jeudi 29 janvier 2015

Sommet USA-Afrique en août prochain : 7 pays non invités : pourquoi ?

Sommet USA-Afrique en août prochain

7 pays non invités : pourquoi ?

La RDC est parmi les invités

            L’Afrique compte cinq-quatre Etats souverains. Le président américain, Barack Obama, a invité seulement les dirigeants de 47 pays africains à participer à un sommet à la Maison Blanche les 5 et 6 août, y compris la présidente de la commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Un sommet qui fait figure de grande première. Figurer parmi les convives du plus puissant président de la planète est un motif de fierté et même d’orgueil, voire de légitimité. Que faire ou penser lorsqu’on est parmi les persona non grata de Barack Obama ? Faut-il  penser que c’est la fin du monde ? Faut-il croire que les invités soient les plus modèles des élèves de Washington ? Une réflexion sur l’invitation de Barack Obama aux 47 dirigeants africains.
            En invitant quarante-sept des 54 de ses pairs, le président américain veut honorer une «promesse» faite lors de son déplacement en Afrique du Sud en juin dernier. Pour Barack Obama, c'est l’occasion de resserrer les liens avec le continent africain. Ce sommet « fera progresser les objectifs de l’administration en matière de commerce et d’investissement en Afrique (et) mettra en évidence l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l’Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants », selon un porte-parole de Barack Obama, Jay Carney. Le président américain étant constamment critiqué par ses frères de race pour n’avoir pratiquement rien fait en faveur de la terre de ses ancêtres.
            En plus- et c’est ceci le motif de fierté certains hôtes de M. Obama – n’est fréquentable, pour la plus vieille démocratie du monde, mais qui est loin d’être le modèle par certains actes posés, que le dirigeant qui se serait distingué des autres en matière de démocratie, des droits humains. D’autant plus qu’au cours de ce sommet, il sera question du commerce et de l'investissement en Afrique, mais aussi de la sécurité et du développement démocratique de l’Afrique.
            Lors d’un discours au Cap, en Afrique du Sudil avait dit souhaiter « ouvrir un nouveau chapitre dans la relation entre les Etats-Unis et l’Afrique » en annonçant ce sommet, le premier du genre.
Face à la percée de la Chine et d’autres puissances émergentes, les conseillers économiques de Barack Obama l’ont exhorté à renforcer la présence diplomatique américaine sur le continent.

L'invitation ne signifie pas l'absolution
            Faudra-t-on déduire que les 47 dirigeants invités se présentent comme les meilleurs élèves aux yeux de Washington sur des questions aussi cruciales que la pratique démocratique, le respect des droits de l’homme?  Une question qui a peu de chance de trouver une réponse positive.
            A en croire le porte-parole de la Maison Blanche, Jonathan Lalley, Washington avait invité les dirigeants de tous les pays africains, « sauf ceux qui n’ont pas de bonnes relations avec les Etats-Unis ou sont suspendus de l’Union africaine ». Une déclaration  diplomatique et officielle !
            Peut-on penser, par contre, qu’ils sont le « moindre mal » à les comparer aux 7 non invités ? Rien n’est moins sûr. Est-ce un hasard qui a milité en faveur de leur invitation ? Pas du tout. Dans tout le cas, l'invitation ne signifie pas l'absolution. Plusieurs raisons sont à la base de ce choix, dont économiques principalement. Il est vrai que l’Afrique et les Etats-Unis d’Amérique voient les choses différemment !

Que dire de Paul Kagame et de Yoweri Museveni ?
            En effet, que dire des présidents Paul Kagamé et ougandais Yoweri Museveni dont le degré de nuisance et la responsabilité dans la déstabilisation de la RDC ne sont plus à démontrer mais qui feront le voyage de Washington? Pour le premier, le département d'Etat a fait part, sans détours, la semaine dernière, de sa préoccupation suite à la succession de meurtres d'exilés politiques rwandais. Pour le second, il s'est élevé contre les lois homophobes dans son pays, ainsi qu’au Nigeria.
            Qu’en est-il de sept chefs d’Etat considérés comme « persona non grata » par Washington ?
Les Etats-Unis n'ont pas invité les pays suspendus de l'Union africaine. Une pratique que la France utilise aussi lorsqu'elle constitue la liste de ses propres sommets.
            Parmi les non invités figurent les dirigeants de la Centrafrique, Catherine Samba-Panza, de la Guinée Bissau, Manuel Serifo Nhamadjo (par intérim) et Adli Mansour de l'Egypte (par intérim) qui se sont installés au pouvoir directement ou indirectement à la faveur d'un coup d’Etat, ne seront pas du voyage.

Le nouveau président malgache pourrait être repêché
            Il y a également le président soudanais Omar el-Béchir - visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) - et le président zimbabwéen Robert Mugabe visé, quant à lui, par des sanctions américaines depuis 2001. Quant à Hery Rajaonarimampianina, le nouveau président élu à Madagascar, il a beaucoup de chance que son nom figure sur une liste réactualisée après sa prestation de serment.
            Quant à la courageuse Catherine Samba-Panza, la nouvelle présidente centrafricaine, elle a simplement joué de la malchance après avoir accepté de diriger un pays qui s’est fait notablement remarquer par un cycle de violences très meurtrières et dont le président sortant a brillé par une incompétence inédite.
            L'invitation ne signifie pas l'absolution. Ainsi le département d'Etat a-t-il fait part, sans détours, la semaine dernière, de sa préoccupation suite à la succession de meurtres d'exilés politiques rwandais. Il s'est par ailleurs élevé contre les lois homophobes en Ouganda et au Nigeria.
            Enfin, Washington réunira, parallèlement, de jeunes talents du continent africain car les Etats-Unis souhaitent dialoguer avec les dirigeants d'aujourd'hui mais aussi ceux de demain.
            En définitive, chaque partie du sommet Etats-Unis - Afrique aura à trouver son compte. Les pays africains auront à refaire leur image sur l’échiquier international après ce sommet. En effet, plusieurs pays africains n’étaient plus en odeur de sainteté avec Washington. En plus, à chaque dirigeant de tirer le maximum des dividendes de toute sorte d’un tel sommet faisant figure de grande première. Quant au pays hôte, ce sommet va constituer une belle occasion de recadrer sa politique africaine sur plusieurs domaines. L’invasion des Chinois dans le champ africain est loin de laisser tranquilles des partenaires traditionnels comme les Etats-Unis.
            In fine, le sommet aura servi à quelque chose si le peuple africain va y trouver son compte.

