lundi 9 juillet 2012
La FRPI de Cobra Matata et les FARDC s’affrontent à nouveau
Province Orientale
La FRPI de Cobra Matata et les FARDC s’affrontent à nouveau
Des affrontements armés sont signalés depuis dimanche 8 juillet à Koga, à environ 50 Km de Kasenyi-centre, en Ituri, dans la Province Orientale, entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) du colonel dissident Matata Banaloki alias Cobra Matata. Cet incident, apprend-on, surgit deux jours après que les FARDC ont fourni des vivres et un peu d’argent aux miliciens dans le cadre du processus de négociation de paix.
On rapporte que c’est à partir de 5 heures du matin que des tirs d’armes, qui ont duré 4 heures, ont commencé à retentir à Koga. Les combats ont opposé tout d’abord les miliciens aux militaires de la force navale, qui ont été renforcés par la suite par leurs collègues de l’infanterie venus de Bogoro, à 25 Km au Sud de Bunia. Les deux belligérants, qui n’avancent aucun bilan de ces affrontements, se rejettent la responsabilité d’avoir ouvert le feu.
Le village de Koga est resté sous contrôle des éléments de la FRPI et à l’issue de ces hostilités, un cessez-le-feu a été décrété de commun accord par tous les belligérants.
Le chef milicien Cobra Matata qualifie les négociations de paix, initiées par des FARDC avec lui le week-end dernier, «de simple distraction». Selon lui, le chef d’état-major en charge des opérations dans la zone, lui avait envoyé, vendredi, un lot des vivres et une enveloppe d’un million de francs congolais (1080 USD) pour la survie de ses hommes. Il regrette cependant d’avoir été attaqué, dimanche, par l’armée régulière.
Lors des affrontements, les habitants de Koga, l’une des zones de reproduction des poissons du Lac Albert, se sont réfugiés dans des camps de pêche voisins de Rukwanzi et de Nyamavi. Le chef d’état-major en charge des opérations des FARDC en Ituri, le général major Dieudonné Amuli Bahigwa, avait appelé, vendredi 22 juin, le leader de la FRPI et ses hommes à «rester en garde-à-vous et attendre le moment venu pour se regrouper sur ordre de la hiérarchie militaire en vue de rejoindre la légalité».
Le général major Amuli avait affirmé qu’ «il y a lieu de régler la question Cobra Matata sans coup de fusil», préférant privilégier une solution négociée déjà préconisée par la société civile locale.
Selon cette structure, la population locale vit toujours sous la hantise d’une reprise des combats dans la zone. Cette crainte été accentuée par la création, jeudi 24 mai, de la Coalition de groupes armés de l’Ituri (Cogai), par quatre groupes armés: la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Cobra Matata, le Front populaire pour le développement durable de l’Ituri d’Eneko Kila, la Force armée pour la révolution d’un certain Kabuli et les Forces armées d’Intégration de l’Ituri, d’un certain Charité Semire.
Ce regroupement est dirigé par Cobra Matata, désigné comme général par ses pairs. Cette nouvelle coalition demande notamment au gouvernement congolais une amnistie en faveur de tous les miliciens opérant en Ituri et la reconnaissance de ce district comme province de la RDC.
Revendications ici, revendications là, demandes par-ci, demandes par-là, partout en RDC, où s’affrontent des groupes armés avec les FARDC, les motivations de ces combats qui provoquent des milliers de morts et autant de personnes errant par-ci par-là, sont aussi nombreuses que diversifiées : économiques et politiques. Mais in fine, l’objectif poursuivi par ces rebelles et miliciens qui pullulent dans les provinces orientales de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Province Orientale) est d’arracher quelques postes politiques au sein des institutions du pays.
Kléber Kungu
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