vendredi 27 juillet 2012
Des militaires ougandais aussi aux côtés du M23
Guerre au Nord-Kivu
Des militaires ougandais aussi aux côtés du M23
La présence des militaires ougandais a été signalée aux côtés des mutins du Mouvement du 23 mars, M23, qui sont appuyés par des militaires rwandais. Si cette information est confirmée, la République démocratique du Congo est aujourd’hui victime d’une agression rwando-ougandaise. Cependant, faudra-t-il qu’un rapport d’une ONG internationale en fasse écho pour qu’on accrédite cette thèse ?
La coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu dénonce la présence des militaires ougandais et rwandais au sein du M23. Elle les accuse d’avoir appuyé les rebelles du M23 sur les lignes de front Nyongera et Rutshuru-centre. Dans un bulletin d’information, paru le mercredi 25 juillet à Goma, le coordonnateur de cette structure, Omar Kavota, a indiqué que six véhicules en provenance de l’Ouganda sont entrés en territoire congolais, le week-end dernier, avec plusieurs militaires ougandais.
La Société civile du Nord-Kivu a dénoncé l’entrée de six véhicules de marque Fuso, au bord desquels ont embarqué des militaires ougandais, qui sont entrés en territoire congolais, en transitant par Kitagoma, dans le groupement de Busanza.
«Trois véhicules ont déposé des éléments de l’Uganda People's Defence Force (UPDF), l’armée ougandaise, à Nyarukwarangara, alors que trois autres les ont déposés à Kabira», a précisé Omar Kavota.
Plusieurs rapports publiés par certaines ONG, dont les Nations unies, l’ONG Human Rights Watch (HRW) et le gouvernement congolais, ont déjà dénoncé le soutien de Kigali aux mutins du Mouvement du 23 mars 2009, M23. La Société civile du Nord-Kivu a aussi affirmé avoir reçu des informations attestant que «les éléments de l’UPDF et de l’Armée patriotique rwandaise (APR) ont appuyé les rebelles du M23» sur les lignes de front Nyongera et Rutshuru-centre, plus particulièrement à Kiringa sur l’axe Kalengera.
«Nous avons des informations vérifiées en ce sens et la puissance de feu du M23 est en train de l’attester. Les informations que nous mettons à la disposition des autorités devaient être prises au sérieux. Aujourd’hui, nous faisons face à une agression rwando-ougandaise», a déclaré le coordonnateur de la Société civile provinciale.
Cette structure a, par ailleurs, signalé l’infiltration de l’armée ougandaise dans le secteur de Ruwenzori, dans la chefferie des Watalinga et Bashu, dans l’Est du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu.
La mutinerie a commencé en avril dernier dans cette province. Les mutins ont créé, début avril, le Mouvement du 23 mars (M23) pour réclamer la mise en application des accords de paix signés par le gouvernement de la République démocratique du Congo et l’ex-mouvement armé du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) en mars 2009. Traqués depuis lors par les FARDC, les rebelles du M23 se sont retranchés dans quelques localités à la lisière du parc national des Virunga vers la frontière de la RDC avec l’Ouganda et le Rwanda.
Les combats qui se sont stoppés pendant deux semaines ont repris depuis mardi 24 juillet, au cours desquels la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), en appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a sorti des hélicoptères de combat pour bombarder les positions des rebelles du M23.
En dépit de cette coalition armée, les FARDC peinent à prendre le dessus sur les mutins du M23. Il n’y a donc pas de doute que ceux-ci bénéficient désormais de l’appui aussi bien des militaires rwandais que des Ougandais. La guerre d’agression contre la RDC n’a fait que commencer et elle est loin d’avoir dévoilé toutes ses facettes.
Kléber Kungu
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