place à Walikale ont affirmé qu’un membre de la communauté hutu avait été enlevé par les Raïa Mutomboki à l’Hôpital général de référence où il était garde malade. La police locale a avoué ne pas savoir la destination exacte de l’infortuné. Les Raïa Mutomboki prétendent être une milice d’autodéfense qui lutte contre les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).Mais ils s’illustrent quelque fois par des exactions contre les populations civiles. En avril 2012, ils ont signé un accord de principe avec les FARDC à Shabunda-centre (Sud-Kivu) pour la pacification de ce territoire, en s’engageant à déposer les armes et à regagner la vie civile à condition que les militaires leur garantissent la sécurité. Les autorités militaires avaient promis de leur garantir la sécurité s’ils déposaient les armes. Kléber Kungu

mardi 17 juillet 2012

Une nouvelle force neutre en RDC : où se trouve la Monusco ?

Une nouvelle force neutre en RDC : où se trouve la Monusco ? En marge du sommet de l'Union africaine tenue à Addis-Abeba, en Ethiopie, où a eu lieu l'élection de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission, cinq pays se sont réunis pour la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Les présidents de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, de la République centrafricaine, François Bozizé, de l'Ouganda, Yoweri Museveni, du Rwanda Paul Kagamé et de la RDC, Joseph Kabila. Ces deux derniers pays ont accepté le principe, exprimé collectivement dans une déclaration, de la mise en place et du déploiement d'une force internationale neutre, pour sécuriser la frontière entre les deux pays, et neutraliser les rebelles dans l'est de la RDC. En réalité, les présidents Kabila et Kagame ont entériné la proposition de leurs ministres : créer une « force internationale neutre » le long de la frontière commune. Les modalités suivront, les dates de déploiement aussi. Ces considérations matérielles devraient être finalisées lors d’une prochaine rencontre vers le 8 août. La création d’une nouvelle force internationale à déployer en RDC susciter plusieurs interrogations auprès des esprits les plus avisés. Une nouvelle force internationale neutre ? Quel que soit le nom que ses initiateurs lui donneront, la nouvelle force militaire à déployer en RDC pour combattre les forces négatives qui y pullulent, est une force de trop dans une région où trône, depuis plus d’une décennie, allant de prorogation en prorogation, de dénomination en dénomination, de renforcement en effectif en renforcement d’effectif, l’actuelle Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco). Pourquoi une nouvelle force internationale dont le problème de son financement posera toujours plus de problèmes que de solutions, dans un continent où existent déjà d’autres forces internationales, mais qui peinent dans leur entretien ? Pourquoi créer une autre force dans un pays où existe déjà une autre force internationale…avec un effectif dont on dit le plus important des missions de maintien de la paix déployées dans le monde – 20 000 casques bleus – et avec un budget annuel de plus de un milliard de dollars américains ? En