jeudi 5 juillet 2012

Une unité spéciale «Anti-Kuluna» mise en place

Lutte contre les violences urbaines Une unité spéciale «Anti-Kuluna» mise en place Une nouvelle unité spécialisée vient de voir le jour le mercredi 4 juillet au sein de la Police nationale congolaise (PNC). Il s’agit de l’unité «Anti-Kuluna», qui est composée de cent trente policiers venus de la Légion nationale d’intervention (Leni). A cette unité est dévolue la délicate mission de lutter contre les gangsters et autres malfrats communément appelés «Kuluna», qui pullulent et sèment la terreur dans pratiquement tous les quartiers des communes de la capitale congolaise. Les policiers de cette unité ont reçu une formation de cinq semaines sur les techniques d’intervention collectives dans les quartiers difficiles et en matière de lutte contre les violences urbaines. Ils ont effectué des exercices pratiques sur les interventions contre les «Kuluna» lors de la cérémonie de clôture de cette formation, apprend-on de radiookapi.net. Comme l’a avoué la Légion nationale d’intervention, le nombre de cent trente policiers qui composent l’unité spéciale « Anti-Kuluna » est loin d’être suffisant pour couvrir l’étendue de la ville de Kinshasa, dont la population est estimée à plus de 9 millions d’habitants. Cependant, le commissaire supérieur principal de la PNC, Séguin Ngoy Shengelwa se veut rassurant. « [Il s’agit de] cent trente policiers bien équipés et bien expérimentés. Ils pourront faire quelque chose. Ils ne seront pas seuls à lutter contre le phénomène «Kuluna», qui est l’apanage de la police toute entière. C’est une unité spécialisée qui vient se battre aux côtés de celles qui existent déjà», a-t-il précisé pour rassuré la population kinoise qui, depuis plusieurs années, est inquiétée par la recrudescence du phénomène Kuluna qui fait beaucoup de victimes, principalement parmi la population. La source rapporte que cette unité spécialisée est opérationnelle depuis le mercredi 4 juillet. Elle a été formée par la Mission européenne de la police (Eupol) sur l’armement, les techniques de ménottage et de palpation, a indiqué Paolo Bonanno, l’un des formateurs de la Mission Eupol. Cette formation s’inscrit dans le cadre du programme du gouvernement de lutte contre la criminalité. Des schémas tactiques ont aussi été mis en place pour deux sections maximum afin de répondre immédiatement sur le terrain à un besoin opérationnel et stratégique, de positionnement et d’occupation de terrain, selon la même source. Le phénomène kuluna a pris une telle ampleur à Kinshasa que ses habitants se demandent s’il existe encore des policiers pour les défendre. Ils le accusent de complicitée face à l’impunité dont bénéficient ces malfrats qui sont arrêtés un jour et relâchés le jour suivant . Actuellement, aucune commune n’est épargnée par la criminalité due par les délinquants dits « kuluna » qui s’en prennent à tous, du civil au policier. Les kuluna se recrutent parmi les jeunes âgés de 14 à une vingtaine d’années. Leur mode d’opération consiste à attaquer leurs victimes avec des armes blanches (machettes de marque Tramontina, couteaux, barres de fer…) Il est tout imprudent de se promener la nuit dans la plupart des quartiers kinois, certains à partir de 19 heures, avec un sac, des bijoux ou de l’argent sur soi. Des bandes de jeunes gens armés de machettes ou d’armes à feu s’organisent pour dépouiller les passants. En cas de résistance de la victime, ces gangs, qui opèrent souvent en groupe, sont prêts à tuer leurs victimes. La police elle-même est victime de cette pègre qui est arrivée à couper la main d’un policier. Aussi certaines autorités municipales sont inquiètes de l’ampleur qu’a prise ce phénomène qui a plongé Kinshasa dans un climat de terreur et d’insécurité infernale. L’unité spéciale « anti-Kuluna » mise en place, sera-t-elle à même d’éradiquer ce phénomène qui semble bénéficier de bien des appuis aussi bien au sein des agents de l’ordre que de la magistrature. Que de fois, en suivant la chaîne de télévision Molière TV, dans son magazine « Kin Makambo », spécialisé dans la diffusion des faits divers, spécialement les actes des délinquants, n’avons-nous pas entendu des policiers se plaindre du fait que beaucoup de « kuluna » ont vite recouvré la liberté après avoir été arrêtés la veille par eux. Face à cette situation et si elle persiste, bien des Kinois sont prêts à se rendre justice en brûlant vifs ou en tuant les « kuluna » qui auront la malchance de se faire attraper. Kléber Kungu

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