Kléber Kungu

Plus de 4 000 jeunes militaires congolais grossissent les rangs des FARDC

Après 16 mois de formation militaire au centre d’instruction de Mura

Plus de 4 000 jeunes militaires congolais grossissent les rangs des FARDC

            Plus de quatre mille jeunes militaires congolais viennent d’être formés au centre d’instruction de Mura, près de la la ville de Likasi au Katanga après y avoir achevé le samedi 8 mars leur formation militire.
            Le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Tambo, qui a pris part à la cérémonie de clôture de cette formation, a souhaité que ces jeunes militaires soient « l’espoir de l’armée de demain que nous sommes en train de vouloir recréer en remplacement de leurs aînés qui seront appelés à aller en retraite ».
            Le ministre congolais de la Défense, cité par radiookapi.net, a indiqué que le gouvernement voulait mettre en place « une armée nouvelle, puissante, républicaine et dissuasive qui protège ». Une armée que toute la population congolaise souhaite voir mise en place dans le meilleur délai.
            Pour Alexandre Luba Tambo, qui a évoqué en passant, le travail des militaires congolais déployés actuellement en Centrafrique dans le cadre de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), les militaires formés ont le devoir de faire la fierté de la RDC.
            Pour sa part, le commandant du centre d’instruction de Mura, le général de brigade Bertin Basekayi, a rappelé que cette formation a débuté le 19 novembre 2012. Quatre mille quatre-vingt-dix recrues, venues de toutes les provinces du pays, étaient inscrites au début de la formation. Plus de dix éléments sont morts à la suite des épidémies de méningite et de choléra en 2013. Ces militaires ont été formés par des instructeurs congolais et sud-africains.
            Quant au représentant du chef d’état-major de l’armée sud-africaine, il a salué la coopération militaire entre la RDC et son pays, vieille de près de dix ans.

Kléber Kungu

L’histoire de l’album d’Al Mata dédiée à l’éditeur Mankenda Voka

2ème Fête du livre de Kinshasa
L’histoire de l’album  d’Al Mata dédiée à l’éditeur Mankenda Voka
            Du 12 au 16 novembre courant,  se déroule dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) la 2eme Fête du livre de Kinshasa. Plus de 30 auteurs congolais, belges, suisses et français seront au rendez-vous.
            Notre ancien collaborateur et directeur artistique, Alain Mata, qui évolue actuellement en France depuis plusieurs années, sera de cœur lors de cette fête du livre. Mais il y sera absent physiquement, comme il nous l’a signifié, car il sera ailleurs, dans une autre fête..
            "L'Afrique en partage" est le nouvel album auquel a participé ce virtuose de la bande dessinée en collaboration avec d’autres bédéistes africains. Cet album sera présent durant le festival, et sera dédicacé par Jason Kibiswa..
            Dans un mail qu’Al Mata nous a envoyé, il nous a écrit ceci : « Aux amis du journal L'Observateur, mon histoire dans cet album, je l'ai dédiée à la mémoire de M. Mankenda Voka, l’éditeur-propriétaire de ce grand quotidien dans lequel Al Mata avait fourbi ses armes des années durant avant de s’envoler en France.
            Et lorsque nous l’avons félicité pour avoir pensé à son ancien patron, Al Mata nous a répliqué ceci : « Merci pour tes encouragements. Comme tu le sais bien, cet homme avait beaucoup contribué pour moi. Il était quelque part comme mon père. Il fallait que je le fasse pour soulager ma conscience. »
            Al' Mata sera donc absent à Kinshasa, mais sera présent aux Crayonantes les 13 et 14 décembre prochains pour présenter la BD collective "L'Afrique en partage" sortie aux éditions Dapper.
Après son passage à l'édition 2013 qui avait consacré un espace à la Bande Dessinée d'Afrique Francophone, le dessinateur du génial "Alphonse Madiba dit Daudet" sera à Nantes avec une nouvelle BD sous le bras : un ouvrage collectif intitulé "L'Afrique en partage" sorti le 3 novembre aux éditions Dapper
            A l'origine du projet, une exposition "Formes et paroles" organisée au centre socioculturel Boubacar Joseph Ndiaye à Gorée, au Sénégal, à l'initiative du musée Dapper. Cette exposition, en ouverture du XVème sommet de la Francophonie, mêle arts plastiques et bande dessinée sur le thème de la langue, et notamment sur son développement quand elle se trouve confrontée à d'autres
            Parallèlement aux ouvrages accompagnant ses expositions, le musée Dapper a publié, pendant plus de dix ans, des romans adultes et jeunesse ainsi que des livres pour enfants.
            Avec L’Afrique en partage, un album collectif de bande dessinée édité sous la direction de Christophe Cassiau-Haurie, l’un des meilleurs spécialistes en ce domaine, Dapper renoue avec la fiction tout public. L’édition de ce livre est liée à l’exposition Formes et Paroles comprenant deux sections, bande dessinée et arts plastiques. Cette manifestation, qui s’ouvrira à Gorée (Sénégal) le 21 novembre 2014, est organisée dans le cadre du XVe sommet de la Francophonie. Dapper a également la volonté, à l’heure où le neuvième art africain va fêter son centenaire, de contribuer à mieux faire connaître quelques-uns de ses meilleurs représentants