d’autres termes, pourquoi vouloir créer une autre force militaire, tout neutre ou internationale puisse-t-elle se prévaloir être, dès lors que l’on sait que son opérationnalité est plus que douteuse en raison des difficultés de son financement, des hommes qui doivent composer ses effectifs, alors qu’il en existe déjà une, la Monusco, bien ancrée sur le terrain, sans aucun soucis financiers ? Des interrogations ne manquent pas. Alors, que font ces 18.000 casques bleus basés en RDC depuis dix ans ? Dépenser un budget colossal pour fermer les yeux, compter et observer les milliers des Congolais qui meurent, chaque jour et nuit, fauchés sous les balles des mutins du M23 et de nombreux groupes armés ? Que fait la Monusco, sinon respecter sa sacro-sainte neutralité ? Ou dénoncer, condamner avec la dernière énergie les agressions, les affrontements entre les belligérants sur le champ de bataille, avec en prime, comme pour la réveiller de sa torpeur, quelques casques bleus tués à la main gauche et un fusil inoffensif à la main droite ? Le rôle de la force onusienne ne doit se limiter à la seule élaboration et publication des rapports, tout retentissants soient-ils, sur le soutien (recrutement, financement…) des mutins du M 23 par le Rwanda de Paul Kagamé ? Chapitre VII Pourquoi, continue-t-on à se demander dans les milieux congolais, la Monusco rechigne-t-elle à appliquer le chapitre VII de la Charte (art.39-51), intitulé « Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression » et qui doit la pousser à user de la force? A ce jour, la Monusco a obtenu une énième prorogation de son mandat jusqu’en juin 2013. Voilà qui a suscité d’autres interrogations auprès l’opinion qui continue à s’interroger sur la nécessité de cette prolongation. En effet, tout le monde, sauf elle-même la Monusco, est d’avis que, comme mission de stabilisation de la paix en RDC, le mandat de cette force internationale reste un véritable un échec, voire un fiasco. Et pourtant, hyperéquipée, la force onusienne, qui appuie les FARDC, en dix ans de présence en RDC, aurait imposé sa loi en réinstaurant la paix, en prime, l’éradication de tous les groupes armés qui continuent à endeuiller les populations de la partie orientale du Congo Kinshasa. Aujourd’hui, aussi longtemps que les casques bleus de la Monusco seront incapables d’appliquer le chapitre VII de son mandat et que les nombreux déplacés internes qui errent à travers le territoire national sans aucune garantie d’être sécurisés par cette force qui s’est donné comme rôle principal dans cette guerre entre mutins du M23 et FARDC de protéger les populations civiles, la force onusienne accumulera discrédit sur discrédit auprès d’une population qui doute toujours de son importance dans son pays. Alors, pourquoi créer une autre force, alors qu’on hésite à forcer la Monusco à devenir plus dissuasive qu’elle ne l’est, son effectif et son équipement étant en sa faveur ? Sinon, aider la Monusco à s’équiper en d’autres matériels qui font encore défaut, notamment des drones qui auront pour rôle de surveiller ces frontières dont Kinshasa, mais surtout Kigali redoute de la porosité. Kléber Kungu

