vendredi 13 juillet 2012
Le FLNC propose la fermeture de la frontière avec le Rwanda
Guerre dans l’est de la RDC
Le FLNC propose la fermeture de la frontière avec le Rwanda
Face à la guerre qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Mouvement du 23 mars 2009, M23, soutenus par le Rwanda, le Front de libération nationale du Congo (FLNC), par la voix de son président, Nickel Rumbu, est monté au créneau pour donner sa position. Le FLNC donne cinq propositions : le rappel de l’ambassadeur congolais en poste à Kigali, la fermeture de la frontière entre la RDC et le Rwanda et la fourniture du nécessaire aux services de sécurité et aux troupes des FARDC pour gonfler leur moral, la suspension de l’exploitation minière dans l’Est de la RDC, l’octroi du statu de réfugié politique à tous les membres des FDLR.
Le président du FLNC soutient l’appel du gouvernement congolais du 7 juillet, étant donné que la Communauté internationale et le Conseil de sécurité sont déjà saisis. Pour éviter de bafouer l’autorité de l’Etat congolais sur son territoire, de remettre en question l’intégrité territoriale et de cracher sur la souveraineté nationale de la RDC, il est opposé à la négociation avec Kigali et le M23, en dépit de la proposition de la Belgique.
Aussi propose-t-il de rappeler l’ambassadeur congolais en poste à Kigali – une démarche ou menace diplomatique directe - afin de manifester le mécontentement congolais contre le soutien de Kigali au M23.
Dans un document du FLNC, dont L’Observateur a obtenu copie, le président de ce parti politique demande aussi au gouvernement congolais de fermer les frontières avec le Rwanda jusqu’à l’éradication totale du M23, à l’arrestation et au transfèrement de Bosco Ntaganda à la CPI. Cette action, estime-t-il, a pour finalité de motiver la pression de la communauté internationale contre Kigali malgré la signature du communiqué conjoint du 19 juin 2012.
En outre, il appelle le gouvernement congolais à fournir aux services de sécurité et aux troupes des FARDC le nécessaire pour remonter leur moral afin de sécuriser les populations civiles et de défendre le territoire congolais. Aussi propose-t-il de mobiliser l’énergie et la force de tous les Congolais, particulièrement ceux de la diaspora, dont l’expertise militaire est avérée. Il demande même au gouvernement congolais de faire appel, sans délai, aux troupes Tigres, pour renforcer les troupes des FARDC dans l’Est du pays.
Nickel Rumbu s’appuie sur les positions du Conseil de sécurité des Nations unies, de Kigali et de Kinshasa. Le Conseil de sécurité de l’Onu a souligné le mandat de Monusco en soulignant la responsabilité du gouvernement congolais en ces termes « que c’est au gouvernement de la RDC qu’il incombe au premier chef d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils dans le respect de l’Etat de droit, des droits de l’Homme et du droit international humanitaire ». Il a en outre réaffirmé son attachement à la souveraineté, à l’intégralité territoriale et à l’indépendance politique de la RDC.
La communauté internationale, quant à elle, a dénoncé, par ses experts interposés, l’implication de Kigali dans la guerre qui ensanglante le Nord-Kivu, et mis en même temps Kinshasa devant ses responsabilités, celles de s’assumer.
Pour Nickel Rumbu, Kigali, par la visite de son ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, est venu affaiblir la position de la communauté internationale et celle du Conseil de sécurité de l’Onu. Le FLNC trouve dans le communiqué conjoint publié à l’issue de la visite de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, réaffirmation de Kigali de sa démarche génocidaire contraire aux affirmations du Conseil de sécurité de l’Onu en ces termes « l’éradication totale des FDLR ». Ce qui signifie, en d’autres termes, faire disparaître physiquement les FDLR…
Kigali a obtenu, selon Nickel Rumbu, la possibilité d’infiltrer encore les institutions politiques congolaises par la transformation du M23 en groupe armé congolais, alors qu’il est de notoriété publique que les hommes qui composent le M23 viennent du Rwanda.
Par ailleurs, il épouse sans condition la position de Kinshasa qui a sollicité le 7 juillet le soutien du peuple congolais tout entier pour mettre fin à l’occupation rwandaise. Le temps, pense-t-il, n’est plus aux analyses, car il est temps de sauver la vie des compatriotes de l’est des mains du M23, de mettre fin à l’insécurité qui a élu domicile dans l’est du pays en ramenant la paix dans la région des Grands lacs.
Ce qui se passe au Nord-Kivu est l’affaire de tous les fils et toutes les filles de la RDC dont le pays est agressé. C’est de cette manière que le FLNC a pensé apporter sa contribution comme solution au problème récurrent de l’insécurité qui colle à la peau de la partie orientale de la RDC.
Kléber Kungu
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