            TT Fons nous livre dans cet album une aventure inédite du personnage qui l’a rendu célèbre, Goorgoorlou. Ce dernier, outre son obsession quotidienne de trouver de l’argent pour subsister, va plonger dans l’histoire, celle de la tardive reconnaissance des tirailleurs sénégalais.
Odia, qui vit également à Dakar, nous emmène quant à lui au cœur de l’univers impitoyable des lutteurs, ces nouveaux dieux du stade.
Hector Sonon, dessinateur béninois, livre ici une histoire d’apocalypse : un peuple, sur le point d’être anéanti par une guerre fratricide et une dictature, est sauvé par des divinités protectrices.
Deux auteurs, originaires de la République démocratique du Congo, participent aussi à ce collectif : Al’Mata et Jason Kibiswa. Le premier crée un parcours initiatique pour son héros, Kobo, accompagné d’une étrange créature ; le second auteur plante le décor dans Kinshasa, une ville où règne la violence et où, toutefois, la voix pacifique des aînés peut se faire entendre

Kléber Kungu

« Esprit de vie» ou l’école de Matata

Transports en commun
« Esprit de vie» ou l’école de Matata
            Lorsqu’il ya plus d’une année, le Premier ministre Matata avait annoncé la disparition progressive sur les artères de Kinshasa des taxis-bus Mercedes 207 vulgairement appelés « Esprit de mort », tout Kinshasa s’est levé pour crier au scandale. Aujourd’hui, tout Kinshasa réalise à peine que l’école de Matata commence de porter ses fruits. En effet, « Esprit de vie » est venu apporter un nouveau mode de vie dans le quotidien des Congolais ; voyager autrement et dignement.
            Quelques mois après la mise en circulation des minibus de marque Hyundai aux privés affiliés à l’Association des propriétaires de véhicules privés affectés aux transports en commun au Congo (APVCO) sur les artères de la capitale congolaise, l’opinion kinoise n’a pas tardé de féliciter la clairvoyance et la gouvernance du gouvernement Matata sous l’impulsion du chef de l’Etat Joseph Kabila.
            Tous ceux qui prennent chaque jour place à bord de ces minibus Hyundai « Esprit de vie » pimpant neuf ne tarissent pas d’éloges ni d’admiration à l’endroit du chef du gouvernement qu’ils ont, quelques mois plus tôt vilipendé pour leur  avoir interdit d’importer leurs « 207 » chéris.
            L’admiration vient de tous. A commencer par les propriétaires à qui Matata Ponyo à céder des véhicules à des conditions alléchantes. Au prix d’acquisition de 56 000 dollars américains, chaque acquérir est appelé à rembourser le crédit pendant quatre ans à raison de… 50 dollars américains chaque jour, après avoir versé, le jour de l’acquisition, un montant de 8 000 dollars qui a été ramené à 6 500 dollars. Ce qui représente 15% du prix du véhicule, à verser dans un compte public spécial, afin de permettre de perpétuer le processus.

Le chauffeur à l’école de Transco
            Les chauffeurs, qui pour la plupart, sortent de la vieille et tristement célèbre garde de « 207 » sont obligés de passer à un recyclage au centre de conduite de la société Transco avant de pouvoir toucher au volant d’ « Esprit de vie ». Question de leur laver quelque peu le cerveau bourré de pratiques tant décriées par les usagers des taxi-bus « 207 » : mauvais stationnement, mauvais dépassement, vitesse excessive…
            En plus de cela, la majorité de ces chauffeurs se réjouissent de conduire aujourd’hui des véhicules neufs de leur vie. Tout se défaisant de la dépendance de receveurs devenus de rétroviseurs.
            Les receveurs, à leur tour, remercient Matata Ponyo d’avoir fait d’eux de travailleurs dignes, au même titre que les autres travailleurs d’autres secteurs. Plus question – du moins pour l’instant à l’embarquement – de crier aux passagers les lignes à desservir. Ces derniers se servent de leurs yeux pour découvrir la ligne à desservir ou peuvent se renseigner auprès du receveur ou d’autres passagers.
            Le receveur made by Matata, bien habillé, peut désormais s’asseoir durant tout l’itinéraire, à l’opposé du receveur traditionnel qui n’a cure de sa tenue vestimentaire, le boulot primant sur tout : tenue vestimentaire souvent sale, ligne à desservir à informer en criant à tue-tête…

Receveur respectueux de passagers
            En plus, ce receveur « Esprit de vie » est fort respectueux des passagers. Aussitôt le bus rempli, c’est respectueusement qu’il demande aux passagers ceux qui ne « paient » pas de se montrer, car le bus n’autorise que deux par course. S’ils sont plus de deux, aux autres il demande respectueusement de prendre place à bord d’un autre bus…
            Les mieux servis par Matata sont sans conteste les passagers. Après avoir voyagé durant des décennies à bord des véhicules, assis sur des bancs en bois et confinés comme des prisonniers, à bord de « Esprit de vie » les passagers peuvent désormais voyager dans des conditions humaines car assis sur des sièges et bien espacés.
            Ce qui a fait dire, un jour à un certain passager « comme si nous sommes dans un avion »,  alors que de la bonne musique jouait. Et un deuxième d’ajouter : « Fini l’orgueil des  « 207 ». Ils doivent tirer déjà des leçons ».
            Matata a dû inculquer une autre notion capitale à ces aspirants à la classe moyenne : le travail en groupe. Les bus « Esprit de vie » qui desservent sur une même ligne, comme ceux de la ligne Sainte Thérèse – Zando/Commerce, embarquent les passagers à tour de rôle, alignés les uns derrière les autres. Comme s’il s’agissait des bus d’une même entreprise. Il en est de même lorsqu’ils arrivent au terminus : ils s’alignent attendant que le premier arrivé parte le premier et que le dernier-venu parte également le dernier. Quelle leçon de gestion !
            Un seul couac : c’est qu’à bord d’ « Esprit de vie », certains receveurs, sinon tous, refusent de prendre le dollar et des billets de FC à valeur faciale élevée (5 000 FC et 10 000 C). Raison : ces billets souffrent d’une si incroyable contrefaçon.que plusieurs faux billets sont en circulation sur le marché monétaire.