dimanche 15 juillet 2012

1ère conférence nationale de la médecine de famille en RDC

Les organisateurs s’engagent à offrir des soins de qualité aux malades La première conférence nationale de la médecine de famille en République démocratique du Congo (RDC), organisée par la faculté de médecine de l’Université protestante au Congo (UPC), sous le thème principal « La médecine de famille en République démocratique du Congo » vient de clôturer ses travaux samedi 14 juillet commencés la veille. Il revient à l’UPC le mérite d’être la première institution congolaise qui a intégré cette nouvelle discipline dans son programme des cours. Une vingtaine de résidents (médecins de famille en formation dans des hôpitaux agréés) a assisté aux côtés d’un parterre d’invités, à la première conférence nationale de la médecine de famille. « Une nouvelle discipline qui a vu le jour pour la première fois » en RDC « au sein de notre institution, grâce au partenariat avec l’Université sud-africaine de Limpopo et à l’appui financier de notre partenaire allemand EED/Bonn (le Service des Eglises évangéliques pour le développement en Allemagne) », s’est réjoui le recteur de l’UPC, le Pr Mgr André Ngoy Boliya, dans son mot d’ouverture. Le président de l’Eglise évangélique du Congo (ECC), Mgr Marini Bodo s’est également réjoui de voir « ce qui a commencé il y a 25 ans devenir une réalité dans des hôpitaux et centres de santé ruraux ». Il a souligné l’importance de la médecine de famille d’autant plus que tout le monde se réclame d’une famille. Aussi a-t-il remercié tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à concrétiser ce rêve : il s’agit notamment de l’Allemagne, la République sud-africaine et tous les autres partenaires. Par la voix de son 2ème secrétaire en charge des questions politiques, l’ambassade sud-africaine a réaffirmé son soutien aux activités de l’Université protestante au Congo, étant très intéressée par le programme de cette institution privée d’obédience protestante qui fait la fierté aussi bien de son comité de gestion dirigé par le Pr Ngoy Boliya, de tout le corps professoral que de ses nombreux produits qu’elle met sur le marché de l’emploi. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu) et de la Santé publique, Léonard Mashako Mamba, qui est revenu sur le mérite du recteur de l’UPC et du président de l’ECC d’avoir réussi à concrétiser ce rêve : l’implantation de ce programme (médecine de famille). Au point où l’UPC dispose de l’une des plus belles facultés de médecine en RDC et de l’Afrique. « Hommage à l’UPC et à sa faculté de médecine qui ont comris qu’aujourd’hui nous devons enseigner autrement avec la médecine de famille », s’est exclamé Mashako Mamba. Pour cette raison, il a invité « l’UPC à servir de base de dissémination du savoir car elle a pris de l’avance » sur les autres universités congolaises. Elle « doit rester la lumière de nos universités car nous avons besoin de la lumière pour aller de l’avant », a ajouté Mashako Mamba. Le doyen de la faculté de médecine à l’UPC, le Pr Dr Mampunza ma Miezi, a présenté l’importance de la médecine de famille, une approche centrée sur la personne, la famille et la communauté, qui prend en compte plusieurs aspects, dont les priorités de la communauté, les dimensions physiques, mentales, existentielles. Quant au médecin de famille, le Pr Dr Mampunza le présente comme un personnel qualifié pour veiller à la qualité des soins du malade. C’est un technicien qui applique la politique de soins de santé primaire au jour le jour. C’est compte tenu de toute cette importance que l’UPC, l’Université évangélique en Afrique (UEA), située sur la colline de Panzi, dans la commune d'Ibanda, à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu, en RDC et tous leurs partenaires ont décidé de faire démarrer ce programme. Le programme est de 4 ans, dont 3 ans de pratique clinique dans un hôpital agréé par l’université, et la 4ème année étant consacrée à la recherche sanctionnée par un travail à présenter à la fin de la formation. Les médecins résidents en formation font des rotations entre eux dans les différents services organisés dans l’hôpital d’accueil. Remise de prix symboliques Quelques prix symboliques ont été remis aux personnalités et institutions qui se sont distinguées dans leurs actions pour faire aujourd’hui de la médecine de famille une réalité. Au nombre des récipiendaires, le président de l’ECC, Mgr Marini Bodo, l’UPC, l’UEA, l’Université de Limpopo, Mashako Mamba, Sam Fehrsen de Pretoria, en Afrique du sud, Pr Léon Kintaudi… A ce jour, il ya 20 médecins de famille en formation répartis comme suit : 2 à Bukavu (Sud-Kivu), 3 à Goma (Nord-Kivu), 5 à Kimpese (Bas-Congo), 5 à Tshikaji (au Katanga) et 5 à Vanga Bandundu). De 20 étudiants, 15 ont eu à soumettre leurs projets d’études de patients qui sont une exigence importante. Dans son mot de clôture, le Dr Ngoma Miezi Kintaudi, directeur exécutif de Soins de santé primaires en milieu rural (SANRU), a usé du style imagé pour parler de la clôture de cette première conférence nationale de la médecine de famille en RDC. « Souvent l’atterrissage est difficile, à cause notamment du mauvais temps […] Maintenant, on va décoller et c’est le début d’un grand travail », a-t-il annoncé. « C’est ce qui est important : comment nous allons prendre en charge nos malades avec des soins de qualité ? » s’est-il interrogé, en soulignant l’importance de la formation des jeunes médecins pour prendre la relève des plus âgés. Oui, les soins de santé de qualité à offrir aux malades dans des milieux ruraux où se côtoient pauvreté des patients et mauvaises conditions de travail des médecins demeurent un véritable défi à relever par ces médecins de famille. Kléber Kungu

