mercredi 4 juillet 2012

L’Union africaine et l’Union européenne condamnent la mutinerie aux Kivu

Deux mois plus tard L’Union africaine et l’Union européenne condamnent la mutinerie aux Kivu L’Union européenne et l’Union africaine condamnent la reprise des hostilités dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu où l’armée congolaise combat depuis le début du mois d’avril des mutins regroupés au sein du Mouvement du 23 mars (M23) ainsi que d’autres réputés proches du général rebelle Bosco Ntaganda. Une condamnation faite plus de 2 mois plus tard, alors que les hostilités ont repris au mois d’avril. A l’issue d’une réunion tenue jeudi 21 juin à Addis Abéba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a exprimé sa préoccupation face aux conséquences humanitaires de ces combats. Dans un communiqué rendu public le même jour, le Conseil a aussi exprime son indignation face à « la violence continue dirigée contre les femmes dans l’Est de la RDC ». Le document indique que les dirigeants du M23 seront tenus responsables de leurs actes qui fauchent la vie de plusieurs centaines de Congolais et poussent des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs localités à la suite des combats entre militaires et mutins. Certaines se sont réfugiées dans les pays voisins. Le mercredi 20 juin, la Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme (HCNUDH), Navi Pillay, a dit craindre que le M23 se livre à de nouvelles violations des droits de l’homme dans l’Est de la RDC. «Ce mouvement est composé des présumés auteurs de violation des droits de l’Homme. Avec un tel leadership, les civils qui sont aux alentours et dans la zone des combats aujourd’hui risquent leur sécurité», a expliqué le représentant de la HCNUDH en RDC, Scott Campbell, citant nommément le général Bosco Ntaganda, qui est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, et d’autres chefs rebelles auteurs «des massacres de la population civile, des violences sexuelles, du recrutement des enfants et des exécutions extrajudiciaires ». Le conseil de l’Union africaine exhorte les populations et les acteurs politiques congolais « à faire preuve de la plus grande responsabilité et de conjuguer leurs efforts afin de faciliter la restauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans les localités du Nord-Kivu affectées par les combats actuels ». L’Union européenne se dit aussi préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC où se déroulent de violents combats entre l’armée régulière et les mutins regroupés dans le M23. Réunie en 3179eme session du conseil affaires étrangères des pays membre de l’Union européenne, le Conseil de l’Union a formulé des conclusions fermes visant à mettre fin à la situation sécuritaire inquiétante à l’Est de la RDC. Au cours d’une réunion tenue lundi 25 juin à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont exprimé leur inquiétude sur les récentes informations faisant état d’un soutien extérieur aux mutins en violation du régime des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies. Au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende avait évoqué des faits « accablants », faisant état de recrutement, préparation et déploiement à partir du Rwanda des « éléments rwandais estimés entre 200 à 300 hommes ». Des allégations que Kigali continue de rejeter en bloc, se disant ne pas être impliqué dans cette mutinerie. Son président, Paul Kagame a affirmé que son pays « n’est pas la cause des problèmes du Congo », réfutant tout soutien de son pays aux mutins du M23. L’Union européenne encourage, par ailleurs, la Monusco à poursuivre les efforts de stabilisation, en particulier en ce qui concerne la protection des populations civiles. Aussi la représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies en RDC chargée des droits humains, Leïla Zerrougui, a signalé dimanche 24 juin, au terme de sa mission des deux jours au Nord-Kivu qu’une menace sérieuse pèse sur la sécurité des populations dans les secteurs de Katoyi et Ufamando 1 dans le territoire de Masisi. La menace contre la sécurité est surtout exacerbée par la prolifération de nouveaux groupes armés actuellement actifs dans la région. Il s’agit des Maï-Maï, en majorité Hutu, et des Raïa Mutomboki, constitués de Hunde et d’autres tribus du Sud-Kivu. L’implication du gouvernement exigée Face à ces menaces sur la sécurité des populations civiles, les notables locaux exigent l’implication du gouvernement pour une solution durable. Le chef du groupement Lindi, Semahane Mihigo, juge impérieux le déploiement des forces loyalistes dans cette zone. «Nous voulons qu’on déploie des militaires dans cette collectivité. Mais à une condition: nous ne voulons pas qu’on nous amène des militaires issus des ex-groupes rebelles, (…) mais des militaires qui sont bien formés», a-t-il déclaré. En plus de ce déploiement militaire, Leila Zerrougui propose d’autres stratégies pour réduire cette menace sur les civils.«C’est un travail qui doit se faire sur plusieurs aspects : il faut le faire avec la pression militaire, par la sensibilisation et le rapatriement des groupes étrangers. Il faut aussi renforcer la présence de l’Etat», a-t-elle proposé. Une dizaine de personnes ont été tuées et plusieurs cases incendiées, lors de différentes attaques survenues dans les secteurs de Katoyi et Remeka au cours du mois de juin. Les condamnations de l’Union africaine et de l’Union européenne interviennent fort en retard, alors que les hostilités ont commencé au mois d’avril. En outre, ces condamnations ne sont pas suivies de mesures coercitives devant faire plier les velléités guerrières des mutins soutenus par le Rwanda. Il en est de même de la condamnation de l’Onu. Kléber Kungu

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