Quelques conditions d’éligibilité au crédit
            Toute personne désireuse d’acquérir un véhicule Hyundai « Esprit de vie » est soumise à quelques conditions d’éligibilité, notamment « être un transporteur (c’est-à-dire ne pas être en retraite ou en cessation d’activités), être membre effectif de l’APVCO et être recommandé par elle.  Il faudra, en sus, avoir été membre de l’APVCO avant le 30 juin 2014, pour mettre hors tous les opportunistes qui se sont rués au portillon de l’APVCO depuis l’arrivée des derniers bus dans la capitale, désireux d’acquérir à tout prix un véhicule neuf..
            En dehors de cela, tous les bénéficiaires sont tenus d’ouvrir un compte dans l’une des banques désignées par le Gouvernement pour loger les fonds du Programme ‘’Esprit de vie’’ ; s’engager à libérer la traite mensuelle du crédit qui sera déterminée, étant entendu que ledit crédit sera remboursable en quatre  ans. Un retard de paiement de dix jours donnera lieu à une mise en demeure par le cabinet comptable.
            En cas d’absence d’exécution dans les dix jours suivant la mise en demeure, le véhicule sera retiré, par voie d’huissier de justice; produire la preuve minimale de solvabilité : un bien immeuble ou un compte bancaire (dans une banque ou un établissement de micro-crédit), alimenté régulièrement et mouvementé sur une période d’au moins 6 mois, à dater de la demande de crédit ».
            Tout compte fait, par son programme ‘’Esprit de vie’’, « le gouvernement voudrait voir, entre autres, l’émergence d’une classe moyenne congolaise, objectif phare du chef de l’Etat, en initiant déjà les petits entrepreneurs au processus du crédit, avec toutes les exigences requises en matière de gestion et d’orthodoxie managériale ».
            Voilà les leçons que l’école de  Matata Ponyo est en train d’inculquer à la population congolaise via ces transporteurs privés. En plus de leçons de gestion, Matata montre dans quelles conditions humaines peut voyager dans le secteur des transports en commun.
            Des conditions qui ne tardent pas de réjouir tous les passagers qui prennent joyeusement et quotidiennement place à bord de « Esprit de vie », à l’image du dessin placé sur chaque flanc du véhicule, montrant des personnes criant de joie !

Kléber Kungu

L’Ouganda et la RDC recensent les mammifères à leur frontière

Conservation de la nature

L’Ouganda et la RDC recensent les mammifères à leur frontière

            L’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC) sont en plein recensement des mammifères à la frontière des deux pays depuis samedi 14 juin. Les éléphants, les buffles et les antilopes sont les animaux concernés par cette opération qui se fait au moyen d’éhlicoptère.
            Cette opération de comptage aérien de grands mammifères de savane du parc national des Virunga au Nord-Kivu et du parc ougandais le Queen Elisabeth national parc, a été lancée samedi dernier, dans la zone frontalière entre l’Ouganda et la RDC. Ce recensement concerne particulièrement les éléphants, les buffles et les antilopes et il se fait au moyen d’hélicoptères.
            Un survol de reconnaissance a été prévu  lundi 16 juin sur le parc national de Virunga, selon les experts de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), cités par radiookapi.net, qui participent à l’opération.
            Du côté ougandais, le recensement a commencé le 14 juin. Ici, les experts avaient été préalablement formés à cet effet. Les experts de l’ICCN, qui participent à ce comptage, ont bénéficié d’une formation de deux jours sur la méthodologie harmonisée de cette opération au niveau de tous les pays d’Afrique où elle se déroule. Cette formation a été bouclée dimanche 15 juin dernier.

Survol de reconnaissance
            Selon les experts de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), cités par radiookapi.net, qui participent à l’opération, il a été prévu un survol de reconnaissance lundi 16 juin dans le parc national des Virunga, avant le comptage proprement dit qui devrait se dérouler de mardi 17 à jeudi 19 juin.
            Excepté le comptage de grands mammifères, cette opération vise aussi à identifier les zones de grand braconnage ainsi que les zones du parc envahies par la population riveraine.
             «Nous allons survoler la zone de savane, d’abord par le sud, en quittant l’Ouganda, on va aller vers le Congo; les savanes qui sont au niveau de Lulimbi jusqu’au niveau de la Rwindi au sud du lac Edouard. Et puis nous allons aussi survoler les savanes qui sont au nord du lac Edouard. Nous sommes en train de compter les grands mammifères qui sont les éléphants, les buffles et les antilopes»,  ainsi a expliqué le chargé des programmes à l’ICCN, Ephrem Balole sur la manière dont va se dérouler ce recensement.
            La République démocratique du Congo disposait d’une importante population des grands mammifères dans ses forêts. Mais en raison d’«un braconnage à grande échelle» dans cette zone, cette population a  sensiblement diminué, selon l’ICCN.
            Pour l’instant, a précisé Ephrem Balole, la concentration des mammifères se trouve dans la zone frontalière entre la RDC et l’Ouganda. «Cette population, il est important de pouvoir la connaître; parce que c’est la zone frontalière avec l’Ouganda qui va constituer la zone de repeuplement du parc national des Virunga dès que la situation au Congo sera totalement stabilisée», a-t-il estimé.

Kléber Kungu

L’offensive contre les FDLR peut-elle attendre ?

Le sommet de Luanda sur la RDC annulé

L’offensive contre les FDLR peut-elle attendre ?

            Dix jours après l’expiration de l’ultimatum imposé aux FDLR par la CIRGL et la SADC de se rendre volontairement, l’offensive des FARDC appuyées par la Monusco tarde à être déclenchée. Conditionnée finalement à la tenue du sommet de la CIRGL et de la SADC prévu cette semaine, la traque annoncée des rebelles hutu rwandais est finalement urgente, le sommet ayant été annulé. Alors que l’Onu piaffant d’impatience de voir l’offensive lancée  a sommé Kinshasa de le faire dans l’immédiat.
            Alors que l’attention de l’opinion nationale et internationale reste focalisée dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC)  attendant les premiers coups de feu annonçant le début de l’opération militaire des FARDC appuyées par la Monusco, le sommet de Luanda censé donner le feu vert à cette traque tant réclamée par Kigali notamment, vient d’être annulé. Par qui ? Par Luanda. Pourquoi ?