1ère convention du DFF de la paroisse CEC Bandalungwa

1ère convention du DFF de la paroisse CEC Bandalungwa « Dieu nous éprouves souvent pour nous permettre de comprendre sa grandeur » Le Département Femme et Famille de la Paroisse de la Communauté évangélique du Congo (CEC) de Bandalungwa a organisé la première convention des femmes du 11 au 15 juillet axée sur le thème central : « Tout va bien ». Durant trois jours, les femmes de cette Eglise ont appris comment être optimistes en comptant d’abord et surtout sur Dieu, seul capable de donner des réponses satisfaisantes à nos nombreux problèmes. Aussi les épreuves devant lesquelles Il nous place souvent servent à mesurer sa grandeur. « Tout va bien » ou l’acceptation de soi, tel qu’on est, tel que Dieu nous a créés, est le thème central sur lequel était axée la première convention des femmes de la paroisse CEC Bandalungwa. A travers ce thème, le Département Femme et famille de cette paroisse a voulu inviter les femmes de fonder leur foi et confiance en Dieu, à compter d’abord et surtout sur Dieu et non aux hommes, car c’est Lui qui est le dépositaire de toutes les solutions à nos problèmes, a expliqué Mayengo Antoinette, toute ravie d’avoir organisé et réussi une telle conférence qui a fait drainer un grand nombre de personnes, spécialement des femmes. Au cours de la messe de clôture dimanche 15 juillet, le pasteur Jean Mbonkini, de l’Eglise CBCO, a invité les femmes à s’inspirer de l’exemple de foi de cette femme stérile qui, après avoir perdu son unique enfant qu’elle avait eu, alors qu’elle était très âgée, a compté sur Dieu, à travers son serviteur qui lui avait prédit qu’elle enfanterait. Avant de rencontrer le serviteur de Dieu, la femme stérile a accepté ce qu’elle était sans se soucier, sans se plaindre de sa stérilité comme le feraient bien des femmes aujourd’hui. Face à sa stérilité, dont elle était devenue la risée des autres femmes, elle ne cessait de dire : « Tout va bien ». Elle n’a donc pas flancher comme le seraient la plupart des femmes actuelles. « L’homme, c’est la tête (qui raisonne), la femme, c’est le cœur (le sentiment), mais cette femme a fait la différence », a déclaré le prédicateur. Le pasteur a insisté sur le stoïcisme de cette femme devant les épreuves de la vie. Avec un seul enfant qu’elle a eu dans sa vieillesse, mais qui venait de mourir, elle n’a pas paniqué ; elle a plutôt gardé le sang-froid, fondant son espoir en Dieu qui lui avait donné cet enfant. Son enfant mort, elle l’a amené chez le serviteur de Dieu qui avait prophétisé qu’elle en aurait un, en cachant la triste nouvelle à son époux, mais tout en disant « Tout va bien ». Mais si cela s’était passé à ce jour, qu’aurait dit l’opinion au sujet de cette femme en raison de son attitude, en cachant la nouvelle à son mari ? s’est interrogé le pasteur Jean Mbonkini. Réponse : qu’elle connaît de quoi est mort l’enfant. Au cours d’une prédication entrecoupée de temps à temps par des « Tout va bien », le prédicateur a fustigé le comportement de certaines personnes qui, se fiant aux paroles d’autres personnes, croient que ces paroles sont plus puissantes celles de Dieu. Aussi sont-elles devenues des imbéciles parce qu’elles ignorent ce que Dieu a placé en elles, en croyant plutôt à ce que ces personnes ont dit d’elles qu’elles sont des imbéciles. Mais la femme a cru en la souveraineté, l’omniscience de Dieu. Moralité : Dieu a tout prévu pour toi. Même si tu rencontres les obstacles sur ton chemin, dis seulement : « Tout va bien ». Il a rappelé que Dieu nous met souvent devant des épreuves pour qu’une fois sorti de ce souci, nous puissions bien nous servir de ce que nous pourrons recevoir de Lui et comprendre, par conséquent, sa grandeur. Durant les 5 jours de cette première conférence, plusieurs sous-thèmes ont été débattus, à savoir : « Dieu fait et accomplit sa parole », « Que dois-je faire pour que moi aussi je dise : Tout va bien ?», « Dieu existe. Mon frère, accepte qu’Il existe ». La paroisse CEC Bandalungwa est dirigée par la révérende Marie-France Bayedila. Cette servante de Dieu doit s’estimer heureuse aujourd’hui d’avoir réussi à organiser, par le truchement de son Département Femme et Famille, la première convention des femmes de sa paroisse, dont la culte de clôture s’est enflammé dans une ambiance festive animée par des chorales comme Kilombo, Past Day, Zola de la CEC Bumbu, Jeunes Eclairs et la Chorale CBCC. La première convention des Femmes de la paroisse CEC Bandalungwa ayant vécu, il y a lieu de dire tout haut : « Tout va bien » ? Kléber Kungu

