lundi 30 juillet 2012

Goma : tombera ou ne tombera pas ?

Guerre au Nord-Kivu Goma : tombera ou ne tombera pas ? La guerre au Nord-Kivu ne faiblit pas et les canons continuent de tonner. L’armée régulière s’affronte toujours contre les mutins du M23. L’objectif des rebelles : prendre coûte que coûte Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Les FARDC, retranchées à Kibumba, ne les entendent pas de cette oreille. Question : Goma, tombera ou ne tombera pas ? Pour le moment, la ville de Goma reste le grand enjeu de cette guerre qui dévoile chaque jour qui passe ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. La localité de Kibumba constitue le dernier verrou avant Goma. Dans l'est de la RDC, les rebelles du M-23 avancent inexorablement vers Goma, la capitale de la province du Nord Kivu, avec l'objectif avoué d'encercler la ville tenue par l'armée régulière pour la faire tomber comme un fruit mur, apprend-on. Pour le chef des opérations des rebelles pour le secteur, le colonel Innocent Kayima, l'intention de ses hommes est d'aller jusqu'a Kibumba, dernière agglomération sur la route de Goma où se trouve encore positionnée l'armée régulière congolaise, les FARDC. Très arrogants et enflés d’un orgueil à fleur de peau, le colonel Kayima assuré que ses hommes vont encercler la ville de Goma et démoraliser « les forces jusqu'a ce qu'elles s'en aillent ». "Nous prendrons la ville sans tirer", a-t-il assuré. L’attention de tous les Congolais reste focalisée sur cette étape cruciale des hostilités qui onty été relancées depuis le mois d’avril dernier. Goma est considéré la place forte des FARDC dans l'est du pays. Par conséquent, tout est fait pour que les velléités guerrières des mutins ne restent que dans leur monde onirique. Avec tous les milliers de civils qui s’y sont réfugiés protégés par de nombreuses troupes de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), les choses ont toutes les chances de ne pas se passer comme prévu par les mutins du M23. Aussi des hélicoptères d’attaque de la Monusco sont-ils entrés en danse le mardi 24 juillet en tirant sur les positions des mutins pour protéger les populations qui fuyaient les combats. Ce weekend, signale-t-on, la localité de Kibumba étai défendue par six chars et un lance-roquettes multiples des forces de Kinshasa, alors que les mutins, par la voix d’un de leurs officiers, le colonel Albert Kahalaha, déclarent qu’ils avancent petit à petit vers Kibumba. Cet officier est un déserteur de l'armée régulière passé en mai dernier dans l'autre camp. Les mutins du M23, positionnés de part et d’autre de la route avec pour armes, signale-t-on, des mortiers de 60 mm, portables à dos d'homme, en place avec des caisses d'obus à proximité. Ils portent des uniformes disparates de l'armée régulière sans aucun signe de grade. Les combats qui durent depuis mai restent intermittents et dans les zones dont le M 23 s'est emparé la vie reprend lentement son cours. Depuis le déclenchement des hostilités en avril, Kigali est accusé par plusieurs ONG internationales et un rapport des experts de l’Onu de soutenir les mutins du M23, des allégations que Kigali a toujours rejetées. En raison de toutes ces accusations, plusieurs pays occidentaux ont suspendu leur aide extérieure au Rwanda. Les Etats-Unis ont décidé de couper l’aide militaire accordée au Rwanda pour cette année budgétaire estimée à 200 millions de dollars. Les Pays-Bas, l’Angleterre et l’Allemagne ont emboité tour à tour les pas aux Américains en suspendant eux aussi leur assistance au développement de ce pays. Comme on le remarque, la pression internationale sur le Rwanda est montée d’un cran. Malgré cela, Kigali a toujours nié son implication dans le soutien des rebelles du M23. Au cours d’une conférence de presse organisée au mois de juin, Paul Kagame l’a répété sur tous les tons : « le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo. Ils existaient avant que je ne naisse ». Le M23 a été formé par des membres d'une ancienne rébellion qui avaient été intégrés dans l'armée régulière en 2009 mais qui se sont mutinés en mai et ont repris les armes contre les FARDC. Ils accusent Kinshasa de n’avoir pas pu appliquer les accords de paix de mars 2009 entre le gouvernement congolais et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). La guerre, qui vient de faire plus de trois mois, sera décisive cette semaine qui s’ouvre sur l’intention des mutins du M23 de prendre à tout prix le chef-lieu du Nord-Kivu. Kléber Kungu

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