lundi 30 juillet 2012
Cinquantenaire de la CEC : 23 juillet 1961-23 juillet 2011
Les fidèles de l’Eglise ont célébré les premiers 50 ans d’autonomie
(Par Kléber Kungu, notre envoyé spécial, de retour de Kimpese)
Des dizaines de milliers de fidèles de la Communauté évangélique du Congo (CEC) ont célébré dans la joie chrétienne les 50 ans de l’autonomie administrative de leur Eglise obtenue le 23 juillet 1961, après s’être émancipée de la tutelle de la Svenska Missionsforbundet Kyrkan (SMF). Trois jours, du 27 au 29 juillet, ont été consacrés à ces festivités qui se sont tenues devant l’esplanade du temple de la CEC, dans la cité de Kimpese. Le premier cinquantenaire passé, la présidence et représentation légale de la CEC a promis de changer de fusil d’épaule dans la façon de donner des offrandes, notamment, durant les 50 prochaines années pour une Eglise plus que centenaire.
Fondée en 1881 – 131 ans d’existence – par les missionnaires suédois, la CEC, alors Eglise évangélique Manianga-Matadi (EEMM) – qu’une déformation vulgaire a donné la dénomination EMM, a obtenu son autonomie un certain 23 juillet 1961. Avec pour premier président communautaire autochtone, le pasteur Daniel Luyindu lua Mavambu. De la dénomination de EEMM, la Communauté bien connue, principalement à Kinshasa, sous la dénomination vulgaire de l’ « Eglise des Manianga », va s’appeler successivement, au gré des changements politiques du pays, EECK (Eglise évangélqie du Congo Kinshasa), CEZ (Communauté évangélique du Zaïre, CEC (Communauté évangélique du Congo, actuellement).
En obtenant cette autonomie, les Congolais de l’époque de cette communauté religieuse, qui n’avait que…5 consistoires, vont prendre le risque de se défaire de la dépendance tutélaire des Suédois en prenant eux-mêmes la conduite de la barque.
Bon an mal an, 50 années plus tard, des réalisations sur plusieurs domaines de la vie sont à la hauteur de la hargne de ces Manianga. Aujourd’hui, l’Eglise, qui n’avait pas franchi la frontière de la province du Bas-Congo, s’est étendue jusqu’à dans la ville de Kinshasa. Elle compte à ce jour 97 paroisses et 27 consistoires administratifs avec une centaine de pasteurs, pour plus 67 000 fidèles.
La CEC ambitionne de devenir une Eglise internationale. Des efforts sont en train d’être faits pour son installation effective à Paris en France où il existe déjà une paroisse, en Suède, à Bruxelles en Belgique, à Londres au Canada. Si dans les deux premiers pays, l’Eglise compte une paroisse, dans le reste des pays, l’Eglise est encore embryonnaire.
La CEC s’investit dans le salut et le développement intégral de l’homme. Aussi durant les 50 premières années de son autonomie administrative, de sa prise en charge, elle s’investit dans tous les secteurs de la vie. Plusieurs écoles primaires et secondaires ont été construites aussi bien dans le Bas-Congo qu’à Kinshasa. Il en est des hôpitaux et de centres de santé, maternités dont le nombre ira croissant au cours de ces années. Beaucoup d’efforts seront également fournis dans la formation des pasteurs autochtones, qui reçoivent une formation universitaire, dans les universités aussi bien congolaises que d’outre-mer. Aujourd’hui, la CEC en compte une centaine, cependant ce nombre est loin de satisfaire les besoins de la Communauté.
Beaucoup de projets à caractère socio-économique ont vu le jour, dans les domaines tels que la santé, l’éducation, de la protection sociale et des droits humains, de l’écologie et de développement communautaire, avec pour préfixe resté presque une marque déposée de la CEC : pro. Les années 90 furent les plus prolifiques en matière de projets : Prod’eau (projet d’adduction d’eau), Prodaf (projet de développement agricole et forestier, Proscol (projet scolaire, qui va devenir avant de disparaître, Prodesco, Prosan (projet de santé), Probibliothèque, Propublication, Prodémo (Projet de démocratie et des droits humains), Proroutes, un centre de formation sportive (école de football) à Kimpese.
Ce qui prouve que la CEC est une grande communauté, s’extasie son président et représentant légal, Marcel Diafwanakana Edi Diantete, dans son mot de circonstance.
Cependant, il relativise, estimant que le parcours a été long et jonché de bien des difficultés. « Nous sommes conscients de ce que nous avons bien fait et de ce que nous avons mal fait ». Un parcours marqué en dents de scie : progression et régression, avancée et recul, stabilité et instabilité…
A l’orée du deuxième cinquantenaire, le numéro un de la CEC a souhaité que la progression, l’avancée, la stabilité continuent.
Durant les 50 ans après l’autonomie, le président Marcel Diafwanakana a avoué que son Eglise a encaissé la situation négative consécutive à la naissance de plusieurs Eglises qu’il n’a pas voulu nommées. La prolifération des Eglises a eu pour entre autres conséquences, le départ de plusieurs fidèles vers ces Eglises.
Il a également souhaité voir la CEC stable, sans conflits, une Eglise qui s’ouvre aux autres Eglises qui partagent la même foi avec elle, toujours tournée vers sa préoccupation majeure : le développement intégral de l’homme.
La Maison synodale, symbole de ce 2e cinquantenaire
Pour le président de la CEC, la construction prochaine de la Maison synodale à Luozi, siège social de cette Eglise, va marquer le symbole de ce 2e cinquantenaire.