UJLD exige la réparation immédiate des bacs de Luozi, de Kinganga…

La jeunesse de Luozi en a ras-le-bol des injustices UJLD exige la réparation immédiate des bacs de Luozi, de Kinganga… L’eau dormante est la plus dangereuse, dit-on. La jeunesse de Luozi, de nature calme et réservée, est sortie de sa réserve. Elle a explosé lundi 8 juillet en organisant une marche de protestation assortie d’un mémo signé par une soixantaine de jeunes et remis au ministre provincial de l’Intérieur, Mbedi ya Kitembidi, qui était en mission à Luozi, chef-lieu du territoire du même nom. L’Union de jeunes du territoire de Luozi pour le développement (UJLD ONGD) est montée au créneau pour exiger, dans ce mémo, entre autres choses, le changement du chef de centre des bacs de Luozi et de son équipe, la réparation immédiate du grand bac moteur de Luozi, celui de Kinganga et le retour de celui de Mpioka. Dans leur mémo, les jeunes de Luozi sont allés plus loin en demandant le départ immédiat et inconditionnel de l’administrateur du territoire de Luozi, du chef du poste d’encadrement de Nkundi, du chef du secteur de Kivundi. « Tata ministre, kinkole kifuatikidi, nata bantu bantu » [Monsieur le Ministre, nous sommes lassés par l’esclavage, amenez vos collaborateurs], ont-ils exigé en conclusion UJLD ONGD a remis un mémorandum au ministre provincial de l’Intérieur, Mbedi ya Kitembidi dans lequel elle a présenté ses 10 exigences, assorties de faiblesses constatées dans le chef des autorités tant locales, provinciales que nationales. Elle exige le changement du chef du centre des bacs de Luozi et de son équipe, la réparation immédiate du grand bac moteur de Luozi, celle de Kinganga et le retour de celui de Mpioka (réquisitionné pour desservir les traversées à Luozi), l’acquisition d’un nouveau bac moteur de Luozi dans un délai raisonnable, l’achèvement des travaux de construction des rampes d’accostage. Les jeunes de Luozi demandent aussi la promotion de la bonne gouvernance dans le territoire de Luozi en rendant compte au peuple qui est le souverain primaire, d’éviter désormais de qualifier toute revendication des Luoziens comme celle de Bundu dia Kongo. Ils invitent les autorités tant nationales que provinciales d’être constamment à l’écoute des revendications de la population et de sanctionner les abus commis par les auteurs, la remise en circulation des véhicules appartenant au territoire de Luozi, de restituer à la jeunesse les biens offerts par l’ancien gouverneur du Bas-Congo, Mbatshi Batshia (un écran géant, un poste téléviseur, un groupe électrogène, une antenne parabolique). Enfin, ils exigent le départ immédiat et sans condition de l’administrateur du territoire de Luozi, du chef de poste d’encadrement de Nkundi et du chef du secteur de Kivunda. A la base, la mégestion, l’injustice, la complicité, l’indifférence… UJLD ONGD, qui soutient la « révolution de la modernité » prônée par le chef de l’Etat Joseph Kabila, selon le mémo dont L’Observateur a obtenu copie, fonde ses revendications sur certains griefs dans le chef de tous ceux dont elle exige le départ ou le changement. Il leur est reproché entre autres griefs, la mégestion des bacs de Luozi caractérisée par leur abandon de plus de 8 mois par l’Office des routes en raison des pannes constatées par ses services, la vétusté du bac de Mpioka en service depuis l’époque coloniale mettant en danger la vie des milliers de personnes, le calvaire enduré par les voyageurs obligés de purger plusieurs jours au beach avant de traverser, occasionnant ainsi des pertes énormes en temps et en produits, des conflits entre transporteurs, voyageurs et agents du bac. Dans le chef des autorités locales, provinciales et nationales, les jeunes de Luozi notent également l’absence prolongée du bac de Kinganga, la panne du bac de Kinganga, le mauvais état des rampes d’accostage qui occasionne des pannes dans plusieurs véhicules (ce qui appelle des réparations à répétition), le manque de volonté politique dans la relance des activités agricoles dans la vallée agricole de la Luala (Nkundi), le mépris des autorités qui cachent leur mauvaise gouvernance en accusant souvent la population, à la moindre revendication de ses droits, de tribaliste ou de BDK, l’indifférence ou la complicité des autorités nationales et provinciales face aux abus des autorités locales (cas de Luozi, Nkundi et Kivunda), les arrestations arbitraires opérées par les services politico administratifs et judiciaires du territoire de Luozi (cas de fabricants artisanaux de la chaux dans la cité de Luozi et des commerçants à Nkundi centre), le rançonnement et les tracasseries diverses de la population par des amendes transactionnelles exorbitantes qui occasionnent l’exode rural voire le suicide, tel est le cas de Milandu Matonde du village Lende dans le secteur de Mongo Luala, la mégestion des biens publics appartenant au territoire (véhicules, écran géant, poste téléviseur, antenne parabolique, groupe électrogène). La revendication des jeunes de Luozi traduit bien le ras-le-bol d’une population considérée comme laissé-pour-compte par des gouvernants qui n’ont cure de ses nombreuses revendications, notamment le dossier de la réparation du bac en panne depuis près d’une année et auquel nous avons consacré une abondante série d’articles. Kléber Kungu

