mercredi 4 juillet 2012

Comment Lambert Masheke a fait de Mbanza-Ngungu son champ

Procureur de la République près le parquet de Grande instance Comment Lambert Masheke a fait de Mbanza-Ngungu son champ (Par Kléber Kungu, notre envoyé spécial) Mbanza-Ngungu, d’où nous revenons, après y avoir séjourné pendant 4 jours, affiche aujourd’hui son calme séculaire. Après la grande tempête qui y est passée, pour la première fois de l’histoire de cette cité, et de manière violente, emportant une seule victime : le procureur de la République près le Parquet de grande instance, Lambert Masheke Mpongo. Nous avons découvert comment celui qui y a régné en maître absolu, a fait du chef-lieu du territoire qui porte le même nom, son champ où il pouvait récolter, sans aucune inquiétude, amendes exorbitantes, des chèvres, cochons et autres biens en nature. Par des méthodes propres à un dictateur de la trempe de Lambert Masheke. Le vent impétueux de la bourrasque populaire qui a emporté l’homme de droit de Mbanza-Ngungu, après avoir abusé grandement de ses prérogatives, a mis à nu aussi bien l’étendue des dégâts que fait subir à la population civile à travers le territoire national l’abus de pouvoir des magistrats que l’inaction du pouvoir qui laisse faire. « Mbanza-Ngungu nous a réveillés. Nous ne devons plus restés dans nos cabinets », s’est réveillé dans son sommeil le Procureur général de la République, lors de sa descente à Mbanza-Ngungu, à la vue des dégâts causés par Lambert Masheke Mpongo. Il est de tradition qui date de longtemps qu’une fois ses pénates installés à ex-Thysville, tout Procureur de la République près le Parquet de grande instance, bénéficie de largesses de quelques sociétés installées dans son rayon d’action. Question de s’attirer la sympathie de ceux qui sont appelés à diriger la province. Lambert Masheke Mpongo n’a pas fait l’exception. Aussi a-t-il bénéficié de quotas mensuels du sucre, du ciment… Auparavant, les sociétés ont pris soin de l’inviter, question de bien l’amadouer et de s’attirer ses faveurs. « Voilà pourquoi lorsqu’une personne est en procès avec l’une des sociétés, elle ne peut jamais espérer le gagner, même s’il a raison », a conclu un habitant de Mbanza-Ngungu qui nous a livré l’information. Que faisait Lambert Masheke de toute cette quantité de sucre ou de ciment dont le nombre ne nous a pas été livré ? Pour ne pas s’encombrer d’activités contraintes que la vente du sucre et du ciment, la loi interdisant à tout fonctionnaire du rang du procureur de la République d’exercer des activités commerciales, Lambert Masheke chargeait des particuliers de s’occuper de liquider ce stock de produits, lui ne se contentant que du produit de la vente ! Prenez vos calculettes pour calculer ce qu’empochait chaque mois celui qui a fait de Mbanza-Ngungu son champ et de ses habitants (ses justiciables) ses employés. Prenons un minimum très modeste de quelque 1 000 sacs ! Aujourd’hui, un sachet de sucre revenant à 7 500 FC, un sac produira…75 000 FC, environ 79 dollars. A vous de calculer le reste pour vous rendre compte des recettes que réalisait mensuellement notre homme. Faites les mêmes calculs pour le ciment et vous comprendrez pourquoi celui qui a atterri à Mbanza-Ngungu vers juillet 2009, avec une voiture Mazda d’occasion qui ne passait pas inaperçue en raison de son ancienneté a vite gravi les échelons en un temps record en se tapant aujourd’hui une…Jeep Runner ! Adressez-vous aux habitués du secteur de l’automobile pour vous dire le prix d’une Jeep Runner. En dépit de toute cette richesse matérielle et financière dont il disposait, l’appétit venant en mangeant, Lambert Masheke Mpongo ne se lassait pas de martyriser ses justiciables en leur imposant des amendes exorbitantes en espèces et ou en nature. Tout justiciable qui se voyait infliger une amende de 500 dollars devait s’estimer très heureux, étant donné que les amendes allaient de 1 000 dollars à 2 000 dollars. José Mambwini, le PD-G. de la chaîne de télévision GKV TV et de la station de radio GKV FM en sait quelque chose. C’est de justesse qu’il a échappé aux griffes acérées de ce Procureur qui l’avait accusé d’incitation à la révolte populaire pour s’être insurgé contre le contrôle systématique à Mbanza-Ngungu de carte d’électeur – faisant office de carte d’identité – à par les agents de la Direction générale de migration (DGM) chaque passager à destination de Kinshasa embarquant au parking de Mbanza-Ngungu. Pour « terminer l’affaire à l’amiable », le tout puissant procureur de la République avait proposé à M. Mambwini de lui donner… 2 000 dollars. Fouineur comme une taupe, Lambert Masheke, une fois aux affaires, avait exhumé un vieux dossier concernant le commerçant Kiala Salazaku Elvis, neveu de feu Dokolo. Ce commerçant avait acheté à l’époque du carburant trafiqué auprès des Kadhafi. Intransigeant comme une femme sorcière, après avoir fait ressortir ce vieux dossier, il a condamné le pauvre commerçant, déjà sans moyens, à payer une amende de…1 million de francs congolais. Ce qui a provoqué un tollé général à Mbanza-Ngungu où des commerçants se sont mobilisés pour sauver un des leurs de longues griffes du Procureur en lui proposant 650 000 FC. Sans succès, bien entendu, en dépit de toutes les interventions des autorités provinciales et même nationales, originaires du territoire de Mbanza-Ngungu, dont Mme Mienze et Yerodia Ndombasi. Lambert Masheke capitalisait ses chances d’extorquer les habitants de Mbanza-Ngungu et des environs. Alors qu’à certains il exigeait des espèces trébuchantes et sonnantes, aux autres des amendes en nature. Il arrivait d’exiger le paiement des chèvres et d’autres animaux domestiques comme des cochons. Ce qui explique le cheptel de ces animaux dont il disposait. L’audience publique du procès de ce Procureur organisée les 21 et 22 juin par le Procureur général de la République assistés des avocats de Cour suprême, le Parquet de grande instance de Mbanza-Ngungu était plein de monde, spécialement les victimes. Celles-ci réclamaient qui ses 12 chèvres, qui ses 500 000 FC pris par le Procureur… Voilà comment Lambert Masheke, comme dans un territoire conquis, calmement, sans aucune inquiétude, s’est constitué une richesse illicite devant des autorités planquées dans leurs bureaux. Le tout couronné d’une belle villa qui serait en construction à Kinshasa, selon une source digne de foi. Lorsqu’on arrive pour la première fois à Mbanza-Ngungu, cette cité à la température glaciale européenne, à 150 km à l’ouest de la capitale congolaise, l’on est frappé par le calme qui y règne. Les Ngungois de nature très pacifique, n’ont plus qu’une seule rengaine : avoir un Procureur de la République qui serait l’antipode de Lambert Masheke qui se trouverait actuellement à Kinshasa où il regrette d’avoir pensé que ses justiciables sont des peureux, des lâches, des poltrons. Que non, les habitants de Mbanza-Ngungu sont tout, sauf tout cela. Ce que nous pouvons appeler le printemps de Mbanza-Ngungu l’a prouvé à suffisance.

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