Qui dit construction, dit argent. Aussi le pasteur Diafwanakana a invité ses fidèles à changer de fusil d’épaule dans la façon de donner des offrandes, à aller plus loin. « Si des petites Eglises réussissent, pourquoi la CEC, si organisée, si disciplinée, ne peut pas réussir ? », s’est-il interrogé en invitant ses fidèles à imiter « ceux qui font du bien ».
Réponse : elle ne peut pas réussir car ses fidèles ne donnent pas des offrandes comme il faut. Est-ce parce que la plupart n’ont suffisamment de ressources, ou parce qu’ils ne savent pas comment donner ?
A ces questions que l’évangéliste Jean-Pierre Ipuma, de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) a tenté de répondre dans sa prédication très « envoûtante » que les milliers de fidèles de la CEC ont suivi avec beaucoup de joie et d’attention.
Les livres des Hébreux 13 :8, Apocalypse 3 :7-8, Philippiens 2 :9-11 et Marc 5 : 39-43 ont inspiré le prédicateur. Avec pour thème : « Jésus-Christ est le même » et sous-thème : « Jésus-Christ à la clé de toutes mes problèmes », le pasteur Jean-Pierre Ipuma a montré que Jésus-Christ reste la clé qui ouvre et qui ferme et qu’aucune autre personne, de quelque fonction puisse-t-elle être ne peut faire l’action contraire.
Etant au dessus de tout et de tous, Jésus-Christ dispose de la clé de tous nos problèmes, une clé qui a deux puissances : ouvrir et fermer.
Aussi, a cru le prédicateur, pour les 50 ans à venir, Jésus Christ a la clé pour fermer toutes les portes d’entrée des péchés, de mauvaises paroles contre la CEC, de toutes les malédictions, de tous les complots, de toutes les calomnies, de toutes les médisances.
Comme la fille de Hailo qui était morte, mais que Jésus a considérée comme endormie et à qui il a demandé de se réveiller, Jésus Christ demande à la CEC de se lever et de marcher pour se développer.
Dans une première prédication pour ce 2e cinquantenaire, l’évangéliste Jean-Pierre Ipuma a demandé beaucoup de bénédictions pour la CEC.
Comme pour répondre à la préoccupation du président et représentant légal de la CEC à son souhait de voir la façon de donner des offrandes au cours de ce 2e cinquantenaire, le prédicateur, excellent dans l’art de prêcher la Bonne Nouvelle, à donner le coup d’envoi de la première offrande en commençant par les donneurs de plus de 5 000 FC, 1 000 FC et 500 FC.
Le message a atteint la cible que les fidèles, du président et représentant légal au fidèle de la CEC, en passant par les nombreuses invités de marque, ont déferlé sur le podium pour déposer qui un 50 dollars, qui 12 500 FC, qui d’autres un sac à main, une paire de chaussures pour homme ou pour femme, des bijoux, un téléphone portable avec ou sans chargeur…
La leçon du prédicateur sur la nouvelle façon de donner des offrandes a été bien assimilée que la longue file des donneurs ne s’arrêtait point.
Il s’est ensuivi la remise des cadeaux des consistoires à la présidence de la CEC pour la construction de la Maison synodale. Les 27 consistoires ont pu donner 107 chaises en plastiques, une quinzaine de barres de fer, quelques sommes d’argent non dévoilées, quelques œuvres d’art. Comme pour dire, les vieilles habitudes du premier cinquantenaire continuaient à se manifester. La collecte d’offrandes par consistoire a clôturé la cérémonie d’offrandes.
Une fête organisée sans extérieure
A la fin, le président de la CEC s’est réjoui d’avoir réussi à organiser pour la première fois une fête sans recourir à l’aide de l’extérieur. « Nous allons continuer comme cela pour nous prendre en charge », a-t-il promis, tout en remerciant les autorités du pays et de la province pour leur assistance dans la réussite de cette fête. Cependant, une grande fausse note : la spoliation d’une partie du terrain où est érigée à Kimpese son école de football. Il a demandé aux autorités de s’impliquer dans ce dossier dans le meilleur délai. Sinon, elle se réserve le droit de rentrer dans ses droits.
C’est le président provincial de l’ECC, l’évêque Tekasala Mawa qui, avant de clôturer les festivités par la prière, s’est adressé aux autorités du pays pour fustiger leur injustice à l’endroit des protestants. Selon lui, l’Etat est prompt à aider les autres Eglises, or, lorsqu’on est géniteur des jumeaux, il faut savoir les traiter de la même manière.
Il attiré l’attention de la CEC sur la nouvelle donne née de la fusion de l’Eglise suédoise qui a donné naissance à « Avenir commun », qui est l’union des baptistes, des méthodistes et des salutistes, chaque Eglise ayant sa propre doctrine, qui est loin d’être la même que celle de la CEC. Voilà pourquoi il prévenu les pasteurs de la CEC de se préparer à affronter cette nouvelle phase décisive.
15 heures 22 sonnaient lorsque le maillet de commandement du président de la CEC a donné le coup final des festivités marquant le cinquantenaire de l’autonomie administrative de l’Eglise aux destinées de laquelle le pasteur Matondo Balungisa (vice-président) et lui président jusqu’en juillet 2013 pour d’autres élections.
Le premier cinquantenaire passé, le regard est désormais tourné vers le 2e, que la plupart des fidèles qui ont vécu le premier, ne verront pas. Plusieurs personnalités de la CEC vont s’exprimer, dans notre édition prochaine, sur les réalisations qui ont marqué pour elles ce premier cinquantenaire.
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