Kigali se réjouit de l’annulation du sommet
            Pourquoi Luanda qui avait annoncé la tenue de cette rencontre cruciale vient de l’annuler, se limitant à dire laisser la main à l’Onu ? Comme l’on pouvait s’y attendre, l’annulation de ce sommet qui devait se tenir à la mi-janvier a  réjoui le pays qui ne cesse de réclamer à cor et à cri la traque des FDLR, en l’occurrence Kigali.
            En effet, Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères avait estimé,, la veille, dans les colonnes du New Times  que le sommet de Luanda était une « perte de temps et d’argent » et qu’il fallait agir contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Cependant, l’annulation du sommet de Luanda a agacé l’Afrique du Sud dont le président en avait confirmé la tenue.
            Et pourtant, c’est cette rencontre de la CIRGL et de la SADC qui devait confirmer l’option militaire contre les rebelles hutu rwandais des FDLR sur laquelle insiste le Conseil de sécurité.
            Faudrait-il voir dans cette décision l’une des retombées de la visite en décembre du président rwandais, Paul Kagamé, en Angola ?   Une rencontre qualifiée d’ « historique » par le chef de la diplomatie angolaise et qui avait permis le rapprochement de Kigali et de Luanda.
            Pourquoi Luanda a-t-il annulé cette rencontre ? En a-t-il averti le gouvernement congolais, comme Kigali ? Toutefois, Kinshasa avait évoqué ce sommet, le même vendredi, par la voix de son porte-parole, Lambert Mende, lors d’une conférence de presse.
            Pour le patron de la Monusco, Martin Kobler, quoique évasif sur la tenue ou non du sommet de Luanda, a réaffirmé que les Casques bleus de la Monusco étaient prêts à se lancer dans les opérations militaires contre les FDLR attendant seulement le feu vert de Kinshasa.

Mécontentement sud-africain
            Du côté de Pretoria, l’annulation du sommet de Luanda a provoqué  le mécontentement. Ce qui pousse Jacob Zuma, en charge des problématiques de sécurité et de défense au sein de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe),  à demander des explications à Luanda. D’autant plus que Kigali a toujours accusé l’Afrique du Sud qui est membre de la SADC - comme la RDC -  de tout faire pour éviter les opérations militaires contre les FDLR.
            Des accusations qui n’échappent pas également à la Tanzanie qui est aussi membre de la SADC et fournit des troupes à la brigade de l’Onu en RDC. Kigali a toujours accusé les autorités tanzaniennes de parti pris envers les FDLR.
            Alors que samedi 10 janvier courant, le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, a estimé que son pays n’était pas prêt à prendre part aux opérations militaires immédiates contre les FDLR si les populations civiles rwandaises parmi les FDLR n’étaient pas clairement identifiées et protégées.
           
La Tanzanie favorable à la reddition et au désarmement
            Auparavant, le président tanzanien Jakaya Kikwete a affirmé être favorable à leur reddition et à leur désarmement volontaire.
            Devant le corps diplomatique à Dar es-Salaam vendredi soir, M. Kikwete a voulu "rétablir les faits sur la position et le rôle de la Tanzanie dans l’évolution de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et l’exercice de reddition et de désarmement volontaire des rebelles des FDLR", les Forces démocratiques de libération du Rwanda
            "Nous avons toujours soutenu et continuerons de soutenir les efforts pour faire en sorte que l’est de la RDC soit libéré des groupes armés qui menacent la sécurité du Congo et des voisins du Congo", a-t-il poursuivi, d'après le discours publié par la présidence devant le corps diplomatique à Dar es-Salaam vendredi soir.
"Toute déformation de la position de la Tanzanie est le fait de gens qui prétendent lire dans l’esprit de la Tanzanie" et sont "mal intentionnées", a-t-il ajouté"
            Il est vrai que les relations entre Jakaya Kikwete et Paul Kagame se sont dégradées depuis 2013, quand le président tanzanien a suggéré la tenue de pourparlers entre le gouvernement rwandais et les FDLR
            En 2013 également, la Tanzanie a déployé un bataillon en RDC dans la brigade d’intervention de l’Onu, qui a défait les rebelles pro rwandais du M23 accusés par les experts onusiens d’avoir bénéficié de l’appui du Rwanda et de l’Ouganda.
            Dix jours après l’expiration de l’ultimatum lancé aux FDLR pour se rendre, la réalité est que la traque des rebelles hutu rwandais tarde a être lancée. En dépit du discours très ferme tenu par l’équipe des envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs dirigée par Said Djinnit quelques jours avant l’expiration de l’ultimatum.
            En effet, ceux-ci ont appelé es Forces armées de la RDC (FARDC) et la Monusco à lancer des opérations militaires.

Plus de 300 FDLR seulement ont déposé les armes
            De l’avis général, le désarmement volontaire longtemps prôné par Kinshasa et la Monusco est loin d’avoir apporté les effets escomptés. Depuis mai dernier, 337 combattants seulement pour la plupart jeunes et inexpérimentés ont déposé les armes soit 26% des quelque 1 300 FDLR comptabilisés par les autorités congolaises en octobre 2012. L'Onu, quant à elle, parle d'au moins 2 000 FDLR et le Rwanda de plus de 3 000.
            Quoiqu’il en soit, l’effectif des FDLR n’est aujourd’hui ce qu’il était hier. Le mouvement  souffre entre autres de l'arrestation de ses deux principaux chefs en Allemagne en 2009, de la reddition de plusieurs de ses commandants militaires – même si tous ceux qui se sont rendus ne sont pas des combattants -, des opérations de l'armée congolaise - récemment avec le soutien des Casques bleus déployés dans le pays, des combats avec d'autres milices en grand nombre en RDC, et du processus de désarmement et de réinsertion au Rwanda mis en place par l'Onu.
            Quoiqu’on dise, l’option militaire contre les FDLR reste d’actualité du côté de Kinshasa, même si la date du déclenchement des opérations n’est pas encore dévoilée sur fond de la pression de la communauté internationale.
            En attendant, la question de savoir pour quelle raison Luanda a annulé le sommet de la CIRGL et de la SADC sur ce dossier reste encore sans réponse.


Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : Jusqu’à ce que

Jusqu’à ce que
                «  Je rentrerai jusqu’à ce qu’il sera de retour ». Nous avons eu à entendre à plusieurs reprises cette formulation vicieuse composée d’un verbe introduit par la locution conjonctive « jusqu’à ce que ».
                La faute est consécutive à l’emploi du verbe au futur  introduit par la locution conjonctive « jusqu’à ce que », alors que cette locution introduit généralement  le subjonctif. Ex. Je resterai ici jusqu’à ce que vous reveniez ; Travaillez ferme jusqu’à ce que vous réussissiez.
Moralité : Le français est si capricieux que nous devons le manipuler jusqu’à ce que nous arrivions à le maîtriser (et non …jusqu’à ce que nous arriverons à le maîtriser).

Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : Emplois de « à »

Emplois de « à »
            La préposition « à » a plusieurs emplois plus difficiles les uns que les autres, aussi bien avec les verbes qu’avec des mots. L’un de ces emplois auxquels nous ne faisons pas si bien attention et que, par conséquent,  nous utilisons très mal, est lorsque « à » est placé entre deux nombres.
            Placé entre deux nombres, « à » laisse supposer une quantité intermédiaire qui peut être fractionnée : «  de » cent « à » deux cents francs congolais ; « de » dix « à » vingt kilomètres… On écrit ainsi car on peut fractionner les francs congolais en disant par exemple 150 FC qui est un montant intermédiaire entre 100 et 200 FC ; ou les kilomètres car on peut considérer un nombre intermédiaire : 11, 12, 13, 14, 15… (entre 10 et 20 km).
            Mais on dira : onze ou douze hommes armés ont attaqué la résidence officielle du député. Deux ou trois poules ont suffi pour organiser la petite fête (et non : onze « à » douze hommes, deux à trois poules) car on ne peut pas prendre une quantité ou un nombre intermédiaire.
Source ; Dictionnaire des difficultés de la langue  française Larousse 2007.

Kléber Kungu

Les FARDC et les éléments de la FPRI s’affrontent

Après le refus des rebelles de se rendre
Les FARDC et les éléments de la FPRI s’affrontent
Bilan provisoire : 14 morts côté FRPI, et six morts côté FARDC
            Depuis jeudi 15 janvier courant, Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), s’affrontent dans des combats intenses avec les rebelles de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), dans la localité d’Ayeba, après qu’un millier d’éléments de cette milice - regroupée pour être désarmée - a tenté de prendre la fuite, refusant ainsi le processus du DDRR..
            L’armée congolaise a repris le contrôle de la localité d’Aveba, située à 80 kilomètres au sud de Bunia, à l’issue d’intenses combats qui ont fait des milliers de déplacés. Ce sont, apprend-on, des miliciens de la FRPI qui ont attaqué par surprise les soldats des FARDC qui encerclaient leur campement.
            Pris de court, ces soldats ont laissé une partie du millier de miliciens rassemblés là filer dans la brousse, protégés par une épaisse brume. Il s’est ensuivi plusieurs heures d’intenses combats entre les deux parties jusqu’en début d’après-midi. Une douzaine de transporteurs de troupes armés et deux hélicoptères de l’Onu sont venus prêter main-forte à l’armée congolaise. Bilan provisoire : 14 morts côté FRPI, et six morts côté FARDC.
            Par conséquent, jeudi soir, la localité d’Aveba était de nouveau sous contrôle des FARDC. Mais des milliers de civils, qui sont entre 15 000 et 30 000, ont fui les combats On parle de 600 personnes ayant trouvé refuge avec leurs affaires et leur bétail dans la paroisse de Gety, à 15 km d’Aveba,.
            Cependant, l’inquiétude plane au sein de la population qui se demande combien de miliciens FRPI sont retournés dans la forêt. Ils craignent ainsi un retour à la case départ, à savoir le harcèlement quotidien de ces groupes armés qui volent et tuent sur leur passage en guise de représailles.
            Depuis deux mois, un millier de miliciens, se disant prêts à désarmer, étaient regroupés à Aveba. Les négociations ont fini par échouer mercredi. Ni l’armée ni la Monusco n’ont visiblement réussi à les convaincre de déposer leurs armes, alors que leur chef Cobra Matata s’est déjà rendu il y a un mois.

Kléber Kungu.

Dos Santos ce lundi à Kinshasa pour relancer le dossier FDLR

Après sa rencontre avec Jacob Zuma à Luanda

Dos Santos ce lundi à Kinshasa pour relancer le dossier FDLR

            Le président angolais, José Eduardo Dos Santos est annoncé ce lundi 19 janvier courant à Kinshasa pour s’entretenir avec son homologue congolais Joseph Kabila Kabange. Une visite qui intervient alors que l’actualité politique est dominée par la modification par les députés nationaux de la Loi électorale que rejette l’opposition parlementaire et que la  communauté internationale ne baisse pas sa pression sur Kinshasa pour le pousser à lancer les opérations militaires contre les rebelles hutu. rwandais des (FDLR) Forces démocratiques pour la libération du Rwanda.
            La visite de José Eduardo Dos Santos intervient alors que les partis politiques de l’opposition congolaise entendent organiser ce lundi une grande manifestation avec comme point de chute le Palais du Peuple pour  protester contre la modification de la loi électorale, alors qu’elle a été déjà adoptée par l’Assemblée nationale samedi 17 janvier courant tard dans la nuit.
            Le président angolais José Eduardo Dos Santos, président en exercice de la CIRGL, (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) arrive dans la capitale congolaise cinq jours après son entretien avec le président sud-africain Jacob Zuma, responsable de l’organe de Défense et Sécurité de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) sur le dossier des FDLR dont la traque tarde à être lancée, après l’annulation du Sommet de Luanda devant réunir à la mi-janvier les pays membres de la CIRGL et de la SADC pour débattre des opérations militaires contre les FDLR.

