mercredi 4 juillet 2012

Une autre catastrophe fluviale en préparation à Luozi

Le bac moteur en panne depuis près d’une année Une autre catastrophe fluviale en préparation
à Luozi Le grand bac moteur de Luozi en panne depuis près d’une année sans que les autorités provinciales ne se préoccupent outre mesure de sa réparation, le bac de Mpioka en service depuis presque essoufflé, les nombreuses difficultés de traversée et d’accostage dues essentielles aux rampes tous les ingrédients sont donc presque réunis pour que le territoire de Luozi vive encore une autre catastrophe fluviale, comme celle étant survenue le 25 avril 1995 lorsque le vieux bac, appelé Kidicho, s’est naufragé emportant 10 victimes reconnues, plusieurs dizaines d’autres disparues et plusieurs blessés. Les échos qui nous parviennent de Luozi, chef-lieu du territoire portant le même nom, sont fort inquiétants. Il y a peu, sur les mêmes colonnes, nous avons tenté d’attirer l’attention des dirigeants tant au niveau national que provincial sur le dossier du bac moteur de Luozi en panne depuis plusieurs mois. Nous nous sommes simplement trompé. Notre article a eu l’effet contraire : il a contribué malheureusement à bien renforcer la torpeur de ces dirigeants. Aujourd’hui, la situation des habitants de Luozi, les nombreux usagers de la route Kimpese-Luozi, est fort critique. Le grand bac moteur étant toujours en panne, sans aucune lueur d’espoir d’être réparé dans un meilleur délai, le bac de Mpioka, qui a été « réquisitionné » pour parer au plus pressé, de petit tonnage, qui ne transporte que deux véhicules par traversée (un grand véhicule et un petit ou deux petits véhicules), est surexploité. Aujourd’hui, clopin-clopant, le bac de Mpioka, qui est à Luozi depuis plus de deux ans, risque de flancher et de plonger le territoire de Luozi dans un grand isolement avec le reste du territoire national. L’expérience montre que c’est durant la saison sèche que le trafic sur la route Kimpese-Luozi devient plus intense, les véhicules ne craignant pas d’embourbement qu’ils redoutent beaucoup pendant la saison pluvieuse. L’augmentation de véhicules sur cette route signifie que les traversées du bac deviennent également plus intenses. Ce qui augmente, par conséquence, les activités du bac. Faute de prendre plus de deux véhicules par traversée, il arrive que plusieurs véhicules candidats à la traversée par bac, soient obligés, malgré eux, de passer plusieurs jours, des deux côtés du fleuve. Les conséquences sont très lamentables : pourrissement des produits vivriers très périssables comme les fruits (oranges, mangues…) des commerçants, des programmes retardés sinon annulés, des voyages annulés, des projets ratés ou retardés, des frais supplémentaires à débourser…Bref, beaucoup de manques à gagner. En plus de cela, la population du territoire de Luozi et tous les potentiels passagers qui voyagent par cette route, courent plus de risque. Surexploité comme un animal de trait, pendant qu’aucune solution n’est envisagée pour réparer le grand bac moteur, celui de Mpioka, est incapable de résister encore plus longtemps, vu sa vétusté et sa surexploitation. Une catastrophe fluviale, avec toutes les conséquences dramatiques qui pourraient en découler, n’est pas loin. Comparable à celle qui s’était produite le 25 avril 1995, lorsque le vieux bac de Luozi, comme un vieillard exténué par l’âge, avait sombré, corps et biens, dans les flots du fleuve Congo, alors qu’il effectuait la traversée de la cité de Luozi vers la rive gauche, Kimbemba. Les habitants de la cité de Luozi avaient assisté, médusés, écoeurés, apeurés, éplorés, à cette catastrophe, un après-midi, incapables d’apporter un moindre secours à des dizaines de passagers qui avaient embarqué dans ce bac moteur, déjà un cercueil navigant, et qui criaient secours à tue-tête. Depuis, le gouvernement zaïrois à l’époque n’a pu indemniser les familles des victimes, en dépit de tous les efforts menés par des Eglises locales pour obtenir gain de cause. 17 ans plus tard, l’insouciance des autorités nationales et provinciales sur le dossier du bac de Luozi tient à rééditer l’exploit, en préparant un autre drame, pour le bonheur des milliers de personnes qui habitent le territoire cher au député Makwala ma Mavambu ye Beda. Alors qu’il a de la peine à s’extirper du bourbier causé par la guerre dans les deux Kivu, le gouvernement Matata n’a pas de raison de s’offrir ou s’ouvrir un autre front qui va nécessité que son attention soit détournée pour mobiliser la communauté nationale et internationale à un élan de solidarité pour compatir au malheur d’une population pour laquelle il est prudent de réserver une oreille attentive à ses cris de détresse, pendant qu’il est encore temps. Sinon, le moment venu, nous n’hésiterons pas de l’accuser d’avoir préparé ce drame. Kléber Kungu La traversée du fleuve par le grand bac moteur en panne. Ph. Kléber

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