lundi 23 juillet 2012
Enseignants, agents et travailleurs du CSF Elikya réclament le paiement de juin
Complexe scolaire féminin Elikya/N’djili
Enseignants, agents et travailleurs réclament le paiement de juin
Les professeurs, agents et travailleurs du complexe scolaire féminin Elikya de la commune de N’djili réclament le paiement de leurs primes du mois de juin courant, alors que nous sommes à une semaine de la fin du mois de juillet. Pourquoi le mois de juin n’est pas encore payé, alors que les autres mois sont régulièrement payés ? Selon la source, trois « absences » peuvent expliquer en grande partie cette situation : l’absence du dialogue social, l’absence à l’école depuis un mois du promoteur, l’abbé Bitulu et de l’administrateur gestionnaire, l’absence de la délégation syndicale. Ayant avoué que le mois de juin n’est pas encore payé, pour des raisons internes à l’école, le directeur de discipline, M. Ignace, qui a accepté de répondre à nos questions, bien que sous quelques menaces à peine voilées, a rejeté les allégations sur le manque de dialogue social.
Les professeurs, agents et travailleurs du complexe scolaire féminin Elikya réclament le paiement de leurs primes de juin non encore payées, alors qu’ils craignent en même temps que celles du mois de juillet ne leur soient jamais payées conformément à ce que le promoteur, l’abbé Bitulu leur aurait déclaré en septembre 2011.
Par ailleurs, notre source, qui s’est basée sur l’effectif important des élèves, n’est pas convaincue que le non-paiement de juin soit justifié par le manque de fonds. En effet, avec un effectif de plus de 2 000 élèves, des frais scolaires annuels de 300 dollars pour les finalistes et environ 160 000 FC pour les élèves d’autres classes, pour 120 membres du personnel enseignant, administratif et ouvrier, le non-paiement est loin d’être justifié.
Ils reprochent à leur patron l’absence du dialogue social, d’une délégation syndicale. Ce qui justifie, disent-ils, qu’aucune justification n’est avancée sur la raison de ce non-paiement, et pourtant tous les autres mois de l’année scolaire 2011-2012 sont régulièrement payés.
Abordé à ce sujet, le directeur de discipline, M. Ignace, quelque peu nerveux et coléreux, lance : « Qui vous a dit cela ? », avant de se mettre à proférer des menaces à peine voilées à notre endroit, mais surtout à notre source, qualifiant ces allégations de diffamation qui mérite une action en justice. Pourquoi, pour un problème interne à l’école, un employé de l’école doit-il faire intervenir la presse, surtout que c’est seulement un mois qui n’est pas payé ? s’est-il interrogé.
Pour lui rafraîchir la mémoire, le cas de nombreuses revendications des enseignants et autres fonctionnaires congolais au sujet de la modicité de leurs salaires ou du paiement des salaires tout court lui a été rappelé, souvent relayé par la presse.
Dans son état de mi-nervosité et de mi-colère, M. Ignace, qui a refusé de me donner son nom et qui a cru qu’il était en train de gronder un de ses élèves, s’est mis à vanter son école en minimisant d’autres. Il a toutefois reconnu que le mois de juin n’est pas encore payé faute de fonds suffisant, mais qu’il le sera sous peu.
Quant aux allégations sur l’absence du dialogue social, le directeur de discipline a rétorqué que ceux qui ont rapporté cette information ont péché par diffamation car le dialogue social existe bel et bien. Pour preuve, s’est-il défendu, il lui arrive de recevoir de temps à autre des enseignants qui vont lui poser des problèmes sociaux.
Sur l’absence de la délégation syndicale, la réponse de notre interlocuteur nous a renseigné à suffisance. « C’’est une organisation interne !» a-t-il tranché. Comme pour conclure, par conséquent, qu’elle existe ou pas, ce n’est pas le problème de la presse, ni des membres du personnel enseignant, administratif et ouvrier. Ceux-ci réclament également l’implantation d’un Comité de gestion, conformément à la loi-cadre en vigueur régissant l’enseignement national. Qui prévoit que l’école privée doit être gérée par un comité de gestion composé d’un représentant du promoteur, d’un représentant des parents et d’un représentant des enseignants.
Langue de bois
Au complexe scolaire féminin Elikya, une école de grande réputation, comme a voulu nous le répéter son directeur de discipline, les langues se délient difficilement. Celles qui prennent le courage de casser le silence, le font entre la nervosité et la colère, distribuant des leçons, de temps à autre. Lorsque le matin, vers 8 heures, nous avons cherché à tirer le ver du nez au patron du comité des parents, nous avons buté devant un mur épais de silence. « Vous savez, je ne peux pas trahir l’école. Donc, je ne peux pas parler ! », nous a répondu sèchement Denis Mabiala, sur la défensive, après avoir appris qu’il a affaire à un journaliste.
Le directeur des études, Bula Das, a usé d’une précaution d’un porteur d’oeufs pour ne pas à avoir à répondre à notre entretien et à nous donner le numéro de téléphone de l’abbé Bitulu, avant de nous mettre en face du directeur de discipline. « Veuillez vous adresser à ceux qui vous ont rapporté cette information. Quant à moi, je ne peux pas parler », a-t-il tranché calmement, après une seconde de réflexion.
Si comme l’a déclaré le directeur de discipline, il existe un dialogue social entre la direction de l’école et les membres du personnel enseignant, administratif et ouvrier, il y a lieu de le renforcer pour éviter des suspicions des uns et des autres. Sinon, il importe de l’instaurer pour la paix sociale entre la direction scolaire et les membres du personnel. C’est grâce seulement à ce dialogue social que la première pourra être au courant des desiderata, aux revendications des seconds.
Le CSF Elikya qui traîne une grande réputation en matière de l’éducation a intérêt à la préserver. La nation congolaise a besoin de telles initiatives privées pour se reconstruire.
Kléber Kungu
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