Réunion sans témoin
            C’est sans témoin que les deux chefs d’Etat se sont entretenus sur la situation sécuritaire prévalant en République démocratique du Congo (RDC), précisément le dossier des opérations militaires contre les FDLR. Pourquoi les autorités angolaises ont-elles annulé le sommet de Luanda prévu le 14 janvier dernier ? Jacob Zuma est allé mercredi dernier à la rencontre de son homologue angolais, José Eduardo Dos Santos, pour s’enquérir des raisons de cette annulation unilatérale par le directeur du ministère angolais des Affaires étrangères.
            Si le prétexte de l’annulation du Sommet de Luanda est que « ce sommet des chefs de l’Etat ne sera pas organisé car la décision d’engager une action militaire contre les FDLR a déjà été prise et il ne reste maintenant qu’à la mettre en œuvre », selon Joaquim Espirito Santo, directeur du ministère angolais des Relations extérieures, ce que Jacob Zuma et José Eduardo Dos Santos se sont réellement dit reste un mystère.
            Des sources officielles renseignent que, le président angolais José Eduardo dos Santos rencontre ce lundi à Kinshasa son homologue congolais Joseph Kabila pour signer des accords de coopération, notamment dans le domaine des transports.. 
            Mais cela ne fait aucun doute que d'autres matières seront abordées au cours de la rencontre des deux personnalités. Il va s’agir notamment de la situation des FDLR, l'Angola ayant annulé le Sommet qui devait se tenir à Luanda le 15 janvier passé.
            Le chef de l’Etat angolais, en sa qualité de président en exercice de la CIRGL, a fait le déplacement de Kinshasa pour notamment le suivi du dossier des FDLR pour lequel piaffe d’impatience de voir Kinshasa lancer les opérations militaires. Ensuite, la situation politique qui prévaut à Kinshasa consécutive à la Loi électorale que l’opposition rejette car, selon elle, elle est de nature à prolonger le mandat de Joseph Kabila.

L'ONU attend toujours le feu vert de Kabila
            Les Nations unies ont fait savoir qu’elles attendent toujours le feu vert du président de Kinshasa pour lancer une intervention militaire dans l'est du pays pour en chasser des rebelles rwandais.
            Selon le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric, Kinshasa n'a pas encore signé le document approuvant l'action programmée de l'armée congolaise et de la force de l'Onu malgré les appels en ce sens du Conseil de sécurité et du secrétaire général Ban Ki-moon il y a plus d'une semaine. Toutefois, dans l’attente de ce feu-vert, les Casques bleus de l’Onu sont sur pied, se préparant pour cette action militaire.
            La Monusco se prépare à lancer une offensive contre des rebelles hutus dans l'est du pays mais le succès d'une telle opération repose sur l'implication active de l'armée régulière congolaise.

« Une action militaire prompte et décisivie »
            L'envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, a participé à des réunions vendredi en Afrique du Sud, l'un des plus importants pourvoyeurs de soldats pour l'offensive prévue. Il a salué l'Afrique du Sud pour son "solide soutien" à la force d'intervention, soulignant qu'il escomptait une "action militaire prompte et décisive contre les FDLR, avec tous les efforts possibles entrepris pour protéger la population civile",selon un communiqué de l’Onu à l'issue des discussions.
            Les rebelles des FDLR avaient jusqu'au 2 janvier pour déposer les armes et se rendre, un ultimatum qui leur avait été imposé par l'ONU et des dirigeants africains de la CIRGL et de la SADC.
            La Monusco,  déployée en RDC depuis 1999, est l'une des plus importantes dans le monde, avec plus de 25.600 employés, dont environ 21.200 soldats, observateurs militaires et policiers, et près de 4.000 civils
            Les FDLR, dont plusieurs dirigeants sont accusés d'avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda, compteraient aujourd'hui 1.500 combattants disséminés dans les montagnes boisées de l'Est congolais, frontalier du Rwanda et du Burundi.

Kléber Kungu

Passy Lokema, le principal témoin revient sur ses déclarations antérieures

Meurtre d’un étudiant congolais en Inde
Passy Lokema, le principal témoin revient sur ses déclarations antérieures
            Le procès en Inde de l'assassin présumé de Yann Mbuye, un Congolais (de la RDC) abattu fin août 2013 de 3 balles, se poursuit à New Delhi sur fond des surprises. La surprise est que le seul témoin oculaire qui comparaissait, lundi 12 janvier courant,. est revenue sur ses déclarations antérieures, semant ainsi la stupeur générale.
            Passy Lokema, cette Congolaise, proche de Yann, avait clairement identifié le meurtrier au lendemain du crime, ce qui avait permis son arrestation. Mais, surprise étonnante, à l’audience de lundi 12 janvier, ce témoin clé est revenue sur toutes ses déclarations, à la stupeur générale.
            Au bord des larmes, elle a tout nié à la barre : « Le gars qui a tué mon frère, je ne sais plus l'identifier, ça s'est passé y a une année, donc je ne sais pas s'il a changé. Mais dans la salle, il n'était pas là », a avoué Passy Lokema.
            Et pourtant, quelques semaines plus tôt, Passy Lokema avait décrit avec précision à la police  l'altercation qui avait précédé les coups de feu ayant provoqué la mort de son ami. Elle avait reconnu le visage de l'accusé parmi plusieurs photos avant de le désigner devant la cour, après son arrestation.
            C'était pourtant, précise RFI, le même homme, Praveen Rana, qui se trouvait face à elle dans la salle d'audience. Ces derniers jours, les proches de cet accusé sont venus rencontrer le père de Yann à l'ambassade de la RDC en Inde. Ils auraient avoué la culpabilité de Praveen et demandé à négocier un accord. Il se peut qu'ils aient réuss cet accord.
            Sans doute que dans l’accord conclu avec Passy Lokema, les parents du présumé assassin lui auraient proposé de l’argent contre sa rétractation sur ses déclarations antérieures.

Trucage du procès
            Le père de la victime, Pierre Mbuye, tient à connaître toute la vérité sur la mort de son fils, mais il estime que ce procès a été truqué : « Les pièces convaincantes ont été trafiquées, les vidéos sans date, sans heure, ca ne reprsénte rien. On ne voit même pas les contours. Tout a été flouté pour les besoins de la cause», accuse-t-il. Quoique le procureur puisse maintenant essayer d'incriminer Praveen grâce au pistolet retrouvé chez lui, mais cet élément est loin de permettre de conclure que c’est lui l’assassin de l’étudiant congolais.
            Yann Mbuyi, un étudiant originaire de la RDC, avait été froidement assassiné par balle en août 2013 alors qu'il se trouvait en bas d'un immeuble de la capitale, New Delhi. Son meurtrier présumé avait été arrêté quelques semaines plus tard.
            A la reprise du procès, plusieurs policiers impliqués dans cette arrestation ont témoigné devant la cour, qui, selon la source, a également enregistré une importante pièce à conviction. Un agent de la police fédérale indienne a raconté à la barre comment il a arrêté l'accusé, Praveen Rana, à l'aéroport de Calcutta. Alors que le meurtrier présumé s'apprêtait à prendre la fuite en Thaïlande. « Il ne s'est pas débattu », a-t-il précisé.

