lundi 23 juillet 2012
Le cimentier angolais Nova Cimangola acquiert la Cinat
Cession de la Cimenterie nationale
Le cimentier angolais Nova Cimangola acquiert la Cinat
La course dans l’acquisition de la Cimenterie nationale (Cinat) vient de prendre fin. L’heureux gagnant de cette compétition d’affaires est la cimenterie angolaise, Nova Cimangola qui a compéti avec la sud-fricaine Pretoria Portland Cement (PPC). L'État congolais a ainsi cédé le contrôle de la Cimenterie nationale (Cinat) à Nova Cimangola. Avec une offre de 40,6 millions de dollars, Nova Cimangola a battu le sud-africain Pretoria Portland Cement dont l’offre était de 44 millions de dollars... Le cimentier angolais pourrait investir 54 millions de dollars pour remettre à niveau l'outil de production afin de répondre à une forte demande locale.
Ayant détenu 91,7% des parts sociales de la Cimenterie nationale (Cinat), à côté des groupes Rawji (7,5%) et Blattner (0,8%), l’Etat congolais vient de céder 58% de ses parts à Nova Cimangola. A la suite de cette opération, le cimentier angolais détient environ 53% du capital. Nova Cimangola, qui compte parmi ses actionnaires le congolais Sindika Dokolo, ambitionne d’investir 54 millions de dollars en RDC pour relancer la Cinat.
Selon Jeune Afrique qui cite le secrétaire exécutif du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep), Ilunga Ilunkamba, la finalisation par les deux parties des discussions sur les documents de la transaction va conduire à boucler ce dossier qui aura pris environ 10 mois.
C’est le 13 octobre 2011 que la course dans l’acquisition de la Cimenterie nationale (Cinat) était lancée, avec en compétition deux grands cimentiers : l’angolaise Nova Cimangola et le sud-africain Pretoria Portland Cement (PPC), à l’occasion d’une cérémonie d’ouverture d’offres financières organisée au Grand Hôtel Kinshasa (GHK).
La Cimenterie nationale (Cinat) est implantée dans la cité de Kimpese, située à 120 km de Matadi, (à 245 km à l’ouest de Kinshasa), dans la province du Bas-Congo. Elle souffre de problèmes financiers récurrents et de manque d’accès à l'énergie. Pour relancer ses activités, quelque 40 à 50 millions de dollars ont été jugés nécessaires.
C’est la Cimenterie de Lukala (Cilu), implantée à Lukala, toujours dans la province du Bas-Congo, qui assure la production nationale de ciment d’environ 400 000 tonnes en 2011. Le capital de Cilu est détenu par le groupe Malta Forrest (45 %) et par l’allemand Heidelberg Cement (55%), qui sont également associés dans Interlacs (Katanga et Sud-Kivu) et dans la Cimenkat (Katanga).
Bien que HeildelbergCement ait annoncé une production d’un million de tonnes en 2012, qui sera portée à 1,4 million de tonnes par la suite, l’offre nationale reste très en deçà de la demande, évaluée entre 2,5 et 3 millions de tonnes par an, avec l’essor de la construction et de l’activité minière. Du coup, le pays doit importer du ciment.
Capacité de production de 0,78 mtpa contre une demande de 3,2 mtpa
A un moment donné, la RDC a connu une pénurie chronique de ciment. Aujourd’hui, de nombreux travaux de construction d’infrastructures routières dans la capitale et en province, et d’autres travaux des particuliers, la demande actuelle de ciment reste forte et estimée à 3,2 millions de tonnes par an (mtpa). La capacité de production locale étant estimée à 0,78 mtpa. Le prix actuel de ciment sur le marché local revient à 15 dollars, soit entre 14 000 FC et 14 500 FC.
D'autres projets sont également en cours : HNUE, dont l’un des actionnaires est le Belge Philippe de Moerloose, et la Gecamines ont ouvert les portes de la Grande cimenterie du Katanga en avril 2012, pour une production espérée d’environ un million de tonnes par an. La construction de la Cimenterie de la Province orientale, près de Kisangani, dans le cadre d’un partenariat avec l’Inde, est également en projet.
Il y a quelque 4 ans, l’Etat congolais avait décidé d’ouvrir le capital de la Cinat par la vente d’une partie de ses actions aux opérateurs privés –nationaux et internationaux – intéressés par la participation au capital de la Cinat, à sa relance par un apport financier et technique de niveau international ainsi qu’à sa gestion. Ce qui devait permettre à l’Etat propriétaire d’apporter les moyens financiers frais à l’entreprise et lui permettre, par conséquent, de jouer un rôle majeur dans la reconstruction du pays.
La Cimenterie nationale (Cinat) est une société par action à responsabilité limitée qui fut créée sous forme d’une société mixte le 24 octobre 1970 au capital de six millions de dollars. Depuis cette date, cette structure du capital ainsi que la composition de l’actionnariat ont sensiblement évolué à telle enseigne qu’à ce jour, l’Etat congolais détient 91,7 % des actions et 8,3 % sont détenus par deux actionnaires privés.
Bien que disposant d’une usine de fabrication de 1.000 tonnes de ciment par jour, la Cinat entreprise n’a jamais atteint une production équivalente à cette capacité installée. La durée longue prise pour la réalisation de cet investissement, l’absence d’un financement adéquat pour l’acquisition des équipements et infrastructures supplémentaires pour le meilleur fonctionnement de l’entreprise ainsi que l’insuffisance d’un fonds de roulement d’exploitation nécessaire sont autant de défis qui ont empêché cette cimenterie de décoller.
Nova Cimangola est une entreprise angolaise de construction et de ciment. Fils de feu Augustin Dokolo Sanu, célèbre banquier et homme d’affaires congolais, Sindika Dokolo en est l’administrateur. Il a épousé, en 2003, à Luanda, pour 4 millions de dollars avec 1 000 personnes, Isabel dos Santos, la fille aînée du président angolais, José Eduardo dos Santos, et de Tatiana Kukanova de l'Azerbaïdjan, sa première épouse. Isabel dos Santos, dont la fortune totale au Portugal dépasse 1,4 milliards d'euros en mi-2012, possède entre autres des participations dans la société de ciment angolais Nova Cimangola.
Kléber Kungu
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