jeudi 29 janvier 2015

Passy Lokema, le principal témoin revient sur ses déclarations antérieures

Meurtre d’un étudiant congolais en Inde
Passy Lokema, le principal témoin revient sur ses déclarations antérieures
            Le procès en Inde de l'assassin présumé de Yann Mbuye, un Congolais (de la RDC) abattu fin août 2013 de 3 balles, se poursuit à New Delhi sur fond des surprises. La surprise est que le seul témoin oculaire qui comparaissait, lundi 12 janvier courant,. est revenue sur ses déclarations antérieures, semant ainsi la stupeur générale.
            Passy Lokema, cette Congolaise, proche de Yann, avait clairement identifié le meurtrier au lendemain du crime, ce qui avait permis son arrestation. Mais, surprise étonnante, à l’audience de lundi 12 janvier, ce témoin clé est revenue sur toutes ses déclarations, à la stupeur générale.
            Au bord des larmes, elle a tout nié à la barre : « Le gars qui a tué mon frère, je ne sais plus l'identifier, ça s'est passé y a une année, donc je ne sais pas s'il a changé. Mais dans la salle, il n'était pas là », a avoué Passy Lokema.
            Et pourtant, quelques semaines plus tôt, Passy Lokema avait décrit avec précision à la police  l'altercation qui avait précédé les coups de feu ayant provoqué la mort de son ami. Elle avait reconnu le visage de l'accusé parmi plusieurs photos avant de le désigner devant la cour, après son arrestation.
            C'était pourtant, précise RFI, le même homme, Praveen Rana, qui se trouvait face à elle dans la salle d'audience. Ces derniers jours, les proches de cet accusé sont venus rencontrer le père de Yann à l'ambassade de la RDC en Inde. Ils auraient avoué la culpabilité de Praveen et demandé à négocier un accord. Il se peut qu'ils aient réuss cet accord.
            Sans doute que dans l’accord conclu avec Passy Lokema, les parents du présumé assassin lui auraient proposé de l’argent contre sa rétractation sur ses déclarations antérieures.

Trucage du procès
            Le père de la victime, Pierre Mbuye, tient à connaître toute la vérité sur la mort de son fils, mais il estime que ce procès a été truqué : « Les pièces convaincantes ont été trafiquées, les vidéos sans date, sans heure, ca ne reprsénte rien. On ne voit même pas les contours. Tout a été flouté pour les besoins de la cause», accuse-t-il. Quoique le procureur puisse maintenant essayer d'incriminer Praveen grâce au pistolet retrouvé chez lui, mais cet élément est loin de permettre de conclure que c’est lui l’assassin de l’étudiant congolais.
            Yann Mbuyi, un étudiant originaire de la RDC, avait été froidement assassiné par balle en août 2013 alors qu'il se trouvait en bas d'un immeuble de la capitale, New Delhi. Son meurtrier présumé avait été arrêté quelques semaines plus tard.
            A la reprise du procès, plusieurs policiers impliqués dans cette arrestation ont témoigné devant la cour, qui, selon la source, a également enregistré une importante pièce à conviction. Un agent de la police fédérale indienne a raconté à la barre comment il a arrêté l'accusé, Praveen Rana, à l'aéroport de Calcutta. Alors que le meurtrier présumé s'apprêtait à prendre la fuite en Thaïlande. « Il ne s'est pas débattu », a-t-il précisé.

Confusion
            Cette journée d’audience a été marquée par une certaine confusion notamment quand les policiers ont voulu présenter la première pièce à conviction. Au bout de 15 minutes à tâter les enveloppes scellées, les avocats des deux parties ainsi que le procureur sont allés dans une pièce voisine pour visionner l'une d'elles.
            Il s’agit d’un CD contenant l'image issue de la vidéo de surveillance du lieu du crime. Celle-ci montre un homme en train de courir, un revolver à la main. Son visage n'est pas clairement identifiable, mais un témoin pourra dire s'il y reconnaît l'accusé.
            Le seul témoin oculaire du crime, la Congolaise Passy Lokema, devait se présenter ce lundi-là matin à la cour, mais elle était malade. Un diplomate congolais, venu assister à l'audience, a assuré qu'elle viendrait lors de la prochaine séance prévue le 15 décembre.
            Question : Passy Lokema était-elle réellement malade ? Ou, en s’absentant à l’audience de ce lundi, avait-elle cherché un moyen d’éviter de se présenter à la barre, question de faire passer le temps, en attendant de rencontrer les parents de l’assassin présumé ?

Kléber Kungu

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