Confusion
            Cette journée d’audience a été marquée par une certaine confusion notamment quand les policiers ont voulu présenter la première pièce à conviction. Au bout de 15 minutes à tâter les enveloppes scellées, les avocats des deux parties ainsi que le procureur sont allés dans une pièce voisine pour visionner l'une d'elles.
            Il s’agit d’un CD contenant l'image issue de la vidéo de surveillance du lieu du crime. Celle-ci montre un homme en train de courir, un revolver à la main. Son visage n'est pas clairement identifiable, mais un témoin pourra dire s'il y reconnaît l'accusé.
            Le seul témoin oculaire du crime, la Congolaise Passy Lokema, devait se présenter ce lundi-là matin à la cour, mais elle était malade. Un diplomate congolais, venu assister à l'audience, a assuré qu'elle viendrait lors de la prochaine séance prévue le 15 décembre.
            Question : Passy Lokema était-elle réellement malade ? Ou, en s’absentant à l’audience de ce lundi, avait-elle cherché un moyen d’éviter de se présenter à la barre, question de faire passer le temps, en attendant de rencontrer les parents de l’assassin présumé ?

Kléber Kungu

Des progrès réalisés pour la promotion des droits de chaque enfant

Sixième anniversaire de la Loi portant Protection de l’Enfant :
Des progrès réalisés pour la promotion des droits de chaque enfant
            Le 10 janvier courant, la République démocratique du Congo (RDC) a célébré le sixième anniversaire de la promulgation de la Loi portant Protection de l’Enfant. Une occasion pour les uns et les autres de faire le bilan de cette Loi. Six ans après, selon un communiqué conjoint, quelques progrès incontestables sur le plan des droits à la survie, à l’éducation et à la protection de l’enfant ont été réalisés depuis l’adoption de la loi, mais des millions d’enfants sont toujours victimes de la violation de leurs droits.
            Promulguée le 10 janvier 2009, la Loi n° 09/001 portant Protection de l’Enfant a contribué à l’harmonisation du cadre légal congolais avec la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant, dont le 25e anniversaire a célébré le 20 novembre dernier. La loi précise l’ensemble des droits dont est porteur - sans aucune discrimination - chaque enfant et introduit des innovations importantes relatives à la protection générale, sociale, judiciaire et pénale.
            En ce qui concerne la protection sociale, on reconnait à la loi la mise en place des mécanismes de protection des enfants vulnérables. S’agissant de la protection judiciaire, la loi a permis l’installation de 16 premiers tribunaux pour enfants, ainsi que l’utilisation de mesures non privatives de liberté et de diversion pour les enfants en conflit avec la loi, mieux adaptés à la réintégration des enfants en situation difficile. Pour ce qui est de la protection pénale, la loi aggrave les sanctions pour les infractions anciennes et crée de nouvelles infractions, telles que l’accusation de sorcellerie, la torture d’enfants, l’exigence de frais scolaires illicites et le mariage d’enfants.

81% en 2014 comme taux de fréquentation scolaire
            Aux côtés de l’État congolais, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) se réjouit de nombreux progrès réalisés ces dernières années dans le respect des droits de l’enfant, dans l’esprit de la loi dont la RDC a fêté le 6ème ’anniversaire.
            La récente Etude Démographique et de Santé (EDS 2013-2014) a révélé, notamment, une baisse de 30 pour cent de la mortalité des enfants de moins de cinq ans, passant de 148 pour mille naissances vivantes en 2007 à 104 pour mille aujourd’hui. Par ailleurs, grâce aux efforts du Gouvernement congolais, de l’UNICEF et de leurs partenaires, le taux de fréquentation scolaire au primaire a progressé de 75 pour cent en 2010 à 81 pour cent en 2014, avec une quasi-parité entre filles et garçons.
            Toutefois, le communiqué note quelques inégalités et insuffisances dans les réalisations de ces performances. Des millions d’enfants sont victimes de la violation de leurs droits et restent dépourvus d’accès aux services sociaux de base de santé, d’éducation et de protection. Il en est ainsi pour le droit à l’identité – seulement un enfant sur quatre dispose d’un acte de naissance – et pour les milliers d’enfants exclus de leur droit à vivre en famille, qui est le lieu idéal pour leur épanouissement.

Appel à l’union des forces
            Voilà pourquoi  le représentant de l’Unicef en RDC, Pascal Villeneuve, en appelle à l’union des forces de tous les partenaires en faveur surtout des plus vulnérables. « Ensemble, nous devons joindre nos forces pour que tous les enfants, en particulier les plus vulnérables, bénéficient de services de base de qualité et de toutes mesures appropriées permettant de garantir leur droits »
            La synergie d’interventions et un appui supplémentaire sont nécessaires pour endiguer les multiples défis, dont ceux liés à l’ignorance des dispositions de cette loi ; la lutte contre les pesanteurs culturelles ; l’absence de certaines mesures d’accompagnement de la mise en œuvre de la Loi ; l’absence d’institutions de placement des enfants en conflit avec la loi combiné avec la non-application de peines non-privatives de liberté pour les enfants en conflits avec la loi ; l’impunité ; et la persistance des arrangements à l’amiable.
            La Loi portant Protection de l’Enfant donne les orientations nécessaires à la promotion des droits de chaque enfant et a été à la base d’un progrès considérable les années passées. L’Unicef s’engage à continuer à appuyer le gouvernement congolais dans la mise en œuvre de la loi, afin de garantir la promotion et protection des droits de chaque enfant en République démocratique du Congo.      

Kléber Kungu