vendredi 27 juillet 2012

Licoco appelle à auditer toutes les institutions

Audit de trois entreprises étatiques (RVA, Lac et Cohydro) La Licoco appelle à auditer toutes les institutions La Ligue congolaise de lutte contre la corruption, Licoco, salue et soutient l’initiative prise par le gouvernement congolais, à travers le ministère du Portefeuille, d’opérer des audits dans 3 entreprises étatiques dont la Régie des voies aériennes (RVA), les Lignes aériennes congolaises (Lac) et la Congolaise des hydrocarbures (Cohydro). Cependant, elle en appelle à auditer toutes les institutions de la RDC, selon un communiqué rendu public par cette structure, dont L’Observateur a obtenu copie. La Licoco « estime que le fait d’auditer seulement les entreprises de l’Etat alors que la corruption » gangrène « aussi d’autres institutions de la RDC ne sera pas honnête et juste. » La Licoco, qui salue et soutient également l’engagement du Gouvernement d’étendre ces audits sur toutes les autres entreprises étatiques, para étatiques congolaises, invite le Gouvernement à aller « jusqu’au bout de sa logique en lançant des audits dans toutes les institutions de la République. » La publication du communiqué de la Licoco intervient au lendemain de la décision du gouvernement de procéder aux audits de ces trois entreprises. Le ministre du Portefeuille, Louise Munga Mesozi, celui des Transports & Voies de communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo et celui délégué aux Finances, Patrice Kitebi Kibol Mvul, ont décidé, samedi 21 juillet, d’auditer trois entreprises publiques, la Congolaise des hydrocarbures (Cohydro), les Lignes aériennes congolaises (Lac) et la Régie des voies aériennes (RVA). La ministre du Portefeuille, Louise Munga a affirmé que le gouvernement avait relevé des défaillances dans la gestion de ces entreprises. Quant aux raisons précises de ces audits, Louise Munga a déclaré que le gouvernement voulait savoir comment les dirigeants de LAC ont procédé à la vente d’un terrain de l’entreprise situé sur le boulevard du 30 juin. « L’Etat a le droit de savoir comment le marché a été passé, le prix de ce terrain et l’utilisation de ce fonds », avait-t-elle indiqué. Quoique la ministre du Portefeuille n’ait pas révélé les raisons des audits dans les deux autres entreprises, certaines sources ont révélé qu’au sujet de la RVA, le gouvernement voudrait connaître l’affectation des recettes produites par la taxe de fonds de développement pour les infrastructures aéroportuaires (Idef), connue sous la dénomination de « Go pass », fixée à 10 dollars américains pour les vols internes, et à 50 dollars américains pour les vols internationaux. Le gouvernement voudrait également connaître la nature des contrats que la Cohydro a signés avec des entreprises pétrolières privées. La ministre Louise Munga a par ailleurs promis des audits dans toutes les entreprises du portefeuille. Pour rappel, le président de la Licoco, Ernest Mpararo, évoque le cas de la RVA qui doit justifier l’utilisation des fonds issus de la taxe « Go pass » et ceux de la construction du pavillon présidentiel qui avait, en son temps, fait couler beaucoup d’encre et de salive. En effet, après l’accident de Kisangani, le Chef de l’Etat Joseph Kabila avait déjà demandé au Gouvernement, au ministère de la Justice interposé, d’initier des audits à la RVA sur l’utilisation des fonds issus de la taxe « go pass » et sur la construction du pavillon présidentiel. Des sources indiquent que le coût financier de la construction du pavillon présidentiel à l’aéroport international de Ndjili avait été surfacturé pour empocher des « commissions ». Des rapports de ces deux audits existent, ajoute la Licoco, et des personnes impliquées dans des détournements des deniers publics sont connues. Pour la Licoco, quatre secteurs doivent être audités, à savoir : l’exécution du budget 2011, le Bureau de l’Assemblée nationale sortant, la Commission électorale nationale indépendante (Céni), la gestion des Gouverneurs de province. La Licoco pense que l’exécution du Budget 2011 s’est déroulée dans l’opacité totale occasionnant des détournements des deniers publics et l’enrichissement sans cause de ses animateurs. Pour preuve, la structure de lutte contre la corruption cite le Premier ministre sortant, Adolphe Muzito, ‘’qui s’octroyait des sommes colossales allant jusqu’à 2 millions des dollars américains par mois comme « frais spécial d’intervention »’’. Elle s’appuie, par conséquent, sur la campagne du député national Gérard Mulumba Gecoco consistant ‘’à dénoncer publiquement le Premier ministre sortant dans toute la presse de Kinshasa pour « enrichissement sans cause »’’. Bureau de l’Assemblée nationale sortant Concernant l’audit à faire sur la gestion du Bureau de l’Assemblée nationale sortant, la Licoco s’appuie sur « les informations en notre possession [qui] affirment que le Bureau de l’Assemblée nationale sortant doit être audité car les fonds lui alloués au budget 2011 ont été gérés dans une opacité totale. » Elle cite comme exemple, une somme de « plus de 70 millions des dollars qui » a été allouée « au Bureau de l’Assemblée nationale comme « frais d’intervention spécial » au budget 2011. » Quant à la Commission électorale nationale indépendante, l’opinion tant nationale qu’internationale a toujours exigé un audit financier de l’institution chargée de l’organisation des élections en RDC. Pour la Licoco, le moment est venu pour le « Gouvernement de montrer sa bonne volonté en matière de bonne gouvernance » en initiant un audit particulièrement à la Céni où « il existe des soupçons de corruption qui pèsent sur ses responsables actuels ». La Licoco pense que « seul un audit indépendant peut apaiser la colère des milliers des Congolais. » Gestion des Gouverneurs de province de la RDC Le président de la Licoco estime que « les gestionnaires des provinces continuent à se comporter comme des « rois » dans leurs entités administratives poussant pas mal des députes provinciaux à voter des motions de défiance contre certains Gouverneurs. » Ce qui occasionne, conclut-elle, « le disfonctionnement de beaucoup d’Assemblées provinciales allant jusqu’à la fermeture dont le cas de Nord Kivu,l’ Equateur et le Bandundu. » Pour cette raison, la Licoco souhaite ardemment que « le Gouvernement lance aussi des audits dans toutes les provinces de la RDC afin de savoir comment » sont gérées les provinces. La Licoco va plus loin que des exigences des audits. Elle fait quelques recommandations aussi bien au gouvernement congolais qu’aux bailleurs de fonds de la RDC (Banque mondiale, Union européenne, Fonds monétaire international). Elle recommande au gouvernement congolais de généraliser les audits en incluant toutes les institutions de la RDC ci haut citées, de rendre obligatoire à chaque fin d’exercice budgétaire des audits financiers dans chaque institution de la RDC, de publier les rapports d’audits auprès de la population et de sanctionner les coupables et primer les bons gestionnaires. Quant aux bailleurs de fonds de la RDC, il leur est recommandé de conditionner tout appui budgétaire au Gouvernement de la RDC au lancement des audits dans toutes les institutions et à la publication des rapports auprès de la population. Entre l’appel de la Licoco et sa réponse par le destinataire de son message, le chemin, jonché de bien des embûches, est long à parcourir. Kléber Kungu

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