vendredi 13 juillet 2012

Le FLNC propose la fermeture de la frontière avec le Rwanda

Guerre dans l’est de la RDC Le FLNC propose la fermeture de la frontière avec le Rwanda Face à la guerre qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Mouvement du 23 mars 2009, M23, soutenus par le Rwanda, le Front de libération nationale du Congo (FLNC), par la voix de son président, Nickel Rumbu, est monté au créneau pour donner sa position. Le FLNC donne cinq propositions : le rappel de l’ambassadeur congolais en poste à Kigali, la fermeture de la frontière entre la RDC et le Rwanda et la fourniture du nécessaire aux services de sécurité et aux troupes des FARDC pour gonfler leur moral, la suspension de l’exploitation minière dans l’Est de la RDC, l’octroi du statu de réfugié politique à tous les membres des FDLR. Le président du FLNC soutient l’appel du gouvernement congolais du 7 juillet, étant donné que la Communauté internationale et le Conseil de sécurité sont déjà saisis. Pour éviter de bafouer l’autorité de l’Etat congolais sur son territoire, de remettre en question l’intégrité territoriale et de cracher sur la souveraineté nationale de la RDC, il est opposé à la négociation avec Kigali et le M23, en dépit de la proposition de la Belgique. Aussi propose-t-il de rappeler l’ambassadeur congolais en poste à Kigali – une démarche ou menace diplomatique directe - afin de manifester le mécontentement congolais contre le soutien de Kigali au M23. Dans un document du FLNC, dont L’Observateur a obtenu copie, le président de ce parti politique demande aussi au gouvernement congolais de fermer les frontières avec le Rwanda jusqu’à l’éradication totale du M23, à l’arrestation et au transfèrement de Bosco Ntaganda à la CPI. Cette action, estime-t-il, a pour finalité de motiver la pression de la communauté internationale contre Kigali malgré la signature du communiqué conjoint du 19 juin 2012. En outre, il appelle le gouvernement congolais à fournir aux services de sécurité et aux troupes des FARDC le nécessaire pour remonter leur moral afin de sécuriser les populations civiles et de défendre le territoire congolais. Aussi propose-t-il de mobiliser l’énergie et la force de tous les Congolais, particulièrement ceux de la diaspora, dont l’expertise militaire est avérée. Il demande même au gouvernement congolais de faire appel, sans délai, aux troupes Tigres, pour renforcer les troupes des FARDC dans l’Est du pays. Nickel Rumbu s’appuie sur les positions du Conseil de sécurité des Nations unies, de Kigali et de Kinshasa. Le Conseil de sécurité de l’Onu a souligné le mandat de Monusco en soulignant la responsabilité du gouvernement congolais en ces termes « que c’est au gouvernement de la RDC qu’il incombe au premier chef d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils dans le respect de l’Etat de droit, des droits de l’Homme et du droit international humanitaire ». Il a en outre réaffirmé son attachement à la souveraineté, à l’intégralité territoriale et à l’indépendance politique de la RDC. La communauté internationale, quant à elle, a dénoncé, par ses experts interposés, l’implication de Kigali dans la guerre qui ensanglante le Nord-Kivu, et mis en même temps Kinshasa devant ses responsabilités, celles de s’assumer. Pour Nickel Rumbu, Kigali, par la visite de son ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, est venu affaiblir la position de la communauté internationale et celle du Conseil de sécurité de l’Onu. Le FLNC trouve dans le communiqué conjoint publié à l’issue de la visite de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, réaffirmation de Kigali de sa démarche génocidaire contraire aux affirmations du Conseil de sécurité de l’Onu en ces termes « l’éradication totale des FDLR ». Ce qui signifie, en d’autres termes, faire disparaître physiquement les FDLR… Kigali a obtenu, selon Nickel Rumbu, la possibilité d’infiltrer encore les institutions politiques congolaises par la transformation du M23 en groupe armé congolais, alors qu’il est de notoriété publique que les hommes qui composent le M23 viennent du Rwanda. Par ailleurs, il épouse sans condition la position de Kinshasa qui a sollicité le 7 juillet le soutien du peuple congolais tout entier pour mettre fin à l’occupation rwandaise. Le temps, pense-t-il, n’est plus aux analyses, car il est temps de sauver la vie des compatriotes de l’est des mains du M23, de mettre fin à l’insécurité qui a élu domicile dans l’est du pays en ramenant la paix dans la région des Grands lacs. Ce qui se passe au Nord-Kivu est l’affaire de tous les fils et toutes les filles de la RDC dont le pays est agressé. C’est de cette manière que le FLNC a pensé apporter sa contribution comme solution au problème récurrent de l’insécurité qui colle à la peau de la partie orientale de la RDC. Kléber Kungu