jeudi 29 janvier 2015

Burkina-Faso : Les députés réduisent de moitié leurs émoluments

Les Burkinabè ne tarissent pas de leçons
Les députés réduisent de moitié leurs émoluments
            Le peuple du Burkina Faso ne tarit pas de leçons à donner aux autres peuples africains. C’est au tour des députés de donner la leur à leurs pairs africains. Les 90 membres du Conseil national de transition (CNT), le parlement intérimaire mis en place au Burkina Faso après la chute du président Blaise Compaoré, ont été contraints de réduire de moitié leurs émoluments considérés comme trop élevés par l'opinion.
            "Nous membres du CNT avons décidé de renoncer à nos indemnités spéciales de session" pour percevoir au total "880. 000 francs CFA" (environ 1. 350 euros), a déclaré à la presse le vice-président du CNT, Honoré Nombré, cité par Jeune Afrique dans son site internet..
            Installés le 27 novembre dernier, les 90 députés avaient touché fin décembre quelque 1,8 million de FCFA d'émoluments chacun (environ 2. 700 euros), a expliqué l'un d'entre eux.
"Notre volonté n'est pas de tirer profit de cette révolution. Nous prenons l'engagement de ne pas trahir la mémoire et le sens du sacrifice de nos martyrs", a affirmé M. Nombré.
            Les protestataires qui avaient chassé Blaise Compaoré du pouvoir le 31 octobre dernier, après 27 années de règne, lui reprochaient notamment la corruption et l'accaparement des richesses nationales par son clan.
            A l’annonce du budget d’austérité pour 2015,  l'opinion publique, la société civile et la presse s’étaient insurgés contre les émoluments qualifiés de "faramineux", d'"indus" et d'"indécents" des membres du CNT.
            Contrairement à ce qui se passe sous d’autres cieux, où les opposants d’hier devenus aux commandes, se mettent à s’arroger les avantages et privilèges de leur révolution, les députés burkinabè n’ont pas hésité à accepter de réduire leurs émoluments, eux qui n’y que pour une petite année, le temps de conduire la transition.

Ne pas s’enrichir comme par le passé
            Le peuple, par la voix de la société civile, a tenu à le leur rappeler. "L'idéal de l'insurrection ce n'est pas que les gens s'enrichissent comme dans le régime précédent", a réagi Issouf Ben Minoungou, une figure de la société civile, qui avait menacé les députés de manifestations s'ils ne réduisaient pas leur traitement.
            Le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina Faso (CGT-B), Bassolma Bazié, a dénoncé les salaires de députés "qui ont tourné le dos au peuple pour regarder leur ventre".
            "Je ne suis pas pour la gratuité des mandats" mais pour des "émoluments raisonnables qui respectent le niveau de vie d'un Burkinabè moyen", a-t-il remarqué.
            "La sagesse aurait voulu que nos députés respectent l'idéal de notre révolution qui est que les dirigeants doivent être avec le peuple dans le peuple et non vivre à côté du peuple", a observé Souleymane Ouédraogo, membre du Balai citoyen, une organisation en pointe dans la chute du président Compaoré.
            Des déclarations qui dénotent de la volonté d’un peuple déterminé à atteindre les objectifs qu’il s’était fixés, un peuple qui sait ce qu’il entend faire, mais surtout qui tient à ne pas trahir les idéaux de leur révolution. Sacré peuple burkinabè, continuez à donner des leçons aux autres peuples qui en ont besoin.

Kléber Kungu

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